• Le grand orchestre de la nature se tait peu à peu - Le Monde
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/03/30/l-orchestre-de-la-nature-se-tait-peu-a-peu_3150765_3244.html

    Musicien dès son plus jeune âge, l’Américain Bernie Krause, 74 ans, reste l’une des figures emblématiques de la musique électronique. Il a participé en studio à l’enregistrement de musiques de films célèbres (Rosemary’s Baby, Apocalypse Now). Cet amoureux des sons et de la nature, devenu docteur en bioacoustique, a inventé le terme biophonie (les sons émis par les organismes vivants). Il publie chez Flammarion Le Grand Orchestre animal

    cc @intempestive

  • Périphéries - D’images et d’eau fraîche - Ode à Pinterest
    http://www.peripheries.net/article333.html

    L’une des raisons pour lesquelles les mises à jour de Périphéries sont devenues si rares, c’est que j’ai été avalée par les réseaux sociaux. Maintenant, quand j’ai envie de recommander un livre, au lieu de me fatiguer à synthétiser le propos de l’auteur, à le décortiquer et à le commenter, à le mettre en relation avec des lectures passées, je balance deux lignes sur Facebook ou sur Twitter : « Lisez ça, c’est super. » Une grande avancée pour la finesse de la pensée et la richesse du vocabulaire.

    Dans son étude des usagers du téléphone portable, le sociologue Francis Jauréguiberry (1) analyse ce que change dans les relations humaines le fait d’avoir à disposition des moyens de communication instantanée, et de pouvoir atteindre n’importe qui, n’importe quand, par un appel ou un SMS — mais sa réflexion vaut aussi pour un statut Facebook ou un tweet. Avec le portable et les réseaux sociaux, au lieu de laisser décanter en soi ce qu’on veut dire, au lieu de le ruminer longuement dans son coin, de le laisser mûrir, on s’exprime à flux tendus, par bribes. « La pulsion interdit l’élaboration de l’élan », écrit Jauréguiberry. Certains de ses interlocuteurs disent eux-mêmes que le portable représente à leurs yeux, dans leurs relations avec leurs proches, « un danger pour l’émotion pensée non plus comme passage à l’acte, mais comme tension créatrice. Le risque est de voir l’impulsion chasser l’imagination, et le bavardage remplacer l’échange. Le silence et le différé, condition de retour sur le passé et de projection dans l’avenir, sont les complices d’un présent créateur. Mais lorsque ce présent n’est plus qu’une succession d’immédiats éphémères, où se situe la continuité ? ».

    L’un des enquêtés de Jauréguiberry s’inquiète pour les lettres d’amour, en particulier : « Le téléphone a un aspect simplificateur de la pensée que le billet doux ou la lettre n’a pas. Parce que la lettre, on l’écrit, on la réécrit, on la jette, on la recommence... On prend plus de temps à faire passer le message. Avec le portable, c’est : “Je t’aime, tu me manques.” Non seulement c’est brut et peu sophistiqué, mais ça appauvrit, je crois, la relation. » Forcément, à l’époque où une lettre devait voyager pendant des jours, voire des semaines, avant d’atteindre son destinataire, il aurait paru légèrement incongru de se contenter d’un « Je t’aime mon chéri, bisous ». Ou alors, il fallait être Denys Finch Hatton (1887-1931), l’amant de l’écrivaine danoise Karen Blixen, dont Robert Redford a interprété le rôle dans Out of Africa de Sydney Pollack. Alors qu’il était parti en safari, son frère, qui avait besoin d’un renseignement urgent, avait envoyé des hommes à sa recherche. Les types avaient marché des jours avant de le dénicher. Et là, à la question « Connais-tu l’adresse de X ? », ce farceur de Finch Hatton avait fait répondre : « Oui. » Un peu comme s’il croyait qu’il avait les SMS gratuits dans son forfait.

    #Internet #images

  • Cocktail toxique sur les chaînes de recyclage, par Fanny Doumayrou - L’Humanité
    http://www.humanite.fr/social-eco/cocktail-toxique-sur-les-chaines-de-recyclage-518444

    À Montluçon, l’entreprise Environnement Recycling, spécialisée dans 
le recyclage de matériel électroménager, expose ses salariés à des poussières de plomb et autres métaux. La CGT lance une alerte sanitaire et environnementale.

