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  • Justice pour les policiers !, clame BFMTV face à la manif pour Adama Traoré | Samuel Gontier
    https://www.telerama.fr/television/justice-pour-les-policiers-,-clame-bfmtv-face-a-la-manif-pour-adama-traore,

    Du rassemblement pour que justice soit rendue à Adama Traoré, les télés retiennent qu’il était “interdit” et qu’il a “dégénéré”. Si, exceptionnellement, des activistes d’ultra gauche sont invités à témoigner de leur haine anti-flics, les meilleurs experts de BFMTV rappellent le droit imprescriptible des forces de l’ordre à frapper les manifestants et se lamentent des violences qu’elles endurent. Source : Ma vie au poste

  • Ce qu’a subi George Floyd n’arrive jamais en France, rassurent les experts de CNews | Samuel Gontier
    https://www.telerama.fr/television/ce-qua-subi-george-floyd-narrive-jamais-en-france,-rassurent-les-experts-de

    Comparer les violences policières en France avec le racisme systémique de la police américaine est dangereux, avertissent les invités de Laurence Ferrari sur CNews. En outre, révèle Éric Zemmour, ce George Floyd n’était pas très clair. Source : Ma vie au poste

  • Consommez ! C’est un ordre - Télévision - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/television/consommez-cest-un-ordre,n6646310.php

    Alors que le déconfinement se déroule sans accroc, la reprise économique est compromise par la mauvaise volonté des consommateurs, déplore France 3… bientôt rejointe par France 2.

    « Les commerces ont rouvert, rappelle Catherine Matausch dimanche soir. Mais, après deux semaines de déconfinement, les consommateurs ne sont pas toujours au rendez-vous. » Maudits consommateurs. Ce sont eux les responsables de la crise qui fait peser la menace de la faillite sur les petits commerçants. La présentatrice du 19/20 de France 3 poursuit : « Il faut reconnaître que derrière nos masques et avec les gestes barrières nous n’avons pas vraiment la tête à consommer comme avant. » Ah, le bon temps d’avant, quand nous consommions sans limite ni raison.

    #consommation #monde_d_après

  • “Lettre au policier qui m’a tiré dessus : j’ai perdu mon œil, mon cerveau et la personne que j’étais” - Télévision - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/television/lettre-au-policier-qui-ma-tire-dessus-jai-perdu-mon-oeil,-mon-cerveau-et-au

    Nous demandons à être reconnus comme victimes de violences d’État. Que la France cesse son déni sur ces questions. Depuis des années, des gens sont victimes de bavures policières lors des manifestations, dans des stades de foot, dans les cités… Nous demandons une reconnaissance de l’État, l’accès aux soins élargi comme pour les victimes d’attentat, et surtout l’interdiction de ces armes. Dans mon cas, le procureur a reconnu qu’il y avait eu « violence volontaire venant d’une personne ayant autorité amenant à une mutilation ». L’IGPN (la police des polices) a reconnu un tir injustifié. Ils cherchent le tireur [plusieurs procédures sont en cours, ndlr]. Tout cela est très long. Heureusement que des associations et collectifs de soutien aux blessés et victimes (Face aux armes de la police, Désarmons-les !, Clap 33, Plein le dos, l’Assemblée des blessés) nous ont permis d’obtenir des conseils, un peu d’aide, des noms d’avocats…

  • À la télé, le déconfinement se passe merveilleusement bien (1/2) | Samuel Gontier
    https://www.telerama.fr/television/a-la-tele,-le-deconfinement-se-passe-merveilleusement-bien-12,n6639643.php

    Dimanche, alors que les éditorialistes des chaînes d’info tancent les enseignants et plaignent les chefs d’entreprise, France 2 et Laurent Delahousse prévoient une reprise parfaitement organisée des transports, du travail et des écoles. Chronique du déconfinement, en deux parties. Source : Ma vie au poste

  • Le “relâchement” des Français risque d’annuler le 11 mai, alertent TF1 et BFMTV | Samuel Gontier
    https://www.telerama.fr/television/le-relachement-des-francais-risque-dannuler-le-11-mai,-alertent-tf1-et-bfmt

    Si le 11 mai était annulé ou repoussé, ce serait la faute à l’incivisme des Français – et surtout à celui des Marseillais – accusent TF1 et BFMTV. La gestion de l’épidémie par notre excellent gouvernement ne saurait en être responsable, pas plus qu’on ne saurait lui imputer la contamination et la mort de soignants victimes de la-faute-à-pas-de-chance. Heureusement, des députés LREM se mobilisent pour leurs orphelins. Source : Ma vie au poste

  • “Bernie Sanders propose qu’au-delà d’un milliard tous les revenus soient captés par l’impôt” - Le monde bouge - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/monde/bernie-sanders-propose-quau-dela-dun-milliard,-tous-les-revenus-soient-capt

    a richesse, c’est le pouvoir ; l’extrême concentration des richesses, c’est l’extrême concentration des pouvoirs. La capacité d’influencer les politiques publiques, d’étouffer la concurrence, de façonner les idéologies. » Depuis quarante ans, explique le jeune économiste français Gabriel Zucman (33 ans), professeur à l’Université de Berkeley aux États-Unis, une
    infime partie de la population américaine dévore sans vergogne une part croissante de la richesse nationale, transformant peu à peu le pays en oligarchie : 0,1 % des Américains possèdent à eux seuls la même portion du patrimoine national que… 90 % du reste de la population. Comment ce scandale est-il possible ? Surtout aux États-Unis qui, rappelle Zucman dans Le Triomphe de l’injustice, coécrit avec son collègue Emmanuel Saez, ont été pendant longtemps le pays le plus exigeant du monde en matière de fiscalité progressive (les riches y payaient proportionnellement plus que les pauvres) ? Il y a quelques mois, les deux « Frenchies » ont tapé dans l’œil d’Elizabeth Warren et de Bernie Sanders, les candidats les plus à gauche de la primaire démocrate. L’un et l’autre se sont appuyés sur leurs travaux pour inscrire dans leurs programmes une plateforme fiscale radicale – dans laquelle le fameux « 1 % » des plus fortunés se verrait lourdement taxé, comme il l’a été jusque dans les années 1970. « L’impôt, c’est le vol », disait Ronald Reagan il y a quarante ans. Ne pas payer les impôts que l’on doit, montre Zucman, est un hold-up bien plus grave, qui affecte directement la santé, la sécurité et l’éducation des plus pauvres. Et fragilise la démocratie.

