• Les images “iconiques” du 11 janvier, un monument involontaire ? | L’image sociale

    http://imagesociale.fr/963

    Quoi de plus normal : à séquence historique, l’iconographie correspondante. Mais est-ce bien comme ça que ça se passe ? Comment se construit l’historicité d’une image ? Pour le vérifier, chercher la réponse dans les photos ne suffit pas. C’est en changeant légèrement d’angle, et en prenant le commentaire pour objet, que l’on peut apercevoir les mécanismes qui font de l’image un monument.

    Le commentaire d’images est un genre rare dans les médias contemporains. Il est par exemple mobilisé pour dénoncer une manipulation ou une erreur iconographique, pour discuter la représentation de la violence, ou pour saluer les prix de photographie1. Le commentaire d’images iconiques constitue un sous-genre de plus en plus apprécié, mais ses occurrences restent peu nombreuses, en raison du petit nombre d’événements susceptibles d’accéder à l’anoblissement de l’histoire.

    #charlie

  • La dictature du chagrin, Stig Dagerman
    http://lundi.am/spip.php?article40

    La semaine qui vient de s’écouler a été riche en enseignements dans la mesure où, pour la première fois, elle nous a permis de constater dans notre propre pays quelles forces effroyables se déchaînent lorsque, dans une société moderne, tous les moyens d’#information sont mis en même temps au service d’une seule et unique fin : #organiser le #chagrin, construire un mythe.

  • Doit-on dénoncer ou taire les #violences ? - France Inter
    http://www.franceinter.fr/depeche-doit-on-denoncer-ou-taire-les-violences-0
    Je ne comprends même pas comment elle peut être convoquée devant l’ordre des sages-femmes : la loi l’oblige à dénoncer ce genre de #crime si elle en a la connaissance !

    Une sage-femme est accusée de violation du secret professionnel, non-respect du code de déontologie et usage de faux pour avoir dénoncé les violences que subissait l’une de ses patientes.

    #portnawak

  • Anita Borg Institute | How to Edit #Wikipedia: Lessons from a Female Contributor
    http://anitaborg.org/news/blog/how-to-edit-wikipedia-lessons-from-a-female-contributor

    by Dawn Leonard Tripp

    So you’re a woman, and you want to edit on Wikipedia? Here’s why you should and how you can help to close its gender gap.

    Wikipedia needs women editors. Badly. Wikipedia’s editorial body is 85-90% male, and although most of the editors are nice people, bullies and trolls lurk in the pages of the popular online encyclopedia.

    The dearth of women’s voices on Wikipedia means that its readers are informed by a colossal, electronic Cyclops. To be fair, much of the gender bias on Wikipedia is probably unconscious and not the result of an army of misogynists plotting to set civilization back 100 years. Nonetheless, the crowd-sourced resource needs input from a diverse pool of editors if it wants to be factual and unbiased.

    #femmes

  • Comment Boko Haram prospère sur les #Inégalités, l’analphabétisme, la corruption et l’arbitraire
    http://www.bastamag.net/Comment-Boko-Haram-prospere-sur

    Au Nigeria, 2015 a commencé avec un massacre, probablement le plus meurtrier jamais perpétré par la secte islamiste Boko Haram. Plus de quinze villages totalement détruits, des centaines de personnes tuées. Le groupe né au début du 21ème siècle dans le nord-est du pays va toujours plus loin dans la violence. Au-delà de la religion, il prospère sur le terreau d’une zone de grande pauvreté, délaissée par le pouvoir central et qui ne profite pas de la manne pétrolière. Face à Boko Haram, les forces de (...)

    #Décrypter

    / #Afrique, Inégalités, #Guerres_et_résolution_des_conflits, #Droits_fondamentaux, A la une

  • « Notre société a produit ce qu’elle rejette aujourd’hui comme une monstruosité infâme » Éric Fassin
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/01/15/notre-societe-a-produit-ce-qu-elle-rejette-aujourd-hui-comme-une-monstruosit

    ... l’émotion légitime et l’apparent consensus qui en a résulté tendent à délimiter l’espace du pensable et a fortiori du dicible. Un périmètre de sécurité idéologique impose ce qu’il est acceptable d’interroger et ce qui ne saurait l’être. (...)
    On devine en effet le danger qu’il y aurait à tenter d’expliquer : ce serait s’exposer au risque de découvrir en quoi notre société a produit ce qu’elle rejette aujourd’hui comme une monstruosité infâme. Les causes sociales n’ont certes jamais eu bonne presse dans la pensée libérale, pour laquelle le sujet est le seul responsable de ses actes, mais elles ont longtemps nourri la réflexion socialiste, du moins jusqu’à ce qu’un Premier ministre les assimile à des « excuses sociologiques ».
    Exeunt les causes sociales – et avec elles tous les travaux de sciences sociales qui s’efforcent de les analyser. Ne restent que des individus, démonisés et pathologisés, dont un commentateur décrit les « tares morales », incluant dans un même diagnostic les meurtriers et tous ceux qui leur ressemblent par leurs caractéristiques sociales, ethniques et religieuses supposées : les « jeunes de banlieue ». Prenons pourtant le risque d’éclairer l’expérience qu’ont ces derniers de notre société tant célébrée pour sa défense des valeurs républicaines...

