2013 | Passeur de sciences

/2013

  • Les résurrections de la peste, de l’Antiquité au Moyen-âge | Dans les pas des archéologues
    http://archeo.blog.lemonde.fr/2014/01/28/les-resurrections-de-la-peste-de-lantiquite-au-moyen-age

    La première grande épidémie de peste de l’histoire est celle apparue à l’été 541 apr. J.-C. en Égypte, pendant le règne de l’empereur Justinien. Frappant durement l’empire byzantin, elle s’est étendue à l’Europe, traversant les royaumes francs pour finir dans les îles britanniques. Or une étude publiée aujourd’hui indique qu’elle n’est pas l’ancêtre de la seconde épidémie de peste, celle du Moyen-âge. Elles sont causées par deux souches différentes de la même bactérie. La peste de Justinien n’a donc pas eu de descendance. C’est ce qu’indique la reconstitution pour la première fois de l’ensemble de son génome, prélevé dans les dents de deux squelettes. Ces derniers provenaient d’un cimetière du VIe siècle apr. J.-C. situé en Bavière.

    La découverte est d’importance. Car elle montre que la grande peste noire du Moyen-âge n’est pas due à la résurgence d’une souche ancienne de l’épidémie de Justinien, qui se serait faite oublier, quelque part dans une population de rats sans beaucoup de contact avec les hommes. Au contraire, elle montre la dangerosité de cette bactérie, capable renaître sous une autre forme et de déclencher à nouveau une épidémie de grande ampleur, six cents ans après la fin de la première peste.

  • Une prothèse dans le #cerveau pour doper la #mémoire | Passeur de sciences
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/12/15/une-prothese-dans-le-cerveau-pour-doper-la-memoire

    Avec l’expérience fascinante qu’ils ont menée sur des singes rhésus, ces chercheurs se sont engagés dans la voie de l’amélioration de la mémoire des primates (dont l’homme fait partie) par le biais d’une prothèse neuronale, un dispositif qu’on croyait jusque là réservé à la science-fiction. Quatre macaques rhésus ont, pendant deux ans, été entraînés à un exercice de mémorisation. Les animaux étaient assis devant un écran sur lequel apparaissait un objet pioché au hasard dans un catalogue. Puis l’image s’évanouissait et, au bout d’un certain délai allant entre une seconde et une minute et demie, la seconde partie de l’exercice commençait avec deux versions différentes : soit il fallait retrouver l’objet parmi d’autres, soit il fallait désigner l’endroit de l’écran où il était apparu. Lorsque les singes réussissaient l’exercice, ils recevaient du jus de fruits en récompense et ils n’avaient rien en cas d’échec. Plus il y avait de choix, plus l’exercice était considéré comme difficile. De même, le niveau de succès baissait quand l’attente s’allongeait entre la première et la seconde partie du jeu.

    Dans une seconde phase de l’expérience, le modèle a été programmé pour envoyer à l’hippocampe des pulsations électriques imitant le code « fort » lorsque les macaques étaient sur le point de se tromper. Pour le dire autrement, la machine tentait de pallier la défaillance de la mémoire. Les résultats de cette manipulation ne sont pas miraculeux, dans le sens où les singes ne sont pas subitement passés à zéro faute. Mais l’étude montre une amélioration nette et systématique de la performance, ce chez les quatre singes. Plus les chances de se tromper augmentaient en raison de la difficulté accrue de l’exercice (davantage de choix ou délai allongé), plus l’aide de ce qu’on peut appeler la neuroprothèse s’avérait utile.

    #cyborg #darpa

    • On peut, en quelque sorte, réintroduire de la « vérité » dans notre encéphale par le biais d’un système électronique et effacer le célèbre « errare humanum est ». C’est à se demander si le droit à l’erreur ne risque pas de devenir une des dernières libertés et caractéristiques du vivant. Il n’y a pas si loin entre doper la mémoire et la tromper. A la toute fin de l’étude, dans le paragraphe consacré aux remerciements, on s’aperçoit que ce travail a pour partie été financé par deux bourses de... la Darpa, l’agence de recherche de l’armée américaine.