    En juin  2012, pour la première fois, le médecin du travail d’Environnement Recycling a fait faire des prises de sang à la vingtaine de salariés de l’atelier Andela, où une énorme machine concasse et pulvérise les tubes cathodiques. «  Ce salarié souffrait d’une grosse fatigue et d’éruptions cutanées, poursuit la militante. Sa plombémie était supérieure à 200  microgrammes par litre de sang, alors que la valeur limite dans la population générale est de 90.  » Petit à petit, les langues se délient. Malgré la peur pour l’emploi, des salariés viennent faire état de maux de tête, de pustules, de pertes de concentration, de saignements de nez et de crachements de sang. Leurs analyses montrent des plombémies supérieures à 300, ils évoquent des cas de collègues à plus de 500. Ils prélèvent un échantillon de poussière de l’atelier Andela, que le syndicat fait analyser. Résultat, 28  métaux lourds sont détectés, dont 23 % de plomb, mais aussi du silicium, du baryum et de l’antimoine.

    Avec des emplois payés essentiellement par de l’argent public :

    L’emploi au péril de la santé
    http://new.humanite.fr/social-eco/l-emploi-au-peril-de-la-sante-518447

    Moins virulent, le maire UMP de Montluçon, Daniel Dugléry, assure vouloir réconcilier la direction et la CGT, mais ne manque pas de souligner que les trois «  jeunes courageux  » qui ont monté Environnement Recycling «  ont créé 160 emplois en peu de temps, qu’ils se proposent d’en créer 40 autres, en plus dans l’insertion  ». «  Ils n’ont pas pris beaucoup de risques  », ironise Laurent Indrusiak de la CGT, qui rappelle les subventions accordées au départ, et les aides au poste. L’entreprise touche 9 600  euros d’aide par an pour chaque salarié en CDD d’insertion, et 80 % du Smic brut pour un travailleur handicapé...

    Vingt-huit métaux lourds dans l’air
    http://www.humanite.fr/social-eco/vingt-huit-metaux-lourds-dans-l-air-518445

    #travail #santé

  • A lire absolument : "La haine de la religion. Comment l’athéisme est devenu l’opium du peuple de gauche", de Pierre Tevanian
    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-La_haine_de_la_religion-9782707175908.html

    « Le NPA devrait relire Marx : la religion, c’est l’opium du peuple. » C’est ce qu’ont répété sur toutes les antennes de grands révolutionnaires tels que Michel Onfray, Aurélie Filipetti, Laurent Fabius ou Nadine Morano lorsque, en 2010, le Nouveau parti anticapitaliste a eu le front de présenter aux élections régionales une candidate qui portait un foulard : Ilham Moussaïd (une affaire qui a été ravageuse en interne).

    Dans ce livre, Pierre Tevanian a décidé de les prendre au mot : il a relu ce que disent de la religion Marx, mais aussi Engels ou Trotski. Et le résultat est… édifiant.

    En résumé : « Marx [dans « La Question juive », notamment] refuse l’inversion qui fait de l’arrachement à la religion la condition préalable de l’émancipation politique. A ses yeux, c’est au contraire l’émancipation politique qui constitue un préalable, trouvant son nécessaire prolongement dans une transformation socio-économique au terme de laquelle la religion est censée dépérir d’elle-même. L’émancipation politique ne saurait de ce fait être conditionnée par quoi que ce soit, et notamment pas par des gages de bonne conduite de la part de la minorité reléguée. »

    Sur Engels :

    « Engels ironisera à son tour, pour les mêmes raisons, sur l’idéalisme de ceux qu’il nomme les “extrémistes” de l’irréligion, qui entendent “abroger Dieu par décret” et “transformer les gens en athées par ordre du Grand Mufti”, alors que les occasions ne manquent pas d’apprendre (…) “que les persécutions sont le meilleur moyen de donner de la force à des convictions impopulaires”. Pour reprendre les termes de Marx, puisque la croyance religieuse durera aussi longtemps que durera la “situation” de misère et le “besoin” de croire qu’elle produit, il ne reste aux prêcheurs d’athéisme qu’un seul moyen de convertir sans délais : la force. »

    Tevanian remarque que, certes, la religion peut être vécue soit comme un moyen d’émancipation, soit, de façon moins sympathique, comme « une stratégie de distinction [c’est moi qui détiens la vérité] et un instrument de domination ». Mais que l’athéisme aussi…

    Chez Maxime Rodinson, il trouve ces lignes formidables : « Dans une société non socialiste, mettre au premier plan la lutte anti-religieuse serait une erreur idéaliste et petite-bourgeoise capitale. La lutte sociale doit être menée sur le terrain des clivages de classe de l’infrastructure, sur le terrain des camps qui délimitent les classes économiques et leurs options politiques et sociales, non sur le terrain fantasmagorique de l’idéologie qui établit de faux clivages mystifiés. »

