• Les 400 culs - Le #porno #féministe n’existe pas - Libération.fr
    http://sexes.blogs.liberation.fr/2015/08/12/le-porno-feministe-nexiste-pas

    « Lorsque j’ai réalisé mes premiers films X, je pensais que les bases de l’égalité homme-femme étaient suffisamment consolidées pour que nous puissions faire avancer le combat sur ce territoire. Les luttes anti-porno des féministes conservatrices me paraissaient ringardes et dépassées : je n’avais pas conscience du travail qu’il restait à faire. La révolution sexuelle n’est vieille que de quarante ans. Quarante ans, c’est trop court pour déconstruire des siècles de domination masculine. » Pour Ovidie, la pornographie n’a rien permis de changer : « Ce n’est qu’une forme de #sexisme devenu sexy qui reproduit des schémas archaïques ». Elle garde cependant l’espoir que la pornographie « féministe » permette de faire évoluer les mentalités. Son activisme consiste à réaliser des films où femmes et hommes se désirent mutuellement, dans un contexte propice aux aux gestes tendres et au vrai partage. Tout comme la réalisatrice suédoise Erika Lust, qui milite pour un « meilleur » porno (c’est-à-dire féministe), elle pense qu’il faut produire du cinéma de sexe éthique, avec de vraies valeurs.

    • des films où femmes et hommes se désirent mutuellement

      dans la mesure où il s’agit de films et de comédiens qui suivent le scénario, il s’agirait plutôt qu’ils fassent semblant de se désirer non ? à moins qu’il s’agisse à la base de partenaires dans la vraie vie, qui pour l’occasion se font filmer.

    • Les spectateurs non seulement sont capables de faire la distinction entre fiction et réalité mais ils tirent leur plaisir du léger hiatus qui sépare le porno d’un documentaire. L’aspect « authentique » des relations sexuelles fournit matière à jouissance : tout en sachant qu’il s’agit d’acteurs, le spectateur aime s’imaginer qu’il regarde du « vrai » et que « pour de vrai » les femmes pourraient dans la vraie vie s’offrir à lui comme des chattes en rut… ainsi que font les pornstars à l’écran. Tout ça n’est qu’un jeu imaginaire bien sûr. Comme tous les jeux, qui consistent à brouiller les frontières trop nettes que nous posons entre les catégories (bien-mal, mâle-femelle), la simulation pornographique est un espace de liberté qui consiste pour le spectateur / la spectatrice à se projeter dans une scène excitante car interdite.

      Les 150000 agressions sexuelles par an en France témoignent du contraire. Ca m’étonnerait que le publique du porno soit au courant des déchirures anales et autres joyeuseté coupé au montage. en plus aujourd’hui les hommes croient que les femmes sont imberbes a cause de ces films de proxénètes. Quelle hypocrisie ce blog de 400cul a chaque fois ca me sidèré.

    • Le probleme ici c’est surtout qu’Ovidie n’arrive plus à gagner son beurre avec ses films et que le label « féministe » n’illusionne plus personne, elle y compris. C’est tout de même sympas de sa part de reconnaître qu’elle se trompe depuis 15ans.
      Il y aussi un truc qui me chiffonne c’est cette idee que le porno feministe est pour les femmes et que Ovidie s’indigne que les femmes fantasme sur la soumission. Marc Dorcel déclarait la même chose quant il a ouvert son site porno pour femmes. Il disait mettre du porno soft car les femmes sont plus douces .... Essentialime bonjour. Je croi qu’il a fait un bide.

      Il y a aussi les effets de la pornographie (prostitution filmé et non sexualité filmé) sur l’imaginaire sexuel des femmes elles memes (et le truc classique de retourner la violence contre soi qu’on apprend aux femmes) et le phénomène d’escalade de violence que provoque l’accoutumence a ces images. En fait la prostitution filmé (c’est à dire le film de pénétrations obtenues sous la contrainte de l’argent) ne peut pas être féministe.

      Et pour la traduction de Dworkin je suis bien d’accord avec toi @thomasbhernard

      Édit : quelques #statistiques sur le porno en France
      https://penseesdoutrepolitique.wordpress.com/2009/09/10/les-francais-accrocs-a-la-pornographie
      97% des hommes ont deja regarder un film porno. 79% des personnes qui regardent du porno le trouvent « malsain » mais l’article ose se réjouir de la forte consommation d’images jugé « malsaine » dans les couples

      36% ont fait l’amour devant un film X, et 44% jugent que ces spectacles ont un impact positif sur leur désir.

      completement paradoxales ces réponses.

