• « La misère sexuelle est une construction sociale, et elle fait des ravages »

    http://www.lemonde.fr/m-perso/article/2018/04/29/frustration-et-terrorisme-nos-croyances-sexuelles-nous-massacrent_5292137_44

    Un « célibataire involontaire » a foncé sur la foule et tué dix personnes à Toronto lundi. Pour les « Incels », le sexe est un dû. Cette conception transactionnelle du plaisir ne sort pas d’esprits malades ou perturbés, mais de notre culture, estime la chroniqueuse de « La Matinale du Monde », Maïa Mazaurette.

    La pénétration est la seule rétribution attendue, la seule modalité du dialogue. Sans sexe, la vie est tellement indigne qu’on préfère la terminer en prison, ou entraîner des inconnus dans la mort. Là encore, les germes culturels sont solides. Notre modernité est obsédée par l’idée de « rater sa vie » : il faut s’épanouir, tout le temps, partout. Cet épanouissement ne se limite pas à la sexualité : une femme sans enfant rate sa féminité, une personne sobre rate la transcendance par l’alcool… ne parlons même pas des losers qui ratent la Rolex avant 50 ans ! La dignité humaine, garantissant au départ nos droits constitutionnels, est devenue un argument de vente tout-terrain : « Après une journée difficile au boulot, vous méritez une tarte tropézienne et un missionnaire avec bobonne. »

    Notre culture se coltine donc deux conceptions ultra-limitantes du plaisir charnel : 1) la sexualité est incontournable, 2) dans sa version légitime, elle exclut 99 % des possibilités érotiques. Cette sexualité authentique se fiche des massages, tolère vaguement les fellations, méprise les sextos, néglige les conversations enflammées, considère les attouchements comme de simples amuse-bouches. Elle renvoie les douches prises ensemble, les masturbations partagées, à du sexe incomplet.

    Il ne s’agit nullement de modifier les noms de nos malheurs pour les faire disparaître : la misère sexuelle est une construction sociale, et elle fait des ravages. A Toronto comme à Paris, Marseille ou Epinay-sur-Orge, nous récoltons la colère que nous semons. Il est temps de se débarrasser de cette vision bornée de la sexualité. Si nous ne le faisons pas pour nous-mêmes, faisons-le pour éviter le prochain massacre.

  • Démocratie, populisme et élitisme... | Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-du-mauss-2014-1-page-150.htm

    La question politique n’est pas de savoir « qui est le plus compétent pour conduire le navire – le capitaine ou les passagers ? », le politique concerne la destination du navire. Et les citoyens sont les plus compétents pour décider où l’on veut mener le navire. Les tenants de la démocratie représentative, élitiste, affirment qu’il faut être éduqué, informé, éclairé pour décider des affaires de la cité. Cette posture, qui prend philosophiquement sa source dans le mythe de la caverne, s’exprime sous des formes diverses, professionnalisme, avant-garde, experts et n’épargne de fait aucun courant politique. Répétons-le : l’idéal démocratique repose sur la confiance en la compétence des citoyens ordinaires. Et, comme le dit Amartya Sen :

    « Il ne s’agit pas de savoir si un pays peut être jugé apte pour la démocratie ; un pays devient apte par la démocratie. »

    C’est la démocratie qui rend compétent, non pas la compétence qui permet d’être démocrate.

    Cette dernière citation d’Amartya Sen est une espèce de conclusion. Des difficultés de la démocratie, on prend souvent argument pour mettre en cause les avancées démocratiques. Or c’est tout l’inverse qu’il faut faire. Les institutions et la pratique des droits démocratiques se nourrissent l’un l’autre, stimulent l’art politique des citoyens. Le répertoire de la démocratie directe (référendums, tirage au sort) sont autant d’ateliers pratiques de la démocratie, qui exemplifient la triple vertu délibérative, régulatrice et éducative de la participation citoyenne à la vie de la cité.

    Ce ne sont pas les dangers du populisme qui menacent la démocratie, mais les dangers de l’élitisme qui minent la démocratie, à force d’être sourd aux attentes des citoyens. La défiance du peuple envers les politiques est le revers de la défiance des élites envers le peuple . Désigner l’extrême droite xénophobe comme « populiste » est une erreur, un contresens, une façon détournée pour les élites d’exprimer son mépris pour le peuple, voire sa peur des décisions du peuple. C’est la rhétorique antipopuliste qui alimente la montée des idées de l’extrême droite.

    #démocratie #populisme #élitisme

  • Les #gaz_lacrymogènes : dangereux pour la #santé, mais... silence d’#État !
    https://reporterre.net/Les-gaz-lacrymogenes-dangereux-pour-la-sante-mais-silence-d-Etat

    L’usage de ces gaz lacrymogènes a été interdit en temps de guerre par la Convention internationale sur les armes chimiques de #Genève, en 1993. Quoique bannie des conflits militaires, cette arme reste curieusement autorisée contre les manifestants #civils, pour mater des #conflits intérieurs, en situation de guerre sociale « domestique ». En France, en avril 2015, le Défenseur des droit relevait dans un rapport que « la police allemande n’utilise pas de gaz lacrymogène, considérant que des personnes non agressives ou non violentes pourraient en subir les effets indûment ».

    Un article paru en 2016 dans les Annales de la New York Academy of Sciences explique que des études prouvent que le gaz lacrymogène peut « occasionner des dégâts durables, pulmonaires, cutanés et oculaires, avec des risques élevés de complications pour les individus affectés par des morbidités chroniques ». L’étude souligne que par manque de financement public, très peu de recherches épidémiologiques ont été menées sur le spectre des effets sanitaires occasionnés par cette arme antiémeute. Ce qui « handicape la connaissance médicale des effets à long terme et le développement de traitements et contre-mesures ». L’article qui s’attache principalement aux lacrymogènes utilisés aux États-Unis fait état de grenades type composées de 45 % d’agent CS, de 30 % de chlorate de potassium, de 14 % de résine époxy, de 7 % anhydride maléique, 3 % d’anhydride méthylnadique, et de 0,03 % de mélange résiduel. Rien ne dit que les fabricants français Nobel Spsrt et Alsetex livrent le même cocktail, mais on serait en droit de la savoir.

    • https://www.monde-diplomatique.fr/2018/05/FEIGENBAUM/58627
      "Dispersion et démoralisation
      Une demande similaire émane en 1935 de la Sierra Leone, où les administrateurs coloniaux sont confrontés à des grèves pour des augmentations de salaire. Puis c’est au tour de Ceylan, le futur Sri Lanka. Instruction est donnée au nouveau secrétaire d’État aux colonies britannique, Malcolm MacDonald, d’élaborer une politique globale du gaz lacrymogène. À cette fin, il dispose d’une liste recensant les lieux où cette arme a fait la preuve de son efficacité : en Allemagne, où elle a servi contre les grévistes de Hambourg en 1933 ; en Autriche, où elle a excellé contre les communistes en 1929 ; en Italie, où elle vient d’être incorporée à l’équipement de base des forces de l’ordre ; ou encore en France, où son usage est déjà banalisé.

      Durant cette période, le gaz lacrymogène devient pour les États un moyen privilégié de faire obstacle aux demandes de changement. Sa fonction bifide, à la fois physique (dispersion) et psychologique (démoralisation), paraît idéale pour contenir les tentatives de résistance aux mesures impopulaires. Comme, de surcroît, on peut désormais gazer en toute légalité des manifestants pacifiques ou passifs, les autorités n’ont plus à s’inquiéter des luttes collectives non violentes. Le « lacrymo » s’est imposé comme une arme multifonction capable non seulement de stopper une manifestation, mais aussi de saper toute forme de désobéissance civile.

      Cette fonction politique a perduré jusqu’à aujourd’hui. Alors que l’usage de toutes les armes chimiques est interdit par les traités internationaux dans le cadre des guerres, les forces de l’ordre restent, au niveau national, plus que jamais autorisées à déployer du gaz toxique sur les individus ou les cortèges de leur choix. Un policier peut ainsi arborer un atomiseur de gaz lacrymogène à sa ceinture, tandis qu’un militaire n’en a pas le droit. L’acceptation quasi unanime de cette incohérence contribue pour beaucoup à la florissante prospérité de l’industrie du maintien de l’ordre — et aux larmes des contestataires du monde entier."

    • #Apprend_à_nager : le cri de tunisiens contre les violences policières https://docs.google.com/document/d/1DEV5HvFhSwSrNt3CoPwYg4x2c9A4oAbs7LPS8CGyPbU/edit

      Amor Laabidi, une nième victime des violences policière qui perdurent après la révolution.