  • Un scandaleux marché noir de la science en Chine
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/12/01/un-scandaleux-marche-noir-de-la-science-en-chine/#xtor=RSS-32280322

    Une fois n’est pas coutume. Si je m’intéresse aujourd’hui au dernier numéro de Science, daté du 29 novembre, ce n’est pas pour une étude relatant une découverte, mais pour une édifiante enquête journalistique que la revue publie, qui met au jour un incroyable marché noir de la science en Chine. Signée par Mara Hvistendahl (épaulée par Li Jiao et Ma Qionghui), cette enquête a duré cinq mois, cinq mois au cours desquels ces journalistes ont sorti de l’ombre un business florissant, celui où le produit vendu, acheté, négocié n’est rien d’autre que l’étude scientifique, ainsi devenue banal objet de commerce. Vous êtes scientifique mais vous n’avez pas le temps (ou le budget ou l’envie ou le talent...) de concevoir et mener une expérience, d’en analyser les résultats, de rédiger l’article et de le soumettre au (...)

  • Des toilettes publiques de… 235 millions d’années | Passeur de sciences
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/12/04/des-toilettes-publiques-de-235-millions-dannees
    #archéologie #toilettes #merde

    Il y a dans la paléontologie un peu de l’excitation des enfants le matin de Noël, qui se demandent quelles merveilles ils vont bien découvrir sous le sapin. On a les trouvailles attendues mais aussi des surprises. C’est ce qui est récemment arrivé à une équipe argentine fouillant, dans la province de La Rioja, le site de Los Chañares, recouvert d’une formation géologique très riche en fossiles animaux qui a déjà révélé des centaines de spécimens de tétrapodes. Mais, dans le cas présent, la surprise n’était pas la découverte d’un fabuleux squelette inédit. Ainsi qu’ils le relatent dans une étude publiée le 28 novembre par Scientific Reports, ces chercheurs sont tombés sur... des champs de coprolithes, c’est-à-dire des excréments fossilisés.


    Distantes les unes des autres d’environ 1,5 km, ces huit parcelles mesurent de 400 à 900 m2 et comptent parfois jusqu’à 94 coprolithes au mètre carré. L’article précise que l’endroit le plus fourni compte quelque 30 000 de ces cailloux un peu spéciaux. Il y en a de toutes les tailles – de 5 mm à 35 cm de diamètre –, de toutes les formes – des bien sphériques, des allongés comme des saucisses et des aplatis comme des bouses de vache – et aussi de toutes les couleurs – du gris clair au violacé... Il faut des conditions spécifiques pour que, une fois produits, les excréments ne soient pas rapidement « recyclés » par la nature et qu’ils se fossilisent. Ici, le processus a été favorisé par le dépôt de cendres volcaniques : Los Chañares est en quelque sorte la Pompéi du crottin !

  • Un scandaleux marché noir de la science en Chine | Passeur de sciences
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/12/01/un-scandaleux-marche-noir-de-la-science-en-chine

    Vous êtes scientifique mais vous n’avez pas le temps (ou le budget ou l’envie ou le talent...) de concevoir et mener une expérience, d’en analyser les résultats, de rédiger l’article et de le soumettre au processus d’évaluation par les pairs ? Vous voulez avoir l’assurance qu’il sera publié dans une revue appréciée ? Nous détenons la solution, certifient nombre d’agences chinoises spécialisées dans ces combines : nous avons un catalogue d’études en cours de relecture par des journaux scientifiques et il vous suffira de payer pour que votre nom soit ajouté à la liste des auteurs. Basée à Shanghai, Mara Hvistendahl a ainsi reçu une petite annonce au sujet d’une étude décrivant une stratégie pour réduire la résistance des cellules cancéreuses aux traitements : l’agence qui avait posté le message expliquait que l’on pouvait acheter la place de co-premier auteur contre 90 000 yuans (10 800 euros). Et quand l’étude en question est parue, dans le numéro de septembre de l’International Journal of Biochemistry & Cell Biology, propriété du grand groupe de publications scientifiques Elsevier, un nom est ainsi apparu, celui de Yu Wang, sans que l’autre premier auteur sache de qui il s’agissait…

