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  • Procès anti-bassines de Niort, revivez les temps forts de cette première audience
    Le Courrier de l’Ouest LE COURRIER DE L’OUEST. Modifié le 08/09/2023 à 21h55 Publié le 08/09/2023 à 10h02

    https://www.ouest-france.fr/environnement/eau/direct-a-niort-toute-la-ville-les-yeux-rives-vers-son-tribunal-et-le-pr
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzA5ZjFjOGFkMmFjYzhjZjU2ZTcxNDQ3MWM2ODAwZTU1MGU?width=1260&he

    Il était attendu de longue date et notamment depuis fin juin 2023 quand le porte-parole de Bassines non merci, Julien Le Guet, des responsables des Soulèvements de la Terre, Joan Monga alias Benoît Dutertre et Nicolas Garrigues alias Benoît Feuillu, des représentants de la Confédération paysanne, David Girod et Benoit Jaunet, le secrétaire départemental de la CCGT79, David Bodin, et Hervé Auguin de Solidaires avaient été placés en garde à vue dans différentes gendarmeries des Deux-Sèvres et même dans le Jura pour Benoît Feuillu : le procès dit « des militants anti-bassines » a lieu ce vendredi 8 septembre à Niort.

    Au final, ils sont neuf à comparaître ce vendredi 8 septembre devant le Tribunal judiciaire de Niort présidé par Eric Durafour. Aux noms précédemment cités, il faut ajouter ceux de Nicolas Girod, Sébastien Wyon et Nicolas Beauvillain.

    Les prévenus ne sont pas tous poursuivis pour les mêmes infractions et pour les mêmes dates.

    (...)

    Il était attendu de longue date et notamment depuis fin juin 2023 quand le porte-parole de Bassines non merci, Julien Le Guet, des responsables des Soulèvements de la Terre, Joan Monga alias Benoît Dutertre et Nicolas Garrigues alias Benoît Feuillu, des représentants de la Confédération paysanne, David Girod et Benoit Jaunet, le secrétaire départemental de la CCGT79, David Bodin, et Hervé Auguin de Solidaires avaient été placés en garde à vue dans différentes gendarmeries des Deux-Sèvres et même dans le Jura pour Benoît Feuillu : le procès dit « des militants anti-bassines » a lieu ce vendredi 8 septembre à Niort.

    Au final, ils sont neuf à comparaître ce vendredi 8 septembre devant le Tribunal judiciaire de Niort présidé par Eric Durafour. Aux noms précédemment cités, il faut ajouter ceux de Nicolas Girod, Sébastien Wyon et Nicolas Beauvillain.

    Les prévenus ne sont pas tous poursuivis pour les mêmes infractions et pour les mêmes dates.

    Il est reproché à la plupart des prévenus d’avoir organisé ou participé à des manifestations interdites par la préfecture des Deux-Sèvres, notamment celle du 25 mars 2023 au cours de laquelle des heurts violents avaient éclaté entre opposants aux bassines et forces de l’ordre. Le début du procès est prévu à 13 h 30. Compte tenu des enjeux de ce procès, plusieurs personnalités ont annoncé leur présence aujourd’hui à Niort : Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT et Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Ecologie – Les Verts. Le rassemblement est prévu ce vendredi matin à 10 h 30, place de la Brèche.
    (...)

    Suivez le direct de l’événement

    vendredi 8 septembre 2023
    21h55
    Ainsi se termine notre direct sur le début du procès des anti-bassines. Nous espérons que vous avez passé un bon moment et que vous nous rejoindrez à l’occasion d’un prochain direct.
    21h47
    Après en avoir délibéré, le tribunal a décidé de reporter la deuxième journée d’audience au mardi 28 novembre à 9 heures.
    21h09
    Au nom des avocats de la défense, Me Huriet vient de demander au tribunal d’envisager une seconde journée d’audience. " Si nous poursuivons, dans une projection optimiste, nous serions encore là à 5 heures du matin. Cela me semble tout à fait déraisonnable ", a-t-il fait savoir. L’audience est suspendue.

    #mégabassines #bassines
    #Sainte_Soline #eau. #Niort

    • Procès du 8 septembre - Déclaration de Benoit Feuillu au tribunal de Niort
      8 septembre 2023
      https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/declaration-benoit-feuillu

      J’ai eu ces trois dernières années la joie de participer au mouvement anti-bassines, de contribuer à bâtir ses mobilisations, et de me lier ainsi aux terres et marais des deux-sèvres et à leur habitant.es.

      C’est important dans ce tribunal de dire quelque chose de cette joie :
      parce des manifestations comme celles que l’on a vécu ces trois dernières années sont de très belles œuvres collectives.

      parce que les centaines de personnes qui ont participé à organiser ces manifestations étaient animées par un sens profond de l’utilité de leur tâche et par la nécessité d’agir ici et maintenant

      parce que ce qui s’est produit dans les deux-sèvres a redonné a beaucoup le goût de manifester et l’espoir que cela puisse réellement changer les choses.

      C’est important de commencer par la joie parce que cette joie a été profondément détériorée par les blessures et mutilations qu’a choisi de causer ce gouvernement sur des centaines de manifestant.es pour semer la terreur. (...)

    • Procès du 8 septembre - Déclaration de Basile Dutertre au tribunal
      https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/declaration-de-basile-dutertre

      Je prend dès à présent la parole pour répondre des accusations à mon encontre. Je me cantonnerai à cette déclaration préliminaire. Je m’adresse ici non seulement à vous Monsieur le juge, mais également aux personnes présentes dans la salle, à toutes celles et ceux qui sont parvenus à franchir les contrôles ahurissants mis en place par la préfecture et qui portent manifestement atteinte à la publicité des débats.

      Il s’agit en premier lieu de répondre de ce dont on m’accuse. Je sais que vous jugerez aussi de ma personnalité, vous appuyant sur les notes blanches des renseignements et sur les clichés médiatiques sur les « zadistes ». Ma vie c’est choyer depuis 12 ans un bocage menacé de destruction, y élever des bêtes, y fonder avec d’autres une coopérative, y élaborer d’autres manières de vivre ensemble de partager la terre et le quotidien. Je suis certes sans emploi, mais loin d’être sans travail et sans métier.

      C’est donc des faits, des gestes et des actes que vous jugerez aujourd’hui. Qu’il me soit donné de réfuter les fantasmagories policières et les élucubrations gendarmesques dont je suis, avec mes camarades, l’objet.

      Prenons-les dans l’ordre : (...)

  • Quatorze personnes seraient mortes de la maladie de Charcot en mangeant ce champignon - Edition du soir Ouest-France - 04/09/2023
    https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2023-09-04/quatorze-personnes-seraient-mortes-de-la-maladie-de-charcot-en-mangeant

    Dans deux villages montagnards, un cluster de Sclérose latérale amyotrophique (SLA), ou maladie de Charcot, a été découvert au début des années 2010. Quatorze personnes en sont mortes. Après presque dix ans d’enquête, menée parfois contre vents et marées, plusieurs médecins et patients ont découvert le probable coupable : un champignon aux allures de morilles, qui était consommé malgré son interdiction de longue date.

    « Le sujet est encore sensible dans le coin. » Voilà presque deux ans que les habitants de Montchavin et de Bellentre, en Savoie, connaissent l’origine probable d’un mal qui les a rongés pendant près de trente ans. Pourtant, les blessures sont encore vives dans ces deux villages de montagne, où 14 personnes ont été atteintes de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) entre 1990 et 2018. La faute très certainement à une tradition locale : la cueillette et la consommation de gyromitres, ou fausses morilles.

    L’hypothèse, cruelle, a été avancée dans une étude publiée en juin 2021 dans la revue Journal of the Neurological Sciences . Après près de dix ans d’enquête, une équipe de spécialiste a conclu dans cet article que « les génotoxines d’origine fongique pourraient induire une dégénérescence des motoneurones », et donc être à l’origine cas de SLA, plus connue sous le nom de la maladie de Charcot.

    Pour en arriver là, et faire en sorte que « cela s’arrête », comme le résume le Dr Emmeline Lagrange, principale artisane de l’enquête médicale, il aura fallu beaucoup d’abnégation et de solidarités entre les différents acteurs de ce travail au long cours. Spécialistes, médecins généralistes, mais aussi patients ou simples habitants se sont mobilisés, persuadés que ce cluster ne pouvait être le fruit du hasard.

    « On s’est dit que ce n’était pas possible »

    La Sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de la maladie de Charcot, est une pathologie neurodégénérative grave. Une fois le diagnostic établi, il ne reste généralement que quelques années à vivre pour le patient. Elle se manifeste de manière insidieuse, par une faiblesse passagère de certains muscles, avant de s’étendre au reste du corps, pour finir par le paralyser entièrement. Et, surtout, aucun traitement n’existe encore.

    Fort heureusement, cette maladie reste rare. En France, 2,7 cas sont diagnostiqués en moyenne chaque année pour 100 000 habitants. Si bien que la neurologue Emmeline Lagrange n’y est pas confrontée tous les jours. Pourtant, en 2011, les patients atteints sont de plus en plus nombreux au CHU de Grenoble. Dont plusieurs habitants de Saint-Ismier, une petite ville iséroise. « Une infirmière avait remarqué que plusieurs personnes de cette commune étaient touchées. On saura plus tard que cette concentration était la combinaison de plusieurs facteurs, une sorte de hasard », raconte le Dr Lagrange, qui avait également témoigné auprès de la journaliste Éléonore Merlin, pour le Podcast Symptômes de RTL.

    Mais un autre foyer de cette pathologie apparaît à la spécialiste cette année-là, non loin de l’Isère, en Savoie. « Après avoir diagnostiqué une patiente vivant à Montchavin, je contacte sa médecin traitante, le Dr Valérie Foucaut. Et c’est le choc », poursuit-elle. La médecin basée à Montchavin – un hameau réputé pour son appartenance au domaine skiable de La Plagne – lui répond, avec effroi, qu’il s’agit là de son quatrième patient frappé par la SLA en quelques années, alors qu’elle opère sur un territoire qui compte moins de 1 000 habitants.

    « Elle me disait que ce n’était pas possible, que ça ne pouvait pas recommencer, se souvient la neurologue, qui se rend compte rapidement qu’elle avait déjà suivi des habitants de ces deux villages pour une SLA. Il n’y avait que la médecin de famille pour se rendre compte du problème. On ne regarde pas les codes postaux des patients à l’hôpital et ils ne sont pas toujours suivis au même endroit. »

    Le point de départ d’un long chemin pour connaître l’origine de cette anomalie médicale, qui se transformera peu à peu en véritable énigme.

    L’hypothèse environnementale

    Après cet échange, Emmeline Lagrange décide de prendre le problème à bras-le-corps. Elle se renseigne, consulte la littérature scientifique et contacte l’un des spécialistes reconnus de la maladie de Charcot, le professeur William Camu. Ce dernier lui conseille de commencer par recueillir un maximum de données. « Cette collecte était une priorité. William a connu pareille situation dans une commune d’Ardèche, mais on a jamais su ce qu’il s’était passé, faute d’informations recueillies à temps », souligne la neurologue.

    Elle fait face à un premier écueil : « On s’est aperçu que notre système était défaillant face à ce genre de situation, souligne-t-elle. Les patients sont déclarés sur le code postal de leur carte vitale, pas forcément là où ils habitent, et ils bougent… »

    Alors que l’enquête n’est qu’à ses débuts, tout va très vite. Un cinquième cas est diagnostiqué à son hôpital quelques mois plus tard, en 2012, toujours à proximité géographique. Rapidement, Emmeline Lagrange et William Camu se forgent une conviction : quelque chose dans l’environnement de ces patients les a conduits à contracter la SLA.

    Comme sur l’île de Guam, la plus grande des Îles Mariannes, dans le Pacifique. Il s’agit du cas le plus connu où l’environnement a été associé à un foyer de maladies neurodégénératives, développées massivement par la population autochtone au cours du XXe siècle. Le soupçon portait principalement sur une toxine présente dans l’alimentation locale, notamment les graines de Cycas, une plante ressemblant à un palmier. D’ailleurs, quand les habitants ont modifié leurs habitudes alimentaires, le cluster a disparu progressivement.

    Après avoir assis ses connaissances sur le sujet, le Dr Lagrange décide alors de se rendre sur place avec une équipe de spécialistes. Ils inspectent les potagers, le réseau d’eau ou encore la culture de neige artificielle.