    Commentaire de l’auteur : « Spéciale dédicace à Michel Onfray – et à toute l’équipe de “Charlie Hebdo”. »

    Il pose cette question des plus pertinentes : « Qui est le plus mal barré, entre un athée idéaliste de type Michel Onfray, qui croit en la puissance des maximes d’Epicure pour libérer l’humanité de ses souffrances – dans le cadre d’une économie de marché jamais remise en cause – et qui pense qu’il suffit de renier saint Paul pour se débarrasser de l’oppression patriarcale, et des théologiens chrétiens ou musulmans qui mobilisent activement les instruments méthodologiques de Marx ou d’Ibn Khaldoun pour analyser les structures sociales ? »

    Au passage, au moment où le verdict sur l’affaire de la crèche Baby Loup, en plus de susciter des commentaires aux relents bien dégueulasses
    (https://twitter.com/Zepapou/status/314079131757322240),
    relance le « catéchisme anti-voile » et les discours sur le foulard forcément symbole-de-soumission, Tevanian rappelle ce témoignage de Hanane dans « Les filles voilées parlent » : « Je porte le voile par soumission à un Dieu – et cette soumission-là, je l’assume totalement – mais cela veut dire aussi que je ne suis soumise à personne d’autre. Même pas à mes parents : je les respecte, mais je ne leur suis pas soumise. Elle est là, ma force : je me donne à un Dieu, et ce Dieu me promet de me protéger et me défendre. Alors ceux qui veulent me dicter ma conduite, je les emmerde. »

    (Sur ce livre, voir : http://www.peripheries.net/article318.html)

    Tout ça est imparable, mais le plus déprimant, c’est que ça ne servira probablement à rien. De l’extrême gauche à l’extrême droite, dans un contexte de crise économique mondiale, de découragement et de renoncement politique, c’est la logique du bouc émissaire qui est à l’œuvre. Il FAUT construire le musulman comme l’ennemi numéro un, et cette nécessité balaie tout sur son passage, à commencer par la raison – comme le montre l’ardeur à changer la loi quand elle empêche d’exclure et de stigmatiser, y compris en allant contre toutes les conventions européennes et internationales (lire le billet d’Alain Gresh, « Sus à l’islam ! Ils ne se fatiguent jamais... », sur son blog Nouvelles d’Orient :
    http://blog.mondediplo.net/2013-03-24-Sus-a-l-islam-Ils-ne-se-fatiguent-jamais).
    A partir de là, tenter de parler à la raison est probablement inutile. Que ces gens
    (http://www.marianne.net/Signataires-de-l-appel-pour-une-loi-sur-les-signes-religieux_a227577.html)
    ne voient pas ce qu’ils sont en train de faire est stupéfiant, mais démontre qu’on n’a pas réellement tiré les leçons historiques de ce genre d’engrenages. On tente de réfuter leurs discours parce qu’on ne peut pas faire autrement, et parce que les « faux clivages mystifiés » font des victimes bien réelles, mais… sans trop d’illusions.

    Voir l’intro du livre sur Les mots sont importants :
    http://lmsi.net/La-haine-de-la-religion

    #religion #islamophobie #politique

  • The sins of the Argentine church - The Guardian, 2011
    http://www.guardian.co.uk/commentisfree/belief/2011/jan/04/argenitina-videla-bergoglio-repentance

    The extent of the church’s complicity in the dark deeds was excellently set out by Horacio Verbitsky, one of Argentina’s most notable journalists, in his book El Silencio (Silence). He recounts how the Argentine navy with the connivance of Cardinal Jorge Bergoglio, now the Jesuit archbishop of Buenos Aires, hid from a visiting delegation of the Inter-American Human Rights Commission the dictatorship’s political prisoners. Bergoglio was hiding them in nothing less than his holiday home in an island called El Silencio in the River Plate. The most shaming thing for the church is that in such circumstances Bergoglio’s name was allowed to go forward in the ballot to chose the successor of John Paul II. What scandal would not have ensued if the first pope ever to be elected from the continent of America had been revealed as an accessory to murder and false imprisonment

    #Argentine

  • Nuance, Depth and the Relative Islamophobia of Homeland « Christian Christensen – Stockholm University
    http://chrchristensen.wordpress.com/2013/01/16/nuance-depth-and-the-relative-islamophobia-of-homeland

