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  • T.C.-72 : Leur Grand Trou Noir
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    T.C.-72 : Leur Grand Trou Noir

    7 mai 2019 – Le tourbillon crisique (T.C. : titre de cette rubrique) tourbillonne-t-il encore ? Ma réponse, toutes réflexions faites, est un “oui” sonore et sans équivoque ; simplement, il tourbillonne si vite qu’on le croit parfois à l’arrêt et qu’on croit ne plus le voir du tout. Le problème de cette rubrique (T.C.) est qu’elle tente épisodiquement d’observer et de définir le phénomène et que cette tâche est difficile si l’observation s’avère impossible. Le Système, cette immense machinerie énigmatique qui fait peser sur nous l’empire de sa surpuissance, est aujourd’hui agité de spasmes terribles et d’une violence inouïe, dont l’amplitude est telle que nous n’arrivons pas à les identifier comme tels parce que notre vision est en-deça du mesurable du phénomène. Il faut, pour (...)

  • Debord et la médiocrité de notre société postmoderne
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    Debord et la médiocrité de notre société postmoderne

    Le pouvoir socialiste-mondialiste a honteusement, répétitivement tenté de récupérer ou de diaboliser Guy Debord (méprisant, macho, nostalgique…), mais le message du maître des rebelles demeure puissant et dur. On ne saurait trop recommander la vision du film In girum imus nocte et consumimur igni (superbe titre palindrome), qui va plus loin que la Société du Spectacle, étant moins marxiste et plus guénonien en quelque sorte (le monde moderne comme hallucination industrielle et collective). Le virage élitiste et ésotérique de ce marxisme pointu défait par la médiocrité du progrès nous a toujours étonnés et enchantés. Georges Sorel en parlait dès 1890 dans ses Illusions du progrès :

    « La grande erreur de Marx a été de ne pas se rendre compte du pouvoir (...)

  • L’esprit partisan
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    L’esprit partisan

    6 mai 2019 – C’est si loin déjà et pourtant, en ce temps-là, je commençais déjà à me croire vieux... Je vous parle des années GW Bush qui n’existèrent évidemment qu’à partir du 1erseptembre de cette étrange année 2001...

    2001, première année étrange (2000 compte pour du beurre, sorte d’entre-deux millénaires) d’un siècle non moins étrange qui nous conduit actuellement, – l’avez-vous remarqué ? comptabilisé ?, – vers l’engloutissement de son premier quart dans une extraordinaire orgie de violences et d’absurdités abruties et hurlantes, dans un maelstrom de sottises et de cruautés insensées, dans un enfer impitoyable de vide, de rien et d’absence de sens ; et là-dessus le visage souriant, sérieux et rassurant à la fois, expert du bon sens, sentencieux, sourcilleux mais pédagogique, et même angélique (...)

  • Salut, “GAFA-fascisme”
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    Salut, “GAFA-fascisme” (*)

    5 mai 2019 – Il y a trois jours, quelques-uns des nouveaux “petits-maîtres du monde” – comme on disait “les petits-marquis” in illo tempore, – les GAFA & associés Made In Silicon Valley, effectivement nouveaux maîtres du monde New-Age en t-shirts (“à boutons dorés” comme dit la chanson), et l’air si à-propos des vieux sages de l’Antiquité relooké en postmodernes, ces braves personnages-start-up ont lancé une vague massive de suppression de tweets et messages-Facebook par interdictions prononcées contre diverses personnalités, – dans ce cas, des dissidents et des antiSystème de droite aux USA, dont l’acteur James Wood ; cela pour la santé morale et spirituelle de nos pauvres âmes si vulnérables aux “discours de haine”, modèle Staline en t-shirt (j’y tiens, à mon t-shirt)...

    Je (...)

  • Ce premier mai 2019
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    Ce premier mai 2019

    Dès le matin du premier mai, les forces de police arrêtent et fouillent aux différents portes de Paris. Tout ce qui peut de près ou de loin évoquer un manifestant Gilet Jaune est visé. Les groupes de jeunes gens portant baskets et sacs à dos sont particulièrement ciblés. La moindre protection, lunettes de piscine, masque en papier, écharpe même sont confisqués. L’esprit de la loi anticasseurs permet une telle distorsion, sa surinterprétation autorise à considérer qu’une dose de sérum physiologique est une arme. Les opérations de filtrage n’ont cependant pas dissuadé suffisamment car la place devant la gare Montparnasse est bondée dès midi, deux heures avant l’heure du départ prévu à 14 heures.