  • Et si nous concevions une informatique pour le grand public ? - Framablog
    http://www.framablog.org/index.php/post/2015/01/13/concevons-informatique-grand-pubic-histoire-jessica

    Je veux que vous vous imaginiez quelqu’un pour moi. Son nom est Jessica et elle a 17 ans. Elle vit dans un petit 3 pièces avec sa mère, et elle a un vieil ordinateur portable récupéré d’un ex de sa mère. Elle s’en sert pour se connecter au portail communautaire de son lycée. Elle s’intéresse aux garçons, à l’amour et au versement de la prochaine mensualité du loyer qui permettra à sa mère et elle de garder leur logement.

    Elle n’a pas d’argent pour un nouvel ordinateur portable. Elle n’a pas non plus d’argent pour le mettre à niveau. Elle ne sait même pas comment on fait ça. Elle a d’autres centres d’intérêt, comme la biologie. Ce qui l’inquiète, c’est de savoir comment elle va payer ses études à la fac, et si ses résultats seront assez bons pour, d’une manière ou d’une autre, obtenir une bourse.

    À lire en français sur Framablog ou en anglais sur le tumblr original, cet article est vraiment très très bien (et le compte twitter @SwiftOnSecurity est bien chouette aussi)

    • Ah voilà ! Enfin ! Merci !

      Quel est le tort de Jessica dans cette histoire ? Est-ce le fait de ne pas s’être renseignée sur les avantages de l‘Open Source et de ne pas utiliser Linux, qui est gratuit ? Est-ce le fait de ne pas avoir d’amis ou de personnes de sa famille suffisamment calées en informatique et à qui elle pourrait demander conseil ? […]

      Peut-être que ce n’est pas de sa faute. Peut-être que la sécurité informatique pour les gens normaux n’est pas la série d’étapes faciles et de vérités absolues que nous leur assénons avec notre prétendue sagesse […]

      Peut-être que c’est le fonctionnement même de l’informatique grand public qui en est la cause. Et qui a construit ce monde de libertés, un monde qui a si bien servi à cette Jessica de 17 ans ? C’est vous. C’est nous.

      #UX

  • L’école LDLC, c’était même pas pour rire
    http://www.comptoir-hardware.com/actus/business/27513-lecole-ldlc-cetait-meme-pas-pour-rire.html

    Laurent de La Clergerie (LDLC, vous voyez le rapport ?), est du genre entreprenant et talentueux. C’est pourquoi il a lancé, il y a un moment maintenant, son projet de l’école LDLC... [Tout lire]

    #Business_&_internet

  • « Se demander où se situe le féminisme, plutôt que d’asséner ce qu’il est » Entretien avec #Beverley_Skeggs
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=4480

    Dans son livre « Des femmes respectables », la sociologue anglaise Beverley Skeggs rend compte d’une enquête de onze ans sur de jeunes ouvrières s’orientant vers les métiers d’aide à la personne (le « care »). Au moment où le #Royaume-Uni se désindustrialise, les gouvernements successifs entendent, à travers le développement de ces métiers …

    #Non_classé #aide_à_la_personne #care #Classe-ouvrière #économie_familiale #soins_à_la_personne

    • Dans son enquête, Beverley Skeggs montre comment ce secteur connaît un certain essor en prenant appui sur le #patriarcat, l’#inégalité dans la répartition des tâches domestiques mais aussi sur une aspiration à la respectabilité produite au croisement des rapports de #classe et de genre. A l’heure où les métiers du care ont connu un essor comparable en France, les constats que livre cette enquête sont riches d’enseignement car ils éclairent en partie les freins au développement d’un #féminisme trans-classes.

    • Tout dépend en fait de ce que vous définissez comme étant du féminisme. Et ça, c’est un vrai problème de classe. Je pense que c’est pour cela que j’étais vraiment déconcertée quand je suis allée à l’université de York. Quand je suis arrivée à l’université et que je suis tombée sur ce discours faisant des femmes uniquement des victimes, je me suis dit : « Il y a quelque chose là qui ne colle pas. » Ma mère pouvait être anxieuse mais elle ne l’était que pour certaines choses. Les choses qui comptaient pour elle étaient les choses sur lesquelles on aurait pu la juger. Mais, vraiment, la plupart des femmes de ma famille, y compris ma grand-mère, ont toujours été des femmes très fortes. Elles prenaient les choses en main. Une de mes tantes, par exemple, était vraiment très anti-royaliste et elle était capable de vraiment sortir du rang. Il n’y avait pas de concordance entre ce que j’avais vu et ce discours. Il aurait fallu que j’accepte ce féminisme bourgeois universitaire et, dans une certaine mesure, que j’accepte pour elles aussi ce discours dans lequel elles sont sans pouvoir et totalement victimes, ce qui est – précisément – ce qu’elles ont passé leur vie à essayer de ne pas être.

    • Quand je suis arrivée à l’université et que je suis tombée sur ce discours faisant des femmes uniquement des victimes, je me suis dit : « Il y a quelque chose là qui ne colle pas. » Ma mère pouvait être anxieuse mais elle ne l’était que pour certaines choses. Les choses qui comptaient pour elle étaient les choses sur lesquelles on aurait pu la juger. Mais, vraiment, la plupart des femmes de ma famille, y compris ma grand-mère, ont toujours été des femmes très fortes.