      Le hashtag #تعلم_عوم (Apprends à nager) a été lancé initialement sur les réseaux sociaux puis repris dans la rue pour se transformer progressivement en un mouvement populaire, qui a de prime abord prend l’apparence d’une protestation suite au décès du jeune tunisien Amor Laabidi après une course poursuite policière, mais qui constitue sur le fond un ensemble de messages adressés au pouvoir, parmis lesquels “non à l’impunité”

      L’opinion publique tunisienne a été secouée le 1er avril 2018 par l’annonce de la mort du jeune Amor Laabidi après que les forces de l’ordre l’aient laissé se noyer à la suite d’une course poursuite qui a suivi la rencontre de Football opposant le Club Africain de Tunis et l’Olypique de Mednine le samedi 31 mars.

      Amor Laabidi (19 ans) a trouvé la mort par noyade après que, selon des témoins oculaires, des agents des forces de l’ordre l’avaient volontairement poussé dans une rivière du Oued Méliène (Dans les environs de la banlieue de Tunis) après la poursuite par les forces de l’ordre de plusieurs groupe de supporters du Club Africain qui se sont affronté sur les gradins du stade olympique de Rades (Communauté situé à 9 km au sud est de la capitale Tunis). Les forces de l’ordre ont chargé en réponses aux échauffourées dans les tribunes entre plusieurs groupes, et pris en poursuite quelques supporters qui ont quitté le stade en direction de l’Oued Méliène, à une distance de 2km.

      Des témoins oculaires affirment que la police a lancé des grenades lacrymogènes lorsque Amor ainsi qu’un groupe de supporters se sont approchés du fleuve tandis qu’un autre groupe s’est caché dans les parages. Amor Laabidi a demandé aux forces de l’ordre de l’interpeller ou de le laisser partir étant donné qu’il ne savait pas nager. Des témoignages concordants affirment qu’un policier a demandé à Amor d’avancer vers le fleuve lui disant :"Apprends à nager" sans se soucier des cris de détresse du jeune homme qui s’enlisait dans les boues du fleuve Méliane. Ainsi, les eaux ont emporté le pauvre garçon sous les regards de ses camarades et de ceux des forces de l’ordre.

      La protection civile n’a pu retrouver le corps de la victime qu’au bout d’une nuit de recherche. Son frère, Alâ Laabidi a déclaré que la police l’a contacté pour l’informer de la disparition de son frère dans le fleuve. Il a par la suite accusé les force de l’ordre de la noyade de ce dernier s’appuyant en ceci sur les témoignages des amis de son frère défunt. Le Ministère de l’Intérieur a, pour sa part, rejeté en bloc ces accusations. Le porte parole dudit ministère le commandant Khalifa Chibani a affirmé que ces accusations sont trop exagérés.

      D’un autre côté, le syndicat des forces de l’ordre intérieur a dénoncé la campagne #apprend_à_nager la considérant comme calomnieuse envers les forces de l’ordre, porteuse de divisions entre eux et la population. De plus, le syndicat a mis en doute, via sa page Facebook, la version des témoins oculaires présents sur les lieux du fait (Oued Méliène) au moment de la noyade d’Amor Laabidi.

      Un reportage d’investigation télévisuelle a révélé qu’un gardien avait déclaré avoir pris une vidéo de la poursuite policière près du lieu des faits à Oued Méliène, ajoutant que le gardien était revenu sur ses déclarations et ait nié les faits.

      Le fait que des témoins changent leurs dits ou font machine arrière refusant de témoigner dans des affaires d’abus policiers est coutume dans ce pays. Ces dernières années, de nombreuses familles ont été victimes de harcèlement policier et d’extorsion afin de les obliger à abandonner les poursuites judiciaires contre des policiers accusés d’agressions et de torture. La semaine dernière, des milliers de personnes ont assisté aux funérailles de Amor Laabidi dont un grand nombre de supporters de plusieurs équipes de foot tunisiennes qui ont brandit le slogan #apprend_à_nager.

      Plusieurs figures médiatiques et politiques – parmi lesquelles le politique de gauche Mohamed Kilani, le rappeur Belhssan Empire – et des jeunes activistes ont re-twitté le hachtag #apprend_à_nager appelant à l’ouverture d’une enquête afin d’apporter la lumière nécessaire sur cette affaire.

      Des supporters on réagit par des gestes de soutient parmi lesquels des chants en hommage à l’âme du défunt. Et l’une d’elles porte le message suivant :"l’insurrection est en marche".

      Face à ce crime, on trouve un blackout total sur l’affaire de la part du gouvernement et des partis politiques. Feu Amor Laabidi est né à Fouchana qui se trouve à 10 km au sud de Tunis. Cette région qui souffre de la marginalisation et de l’absence des moyens de loisirs. Dans cette région, la seule passion des jeunes reste le football sous l’égide des groupes ultras en l’absence de tout horizon pour les jeunes et pour le pays tout entier.

      Amor se préparait à passer le baccalauréat dans deux mois. Ces amis le décrivent comme un jeune homme non violent, sans antécédents judiciaires ni appartenance à une mouvance radicale, passionné par son équipe de foot. Pour le groupe de supporter North Vandals, auquel il appartient "son seul tort est d’être un citoyen tunisien"

      Face au silence assourdissant de la classe politique et du gouvernement autour de cette affaire, plusieurs activistes à leur tête le chanteur Bayrem Kilani (alias Bendirman) opposant historique à l’ancien dictateur Ben Ali, ont lancé une pétition en ligne demandant l’identification des responsables de la mort de Amor Abidi et leur différenciation qui a réunit jusqu’à ce jour plus de 2000 signatures. Cette signature mentionne que la Tunisie est le seul pays qui représente une exception dans le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à avoir connu une réelle évolution vers la démocratie, fruit du printemps arabe. Cependant, les agressions contre la jeunesse marginalisée continuent. La pétition a été recueillie par une totale indifférence de la part du Gouvernement et des politiciens Tunisiens.
      Des activistes se sont interrogé sur le danger que peut représenter Amor Laabidi pour qu’il soit poursuivi et traité de la sorte.

      La colère des Tunisiens continue sur les réseaux sociaux. La page ’’تعلم عوم’’ (apprends à nager) a publié des dizaines de photos de Tunisiens vivant en Tunisie ou à l’étranger avec des écriteaux où on peut voir la mention "apprends à nager : Justice pour Amor Abidi" afin d’attirer l’attention de l’opinion publique tunisienne et internationale sur les graves atteintes au droits de l’hommes par les forces policières dans une totale impunité. Le Ministère de l’Intérieur a rejeté en bloc toutes les accusations contre ses agents. Ces dépassement, sont considérés en Tunisie comme un sport national puisqu’un ex-ministre de l’intérieur a qualifié ces accusations de calomnieuses.
      Le Club Africain a appelé le Ministère de l’Intérieur à ouvrir une enquête sur le meurtre du jeune homme et a charger un groupe d’avocats pour faire le suivi de l’enquête.
      L’un des groupes ultras de la Curva Nord a adopté le slogan "apprends à nager", "justice pour Amor Laabidi". Il a appelé, dans un communiqué officiel, tous les supporters de tous les groupes à surmonter leurs différents face à ce qu’il a appelé "les ennemis de la vie".

      La mort tragique d’Amor Laabidi n’est qu’une autre station de violation exercée par l’état sur les fans du sport depuis des années comme un acte violent toléré socialement. Amor Laabidi est une autre énième victime de la violence policière qui continu depuis la Révolution et qui produit plusieurs victimes dans un blackout médiatique et une impunité ce qui lui a donné une légitimité politique et sociale. C’est aussi un échec de l’État à encadrer les supporters en colère. La violence dans les stades intériorise une partie du refus des problèmes aussi bien politiques que sociaux dont souffre le pays. Les stades de foot ont toujours été le berceau des mouvements sociaux produits de la frustration face à la situation désastreuse que connaît le pays.

      La reconduite de l’état d’urgence est un écran politique qui cache et légifère la violence policière contre les groupes citoyens. Takriz (1er mouvement leader dans la liberté de l’expression et la cyber-dissidence pour les libertés individuelles en Tunisie depuis l’ère Ben Ali) a publié un communiqué après la mort d’Amor Laabidi dans lequel on déclare que les terrains de sport sont la propriété du peuple tunisien et que les parties à huis clos sont une sorte de répression et d’humiliation dans un pays où les tunisiens ont payé leur liberté par leur sang.

      Le mouvement "apprends à nager", a très vite pris de l’ampleur la semaine dernière. Les activistes continuent à partager les photos de soutient qui appellent à la divulgation de la vérité. Même les groupes de supporters qui ont des différends ont produit des chants de révolte qui appellent à la justice et à l’arrêt des agressions à l’encontre des ultras.

      Le silence de la majorité de la classe politique (à l’exception de quelques partis politiques de gauche tel "La Jeunesse d’Al Watad" : Le Parti des Partisans Démocrates Unifié) creuse l’écart entre elles et la jeunesse.

    • #Learn_to_swim : Tunisians cry out against Police Oppression. https://docs.google.com/document/d/19YYI0SHFKjZCbmZqAqByFa8rl3LJx8PR99lU7elb1r4/edit

      Amor Laabidi, the most recent among countless victims of Police repression, perduring even after the revolution.