    Si on regarde l’ensemble des prélèvements obligatoires américains, on voit que, peu ou prou, tous les groupes sociaux – classes populaires ou supérieures – payent entre 25 et 30 % de leurs revenus en impôts… sauf les milliardaires. Ces derniers ont un taux d’imposition effectif de 23 % ! C’est une rupture majeure dans l’histoire des États-Unis, longtemps à l’avant-garde avec leur système fiscal redistributif. Songez un peu que, dans l’après-guerre, le taux effectif d’imposition était supérieur à 50 % pour les plus fortunés et inférieur à 20 % pour le reste de la population. En 2018, pour la première fois depuis plus d’un siècle, les milliardaires américains ont, en proportion de leurs revenus, payé moins d’impôts que leur secrétaire !
    En quatre décennies, les inégalités sont devenues vertigineuses…
    Trois chiffres disent leur ampleur. En 1980, 1 % des plus hauts revenus captaient 10 % du revenu national ; aujourd’hui, ils en aspirent 20 %. Si on se concentre sur le patrimoine, on découvre que le top 0,1 % de la population américaine possède désormais 20 % du patrimoine national (contre 7 % en 1980). Autrement dit, la même chose que 90 % des Américains ! Il faut enfin savoir qu’en 1980 les classes populaires avaient en moyenne un revenu annuel de 18 000 dollars par an. À combien s’élève-t-il aujourd’hui ? 18 500 dollars. En quarante ans, les revenus de 122 millions d’Américains n’ont absolument pas augmenté alors que ceux des 1 % les plus riches explosaient.

    Comment les multimilliardaires font-ils pour payer moins d’impôts que leur secrétaire ?
    À la baisse du taux marginal supérieur d’imposition s’est ajouté depuis quarante ans un déclin général de l’imposition du capital sous toutes ses formes – dividendes, plus-values, profits des sociétés. Comme ces types de revenus bénéficient surtout aux riches, ce sont eux, et plus particulièrement les grands actionnaires de sociétés, qui ont profité de cette baisse. Mais deux autres choses expliquent l’explosion des inégalités : le boom de l’optimisation, ou plutôt de l’évasion fiscale, et le triomphe de la concurrence fiscale entre des pays. À partir des années 1980, le célèbre leitmotiv de Reagan à propos des impôts (« qui ne sont pas la solution à nos problèmes ; c’est le gouvernement, le problème ») a légitimé du jour au lendemain les montages fiscaux et l’évasion. Résultat : craignant que les riches s’en aillent, de nombreux gouvernements ont décidé de baisser leurs impôts. Un véritable engrenage.

    Google est une bonne illustration de cette évasion fiscale…
    En effet. Quelques mois avant d’être cotée sur le marché américain des actions, en 2003, l’entreprise a vendu sa propriété intellectuelle, et en particulier ses algorithmes autour de la publicité, à sa propre filiale localisée aux Bermudes. Pour avoir le droit d’utiliser ces algorithmes, les autres filiales de la firme, en Allemagne, en France, partout, doivent donc désormais payer des royalties à Google Bermudes. Ces redevances réduisent considérablement l’assiette fiscale de Google dans les pays où la fiscalité est « forte », et l’augmentent d’autant aux Bermudes où l’impôt sur les sociétés est… nul. En 2018, Google a déclaré sur l’île 20 milliards de dollars de chiffre d’affaires, alors qu’il n’y exerce strictement aucune activité économique, juste des mouvements de bénéfices sur le papier. Ce type de montages n’est pas une fatalité : toute une industrie s’est construite pour aider les multinationales à les réaliser. Mais elle n’existe que parce que les gouvernements la tolèrent, et pourrait être régulée. Dans les lois fiscales américaines ou françaises, des clauses anti-abus soulignent en effet expressément que toutes les transactions qui n’ont pour finalité que d’économiser des impôts sont illégales. Le gouvernement américain pourrait attaquer Google. S’il ne le fait pas, c’est un choix politique.

    Il fut une époque où ne pas payer ses impôts quand on est un particulier riche ou une entreprise florissante aurait semblé honteux…
    Quand Franklin Roosevelt crée le système fiscal progressif, avec un taux marginal supérieur de 90 % et un impôt sur les sociétés de 50 %, il donne des ressources à l’administration fiscale pour effectuer des contrôles rigoureux. Mais surtout, il tente d’infléchir les normes sociales dans un sens « pro-impôts », soulignant dans ses allocutions radiophoniques qu’ils sont le prix à payer pour vivre dans une société civilisée, et s’attaquant aux grandes fortunes qui font de l’évasion fiscale. Les successeurs de Roosevelt poursuivront cette politique et le consentement à l’impôt sera largement acquis jusqu’à Ronald Reagan. Comme quoi, pour que l’impôt fonctionne, il faut que les normes sociales suivent.