    Seulement, rien de probant ne ressort des multiples analyses. De plus, une partie de la communauté scientifique se montre sceptique. La maladie de Charcot étant une maladie complexe et multifactorielle, la Dr Lagrange est bousculée par certains confrères ou consœurs, qui privilégient l’hypothèse d’un ancêtre commun ou du simple hasard.

    « Tout aurait même pu s’arrêter rapidement » si William Camu, universitaire reconnu, n’avait pas soutenu dans sa démarche Emmeline Lagrange, qui y voit aussi un problème plus large lié à la médecine française, voire occidentale. « La santé environnementale n’est pas enseignée et n’est jamais regardée », regrette-t-elle.

    Le combat d’un patient

    Un autre renfort, plus inattendu, vient assister Emmeline Lagrange dans sa quête. Il s’agit d’un futur patient : Gilles Houbart. Cet ancien militaire est une figure incontournable de la vallée de La Plagne. Il a été diagnostiqué en 2011 et était suivi au CHU de Lyon jusqu’ici. C’est lors de sa venue à Montchavin que la neurologue a appris son existence et décidé de le contacter.

    Un coup de fil dont se souvient parfaitement son fils, Alexandre Houbart : « Il a été appelé un dimanche soir par le Dr Lagrange. Il était étonné de recevoir un appel un dimanche. Elle lui a expliqué qu’elle faisait une étude et appelait les différents malades pour obtenir des informations. Il est allé la rencontrer tout de suite à Grenoble. Le contact est très bien passé, à tel point qu’il a demandé le transfert de son dossier pour pouvoir être suivi à Grenoble avec elle. »

    Gilles Houbart se démène déjà avec son association, La Longue route, pour faire connaître la SLA, et plus particulièrement le cluster savoyard. Il va se mettre au service de l’enquête du Dr Lagrange. « Gilles a été un appui important. Il s’est chargé de la veille locale. Il était très populaire, très engagé dans la vie associative. On a pu trouver d’autres cas de SLA locaux grâce à lui », souligne-t-elle, encore admirative de sa détermination.

    Ses actions permettent aussi de récolter des fonds et de médiatiser l’affaire. « Il parviendra même à être reçu par le ministère de la Santé après avoir traversé la France jusqu’à Paris en fauteuil roulant. se souvient Alexandre Houbart. Il a obtenu que la SLA soit au programme de la formation des médecins, une grande réussite pour lui. »

    L’inquiétude est palpable dans les villages

    L’Agence nationale de santé publique se greffe peu à peu à l’enquête, sous la pression notamment des actions médiatiques de Gilles Houbart, et un soutien politique de poids en la personne d’Olivier Véran, futur ministre de la Santé. L’Isérois était l’assistant du Dr Lagrange au début de l’affaire, avant de devenir député à la faveur de la nomination de Geneviève Fioraso au ministère de l’Enseignement supérieur en 2012.

    Le rapport de l’institution publié en 2017 confirme sept cas de SLA. « À Bellentre, l’inquiétude de la population était focalisée sur la responsabilité éventuelle d’une exposition environnementale, notamment à partir de l’eau potable. Les antennes relais avaient également été citées par certains habitants comme une source d’inquiétude », raconte notamment le rapport d’inspection publié par Santé publique France en 2017. Une inquiétude que constate aussi le Dr Lagrange : « Il y avait même une crainte de boire de l’eau du robinet. »

    Eau potable, activités industrielles, air extérieur, présence de radon, usage de la neige de culture ou encore pratiques d’épandage… Les experts passent au crible de nombreux éléments mais, là encore, chou blanc.

    L’énigme reste donc entière et le dossier est même en passe d’être refermé. Heureusement, une autre piste s’est dessinée quelques mois avant la sortie de ce rapport. Elle sera la bonne.

    La piste du champignon apparaît

    Deux événements vont changer le cours de l’enquête. Le premier est un congrès de neurologie environnementale auquel assiste William Camu, en 2016. Peter S. Spencer, neurotoxicologue de réputation mondiale, aux États-Unis, y est présent. C’est lui qui a identifié l’origine probable des cas de maladies neurodégénératives, parmi lesquelles la SLA, sur l’île de Guam. C’est donc l’occasion de le rencontrer et échanger avec la personne idoine. À la présentation du cluster par le Dr Camu, le spécialiste américain fait le rapprochement avec un autre foyer similaire dans le Midwest, qu’il estime lié à la consommation d’un champignon. Il lance l’équipe sur cette piste.

    En 2018, le Dr Spencer décide même de se rendre en personne à Montchavin, accompagné d’Emmeline Lagrange et William Camu. Branle-bas de combat au village, des dizaines de personnes sont à nouveau auditionnées, avec en tête une potentielle consommation de champignons suspects. Mais les entretiens ne permettent pas de confirmer immédiatement cette hypothèse.

    Il faudra finalement une rencontre fortuite, lors d’une nouvelle visite du hameau pour confirmer les soupçons. « Quand on est revenus dans le village, un très vieux monsieur nous a dit : “maintenant, il faut qu’on vous le dise”. Il nous a expliqué que les gens mangeaient des gyromitres, comme une tradition », se souvient Emmeline Lagrange.

    La révélation d’une pratique locale

    Cette fois, l’affaire est entendue. « Beaucoup d’habitants cueillaient et consommaient des champignons, rapporte le Dr Lagrange. Mais notre groupe de malades consommait des gyromitres. » Par tradition ou par goût, ces personnes cueillaient ces champignons, appelés aussi fausses morilles. Pourtant, ils sont interdits à la vente et à la consommation depuis 1991, car toxiques. Avaient-ils conscience du risque ? « Il y a une culture du risque chez les cueilleurs de champignon. On trouve encore des personnes qui s’échangent des recettes pour manger des gyromitres », pointe la neurologue.

    Il est bien possible de diminuer la dangerosité du gyromitre, en le faisant sécher une dizaine de jours et cuire plusieurs fois, raison pour laquelle il a longtemps été considéré comme comestible. Seulement, dans cette région savoyarde, on se contentait bien souvent de le consommer très peu cuisiné, voire presque crus. Et avec l’eau de cuisson, ce qui concentrait l’hydrazine, un neurotoxique qui endommage l’ADN et qui serait à l’origine des cas de SLA.

    De plus, les patients en consommaient dans des quantités importantes. C’était le cas de Gilles Houbard : « Il n’en a jamais rapporté à la maison car ma mère s’en est toujours méfiée. J’en ai donc jamais mangé », rapporte Alexandre Houbard.

    Des regrets malgré la fin attendue du cluster

    Pour d’autres familles, ce goût pour ce champignon a au contraire été transmis, ce qui peut être douloureux à évoquer aujourd’hui. « Certains ne mangent carrément plus de morilles et se méfient beaucoup plus des champignons qu’avant, complète Alexandre Houbard, qui se souvient du jour où sa mère a su l’origine probable de la maladie de son mari. Elle était franchement dégoûtée que ce soit “seulement” ça. »

    Gilles Houbard est mort en 2019, après avoir défié les statistiques en vivant huit ans après l’apparition des premiers symptômes. « Il n’a pas pu connaître le fin mot de l’histoire [l’étude est parue en 2021], mais il répétait souvent : “de toute manière c’est trop tard mais si on arrive à faire quelque chose pour les suivants”. C’est ce qu’il a fait et je suis très fier de lui et de ma mère, qui l’a accompagné de manière admirable. »

    Emmeline Lagrange, elle, ne peut s’empêcher d’éprouver quelques regrets, malgré le travail colossal accompli sur son temps libre exclusivement. « L’important était que ça s’arrête. Mais j’aurais toujours le regret de ne pas l’avoir vu plus tôt. Des personnes avaient bien fait référence à ce champignon particulier, mais c’étaient quelques mots sur des centaines de pages… », confie-t-elle.

    L’hypothèse de la consommation de fausses morilles à l’origine du cluster de SLA ne pourra jamais être attestée. « Il faudrait que des gens en consomment à nouveau pour le vérifier et, bien sûr, ce n’est pas envisageable », relève la Dr Lagrange. Le champignon vénéneux n’est pas non plus la seule cause : « Les patients avaient également un défaut dans le processus enzymatique qui permet la détoxification. Des raisons génétiques sont aussi certainement en cause. Mais avec l’arrêt de la consommation, on a de bonnes raisons de croire qu’il n’y aura plus de SLA à se déclarer dans la région à terme. »

    Au total, 14 personnes seront dans l’étude parue en 2021, co-signée par Emmeline Lagrange, mais aussi William Camu et Peter S. Spencer. Cependant, « on peut s’étonner que cet article n’ait pas incité les Autorités de santé nationales à lancer une alerte pour sensibiliser les populations sur les potentiels risques encourus en consommant des fausses morilles », déplorait le Dr Claude Desnuelle, neurologue membre de l’Académie nationale de médecine, après la publication de l’étude en 2021.

  • Cet oiseau préhistorique, annoncé disparu en 1898, fait son retour sur ses terres - Edition du soir Ouest-France - 31/08/2023
    https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2023-08-31/cet-oiseau-prehistorique-annonce-disparu-en-1898-fait-son-retour-sur-se

    Il est l’un des oiseaux les plus rares du monde. Le takahé, qui présente la particularité de ne pas voler, a été réintroduit en Nouvelle-Zélande, sur l’île du Sud. On le disait pourtant officiellement disparu en 1898. Une histoire à découvrir dans notre podcast « La capsule verte ».

    C’est un retour à la maison, ou plutôt à la vie sauvage, pour le moins inattendu. En Nouvelle-Zélande, le takahé, l’un des oiseaux les plus rares du monde, a été réintroduit en août 2023 sur ses terres de l’île du Sud. Cette espèce, qui n’avait plus été aperçue à cet endroit depuis une centaine d’années, se trouve désormais sur les montagnes à proximité du lac Whakatipu Waimaori, le plus long du pays.

    Plumage bleu et vert, ronds comme un ballon de foot

    Comme le rapporte The Guardian , qui a repéré l’histoire, 18 de ces oiseaux ronds (comme un ballon de foot) au plumage bleu et vert, et aux grandes pattes rouges, galopent désormais dans cette zone peu peuplée du pays. Le takahé, qui avait été victime des animaux de compagnie des colons européens (chats, furets, rats…) et que la communauté internationale disait officiellement disparue en 1898, présente la particularité de ne pas voler. Et mesure environ 50 cm de haut.

    C’est à partir de 1949, lors de sa redécouverte, que des moyens importants ont été mis en œuvre pour assurer sa conservation. Les œufs des oiseaux ont alors été « rassemblés et incubés artificiellement », comme l’explique le média britannique, afin de les protéger d’éventuels prédateurs. Les poussins, ensuite « nourris et élevés », ont été « progressivement introduits dans quelques sanctuaires insulaires et parcs nationaux ».

    La Nouvelle-Zélande investit dans le piégeage et l’élimination des parasites

    En parallèle, pour faciliter leur réintégration et leur survie, la Nouvelle-Zélande a investi dans « le piégeage et l’élimination des parasites ». Cette politique a permis également en 2022 le retour à la vie sauvage du kiwi, un autre oiseau du pays.

    Si les résultats se révèlent prometteurs pour le takahé, dont la présence dans le pays remonterait à l’ère préhistorique du Pléistocène (qui s’étend de 2,58 millions d’années à 11 700 ans), d’autres oiseaux de l’espèce pourraient aussi être libérés d’ici la fin de l’année. « L’établissement de nouvelles populations d’espèces sauvages peut prendre du temps et le succès n’est pas garanti », prévient néanmoins dans The Guardian, Deidre Vercoe, responsable des opérations sur place.

  • Le premier cargo à propulsion éolienne au monde a mis les voiles
    https://www.actu-environnement.com/ae/news/premier-cargo-propulsion-eolienne-42422.php4

    Le navire Pyxis Ocean a inauguré le 21 août dernier la première ligne commerciale à propulsion éolienne au monde, lors d’un voyage inaugural entre Singapour et le Brésil. Ce cargo vraquier de 230 m de long de Mitsubishi Corporation et affrété par Cargill a été rétrofité avec deux WindWings, des voiles à ailettes de 37,5 mètres de haut.

  • Deuil des menhirs : manifestation symbolique et pacifiste à Carnac samedi 19 Août 2023 à 14h
    Communiqué de presse de Le Soulèvement des Pierres
    https://abp.bzh/deuil-des-menhirs-manifestation-symbolique-et-pacifi-58233


    Ce qui reste du site archéologique dit Chemin de Montauban après sa destruction
    (photo Sites et Monuments)

    Tous les jours, des attaques envers nos patrimoines historiques, écologiques et immatériels, sont perpétrées à une vitesse jamais vue auparavant.