      Last couple of weeks, a hashtag (#تعلم_عوم : meaning “learn to swim”) trended through social networks in Tunisia. It gradually gained momentum to manifest in a popular unrest.
      What was outwardly the public outcry over the murder of the Tunisian young man “Amor Laabidi” (following a Police foot pursuit) was inwardly a profound set of messages to the Authority. “No impunity” in particular.

      On the 1st of April, 2018, national public opinion has been shocked by the news of death of the Young Amor Laabidi, left to drown by Police officers, following a National League Football game between Club Africain and Olympic Medenin which took place a day before, March 30th.

      Amor Laabidi, 19 years old, died after being shoved by a police officer to river “Oued Miliane”, according to eyewitnesses .This was the outcome of a relentless foot pursuit engaged initially by Police officers to break scuffles among groups of football supporters in the northern stands of “Rades Olympic Stadium” in Rades (9km away from Tunis, Tunisia’s Capital).

      Police Officers on-duty in the stadium attacked supporters after clashes between different groups in the Northern Curva (the northern stands of the stadium, reserved traditionally to the supporters of Club Africain). After dislodging all of the supporters from the stands, police officers relentlessly chased a group of supporters who flew in the direction of river “Oued Miliane”, situated at nearly 2 kilometers away from the Stadium.

      According to some eyewitnesses, Police officers had used tear gas when the mentioned group approached the river. Some of them hided, others jumped in the river to swim away. Amor Laabidi, unable to swim, had asked the police officers to either arrest or let him go.

      The similar witness accounts confirm that a certain policeman ordered Omar to dive in the river and “learn to swim”, neglecting the young man’s appeal for help, who soon got stuck in the muddy waters of the river and got carried away before the very eyes of his friends and the mentioned policeman.

      Civil defense had found the corpse of Amor Laabidi, after a full night of searching. Alaa Labidi, Amor Laabidi’s brother, has declared that Police Officers had contacted him to transmit the news of the disappearance of his brother in the river. Yet he accused Police officers’s complicity in the accident, based on and consistent and corroborated accounts of eyewitnesses, all of which are Omar’s friends.

      The Tunisian Ministry of the Interior in turn has denied all accounts affirming Police Officers’ involvement with Omar’s drowning. The Interior Ministry spokesman, Admiral Khelifa Chibani, that these accounts “are exaggerated” .

      The syndicate of Internal Security Forces has denounced the #تعلم_عوم (learn to swim) campaign, claiming that it stirs up the public against Police officers and incite hate and commotion between the Tunisian people and them. It has even suspected the integrity of the accounts stated by the eyewitnesses who were present at the moment Omar drowned.

      A television report has revealed that a local citizen had filmed the police pursuit somewhere nearby the incident’s scene. The report has also confirmed that this person changed his statements and deleted the video from his phone.

      Witnesses retracting their statements and abstaining from testifying in cases involving Policemen abuses and violations is not big big news in Tunisia. Throughout the past years, victims of Police abuse, along with their families, have been blackmailed and threatened to drop their complaints against some police officers, perpetrators of abuse and torture offences.

      Thousands of Tunisians have attended Amor Laabidi’s funeral, among which a lot of football supporters were present. The past week witnessed a lot of support throughout Stadiums, banners reading #تعلم_عوم (learn to swim) were risen. A lot of public figures living both in and outside of Tunisia have joined the campaign, tweeting the hashtag #تعلم_عوم. The main demand is to conduct an official investigation casting light on the whole incident, and punishing the perpetrators.

      The community of football supporters has naturally joined the campaign through numerous gestures of solidarity, from communiqués to songs honoring the memory of Amor Laabidi. One particular song, claims that “the uprising is coming”.

      Amor Laabidi was born in Fouchana, a town ,despite being at just 10 km south from the capital, suffer marginalization and absence of entertainment and cultural activities. Under these conditions, youngsters like Amor Laabidi are left with groups of Football Supporters as their sole outlet and breathing space, in a country where youth feel a permanent frustration and a lack of social, economical and political perspectives.

      Omar was set to sit for the national baccalaureate exam in two-months’ time. His friends confirmed that he was a non-violent person, and had a clean criminal record. He was not an extremist in any aspect. As stated by his supporters’ group, the North Vandals, "his only guilt was the fact that he is a Tunisian citizen

      The crime was met with complete indifference from both the government and the politicians.

      And in front of the government’s dubious policy of silence, numerous activists, notably the artist Bayram Kilani (AKA Bendirman), who has been opposing the authorities since Ben Ali, have issued an electronic petition “Justice for Omar”, calling to uncover the murderers of Omar and prosecute them. So far, the Petition counts more than 2k signatures.
      The petition says that “In Tunisia, a country which is often described as portraying the only glimmer of hope in terms of human rights in the MENA region, the only Arab spring country which effectively developed into a democracy” and that “, a crime which was greeted with widespread indifference by the Tunisian Government and politicians of all sides.”

      Some activists have questioned the logic behind the pursuit that let to this tragedy, and the “potential danger” of Omar and his friends leading the police officers to hunt them for more than 2 km.

  • Richard Stallman, le RGPD et les deux faces du consentement – – S.I.Lex –
    https://scinfolex.com/2018/04/05/richard-stallman-le-rgpd-et-les-deux-faces-du-consentement

    Par Lionel Maurel

    La question que l’on peut se poser est de savoir si le principe de protection par défaut du RGPD (privacy by default) va aussi loin que l’interdiction par défaut que Stallman propose. Il dit bien qu’un système n’aurait le droit de collecter des données que si ces dernières sont strictement nécessaires à l’accomplissement de ses fonctionnalités. Est-ce que le RGPD de ce point de vue va interdire à la RATP d’identifier les utilisateurs des transports à Paris au motif qu’il y aurait une façon pour le passe Navigo de fonctionner tout en garantissant l’anonymat des personnes ? Le RGPD ne va sans doute pas aussi loin, car il n’emploie pas la notion de finalité exactement de cette manière. Le texte dit qu’un traitement réalisé sans finalité précise est illicite, alors que Stallman propose que la finalité d’un traitement soit en elle-même déclarée illicite s’il y a moyen de faire fonctionner un système sans collecter de données personnelles, ce qui n’est pas la même chose.

    Néanmoins, il semble que le RGPD ne soit pas complètement fermé non plus à une telle interprétation et il n’est pas impossible qu’un service comme celui de la RATP doive revoir en profondeur ses principes de collecte et de traitement de données pour se mettre en conformité avec le RGPD. Mais c’est surtout la jurisprudence à venir qui sera déterminante, car c’est elle qui va fixer la portée exacte de principes comme celui de la protection par défaut des données (privacy by default). D’où l’importance des recours qui vont être lancés dans les premiers temps de l’application du texte, notamment les nouveaux recours collectifs, qui nous permettront de savoir si Stallman avait raison dans sa critique du RGPD ou si cette réglementation s’approchait au contraire de sa vision.

    Néanmoins, on ne peut pas réduire le consentement à cette seule dimension « subjective » étant donné que la notion comporte aussi une face « objective », qui paraît bien plus intéressante en termes de protection des données. Dans cette conception, au lieu de donner à l’individu le pouvoir de fragiliser ses propres droits à travers son consentement, on va au contraire fixer des règles établissant qu’un consentement ne peut être valablement donné s’il a pour effet d’aboutir à une telle fragilisation des droits. C’est ce que permet la manière dont le consentement est défini dans le RGPD comme « toute manifestation de volonté, libre, spécifique, éclairée et univoque par laquelle la personne concernée accepte, par une déclaration ou par un acte positif clair, que des données à caractère personnel la concernant fassent l’objet d’un traitement ».

    Ce caractère « libre, spécifique, éclairé et univoque » du consentement constitue autant de critères « objectifs » qui vont permettre de déterminer des conditions dans lesquelles un individu ne pourra pas consentir valablement à un traitement de données. Il s’agit donc moins en réalité de donner à l’individu un pouvoir de consentir que de définir au contraire ce à quoi il ne peut pas consentir.

    Le G29 a fixé des lignes directrices pour l’interprétation de la notion de consentement dans le RGPD qui vont encore renforcer cette dimension « objective ». Les autorités de régulation européennes considèrent notamment que pour être véritablement libre, le consentement doit être « inconditionné« , c’est-à-dire que la personne doit avoir un véritable choix et que l’absence de consentement ne doit pas avoir de conséquences négatives pour elle. Cela va mettre fin à ce que l’on peut appeler le « chantage au service » qui reste la règle dans l’environnement numérique, vu que les plateformes nous placent généralement face au choix d’accepter telles quelles leurs conditions d’utilisation ou de renoncer au service qu’elles proposent.