    Pour quelqu’un comme Bill Gates, qu’est-ce que cet impôt changerait ?
    Appliqué sur trente ans, il ferait passer sa fortune de 97 milliards à 4 milliards de dollars – ce qui lui laisserait tout de même de quoi vivre.
    Il vous répondra qu’il veut bien donner sa fortune, mais à sa fondation, pas au gouvernement américain…
    La philanthropie pose plusieurs problèmes. D’abord, si vous additionnez les sommes que les milliardaires américains donnent aux œuvres de bienfaisance, vous constatez que, tous ensemble, ils ne se défont en réalité que de… 0,4 % de leur fortune chaque année. C’est beaucoup moins qu’un tout petit impôt sur la fortune. La philanthropie est aussi un déni de démocratie flagrant : Bill Gates ou Warren Buffett sont bien aimables, mais s’ils pensent qu’ils doivent décider seuls de la meilleure façon de lutter contre la pauvreté, autant revenir à l’Angleterre du xviiie siècle ! Dans une démocratie, c’est par la délibération collective, la levée d’impôts, les débats parlementaires et budgétaires, que ces questions sont tranchées. Le principe de base, c’est que la collectivité sait mieux qu’un petit groupe fortuné ce qui est bon pour l’ensemble du pays. Sinon, on vit dans une oligarchie.

    #Inégalités #Impôts #Gabriel_Zucman

  • Maîtresse en maternelle, sans moi le 11 mai ! (Fanny Le Nevez, Le Club de Mediapart)
    https://blogs.mediapart.fr/fanny-le-nevez/blog/280420/maitresse-en-maternelle-sans-moi-le-11-mai

    Un témoignage, parmi tant d’autres, pour dire l’inquiétude du monde enseignant face à la réouverture des écoles le 11 mai. Ceux qui espèrent gestes barrière et distanciation sociale ne savent rien de notre réalité. Ni héroïne, ni traîtresse, je connais mon métier et mes très jeunes élèves de 4 ans. Je voudrais qu’au milieu des enjeux sanitaires et économiques, on ne les oublie pas.

    #école #confinement #continuité_pédagogique #confinement #inégalités #tri_social

    Retour à l’école sur la base du volontariat : le risque d’instaurer un “tri social” (Télérama.fr)
    https://www.telerama.fr/enfants/retour-a-lecole-sur-la-base-du-volontariat-le-risque-dinstaurer-un-tri-soci

    Hier, mardi 28 avril, le Premier ministre présentait son plan de bataille pour la reprise de l’école. Rentrée progressive en fonction de l’âge, port de masques au collège, retour en classe “sur la base du volontariat”… Un projet qui a peu de chance de combler les enseignants.

  • IVG : en Pologne, la lutte d’Anja Rubik contre l’obscurantisme - Le monde bouge - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/monde/ivg-en-pologne,-la-lutte-danja-rubik-contre-lobscurantisme,n6611524.php

    MENACES SUR L’IVG EN EUROPE – En Pologne, le sida, la syphilis et les grossesses précoces explosent. En cause, les assauts des ultra-conservateurs au pouvoir pour limiter l’IVG et pénaliser l’éducation sexuelle. Mais des citoyens relèvent la tête, comme Anja Rubik et ses campagnes d’information devenues virales sur le Net.

    La vidéo affiche cinq cent cinquante-huit mille vues sur YouTube. On y voit la top-modèle polonaise Anja Rubik, 36 ans, faux airs de Debbie Harry et d’Uma Thurman, assise dans une chambre qui pourrait être celle d’une ado, murs recouverts de photos, guitare électrique dans un coin. « Quand je pense à mes propres expériences… J’ai commencé vers 7 ou 8 ans, raconte la jeune femme. Je jouais avec mon ours en peluche […]. Je ne me souviens pas vraiment de cette période, mis à part de cet ours. » De quoi parle Anja Rubik, aux côtés de l’éducatrice sexuelle Natalia Trybus et du youtubeur Maciej Dabrowski ? De masturbation. Pas de ricanements gênés ni de sous-entendus graveleux, le ton de la discussion est bienveillant et décontracté.

    À l’image de #sexedpl (Sex Education Poland), la vaste campagne que la jeune femme a organisée dans son pays natal. Son but : promouvoir l’éducation sexuelle, et même la rendre « cool », dans une Pologne gouvernée par les ultraconservateurs du parti Droit et Justice (PiS), et où la mainmise de l’Église sur la vie privée, et publique, est plus forte que jamais. Le pari, lancé en 2017, était osé. Moins de trois ans plus tard, #sexedpl est devenu un phénomène culturel aux multiples facettes : des campagnes sur Internet, des vidéos éducatives imaginées en association avec Netflix, de multiples interventions dans des festivals de musique et de cinéma, et un livre qui caracole en tête des ventes.

    #Education_sexuelle #Médias_sociaux #Pologne

  • #Portraits de #précaires#entretiens dessinés avec #Cyril_Pedrosa

    C’est une logique où on est en permanence en train d’écrire des projets, de faire des candidatures, de se vendre”, “on voit que c’est des sujets super sensibles quand on commence à libérer la parole là-dessus”, « on n’avait pas de #salaire mensuel, ça veut dire qu’on cotise pas pour le #chômage, qu’on cotise pas pour la #retraite ».

    A la fin du mois de février 2020, en plein cœur de la mobilisation des facs et labos, plusieurs jeunes chercheur·ses et enseignantes-chercheuses confronté·es à la précarité ont accepté de partager leurs expériences. Nous présentons ici des extraits de leurs récits, qu’iels ont choisis de partager. Les prénoms ont été modifiés.

    Cyril Pedrosa a réalisé les portraits qui accompagnent et incarnent leurs voix.

    https://universiteouverte.org/2020/04/24/portraits-de-precaires-entretiens-dessines-avec-cyril-pedrosa
    #témoignage #précarité #ESR #Enseignement_supérieur #université #France #facs #dessins #travail #résistance #audio

  • ENQUÊTE FRANCEINFO. Covid-19 : le lourd tribut payé par les élus lors du premier tour des municipales
    https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/video-covid-19-le-lourd-tribut-paye-par-les-elus-lors-du-premier-tour-d

    À cet instant, ce dernier [Macron] est ébranlé. Il n’exclut pas un report du vote. À 13 heures, les experts ne quittent pas le palais. On leur apporte des plateaux repas, après quoi ils se retrouvent à huit clos pour répondre à la question suivante : y a-t-il des arguments scientifiques plaidant en faveur de la suppression du premier tour des élections municipales ?