    Autre type de service proposé : payer un « nègre », qu’il soit étudiant ou chercheur, pour composer l’article de votre choix à partir de données complètement inventées dans le pire des cas ou bien récupérées auprès d’autres scientifiques ou bien, troisième solution, commandées à des laboratoires prêts à mener les expériences à votre place contre espèces sonnantes et trébuchantes. Se faisant passer pour des chercheurs, Mara Hvistendahl et ses collègues ont contacté 27 de ces agences commercialisant des études scientifiques réelles ou bidonnées, afin de s’enquérir des tarifs auxquels les articles pouvaient être achetés ou commandés. Seules 5 agences sur 27 ont expliqué qu’elles ne se prêtaient pas à de tels agissements. Chez les autres, les prix s’échelonnaient entre 1 600 et 26 300 dollars, soit, dans ce dernier cas, plus que le salaire annuel de certains professeurs d’université chinois.
    (…)
    L’existence de ce marché noir de la science pose de très nombreuses questions, en commençant par l’évaluation de l’importance de cette fraude.

  • Botox et tétanos, un étonnant cocktail pour… soigner la douleur
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/11/11/botox-et-tetanos-un-etonnant-cocktail-pour-soigner-la-douleur/#xtor=RSS-32280322

    Voici deux bactéries auxquelles on n’a pas envie de se confronter. La première, Clostridium botulinum, est responsable du botulisme. La toxine botulique qu’elle produit est le plus puissant des poisons, qui bloque la communication entre les nerfs et les muscles, provoquant ainsi des paralysies puis le décès. Avec une formulation très diluée (dont la plus connue est le fameux Botox), cette toxine, injectée dans certains muscles du visage, atténue les rides. La seconde bactérie, Clostridium tetani, est, comme on l’a deviné, celle qui donne le tétanos. Contrairement à la précédente, la neurotoxine que le bacille sécrète est capable de remonter au cerveau et, prenant pour cibles les neurones, empêche la libération de certains neurotransmetteurs avec pour conséquences des spasmes musculaires violents pouvant (...)

  • Vers une révolution dans la #méthodologie_scientifique ? Valen Johnson remet en cause le seuil #statistique des 5 % en comparant l’analyse classique avec l’inférence bayésienne qui montrerait que près du quart des #études scientifiques basées sur la première seraient erronées !

    Valen Johnson invite donc le milieu scientifique à une petite révolution méthodologique, à un changement de stratégie, en passant d’un seuil de 5 % à un seuil de 0,5 % voire, pour plus de sécurité, à 0,1 % ! Cela aura évidemment un coût sur les recherches car, pour obtenir pareilles validations, il faudra augmenter sensiblement la collecte des résultats et la taille des échantillons. D’un autre côté, ces coûts pourraient être compensés par la diminution drastique du nombre d’expériences qu’on se casse la tête à reproduire. Enfin, il est un gain symbolique que cette réforme de la valeur p pourrait entraîner : le retour d’une certaine confiance du public dans les résultats de la recherche, ce qui n’a pas de prix.

    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/11/13/une-etude-ebranle-un-pan-de-la-methode-scientifique

  • Des chercheurs percent le secret de la météorite tombée en Russie en février | Passeur de sciences
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/11/06/des-chercheurs-percent-le-secret-de-la-meteorite-tomb

    Parution simultanée de 3 études sur la météorite de Tcheliabinsk (signalée ici, à l’époque http://seenthis.net/messages/114757 )