    Several years ago the highly-acclaimed – and supposedly über-liberal – television series The West Wing aired an episode in which President Bartlet had to address a diplomatic crisis involving Turkey. The story was that a woman in Turkey, found guilty of having sex with her fiancée before marriage, had been sentenced to death by beheading under religious laws implemented by a newly-elected Turkish government. The crisis for Bartlet was that he supported Turkish efforts to join the EU, but, naturally, opposed the beheading of women by rabid Muslim lunatics. In the end, Bartlet, while condemning the execution, maintained his support for Turkish EU membership. The sheer idiocy of this episode prompted me to publish a commentary in which I pointed out that, in reality, not only is Sharia Law a non-factor in the Turkish legal system, but Turkey – unlike the United States that President Bartlet presides over – does not even have the death penalty.

    In broad strokes, conservatives hated the show because of a perceived liberal bias; liberals loved the show because it had a Democratic president with backbone, intelligence and ethics. The West Wing undoubtedly provided a kind of political pacifier to US liberals suffering through the darkest days of the George W. Bush administration. What made The West Wing Turkish story so egregious was the fact that the show was hailed as some kind of benchmark for “thoughtful” scriptwriting on behalf of the political left (US left, that is). The injection of a blatantly ill-informed, Islamophobic storyline into what was spun as an intelligent program only highlighted the extent to which, once one cracks the veneer of enlightenment encasing shows like The West Wing, what lies beneath is often little better than cheap xenophobia.

    (...)

    No-one expected 24 to be culturally-aware in relation to Islam, so when Islamophobic content emerged in the show, it was hardly a surprise. But, when Islamophobic material crops up in Homeland, it is easier to deflect critique of this material by pointing out the relative depth and relative broad-mindedness of the show. That is the problem with relativity in this context: when 24 or Jerry Bruckheimer are your bias benchmarks, then all is takes is content that is a bit less ethnocentric and a bit less xenophobic to make yourself look enlightened.

    #Homeland #séries #islamophobie

  • La Clusaz : la montagne, les saisonniers et la mort - L’Humanité
    http://www.humanite.fr/social-eco/drame-de-la-clusaz-la-mort-attendait-les-jeunes-sa-512857

    Devant la presse, Georges-François Leclerc, le représentant de l’État dans le département, invite à «  tirer les leçons  » de ce qui s’est passé, mais «  avec la tête froide  » : « Je ne prendrai pas de mesures sous le coup de l’émotion, avertit-il, mais dans quelques semaines, nous annoncerons des recommandations générales.  » À quelques pas derrière le préfet, André Vittoz, maire de La Clusaz, se tient immobile au milieu des saisonniers et des proches de Thomas et Margaux ; il porte une rutilante combinaison de ski bleu-blanc-rouge, siglée France, avec, contre son épaule gauche, sa paire de skis et, dans les mains, ses bâtons chapeautés par ses gants. «  Non mais ce n’est pas vrai, mais quelle indécence : pendant qu’on honore nos amis, monsieur le maire part faire du ski  », fulmine un des jeunes. Le cortège qui rassemble une centaine de personnes démarre, les cloches de l’église sonnent. Tout le parcours se déroule sans un mot, ni un représentant du village. «  Je regarde, mais vraiment, je ne vois personne de La Clusaz  », admettra, désolé, le seul habitant qui participe à l’hommage, mais qui préfère rester discret. «  De toute façon, ici, les gonzes, il n’y a que le tiroir-caisse qui les intéresse  », dénonce-t-il en mimant un bandit manchot.

  • “Jardins” de Robert Harrison
    http://www.editions-lepommier.fr/ouvrage.asp?IDLivre=422

    Violence, mort et souffrance mêlées : les êtres humains ne sont pas faits pour regarder droit dans les yeux la tête de Méduse arborée par l’histoire. On ne saurait nous en blâmer. Au contraire, le refus de se laisser pétrifier par les réalités de l’histoire contribue largement à rendre la vie humaine supportable : on lui doit nos élans religieux, nos rêveries poétiques, nos utopies, nos idées morales, nos constructions métaphysiques, notre art du récit, nos transfigurations esthétiques du réel, notre passion pour le jeu, notre amour de la nature. Albert Camus en témoigne : « La misère m’empêcha de croire que tout est bien sous le soleil et dans l’histoire ; le soleil m’apprit que l’histoire n’est pas tout. » Ajoutons que si l’histoire devait un jour occuper toute la place, nous sombrerions dans la folie.