    Pendant qu’Emmanuel Macron consulte les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, ainsi que d’autres personnalités politiques qui plaident majoritairement pour un maintien du scrutin, les scientifiques débattent. La discussion est franche, « cash », nous a-t-on confié. Certains interviennent spontanément. D’autres réclament la parole. Le président Jean-François Delfraissy veille à ce que chacun puisse préciser sa pensée. Il recherche un consensus qui peu à peu va se dégager autour de deux arguments.

    D’un côté, les experts membres du corps médical considèrent qu’à partir du moment où l’on permet à la population de sortir en respectant des mesures barrières, il n’existe aucun argument scientifique permettant de considérer que le premier tour aggraverait la situation, à condition que soient imposées une distanciation sociale, l’absence de contact, une file dédiée aux personnes à risque, et la présence de gel hydroalcoolique.

    Le risque d’un séisme politique et médiatique

    Mais un autre argument, beaucoup moins #scientifique, va aussi être avancé. Il est essentiellement développé par les experts en sciences sociales du groupe (#anthropologues et #sociologues notamment). Ces derniers font valoir qu’une annulation du premier tour des élections, risquerait d’entraîner un séisme politique et médiatique qui détournerait l’attention des Français de la menace qui pèse sur eux. Si la presse titrait sur la confiscation du scrutin par le chef de l’État, la polémique enflerait, expliquent-ils, l’opposition s’en emparerait, et les messages de mobilisation de l’opinion sur autour du Covid-19 deviendraient inaudibles.

    #in_retrospect

    dans le conseil du 12 mars il n’y a qu’une anthropologue et un sociologue :
    – Laëtitia Atlani-Duault, Anthropologue
    – Daniel Benamouzig, Sociologue

    apparemment désigné·es pour « éclairer » le gouvernement (Télérama) et pourquoi pas porter le chapeau
    https://www.telerama.fr/monde/coronavirus-qui-sont-les-deux-chercheurs-en-sciences-sociales-qui-eclairent

    L’avis du 12 mars https://seenthis.net/messages/831541

    • Mais un autre argument, beaucoup moins #scientifique, va aussi être avancé. Il est essentiellement développé par les experts en sciences sociales du groupe (#anthropologues et #sociologues notamment). Ces derniers font valoir qu’une annulation du premier tour des élections, risquerait d’entraîner un séisme politique et médiatique qui détournerait l’attention des Français de la menace qui pèse sur eux. Si la presse titrait sur la confiscation du scrutin par le chef de l’État, la polémique enflerait, expliquent-ils, l’opposition s’en emparerait, et les messages de mobilisation de l’opinion sur autour du Covid-19 deviendraient inaudibles.

      Vu comment le maintien de l’élection a contribué à ne pas mobiliser les gens sur le confinement, franchement, je trouve l’argument oiseux. C’est pas comme si la France était le seul pays à bousculer son fonctionnement habituel ! Je note aussi le pluriel à anthropologue et sociologue alors qu’il y en a un·e seul·e et le fait que leurs apports sont « beaucoup moins scientifiques » parce que c’est des sciences sociales !

  • Contre les fake news, les enfants de Vaulx-en-Velin sont à bonne école - Autres - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/divers/contre-les-fake-news,-les-enfants-de-vaulx-en-velin-sont-a-bonne-ecole,n661

    Pendant trois mois, des écoliers et collégiens de Vaulx-en-Velin suivent les ateliers de deux journalistes. Au menu ? Une analyse des médias, la réalisation de petits films et l’écriture d’un livre... À l’occasion de la Semaine de la presse, du 23 au 28 mars, cette initiative, dans un territoire défavorisé de la banlieue lyonaise, permet de rappeler les bienfaits d’un décryptage de l’information, dès l’enfance.

    On écrit un livre sur le harcèlement et l’homophobie avec notre prof de français, Mme Martinez. Et on va en faire un film ! » Maïssa, Kenza, Manahel et Assia sont enthousiastes. En classe de troisième au collège Henri-Barbusse de Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise, les quatre adolescentes affichent une belle énergie. Avec leurs camarades, elles participent chaque semaine depuis début janvier à des ateliers d’éducation aux médias. L’idée du film est née ici : répartis en petits groupes, les élèves doivent raconter « leur » Vaulx-en-Velin dans une vidéo d’une minute trente maximum qu’ils tourneront avec un téléphone portable, en vue d’une diffusion sur un compte Instagram spécialement créé. D’autres veulent filmer des cross (rodéos) sauvages à moto dans le quartier, plancher sur le parler vaudais, retracer l’évolution architecturale de la ville façon avant-après ou narrer le quotidien du… commissariat du coin.

    #Education_médias_information #Journalisme

  • Post-scriptum sur le déconfinement : demain, tous auxiliaires de police ? - Médias / Net - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/medias/post-scriptum-sur-le-deconfinement-demain,-tous-auxiliaires-de-police,n6625

    Traçage des malades par une application StopCovid, industrie de la surveillance qui sort de l’ombre, omniprésence policière, climat de délation dans les médias et les réseaux sociaux… Si elle a mis un coup d’arrêt à l’activité économique, la pandémie de Covid-19 fait toujours plus les affaires d’une société de contrôle inquiétante. « Ce n’est pas la culture française, et je fais confiance aux Français pour que nous n’ayions pas besoin de mettre en place ces systèmes qui atteignent la liberté individuelle de (...)