    Voici donc la reconstitution scientifique de ce qui s’est passé ce 15 février 2013. C’est l’aube sur l’Oural mais c’est un astre inattendu, brillant comme 30 soleils, qui illumine soudain le petit matin. L’astéroïde mesure entre un peu moins de 20 mètres de diamètre et pèse entre 12 000 et 13 000 tonnes, soit plus que la tour Eiffel. Il est repéré pour la première fois à 97 km d’altitude et fonce à près de 69 000 km/h. Son entrée dans les couches de plus en plus denses de l’atmosphère l’échauffe rapidement et le porte à des températures infernales qui, tout en le rendant très lumineux, vont avoir raison de lui.
    (…)
    De ce trio d’études on tire plusieurs enseignements. Tout d’abord que l’énergie véhiculée par la météorite, estimée à plus de 500 kilotonnes de TNT, soit environ 35 fois la bombe atomique d’Hiroshima, est plus élevée que ce qui avait été estimé au départ.
    (…)
    Autre enseignement : l’origine de la météorite. Au cours des six semaines précédant son arrivée sur Terre, elle se cachait dans la lumière du Soleil, si bien qu’elle était invisible pour les programmes chargés de détecter les astéroïdes susceptibles d’entrer en collision avec notre planète. Cela n’a pas empêché une des équipes de chercheurs de reconstituer son orbite. L’objet en question provient de la grande ceinture d’astéroïdes, située entre Mars et Jupiter. Surtout, sa trajectoire est presque calquée sur celle d’un corps nettement plus grand, l’astéroïde 86039, qui fait 2,2 km de diamètre. Pour les astronomes, c’est probablement plus qu’une coïncidence : il n’y a qu’une chance sur 10 000 pour que cela soit l’effet du seul hasard. Les chercheurs émettent donc l’hypothèse que l’astéroïde 86039 a été heurté par un de ses collègues et que, sous le choc, un gros rocher s’en est détaché, qui a fini sa course au-dessus de l’Oural.
    (…)
    Enfin, une des deux études publiées dans Nature revient sur les statistiques de ces vingt dernières années concernant l’entrée dans l’atmosphère d’astéroïdes semblables à celui de Tcheliabinsk, c’est-à-dire ceux dont le diamètre est compris entre 10 et 50 mètres. Même si l’analyse, restreinte à un échantillon assez faible, reste limitée, ses résultats sont surprenants puisqu’il en ressort que ce genre d’événement est dix fois plus fréquent que ce que l’on croyait jusqu’à présent ! Or, à la différence des astéroïdes très massifs (et donc très dangereux) qui sont bien suivis, les objets plus modestes sont nettement moins connus, alors qu’ils sont susceptibles de provoquer, localement, d’importants dégâts.

    Remarque, P. Barthélémy ne donne pas les références des 3 études. C’est probablement dû au fait que celles qui sont fournies dans les articles en anglais ne sont pas correctes… Aussi bien au Scientific American http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=chelyabinsk-meteor-eyewitness-trajectory , pourtant du même groupe que Nature , qu’au Guardian http://www.theguardian.com/science/2013/nov/06/chelyabinsk-meteor-russia .

    À tout zazar…
    http://dx.doi.org/10.1038/nature12741
    http://dx.doi.org/10.1038/nature12671
    http://dx.doi.org/10.1126/science.1242642

  • La peste, une maladie ré-émergente ?
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/11/03/la-peste-une-maladie-reemergente-medecine
    Sinon, la peste, comme toujours, aime bien les pays où ma misère fait des ravages...

    En France, le dernier cas de peste date de 1945 mais cela ne signifie pas forcément grand chose. L’Algérie avait été épargnée depuis 1946, ce qui n’a pas empêché une résurgence de la maladie en 2003. Même si l’Europe n’est actuellement pas touchée, une étude de 2008 a noté qu’au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, le nombre de pays où la peste sévissait n’avait cessé d’augmenter. Au point que l’on peut se demander si cette pathologie ne doit pas être considérée comme une maladie ré-émergente, ce d’autant que bien des conditions favorables au bacille pesteux et à sa diffusion sont réunies : l’augmentation des températures globales dont on sait qu’elle peut augmenter la prévalence de la bactérie chez les rongeurs, la mondialisation des échanges avec des moyens de transport toujours plus rapides et nombreux, l’apparition de résistances multiples aux antibiotiques chez Yersinia pestis, un vaccin plus guère utilisé qui n’a pas encore trouvé de successeur... Par ailleurs, plusieurs auteurs soulignent la grande plasticité du génome de la bactérie, ce qui lui donne la capacité de s’adapter aisément aux modifications de son écosystème, fréquentes sur notre planète désormais.