      #blame_the_victim

  • The Charlie Hebdo Attack And What It Reveals About Society
    by Zygmunt Bauman

    http://www.socialeurope.eu/2015/01/charlie-hebdo

    There were two aspects of the Charlie Hebdo murders that set them apart from the two previous cases:

    First: on 7th January 2015 political assassins fixed a highly media-visible specimen of mass media . Knowingly or not, by design or by default, the murderers endorsed – whether explicitly or obliquely – the widespread and fast gathering public sense of effective power moving away from political rulers and towards the centres viewed as responsible for public mind-setting and opinion-making. It was the people engaged in such activities that the assault was meant to point out as culprits to be punished for causing the assassins’ bitterness, rancour and urge of vengeance.

    And second: alongside shifting the target to another institutional realm, that of public opinion , the armed assault against Charlie Hebdo was also an act of personalized vendetta (going back to the pattern set by Ayatollah Khomeini in his 1989 Fatva imposed on Salman Rushdie). If the 11 September atrocity chimed in with the then tendency to “depersonalise” political violence (following the pour ainsi dire “democratisation” of violence by mass-media publicity that divided its attention according to the quantity of its – mostly anonymous and incidental – victims, and the volume of spilt blood), the 7th January barbarity crowns the lengthy process of deregulation – indeed the “de-institutionalisation”, individualization and privatisation of the human condition , as well as the perception of public affairs shifting away from the management of established aggregated bodies to the sphere of individual “life politics” . And away from social to individual responsibility.

    In our media-dominated information society people employed in constructing and distributing information moved or have been moved to the centre of the scene on which the drama of human coexistence is staged and seen to be played.

    #mass_media #public_opinion #opinion_publique #société_de_l'information #multiculturalisme #tolérance #Soumission #Michel_Houllebecq #démocracie #éthique #Charlie_Hebdo #Zygmunt_Bauman

  • #Siné évoque #Charlie Hebdo - « Charb, c’était le meilleur de sa génération »
    http://www.parismatch.com/Culture/Medias/Charb-c-etait-le-meilleur-de-sa-generation-690684

    Quelle était votre opinion sur les caricatures de Mahomet publiées dans Charlie Hebdo ?

    Je pense qu’il fallait les publier, au moins pour se rendre compte sur pièces : tout le monde en parlait mais personne ne les avait vues. Et on a pu voir qu’elles étaient moches. Mahomet avec sa bombe sur le turban, c’était con et mal dessiné. En plus, on a appris que le caricaturiste danois, Kurt Westergaard, était complètement réac. Il fallait les montrer mais en précisant qu’elles étaient nulles. Ensuite, je suis un peu tombé sur le cul de voir toute l’équipe de Charlie en smoking à Cannes et soutenue par Sarkozy.

  • Bonjour à chacun,

    Je me prénomme bertrand, Je vais bientôt avoir 31 printemps.

    Je suis salarié pour la holding Blanchiment des dents qui est spécialisée dans tout ce qui concerne le domaine du Blanchiment des dents .

    Au sein de l’entreprise, Blanchiment des dents , j’occupe le rôle de directeur marketing.

    Nous autres venons d’ailleurs tout juste de développer le page web Blanchiment des dents : http://www.hopitalsaintlouis.fr

    Je viens de m’inscrire sur ce site internet en désirant pouvoir ainsi développer mon réseau professionnel.

    Je suis continuellement avide de découvertes tout comme de trouvailles, je recherche croiser plusieurs gens lesquelles travaillent dans ma secteur d’activité professionnelle ou pas (il n’y a pas que Blanchiment des dents dans la vie ;-) )

    Ne reculez pas à me prendre contact si vous voulez échanger avec moi.

    bertrand de Blanchiment des dents

  • Viré de Sudpresse pour avoir voulu débattre d’un choix ... - lavenir.net
    http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=dmf20150113_00585668

    Un journaliste de Sudpresse a « osé » ouvrir un débat en interne sur le choix de « une » qui mettait samedi la mort des terroristes en scène. Le rédacteur en chef des journaux Sudpresse souhaite licencier le « contestataire ».

  • Liberté d’expression : la caricature est aussi une exception au droit d’auteur
    http://scinfolex.com/2015/01/14/liberte-dexpression-la-caricature-est-aussi-une-exception-au-droit-dauteu

    On le voit les rapports entre la caricature et le droit d’auteur sont complexes et souvent conflictuels. Une des choses qui m’ont le plus choquées ces derniers de ce point de vue, c’est le discours prononcé hier par la Ministre de la Culture Fleur Pellerin devant un aréopage de sociétés d’auteurs et d’ayants pour les rassurer quant à la position de la France concernant la réforme européenne annoncée du droit d’auteur. Alors que les dessinateurs de Charlie Hebdo n’ont pas encore été enterré, Fleur Pellerin commence son discours par un vibrant hommage à la « liberté d’expression » et au « prix infiniment précieux de la création, de la culture, de tout ce que nous devons aux auteurs et aux artistes. » Mais elle continue en exposant un point de vue ultra-maximaliste du droit d’auteur, hélas très courant en (...)