    #Bouygues #Orange #Palantir #SNCF #SFR #Yandex #FluxVision #Bluetooth #capteur #SmartCity #smartphone #StopCovid #TraceTogether #GPS #géolocalisation #consentement #métadonnées #BigData #délation #santé #surveillance #ChaosComputerClub-CCC (...)

    ##santé ##police

  • Y a-t-il vraiment trop de films français ? - Cinéma - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/cinema/y-a-t-il-vraiment-trop-de-films-francais,n6584621.php

    Question : et si le modèle de la subvention cela marchait bien ? En finir avec les discours sur « l’argent gaspillé » alors que c’est la création qui va faire bouger le cinéma et permettre l’éclosion de bons films.

    A rapprocher de ces discours qui veulent supprimer toute activité subventionnée utile à la société pour faire le panégéryque des blockbusters et autre succès. Le care, la constitution d’une société résiliente, cela passe par de l’argent versé au travers de la redistribution sociale. C’est vrai pour l’hôpital et c’est vrai pour l’école, et c’est vrai pour la culture,et plein d’autres choses nécessaires à la société qui ne sont pour autant pas de purs marchés.

    En ces temps troublés par de récentes mutations industrielles (les plateformes de vidéo en ligne par abonnement ou SVOD type Netflix), qui modifient en profondeur notre relation aux films, le cinéma français résiste donc plutôt bien. Mais les Cassandre sont formelles : c’est la crise. D’Éric Neuhoff et son pamphlet naphtaliné (Très) Cher Cinéma français (Albin Michel) à la députée La République en marche Marie-Ange Magne, dont le rapport au vitriol attaquait les trop nombreux films subventionnés à la rentabilité indigne de la start-up nation, en passant par la reine Catherine Deneuve en personne (« Beaucoup des films qui sortent en salles n’y ont pas forcément leur place », assurait-elle au Monde en avril 2019), les griefs pleuvent.
    “Le cinéma français est le poumon du cinéma d’auteur international.” Le président de l’Association française des cinémas d’art et d’essai

    S

    erge Toubiana, qui a dirigé la Cinémathèque française pendant près de quinze ans et qui est désormais à la tête d’Unifrance, organisme chargé de la promotion et de l’exportation du cinéma français dans le monde, rappelle quelques faits historiques pour expliquer la vigueur de notre cinéma national, jalousée par nos voisins : « Il y a eu en France un gigantesque effort collectif, public et privé, pour encourager et faciliter l’accès des jeunes aux métiers du cinéma. Cela date des années Jack Lang, première moitié des années 1980, avec la création de la Fémis [cette école supérieure prenant la suite de l’ancienne Idhec, ndlr], l’aide accrue aux financements du cinéma, que ce soit via l’avance sur recettes, la participation active des Régions, le développement des Sofica [sociétés d’investissement privé dans le cinéma et l’audiovisuel, qui bénéficient d’avantages fiscaux], et bien sûr l’apport de Canal+ [créé en novembre 1984] et celui des chaînes publiques et privées. Ces nombreuses incitations ont contribué à renforcer la filière et permis de maintenir un niveau de production élevé et diversifié. J’ai toujours pensé qu’il fallait un grand nombre de films pour qu’éclosent les talents. Il faut des mauvais films pour qu’il y en ait de bons ou de très bons. »

    Statistiques et contresens économique

    Stéphane Auclaire et William Jehannin épinglent à leur tour la députée LREM : « Ce qui étonne Marie-Ange Magne, au fond, c’est qu’il y ait moins de monde dans une galerie d’art contemporain que dans un centre commercial, moins de public dans une salle de concert de musique nouvelle que dans un stade. Ridicule ! S’attaquer comme elle le fait aux films qui font dans l’absolu moins de 50 000 entrées (et pourquoi pas 10 000 ou 500 000, quelle définition pour ce curseur ?), c’est s’attaquer frontalement à la part la plus artistique, la part la plus neuve du cinéma, celle qui trace peut-être les pistes d’un avenir. C’est dangereux, et même un contresens sur le plan économique, si on considère que les films les plus rentables sont aussi souvent ceux qui coûtent le moins cher… Le rapport Magne traduit assez bien la tendance comptable et statistique dans laquelle certains voudraient inscrire le cinéma : il s’attaque à la différence. Les 15 000 curieux qui ont vu Ne croyez surtout pas que je hurle, de Frank Beauvais, un exploit compte tenu de l’exigence de ce film magnifique, ne compteraient donc pas ? Il faudrait les jeter avec le film qu’on prétend ne plus vouloir faire ? »

    Et François Aymé, de l’Afcae, de renchérir : « Si l’on appliquait à la lettre ce principe de rentabilité, il faudrait fermer les bibliothèques, les opéras, les centres culturels, les musées… La raison d’être de l’exception culturelle, c’est justement qu’une œuvre ne se réduit pas à sa dimension commerciale. » Les détracteurs du modèle français aiment diffuser l’idée (fausse) d’un cinéma sous perfusion. Encore un mensonge ! La part des aides publiques dans le financement des films français est, selon le CNC, de 20 %, contre 48 % en moyenne dans les autres pays européens. La part la plus importante vient du préachat des films par les chaînes de télévision.

    Partant du principe qu’un cinéphile responsable s’éduque dès ses premiers contacts avec le cinéma, François Aymé, de l’Afcae, propose de « remplacer le coûteux et inefficace Pass Culture [le dispositif du ministère octroie 500 euros à chaque jeune de 18 à 19 ans résidant en France pour les dépenser en propositions et biens culturels] par la mise en place d’un réseau national de médiateurs culturels pour les publics jeunes, afin de stimuler leur esprit critique. Sans public curieux, la diversité des films est condamnée à moyen terme ».

    #Subventions #Economie_culture #Cinéma

  • Il y a vraiment des points que je ne comprends pas dans les propositions/recommandations pour des outils de tracking respectueux des libertés individuelles type PEPP-PT (notamment, conçus pour ne pas pouvoir être détournés de l’usage de lutte contre l’épidémie), y compris les récentes positions CNIL/CCC.