    #santé

  • Le brocoli, arme inattendue contre la radioactivité

    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/10/27/le-brocoli-arme-inattendue-contre-la-radioactivite

    Derrière le classique « Mange tes légumes ! », il y a désormais bien plus que l’injonction du parent ou du diététicien. Les chercheurs ont en effet, depuis plusieurs années, mis en évidence qu’un régime riche en légumes crucifères (chou, brocoli, chou de Bruxelles, etc.) était lié à un risque réduit de développer différentes sortes de cancers. La raison en incombe à un composant présent dans ces plantes, l’indol-3-carbinol (I3C). Une fois digéré, l’I3C se transforme en une autre molécule dont l’acronyme est DIM (pour l’imprononçable 3,3′-diindolylméthane). Grâce à un mécanisme qui reste à déterminer précisément, le DIM prévient la formation des vaisseaux sanguins irriguant les tumeurs, empêche la prolifération des cellules cancéreuses et conduit celles-ci à la mort.

    Cette action anti-cancérigène est déjà remarquable mais le DIM ajoute aujourd’hui une corde inattendue à son arc. Dans une étude publiée le 14 octobre dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), une équipe américano-chinoise vient de montrer que la molécule en question conférait aux rats et souris une protection conséquente contre les effets mortels d’une forte radioactivité. Pour le déterminer, les auteurs de cette recherche ont exposé ces rongeurs à une dose de 13 grays qui, en temps normal, aurait dû les tuer. On estime qu’un organisme humain ne résiste pas à une dose supérieure à 10 grays. D’ailleurs, dans le cadre de cette étude, tous les rats du groupe témoin, qui ont été irradiés mais n’ont pas reçu de DIM, sont morts dans les huit jours qui ont suivi.

    Cela n’a pas été le cas de tous ceux à qui l’on injectait la molécule. Dans la meilleure des configurations (dose élevée et première injection 10 minutes après l’irradiation), jusqu’à 60 % des rongeurs étaient toujours en vie un mois après l’irradiation, alors même qu’ils avaient reçu une dose considérée comme létale. Ce pourcentage de survie à 30 jours montait à 80 % pour une dose de 9 grays (qui tuait 80 % des animaux n’ayant pas reçu le traitement) et à 100 % pour une dose de 5 grays, laquelle venait à bout d’un quart des rats sans DIM. Les chercheurs ont constaté que des doses plus faibles étaient moins efficaces et que plus la première injection était proche de l’irradiation, plus les rats avaient de chances de s’en tirer.

  • Il y a 75 ans, le #Nobel de physique récompensait… une incroyable erreur | Passeur de sciences
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/10/06/nobel-physique-1938-fermi-erreur-fission-nucleaire

    En 1938, c’est l’immense chercheur italien Enrico Fermi qui reçoit la distinction suprême pour, je cite, "sa découverte de nouveaux éléments radioactifs, développés par l’irradiation des neutrons, et sa découverte à ce propos des réactions de noyaux, effectuées au moyen des neutrons lents". Le communiqué explicite cette découverte ainsi : “Fermi a en effet réussi à produire deux nouveaux éléments, dont les numéros d’ordre sont 93 et 94, éléments auxquels il a donné le nom d’ausénium et d’hespérium.” Seulement voilà, d’ausénium et d’hespérium il n’y avait en réalité point dans l’expérience du savant transalpin. Fermi s’était trompé dans son interprétation et il avait néanmoins eu le prix Nobel pour la découverte de deux éléments imaginaires...