  • Pourquoi toutes les recherches pharmaceutiques devraient être en libre accès - Framablog
    http://www.framablog.org/index.php/post/2012/12/01/laboratoire-pharmaceutique-libre-acces

    L’un des arguments les plus solides en faveur de l’accès au public des publications universitaires et scientifiques est celui de la « dette envers la population » : si le contribuable paie pour vos recherches, alors vos recherches doivent lui appartenir. C’est un bon argument, mais il n’est pas entièrement convaincant pour une raison. Il est vulnérable au contre-argument du « partenariat public/privé », qui dit : « ah, oui, mais pourquoi ne pas faire en sorte que le public bénéficie d’un retour sur investissement maximal en faisant payer très cher l’accès à la recherche financée par l’État et en renvoyant le profit au secteur de la recherche ? ». Je pense que cet argument est absurde, et c’est l’avis de la majorité des économistes qui se sont penchés sur la question.

    La recherche sans entraves et librement accessible constitue un bien commun qui génère bien plus de valeur ajoutée au profit de tous que le profit rapide qu’on extorque des consommateurs en les faisant payer à l’entrée comme à la sortie. Cela s’est confirmé dans de multiples domaines, même si l’exemple-type est le succès massif des cartes géologiques des États-Unis librement disponibles, qui ont dégagé un profit tel qu’en comparaison, les bénéfices réalisés sur la vente des cartes d’État-major au Royaume-Uni semblent une misère.

    Voilà pourquoi le travail de Goldacre est aussi important à ce point du débat. La raison pour laquelle on devrait exiger que les laboratoires pharmaceutiques publient leurs résultats, ce n’est pas qu’ils ont reçu des subventions sur fonds publics. C’est plutôt parce qu’ils demandent une certification de l’état qui garantisse que leurs produits sont propres à la consommation, et qu’ils demandent aux organismes de régulation d’autoriser les docteurs à rédiger des ordonnances prescrivant ces produits-là. Nous avons besoin qu’ils publient leurs recherches, même si cette action induit des pertes de profit, car sans cette recherche, nous ne pouvons pas savoir si ces produits sont propres à la consommation.

    #santé

  • Is Gideon Levy the most hated man in Israel or just the most heroic? - Middle East - World - The Independent
    http://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/is-gideon-levy-the-most-hated-man-in-israel-or-just-the-most-heroic-2

    “My biggest struggle,” he says, “is to rehumanize the Palestinians. There’s a whole machinery of brainwashing in Israel which really accompanies each of us from early childhood, and I’m a product of this machinery as much as anyone else. [We are taught] a few narratives that it’s very hard to break. That we Israelis are the ultimate and only victims. That the Palestinians are born to kill, and their hatred is irrational. That the Palestinians are not human beings like us… So you get a society without any moral doubts, without any questions marks, with hardly public debate. To raise your voice against all this is very hard.”

  • Sherine Tadros: Covering This Gaza War
    http://www.huffingtonpost.com/sherine-tadros/gaza-war-coverage_b_2167036.html

    This week I heard a TV correspondent, who I very much respect and admire, throw back to the studio with the words “as Palestinians call it, the Israeli siege on Gaza.” She was standing in Gaza City where Israeli ground forces were surrounding the perimeter of the Strip. Warships surrounded the sea and drones and F16s patrolled the skies above. If there was ever a time to call Gaza under siege with certainty, it was then. Yet as she stood talking about the strikes and the people killed, her need to be balanced at the end made her unable to tell the cold bold truth.

    There is a general problem with media when it comes to the Arab-Israeli conflict. The need to sanitize events so as not to be controversial and upset the wrong people, the lack of humanizing the conflict for fear that it will make you look sympathetic or worse empathetic to the Palestinians, which could be career suicide. But not being bold and telling it how it is ultimately is a disservice to the truth and to journalism.

    #Gaza #journalisme #Proche_Orient

  • Il fallait entendre la délectation de Bruno Duvic lisant l’intro de l’article de Mona Eltahawy dans la revue de presse de France Inter, vendredi :
    http://www.franceinter.fr/emission-la-revue-de-presse-l-exercice-du-pouvoir

    FEMMES ARABES • Pourquoi ils nous haïssent | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/article/2012/10/25/pourquoi-ils-nous-haissent