    Publié le 11/08/23 11:55 — mis à jour le 12/08/23 14:39

    Manifestation symbolique et pacifiste, sous forme d’une marche blanche et noire, organisée par le collectif « Le Soulèvement des pierres » en mémoire des menhirs de « Men gwen bihan » détruits à Montauban. Créé sous l’impulsion d’Eugène Riguidel, Christian Obeltz, Yannig Baron et leurs amis, ce collectif est composé de sympathisants, d’associations et d’archéologues.

    Tous les jours, des attaques envers nos patrimoines historiques, écologiques et immatériels, sont perpétrées à une vitesse jamais vue auparavant.

    Les menhirs de Montauban figuraient dans la liste d’identification du projet de classement Unesco, ils appartenaient à un vaste complexe.

    Avec leur destruction c’est une partie de notre mémoire et de la richesse de notre territoire qui disparaît.

    Nous apportons notre soutien aux 3 associations qui ont porté plainte : Koun Breizh, Sites et Monuments, L’Union pour la mise en valeur esthétique du Morbihan (UMIVEM).

    Nous demandons que toute la lumière soit faite sur le processus ayant conduit à cette destruction.

    Du fait de l’intérêt archéologique de cette zone, il ne doit plus pouvoir être délivré de permis de construire sans fouilles archéologique préalables.

    Nous invitons ainsi les amis et associations à nous rejoindre samedi 19 août 2023 à 14h00 au Cromlech du Ménec à Carnac. La marche blanche et noire se rendra jusqu’au Géant du Manio, où auront lieu une cérémonie, un appel et des prises de paroles avant de rejoindre le site de Montauban.

    N’acceptons pas que cet acte, et tout ce qu’il représente, tombe dans l’oubli.

  • Chili. Le président Boric demande « pardon » aux Chiliens exilés en France sous Pinochet
    Ouest-France Publié le 21/07/2023
    https://www.ouest-france.fr/monde/chili/chili-le-president-boric-demande-pardon-aux-chiliens-exiles-en-france-s
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzA3MmU3NjcyODc3OGFmNTg0M2FhN2M0Nzg3ZjBlNzI2ZDY?width=1260&he

    Le président chilien Gabriel Boric, en déplacement à Paris ce vendredi 21 juillet, a demandé « pardon » au nom de l’État aux Chiliens exilés en France après le coup d’État de Pinochet en 1973. Il a également rencontré son homologue français Emmanuel Macron.
    (...)
    Lors de sa rencontre quelques heures plus tôt avec Emmanuel Macron, Gabriel Boric a remercié la France pour sa « générosité » dans l’accueil des réfugiés, rappelant que deux personnes issues de cet exil chilien sont aujourd’hui députés français : Raquel Garrido et Rodrigo Arenas, tous deux de gauche radicale [LFI]. (...)

    #FranceChili

  • Aux urgences, pourquoi l’été s’annonce encore plus chaud que l’an dernier
    https://www.ouest-france.fr/sante/hopital/lete-sannonce-encore-plus-chaud-aux-urgences-dbb58dfe-135c-11ee-b74c-5b
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzA2ZWI1ZjEzZGIyYWUyNDY4NTMzZDgwMzc1ZTFmZDc3Zjg?width=1260&he

    Un an plus tard, les signes d’alerte sont au moins aussi forts : « La situation est pire que l’an dernier pour trois raisons, assure le Dr Marc Noizet, successeur de François Braun à la présidence du syndicat Samu-Urgences de France. La disponibilité des lits s’est dégradée dans les établissements, en raison de ressources humaines encore plus précaires. Les signaux de souffrance et de mauvais état de santé des personnels sont excessivement inquiétants. Et la loi Rist (qui plafonne la rémunération des intérimaires) a mis à genoux certains établissements en anesthésie, imagerie, gynéco, urgences… Des services ferment ou sont en rupture de fonctionnement dans tous les départements. On essaie de cacher la réalité mais il y en a partout. »

  • Nantes. Après une manifestation tendue, militants et élus attendent des comptes
    Ouest-France | Agathe HAREL. Modifié le 18/06/2023

    Une vingtaine de personnes, dont des militants antifascistes et le député insoumis Andy Kerbrat, étaient présentes devant le commissariat de Nantes, dimanche 18 juin au matin, en soutien aux gardés à vue, interpellés la veille lors d’une manifestation tendue. Ils pointent des « abus » dans l’usage de la force.

    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nantes-apres-une-manifestation-tendue-militants-et-elus-attendent-des-c
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzA2ZjgxNGNiYTM4YzEwMmY2YTQ4NzVhM2Y0YjEwMmZjNGM?width=1260&he

    Une vingtaine de militants s’étaient rassemblés, ce dimanche 18 juin, en fin de matinée, devant le commissariat de Nantes « en soutien aux camarades gardés à vue ». Six personnes avaient été interpellées la veille, devant le miroir d’eau, lors d’une manifestation contre l’extrême-droite, qui était vite montée en tension. Les forces de l’ordre avaient fait usage de bombes lacrymogènes et chargé les manifestants, après « avoir reçu des projectiles », justifiait la police. Un motif que contestent les manifestants, pour qui « les interpellations ont été réalisées sans raison, avec un usage de la force disproportionnée. Et tout ça à proximité d’enfants ».
    Le préfet et la Défenseure des droits bientôt saisis

    Ce matin-là, des représentants de la Maison du peuple et la Ligue des droits de l’Homme étaient rassemblés, tout comme Andy Kerbrat, député La France insoumise de la 2e circonscription de Loire-Atlantique. « Je suis là à cause des faits que l’on m’a rapportés », explique-t-il. L’élu, qui n’était pas présent la veille lors de la manifestation en question, affirme son intention, avec la députée insoumise Ségolène Amiot, de saisir formellement le préfet et la Défenseure des droits. « Le préfet m’assure toujours de la proportionnalité dans la doctrine du maintien de l’ordre. À première vue, cette proportionnalité n’a pas été respectée. »

    Dimanche soir, le parquet informait que « plusieurs des gardes à vue » avaient été prolongées.

    #extrême_droite

  • Menhirs détruits à Carnac : loin de l’emballement, voici comment Ouest-France a traité l’affaire
    https://www.ouest-france.fr/culture/patrimoine/menhirs-detruits-a-carnac-apres-lemballement-la-necessite-dune-mise-au-
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzA2ZDUyNmVjODg2NTlmZDZlY2Q5OGEzMjA4ZDJkZWI1MjQ?width=1260&he

    Dans l’affaire des menhirs détruits à Carnac (Morbihan), l’emballement médiatique national – à grand renfort de photos inappropriées d’alignements, très éloignés du site concerné – et les menaces scandaleuses dont est victime le maire de Carnac, laissent désormais la place aux soupçons de fake news. Sans aucune vérification et au mépris des faits. La rédaction de Ouest-France refait un point précis sur la réalité de ce dossier.

    • Couac administratif ?

      Depuis 2015, une prescription de fouille de la Drac restait d’actualité sur ce site. Cette prescription avait été transmise en 2015 au propriétaire du terrain et à la mairie, et restait d’actualité avant toute autorisation de permis de construire. En 2022, lors de l’instruction d’un second permis, c’est donc le SRA (service régional de l’archéologie), service instructeur pour les vestiges archéologiques, qui dépend de la Drac, qui aurait dû être contacté. D’après nos informations, il ne l’a pas été. La préfecture du Morbihan, de son côté, a confirmé la légalité du permis de construire. Ce que conteste notamment l’association Koun Breizh, qui vient de déposer plainte auprès du procureur de la République de Lorient.

      Tout est factuellement vrai. Il y avait nécessité de fouiller. Mais la Préfecture a dit que sans fouille tout restait légal. Donc tout va bien, puisque la Préfecture qui dit le vrai l’a dit. Mais y-a des russes réunis en association qui veulent faire fonctionner l’usine à trolls par l’intermédiaire du procureur, qui est lui aussi soumis à l’exécutif, et qui lui aussi va dire le vrai. Le pouvoir judiciaire aura-t-il la possibilité de s’exprimer ? Le suspens est haletant. Saura-t-on pourquoi les pierres en question ont été détruites quand rien ne l’imposait irrémédiablement ? Le suspens est haletant.

      Heureusement, Ouest France laisse la parole à ceux qui disent le vrai, ceux qui vont dans le sens du vent, ceux qui appartiennent à l’exécutif local ou vont dans le même sens, l’opportun chef de la DRAC qui soupèse ses mots lourdement et fort à propos.

  • Sablières de Saint-Colomban. De la campagne à la ville, ils rêvent d’une autre terre
    Ouest-France Marylise COURAUD, Isabelle LABARRE et Yasmine TIGOÉ. Publié le 11/06/2023 à 20h59
    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/sablieres-de-saint-colomban-de-la-campagne-a-la-ville-ils-revent-dune-a
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzA2ZTJhMzBkYTkzNTIzZmRiOGE0MjE2NjQ1NzY0YmY0YmQ?width=1260&he

    Ce dimanche 11 juin, environ 1 500 manifestants ont suivi le chemin du sable, des carrières de Saint-Colomban (Loire-Atlantique) et d’ailleurs, vers Nantes qui grossit avec le béton. Une mobilisation pour dénoncer l’épuisement des ressources naturelles.

    Dans une prairie ensoleillée de Saint-Colomban (Loire-Atlantique), des cyclistes se tartinent de crème solaire. La route sera longue jusqu’à Nantes. Des gendarmes veillent au grain… de sable, devant les sablières de GSM et Lafarge. Celles qui mettent en rogne les associations à l’origine de cette mobilisation dominicale.

    La Tête dans le sable (1), Camil (Puceul), le collectif carrière du Tahun (Guémené) et le Cri du bocage soudanais, toutes bataillent contre des projets d’exploitation de sable dans le département, avec Les Soulèvements de la terre. Des carrières qui grignotent des terres agricoles.

    « C’est un scandale. » Christian Tanguy, 67 ans, ancien paysan et éducateur, est installé près de La Roche-sur-Yon (Vendée). Il a transmis la ferme et les terres à sa fille, 35 hectares classés en espaces naturels sensibles pendant quatre-vingt-dix-neuf ans.

    À Saint-Colomban, c’est deux fois cette surface que convoitent les carrières. Un projet toujours en cours d’étude, qui a obtenu l’aval d’une majorité des élus du pays de Retz, et des habitants de Saint-Colomban, à 54 % des votants.

    « Avant poussaient des céréales »

    Tracteurs en tête, plusieurs centaines de cyclistes dans leurs roues, des familles avec enfants, le convoi s’est élancé, suivi par un défilé de militants en voitures. L’opération escargot va durer près de cinq heures, entre les champs et la quatre-voies. « Nous sommes en colère : les industries ont toujours le droit à des dérogations pour pourrir encore plus la planète », lance au micro Marie Nicolas, l’une des quatorze coprésidentes et présidents de La Tête dans le sable.

    Grimpé à l’arrière d’un tracteur, Jean-Claude Avrilleau, né à Saint-Colomban, a vu le paysage se transformer autour de lui. « Avant les carrières, poussaient des céréales et de l’herbe pour le bétail. » Aujourd’hui, le sexagénaire participe à toutes les réunions autour du projet d’extension.

    Pour les manifestants, c’est tout un système qui déraille et qu’il faut remettre en cause. Céline (2) vit à Nantes depuis quinze ans et voit sa ville grossir toujours plus. « On est à bout de souffle. Il y a un besoin de logements, mais il y a d’autres façons de construire. » De l’argile pour remplacer le sable, évoque un autre. Rénover des bâtiments anciens, et habiter les logements vides, entend-on aussi.
    7 % des émissions de CO2

    Chiffres et références aux rapports du GIEC à l’appui, les militants arment leurs discours d’arguments scientifiques. « Si le béton était un pays, il serait le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre. » En effet, la production du ciment génère 7 % des émissions mondiales de CO2.

    Merlin, 23 ans, étudiant parisien, observe et prend des notes pour alimenter son « mémoire d’études environnementales ». Militant des Soulèvements de la terre et du Peps (Pour une écologie solidaire et sociale), il a manifesté pour la préservation de jardins à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). « On est sorti de la stratégie des Zad où on défendait un seul lieu, pour aller vers un combat plus collectif, plus accessible et populaire, mais pas moins radical. »

    Le convoi fait du sur place avant d’arriver aux Sorinières. Pascal, Fabienne, Magali et d’autres militants du collectif Bassines non merci, venus des Deux-Sèvres, se rafraîchissent. « On dénonce l’accaparement des ressources au profit des industries. On n’est pas des éco-terroristes, mais des gens normaux. On travaille, on cotise. Notre rôle est d’être là. »
    « Rats des villes, rats des champs »

    15 h 30, arrivée dans le centre-ville de Nantes, toujours dans la bonne humeur. Retrouvailles devant l’hôpital avec un second cortège parti d’Héric et les Nantais du collectif CHU Action santé.