  • Article très intéressant dans passeur de sciences sur le #volcan indonésien #Samalas qui est à l’origine de la plus importante #éruption volcanique du millénaire en 1258 et d’une importante famine consécutive au bouleversement du #climat.

    C’était un défi lancé aux volcanologues, le mystère de l’éruption manquante. Au cours des trois dernières décennies, les #carottages dans les calottes polaires du #Groenland ou de l’#Antarctique ont ouvert à ces chercheurs une fenêtre sur le volcanisme passé. Au fil des siècles et des millénaires, les régions polaires ont en effet patiemment tenu l’inventaire des aérosols projetés dans l’atmosphère par les volcans puis retombés sur les glaces qui les ont emprisonnés. Dans ce grand registre blanc, une datation revenait sans cesse, 1258-1259, accompagnée d’un dépôt de sulfates hors norme, signe qu’une colossale éruption avait eu lieu un ou deux ans auparavant. Les spécialistes estimaient qu’elle était respectivement huit et deux fois plus importante que les éruptions, déjà énormes, de deux volcans indonésiens, le #Krakatoa en 1883 et le #Tambora en 1815. Toute l’énigme résidait dans le fait que personne ne savait quel volcan avait bien pu produire pareil cataclysme. Aucun des candidats potentiels, El Chichón au Mexique, le Quilotoa en Equateur ou l’Okataina en Nouvelle-Zélande, ne correspondait à ses caractéristiques.

    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/10/01/le-mystere-de-la-plus-grande-eruption-volcanique-du-d

    • J’avais vu l’article à l’époque (il avait été pointé 3 fois). En tous cas, le sujet déchaîne les passions : presque 150 commentaires en un mois sur le blog. Il faut dire que le buzz est un peu aidé par un titre plutôt racoleur (ce n’est pas toujours dans ses habitudes) : Doutes sur la fiabilité des neurosciences alors que dans l’article il mentionne tout de même :

      De bonnes pratiques existent aussi puisque l’analyse montre que près de 15 % des études ont une excellente puissance statistique, supérieure à 90 %.

      et qu’il précise bien que les études dont la puissance statistique est faible (voir très faible…) ne sont pas une exclusivité des neurosciences.

      Pour un exposé des bonnes pratiques statistiques, je (re)recommande l’étude des New Statistical Guidelines for Journals of the Psychonomic Society http://www.springer.com/psychology?SGWID=0-10126-6-1390050-0

    • Et pour une méta-analyse des effets des jeux vidéo, un peu antérieure au billet de P. Barthélémy,
      Effects of video-game play on information processing : A meta-analytic investigation - Online First - Springer
      http://link.springer.com/article/10.3758%2Fs13423-013-0418-z

      Do video games enhance cognitive functioning? We conducted two meta-analyses based on different research designs to investigate how video games impact information-processing skills (auditory processing, executive functions, motor skills, spatial imagery, and visual processing). Quasi-experimental studies (72 studies, 318 comparisons) compare habitual gamers with controls; true experiments (46 studies, 251 comparisons) use commercial video games in training. Using random-effects models, video games led to improved information processing in both the quasi-experimental studies, d = 0.61, 95 % CI [0.50, 0.73], and the true experiments, d = 0.48, 95 % CI [0.35, 0.60]. Whereas the quasi-experimental studies yielded small to large effect sizes across domains, the true experiments yielded negligible effects for executive functions, which contrasted with the small to medium effect sizes in other domains. The quasi-experimental studies appeared more susceptible to bias than were the true experiments, with larger effects being reported in higher-tier than in lower-tier journals, and larger effects reported by the most active research groups in comparison with other labs. The results are further discussed with respect to other moderators and limitations in the extant literature.