    Mais tout ceci ne vaut que dans une conception « subjectiviste » du consentement, alors que le RGPD va accentuer au contraire la dimension « objective » de la notion. Or il existe une chance que le mode de fonctionnement de plateformes comme Facebook soient déclarées par les tribunaux « structurellement » incompatibles avec l’exigence du recueil d’un consentement libre et éclairé. Si cette lecture l’emporte dans la jurisprudence, alors le souhait de Stallman serait exaucé, car cela revient à dire que nous serons en mesure « d’arrêter la surveillance avant même qu’elle ne vienne demander le consentement » ou plutôt que les plateformes dont le modèle économique est intrinsèquement basé sur la surveillance ne seraient plus en mesure de demander un consentement valide. Comme le capitalisme de surveillance repose tout entier sur la « servitude volontaire » des individus, cela revient à dire que le RGPD aurait le potentiel de détruire purement et simplement ce modèle.

    Bien évidemment, les grands acteurs du numérique (mais aussi sans doute les États…) vont tout faire pour empêcher que cette lecture s’impose dans la jurisprudence. C’est la raison aussi pour laquelle ils manoeuvrent déjà dans le règlement ePrivacy pour faire en sorte que certains types de traitements (géolocalisation, profilage) échappent à l’obligation de recueillir le consentement des individus. Et le RGPD comporte lui-même de nombreuses failles qu’ils pourront essayer de faire jouer, notamment en invoquant d’autres fondements comme l’intérêt légitime ou l’exécution d’un contrat pour se passer du consentement individuel (mais surtout se protéger de son redoutable versant « objectif »).

    #RGPD #Consentement #Vie_privée

  • It’s time to rebuild the web - O’Reilly Media
    https://www.oreilly.com/ideas/its-time-to-rebuild-the-web

    The web was never supposed to be a few walled gardens of concentrated content owned by Facebook, YouTube, Twitter, and a few other major publishers. It was supposed to be a cacophony of different sites and voices. And it would be easy to rebuild this cacophony—indeed, it never really died. There are plenty of individual sites out there still, and they provide some (should I say most?) of the really valuable content on the web. The problem with the megasites is that they select and present “relevant” content to us. Much as we may complain about Facebook, selecting relevant content from an ocean of random sites is an important service. It’s easy for me to imagine relatives and friends building their own sites for baby pictures, announcements, and general talk. That’s what we did in the 90s. But would we go to the trouble of reading those all those sites? Probably not. I didn’t in the 90s, and neither did you.

    Yes, there would still be plenty of sites for every conspiracy theory and propaganda project around; but in a world where you choose what you see rather than letting a third party decide for you, these sites would have trouble gaining momentum.

    I don’t want to underestimate the difficulty of this project, or overestimate its chances of success. We’d certainly have to get used to sites that aren’t as glossy or complex as the ones we have now. We might have to revisit some of the most hideous bits of the first-generation web, including those awful GeoCities pages. We would probably need to avoid fancy, dynamic websites; and, before you think this will be easy, remember that one of the first extensions to the static web was CGI Perl. We would be taking the risk that we’d re-invent the same mistakes that brought us to our current mess. Simplicity is a discipline, and not an easy one. However, by losing tons of bloat, we’d end up with a web that is much faster and more responsive than what we have now. And maybe we’d learn to prize that speed and that responsiveness.

    #HTML #Web #Design

    • Je pense qu’il se trompe totalement de sujet. Le problème n’est pas la difficulté technique, mais l’économie de l’attention.

      Avant que « tout le monde » se mette à publier sur Facebook, il y avait les « blogs », y compris centralisés, tels que Blogspot. Aujourd’hui il y a Medium (et d’autres). Si on veut publier en dehors de Facebook, techniquement, c’est simple, c’est puissant et c’est beaucoup plus joli.

      Et en dehors de ça, il y a toujours la possibilité de se mettre à plusieurs pour faire un site ensemble, ce qui est une aventure particulièrement enrichissante, et techniquement pas usante (si vraiment on veut s’exprimer dans ce cadre, hé ben on trouve le ou la geek du groupe qui te configure le truc et voilà).

      Les gens « publient » sur Facebook parce qu’on a développé un fantasme de l’audience et de l’attention. Les gens postent leurs vidéos où ils prétendent commenter sérieusement l’actualité au milieu des vidéos de chats sur Youtube plutôt que sur n’importe quel autre plateforme parce qu’on leur promet que l’audience est là, pas parce que ce serait plus difficile sur Vimeo par exemple. On veut s’exprimer sans bosser (hop, je balance mon indignation à deux balles sur n’importe quel sujet) sur des plateformes qui promettent une grosse audience, voire une audience captive. Et les militants vont aussi sur Facebook pour exactement les mêmes raisons : parce qu’on leur dit qu’ils y feront de l’audience. Genre à ce train, il faudra aussi penser à aller « militer » sur Musically…

      Et je suspecte que beaucoup de « militants » vont sur Facebook ou Twitter parce que ce sont des plateformes fliquées où l’on peut facilement s’exprimer à sens unique, sans gros risque de contradiction, parce que les « réponses » sont perdues dans un marigot de conneries crasses, avec une interface bien conçue pour que personne ne les lise.

      Tant qu’on ne s’interroge pas sur la réalité et la qualité de l’attention dont on croit bénéficier sur Facebook, on n’ira nulle part. On peut bien vouloir décentraliser, revenir à un beau bazar de Web, mais tant que la logique qu’on oppose à cela est systématiquement « oui mais “les gens” sont sur Facebook », c’est mort. Tant qu’on ne se demandera pas quel est le niveau d’attention réel de ce qui est compté comme une « vue », ou même un « like » sur Facebook ou Twitter, c’est peine perdue.

      Si on regarde la photo, à une époque Flickr est presque mort de sa médiocrité, malgré son audience, et les photographes avec une (petite) prétention à la qualité sont partis ailleurs (500px par exemple). Idem pour les vidéos : si tu as une prétention artistique, tu fuis Youtube et tu vas sur Viméo. Pourquoi la question ne se pose-t-elle pas (ou pas encore) pour les gens qui cherchent une qualité de lecture, d’attention et d’échange avant d’aller sur Facebook (ou même Twitter) ?

    • Puisque je suis lancé…

      – La question du personal branding (« marketing personnel »), que je pense fondamentale dans les nouveaux supports de publication. Facebook semble être idéal pour cela, en ce qu’il a dès le début promu l’« identité réelle », mais aussi la confusion volontaire entre vie publique et vie privée (alors que, pour ma génération, aller balancer des propos politiquement engagés au même endroit où l’on échange des photos de ses gamins avec ses beaux-parents et où l’on garde le contact avec ses anciens élèves et ses relations du boulot, c’était une idée totalement crétine).

      Le changement de support de publication s’est aussi accompagné de ce changement de comportement (on se souviendra des vieux de la vieille bataillant pour tenter de pouvoir rester sous pseudo sur Facebook). Dans le bazar des années 90, nous avions tous des pseudos et nous tenions au pseudonymat (théorisé par certains – on a un texte sur uZine à ce sujet – comme la seule façon d’écrire de manière réellement libre). Dans les années 2000, chacun son blog, mais avec la mise en place d’un vedettariat. Désormais c’est terminé. Écrire sous pseudo est largement suspect et irresponsable et fake-news et tout ça…

      – La disparition des liens hypertexte. Je mets ça dans les années 2000, où les gens se sont mis à ne plus faire de liens entre blogs. On cite des gros médias sérieux, on les commente, on y répond, mais on ne rebondit pas « entre blogueurs » aussi facilement qu’on le faisait dans les années 90. Une sorte de dramatisation du lien hypertexte, accentué par la paranoïa anti-confusionisme et anti-complotisme chez les blogueurs engagés à gauche. Oh là là, mon image-personnelle-super-brandée va s’effondrer si je fais un lien vers un autre site qui, un jour, pourrait faire un lien vers quelqu’un de pas bien ou, pire, qui pourrait dire un truc qui ne me conviendrait pas !

      À partir du milieu des années 2000, quand on avait encore un site indépendant/militant, la seule source de visites à peu près régulière a été le Portail des copains. Pour un site militant, avoir un billet référencé ou pas sur le Portail, ça revenait à être lu par quelques centaines ou milliers de visiteurs eux-mêmes militants, ou pas lu du tout. Je suppose qu’au bout d’un moment, hé ben les gens vont à la soupe sur Facebook, parce que « c’est là que sont les gens » et que l’écosystème de l’hypertexte est déjà perverti depuis un bon moment ; même si ça me semble largement illusoire d’être lu sérieusement entre deux considérations sur les photos de vacances des cousins, et si c’est politiquement mortifère.

    • Et du coup, deux aspects qui pourraient redonner goût aux gens engagés à retourner au bazar…

      – À force de paranoïa anti-fake news, la visibilité des médias « non marchands », « indépendants », « alternatifs » sur Facebook va de plus en plus dépendre de leur adhésion à une vision du monde validée par les grands médias, au travers des contrats de traque aux fake-news que ces grands réseaux ont signé avec les Decodex et Décodeurs… L’effort énorme de chasse aux propos hétérodoxes sur les réseaux est en train de faire un massacre de ce côté, avec des changements volontaires des algorithmes de classement. (Le fait qu’une partie de cette paranoïa anti-fake-news ait été largement menée par la gauche aux États-Unis et ici est, je dois dire, assez croquignolesque.) Constater, par exemple, qu’on n’a déjà qu’une très faible visibilité pour les médias alternatifs sur un machin comme Google News.