    Ils sont environ 1 500. Sous les hourras, un geste qui réunit rats des villes et rats des champs, pour reprendre l’expression de Margot Medkour, du collectif opposé au déménagement du CHU.

    « On réclame du pognon pour la santé, pas pour le béton ! » clame Olivier Terrien, de la CGT. « Là, on va détruire une maternité entièrement rénovée en 2014 et on extrait du sable pour construire un nouvel hôpital », opine Juliette, 33 ans, activiste d’Attac 44.

    À peine fatiguée par son long périple à vélo, Julie, 36 ans, jubile. La jeune femme a quitté Nantes il y a quelques années pour s’installer dans une petite exploitation maraîchère, près de Legé. « J’ai toujours pensé que les luttes étaient plus sociales en ville et plus écolos à la campagne. Là, les deux se rejoignent. Ça fait du bien. »

    (1) C’est la troisième manifestation organisée par La Tête dans le sable. L’an dernier, elle avait mobilisé 700 personnes.

    (2) Plusieurs personnes rencontrées au cours de la journée n’ont pas souhaité donner leur nom.
    Maraîchers et centrale à béton ciblés par les militants

    « Tout va bien se passer ! » Dans le champ du Redour, près de Saint-Colomban, une militante explique tout de même au micro la marche à suivre en cas de garde à vue. Il n’y en aura pas besoin. Sur un parcours tenu secret jusqu’au dernier virage, les organisateurs avaient prévu quatre actions qu’ils qualifient de « désobéissance civile ».

    La première vise un gros maraîcher du secteur, le groupement maraîcher Vinet. Une partie des manifestants laissent leurs vélos dans le fossé et rentrent dans une parcelle pour arracher des plants de muguet et semer à la place du sarrasin.

    Acte 2, Pont-Saint-Martin : ils pénètrent dans une serre expérimentale de la Maison des maraîchers nantais, déterrent des salades, dispersent des semences « paysannes » et taguent des bâches.

    « Oui, on s’attaque à des agriculteurs, ça pose question. Mais là il s’agit de managers qui ne travaillent plus la terre eux-mêmes », se défend Léna Lazare, des Soulèvements de la terre. Sur Twitter, le président des maraîchers nantais Régis Chevallier réagissait quelques heures plus tard, se désolant de voir attaquées des serres expérimentales « en sol vivant et des cultures sans pesticides ».

    Troisième action aux Sorinières. Le cortège stoppe devant la centrale à béton de l’entreprise BHR. « Les travailleurs de l’ombre ont coupé l’alimentation en eau de la centrale », annonce une militante. Explication : 70 % du sable extrait à Saint-Colomban sert à la fabrication de béton, 30 % au maraîchage.

    Dernier round à Nantes, alors que la manif touche à sa fin. Des murs de paille enduits de terre sont érigés devant les portes de l’immeuble de Nantes métropole. « Pour montrer à Johanne Rolland, présidente du conseil de surveillance du CHU, qu’on peut construire autrement qu’avec du béton. »

    #industrie_agro-alimentaire #sable #Carrières
    #Les_Soulèvements_de_la_Terre

    • Les paysans du convoi du sable expliquent les actions menées contre le maraîchage industriel
      publié le 12 juin 2023
      https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/resistance-paysanne-au-maraichage-industriel

      Résistance paysanne au maraîchage industriel !

      Nous sommes des éleveurs-euses et maraîchers-ères de Loire-Atlantique. Nous avons participé depuis plus de deux ans à toutes les mobilisations contre l’extension des carrières de Saint-Colomban. Nous sommes venus - une fois encore - en force avec nos tracteurs pour cette journée de mobilisation organisée par la tête dans le sable et les soulèvements de la terre.

      Pour nous la présence paysanne dans toutes ces actions démontre que les luttes écologistes n’ont rien à voir avec une opposition binaire et caricaturale entre agriculteurs et écolos. En réalité, comme le soulignait déjà Bernard Lambert en son temps, une fracture traverse le monde agricole de l’intérieur : entre des grosses sociétés agro-industrielles et toutes celles et ceux qui pratiquent une agriculture paysanne, entre les grosses coopératives capitalistes et nos fermes, entre l’agro-écologie à dimension humaine et à vocation locale et l’agrobusiness exportateur.

    • Debunkage - Pourquoi viser l’agro-industrie nantaise - précisions sur les actions menées et réponse à Olivier Véran
      Le 11 juin 2023
      https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/debunkage-pourquoi-viser-lagro-industrie-nantaise-precisio

      Le lobby agro-industriel inonde les médias de sa complainte pour dénoncer le remplacement du muguet industriel et une poignée de plants expérimentaux non destinées à l’alimentation, par un semis de sarrasin bio. Comme d’habitude, le gouvernement complice reprend mot pour mot sa propagande. Mais pour qui prend le temps de s’intéresser un tant soit peu aux faits et d’enquêter derrière les piteuses tentatives de greewashing, il apparaît que:

      – les industriels du légumes nantais visés par ces actions sont responsables de divers empoisonnements récents aux pesticides comme le metamsodium
      – les serres visées à Pont-saint-Martin dimanche sont bien encore l’objet d’expérimentations sur des pesticides cancérigènes selon l’ANSES comme le métobromuron. Elles visent à maintenir le même modèle et à renforcer l’acceptabilité des pesticides en prétendant réduire leur usage plutôt que de permettre leur interdiction.
      – ces serres sont majoritairement ensablées et destinées à ce type de cultures plutôt qu’à de quelconques « sols vivants ».
      – ces industriels chef d’entreprise à la main d’oeuvre exploitée, n’ont rien d’"agriculteurs".
      – ils sont par contre bel et bien responsables de l’accroissement ravageur de la production de sable et de la consommation d’eau pour des productions non vivières ou tournées vers l’exportation.
      – ils ont été récemment condamné pour leur surplus de rejets toxiques dans l’atmosphère, notamment sur leurs cultures de concombres.
      – la collusion de certains dirigeants des maraîchers nantais avec l’industrie du sable est avérée. Le président de la maison des maraîchers Mr Torlasco a par exemple occupé pendant 11 ans le poste de secrtaire régional de l’UNICEM - union national des industries de carrière et matériaux de construction.
      – ils s’accaparent main dans la main avec l’industrie du sable des terres transformées en mer de plastique et serres chauffées, et tuent ainsi les autres formes d’agriculture paysanne dans le département. En Loire-Atlantique, les surfaces dédiées à l’agro-industrie légumière ont augmenté de 24% entre 2010 et 2021. Le paysage de bocage et de polyculture élevage qui a caractérisé pendant des siècles le terroir du Pays-de-Retz est remplacé par un désert agro-industriel ultra-spécialisé qui ravage la mosaïque de prairies et de cultures de la campagne nantaise. Si c’est cela la terre qu’aime Olivier Véran, c’est bien le signe qu’il n’a aucune culture paysanne ! Il semble manifestement confondre la terre et le sable. 1 ha de mâche, c’est jusqu’à 30 tonnes de sables par hectare chaque année ! Ensabler la terre, drainer les parcelles, araser les haies, c’est – structurellement – une artificialisation massive des sols. Oui nous préfèrons le sarrasin biologique aux champs de muguets de Vinet et aux expérimentations du lobby agro-industriel. (...)

  • À Carnac, 39 menhirs détruits pour installer un magasin Mr. Bricolage
    https://www.bfmtv.com/societe/a-carnac-39-menhirs-detruits-pour-installer-un-magasin-mr-bricolage_AN-202306

    Le maire de Carnac, défenseur du classement de mégalithe au patrimoine de l’Unesco, assure qu’il ne savait pas qu’un site classé se trouvait sur ce terrain lorsqu’il a délivré le permis de construire.
    Des vestiges millénaires sens dessus dessous. 39 menhirs ont été détruits dans le cadre de travaux pour installer un magasin de bricolage de l’enseigne Mr. Bricolage à Carnac, dans le Morbihan. Ces alignements de pierres datant de la période néolithique (entre 6000 et 2200 avant notre ère) étaient pourtant signalés comme un site archéologique mais le maire dit ne pas en avoir eu connaissance, révèle Ouest-France.

    Le site concerné consiste en deux alignements de pierres sous forme de murets de moins de deux mètres de haut. Le signalement est venu de Christian Obeltz, un chercheur en archéologie basé à Carnac et spécialiste du néolitique, qui a publié une note de blog critiquant des « aménagements brutaux » jouxtant les alignements de menhirs et « dénaturant ce site mondialement connu ». Il estime que la destruction de ces alignements est « illégale ».

    « Toute destruction d’un site archéologique est passible d’une lourde amende », assure-t-il à Ouest-France.

    chaque jour, plusieurs fois par jour, des infos cauchemardesques.

    #site_archéologique #menhirs #commerce #permis_de_construire

    • centrée sur un menhir d’allure anthropomorphe, la photo était belle, mais

      « Il y avait quelques pierres dont d’ailleurs les archéologues n’étaient pas certains qu’il s’agissait de menhirs », précise Olivier Lepick [maire de Carnac].

      Selon la municipalité qui a délivré le permis de construire, cette zone ne faisait pas l’objet d’une protection archéologique. « C’est donc une tempête dans un verre d’eau », s’insurge le maire qui parle d’un mauvais procès. « C’est toujours dommage, évidemment de détruire des sites archéologiques. Mais, je peux vous dire en tant que président de Paysages de mégalithes (l’association qui porte le dossier d’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco de l’ensemble des mégalithes du Morbihan), que je suis particulièrement attentif à leur protection. » [lorsqu’ils présentent un intérêt touristique manifeste, ndc]

      https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/carnac-des-menhirs-au-coeur-d-une-polemique-8093607

      Vanter « La France éternelle, ce peuple de bâtisseurs. » (E.M., Mont Saint Michel 5/6/2023), c’est s’affirmer conservateur en même temps que célébrer des sites bankables.

      CAPACITE GLOBALE D’HEBERGEMENT DE LA POPULATION NON PERMANENTE 50443
      67 Restaurants, 1 Casino, 1 Thalassothérapie, 36 sites d’activités de loisirs

      https://www.ot-carnac.fr/content/uploads/2020/04/chiffres-cle-carnac-2019.pdf

      pour 4 244 habitants en 2023

      Sur les RS, toute l’extrême droite dit, indignée, son amour du patrimoine. La palme : « En déplacement en Bretagne, j’ai voulu aller à Carnac là où des menhirs vieux de 7500 ans sont en train d’être massacrés. Ce que cette époque détruit, nous le reconstruirons. » (E. Z.)

      #tourisme

    • qui veut d’une résidence secondaire sans magasin de bricolage à proximité ? entre les problèmes de « zones humides » (non mais ho ! ici c’est mer, hein), les vestiges, la durée des fouilles préventives, comment voulez vous loger du monde et fournir des services !

      En 2019 on recensait 8 681 logements à Carnac. Carnac étant un lieu de villégiature très prisé, une forte proportion des logements étaient des #résidences_secondaires puisqu’on en dénombrait 6 202 (71,4 %) contre 2 276 résidences principales (26,2 %)

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Carnac

      #bétonisation #artificialisation_des_sols

    • #corruption #destruction_culturelle #mémoires #capitalisme

      Pour faire un parking, en Bretagne j’avais vu aussi à LocTudy, Finistère Sud, la destruction complète d’un cimetière entourant, comme souvent, une église. C’est l’époque où les petits bateaux partaient aussi à la casse.
      #violences_politiques

      Et le cynisme de récupération, l’entreprise s’appelle SAS Au marché des Druides

      Je ne suis pas archéologue, je ne connais pas les menhirs ; des murets, il y en existe partout.

      Hé bien justement, foutez la paix aux murets !

    • Pour être complet sur son positionnement, il a rallié Horizons d’Édouard Philippe, envisage certainement d’autres fonctions politiques, sachant que la circonscription législative concernée comprend La-Trinité-sur-Mer pour laquelle, l’année dernière, avait plané un peu de suspense : la petite-fille, ralliée zemmourienne, irait-elle marcher sur les traces du grand-père, 40 ans après.