      Ce qui précède est l’intégralité de l’ abstract , le reste est malheureusement derrière #paywall

  • Le sixième #sens est celui du nombre | Passeur de sciences
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/09/15/le-sixieme-sens-est-celui-du-nombre

    La #numérosité, c’est cela, cette capacité à évaluer précisément le nombre d’éléments présents dans un ensemble en sautant l’étape du comptage. Cette capacité est excellente pour les petits groupes et son efficacité décroît rapidement dès que le nombre d’items dépasse la demi-douzaine ou la dizaine. On la retrouve chez les très jeunes enfants, chez les membres de tribus n’ayant que peu de mots pour les nombres ainsi que chez des singes. D’où l’idée que la numérosité, à laquelle le chercheur français Stanislas Dehaene a consacré plusieurs de ses travaux, serait inscrite biologiquement en nous et constituerait un véritable sens du nombre.

    Peut-on néanmoins la mettre sur le même pied que les cinq sens classiques ?

    #cerveau

  • La stratégie diabolique des futures plantes OGM

    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/08/18/la-strategie-diabolique-des-futures-plantes-ogm

    L’idée des fabricants de semences OGM consiste à faire fabriquer à leurs plantes un micro-ARN interférent réduisant au silence une protéine-clé pour l’organisme des insectes ravageurs. Une fois que ces derniers auront croqué dans la plante et assimilé l’ARN interférent en question, celui-ci empêchera la production de la protéine vitale et l’animal mourra. On peut dans ce cas considérer que la plante a été transformée en poison pour ces insectes.

    Toute la question est désormais de savoir si ces OGM produisant des micro-ARN interférents seront sans risque pour les mammifères (hommes ou bétail) qui les consommeront. On a longtemps pensé (et certains le pensent toujours) que ces minuscules molécules étaient trop fragiles pour résister au processus de digestion. Mais une étude chinoise publiée en 2011 par la revue Cell Research est venue jeter le doute : ses auteurs affirmaient avoir retrouvé dans le sang d’humains des micro-ARN interférents provenant de plantes diverses et notamment du riz. Et un de ces ARN interférents était même capable de réguler l’élimination du cholestérol !

  • La stratégie diabolique des futures plantes OGM | Passeur de sciences
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/08/18/la-strategie-diabolique-des-futures-plantes-ogm
    Quand je lis ça, ça me troue le cul. C’est la recherche au service de l’agrobusiness, au détriment de l’agriculture familiale et l’alimentation pour tous.

    les arguments exploités par les uns et les autres étant plus d’ordre idéologique que biologique

    Et comme d’hab, on passe sur la question des brevets.

  • La physique amusante : l’informatique quantique joue avec les grains de lumière.

    Des physiciens stoppent la lumière pendant une minute | Passeur de sciences
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/07/31/des-physiciens-stoppent-la-lumiere-pendant-une-minute

    Dans le monde actuel de l’informatique classique, le bit est ou bien 0 ou bien 1, et rien d’autre. Un jour viendra pourtant où l’on s’affranchira de cette tyrannie du binaire, où tout est noir ou blanc, ouvert ou fermé, haut ou bas. Dans le monde futur, à peine ébauché, de l’informatique quantique, le bit pourra à la fois être 0 et 1. Comme le disent les physiciens, dans le monde quantique les particules peuvent avoir deux états superposés, être ici et là, comme ci et comme ça. Grâce à sa souple gestion des possibles, le bit quantique (aussi connu sous l’abominablement obscène abréviation de qubit) permettra des tâches impossibles au bit classique

    Dans le genre de paradoxe des états superposés permis par l’approche quantique des phénomènes physique vous avez aussi l’expérience fantasmée du chat de Schrödinger qui par un dispositif infernal pourrait aléatoirement déclencher sa propre mise à mort. Ce que j’ai compris c’est que le soit disant « état superposé » de la physique quantique existe tant que l’observateur n’intervient pas. Dès que l’observateur pointe le bout de son nez, le système quantique retombe à ses états décrits par la physique classique : soit vivant ou mort, haut ou bas, fort ou faible, un ou zéro. Rageant !...