    Le la est donné, gazage et arrestations

    Une foule très dense, impossible à remonter, a déjà (...)

  • Salut, “fascisme-GAFA”
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    Salut, “fascisme-GAFA”

    5 mai 2019 – Il y a trois jours, quelques-uns des nouveaux “petits-maîtres du monde” – comme on disait “les petits-marquis” in illo tempore, – les GAFA & associés Made In Silicon Valley, effectivement nouveaux maîtres du monde New-Age en t-shirts (“à boutons dorés” comme dit la chanson), et l’air si à-propos des vieux sages de l’Antiquité relooké en postmodernes, ces braves personnages-start-up ont lancé une vague massive de suppression de tweets et messages-Facebook par interdictions prononcées contre diverses personnalités, – dans ce cas, des dissidents et des antiSystème de droite aux USA, dont l’acteur James Wood ; cela pour la santé morale et spirituelle de nos pauvres âmes si vulnérables aux “discours de haine”, modèle Staline en t-shirt (j’y tiens, à mon t-shirt)...

    Je suis (...)

  • “D.C.-la-folle” danse la salsa​
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    “D.C.-la-folle” danse la salsa

    Fin janvier 2019, le monde bienpensant avait hautement ricané devant le spectacle désespéré du pauvre Maduro, dansant la salsa devant la foule pour tenter d’agripper le peu de popularité qui lui restait, et qui fondait comme neige au soleil devant l’irrésistiblement légitime avancée de l’incroyable Guaido. Ah, qu’on en avait ri bien hautement et démocratiquement, devant ce piètre dictateur si totalement démagogique ! Aujourd’hui, c’est “D.C.-la-folle” qui danse la salsa, pour célébrer son triomphe vénézuélien.

    On sait que la crise vénézuélienne se déroule bien plus à Washington D.C. qu’à Caracas ou tout autre lieu proche, dans tous les cas pour le folklore et la folie du simulacre. Ci-dessous, un texte de WSWS.org en version française, qui détaille l’engagement absolument débridé et (...)

  • Notes sur le bullshit-Venezuela
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    Notes sur le bullshit-Venezuela

    4 mai 2019 – Le Venezuela et sa crise sont une comédie et un catalogue des erreurs que produisent les USA dans cette sorte d’entreprise. L’ensemble est révélateur de l’état très alarmant de l’empire et de l’extraordinaire constance de Washington D.C. /“D.C.-la folle” dans la multiplication de ses propres déboires causés par elle-Même. Nous voyons dans quel contexte se développent ces erreurs, avant d’en venir à elles...

    Outre d’être ce que l’on décrit quotidiennement, cette caricature d’État-bouffe en cours est en cours d’effondrement et parce qu’il est cela, les USA accumulent d’extraordinaires erreurs et causent d’énormes dégâts à leur propre parti vis-à-vis du Venezuela. Cela, d’autant plus extraordinaire et important pour le cours des événements que ce pays (le Venezuela) est (...)

  • Réduction électorale ukrainienne
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    Réduction électorale ukrainienne

    Une élection présidentielle s’est récemment tenue dans ce pays troublé connu sous le nom d’Ukraine. Certains espèrent que, grâce à l’arrivée d’un nouveau président, l’Ukraine pourra enfin se remettre sur pied, prendre au sérieux la lutte contre la corruption et inverser sa tendance à la misère et au crime. D’autres y voient en quelque sorte une optimisation de l’ordre oligarchique existant : au lieu d’avoir un oligarque (Porochenko) comme président, il est moins cher d’avoir un animal de compagnie personnel (Zelenski) comme président, sinon pourquoi un oligarque qui se respecte (Kolomoiski) devrait s’occuper des élections ?

    L’Ukraine est intéressante pour moi parce qu’elle constitue un cas d’effondrement merveilleux : elle s’effondre depuis qu’elle a obtenu son indépendance de (...)