  • Les Charlies et les Charlots
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=4488

    Qu’on veuille bien me pardonner de faire entendre une voix discordante dans l’harmonieux concert des louanges que l’on a entendu s’élever depuis l’attentat contre Charlie-Hebdo. Ces louanges sont à vrai dire de différentes sortes : les premières – et les seules que je consente à approuver – sont celles qui concernent …

    #La_chronique_d'Alain_Accardo #Capitalisme #médias ;_charlie_hebdo ;_ordre_établi #oppression_sociale #république

  • Des hommes et des dieux en prison http://www.gip-recherche-justice.fr/wp-content/uploads/2014/07/09-24-NS.pdf

    Cette étude résulte d’un appel à projets de recherche émis par l’AP en septembre 2009, lequel témoigne des questions croissantes suscitées par les transformations religieuses de la population pénale, une population marquée par la diversité et sensiblement moins sécularisée que la moyenne de la population en France, ce qui pose le problème de l’ajustement entre l’offre cultuelle encore très largement dominée par les cultes historiques et une demande religieuse de plus en plus diversifiée.
    Ces interrogations se posent dans un contexte qui tend à dramatiser la question à partir de la problématique de la radicalisation islamique dont la prison est régulièrement présentée comme un terreau d’élection.

    Notre dispositif d’enquête a été particulièrement attentif à échapper à une imposition de problématique liée à l’actualité médiatique. A cet effet, l’analyse a délibérément embrassé l’ensemble du phénomène religieux et s’est constamment nourrie des savoirs et acquis de la sociologie carcérale.

    #prison #religion #islam

  • Le texte de l’intervention de Mordillat hier, lors du débat Fakir.
    https://www.facebook.com/GerardMordillat/posts/842204092493132

    Le texte de l’intervention de Mordillat hier, lors du débat Fakir.

    "Les journalistes et les dessinateurs de Charlie n’ont pas été victimes d’un attentat mais exécutés nommément. C’est bien d’une exécution dont il « s’agit et d’une exécution politique comparable si l’on veut à celle de Jaurès, lui aussi journaliste, lui aussi directeur de journal. Ce sont des méthodes fascistes dont le discours religieux ou nationaliste n’est qu’un faux-nez. »

    L’intégralité ici :
    « Pour être clair : Charb, Honoré, Wolinski, Cabu, Tignous assassinés dans les locaux de Charlie Hebdo étaient mes amis. Nous avons travaillé ensemble, publié ensemble, milité ensemble, mangé ensemble, déconné ensemble depuis des années…
    Je ne peux donc prétendre à aucune soi-disant neutralité.
    Comme je suis écrivain et cinéaste, je veux m’arrêter sur des mots et des images.
    Le premier mot sur lequel je veux m’arrêter est le mot » attentat « dont les médias se gargarisent depuis mercredi dernier. Je crois que ce mot est inapproprié. Le terrorisme est aveugle et les poseurs de bombes tuent parce qu’ils veulent tuer sans se soucier de l’identité des victimes dont seul le nombre compte à leurs yeux. Les journalistes et les dessinateurs de Charlie n’ont pas été victimes d’un attentat mais exécutés nommément. C’est bien d’une exécution dont il s’agit et d’une exécution politique comparable si l’on veut à celle de Jaurès, lui aussi journaliste, lui aussi directeur de journal. Ce sont des méthodes fascistes dont le discours religieux ou nationaliste n’est qu’un faux-nez. Il faut le dire haut et fort, les journalistes de Charlie ont été exécutés non par des musulmans, non par des islamistes mais par des fascistes.

    Penons une image maintenant : celle de Mahomet qui a fait tant couler d’encre. Juste pour mémoire, il y a au départ les dessins publiés au Danemark et trafiqués par deux imams intégristes qui les diffusent partout dans le monde musulman mettant le feu aux poudres. En les publiant et en publiant ses propres dessins, Charlie hebdo témoignait de sa solidarité avec les dessinateurs danois…
    C’est le point de départ. à l’arrivée il y a deux tueurs fascistes qui s’érigent en juges et bourreaux sous prétexte de » venger le prophète « ..
    Mais venger qui et de quoi ?
    Je ne doute pas qu’il y ait eu un prophète en Arabie au 7e siècle. S’appelait-il Mahomet, c’est une autre histoire. Comme le dit une grande islamologue, Jacqueline Chabbi » c’est un peu trop beau pour être vrai « . Mahomet signifie » le loué « , le » louangé « , c’est un surnom, pas un nom. Peut-on injurier un surnom ?
    Nous ne savons pas quand Mahomet est né ni quand il est mort. La tradition considère que c’est en 632 mais cette hagio-biographie a été mise par écrit près de deux siècles après la mort de Mahomet. C’est-à-dire qu’en réalité, historiquement, nous ne savons rien où presque de l’homme Mahomet ; et absolument rien de son aspect physique. Un Mahomet légendaire, paré de toutes les grâces et de toutes les vertus, naîtra plus d’un demi-siècle après sa mort sous l’égide du calife Abdel Malik qui en fera en quelque sorte son porte-parole.
    Comment faire la caricature d’un homme dont on ne sait rien ?
    Les dessins publiés par Charlie Hebdo ne sont pas des caricatures mais des portraits imaginaires, peut-être des portraits charge mais des portraits du prophète de l’islam ; ils sont aussi imaginaires que ceux que l’on trouve abondamment dès le XVe siècle dans la tradition ottomane et perse et jusqu’à nos jours dans la tradition chiite. Une partie des musulmans ne s’offusquent en rien que l’on représente Mahomet comme un homme du 7e siècle. La sacralisation de sa figure n’est qu’un diktat fondamentaliste venu au XIXe siècle du wahhabisme, et c’est cette figure légendaire qui réclamerait d’être » vengée «  ?
    Soyons sérieux.
    Il est urgent et nécessaire que les autorités ecclésiastiques de l’islam rappellent qu’en République il est licite de caricaturer Mahomet comme on caricature Jésus, le pape, Jéhovah, les hommes politiques, vous, moi, etc. Cela s’appelle la liberté d’expression et c’est un des piliers de la démocratie.