      – Le principe même de réseaux qui vendent de la publicité et qui, dans le même temps, sont des outils de marketing personnel, amène au rétrécissement de l’expression non-sponsorisée sur ces réseaux (Facebook annonçant par exemple restreindre la visibilité naturelle des « pages » dans les flux personnels, mais pas une réduction de la quantité de publicité dans ces mêmes flux…). En dehors des quelques indignations préformatées qui continueront à « buzzer », parce qu’il faut bien continuer à faire croire que ces réseaux servent à s’exprimer, il devient de plus en plus évident que, pour récupérer de la visibilité dans les flux des usagers, il faudra payer. Je suspecte qu’il existe déjà des gens qui achètent de la visibilité sur Facebook pour avoir plus de « like » sur leurs photos de mariage, et je pense que dans quelques années, ce sera une pratique aussi banale que de, justement, payer un photographe pour avoir de belles photos de mariage… alors cette faramineuse audience qu’on te promet sur Facebook, ça risque d’être un peu compliqué. (Sinon, il te reste l’option d’aller relancer le niveau de buzz – et donc le revenu afférent – en allant, arme à la main, foutre le dawa chez Youtube.)

      Du coup, ce double mouvement de chasse aux expressions hétérodoxes (« chasse », en revanche, très tolérante pour les foutaises mainstream fascisantes) et d’obligation de passer à la caisse pour récupérer de la visibilité, ça pourrait être l’occasion d’une renaissance d’un Web un peu plus éclaté et joyeusement foutraque (#ou_pas).

    • @arno Pas nécessairement pour te relancer, encore que, depuis ce matin je bois un peu tes paroles comme du petit lait, mais je remarque ceci. Ce que tu exprimes ici avec une clarté dont je suis jaloux et qu’il m’arrive donc aussi de défendre de façon pus obscure, est de manière tellement fréquente, en fait, disqualifié d’un revers de main qui entend ringardiser de tels propos. Je suis souvent frappé que ces tentatives visant à faire fi de tels avertissement aux accents de Cassandre comme on me dit si souvent émanent naturellement de personnes qui n’ont pas le centième du quart du tiers de nos compétences techniques (surtout des tiennes plutôt que des miennes, dont je ne doute pas qu’elles datent un peu), et ce sont les mêmes personnes axquelles il ne me viendrait pas à l’esprit de reprocher cette plus faible aptitude technique, qui vont ensuite dévouvrir que vraiment ce que font les plateformes de leurs réseaux asociaux avec leurs données personnelles, c’est quand même pas très bien. Naturellement, des ringards cassandriens comme toi et moi (surtout moi) tentons de saisir l’opportunité de telles réalisations tardives pour leur dire que peut-être ce serait le bon moment pour changer de lunettes, mais alors tombe, tel une masse sur une mouche, l’argument qu’ils et elles ne peuvent pas partir de la sorte de ces plateformes et qu’ils et elles vont perdre tous leurs amis et suiveuses. Et tout ce petit monde retourne dans le grand bain dans la pleine connaissance qu’il grouille de requins et sans doute se rassure en pensant que cela concernera un ou une autres et que statistiquement, dans la masse, il est peu probable que le requin viennent les croquer elles et eux, quand le vrai danger n’est pas tellement les requins mais les amibes, parfaitement invisibles et autrement plus contagieux, et, in fine, léthaux.

      Je n’insiste pas sur le fait que leur faible niveau de prophylaxie numérique éclabousse quotidiennement leurs proches, qui elles, et eux, si cela se trouve, prennent, au contraire, certains précautions.

      Enfin, dans ce grand dessein de reconstruire Internet, je remarque que très rarement la question de la convservation de ressources certaines anciennes est évoquée or il me semble que c’est une question importante. Combien de fois cela me ravit quand à la faveur de la recherche d’un renseignement précis, il m’arrive de tomber sur des sites aux esthétiques du millénaire précédent, tout en Times et les liens en bleu souligné. Et dans cette masse profuse sur laquelle se sont aglutinés des sédiments plus récents, il y a des pépites dont je me demande combien de temps encore les navigateurs contemporains pourront encore les interpréter justement sans les interpréter et les dénaturer.

    • On a encore les codes d’uZine si jamais :)

      Perso je veux juste réagir sur un point de l’article de départ : geocities c’était pas hideux (ou pas seulement), c’était inventif et festif. Avec un revival chez https://neocities.org qui a une approche très sympa (notamment un backend #ipfs pour la pérennité)

  • Open Source Politics : un modèle économique fondé sur des Communs numériques - Les Communs d’Abord
    http://www.les-communs-dabord.org/open-source-politics-modele-economique-fonde-communs-numeriques

    Dans un article intitulé « Pourquoi et comment nous choisissons de construire un modèle économique fondé sur des biens communs numériques », Valentin Chapuis s’appuie sur ses deux ans d’expériences dans les CivicTechs pour faire le point sur le modèle économique d’Open Source Politics. Il en profite pour effectuer un tour d’horizon des différents modèles observés chez les autres acteurs pour affirmer le choix d’Open Source Politics de s’intégrer à un écosystème plus large au sein duquel leur plate-forme n’est qu’un outil.

  • Why (almost) everything reported about the Cambridge Analytica Facebook ‘hacking’ controversy is wrong
    https://medium.com/@CKava/why-almost-everything-reported-about-the-cambridge-analytica-facebook-hackin

    First, There was no hack.

    The data collected was scraped from #Facebook user profiles, after users granted permission for a third party app to access their data. You know those little confirmation windows that pop up when someone wants to play Candy Crush or use Facebook to log in, rather than make a new password, for a random site? Yeah those.

    A Cambridge academic called Aleksandr Kogan — NOT Cambridge Analytica and NOT the whistleblower Christopher Wylie — made a ‘Test Your Personality’ app, helped to promote it by paying people $2–4 to install it on Amazon’s Mechanical Turk crowdsourcing site, and used the permissions granted to harvest profile data. 270,000 users installed the app, so you might expect that 270,000 profiles were collected but the app actually collected data from 50 million profiles.

    50 million?!?

    Yes. You see back in the heady days of 2014, Facebook had a feature called ‘friends permission’ that allowed developers to access the profiles of not only the person who installed their app but all their friends too. The only way to prevent this from happening was to have toggled a privacy setting, which few Facebook users even knew existed (here is a blog from 2012 explaining how to do so). The friends permission feature is how Kogan multiplied 270,000 permissions into 50 million profiles worth of data.

    (…)

    The real story then is not that Kogan, Wylie, and Cambridge Analytica developed some incredibly high tech ‘hack’ of Facebook. It is that, aside from Kogan’s data selling, they used methods that were common place and permitted by Facebook prior to 2015. Cambridge Analytica has since the story broke been outed as a rather obnoxious, unethical company- at least in how it promotes itself to potential clients. But the majority of what is being reported in the media about its manipulative power is just an uncritical regurgitation of Cambridge Analytica (and Chris Wylie’s) self-promotional claims. The problem is that there is little evidence that the company can do what it claims and plenty of evidence that it is not as effective as it likes to pretend; see the fact that Ted Cruz is not currently president.

    No one is totally immune to marketing or political messaging but *there is little evidence that Cambridge Analytica is better than other similar PR or political canvassing companies at targeting voters. Political targeting and disinformation campaigns, including those promoted by Russia, certainly had an impact on recent elections but were they the critical factor? Did they have a bigger impact than Comey announcing he was ‘reopening’ the Hillary email investigation the week before the US election? Or Brexiteers claiming that £250 million was being stolen from the NHS by the EU every week? Colour me skeptical.

    To be crystal clear, I’m not arguing that Cambridge Analytica and Kogan were innocent. At the very least, it is clear they were doing things that were contrary to Facebook’s data sharing policies. And similarly Facebook seems to have been altogether too cavalier with permitting developers to access its users’ private data.

    What I am arguing is that #Cambridge_Analytica are not the puppet masters they are being widely portrayed as. If anything they are much more akin to Donald Trump; making widely exaggerated claims about their abilities and getting lots of #attention as a result.

  • Bastion Social, le mouvement néofasciste qui s’implante en France | Slate.fr

    http://www.slate.fr/story/159568/bastion-social-neofascisme-france

    Bastion Social, le mouvement néofasciste qui s’implante en France

    Nicolas Lebourg — 28 mars 2018 à 8h35 — mis à jour le 28 mars 2018 à 15h01
    L’activisme néofasciste refait parler de lui à bas bruit depuis plusieurs jours, en divers lieux du territoire. Si des agressions sont à déplorer, un récent mouvement, plus intelligemment structuré, est en train de percer.