  • Chine et chemins mnésiques
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    Chine et chemins mnésiques

    L’imagerie fonctionnelle du cerveau avait permis de mettre en évidence que la décision d’un sujet soumis à un choix (rudimentaire, binaire et sans impact émotionnel évident) était prise bien avant que le sujet n’en prenne ‘conscience’ et ne formule le résultat de sa délibération interne. Elle permet de suivre les zones cérébrales activées et les circuits neuronaux. Cette surdétermination semble correspondre à l’emprunt de chemins ayant déjà été utilisés. En effet la circulation des flux est facilitée sur des trajectoires déjà fréquentées et bien tracées. Le sujet renforce ainsi par une boucle de rétroaction positive qui il est, c’est-à-dire ses choix et prédilections antérieures, ils auraient été sélectionnés comme avantageux pour lui.

    L’Homme orange a parlé

    Quand l’Homme Orange à la (...)

  • Le bombastique triomphe de la sottise
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    Le bombastique triomphe de la sottise

    Cela fait un certain temps déjà que la sottise triomphe à l’Ouest, dans les pays du bloc-BAO, et particulièrement, trônant comme un empereur de pacotille à Rome en pleine décadence, la sottise américaniste de quelque côté que l’on se tourne à “D.C.-la-folle”. Outre les binettes de Pompeo et de Bolton, un signe de cette sottise dans cette bombastique capitale, ce sont les attaques incessantes dont Tulsi Gabbard (démocrate, et démocrate de gauche sur les matières sociales) est l’objet parce qu’elle est la seule candidate aux présidentielles USA-2020 à dénoncer clairement l’un des principaux effets en terme de cruauté et de désordre de cette sottise, – les guerres absurdes, illégales et monstrueuses que conduisent les dirigeants washingtoniens. On aborde désormais beaucoup (...)

  • Le martyre de Saint-Julian
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    Le martyre de Saint-Julian

    La nouvelle de l’arrestation et de l’emprisonnement de Julian Assange vous est probablement parvenue, mais, au cas où, voici un résumé. Julian Assange est un journaliste australien ; en tant que tel, il est un géant imposant parmi un petit groupe de nains. Googlez “grands journalistes australiens”et vous obtenez son nom à lui et ceux d’un tas de gens dont personne n’a jamais entendu parler, beaucoup d’entre eux étant déjà morts.

    C’est aussi un personnage qui compte à l’extérieur de l’Australie. Alors que d’autres journalistes occidentaux tentent de faire plaisir à leurs propriétaires, en vendant de l’espace publicitaire ou pour éviter d’être bannis par l’œil attentif des corporations derrière les médias sociaux, Assange est à la fois courageux et mu par des principes. Par (...)

  • Tourbillon crisique et aveuglement US
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    Tourbillon crisique et aveuglement US

    Dans un texte circonstancié, Wayne Madsen analyse les événements importants en cours en Afrique ; principalement en Afrique du Nord, avec l’Algérie et la Libye, et au Soudan ; mais également dans d’autres pays de centre-Afrique où d’importants changements sont en cours.

    Madsen n’est certainement pas un ami de Trump, mais il est également un adversaire déterminé de la politique belliciste et expansionniste des USA. Ses deux critiques se trouvent évidemment réunies dans le fait que Trump, depuis qu’il s’est entouré de Pompeo et de Bolton, est complètement engagé dans une politique belliciste et expansionniste alors que l’une de ses promesses électorales était d’abandonner les désastreuses guerres expansionnistes et destructrices développées par les deux administrations (...)

  • Don Siegel et le mystère de nos “profanateurs de sépulture“
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    Don Siegel et le mystère de nos “profanateurs de sépulture”

    Evoquons Notre-Dame. La dislocation du bloc des cathos-zombies (expression d’Emmanuel Todd) qui subissent les destructions de leurs églises sans réagir est exemplaire. Ils n’en construisent plus depuis des siècles, et ils les regardent brûler les unes après les autres, en pleurnichant ou glosant savamment sur la christianophobie... Ces morts-vivants nous émerveillent, qui ont même perdu avec ce pape, « vieille idole qu’on adore par habitude » (comme dit déjà Montesquieu dans ses Lettres perçantes) le semblant de mastoc démographique qui était leur caractère peu auparavant. Le fait de faire beaucoup de gosses puis de les envoyer dans des écoles privées ne suffit pas à faire des chrétiens.

    On l’aura au moins dit une fois.

    Mais faisons le point. On (...)