    Au début de Distant View of a Minaret [éd. Heinemann, 1983, non traduit en français], Alifa Rifaat, auteure égyptienne largement ignorée et aujourd’hui disparue, nous raconte l’histoire d’une femme tellement indifférente au coït que son mari lui impose, concentré sur son seul plaisir, qu’elle remarque la présence d’une toile d’araignée à nettoyer au plafond. Elle médite sur l’attitude de son mari, qui refuse toujours de poursuivre leurs ébats pour la faire jouir elle aussi, “comme s’il tenait à la priver [de quelque chose]”. De même qu’il lui refuse un orgasme, l’appel à la prière interrompt soudain le sien. Le mari sort. Après s’être lavée, la femme s’absorbe dans la prière – un acte tellement plus satisfaisant qu’elle attend avec impatience la prochaine – et regarde la rue depuis son balcon. Elle interrompt sa rêverie pour aller consciencieusement préparer du café pour son mari après sa sieste. Alors qu’elle apporte la boisson dans la chambre pour la verser sous les yeux de son mari – il préfère –, elle remarque qu’il est mort. Elle ordonne à son fils d’aller chercher un médecin. “Elle retourna au salon et se versa une tasse de café. Elle était elle-même surprise par son calme”, écrit Alifa Rifaat.

    « Courrier International » republie cet article en français sans évoquer la polémique qu’il a soulevée lors de sa parution dans « Foreign Policy » en avril. Quelques liens :

    Mona El Tahawy or native neo-orientalism - Ibn Kafka’s obiter dicta
    http://ibnkafkasobiterdicta.wordpress.com/2012/04/28/mona-el-tahawy-or-native-neo-orientalism

    It’s of course not the need to dramatically improve the condition of women in the Arab world in order to achieve a long overdue parity that is at fault – on the contrary, witness the recent statement by Saudi Arabia’s grand mufti Sheikh Abdulaziz al Sheikh according to which girls are ripe for marriage at 12. It’s rather the tone and lexical and discursive resources which El Tahawy taps into: essentialism, reduction of social and political phenomena to simple psychological factors (fear, hate), and even more so the lumping together of all men into a vague and threatening « they » – the kind of manicheism she resented when it came to the Israeli-Palestinian dispute, but I suppose one has to distinguish between good manicheism and bad manicheism. That piece could have been written by David Pryce-Jones, Fouad Ajami or the staggeringly inane Lee Smith, a US journalist who wrote a 2010 book called « The strong horse » aiming to show that Arabs only understood and bowed to force and violence – unfortunately for him, 2011 came after 2010.

    An American journalist writing exclusively for European, US and Israeli media outlets, Mona El Tahawy is not interested in helping Middle Eastern activists to bring about the legislative and social changes required, or to identify the practical ways this might be achieved. No easy clues here: there’s only hate to confront. How does one confront hate – by drone attacks, invasion or forced conversion? She does not say. More importantly still, Arab men and women are not really her main target – her piece is written in the tone of a native informer bringing the White (Wo)Man her exclusive insights about the twisted minds of her fellow natives. That article is more a career move, à la Irshad Manji or Ayaan Hirsi Ali (but without the latter’s islamophobia), than a sincere contribution to a fight for equality that is both morally necessary and socially unavoidable, as Youssef Courbage and Emmanuel Todd have shown.

    Les Arabes haïssent-ils les femmes ? Mona Eltahawy face à la tempête - Global Voices
    http://fr.globalvoicesonline.org/2012/04/29/106756

    Nous ne sommes pas faibles, Mona, et les révolutions arabes nous ont prouvé que nous étions plus fortes que nous le pensions, les héroïnes des révolutions arabes n’ont pas besoin d’être pointées du doigt.

    Je ne pense pas que nous ayons besoin d’être sauvées par des tiers de la haine ou de la vengeance de nos hommes, spécialement depuis que ces révolutions ont prouvé que nous étions plus que capables de nous dresser épaules contre épaules avec les hommes pour obtenir le progrès de nos sociétés.

    Votre article, en accord avec les photos l’illustrant, dépeint la société arabe noire, sombre, déprimante, un corps peint en noir. Vous avez réduit le problème de la femme arabe aux sentiments des hommes ; réduisant parallèlement cette dernière aux pathétiques images parfaitement conforme à la vision que l’Orient a d’elle.

    (…) La société arabe n’est pas aussi barbare que vous la dépeignez dans votre article, ce dernier renforce dans l’esprit du lecteur une vision stéréotypée de nous, stéréotype effroyablement répandu qui contribue à élargir le clivage culturel entre notre société et les autres et accroît le racisme envers nous.