    #extrême_droite #fascistes #fascisme

  • Are you ready? This is all the data Facebook and Google have on you | Dylan Curran | Opinion | The Guardian

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/mar/28/all-the-data-facebook-google-has-on-you-privacy

    Want to freak yourself out? I’m going to show just how much of your information the likes of Facebook and Google store about you without you even realising it.
    Google knows where you’ve been

    Google stores your location (if you have location tracking turned on) every time you turn on your phone. You can see a timeline of where you’ve been from the very first day you started using Google on your phone.

    Click on this link to see your own data: google.com/maps/timeline?…

    #réseaux_sociaux #big_brother #données_personnelles #contrôle #surveillance

    • @intempestive apparemment, on peut déjà en restreindre assez drastiquement la récolte même en les utilisant : j’ai au moins deux adresses en gmail pour des usages courants, et du coup j’ai vérifié, avec les liens donnés par l’article, ce qui était stocké comme données. En fait, étonnamment, rien (je m’attendais à prendre une fessée méritée, ça fait de années que je suis trop feignasse pour me débarrasser de mon adresse principale en gmail, et du coup je fais ce truc idiot que nous sommes sûrement assez nombreux à faire, je partitionne mes courriers en diverses adresses de fournisseurs différents, selon les usages. Très pratique, vraiment. Quelle buse...). Bon, en tout cas, pour un utilisateur de ces cochonneries, ça peut quand même donner ça : pas une donnée géo, pas une donnée de recherche, rien. Et pourtant, l’un des comptes est lié à un youtube. Sans doute que mes usages m’en préservent (par exemple, il ne m’est jamais venu à l’idée de faire des recherches - quand j’utilise google - en restant connecté à un compte. Mais probablement que mes paramétrages de ces services également).
      Je m’étonne autant que toi de la floraison d’articles, depuis tant d’années, d’utilisateurs de FB offusqués de la façon dont sont traitées leurs données. Mystère total pour moi. Qu’il existe aussi, sur FB, des comptes de groupes de plaignants, est tout aussi mystérieux. Bon. On connait si bien la chanson que je doute qu’on puisse en dire encore quoi que ce soit de nouveau, mais le mystère reste entier pour moi...

  • Ne loupez plus une publication : utilisez les flux RSS !
    https://zestedesavoir.com/articles/2428/ne-loupez-plus-une-publication-utilisez-les-flux-rss
    La syndication de contenu contre les algorithmes des réseaux sociaux

    Vous aussi vous râlez parce que Facebook ne vous affiche plus qu’une fraction1 des publications de vos contacts ? Vous pestez contre Youtube qui a décidé de ne plus vous envoyer les notifications de vos vidéastes préférés alors que vous êtes abonnés à leurs chaines ?

    Plus généralement, vous détestez louper des informations intéressantes parce qu’un algorithme abscons a décidé qu’il ne devait pas vous les montrer  ?

    La solution existe pour ne plus rien louper  : c’est la syndication de contenu à l’aide de flux RSS ou Atom, et c’est ce dont on va parler ici  !

    Le plus ironique  ? C’est que cette solution aux mauvais comportements des plateformes existe depuis 1999, bien avant les outils problématiques eux-mêmes…

    • C’est la raison de mon « abandon » de compte FB : ils ont coupé les fils RSS in et out, vers 2010, pour les remplacer par des APIs donc usage authentifié etc. Vu la censure et les CdU j’utilisais déjà peu, OK.

  • Affaire Facebook/Cambridge Analytica : le lanceur d’alerte s’explique

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2018/03/26/affaire-facebook-cambridge-analytica-le-lanceur-d-alerte-s-explique_5276659_

    Christopher Wylie accuse l’entreprise britannique d’avoir utilisé les données de millions d’individus pour manipuler les élections et construire « l’alt-right » aux Etats-Unis.

    Un mois après avoir été embauché en juin 2013 par l’entreprise qui allait devenir Cambridge Analytica, Christopher Wylie a pour la première fois compris qu’il ne s’agissait peut-être pas d’une société comme les autres. « Mon poste de directeur de la recherche était vacant parce que mon prédécesseur était mort dans des conditions inexpliquées dans sa chambre d’hôtel à Nairobi, alors qu’il travaillait pour Uhuru Kenyatta [actuel président du Kenya] », explique-t-il.

    Le Canadien, petit génie de l’informatique, qui a appris tout seul à coder, alors âgé de 24 ans, a progressivement découvert qu’il travaillait pour une firme qui siphonnait les données personnelles de millions de personnes sur Facebook, avait comme vrai patron un certain Steve Bannon, cherchait à manipuler les élections à travers le monde et poussait sur Internet les théories du complot pour développer « l’alt-right », les mouvements d’extrême droite américaines.

    Cambridge Analytica a ensuite aidé Donald Trump lors de la campagne présidentielle américaine et à influer au Royaume -Uni en faveur du Brexit. Ayant quitté l’entreprise fin 2014, mais ayant longtemps gardé d’étroits contacts, M. Wylie a désormais décidé de révéler tout ce qu’il savait. « On ne peut pas défaire ce qui a été fait, mais il faut alerter. »

    Surveillance de masse

    Désormais, il ne fait plus que ça, dénonçant une société qui met en danger la démocratie, selon lui. Une semaine après avoir parlé pour la toute première fois au New York Times et au Guardian, le lanceur d’alerte a longuement rencontré dimanche 25 mars un groupe de huit journalistes européens, dont Le Monde. Depuis plusieurs mois, il travaille aussi avec les autorités britanniques, qui enquêtent contre Cambridge Analytica. Mardi 27 mars, il témoignera devant un comité parlementaire britannique, et a accepté de faire de même devant le Congrès américain.

    A écouter M. Wylie, le scandale qu’il dénonce présente un parallèle à celui qu’Edward Snowden a mis à jour en 2013. L’Américain avait montré comment les agences d’espionnages, notamment la NSA (National Security Agency) ou son équivalent britannique Government Communications Headquarters (GCHQ), utilisaient Internet pour mettre en place une surveillance de masse de leurs citoyens. « Mais la NSA ou GCHQ sont encadrés, alors que les entreprises privées peuvent collecter des données sur les citoyens comme elles le veulent. [Cambridge Analytica] a fait disparaître la frontière entre espionnage et recherche marketing traditionnelle. »

    Il faut réguler

    Pour lui, les données personnelles, qui s’accumulent à vitesse exponentielle, sont « la nouvelle électricité » du XXIe siècle, quelque chose indispensable à la vie quotidienne mais qu’il faut réguler. « Les données sont un outil, comme un couteau qui peut être utilisé pour préparer un repas trois étoiles au Michelin ou pour commettre un meurtre. En tant que telles, elles ne sont pas un problème. Mais ce que Cambridge Analytica met au jour est l’échec des législateurs et de la société à mettre des limites à leur utilisation. »

    Retour à mi-2013. M. Wylie est arrivé à Londres depuis trois ans, pour étudier le droit à la London School of Economics. Techniquement, Cambridge Analytica n’existe pas. L’entreprise qui l’embauche s’appelle SCL. Sa création remonte aux années 1960, et l’entreprise est spécialisée dans le secteur de la défense, travaillant particulièrement dans les pays émergents. Sa spécialité : mener des campagnes de désinformation à l’ancienne. Envoyer une prostituée chez un opposant politique et filmer la scène à son insu est une technique favorite. Mais SCL perçoit qu’Internet est le nouveau champ de bataille et veut s’y développer.

    M. Wylie aide à créer Cambridge Analytica, pour en faire une filiale de l’entreprise. Il fait pour cela appel à un professeur de l’université de Cambridge, Aleksandr Kogan, un neuroscientifique, qui met au point un petit quiz sur Facebook qui permet d’évaluer le profil psychologique de ceux qui le remplissent. L’application est très populaire et 270 000 personnes l’utilisent. Ce qu’elles ne savent pas est que leurs données ne sont pas utilisées par des raisons de recherche, comme promis, mais par Cambridge Analytica, qui va les utiliser à des fins commerciales. Pire encore, le quizz donne l’autorisation de télécharger les données de tous les amis sur Facebook de ceux qui ont rempli le questionnaire. Cambridge Analytica siphonne ainsi les données détaillées de plus de 50 millions de personnes, essentiellement aux Etats-Unis.

    « Une autre façon d’approcher les choses »

    Ce trésor est la base de l’entreprise. Cela lui permet de cibler de façon extrêmement précise des sous-groupes sur Facebook. La pratique de ciblage est courante, utilisée de tous les publicitaires. Mais cette fois-ci, en plus des données démographiques (âge, sexe, etc.), l’entreprise a le profil psychologique des individus.