  • En attendant de Gaulle
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    En attendant de Gaulle

    30 avril 2019 – Je vais compléter le texte de ce joursur de Gaulle, d’une plume britannique et néanmoins gaulliste, par un extrait d’un projet littéraire jamais terminée, et encore moins publié, comme mes armoires regorgent. Le projet se nommait (j’avais déjà mon titre) La parenthèse monstrueuse, et j’en ai déjà donné des extraits à deux reprises : une fois concernant la Beat Generationet l’autre fois concernant Raymond Aron. Pour ne vous faire grâce d’aucun détail, voici une reprise (du texte de présentation du passage sur Raymond Aron, qui à mon sens vaut le détour), explicitant de quoi il est question avec ce projet datant de 2005-2006 et déjà mené assez loin, avant que je ne divergeasse vers un projet plus vaste qui incluait des éléments de La parenthèseet allait nous conduire vers (...)

  • 1969, de Gaulle
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    1969, de Gaulle

    Ce commentaire marquant l’anniversaire d’un demi-siècle du départ de la vie politique du général de Gaulle, un an avant sa mort, vaut aussi bien sinon bien plus par son sens profond que par la description qu’il nous donne. Neil Clark est un journaliste britannique indépendant qui a collaboré à nombre de journaux prestigieux britanniques et US (Guardian, Daily Express, Daily Telegraph, New Statesman, The Spectator, The American Conservative), tout en marquant nettement des positions très critiques de l’establishment, antiguerre, etc. Clark est aussi un collaborateur de RT.com, d’où est extrait ce texte.

    L’appréciation de fond que l’on peut faire du commentaire de Clark est qu’il exprime les regrets de l’absence de cet homme politique que fut de Gaulle, jusqu’à en faire le grand homme (...)

    • 50 ans plus tard, de Gaulle nous manque

      Le président français Charles de Gaulle a démissionné il y a 50 ans cette semaine, après que ses propositions de réforme constitutionnelle aient été rejetées lors d’un référendum national. Dieu sait ce que nous pourrions faire avec un leader comme “le Général” aujourd’hui !

      « Je cesse d’exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet aujourd’hui à midi. » Ainsi se terminait, le 28 avril 1969, la décennie la plus réussie de l’histoire moderne de la France.

      Charles de Gaulle était sorti de sa retraite en 1958 pour tenter de sauver son pays pour la troisième fois. Il avait combattu dans les tranchées pendant la Première Guerre mondiale. Il avait dirigé les Français libres anti-Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Puis, à 67 ans, il revenait au pouvoir pour résoudre la grave crise de confiance qui marquait le fin de la IVe République.

      Généralement considéré comme une figure conservatrice, économiquement de Gaulle était un homme de gauche. Il croyait en une économie dirigiste avec un haut niveau de propriété publique. Il ne s’était pas incliné devant les banquiers et le capital financier international. « C’était un homme qui ne se souciait pas de ceux qui possédaient de la richesse ; il méprisait la bourgeoisie et détestait le capitalisme », observa son biographe français Jean Lacouture.

      Les années de la présidence de Gaulle (1959-1969) sont aujourd’hui commémorées avec beaucoup d’affection en France et ce n’est guère surprenant. C’était une période d’optimisme considérable. Les projets d’ingénierie et d’infrastructure étaient ambitieux. De nouvelles autoroutes furent construites. Un programme spatial fut élaboré. En mars 1969, un mois avant le départ de De Gaulle, le Concorde, premier avion de ligne supersonique au monde, projet commun de la France et de la Grande-Bretagne, effectuait son premier vol d’essai.

      En 1962, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) avait salué "l’extraordinaire vitalité" de l’économie française. En 1964, la croissance du PIB français était de 6,4 %. Au troisième trimestre de 1968, il atteignit un sommet historique de huit pour cent. Comparez ce chiffre à celui de 0,3 pour cent de croissance au quatrième trimestre de 2018. De Gaulle a combiné des politiques économiques de gauche avec un conservatisme social modéré, un mélange de gauche et de droite gagnant avec les électeurs parce que c’est là que se trouve le véritable centre de l’opinion publique.

      Tout cela est aujourd’hui oublié par les politiciens de droite qui embrassent le néolibéralisme financier favorable au capital, même s’il corrode la société et crée d’énormes inégalités, et par ceux de gauche qui croient que la politique communautaire, le libéralisme social et un “politiquement-correct” excessif l’emportent sur toutes les autres préoccupations. C’est l’absence de “gaullisme” dans les options disponibles qui explique la montée de l’extrême droite. Quand de Gaulle était là, ces groupes étaient marginalisés. Jean-Louis Tixier-Vignancour, par exemple, précurseur de Jean-Marie Le Pen (qui était en fait l’un de ses directeurs de campagne), n’avait obtenu que 5,2 % au premier tour des élections présidentielles de 1965, contre 44,65 % pour de Gaulle.