      Quand Jean-Marie Le Pen se présentait à une élection législative à Auray, en 1983 - Auray – actualités et informations locales en direct | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/morbihan/auray-56400/quand-jean-marie-le-pen-se-presentait-a-une-election-legislative-a-aura

      Des rumeurs font état d’une possible candidature de Marion Maréchal dans la circonscription d’Auray en juin prochain : elle ne serait pas la première de la famille Le Pen, puisque son grand-père Jean-Marie s’y était présenté en décembre 1983.

      Circonstance propice au renforcement d’une posture de barrage contre l’extrême-droite (cf. événement récent ayant mis Carnac en avant dans la presse nationale).

      Lors de ses vœux le maire, à Carnac, le 21 janvier 2023 ; …
      https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzAxODliOWFmMjU0YTVhMTRiZTFjM2ZiYzIyZDE3MDkzZjg
      Ouest-France

      … évoquait :

      Le futur déménagement du Mr.Bricolage permettra de créer un poumon vert en prolongement du parc de l’office de tourisme. Un accord est trouvé avec M. Doriel, propriétaire des murs, annonce le maire.

      Carnac. De nombreux projets dans une commune qui « se porte bien »
      https://www.ouest-france.fr/bretagne/carnac-56340/carnac-de-nombreux-projets-dans-une-commune-qui-se-porte-bien-cc0f358e-

    • le communiqué de la DRAC

      qui avait donc prescrit une fouille archéologique préventive sur 2000 m2 en juillet 2015 ; fouille qui n’a pas eu lieu, le PC ayant été refusé pour d’autres raisons

      Fouille préventive qui n’a pas été jugée utile ou nécessaire pour ce nouveau PC.

      Ajoutons que le maire est président de l’association Paysages de mégalithes porteuse du projet d’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco. Délicat de plaider, oups !

      Selon [la mairie], chaque dossier est « étudié extrêmement minutieusement ». « Malheureusement, il a échappé aux documents d’urbanisme sur lesquels le service instructeur a fondé son analyse, se défend la commune.

      et encore plus minable, oh ben, c’est pas le premier, ça sera pas le dernier !

      Mais, reprend la ville, « des sites détruits car ils n’ont pas été repérés, il y en a des listes, et il y en aura encore ».

      citations extraites de l’article de Libération

      Carnac : ce que l’on sait de la destruction de menhirs pour construire un Mr Bricolage – Libération
      https://www.liberation.fr/economie/carnac-ce-que-lon-sait-sur-la-destruction-de-menhirs-pour-construire-un-m

    • Menhirs détruits à Carnac : les raisons d’un emballement médiatique et politique
      https://www.ouest-france.fr/culture/patrimoine/menhirs-detruits-a-carnac-les-raisons-dun-emballement-54eae768-0602-11e


      Une partie des monolithes du site de Montauban, à Carnac, avant sa destruction.
      CHRISTIAN OBELTZ

      En moins de 24 heures, la destruction d’un site regroupant des menhirs et petits monolithes à Carnac (Morbihan) a reçu un écho médiatique et politique hors du commun. Une affaire chargée de symboles, qui ont fini par évacuer totalement sa complexité.

      L’occasion politique était trop belle. Il l’a saisie. Mercredi, profitant d’une séance de dédicaces calée à Pluneret, dans le Morbihan, Éric Zemmour a fait un saut jusqu’à Carnac, pour s’y montrer dans une courte vidéo sur le site où des menhirs et des monolithes ont été détruits par des travaux de construction. « Ici, un élu n’a pas hésité à sacrifier cette trace d’un passé fort lointain pour tout détruire et pour mettre à la place un magasin de bricolage. C’est un peu à l’image de l’époque : on détruit le passé et on bricole par-dessus ».

      L’exercice, lapidaire et sans nuance, dit aussi quelque chose de l’époque. Cette affaire – qui pose de vraies questions par ailleurs – convoquait trop de totems et de grands symboles pour ne pas devenir une polémique nationale à peu de frais.

      Une histoire qui coche toutes les cases
      Histoire, patrimoine, mais aussi environnement, artificialisation des sols, consommation et matérialisme, l’histoire cochait toutes les cases. À gauche, les réactions politiques ont aussi été nombreuses. Comme la députée écologiste Sandrine Rousseau sur le réseau social Twitter : « Détruire des menhirs multimillénaires pour un magasin, quelle meilleure illustration de notre folie ? ». Même argumentaire pour le journaliste Hugo Clément.

      Peu importe si le débat – qui ne pourra jamais être totalement tranché, et c’est le principal problème – reste entier sur la valeur archéologique de ce site et de ces petits menhirs et monolithes. Peu importe que la bourde – car ç’en est une et elle fait tache dans la perspective d’un classement de ces mégalithes au patrimoine mondial de l’Unesco – ne soit pas intentionnelle et qu’aucun protagoniste de ce dossier n’ait évidemment souhaité ce scénario.

      Pour ne rien arranger, plusieurs médias et comptes très suivis sur les réseaux sociaux ont diffusé des photos et vidéos des alignements de menhirs tels que le grand public les imagine ou les connaît. Un choix qui a alimenté un peu plus la machine à fantasmes et à surréaction. Selon la plateforme de veille Tagaday, 328 articles, sons et reportages ont évoqué le sujet depuis le 6 juin, date de publication du sujet dans Ouest-France.

      Le résultat : une déferlante d’approximations, de haine, et de commentaires orduriers sur les réseaux sociaux. Olivier Lepick, maire (Horizons) de Carnac – que nous n’avons pas réussi à joindre – a fini par saluer ironiquement sur Facebook « tous ceux qui ont sali, jugé, exécuté, accusé » et « ceux qui ont agressé mon épouse et mes enfants sur les réseaux sociaux », au moment de s’appuyer sur un communiqué de la Drac qui minimise les dégâts. L’extrême droite, elle, a décidé de pas lâcher l’affaire. Reconquête appelle à une manifestation à Carnac ce vendredi.

    • Menhirs de Carnac : « On n’a pas détruit la Joconde » [Vidéo] - Carnac – actualités et informations locales en direct | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/morbihan/carnac-56340/menhirs-de-carnac-on-na-pas-detruit-la-joconde-video-6365174.php

      Ce genre d’affaires arrive 10 fois par an.

      Au minimum, sa légitimité et sa crédibilité à la tête de Paysages de mégalithes ne devrait pas s’en relever. Mais il est vrai qu’aujourd’hui, il n’y a plus grand chose qui perturbe nos élites. Et de taper sur les gens qui sont assis devant leur clavier

    • Menhirs détruits à Carnac. Reconquête en petit comité devant la mairie
      https://www.ouest-france.fr/culture/patrimoine/menhirs-detruits-a-carnac-reconquete-en-petit-comite-devant-la-mairie-d


      Ce vendredi 9 juin 2023, 22 adhérents du parti Reconquête étaient rassemblés devant la mairie de Carnac (Morbihan). Deux d’entre eux ont été reçus mais sont « mécontents » du manque de réponses à leurs questions.
      OUEST-FRANCE

      Ce vendredi 9 juin 2023, le parti d’Eric Zemmour, Reconquête appelait à un rassemblement devant la mairie de Carnac (Morbihan), au sujet du dossier sensible de la destruction d’un site de menhirs. 22 adhérents étaient présents.

      Depuis mercredi 7 juin 2023, la destruction d’un site de menhirs à Carnac (Morbihan), où est aménagé un magasin de bricolage, reçoit un gigantesque écho médiatique. Les réactions politiques s’enchaînent, qu’il s’agisse des Républicains ou du Rassemblement national qui demandent notamment une enquête sur les responsabilités de chacun. Le Parti breton fait de même, signifiant que « l’État doit transférer les compétences patrimoniales à la région. »

      Ce vendredi 9 juin, à l’appel de l’instance départementale, vingt-deux adhérents de Reconquête (sur 1 622 à jour de cotisation dans le Morbihan), se sont rassemblées devant la mairie carnacoise.

      « Nous repartons bredouilles »
      Le responsable régional, Franck Chevrel du parti d’Eric Zemmour, laissant aux journalistes « l’appréciation » de l’ampleur du mouvement, décidé du jour au lendemain, après que leur leader publie une vidéo sur place, sur le site de Montauban, fustigeant de façon lapidaire l’action municipale.

      Souhaitant des réponses, deux personnes de Reconquête ont été reçues en mairie par la cheffe de cabinet et l’adjoint Loïc Houdoy, où a été rappelé le process d’instruction des permis de construire. « Nous repartons bredouilles, estime, mécontent, Franck Chevrel. S’il est reconnu que quelque chose dysfonctionne, personne n’est capable de nous expliquer à qui revient la responsabilité des faits. Comment faire pour que cela ne se reproduise pas ? Pas de réponse non plus. »

      rappel (cf. plus haut) : Reconquête a tout intérêt à déligitimer un probable adversaire d’une prochaine élection.

    • Menhirs détruits : le maire de Carnac affirme avoir reçu des menaces et être sous protection policière
      https://www.francetvinfo.fr/france/bretagne/morbihan/menhirs-detruits-a-carnac-le-maire-de-la-ville-affirme-etre-sous-la-pro

      La gendarmerie effectue des rondes régulières aux abords de son domicile, comme pour le maire de Saint-Brevin-les-Pins après l’incendie à son domicile, explique Olivier Lepick à l’agence de presse.

      Je conçois que ce soit difficile à vivre, mais il y a des comparaisons qu’il pourrait éviter. Yannick Morez n’a pas bénéficié d’une protection policière malgré les alertes qu’il a transmises.

    • À Carnac, la destruction des menhirs et « un tsunami de haine » invités du conseil - Actualité de la Bretagne en direct - L’information de votre région en continu | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/bretagne/a-carnac-la-destruction-des-menhirs-et-un-tsunami-de-haine-invites-du-c


      Olivier Lepick, maire de Carnac, a fait allusion à la polémique concernant la destruction des menhirs. Il déplore le déferlement de haine dont sa famille est victime depuis plusieurs jours.
      Le Télégramme / Mooréa Lahalle

      Olivier Lepick, le maire de Carnac, a rapidement coupé court à la « polémique » autour de la destruction des menhirs, lors du conseil municipal de ce vendredi 9 juin, devant une question de l’opposition. « Monsieur Pierre Léon Luneau (élu de l’opposition), je ne répondrai pas à votre question sur le sujet, car le délai des 48 heures n’a pas été respecté et je précise que je ne répondrai à aucune autre question sur le sujet ».

      " La haine s’exprime massivement "
      Le maire a poursuivi : " Mon épouse dort dans une maison surveillée par la gendarmerie. On va attendre le prochain conseil avant d’avoir un débat. Mais pas aujourd’hui, car la situation est compliquée ". Olivier Lepick a évoqué un " tsunami de haine " adressé à son épouse et à ses filles. " On peut débattre de tout, a-t-il poursuivi, on peut faire des erreurs, ce qui n’est pas le cas de nos servies dans cette affaire, ce sera attesté plus tard. Mais tant que la poussière n’est pas retombée et que la haine s’exprime massivement, même si ce n’est pas moi qu’elle dérange… Quand on a des patrouilles de gendarmerie, des gens qui vous menacent de mettre le feu chez vous, qu’on vous dit qu’on a trouvé votre adresse… On en parlera donc la prochaine fois, même si l’idéal eût été d’en parler ce soir. "

      " La situation n’est pas simple "
      Et de conclure, à l’adresse de l’élu d’opposition Pierre-Léon Juneau : " La situation n’est pas simple. Vous n’avez peut-être ni femme ni enfant, mais pour mon épouse, qui reçoit des insultes et des menaces, ce n’est pas évident. On en parlera quand la situation sera plus simple. "

      Reconquête 56 à Carnac
      Le même jour, le parti d’Éric Zemmour, Reconquête, avait donné rendez-vous à Carnac pour demander en mairie des explications sur la destruction des menhirs du chemin de Montauban. Une démarche menée par le représentant breton de Reconquête, Franck Chevrel, entouré de 22 personnes ayant répondu à son appel. Deux représentants du rassemblement ont été reçus en mairie par la cheffe de cabinet du maire et un adjoint. Un rendez-vous duquel ils estimaient être repartis " bredouille ".

      deux remarques :
      • le délai de 48h (pour l’inscription à l’ordre du jour) ne s’applique pas vraiment pour les #questions_diverses qui ont un statut un peu particulier, voire pas vraiment de statut et qui ne doivent porter que sur des questions " mineures ".
      Régime juridique des questions diverses
      https://www.senat.fr/questions/base/2015/qSEQ150114439.html
      (08/01/2015)
      • les conseils municipaux du 9 juin étaient particuliers car ils étaient convoqués à la demande du préfet pour l’élection des délégués aux élections sénatoriales. La préfecture recommande vivement qu’il n’y ait pas d’autres points à l’ordre du jour.