    De ce côté-là, la recherche sur Facebook impressionne. Des scientifiques ont démontré qu’avec une dizaine de « likes », un ordinateur peut comprendre le profil psychologique d’une personne mieux que son propre collègue de bureau ; à 70 « likes », la machine le comprend mieux qu’un ami ; à 150 « likes », elle dépasse la perception d’un membre de sa famille ; à 300 « likes », elle excède la compréhension de son propre époux ou épouse.

    C’est alors qu’arrive Robert Mercer et Steve Bannon. Le premier est un milliardaire américain, qui a fait fortune grâce aux algorithmes utilisés sur les marchés financiers. Le second veut mener une « révolution culturelle » dans la politique et il s’est fait connaître avec Breitbart News, un site d’information proche de l’extrême droite. Il deviendra ensuite l’éminence grise de Donald Trump, avant la rupture entre les deux hommes.

    En 2013, M. Mercer investit dans l’entreprise et met M. Bannon aux commandes du conseil d’administration. « Bannon venait au moins une fois par mois à Londres, raconte M. Wylie. Et tous les lundis matins, on avait une conférence téléphonique avec lui et Bekkah Mercer [la fille du milliardaire]. »

    Leur objectif ? « Développer l’alt-right », explique M. Wylie. « Steve Bannon pense que pour changer la politique, il faut changer la culture. Mais Breitbart était resté un site relativement petit. Il cherchait d’autres outils pour mener sa guerre culturelle. Pour lui, SCL, qui faisait de la propagande militaire, était une autre façon d’approcher les choses. »

    Théories du complot

    A l’époque, il n’est pas question d’élections ni de Donald Trump. Les deux Américains utilisent Cambridge Analytica pour travailler en profondeur. Ils surveillent les théories du complot qui circulent, pour les amplifier. Ainsi, fin 2014, des rumeurs circulent : Barack Obama, aurait commencé à amasser des troupes au Texas pour ne pas partir de la présidence américaine. L’entreprise britannique vise les gens qu’elle sait intéressés par les théories du complot et pousse ce message vers eux. « Ensuite, ces gens voyaient ce genre d’information sur Facebook, mais rien de tout cela en regardant CNN ou les médias traditionnels. Et ils se disaient : pourquoi CNN me cache-t-elle des choses ? »

    Bien plus tard, Donald Trump a embauché Cambridge Analytica pour mener à bien sa campagne numérique. Et du côté du Brexit, la société a travaillé gratuitement et pendant quelques semaines auprès de Leave.eu, l’un des organismes faisant campagne pour le Brexit. Une société canadienne qui lui est proche, AggregateIQ, que M. Wylie a aidé à créer, aurait aussi travaillé indirectement pour Vote Leave, un autre organisme pro-Brexit, contournant ainsi le plafond des dépenses de la campagne électorale.

    Pour M. Wylie, les agissements de Cambridge Analytica ont pipé les dés de la démocratie. Mais beaucoup d’experts mettent en doute cette idée. Après tout, l’influence d’une chaîne d’information comme Fox News aux Etats-Unis, ou la campagne anti-européenne menée par le Daily Mail et le Sun depuis trente ans au Royaume-Uni, ont certainement eu une influence profonde dans ces élections. Facebook n’est pas le seul facteur.

    « Il faut réparer Facebook, pas effacer Facebook »

    Dominic Cummings, qui dirigeait Vote Leave, estime que l’argument de M. Wylie, repris initialement par le Guardian, est une sorte de théorie du complot des anti-Brexiters. « Leur fantasme est que le référendum a été perdu parce que (…) les “fake news” et Facebook auraient pris en traître des millions d’ignorants qui ne comprennent pas la réalité. (…) Ce fantasme est plus pratique que de reconnaître que leur campagne a perdu alors que presque toutes les forces du pouvoir et de l’argent au monde étaient de leur côté. »

    M. Wylie reste convaincu que l’influence de Cambridge Analytica a été déterminante. Mais il ajoute un argument plus large. « C’est comme le dopage. Si un athlète gagne les Jeux Olympique en se dopant, on peut toujours dire qu’il aurait gagné même sans se doper. Reste qu’on lui enlève quand même sa médaille, parce que ça remet en cause l’intégrité de tout le processus démocratique. »

    Le lanceur d’alerte canadien ne demande pas pour autant la fin des réseaux sociaux ou l’interdiction de l’utilisation des données privées. « Il faut réparer Facebook, pas effacer Facebook. » Pour lui, les plates-formes sur Internet doivent être régulées comme des entreprises d’utilité publique, par exemple comme les fournisseurs d’électricité ou d’eau. « Il est devenu impossible de vivre sans ces plates-formes, mais il faut les encadrer. » Impossible, trop complexe ? « Pas du tout. Facebook et Google sont plein de gens intelligents, qui savent comment repérer si du micro-ciblage a lieu. Elles pourraient dire par exemple : attention, ceci est une publicité, vous avez été visé et voilà qui paie pour ça. » En sortant de l’ombre et en parlant, il espère que le débat sur la régulation des réseaux sociaux est désormais ouvert.

  • Cambridge Analytica : l’arbre Facebook cache la forêt de notre inculture numérique
    https://www.numerama.com/tech/336876-cambridge-analytica-larbre-facebook-cache-la-foret-de-notre-incultu

    Former à l’hygiène numérique, voilà qui devrait être l’objectif de chaque personne qui « s’y connaît en informatique ». L’affaire Cambridge Analytica nous rappelle une nouvelle fois cet impératif contemporain. Des enquêtes comme celles publiées dans le Guardian et le New York Times se multiplient. Les protagonistes changent — tantôt il est question de Facebook, tantôt de YouTube, tantôt de Twitter. Les intérêts changent aussi — propagande, business, surveillance de masse, influence. Enfin, les méthodes (...)

    #CambridgeAnalytica #Facebook #manipulation #domination

  • Pourquoi Matilda ?
    https://matilda.education/app/mod/page/view.php?id=194

    C’est pas déjà sur Seenthis ce site ? Comment ?
    https://matilda.education

    Matilda c’est quoi ?

    Plus de 80 vidéos, accompagnées de ressources pédagogiques, sur les thématiques de l’égalité entre les sexes, dans tous les domaines. Matilda c’est également une plate-forme collaborative qui permet d’échanger des idées, des questionnements et des réalisations.

    Qui est Matilda ?

    L’association v.ideaux est à l’initiative de ce projet. Matilda, née le 1er février 2017, a été conçue grâce à une équipe de plus de 50 personnes, réunion des compétences et de l’enthousiasme d’enseignant.e.s de l’école primaire, collège, lycée, université, de vidéastes, musiciennes, professionnelles du numérique, et d’associations.

    Matilda a été soutenue par qui ?

    Département du développement et de la diffusion des ressources numériques ainsi que par la Direction générale de l’enseignement scolaire du Ministère de l’Éducation nationale, le Ministère de la Culture, et le Ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes.

    Une plate-forme vidéo éducative sur l’égalité des sexes est-elle encore nécessaire au 21e siècle ?

    Les femmes et les hommes représentent une part presque égale de la population. Il semble légitime de vouloir que l’espace soit partagé de façon égale aussi, que ce soit au niveau économique, culturel, intellectuel, symbolique, spatial, domestique. Il faudrait pour cela sans doute que les droits de l’homme deviennent enfin les droits des êtres humains. Il faudrait aussi que le sexe biologique reprenne sa place, comme simple partie du corps, sans surdéterminer les rôles des un.e.s et des autres dans la société. Ainsi les filles et les garçons pourraient se projeter librement dans tous les champs des savoirs et des pratiques.

    L’égalité, on en parle beaucoup. Beaucoup la souhaitent et pourtant, dans les faits, les résistances sont grandes. Pourquoi ?

    Est-ce simplement un défaut d’imagination, empêchant de se projeter dans un ailleurs qui n’existe pas encore ? Un manque d’optimisme : comment changer ce qui est ancré si profondément et depuis si longtemps ? Ou la difficulté d’admettre que vouloir l’égalité, c’est aussi accepter de renoncer à certains avantages ?

    Notre avenir ?

    Matilda croit dans le pouvoir de l’imagination, de l’optimisme et dans le sens de la justice des êtres humains. C’est donc muni.e.s de ces trois « pouvoirs magiques » que nous vous invitons à rentrer dans l’univers de Matilda avec vos classes (ou autres), à vous approprier nos vidéos et les outils qui les accompagnent (scénarios pédagogiques, quiz, etc.). Cette plate-forme est une co-construction ; nous comptons sur vous pour enrichir ce projet de vos idées et de vos créations dans l’espace collaboratif qui vous est dédié.
    Les jeunes seront les citoyen.n.e.s de demain. L’école n’est-elle pas là pour leur donner les outils et les forces d’être elles-mêmes/eux-mêmes et les capacités de construire un monde juste où il ferait bon vivre ? Matilda aimerait, à son niveau, y contribuer avec vous.

    Et pour finir : d’où vient le nom de Matilda ?