    – Dans tous les schémas/explications que j’ai vus, j’ai vraiment l’impression que personne ne peut obtenir la liste des contacts de la personne qui vient de se signaler infectée. Pas même cette personne infectée elle-même. Il me semble comprendre que seules les personnes qui auraient été en contact sont informées anonymement, à charge pour elles de prendre la bonne décision (auto-quarantaine, se faire dépister…).

    Il faudrait que ce soit expliqué clairement, parce que c’est une énorme différence de fonctionnement (et d’intérêt perçu), il me semble, par rapport aux systèmes intrusifs. Si c’est le cas, est-ce que ce n’est pas une grosse difficulté ? Ça n’aiderait donc pas les professionnels de la santé à contacter d’elles·eux-mêmes les gens (et, à tout le moins, le contact humain me semble un élément important pour motiver les gens à accepter de se faire tester, à cesser de travailler, à s’enfermer dans leur logement, alors que tous les autres, eux, ont repris leurs activités normales…), sans évidemment considérer que ça ne permettrait pas d’avoir des actions ouvertement « volontaristes/autoritaires » de la part des autorités pour imposer ces mesures, etc.

    – La base du volontariat, pourquoi pas, mais avec explicitement la préconisation « pas de conséquences en cas de refus ». D’accord c’est très RGPD, mais ce qui signifie quoi, en pratique ? Si ça n’a aucune conséquence, quelle est la confiance que je peux avoir dans ce système et son efficacité ? Je veux dire, si on parle épidémie : pour le Sida, si tu ne te fais pas dépister et si tu ne mets pas de capote, actions qui sont certes sur la base du volontariat, il y a une conséquence (tu ne baises pas) ; pour les vaccins classiques, outre que c’est obligatoire, en gros tu ne peux pas mettre tes enfants dans la même école que les miens.

    – De ce que je comprends, il faudrait clarifier les termes du débat. Du peu que je comprends pour l’instant, il y a deux aspects totalement différents, mais qui du fait de l’identité apparente des outils, rend la réflexion confuse (en tout cas la mienne).

    Les outils respectueux, l’idée me semble celle d’une solidarité volontaire des individus, pour lutter collectivement contre l’épidémie. Ça permettrait dès à présent d’augmenter le niveau de protection collective, mais je vois mal comment ça pourrait consister un outil premier de lutte contre le virus.

    À l’inverse il me semble que ce qu’on évoque désormais de manière plus « institutionnelle », ce sont les outils de tracking comme un outil central de sortie du confinement. Et le modèle, si je comprends, c’est celui des pays asiatiques : on teste, on isole, éventuellement on soigne, et on teste très rapidement tous les contacts pour arrêter très vite la propagation. Et cela assez systématiquement sur un mode très « volontariste » (préventif, intrusif, autoritaire…), parce qu’il ne s’agit pas de laisser des gens qui ne se protègent pas et ne protègent pas les autres se promener et aller au boulot, parce qu’il se s’agit pas de compter sur des choix individuels en espérant que des gens qui n’ont pas encore de symptômes (et qui, statistiquement, n’en auront sans doute jamais) fassent spontanément le choix hyper-punitif de se confiner, d’arrêter de travail, d’arrêter de sortir, et pour tous les gens au statut précaires, d’arrêter d’avoir des revenus… Là il me semble qu’il s’agit d’un outil de première intervention, dans lequel on n’attend pas pour écarter illico les gens identifiés comme potentiellement porteur. De la même façon que le confinement est imposé de manière extrêmement autoritaire, pas en comptant sur le libre choix de chaque personne, la logique alors est de limiter le nombre d’individus touchés par ce confinement autoritaire grâce à ces outils de tracking (donc on reste dans une logique autoritaire).

    Donc je ne pige pas, pour l’instant, comment les outils de la première catégorie (privacy first) peuvent répondre aux préoccupations de la seconde catégorie (sécurité prioritaire).

    • https://www.pepp-pt.org/content

      If the user of phone A has been confirmed to be SARS-CoV-2 positive, the health authorities will contact user A and provide a TAN code to the user that ensures potential malware cannot inject incorrect infection information into the PEPP-PT system. The user uses this TAN code to voluntarily provide information to the national trust service that permits the notification of PEPP-PT apps recorded in the proximity history and hence potentially infected. Since this history contains anonymous identifiers, neither person can be aware of the other’s identity.

      traduction Fil : si tu es testé positif, on te donne un code qui te permet de demander à la plateforme de notifier les gens avec qui tu as été en contact bluetooth.

      Les personnes en question reçoivent donc une notification et des explications etc., sous une forme qui dépend de l’app installée sur leur téléphone. On peut imaginer l’appli no-bullshit “Call your doctor immediately for emergency”, l’appli gouvernementale “Stay at home lavez-vous les mains on sait jamais de toute façon on peut rien pour vous”, ou l’appli historico-gothique “Vous avez croisé 1543 personnes positives cette semaine, seriez-vous Tiphoid Mary ?”

      Le PEPP-PT ne s’occupe que de garantir l’anonymat de ces mises en relation (pour éviter que ton voisin vienne brûler ta maison parce que tu as infecté ses gosses, par exemple).

    • C’est bien ce que j’avais compris, du coup. L’efficacité repose donc largement sur le choix personnel des gens à prendre la « bonne décision » : aller se faire dépister, s’isoler, etc. Ce qui me semble une difficulté vraiment importante tant que le choix « se faire dépister et être positif » est si punitif (perte de revenu, perte d’intimité, éventuellement éloignement de ses proches…), et que le choix de ne pas se faire dépister est peu risqué (parce qu’au pire, quoi, il suffit d’attendre d’avoir réellement des symptômes pour consulter).