    Ce serait licite de caricaturer Mahomet mais » offensant « . Le mot offense revient sur beaucoup de lèvres pour reprocher aux dessinateurs de Charlie d’avoir fait ce qu’ils ont fait. Cette » culture de l’offense « est en train de se propager comme les métastases d’une tumeur. Désormais tout le monde s’offense pour un oui pour un non ! Les chrétiens intégristes s’offensent d’une pièce de théâtre mettant en scène Jésus, les juifs de la même eau s’offensent de toute critique du gouvernement israélien gangrené par les religieux d’extrême-droite, les musulmans s’offensent de voir leur prophète à la une d’un journal satirique… Toutes ces belles âmes réclament la censure et qu’on impose le silence aux offenseurs. Mais qui leur imposera le silence à eux qui offensent quotidiennement mon athéisme en m’assommant de leurs sornettes superstitieuses et en prétendant gouverner ma vie au nom d’une chimère ?

    En caricaturant Mahomet, Charb, Cabu et les autres auraient commis le délit de » blasphème « . Combien de fois faudra-t-il répéter qu’il ne peut y avoir de blasphème que dans une théocratie ? Dans la République il est parfaitement possible d’écrire, de crier, de proclamer qu’on emmerde Dieu, Jéhovah, Allah, Nanaboso le Grand Lapin, Bouddha, le Père Noël, Mickey, Harry Potter et toutes les dieux inventés par les hommes pour conjurer leur peur de la mort.

    Dans les médias, mais aussi dans la rue, on entend formuler trois accusations contre Charlie : le journal serait islamophobe, âpre au gain et provocateur.
    Charlie serait islamophobe… parce qu’il se moque des intégristes et des fondamentalistes musulmans. A ce compte, il est aussi christianophobe parce qu’il se moque des grenouilles de bénitier et des punaises de sacristie, de Jésus, du pape et de toute la quincaillerie bondieusarde chrétienne. Ajoutons qu’il est aussi vraisemblablement judéophobe parce qu’il se fout de Moïse et des prophètes. Et, pour faire bonne mesure, sans doute antisémite puisqu’il critique la politique du gouvernement israélien massacrant les populations civiles palestiniennes qui font tache sur » la terre sacrée « …
    Tout cela n’est que faux procès.
    Charlie est tout simplement anti-clérical.
    Par l’humour, la satire, l’ironie, il lutte contre tous les clergés : qu’ils soient chrétiens, musulmans, juifs, bouddhistes, shintoïstes, zoroastres, raéliens, j’en passe et des meilleures. Et si l’on regarde ce que publiait la presse française au moment de la séparation de l’Église et de l’État en 1905 on peut trouver que ses caricaturistes sont plutôt timorés comparés à leurs anciens… Le seul respect que l’on doive aux religions est le respect au sens étymologique : tenir à distance.

    Charlie ne publierait ses dessins que pour attirer le chaland que par une cupidité absolue, gouverné par l’idée de faire du fric, toujours plus de fric ! Inutile de souligner le grotesque de cette accusation quand on regarde la situation financière du journal et celle de ses journalistes. La sagesse des nations l’a dit une fois pour toutes : » Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage « .

    Enfin Charlie serait » provocateur « , irresponsable, criminel en somme et récolterait ce qu’il a semé. C’est là le plus odieux des retournements de langage. Ou alors c’est provocateur par nature de dire le réel, de l’affronter, de le mettre en lumière. En leur temps Spinoza pour le judaïsme, Richard Simon, Renan, Loisy pour le christianisme et de nombreux auteurs musulmans des premiers siècles, Abou Navas, Al Hallaj, Al Razi ont été eux aussi accusé d’être des provocateurs et ostracisés. A leur mesure les journalistes de Charlie Hebdo sont dans le même sillage… celui de la raison critique, de l’intelligence contre l’obscurantisme.