    • Menhirs détruits : « Je ne vais pas me laisser intimider par les tribunaux digitaux de la haine », affirme le maire de Carnac après avoir reçu des menaces de mort
      https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/archeologie/menhirs-detruits-je-ne-vais-pas-me-laisser-intimider-par-les-tribunaux-

      […]
      Qu’est-ce qui s’est passé réellement ? 
      On est dans une zone commerciale et artisanale, à trois kilomètres des alignements, ce ne sont pas 39 menhirs mais quatre pierres qui pouvaient éventuellement être des menhirs, qui ont été effectivement, et c’est très malheureux, détruites.

    • Je ne sais pas si les parcelles concernées par le PC de 2022 sont les mêmes que celles de 2015, mais si c’est le cas, le maire prend un gros risque en affirmant des contrevérités manifestes.
      EDIT : au vu des éléments du cadastre, il semblerait qu’il ait raison

      p. 26 du rapport de diagnostic de l’INRAP de 2015
      https://www.sitesetmonuments.org/IMG/pdf/rapport_inrap_2015_diagnostic_chemin_de_montauban.pdf

      EDIT : de fait, en consultant le PLU de la ville et en comparant avec le schéma, la zone construite est localisée dans les parcelles AI 9, 10, 11 et 157. Les trois premières sont celles du coin Nord-Est du périmètre soumis à diagnostic, la 157 est celle située immédiatement à l’Est, non diagnostiquée (mais évoquée dans le billet qui a mis le feu aux poudres).
      La tranchée n° 8 située dans la parcelle a effectivement été infructueuse.


      (extrait du billet de Ch. Obeltz)

    • À Erdeven, la rencontre autour des mégalithes est annulée | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/morbihan/erdeven-56410/a-erdeven-la-rencontre-autour-des-megalithes-est-annulee-6372453.php
      https://media.letelegramme.fr/api/v1/images/view/6489b91168d06648e5306687/web_golden_xxl/6489b91168d06648e5306687.1

      Ce jeudi 15 juin avait été annoncée une rencontre autour du patrimoine mégalithique d’Erdeven dans le cadre de la candidature des sites mégalithiques de l’arc Sud Morbihan au patrimoine mondial de l’Unesco. Mais compte tenu du contexte suite aux événements de Carnac, Paysage de Mégalithes préfère annuler cette réunion publique qui était organisée en partenariat avec la mairie. Aucune date de report éventuel n’est indiquée à ce jour.

      La première, sans doute pas la dernière…

      (full disclosure : jeudi prochain, je dois participer à une autre réunion de Paysages de mégalithes, à Carnac. ¡veremos !…)

    • Menhirs de Carnac détruits. Le Parquet de Lorient ouvre une enquête suite à la plainte d’une association
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/morbihan/vannes/menhirs-de-carnac-detruits-le-parquet-de-lorient-ouvre-

      Le procureur de Lorient a ouvert une enquête contre X suite à la plainte déposée par l’association Koun Breizh qui dénonce la « destruction volontaire de patrimoine archéologique ». Elle a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Lorient.

      L’affaire de la destruction de menhirs à Carnac sur le chantier de construction d’un magasin de bricolage, n’a pas fini de faire parler d’elle.

      Selon l’AFP, le parquet de Lorient vient, en effet, d’ouvrir une enquête contre X, après la plainte déposée par l’association Koun Breizh. Celle-ci dénonce « une destruction volontaire de patrimoine archéologique ».

      "Violation de la prescription de fouille du site mégalithique"
      L’association Sites & Monuments, qui défend le patrimoine, s’est associée à l’association Koun Breizh pour demander "la création d’une mission d’inspection relative à la violation de la prescription de fouille du site mégalithique du « chemin de Montauban » à Carnac".

      Ces deux structures expliquent, dans un communiqué de presse commun, que le préfet du Morbihan et la mairie de Carnac, ont délivré un permis de construire en dépit d’un arrêté du préfet de Région, datant du 31 juillet 2015, qui " prescrivait une fouille préventive avant tout aménagement de la parcelle en raison de la présence de monolithes dressés « qui pourraient tout à fait correspondre aux vestiges d’un ouvrage mégalithique de type alignement » ".

      Les associations précisent qu’elles condamnent fermement les menaces dont le maire de Carnac a été victime mais « estiment que toute la lumière doit être faite pour identifier les failles qui ont conduit à la destruction des monolithes et établir les responsabilités de chacun. »

    • Manifestation à Carnac samedi 17 juin contre la destruction des menhirs | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/morbihan/auray-56400/manifestation-a-carnac-samedi-17-juin-contre-la-destruction-des-menhirs

      Le parti indépendantiste breton Douar ha frankiz appelle à un rassemblement devant la mairie de Carnac à 14 heures, samedi 17 juin, pour protester contre la destruction de menhirs, objet de polémique depuis une semaine.

      La polémique autour de l’affaire des menhirs de Carnac ne désenfle pas. Le parti indépendantiste breton Douar ha frankiz (« Terre et liberté » en français), appelle à se rassembler samedi 17 juin à 14 heures devant la mairie de Carnac « pour exprimer notre colère face au saccage de notre patrimoine par les autorités qui sont censées le protéger, et pour dire : plus jamais ça ! ».

      Le parti « libertaire et écologiste », qui dénonce les ravages de « la bétonisation et [du] profit à tout prix », appelle à manifester alors que la mairie de Carnac est sous le feu de la critique depuis une semaine pour avoir autorisé la construction d’un magasin de bricolage sur un site archéologique qui hébergeait des menhirs. L’affaire, montée en épingle par différentes personnalités politiques, a provoqué l’ire des réseaux sociaux jusqu’à la profération de menaces à l’encontre du maire de la ville, Olivier Lepick.

    • Menhirs détruits à Carnac : le dessous des cartes d’un vrai scandale
      https://www.lefigaro.fr/vox/culture/menhirs-detruits-a-carnac-le-dessous-des-cartes-d-un-vrai-scandale-20230616

      FIGAROVOX/TRIBUNE - Julien Lacaze, président de Sites & Monuments, une association engagée pour la protection de l’environnement, revient en détail sur l’affaire des menhirs détruits à Carnac (Morbihan). Si nombre d’élus et de médias prétendent que le dossier, sur le fond, ne vaudrait rien, les faits montrent l’inverse, explique-t-il.

      Julien Lacaze est président de Sites & Monuments, association nationale reconnue d’utilité publique agréée pour la protection de l’environnement

      Menhirs passés au broyeur pour établir un magasin de bricolage, gradins disgracieux aménagés au ras des célèbres Alignements, cortège de 500 potelets en plastique disposés le long du site, projet d’antenne-relais gigantesque… La course au classement Patrimoine mondial de l’Unesco - dont le dossier de candidature définitif doit être remis fin septembre 2023 au ministère de la Culture - enivre les élus locaux, anticipant des retombées économiques sans souci de cohérence avec les servitudes qu’implique cette reconnaissance internationale pour les monuments préhistoriques les plus anciens d’Europe (7000 ans).

      Parmi cette série d’aménagements disgracieux - soulignés dans un article mis en ligne par notre association le 2 juin-, la construction d’un Mr Bricolage, occasionnant la destruction de menhirs, suscita un emballement médiatique dont il existe peu…

      #paywall :-(

    • le même, sur le site de l’association :

      Carnac : minimiser ou réagir - Sites & Monuments
      https://www.sitesetmonuments.org/carnac-minimiser-ou-reagir


      Carnac, site du « Chemin de Montauban », mégalithe B7 de la file 2 (probablement déplacé) - Aujourd’hui détruit.


      Carnac, site du « Chemin de Montauban », mégalithe B2 de la file 1 (probablement en place) - Aujourd’hui détruit.

      Menhirs passés au broyeur pour établir un magasin de bricolage, gradins disgracieux aménagés au ras des célèbres Alignements, cortège de 500 potelets en plastique disposés le long du site, projet d’antenne-relais gigantesque… La course au classement Patrimoine mondial de l’Unesco - dont le dossier de candidature définitif doit être remis fin septembre 2023 au ministère de la Culture - enivre les élus locaux.

      Parmi cette série d’aménagements disgracieux - soulignés dans un article mis en ligne par notre association le 2 juin -, la construction d’une grande surface de bricolage, occasionnant la destruction de menhirs, suscita un emballement médiatique dont il existe peu de précédents en archéologie. La politique s’empara ensuite du dossier, d’Éric Zemmour à Sandrine Rousseau. Cet excès de médiatisation en suscita un plus grave, celui de l’absence de condamnation des destructions par le ministère de la Culture, aubaine pour les aménageurs et pour certains élus placés sur la sellette.


      Carnac, site du "Chemin de Montauban", file n°2 de mégalithes probablement déplacés (aujourd’hui détruite).

      Le maire de Carnac, président de l’association « Paysages de Mégalithes », portant le dossier de candidature UNESCO, a ainsi délivré en août 2022 un permis de construire pour l’installation d’un magasin « Mr Bricolage ». Le site concerné, situé aux abords d’une zone artisanale, n’en demeurait pas moins préservé, avec une source et une zone dense de taillis. Il figurait depuis 2017, pour sa richesse archéologique, sur la liste des sites proposés au classement au Patrimoine Mondial communiquée au ministère de la Culture. Il y a été maintenu jusqu’à aujourd’hui, malgré la réduction ultérieure du nombre des sites proposés.

      Cet alignement inédit de petits menhirs du « Chemin de Montauban » (culminant tout de même à un mètre pour les plus grands), implanté sur une parcelle dénommée « Men Guen Bihan » (les petites pierres banches), appartenait sans doute aux plus anciens monuments de la commune de Carnac. En effet, les mégalithes tout proches de la « ZAC de Montauban », associés à des structures de combustion, ont été datés en 2010 par le Carbone 14 entre 5480 - 5320 avant J.-C., leur conférant le statut de plus anciens menhirs de l’ouest de la France ! Les monolithes détruits appartenaient ainsi probablement au Mésolithique, époque des chasseurs-cueilleurs, les mégalithes dressés étant ordinairement apparus au Néolithique, époque des agriculteurs-éleveurs. D’où l’enjeu archéologique particulier dans cette zone.

      Un grand hangar de sept mètres de haut prend la place des menhirs passés au broyeur par l’aménageur, sous l’œil médusé d’archéologues de passage. Le site détruit n’est pourtant qu’à un kilomètre des Alignements de Carnac (Kermario) et du célèbre tumulus Saint-Michel où un matériel archéologique superbe (haches polies en jade alpin et colliers en variscite andalouse) a été découvert !

      En réponse aux approximations de certains médias, illustrant les mégalithes détruits par des photos de menhirs de plusieurs mètres de haut, les « fake news » de l’administration et des élus se sont multipliées. Ainsi, les critiques proviendraient du « blog » d’un « archéologue amateur » (en réalité site d’une association reconnue d’utilité public consultant les meilleurs spécialistes) ; le permis serait conforme au Plan local d’Urbanisme (ce que personne ne conteste) ; il ne s’agirait pas de mégalithes, mais de simples murets ; seuls quatre monolithes pourraient prétendre au statut de menhir, etc…

      Nos informations provenaient pourtant d’un rapport officiel de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), établi à la demande de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC dépendant du préfet de Région), au terme d’une procédure régie par le code du patrimoine. Mais encore fallait-il se donner la peine de lire les cinquante pages de ce rapport - mis en ligne sur notre site internet le 7 juin - commandité après la délivrance d’un premier permis (en définitive retiré).

      Ainsi, un diagnostic archéologique a été prescrit le 22 décembre 2014 par arrêté du préfet de Région en raison de la localisation du chantier, « non seulement au sein d’un contexte archéologique dense […], mais à proximité et dans le prolongement du site de la ZAC de Montauban » dont nous avons dit l’intérêt. Un diagnostic archéologique n’est pas une fouille, mais consiste à en évaluer la nécessité. Ainsi, seulement 6% du terrain a été sommairement exploré en l’espace de trois jours par les archéologues. Le rapport de diagnostic qui en résulte - seule étude dont nous disposons aujourd’hui sur le site détruit - concluait à la nécessité de poursuivre l’exploration par une fouille en bonne et due forme.