      Un aspect d’ailleurs pas du tout RGPD de ces solutions techniques « respectueuses » : elles ne seraient certes pas obligatoires, mais très facilement, de la même manière qu’on envisage des « certificats d’immunité », elles deviendront elles-mêmes des laisser-passer. Tu veux rentrer dans un centre commercial ? Hop tu dois monter ta app et l’écran vert qui te dit que tu n’as croisé aucun infecté. Tu veux accompagner tes enfants à l’école : montre l’écran de ton smartphone…

      Quand la CNIL et le CCC disent qu’il ne faut pas que les gens subissent de conséquences s’ils n’utilisent pas ces apps, ça me semble relever du vœu pieux. Parce que cet aspect ne pourra pas être garanti par l’aspect « privacy first » du mode de fonctionnement de la app.

    • Quand la CNIL et le CCC disent qu’il ne faut pas que les gens subissent de conséquences s’ils n’utilisent pas ces apps, ça me semble relever du vœu pieux. Parce que cet aspect ne pourra pas être garanti par l’aspect « privacy first » du mode de fonctionnement de la app.

      C’est exactement ce que je me suis dit en tout premier, moi qui n’aie aucun appareil mobile…

      La CCC ne parle que de technique, fort peu de politique, du contexte politique réel (pas des « si »)

      Phrase en gras dans le texte de la Quadra :

      Pourra-t-on aller travailler ou faire nos courses sans pouvoir attester de la bonne santé de nos fréquentations ?

    • Nicky Case a fait une bédé pour expliquer comment ça marcherait (valable pour #DP3T) :
      https://ncase.me/contact-tracing

      On peut rassurer le consommateur de la quadrature, même s’il installe cette app il pourra aller au boulot et faire son shopping sans attester de rien, et contaminer qui il veut quand il veut. C’est pas génial ça !?

      Après on pourrait lui suggérer de se poser une autre question : faut-il aller faire ses courses ou travailler si on a un risque de contaminer les caissièr·es ou les collègues ?

    • Oui, mais cette question de laisser la liberté du type de la quadrature d’aller contaminer tout son environnement, c’est ce que je souligne comme point problématique dans ces apps, et c’est d’ailleurs cet aspect qui est expédié en une case dans la BD :

      C’est bien mon souci :
      – la CNIL et le CCC avancent des solutions qui reposent totalement sur le fait que personne d’autre que toi-même ne sait que tu es potentiellement infecté, et sur le principe qu’on va faire confiance aux gens pour prendre la bonne décision ; et j’insiste : je ne parle pas de morale, je parle de choix objectif que tu peux faire alors que se faire détecter comme positif amène illico à des effets extrêmement punitifs ;
      – mais dans le même temps, on présente ces outils comme permettant d’assurer la sortie du confinement sans immédiatement relancer la diffusion du virus, alors même qu’on a mis en place un confinement extrêmement autoritaire de la population (à aucun moment « on » n’a compté sur l’idée que les gens seraient suffisamment responsables pour, d’eux-mêmes, respecter le confinement).

      Du coup je ne vois pas comment on peut proposer les solutions CNIL/CCC/privacy à des populations qui, elles, viennent de se cogner plusieurs semaines/mois d’enfermement sur un mode totalement autoritaire.

      Et du coup, pour l’instant, la seule chose que je vois, si on va vers ces solutions, c’est l’utilisation d’apps codées de façon privacy first type PEPP-PT, mais que dans le même temps elles servent de « certificat » à présenter dans les lieux protégés (tu sors ton outil pour démontrer que soit tu n’as pas été en contact, soit tu as pris la décision de te faire tester quand tu as été prévenu). Et ça, certes ces apps le permettraient, en évitant le fichage centralisé de la population, mais c’est contraire aux préconisations CNIL/CCC. Mais je vois mal convaincre les politiques et la population de faire le choix de ces apps PEPP-PT si, en plus, tu leur dis qu’il faut faire confiance aux gens pour que ça fonctionne.

      Parce que personne n’acceptera qu’on laisse les gens aller et venir dans un ehpad en espérant qu’elles ont pris la bonne décision avant d’y entrer (la « bonne » décision impliquant pour beaucoup de gens, j’insiste là-dessus pour que ce ne soit pas qu’un choix « moral » : privation de liberté, perte de revenu, éventuellement perte d’intimité si on stocke les gens en quarantaine dans des hôtels, tout ça en n’étant même pas certain de développer le moindre symptôme par la suite).

    • Oui c’est un paradoxe de ces préconisations privacy, et donc concrètement, dans le monde réel, ça signifierait que ce n’est pas vers ça que les politiques au pouvoir se dirigeraient. Et que donc c’est bien vers de la cybernétique autoritaire (pléonasme !) que l’on irait. Je continue de mettre du conditionnel encore, mais je me force.

      Est-ce la seule solution « logique », je ne sais pas, mais
      1) C’est l’un des (Le ?) scénarios le plus probable.
      2) Les gens font déjà pas la différence entre chrome et firefox (firequoi ?), l’immense majorité ne ferait aucune différence entre une app « un peu gentille » et une app qui flique plus, à moins d’une pédagogie massive officielle.
      2bis) Donc ce type de méthode, et donc de manière de vivre ensuite, serait acceptée par une large part de la population. Je ne sais pas encore si c’est la seule solution, mais de fait, tout cela conduit clairement à une #acceptabilité de ce mode de vie.
      3) Une fois engagé là dedans, il y aura fort peu de chance de retour en arrière, après la tempète.
      3bis) Oui les gens utilisent déjà plein d’app qui donnent plein de métadonnées de relations et de géoloc à des entitées privées, mais là ça serait donné en plus directement aux autorités régaliennes.

      Tant mieux si ce n’est pas vers cela qu’on va, je continue encore le conditionnel.