    Du souhait de créer un antidote à l’effet Matilda, qui désigne communément, le déni ou la minimisation systématique de la contribution des femmes à la recherche (en particulier scientifiques), dont les découvertes sont souvent attribuées à leurs collègues masculins. Son nom vient de la militante des droits des femmes américaine Matilda Joslyn Gage, qui a, la première, observé ce phénomène à la fin du XIXe siècle. Cet effet a été mis en lumière en 1993 par l’historienne des sciences Margaret W. Rossiter.

    #pédagogie #ressources_pédagogiques #sexisme #égalité #science #vidéos

  • Quel(le) féministe êtes-vous?
    https://www.tdg.ch/extern/interactive_wch/tdg/2018/feminisme

    Vous voici à l’orée d’un webdossier consacré aux féminismes actuels. Pourquoi le pluriel ? Parce qu’il existe différents courants, chacun défendant une conception bien particulière de la cause des femmes. Pour défricher cette jungle idéologique, nous avons imaginé un test de 25 questions, à l’issue duquel vous découvrirez quelle famille féministe vous correspond le mieux. Le but : proposer une photographie des principales mouvances actuelles.

    Alors, on y va ?

    • pour essayer de comprendre comment cet outil pense , j’ai décider de répondre une seconde fois, comme un bon gros connard misogyne. Et au lieu de recevoir la réponse que je méritais ( vous êtes un gros connard misogyne ), je suis un feministe pop, avec des séries de pourcentages assez haute dans toutes les catégories (de 31% à 61%). Je suis bien conscient des faiblesses d’un outil qui pose la question depuis un seuil déjà largement optimiste (« quel(le) féministe êtes-vous ? »), mais ça reste assez inutilisable comme résultat.

    • Féminisme universaliste
      Vous estimez que la priorité du féminisme est de défendre les intérêts individuels et collectifs des femmes avant les intérêts de classe ou de communauté. Ces intérêts passent par l’égalité en droits des hommes et des femmes, l’autonomie financière des femmes, l’appropriation de leur corps, l’accès des femmes aux postes de cadres.

      Féminisme intersectionnel
      Vous prônez une forme de féminisme à la fois individualisé et multiculturel, inclusif et protéiforme. La phrase « On ne naît pas seulement femme » pourrait résumer votre pensée. Vous estimez qu’il existe une multitude d’oppressions simultanées qui viennent s’ajouter à celle du patriarcat, comme la classe sociale, la religion, la couleur de peau, le handicap ou encore l’orientation sexuelle. Selon la théorie intersectionnelle, les femmes noires, maghrébines, ou asiatiques par exemple, seraient « racisées », un terme qui indique qu’elles subissent non seulement le sexisme mais aussi le racisme. Pour vous, le féminisme doit s’adapter à cette réalité et combattre simultanément ces discriminations sans chercher à les hiérarchiser.

      Féminisme différentialiste
      Vous estimez que les différences biologiques entre hommes et femmes ont une importance prépondérante par rapport au genre socialement construit. En raison de leur capacité de procréation, les femmes, selon vous, portent en elles une série de qualités naturelles comme l’empathie, la protection, le soin, et la société bénéficierait de ces qualités. Vous pensez donc que le féminisme ne doit pas pousser les femmes à ressembler aux hommes, mais à revaloriser leurs qualités propres.

      Pour vous, le féminisme devrait prendre le fonctionnement des femmes, lié notamment au cycle et à la maternité, comme point de départ.

      Féminisme pop
      Vous trouvez que la lutte pour l’égalité avance dans la société, et que ça se ressent dans le paysage médiatique et culturel. Vous préférez affirmer vos convictions par une autre voie que le militantisme agressif. Vous prônez un féminisme décomplexé, quitte à utiliser l’humour, le cynisme ou l’irrévérence.

      Vous estimez que la cause des femmes doit appartenir à toutes et à tous et qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir pour se revendiquer féministe. Vous avez totalement assimilé la culture des gender studies (études genres) chères aux Anglo-Saxons. Vous rejetez l’idée, poussiéreuse à vos yeux, d’un féminisme sacralisé. Vous estimez qu’il faut sortir le mouvement de la sphère militante, politique et intellectuelle pour le faire entrer de plain-pied dans le quotidien des femmes.

      Féminisme pro-sexe
      Pour vous, la sexualité est un outil politique puisque des enjeux de pouvoir s’expriment à travers elle. Par conséquent, ce qui se passe dans les alcôves a aussi des répercussions sur la vie sociétale. Vous pensez, par exemple, que si on enferme les femmes dans des stéréotypes comme la sensibilité et le romantisme et les hommes dans ceux de la performance et de la domination, cette vision se perpétue dans la vie de tous les jours. Vous estimez qu’il faut déconstruire les clichés sur la sexualité des uns et des autres, vous saisir des pratiques dites masculines pour mieux les détourner et aller vers l’égalité homme/femme.

      Vous détestez l’idée d’une féminité unique, parfaite et consensuelle. La féminité pour vous est synonyme de diversité : le corps féminin est parfait dans son imperfection, qu’il soit maigre, gros, petit ou poilu. Vous n’aimez pas l’idée de norme collective.
      Vous estimez que la laïcité est une valeur indispensable au féminisme, et que les trois religions monothéistes véhiculent le pouvoir patriarcal et empêchent donc l’émancipation des femmes.

      non féminisme
      Vous êtes arrivé sur cette page car aucun courant féministe exposé ici ne correspond à vos réponses. Les raisons en sont diverses. Il est possible que vous estimiez que le féminisme a pu être utile il y a quelques années mais est dépassé aujourd’hui. Pour vous, féminisme rime actuellement avec langage épicène et théorie du genre.

      Vous n’appréciez pas l’agressivité de certaines mouvances féministes, et ne vous sentez ni représentée si vous êtes une femme ni considéré si vous êtes un homme par le féminisme tel que vous le connaissez aujourd’hui.

      De manière générale, les revendications féministes actuelles vous semblent futiles, quand elles ne vous donnent pas carrément des boutons. Peut-être vous définissez-vous même comme antiféministe ou masculiniste, et vous estimez que les différences biologiques entre hommes et femmes impliquent des caractères différents. En cela, savez-vous que vous rejoignez une thèse également soutenue par les féministes différentialistes ?

    • En fait, c’est la première fois que je lis un truc de Zemmour. Quelle entrée en matière ! Il n’y aucun commentaire qu’on puisse faire,ma mâchoire est tombée par terre. Que ça ait dû passer par des chemins aussi tortueux, cette première lecture, est également fascinant.
      Qu’il faille autant d’autres chemins tortueux pour atteindre la catégorie la plus représentée du monde (non féministe) est assez, comment dire ? troublant, hein ; ça donne évidemment des idées idiotes, comme soumettre à ce questionnaire des dizaines de gens dont je connais les positions avouées ou insues (aveugles à elles-mêmes) non ou anti féministes pour voir ce que ça donne...

  • Ça bouge, ça bouge, sur la planète #podcast ! Seulement trois mois après vous avoir proposé une première cartographie de ces espaces de création et de diffusion, nous y apportons déjà une importante mise à jour. Plusieurs outils de veille ou de sélection ont en effet émergé depuis. Pour garder nos oreilles fraîches, passons par l’Écoutoir, Hack the Radio, Podcasteo, Radiotips et autres Moissonores.

    http://syntone.fr/au-coeur-du-bouillonnement-podcastique

    #création_sonore #création_radio

  • Quand on ne me donne rien à faire au boulot, je m’occupe en m’autoformant et en faisant des trucs utiles :D

    J’ai trouvé que c’était bête d’avoir un paquet de feuilles avec les accords de piano dessus, à l’heure des smartphones, des ordis...

    Du coup, je suis partie du clavier de piano réalisé par Felipe Fiahlo (https://www.felipefialho.com/piano).

    Et j’en ai fait une app pour avoir les accords de piano, avec le son et le visuel. Vous pouvez la tester ici : https://aureliet.github.io/piano-chords/dev

    Et le code est par-là : https://github.com/aureliet/piano-chords

    #piano #app #chords #html #javascript #github

  • GitHub - ForkAwesome/Fork-Awesome : A fork of the iconic font and CSS toolkit (Font-Awesome 4.7)
    https://github.com/ForkAwesome/Fork-Awesome

    A fork of the iconic font and CSS toolkit

    Fork Awesome is a full suite of 701 pictographic icons for easy scalable vector graphics on websites, originally created by Dave Gandy and now maintained by a community.
    Following concerns regarding the development of Font Awesome, the PR Freeze since Oct 2016 and the direction Font Awesome is taking with the version 5.0 of their project, we are forking Font Awesome (4.7), in order to build on this incredible tool Dave Gandy has given us, while at the same time allowing this project to be run by a distributed community of contributors.

    Les valeurs du ::after { content : « \xyz » ; } pour chaque icone : http://astronautweb.co/snippet/font-awesome

    #font-awesome #fork #fork-awesome #open-source