      Le rapport fait ainsi état de l’identification de deux files sécantes de mégalithes, précisant qu’ils n’existent pas à l’état natif sur le site et ont dont nécessairement été transportés. La première file était composée de 24 blocs, dont 12 encore dressés. L’INRAP indique que, « sur au moins quatre d’entre eux, les sommets présentent des stigmates d’érosion liée à la météorisation » (traces orientées caractéristiques laissés sur les menhirs du Néolithique par sept millénaires d’intempéries), avant de conclure, « qu’à moins d’un hasard qui aurait conduit les bâtisseurs du muret à intégrer et repositionner dans le même sens d’anciens mégalithes, tout porte à croire que les blocs de la file 1 correspondent bien à un alignement en place, qui a, dans un second temps servi d’ancrage à une limite de parcelle » (comme cela a souvent été observé dans la région). En revanche, la seconde file de 14 blocs a, « de toute évidence, été déplacée ». Les archéologues précisent qu’« une étude fine des surfaces des blocs permettrait sans doute de reconnaitre leur position primaires si toutefois ils correspondent bien à d’anciennes stèles d’un monument mégalithique démantelé » et recommandent de « ne pas négliger » ces monolithes, « apparemment en position secondaire », qui, « même déplacés, sont porteurs d’information ».

      Et le rapport de conclure que « c’est donc un minimum de trente-huit monolithes qui sont identifiés sur le site, mais il en existe sans doute d’autres dans la partie non débroussaillée de la file principale et dans les parcelles situées à l’est de la file 2 ». Bref, « seule une fouille permettrait de certifier l’origine néolithique de cet ensemble, qui pourrait, au final, s’inscrire en bonne place dans la cartographie des monuments mégalithiques locaux ». Les archéologues entendaient également réfléchir aux liens éventuels des vestiges avec la source présente sur le site, contexte ayant permis, en d’autres lieux, la découverte de haches en jade.

      L’INRAP anticipait même la conservation des mégalithes découverts : « À l’issue d’une éventuelle opération archéologique, se poserait la question du devenir des stèles dans le cadre du projet d’aménagement. Intégration du monument dans le projet, déplacement du "site" pour une restitution aux abords du projet, dépôts des stèles dans un autre lieu... »

      A la suite de ce rapport, le préfet de Région prescrivit des fouilles par un arrêté du 31 juillet 2015, ce qui n’a lieu que dans 20% des cas de diagnostics.

      C’est pourquoi l’appréciation finale du communiqué de la DRAC du 7 juin 2023 est pour le moins contestable : « Du fait du caractère encore incertain et dans tous les cas non majeur des vestiges tels que révélés par le diagnostic, l’atteinte à un site ayant une valeur archéologique n’est pas établie ». En outre, pas un mot pour condamner la violation de son arrêté de prescription de fouilles, destruction illicite d’un site archéologique pourtant punissable de sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende. Quelle aubaine pour les actionnaires de la « SCI des menhirs » et de la « SAS bricodolmen » (cela ne s’invente pas), bénéficiaires du permis de construire ! Mais quelle tristesse pour les défenseurs du patrimoine, accusés d’être des désinformateurs, et pour l’archéologie, ainsi bafouée !

      La directrice régionale des affaires culturelles de Bretagne, interviewée par Ouest France le 9 juin, après avoir affirmé « qu’on parle de quatre blocs de pierre dans une zone qui est en train de devenir une zone commerciale », travestissant ainsi le diagnostic qui lui avait été remis, nous apprit cependant que « l’arrêté de prescription de fouille a été envoyé en 2015 au propriétaire du terrain et à la mairie », avant de poursuivre : « Huit ans plus tard, on constate que les fouilles n’ont pas été faites par le propriétaire [qui devait les financer], malgré la prescription. » La directrice ajoute même : « On peut considérer qu’il s’agit d’une faute ou d’un oubli, ce n’est pas à nous de nous prononcer sur ce terrain-là ».

      Mais pourquoi la DRAC n’a-t-elle pas fait exécuter son arrêté de fouille ? Car notre terrain - pourtant situé « dans un secteur sensible, au sein d’un environnement archéologique dense » (arrêté de la DRAC prescrivant le diagnostic de décembre 2014) - n’a pas été inclus dans la Zone de présomption de prescription archéologique (ZPPA) arrêtée par cette même direction régionale le 16 avril 2015 ! Le second permis de construire ne lui a donc pas été transmis automatiquement...
      Cependant, comment le maire, le préfet du Morbihan et le propriétaire - qui avaient tous reçu notification en 2015 de l’arrêté de prescription de fouilles d’un site inscrit sur la Carte archéologique nationale - ont-ils pu, le premier délivrer, le second contrôler la légalité et le troisième exécuter le permis d’août 2022 sans en avertir à la DRAC, comme le prévoit pourtant le code du patrimoine, l’arrêté du 16 avril 2015 et le permis lui-même ?

      On s’étonne aussi de l’absence totale de réaction de l’association « Paysages de Mégalithes », qui porte le dossier de classement à l’UNESCO incluant le site détruit, et dont le maire de Carnac est président.

      Bref, les acteurs de ce dossier semblent bien négligeants, d’où leur intérêt commun à minimiser l’importance du site détruit.

      Désormais, que faire, puisque les destructions sont consommées ? Le ministère de la Culture a, tout d’abord, le devoir de comprendre, en diligentant une mission d’inspection, mais aussi de défendre ses prescriptions de fouille en saisissant le Procureur de la République. Il n’est pas admissible d’entendre l’Etat justifier les destructions intervenues au motif que son diagnostic - pourtant positif - n’aurait pas mis en évidence un « site majeur » ! Après de telles déclarations, tournant le dos au code du patrimoine, comment faire respecter nos sites archéologiques ?

      Nos administrations s’honoreraient en outre à remédier aux aménagements particulièrement disgracieux, mais heureusement réversibles, pointés dans notre article du 2 juin :

      • Supprimer les 506 potelets routiers installés sans consultation de l’Architecte des Bâtiments de France sur la RD 196, le long des Alignements du Menec. Ces improbables files en plastique blanc sont un pied de nez aux menhirs qui les jouxtent ;
      • Reprendre la conception des 650 m2 de gradins horizontaux mis en place en 2022 par le Centre des Monuments Nationaux (CMN) au Menec, qui luttent avec la verticalité des menhirs et dont l’effet est prégnant dans le paysage ;
      • Renoncer au projet d’implantation à Kerogile d’une antenne-relais de 52 m de haut aux abords de dix sites mégalithiques de la zone UNESCO, dont trois classés Monument historique ;
      • Renoncer à l’extension d’un supermarché à 550 m du Menec ou à un parking jouxtant son cromlech (cercle de menhirs).

      Car le futur classement au titre du Patrimoine Mondial n’est pas un simple label, il nous oblige !

      Julien Lacaze, président de Sites & Monuments - SPPEF
      Christian Obeltz, correspondant du Laboratoire de Recherche Archéologie et Architecture de l’Université de Nantes ; membre du programme collectif de recherche « Corpus des signes gravés néolithiques »

    • Bal tragique à Carnac - 39 menhirs sous le tapis ! - la CGT Culture
      https://www.cgt-culture.fr/bal-tragique-a-carnac-39-menhirs-sous-le-tapis-21587

      A Carnac, l’aménagement d’un magasin de l’enseigne Monsieur Bricolage a détruit un site mis au jour par l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (Inrap) dans le cadre d’une opération de diagnostic archéologique. Ce site méritait pourtant de figurer « en bonne place dans la cartographie des monuments mégalithiques locaux ».

  • 🛑 PORTRAIT. Paul François, cet agriculteur dont la vie a été empoisonnée par Monsanto

    Agriculteur céréalier à Bernac (Charente), Paul François a fait condamner le géant de la pharmaceutique et de l’agrochimie Bayer, ex-Monsanto, pour son intoxication à l’herbicide Lasso survenue en 2004. Malade, il subit toujours les séquelles de l’intoxication près de vingt ans après. Le 30 janvier 2023, il a été agressé à son domicile. On souhaite le faire taire. Mais le « David charentais » veut continuer son combat contre les dérives des Goliath de l’agro-industrie (...)

    🛑 ☠️ ☠️ #écologie #agriculture #agricultureintensive #capitalisme #productivisme #pesticides #Danger #santé #planète #biodiversité #environnement #produitschimiques...

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/portrait-paul-francois-cet-agriculteur-dont-la-vie-a-ete-empoisonnee-pa
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzA1MTk0ZWY1ODVmOWU4M2M4NzNhYzg0ZTE4OTM2MDI4OWY?width=1260&he

  • Après l’incendie de son domicile, le maire de #Saint-Brevin annonce sa démission

    #Yannick_Morez, le maire de #Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), a envoyé sa lettre de démission au préfet, mardi 9 mai. Une décision prise en famille, après l’incendie criminel ayant visé sa maison, mercredi 22 mars.

    (#paywall)

    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-brevin-les-pins-44250/info-ouest-france-apres-lincendie-de-son-domicile-le-maire-de-saint-bre

    #démission

    sur cette histoire :
    https://seenthis.net/messages/992104

    • « On aurait pu mourir » : le maire de Saint-Brevin explique pourquoi il démissionne
      Ouest-France Kate STENT. Modifié le 11/05/2023
      https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-brevin-les-pins-44250/un-coup-sur-la-tete-le-maire-de-saint-brevin-demissionne-apres-lattaque
      À Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), le maire Yannick Morez jette l’éponge, découragé par les menaces et la violence qui entourent le projet de Centre d’accueil de demandeurs d’asile. Un coup de tonnerre dont il s’explique à Ouest-France.
      https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzA1OWU1MmVjMmQwNWM4OWRiZjcxZGZhMDk2N2I0NDQ4MGE?width=1260&fo
      Yannick Morez, le maire de Saint-Brevin, devant sa maison et les deux voitures incendiées, le 22 mars. Un mois et demi plus tard, il annonce sa volonté de démissionner.

      D’ici quelques semaines, Yannick Morez ne sera plus le maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique). Il a remis sa lettre de démission au préfet, mardi 9 mai, après avoir informé son conseil municipal, ainsi que les élus du conseil communautaire.

      Yannick Morez explique sa décision par l’incendie criminel qui a frappé son domicile, le 22 mars. Un acte qu’il qualifie de « coup sur la tête », survenu à la suite de plusieurs tracts menaçants reçus dans sa boîte aux lettres et émanant, selon lui, de l’extrême droite.

      Depuis plusieurs mois, la station balnéaire dont il est le maire (14 500 habitants) est le théâtre de manifestations organisées en opposition au projet de Centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) que l’État souhaite construire dans la ville.
      Quitter Saint-Brevin après trente-deux ans

      « Ma femme et mes trois enfants ne souhaitent plus que je continue mon mandat de maire, explique Yannick Morez, à Ouest-France. On aurait pu mourir intoxiqués dans cet incendie. Aujourd’hui, mon épouse a peur de croiser la personne qui a fait ça en faisant ses courses. D’où notre décision de quitter Saint-Brevin une fois que les travaux de la maison seront terminés. Nous quittons la commune où nous vivons depuis trente-deux ans. » Médecin généraliste en plus de son mandat de maire, Yannick Morez cessera ses consultations le 30 juin.

      Cette décision fera, sans aucun doute, réagir, tant elle illustre les problèmes rencontrés par les maires aujourd’hui, plus que jamais « à portée de baffes », voire bien pire encore, de leurs concitoyens.

      « Il y a quelques jours, à l’occasion de la visite de mon fils et de son enfant, nous nous sommes attablés en terrasse à Saint-Brevin pour boire un verre, raconte Yannick Morez. Après quelques minutes, nous nous sommes fait alpaguer par un opposant au Cada, que nous avons dû sommer de partir… »
      « Un gâchis orchestré par une minorité »

      « Quel gâchis orchestré par cette minorité, dont la plupart sont extérieurs à la commune, à notre territoire », réagit Roch Chéraud, vice-président de la communauté de communes Sud estuaire, présidée par Yannick Morez.

      Avec sa casquette de président des Maires ruraux de Loire-Atlantique, Roch Chéraud poursuit : « Ce cas est symptomatique de ce qui nous attend à brève échéance et de façon plus massive si l’État ne fait pas plus attention aux maires et aux élus. » Yannick Morez s’était lui-même plaint, dans une lettre ouverte, du manque de soutien des autorités et de l’État. Et du silence assourdissant de l’État sur le projet de Cada qui est de son ressort, et non pas de celui du maire.