    On présente le monothéisme comme un progrès par rapport au polythéisme ; espérons qu’après le monothéisme et son dieu unique un autre progrès nous conduise à l’athéisme. Il ne suffit pas d’en finir » avec le Jugement de Dieu « comme le préconisait Antonin Artaud, il faut en finir avec l’idée de dieu et le fleuve de sang qu’il charrie derrière lui. Encore et toujours le curé Meslier : » l’homme sera libre lorsque le dernier des rois sera étranglé avec les boyaux du dernier prêtre."
    Gérard Mordillat, 12 janvier 2015

    • Ce texte de Mordillat est très mauvais.

      Evidemment c’est difficile de critiquer Charlie Hebdo maintenant, mais on peut pas enterrer toute lucidité.

      1 Charlie Hebdo a-t-il jamais fait des dessins humoristiques sur les dîners du CRIF et la « non séparation du CRIF et des politiciens » ? Non
      As-t-il mis en boîte les partis américains sur leur mode de financement, et Obama sur sa complicité active avec les crimes israéliens ? Non
      Charlie Hebdo faisait l’humour autorisé par les dominants.

      Et humilier les croyances des dominés, de ceux qui sont rejetés aux marges, dans les tâches les moins valorisées, et de ceux qui prennent les bombes high-tech sur la tête depuis au moins 1990 (première guerre du Golf), je n’ai jamais trouvé que ce soit une bonne idée.

      2 Athée (je suis athée) n’est pas synonyme d’humaniste et pacifique. Il y a des assassins athées. Et il y a des religieux admirables d’humanité et de tolérance.

      Plusieurs régimes communistes et maoïstes ont voulu éradiquer la religion et ils pour cela mis en place des répressions féroces :
      http://en.wikipedia.org/wiki/USSR_anti-religious_campaign_%281928%E2%80%9341%29

    • @stephane_m A chacun son opinion, je ne sais d’ailleurs pas comment qualifier Charlie Hebdo d’une manière absolue et précise. Pour moi c’est une publication assez contradictoire.

      Mais « humilier les croyances des dominés », c’est accuser le canard et ses auteurs d’un acte dont ils sont incapables. On a vu des hommes humiliés à la prison d’Abou Ghraib, mais humilier par des paroles et dessins dans un journal ? C’est impossible. Aussi la croyance est une « chose » assez abstraite. Comment humilier une abstraction ? C’est encore plus difficile.

      Quelle est alors le crime en matière de croyance dont les dessinateurs seraient-ils coupables ? Un exemple précis s.v.p. ?

    • On fait valoir que Charlie s’en prend, indistinctement, à toutes les religions, mais c’est un mensonge. Certes, il s’est moqué des chrétiens, et, parfois, des juifs ; toutefois, ni le journal danois, ni Charlie ne se seraient permis, et c’est heureux, de publier une caricature présentant le prophète Moïse, avec une kippa et des franges rituelles, sous la forme d’un usurier à l’air roublard, installé au coin d’une rue.

      http://seenthis.net/messages/330624

    • Cette remarque de Sand me parait étrange : je suis à peu près sur qu’ils ont déjà fait Moïse — en tout cas ils ont fait des tonnes de Rabbins — mais effectivement, pas selon les critères de l’« humour nazi » (usurier etc). Mais qu’est-ce qui, dans leurs dessins d’imams ou du prophète lui-même est emprunté à des tropes d’extrême droite ?
      D’après mes lectures, arrêtées il y a quelques années, Charlie s’en prenait réellement à toutes les religions (et d’abord à la catholique). Maintenant, ça n’empêche pas d’analyser que le cas des musulmans est spécialement sensible actuellement et ce depuis des années, mais il me semble peu rigoureux de nier que l’anticléricalisme de Charlie était total.

    • Un article écrit en 2013 par quelqu’un qui a travaillé à Charlie Hebdo de 1992 à 2001, avant de claquer la porte, échaudé par « la conduite despotique et l’affairisme ascensionnel » d’un certain Philippe Val.
      Depuis, Olivier Cyran observe de loin, hors les murs, l’évolution de Charlie Hebdo et sa grandissante obsession pour l’islam. Il revient sur cette longue dérive à l’occasion d’une tribune récemment publiée dans Le Monde, signée Charb et Fabrice Nicolino.

      « Charlie Hebdo », pas raciste ? Si vous le dites…
      http://www.article11.info/?Charlie-Hebdo-pas-raciste-Si-vous

      Cyran n’écrirait certainement pas l’article dans le contexte actuel, mais son témoignage a l’intérêt justement de s’être écrit en dehors du processus actuel de construction d’une légende.

    • @klaus, je pense que tu n’es pas profondément croyant. Moi je suis athée, mais j’essaie de faire preuve d’imagination... ;-)

      Pour être un peu plus complète : je pense que lorsqu’on est très souvent visé par les contrôles de police, qu’on a un mauvais dossier pour trouver un appart, qu’on n’a aucune réponse à ses envois de CV, et qu’on croit très profondément en Dieu sans avoir un lieu correct pour son culte, on est mal face à des dessins du type de celui ci-dessus, ou celui de Mahomet avec une bombe dans le turban ...