    On « Why do they hate us ? » and its critics - The Arabist
    http://www.arabist.net/blog/2012/4/29/on-why-do-they-hate-us-and-its-critics.html

    http://www.arabist.net/storage/post-images/120418_Cover_193_web290.jpeg

    It is impossible to look at the situation of women across the Middle East and other Muslim countries and not see how increasing militarization strengthens patriarchal and heteronormative ideologies that have mutually reinforcing effects on the increased subordination of women and the propagation of masculinities. One cannot ignore the impact of globalization on economic, social and cultural rights as well as restrictions on civil and political rights. The continued growth in the power and influence of the private sector, bolstered by states pursuing neoliberal economic policies has pushed many women (and men) into the margins of society, and into irregular migration networks where they are exploited. After all, the uprisings in the Arab world have been a cry for socio-economic justice. They have also been a cry against authoritarian regimes, which also reinforce gender and other social hierarchies. Religious fundamentalism, which across all religions, is premised on absolute monolithic approaches, is just one the factors which also strengthens patriarchy.

    And let’s not forget that patriarchy, which I, like many feminists define as the privileging of male power in all forms of social relations, is a system in which men and women participate. Some of the responses to Mona El Tahawy have raised the issue that women participate in some of the practices which she criticizes, for example Female Genital Mutilation. Or, as one commentator noted, women, just as much as men, have voted Islamists into power. But women’s participation in these activities does not make them any less patriarchal.

    Some of the other criticisms of El Tahawy’s piece illustrate the dilemma of the “double bind” that African-American and other feminists have also faced. For instance, when they write about their experiences, African-American feminists often find themselves caught between confronting the patriarchy within African-American communities, and defending their African-American brothers from the broader racism that exists in American society.

    Similarly, women who identify as Islamic feminists often find themselves in this bind, as they try to reconcile their feminism and religious identity, and also defend their religion from Islamophobia.

    Feminists like El Tahawy who write about women’s subordination in the Middle East, and the critics responding to her also fall into this double bind if they are not careful in how they phrase their message. On the one hand, El Tahawy is accused of playing into Western imperialist agendas. On the other hand, her critics are in danger of becoming apologists who are pawns of their native country’s patriarchy.

    Muslimah Media Watch a proposé une revue de presse des réponses à l’article ici :
    http://www.patheos.com/blogs/mmw/2012/04/some-issues-with-foreign-policys-sex-issue-part-one

    ... et organisé une table ronde avec ses contributrices :
    http://www.patheos.com/blogs/mmw/2012/04/some-issues-with-foreign-policys-sex-issue-part-two-mmw-responds

    Sharrae: What I think is interesting is that all the writers of the “sex issue” agree that women’s bodies are the world’s battleground. And to be honest, I don’t disagree with that statement either. However, what I find remarkable is that the writers fail to realize the ways that they, themselves, end up waging war on the Muslim woman body. As they (particularly Sadjadpour) condemn Middle Eastern men for making women the symbol of purity in society, they are making Muslim women the symbols of oppression – and liberation. A woman who wears less equals liberation; a sign of a closed gap between men and women, and thus a higher GDP, as those supposedly cloaked under “suffocating cloth” are the symbols of the deep-seeded patriarchy of both Islam and those evil Muslim men. Authors such as Eltahawy or Sadjadpour seem to be caught between two sides. They want to speak to the various problems in their ancestral homeland, but they manage to feed and reproduce images of imperialist notions of those living in the Middle East. “Name me an Arab country, and I’ll recite a litany of abuses fueled by a toxic mix of culture and religion that few seem willing or able to disentangle lest they blaspheme or offend,” Eltahawy commands, after requesting that readers put aside what the United States does or doesn’t do to women.

    Krista: Like many others, I was really turned off by the framing of the piece. I’m not sure that “hatred” is really the issue; patriarchy and sexist violence in all societies are rooted in more than just men who hate women. Moreover, “Why do they hate us?” was a rallying cry post-September 11, used to point to “them” as irrational and hateful, and “us” as the good ones. While the “us” is different in Eltahawy’s piece, the “they” is largely the same: violent, irrational, hateful Muslim and/or Arab men. So it’s not just that the title is inaccurate or melodramatic; it’s also very clearly part of the same rhetoric that has drummed up support for wars in the not-so-distant past.

    Let’s Talk About Sex - Jadaliyya
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/5233/lets-talk-about-sex

    Then there is the visual. A naked and beautiful woman’s flawless body unfolds a niqab of black paint. She stares at us afraid and alluring. We are invited to sexualize and rescue her at once. The images reproduce what Gayatri Spivak critiqued as the masculine and imperial urge to save sexualized (and racialized) others. The photo spread is reminiscent of Theo van Gogh’s film Submission, based on Ayyan Hirsli Ali’s writings, in which a woman with verses of the Quran painted on her naked body and wearing a transparent chador writhes around a dimly lit room. Foreign Policy’s “Sex Issue” montage is inspired by the same logic that fuels Submission: we selectively highlight the plight of women in Islam using the naked female body as currency. The female body is to be consumed, not covered!