      David Samzun, maire de Saint-Nazaire, a réaffirmé, sur Twitter, « tout [son] soutien » à Yannick Morez. « Pour avoir servi la République et soutenu les peuples en détresse, il a été contraint de démissionner pour protéger sa famille », ajoute le président de l’agglomération nazairienne.

      #extrême-droite

    • Saint-Brevin : Face à l’abandon de l’Etat, le maire amer

      Auditionné au Sénat et reçu par Matignon mercredi, l’édile démissionnaire de Saint-Brevin, Yannick Morez, a accablé les autorités, alertées à plusieurs reprises des menaces de l’extrême droite qui pesaient sur lui.

      Il a mûri sa décision avec « son épouse et ses enfants ». A 62 ans, le maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez, poussé à la démission après des mois de harcèlement par l’extrême droite en raison d’un projet d’accueil de migrants sur la commune, ne reviendra « pas en arrière ». « C’est la fin de ma carrière politique », a-t-il confirmé mercredi 17 mai à la sortie de Matignon, où il était reçu par Elisabeth Borne : politesse d’un Etat qu’il accuse toujours de l’avoir laissé à son sort.

      La décision a été « difficile à prendre », a encore confié le maire démissionnaire, à la sortie de son audition au Sénat. L’exécutif nourrissait manifestement l’espoir de le faire changer d’avis : Elisabeth Borne dimanche et la ministre des Collectivités, Dominique Faure, mercredi, ont esquissé un mea culpa. La Première ministre a aussi demandé au préfet de Loire-Atlantique de ne pas accepter la démission de l’élu avant sa visite à Matignon. En vain. A la sortie de son audition au Sénat, devant les caméras, Yannick Morez a de nouveau déploré « l’abandon de l’Etat » qui, depuis plusieurs années, « est monté crescendo ».
      « Catastrophe » des réseaux sociaux

      En fin de matinée, deux heures durant, au sous-sol du palais du Luxembourg, l’édile a livré une chronologie détaillée de cet « abandon ». L’histoire débute en 2016, après le démantèlement de la « jungle de Calais » et l’accueil des premiers migrants dans la station balnéaire de Loire-Atlantique. « Tout se passait bien », rapporte Yannick Morez. Le 11 mars 2021, le sous-préfet du département l’informe que le centre où logent jusqu’alors les migrants doit devenir un Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada). « La première difficulté dans ce Cada, soulève Yannick Morez, c’est que l’Etat et ses représentants ne souhaitaient pas informer les habitants. Ils ont laissé la municipalité s’en charger. »

      Certains riverains contestent le site retenu pour le nouveau centre, à proximité d’une école. Mi-octobre 2022, une première manifestation rassemble une quarantaine de personnes hostiles au projet, « dont la majorité provient de l’extérieur de la commune », selon le maire. Sur les réseaux sociaux, la haine s’emballe. Des intimidations et des menaces visent le maire et ses adjoints. « On était mis en pâture en permanence », raconte le maire. « Les réseaux sociaux ont été une véritable catastrophe, poursuit-il en établissant le parallèle avec l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty, en octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), consécutif à une fausse rumeur diffusée en ligne. Des personnes attisent la haine en permanence et on se retrouve complètement démunis. »

      Tracts « ignobles »

      Alertées, les autorités ne réagissent pas. Unique motif invoqué, selon le maire : la « liberté d’expression ». A Saint-Brevin, la tension s’accroît, alimentée par l’extrême droite et les partisans d’Eric Zemmour. Dans sa boîte aux lettres, Yannick Morez découvre des tracts « ignobles », comme ces photos d’un garçon de 10 ans enlevé en 2004 dans la ville et retrouvé mort à Guérande : « Voilà ce qu’il risque de se passer à Saint-Brevin avec 110 migrants », lit-il sur l’un d’eux. Le 23 janvier 2023, il alerte le préfet, par courrier, de l’ensemble des menaces reçues. Il affirme n’avoir reçu aucune réponse. Selon lui, les menaces ont clairement été « minimisées » par les autorités. « On s’est retrouvés démunis, seuls, abandonnés par les services de l’Etat. »

      Visé, l’exécutif a esquissé une reconnaissance de faute. « Si nous avons été insuffisamment réactifs, nous allons davantage nous mobiliser pour protéger les élus face à la montée des violences », a déclaré la Première ministre, Elisabeth Borne, dans le Journal du dimanche ce week-end. « On va s’améliorer de ce que vous allez nous dire, de votre perception, de cette inaction perçue par vous », a également répondu aux sénateurs, ce mercredi, la ministre des Collectivités territoriales, Dominique Faure, qui a présenté le même jour un plan d’action contre les violences visant les élus. L’alourdissement des sanctions pénales en cas d’attaques contre des élus, qui seront considérées comme aussi graves que les atteintes contre des policiers, a été évoqué par la ministre. « Il nous faut évidemment arrêter cette spirale infernale de la violence faite aux élus dans notre République. C’est absolument inacceptable », a déclaré Dominique Faure.

      Le maire dit n’avoir pas pu davantage compter sur le soutien de l’autorité judiciaire. Un courrier envoyé au procureur de la République, le 15 février, est resté lettre morte. Jusqu’à l’incendie de ses véhicules et de son domicile, le 22 mars. « Tout était en train de brûler », revoit le maire, alerté à l’aube par des riverains. Quatre jours plus tôt, en marge d’une commémoration, Yannick Morez avait été vivement interpellé par des membres du collectif hostiles au projet. « On va vous raccompagner jusqu’à votre véhicule », lui lance alors l’un d’eux.
      « Une somme de lâchetés »

      Rien, pourtant, ne bouge. Le courrier envoyé au chef de l’Etat après l’incendie ? Dans sa réponse, une dizaine de jours plus tard, Emmanuel Macron « ne répond pas aux questions de mon courrier, sur le fait qu’il n’y a pas eu de soutien de l’Etat », s’est désolé Yannick Morez devant les sénateurs. La demande de protection renforcée adressée au préfet le 7 avril, alors qu’une manifestation est prévue à la fin du mois ? « La veille de la manifestation, le sous-préfet affirme que l’évaluation des risques est toujours en cours. »

      Des sénateurs, le maire démissionnaire a reçu un soutien unanime. « Tout ceci est scandaleux de bout en bout », charge Philippe Bas, sénateur LR de la Manche et ancien secrétaire général de l’Elysée. « C’est une succession d’abandons dont vous avez été victime, une somme de lâchetés », lui adresse encore Hussein Bourgi, sénateur socialiste de l’Hérault, qui réclame le limogeage des autorités de l’Etat dans le département. « Ce qui est devenu inacceptable, ajoute Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste du Loiret, c’est que face à la question du droit d’asile, il y a un racisme banal qui se développe à très grande rapidité. C’est une honte pour la France. »

      https://www.liberation.fr/politique/devant-les-senateurs-le-maire-de-saint-brevin-decrit-son-abandon-par-leta

    • Matignon a demandé au préfet de Loire-Atlantique de ne pas accepter la démission du maire de Saint-Brevin

      Le maire de Saint-Brevin Yannick Morez est attendu à Matignon pour y rencontrer Élisabeth Borne en fin d’après-midi.

      Comme l’a appris BFMTV d’une source proche de l’exécutif, confirmant une information de France Info, Matignon et Beauvau ont demandé au préfet de Loire-Atlantique de ne pas accepter la démission du maire de Saint-Brevin Yannick Morez et d’attendre jusqu’à sa rencontre avec la Première ministre Élisabeth Borne cet après-midi à 18h30.

      De son côté, l’entourage de la Première ministre assure que l’objet de l’entretien de ce jour n’est pas de convaincre le maire de changer d’avis, et que celui-ci est libre de faire ce qu’il souhaite.
      L’élu dénonce l’abandon de l’État

      La semaine passée, le maire de cette commune de Loire-Atlantique a annoncé sa démission après avoir été visé par un incendie criminel. Il est au cœur d’une vive controverse au sein de sa commune depuis plusieurs mois et assure avoir pris sa décision « pour des raisons personnelles. »

      Samedi passé, le maire démissionnaire a estimé que l’Etat ne s’était "pas tenu à (ses) côtés. « Non, Madame la Ministre, l’Etat ne s’est pas tenu à mes côtés », a déploré Yannick Morez dans un communiqué publié sur sa page Facebook, où il réagit à un tweet dans lequel la ministre des Collectivités, Dominique Faure, l’assure de son soutien.

      Ce mercredi, l’élu a rendez-vous avec la Première ministre Élisabeth Borne à partir de 18h30. « Si nous avons été insuffisamment réactifs, nous allons davantage nous mobiliser pour protéger les élus face à la montée des violences », a déclaré Élisabeth Borne avant sa rencontre avec l’édile.

      https://www.bfmtv.com/politique/matignon-a-demande-au-prefet-de-loire-atlantique-de-ne-pas-accepter-la-demiss

  • Une vraie fausse manif de droite à La Baule
    Presse Océan Marina CESSA Publié le 06/05/2023
    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/la-baule-44500/video-une-vraie-fausse-manif-de-droite-a-la-baule-3a962e94-269c-3972-8f
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzA1YWVhODRhNGFhNzNhYzNmODFkNWE2ODk1ZTQ4NTQ0MzM?width=1260&he

    Ce samedi 6 mai 2023, des syndicats avaient appelé à manifester à La Baule. Mais d’une manière décalée. Dans la station chic, des militants de la CGT du spectacle avaient affûté slogans et chansons de droite, ajusté costumes, cravates, jupes écossaises et fait briller les mocassins pour une fausse manif de droite. En scandant « SDF rentrez chez vous », « CAC 40, CAC 40, oui, oui » ou encore en chantant « Notre héritage, on n’a rien fait pour le gagner, on se battra pour le garder », un cortège de quelques centaines de personnes a remonté l’avenue de Gaulle pour rejoindre la plage après un arrêt devant la mairie.

  • Réchauffement climatique. Le Vietnam enregistre une température record de 44,1 °C
    https://www.ouest-france.fr/environnement/rechauffement-climatique/rechauffement-climatique-le-vietnam-enregistre-une-temperature-record-d
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzA1YjczN2IxZDFhOGMyNjcyY2RlM2M3Zjg1Nzc0ZjkzYzY?width=1260&he
    Quand tu penses à leur humidité normale…

    « Je pense que ce record sera répété plusieurs fois, a ajouté Nguyen Ngoc Huy. Il confirme que les modèles climatiques extrêmes se révèlent exacts. »

  • Lille. « Travail, famille, patrie », un policier confond la devise de Vichy avec celle de la France
    https://www.ouest-france.fr/societe/justice/lille-travail-famille-patrie-un-policier-confond-la-devise-de-vichy-ave
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAxOTAzNGI1NWI1NTM5OTMzZmJiMjc0YTA4YTEwNjdiNTQ4Zjc?width=1260&he

    Au cours de l’audition au commissariat, un policier s’est rapidement montré sceptique quant à la nationalité du suspect. Pour s’assurer que ce dernier était effectivement égyptien, il lui a demandé la devise de son pays. Pour se faire comprendre, il a alors voulu citer la devise de la France, « Liberté, Egalité, Fraternité », mais a repris à la place celle du régime de Vichy du maréchal Pétain, « Travail, Famille, Patrie ».

  • DIRECT. Retraites : « Il y a une colère qui est là », réagit Emmanuel Macron après avoir été hué
    https://www.ouest-france.fr/politique/emmanuel-macron/direct-alsace-conseil-des-ministres-apres-la-reforme-des-retraites-emma
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzA0MDE0NzA0NTkzMGNlMGNkNTg0ZDExZWFkZmNjMDgwM2Y?width=1260&he

    Sinon, cette capture d’écran est authentique (d’après le gars qui l’a faite)

    Emmanuel Macron bousculé. Le président de la République a été hué ce mercredi 19 avril dans les rues de Sélestat, en Alsace, lors de son premier bain de foule depuis la promulgation de la réforme contestée des retraites. « On est là, on est là ! », ont scandé des manifestants dans la foule. « Vous avez un gouvernement corrompu », lui a dit un homme aux cheveux gris. Il voulait renouer avec les Français et avait choisi le Bas-Rhin pour revenir sur le terrain. Interrogé sur les manifestants qui appellent « à ne pas l’écouter », Emmanuel Macron a aussi estimé que « les casseroles ne feront pas avancer la France ». Demain, le chef de l’État doit se rendre dans l’Hérault.