      Le général était un patriote, mais il était aussi un anti-impérialiste. Il avait mis fin à la guerre d’Algérie et décolonisé. Il avait retiré son pays du commandement militaire de l’OTAN. Il avait vivement critiqué l’implication des États-Unis dans la guerre du Vietnam, dénonçant « le bombardement d’un petit peuple par un très grand pays ». Il a été l’un des premiers, sinon le premier dirigeant occidental à critiquer le traitement réservé par Israël aux Palestiniens. Il soutenait la détente avec l’Union soviétique, parlant en 1966 d’une « nouvelle alliance de la France et de la Russie », et croyait en une Europe des États-nations qui s’étendait jusqu’à l’Oural. Il bloqua à deux reprises l’entrée de la Grande-Bretagne dans la CEE, non pas parce qu’il était anti-britannique, mais parce qu’il craignait que le fait d’autoriser l’entrée du Royaume-Uni reviendrait à y inviter les États-Unis. « Il a refusé la division du monde en deux blocs, il a dit que le monde était trop riche pour cela, et que Paris jouerait pleinement son rôle dans le développement de nouvelles relations », écrit le biographe Jonathan Fenby.

      Une fois de plus, comparez le soutien de Gaulle à la multipolarité et à la souveraineté nationale avec celui du mondialisme-atlantiste favorisé par la plupart des dirigeants européens depuis lors.

      Peut-on sérieusement imaginer de Gaulle accepter des instructions des faucons de Washington, qui sont si clairement préjudiciables aux intérêts économiques de son pays ? Si les Américains avaient menacé d’imposer des sanctions secondaires aux entreprises françaises pour avoir fait des affaires avec l’Iran au temps du général, il aurait pris le prochain vol pour Téhéran avec des chefs d’entreprise français pour conclure de nouveaux accords. Il aurait fait la même chose pour les sanctions contre la Russie. C’est ainsi qu’il répondait à ceux qui tentaient de le faire agir contre les intérêts nationaux de la France.

      Pour les anti-souverainistes, de Gaulle était une péniblke épine dans le pied. Il est révélateur de voir, comme je l’ai noté dans un précédent opus édité ici, combien la CIA était sympathique aux trotskystes et aux ultragauchistes qui ont protesté contre de Gaulle en Mai-1968.

      Depuis l’époque de Gaulle, qui fut aussi l’âge d’or de la musique et des arts, la France a connu de nombreuses régressions. Chaque président semble être pire que celui qu’il remplace. Le fond a été atteint avec la présidence de Macron, un ancien banquier d’affaires néolibéral dont les “réformes” en faveur du capital sont favorables aux capitaux.

      Avec une effronterie incroyable, Macron a dit en octobre dernier au peuple français d’arrêter de se plaindre et d’être plus à l’image de De Gaulle, après une rencontre avec un retraité qui s »était plaint qu’il n’avait qu’une petite pension. C’est le même Emmanuel Macron qui a accusé son propre peuple d’être comme des “Gaulois rétifs au changemen” lors d’une visite au Danemark. La vérité, c’est que les Français d’aujourd’hui ont de quoi se plaindre. La politique de Macron est en fait l’inverse de celle de de Gaulle. Le général « ne se souciait pas de ceux qui possèdent la richesse ». Macron ne semble s’intéresser à personne d’autre.

      Une autre grande différence entre de Gaulle et les politiciens d’aujourd’hui était son attitude envers l’argent. Y a-t-il jamais eu un dirigeant aussi incorruptible ? Comme je l’ai noté en 2008, « Bien qu’il ait occupé le poste le plus élevé du pays pendant une décennie, il est mort dans une pauvreté relative. Au lieu d’accepter la pension à laquelle il avait droit en tant que président et général à la retraite, il a seulement pris la pension d’un colonel. Le contraste entre de Gaulle et les politiciens de carrière obsédés par l’argent d’aujourd’hui ne pourrait être plus grand. » Jonathan Fenby raconte comment, en tant que président, de Gaulle a même insisté pour payer ses appels téléphoniques et la facture d’électricité de son appartement à l’Élysée.