      Bonsoir

  • Quand Jaurès parlait des « fanatiques de l’Islam »
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jerome-pellissier/070115/quand-jaures-parlait-des-fanatiques-de-lislam

    Précision importante : le texte qui suit prend la forme d’une intervention de Jaurès à la Chambre des députés. Elle compile en réalité deux interventions différentes (l’une de 1908, l’autre de 1912) et quelques phrases extraites d’un discours de 1905 (à Limoges) et d’un article de 1912 (dans l’Humanité). Mais tous les propos que Jaurès y tient (1) sont bien de Jaurès !

    • Ce monde musulman que vous méconnaissez tant, messieurs, depuis quelques décennies prend conscience de son unité et de sa dignité. Deux mouvements, deux tendances inverses s’y trouvent : il y a les fanatiques, oui, il y a des fanatiques, qui veulent en finir par la crainte, le fer et le feu avec la civilisation européenne et chrétienne,

      VOIX : Vous voyez bien que ce sont des sauvages !

      JAURÈS : Alors, monsieur, précisez-le : des sauvages qui veulent porter le fer et le feu contre une civilisation sauvage qui est venue à eux, qui est venue contre eux en portant le fer et le feu...

      (Brouhaha très fort)

      JAURÈS : ... il y a des fanatiques, mais il y a les hommes modernes, les hommes nouveaux... Il y a toute une élite qui dit : l’Islam ne se sauvera qu’en se renouvelant, qu’en interprétant son vieux livre religieux selon un esprit nouveau de liberté, de fraternité, de paix.

      Et c’est à l’heure où ce mouvement se dessine que vous fournissez aux fanatiques de l’Islam l’occasion de dire : comment serait-il possible de se réconcilier avec cette Europe brutale ? Avec cette France, qui se dit de justice et de liberté, mais qui n’a contre nous d’autres gestes que les canons et les fusils ?
...

      Oui, messieurs, si les violences auxquelles se livre l’Europe en Afrique achèvent d’exaspérer la fibre blessée des musulmans, si l’Islam un jour répond par un fanatisme farouche et une vaste révolte à l’universelle agression, qui pourra s’étonner ? Qui aura le droit de s’indigner ?

  • Charlie à tout prix ?, par Frédéric Lordon
    http://blog.mondediplo.net/2015-01-13-Charlie-a-tout-prix

    Lorsque le pouvoir de transfiguration de la mort, ce rituel social qui commande l’éloge des disparus, se joint à la puissance d’une émotion commune à l’échelle de la société tout entière, il est à craindre que ce soit la clarté des idées qui passe un mauvais moment. Il faut sans doute en prendre son parti, car il y a un temps social pour chaque chose, et chaque chose a son heure sociale sous le ciel : un temps pour se recueillir, un temps pour tout dire à nouveau.

    Illustration fournie par le NASDAQ : https://twitter.com/NASDAQ/status/553247771726450688

    • Alors « union nationale » ? « Peuple en marche » ? « France debout » ? Il s’agirait peut-être d’y regarder à deux fois, et notamment pour savoir si cette manière de clamer la résolution du problème par la levée en masse n’est pas une manière spécialement insidieuse de reconduire le problème, ou d’en faire la dénégation. A l’image des dominants, toujours portés à prendre leur particularité pour de l’universel, et à croire que leur être au monde social épuise tout ce qu’il y a à dire sur le monde social, il se pourrait que les cortèges d’hier aient surtout vu la bourgeoisie éduquée contempler ses propres puissances et s’abandonner au ravissement d’elle-même. Il n’est pas certain cependant que ceci fasse un « pays », ou même un « peuple », comme nous pourrions avoir bientôt l’occasion de nous en ressouvenir.

    • Il y aurait enfin matière à questionner la réalité de l’« union nationale » qu’on célèbre en tous sens. Tout porte à croire que le cortège parisien, si immense qu’il ait été, s’est montré d’une remarquable homogénéité sociologique : blanc, urbain, éduqué.

      Impossible de savoir effectivement, mais pour qui observait les trains en provenance du nord de Paris, il semblerait que ce soit tout de même le cas. Du coup, en écho, lire aussi ce texte, qui glose à partir du dessin d’Uderzo :

      Dès lors le « Je suis un Charlie » signifie bien « Je suis un Français », un « blanc » plutôt. Oui : « je suis un blanc », ce qui n’a rien de honteux en soi naturellement, mais quand c’est un blanc cognant joyeusement sur un porteur de babouches, assimilé implicitement à un envahisseur (par analogie avec les habituelles sandales romaines que viennent ici remplacer les babouches), alors « Je suis un Charlie » signifie : « je suis blanc et j’emmerde les bougnoules ».

      http://lmsi.net/De-quoi-Charlie-est-il-le-nom

    • En lisant l’ami Lordon...
      http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=18421

      J’ai bien lu : « avec une publicité aussi ostentatoire que possible ». Gloups. Si je comprends bien Lordon, Libé aurait été pardonné d’accueillir les rescapés de Charlie, mais surtout sans que personne le sache. Rien de plus facile. Il suffisait à Joffrin de prendre un air dégagé, et de répondre à la presse mondiale qui campe devant le siège du journal que non non, il n’a entendu parler de rien. Charlie comment ? Pas chez nous. Voyez en face.