      Olivier Tesquet de Télérama a synthétisé ça aujourd’hui, avec moins de verve politique et de puérilité que la Quadra, plus factuel, mais cela décrit bien le même genre conséquence sur le même pas long terme.
      https://seenthis.net/messages/841030
      https://www.telerama.fr/medias/post-scriptum-sur-le-deconfinement-demain,-tous-auxiliaires-de-police,n6625

      Au niveau efficacité, apparemment il « suffirait » que 60% l’utilise pour que ça marche, donc pas besoin de l’imposer à tout le monde (comme moi qui n’ai même pas de mobile). À Singapour ça n’a pas marché (et donc confinement) car il n’y a eu que 16% d’utilisation.

      Au moins 60% de la population devrait télécharger StopCovid pour espérer faire baisser le taux de reproduction du virus.

      Mais ça suffit à l’acceptabilité. Qui perdurera.

      la véritable inquiétude se situe – pour l’heure – ailleurs : à la faveur de la crise sanitaire, l’écosystème clandestin de la surveillance routinière devient subitement visible et normalisé

      […]

      A cet égard, la crise accélère une dynamique techno-disciplinaire qui la précédait largement

      = il n’y a pas une apparition, tout ça existait déjà, mais tout se met en place pour de vrai plus vite, et pour durer

      Au passage le Comité national d’éthique lui-même souligne :

      Ce risque concerne également les personnes qui n’ont pas adhéré aux mesures de suivi.

      Et ce sont les plus pauvres et les moins diplomé⋅es et celleux qui ont le plus à perdre, qui accepte tout ça le plus :

      les populations les moins diplômées – qui sont bien souvent les plus exposées au virus car elles doivent continuer à travailler, et donc susceptibles d’être privées de leur liberté dans la « phase 2 » – sont également les plus enclines à accepter la surveillance. « Ce résultat suggère une plus forte prédisposition des personnes sans ressources éducatives pour des formes plus permissives de l’espace privé »

    • Bonjour,

      Les commentaires et le post sont longs et faire une citation de chaque passage méritant réaction serait assez long.

      A ma compréhension, vous arrivez souvent à la conclusion que :
      1/ une appli privacy-by-design est à critiquer car elle est à l’efficacité relative (puisque dépendant de la bonne volonté)
      2/ les bonnes décisions ne sont pas encouragées car punitives
      3/ il est ridicule d’avancer l’argument de peurs de mesures totalitaires puisque nous y sommes déjà

      Les éléments sont vrais, mais les conclusions auxquelles j’arrivent diffèrent. Dans le désordre :
      2/ les bonnes décisions -d’un point de vue santé personnelle et intérêt général, car oui le « bon » est toujours relatif de nos priorités- ne sont pas encouragées : je me tourne vers le contexte politico-économique qui ne laisse pas l’individu choisir en toute liberté. Et je place le problème dans la politique plutôt que dans les épaules du petit travailleur précaire.
      1/ cette appli n’a tout simplement pas à être l’alpha et l’oméga de la réponse sanitaire. Non seulement parce que c’est illusoire, mais surtout parce que ça laisse de côté tout un pan de la responsabilité publique. Des pays n’ont PAS eu à recourir au lockdown général, ET s’en sortent avec des pertes de vie humaines bien moindre. La politique de santé publique, le sérieux et l’écoute des alertes scientifques par les gouvernements ont eu un lieu décisifs dans les pays qui s’en sortent l mieux. Pêle-mêle (et chacun avec un « cocktail » de réponse et d’état du systeme de santé national distincts) : Rep Tcheque, Portugal, Japon, Macao, Singapour, Allemagne...
      3/ il faut justement critiquer LES DEUX, et non s’y vautrer par résignation bien sûr. Au risque d’être redondant, la France s’est mise dans un lockdown policier, avec attestation autosignée (sic) obligatoire, et absence de climat démocratique sain. Et bien sachez que ce n’est pas la panacée et que d’autres ont démontré la possibilité que le contraire existe (je ne vais pas me répéter)

      Pour donner mon avis sur le sujet, l’application du gouvernement, si elle est opensource et calquée sur la proposition de Ferreti, Wymant et al (comme dans la BD de Nicky) ou Caretti ( https://arxiv.org/abs/2003.13670 ) me parait acceptable.. dans la mesure où elle est vue comme un outil COMPLEMENTAIRE de toute une politique de santé du commun ambitieuse. Qu’elle soit volontaire est très bien et a le mérite, et j’allais l’oublier, de responsabiliser les citoyens, au lieu du paternalisme en vogue dans d’autres problématiques.

  • Chronique d’un confiné | Vincent Message : “Combattre de toutes nos forces pour que l’après ne soit pas l’avant”
    https://www.telerama.fr/livre/chronique-dun-confine,-par-vincent-message-combattre-de-toutes-nos-forces-p

    Dans ce journal à plusieurs mains, des écrivains nous offrent chaque jour la chronique de leur confinement… Aujourd’hui, Vincent Message, auteur du récent et entêtant “Cora dans la spirale” (Seuil, 2019), livre un puissant appel à l’écologie, au respect de l’animal et à la nécessité de changer. Enfin. Source : Télérama.fr

  • Christophe Barbier et Roselyne Bachelot, des lumières pour éclairer la crise sanitaire | Samuel Gontier
    https://www.telerama.fr/television/christophe-barbier-et-roselyne-bachelot,-des-lumieres-pour-eclairer-la-cris

    “Pour éclairer au mieux notre besoin d’information”, BFMTV promet de réunir “les meilleurs spécialistes”. Par exemple, Christophe Barbier, pour qui les défaillances de notre système ne pouvaient être anticipées. Et si Christophe Prudhomme, représentant un syndicat d’urgentistes, ose le contredire, une autre “spécialiste” venue de LCI, Roselyne Bachelot, s’emploie à disqualifier l’importun… avec l’aide de France 5. Source : Ma vie au poste