      De Gaulle aurait pu facilement devenir un dictateur vu sa popularité, mais il était trop homme de légitimité pour ça. En tant que démocrate, il comprenait que les politiciens et les partis politiques entravaient la démocratie. Il préférait de loin consulter son peuple directement, par le biais de référendums. L’une de ses citations les plus célèbres, en réponse au mot de Clemenceau selon lequel la guerre était une question trop grave pour être laissée aux militaires, était que “La politique est une question trop grave pour être laissée aux politiciens”.

      Les 50 dernières années ne lui ont-elles pas donné raison sur ce point et sur tout le reste ?
      Neil Clark

  • Les signes du désarroi
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    Les signes du désarroi

    Le sacré et le profane avaient l’habitude de cohabiter depuis la nuit des temps au gré d’un aménagement symbolique de la cité. Le sacré avait ses lieux consacrés et ses rituels qui pouvaient déborder sur la place publique le temps d’une semaine sainte ou d’une suite de processions destinées à conjurer le mauvais sort. De son côté, le profane s’invitait lors des kermesses et autres fêtes populaires qui permettaient au peuple de se divertir et de libérer ses affects.

    Le sacré et le profane se rencontraient lorsqu’il fallait bénir les labours ou les récoltes, et je ne parle pas que du Moyen-Âge ici. Mon père, poète et philosophe du dimanche, nous avait raconté avec force détails que le curé de la campagne était souvent invité à participer à des célébrations qui n’avaient rien à voir avec (...)

  • Le Saker-US interviewe Orlov
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    Le Saker-US interviewe Orlov

    dedefensa.org prend la liberté d’une intrusion dans Les Carnets de Dimitri Orlov pour présenter une interview du même Orlov par son ami, celui que nous connaissons sous le patronyme de Saker-US. L’interview a été mis en ligne sur le site thesaker.is via Unz Reviewle 16 avril 2019. (La traduction du texte est bien entendu assurée par nos amis du Sakerfrancophone.)

    Orlov parle énormément de l’Ukraine (ayez à l’esprit que, lorsqu’il parle, les résultats définitifs de l’élection présidentielle ne sont pas connus). Il parle aussi de la succession de Poutine, de la situation des USA (« Je pense que l’empire américain est déjà bien fini, mais il n’a pas encore subi de stress-test sérieux, donc personne ne se rend compte que c’est le cas »), etc.

    The Saker-US introduit l’interview (...)

  • Chute libre
    http://www.dedefensa.org/article/chute-libre

    Chute libre

    29 avril 2019 – J’ai lu le livre dont on parle beaucoup, Crépuscule de Juan Branco. Tout le monde sait ce dont il s’agit : la description de l’ascension de Macron par un homme (un jeune homme) qui précise bien entendu qu’il appartint à ces réseaux qui firent le boulot, et qui en est sorti par choix moral pour “entrer en dissidence”, pour “lâcher le morceau”, – ce qu’il fait avec minutie. Ici, je ne veux pas parler de l’auteur, de ses diverses révélations (ou “révélations”), des diverses situations décrites, des personnes impliquées, mais seulement de l’impression générale concernant disons une “atmosphère”, que j’ai éprouvée à la lecture de son livre. S’il y a pour moi du vrai dans ce livre, je veux dire du fondamentalement vrai, c’est là que je l’y trouve.

    Lui-même, Branco, dans une interview que j’ai (...)

  • D’un trou (9/11) l’autre (Notre-Dame)
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    D’un trou (9/11) l’autre (Notre-Dame)

    Nous tentons, dans ce “Faits & Commentaires” de développer une hypothèse concernant l’incendie de Notre-Dame, – que nous décidons, en nous en expliquant, de qualifier d’“attaque” contre Notre-Dame. Nous plaçons cette “attaque de Notre-Dame” parallèlement et comparativement à l’“attaque 9/11”. Il s’agit d’une approche entièrement métahistorique, avec la logique intuitive et le langage qui vont avec.

    28 avril 2019 – Depuis l’incendie de Notre-Dame (en première écriture, nous avions écrit sans y penser, involontairement, comme naturellement : “Depuis, l’attaque de Notre-Dame”), l’idée de “trou dans le continuum espace-temps” développé par Justin Raimondo pour décrire l’attaque 9/11 est revenue dans plusieurs textes de dedefensa.org. Pour résumer et synthétiser cet emploi en (...)