  • Des physiciens stoppent la lumière pendant une minute- http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/07/31/des-physiciens-stoppent-la-lumiere-pendant-une-minute

    Dans une chambre noire, prenez une lampe torche et une boîte à chaussures. Soulevez le couvercle de la boîte, éclairez l’intérieur et éteignez dès que vous avez refermé le couvercle. Attendez une minute. Rouvrez la boîte. Que se passe-t-il ? Rien et c’est normal. Pourtant, des chercheurs allemands viennent de concevoir un système, une espèce de boîte dans laquelle la lumière est stoppée et réémise une minute plus tard, dès que la boîte s’ouvre ! Pour comprendre à la fois la physique et l’enjeu de cette expérience époustouflante, il faut faire un détour par le monde curieux de l’information quantique.

  • Scandale autour d’un médicament vedette contre l’hypertension
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/07/21/scandale-medicaments-hypertension-industrie-pharmaceu

    Ces conclusions sont accablantes, pas tant pour Hiroaki Matsubara, dont le degré de responsabilité n’est pas établi, que pour la recherche biomédicale tout court. C’est un cas d’école de la manière dont la science peut être manipulée sous l’influence d’un lobby industriel. L’enquête a en effet révélé que des données sur les participants avaient été falsifiées pour faire apparaître les fameux « bénéfices » concernant les angines de poitrine et les AVC. L’université a épluché les dossiers médicaux de 223 patients de l’étude de Kyoto et s’est aperçue que pour 34 d’entre eux, on avait pris en compte de fausses informations : pour les personnes du groupe recevant du valsartan, on avait minoré les problèmes cardiaques subséquents et, pour les patients du groupe témoin, on avait exagéré lesdits problèmes. C’est de cette manipulation que sont nés les fameux effets positifs de la molécule. La commission d’enquête a refait les calculs : si l’on ne tient pas compte de ces 34 dossiers, ces bénéfices disparaissent (ce qui ne remet en revanche absolument pas en cause l’efficacité du médicament comme antihypertenseur).

    L’affaire est déjà grave en elle-même mais il y a pire encore. Bien que les enquêteurs n’aient pas pu déterminer qui avait falsifié les données, ils ont découvert qu’une des personnes impliquées dans leur gestion était employée par... Novartis, ce qu’a reconnu la firme suisse dans un communiqué publié le lendemain de la conférence de presse. Ce conflit d’intérêt manifeste n’était évidemment pas signalé dans l’étude. De plus, selon l’agence de presse Kyodo News, l’employé de Novartis en question a participé à des essais sur le valsartan conduits par d’autres universités japonaises, lesquelles vont devoir en vérifier les résultats à la loupe. Dernière information et pas la moindre, dans l’article (payant) qu’elle vient de consacrer à ce scandale, la revue Science souligne que le laboratoire d’Hiroaki Matsubara a reçu, pour ses recherches, environ 1,4 million de dollars de la part de – devinez qui ? – Novartis, encore et toujours.

    #big_pharma

  • La tête d’un ver décapité repousse… avec sa mémoire | Passeur de sciences
    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/07/11/la-tete-ver-repousse-memoire-maladies-neurodegenerati

    Dans une étude publiée le 2 juillet par le Journal of Experimental Biology (JEB), une équipe de l’université Tufts (Massachusetts) a voulu tester de manière radicale la dynamique du souvenir : une fois que sa tête a repoussé, la planaire décapitée se rappelle-t-elle quelque chose de sa vie d’avant ? La question peut sembler insolite mais elle a déjà été posée il y a plus d’un demi-siècle, en 1959, par un chercheur nommé James McConnell, qui y avait répondu par l’affirmative.
    (…)Comment les souvenirs ont-ils pu être sauvegardés lors de la décapitation ? Ainsi que le résume Michael Levin, un des auteurs de cette étude, « nous n’avons pas la réponse à cette question. Ce dont nous apportons la preuve, c’est que, de manière remarquable, la mémoire semble être conservée en dehors du cerveau. »