    • On lit :

      Les médias d’abord, dont on pouvait être sûr que, dans un réflexe opportuniste somme toute très semblable à celui des pouvoirs politiques dont ils partagent le discrédit, ils ne manqueraient pas pareille occasion de s’envelopper dans la « liberté de la presse », cet asile de leur turpitude.

      A l’image par exemple de Libération, qui organise avec une publicité aussi ostentatoire que possible l’hébergement de Charlie Hebdo. Libération, ce rafiot, vendu à tous les pouvoirs temporels, auto-institué dernière demeure de la liberté d’expression ! — peut-être en tous les sens du terme d’ailleurs.

      Tout porte à croire que le cortège parisien, si immense qu’il ait été, s’est montré d’une remarquable homogénéité sociologique : blanc, urbain, éduqué.

      il se pourrait que les cortèges d’hier aient surtout vu la bourgeoisie éduquée contempler ses propres puissances et s’abandonner au ravissement d’elle-même.

      Et on pense que ça aide et que c’est très constructif comme « réflexions ».

      On a déjà perdu quelques repères et quelques référents depuis la semaine dernière, on remercira Lordon de nous démolir encore un peu plus. Et si c’est pour nous arroser de ce regard arrogant, la prochaine fois, il pourra aussi faire plus court.

      #désillusion

    • Tout à fait d’accord avec Lordon sur le point de l’homogénéité des ’marcheurs’ (largement convaincus à la cause) et finalement très triste que l’on ne voit aucune démonstration ou revirement pour aider une jeunesse française perdue et sans espoirs, malgré de nombreuses voix qui s’élèvent pour dénoncer l’urgence (mais qui existe depuis bien des années) de la situation, venant de ceux qui la fréquentent, souvent des institutrices...

  • Spotify possède 6 ans de mes données musicales,... - A lire ailleurs
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/107969758745/spotify-possede-6-ans-de-mes-donnees-musicales

    Brian Whitman a également un autre signé un autre article passionnant sur la recommandation musicale, qui distingue les techniques pour favoriser la découverte musicale (la similitude, la recommandation personnalisée, la génération de playlists). Il explique très bien les différences de formes de recommandation entre la plupart des services musicaux. Pandora s’appuie surtout sur des sondages auprès de spécialistes de la musique. Songza sur les playlists des fans et des éditeurs. Last.fm sur les tags et les données d’activités des artistes et chansons ainsi que sur une analyse acoustique des titres. Amazon sur les achats et l’historique de navigation. iTunes Genius sur les achats et les données d’iTunes. EchoNest sur l’analyse acoustique et l’analyse de texte… Autant d’exemples qui montrent qu’il y a de nombreuses approches possibles de la recommandation passant par les données d’activité, l’examen critique ou éditorial (des données elle-mêmes), l’analyse acoustique ou l’analyse de texte.

    Cela pose de nombreux problèmes, notamment d’échelle. Pour faire de bonnes recommandations, il faut une grande base d’artistes et de musiques. Et cela ne peut plus se faire à la main. Wikipédia ne propose que 130 000 pages sur les artistes. Pandora a mis 10 ans pour franchir la barre de 1 millions de chansons et ne connaît la plupart pas les nouveaux artistes. EchoNest, lui, suis plus de 2 millions d’artistes et 30 millions de chansons. L’analyse des données d’activité souffre également d’un problème d’échelle, qui vise à vous recommander le plus simple, le plus évident. Pour Brian Whitman, la pathologie du filtrage repose souvent sur le manque de données pour les artistes les moins populaires. Whitman explique que pour remédier à cela EchoNest explore le web en permanence pour chercher de l’information sur la musique et analyser le texte qui s’y réfère pour comprendre les associations et les descriptions de la musique. La quantité des conversations sert également à informer la popularité de l’artiste et des chansons. Mais cela ne suffit pas. EchoNest utilise aussi l’analyse acoustique. Seule, cette analyse génère la plupart du temps de très mauvaise recommandations, mais les ordinateurs savent bien reconnaître le tempo, les instruments, la mélodie dominante. Les utilisateurs attendent une recommandation culturelle que l’analyse du signal seul, ne sait pas proposer. Mais cela permet de mieux programmer la succession des chansons dans une playlist par exemple. Brian Whitman explique finalement très bien que le filtrage algorithmique n’a de ses que s’il est associé à un filtrage culturel, lui aussi automatisé.

    #recommendation #intelligence_artificielle #musique

  • La défaite Charlie | L’image sociale

    Nul hasard à ce qu’on retrouve aujourd’hui la même image à la Une des journaux, celle d’un #pompiérisme exalté, qui s’appuie sur l’allégorie d’institutions pétrifiées dans un geste immobile. Soudée par la peur, le deuil et la colère, la #communauté qui fait bloc contre l’ennemi est profondément régressive. Elle se berce de symboles pour faire mine de retrouver une histoire à laquelle elle a cessé depuis longtemps de croire. Dès le lendemain du 11 janvier, on a pu constater que cette #mythographie républicaine signifiait d’abord le retour aux fondamentaux : retour de l’#autorité, triomphe de la #répression, dithyrambes des éditorialistes – jusqu’aux pitreries de Sarkozy, pas un clou n’a manqué au cercueil de l’intelligence.

    http://imagesociale.fr/938