    #femmes #islam #racisme

  • Une autre bagnole est-elle possible ? - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/scenes/une-autre-bagnole-est-elle-possible,88722.php

    Mais plutôt que de réponse automobile pure et simple, il faut penser solution globale de transport, ce qui, on y revient, nécessite de réfléchir aux questions d’urbanisme : des villes moins étalées, plus denses, avec des commerces de proximité et des transports collectifs. Il faut quand même rappeler qu’avant l’automobile, jusqu’aux années 1930, la régions parisienne était sillonnée de 1200 kilomètres de lignes de tramway. A titre de comparaison, les quatorze lignes de métro actuelles représentent environ 250 kilomètres. On pouvait se rendre en tram jusqu’au fin fond de la banlieue. Et la France était couverte de réseaux de trains locaux qui permettaient, par exemple, de se rendre de Brest à Lannilis, soit 30 kilomètres. Depuis, avons-nous vraiment évolué dans le bon sens ?

    #transports

  • Notre-Dame des Landes : détruire, muséifier, stériliser
    http://www.yvesmichel.org/webmaster/espace-societe/temps-de-vivre

    "Les Pays de la Loire, déjà artificialisés à 12%, figurent parmi les régions dont le taux d’artificialisation a crû le plus entre 2000 et 2006, avec plus de 6000 hectares de terres artificialisés chaque année. L’aéroport Notre-Dame des Landes mangerait à lui seul le tiers de cette surface... en détruisant le tissu agricole local et la cohérence d’un territoire de vie qui se verrait désapproprié de sa dynamique propre par celle d’un aéroport international. Au-delà de l’aberration de reconstruire un aéroport à l’heure où le pétrole se raréfie et où l’empreinte écologique du trafic aérien mondial pose de sérieux problèmes, c’est la question de la désappropriation des espaces de vie qui est au cœur : dans la logique de ces grandes infrastructures européennes, les populations sont invitées à se mettre au service de l’exigence de compétitivité et de connectivité internationales de leurs territoires, qui deviennent les sous-traitants spécialisés de besoins ou de services lucratifs. Par exemple, Vinci propose sans sourciller dans le nouveau descriptif “reverdi” de son projet d’impliquer les agriculteurs locaux dans une ferme de démonstration au sein même de l’aéroport - d’en faire en quelque sorte les ambassadeurs touristiques du pays nantais (grâce à leurs bons produits du terroir) auprès des passagers.

    On retrouve là des relents du marketing territorial qui gagne les régions, réduites à se vendre aux agences touristiques et aux futurs investisseurs grâce à des labels qualité... pour en faire à terme des territoires dénués de vie propre, complètement déterminés par l’extérieur, par le bon vouloir de potentiels acheteurs qui ne s’enracinent pas durablement et ne feront jamais l’expérience intime des bouleversements de l’espace de vie générés."

    Alice Médigue, "Temps de vivre, lien social et vie locale", éditions Yves Michel, Gap, 2012

  • @philippe_de_jonckheere

    D’Oum Khalsoum à Phil Glass, la playlist idéale d’Anouar Brahem | Rue89 Culture
    http://www.rue89.com/rue89-culture/2012/02/29/doum-khalsoum-phil-glass-la-playlist-ideale-danouar-brahem-229687

    Anouar Brahem est un des plus grands joueurs de oud actuels. Né en Tunise en 1957, il entre au conservatoire de Tunis à l’âge de 10 ans et confronte très tôt le musique traditionnelle arabe au jazz. Il signe un premier disque sur le label ECM en 1991 et multiplie les rencontres avec, en autres, le contrebassiste Dave Holland ou le saxophoniste Jan Garbarek.

  • Le Figaro - Flash Eco : Berlin compatit avec les Grecs
    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/02/18/97002-20120218FILWWW00444-berlin-compatit-avec-les-grecs.php

    Mais s’il peut comprendre la colère et l’indignation des Grecs face à la baisse du salaire minimum, il rappelle qu’il se trouvera à l’avenir « à peu près au même niveau qu’en Espagne ».

    En outre, « que devraient dire les gens dans les pays d’Europe de l’est ou dans les pays baltes, où le salaire minimum est encore bien inférieur, mais qui vont aussi contribuer à aider la Grèce ? », s’interroge-t-il.

    C’est beau, l’Europe...