    • @koldobika, reste que sur toutes les plateformes qui font « comme youtube mais en porno », il y a de plus en plus (photos ou vidéos) de trucs amateurs postés par les gens, et que la recherche de trucs amateurs est dans le top des recherches, notamment en France. Et il me semble avoir lu (c’était pour les EU) qu’un peu plus de la moitié des uploads (de trucs persos) étaient faits par des femmes.

      C’est à prendre en compte mais bien sûr en gardant à l’esprit que plein de trucs amateurs reprennent peu ou prou les mêmes codes au final. Au moins, mis à part certaines exceptions, on peut se dire qu’il s’agit là de gens qui ne sont pas acteurs et qui ont vraiment du désir l’un⋅e pour l’autre.

    • le porno amateur c’est la meme escroquerie que le porno feministe ou la prostitution consentie. une espece de label qui donne bonne conscience a des consommateurs bien trop concient de leur ignominie. On ne peu jamais savoir face à des images filmes de pornographie si on n’est pas face à un viol. Tout comme un prostitueur ne peu jamais savoir si il comment un viol. Prétendre le contraire est de l’hypocrisie. Il n’y a pas de porno safe a part celui qu’on a fait soi meme tout seul, avec soi tout seul et qu’on se regarde avec soi meme ou en compagnie de ses partenair.e.s consentants. Et quant à se filmer avec son ou sa partenaire vu le nombre de porn-revenge pratiqué par les ex-hommes je déconseille vigoureusement la pratique car le porno est aussi une arme sociale contre les femmes.

      @thomasbhernard on s’est croisés :) mais nous sommes bien d’accord.

    • Sans vouloir faire dans la provocation, il y a quelquechose qui me gêne dans l’équivalence entre viol et travailleuses du sexe (prostituée ou actrice porno). Bien que ces dernières soient fréquemment victimes de viol, il me semble que l’on ne peut pas confondre une relation sexuelle non consentie, généralement accompagnée de violences physique et psychologique, et une relation sexuelle rémunérée. Dans ce dernier cas, peut-on, et doit-on, différencier la nature de l’exploitation sexuelle de la nature de l’exploitation salariale ? Car il me semble que, dans les deux cas, nous avons à faire à l’exploitation du corps de l’autre, même si notre société distingue le sexe du reste du corps.
      Si ma réflexion vous choque, j’en suis désolé, et je vous prie de ne pas m’insulter mais plutôt de m’expliquer mon erreur d’analyse.
      Il ne faudrait pas non plus tomber dans un relativisme exacerbé en se servant de mes propos : la sacralisation du sexe, et notamment du sexe féminin est un fait, qu’on le condamne ou non, ce qui implique un degrès de souffrance qualitativement plus fort dans le cas de l’exploitation sexuelle par rapport à l’exploitation du travail en général.

      Merci de votre compréhension.

    • Si vous posez la question à Merteuil elle répondra différemment de moi.
      De mon point de vue, une relation sexuelle rémunéré est non consentie. Et une relation sexuelle non consentie est du viol. On consent à l’argent, pas au sexe. La pornographie est de la prostitution filmé. Et à mon avis la prostitution et le porno ce n’est pas du sexe mais de l’oppression qui utilise le sexe comme outil d’asservissement. C’est pour cela qu’un porno féministe est impossible tout comme un porno éthique et pareil pour la prostitution.

      Pour la sacralisation du sexe « notamment féminin » quant on parle de porno ca me fait tout drôle. Je vous rappel que selon l’OMS dans le monde une femme sur 5 a subit une agression sexuelle avant ses 15 ans, une femme sur trois au court de sa vie alors niveau sacralisation du sexe des femmes on fait mieux. 96% des agresseurs sont des hommes 94% des victimes des femmes. En France les statistiques sont les même que celles de l’OMS, on compte environ 150000 agressions sexuelles par an.
      Moi il me semble que c’est seulement l’anus des hommes cis-hétéros qui est sacralisé par notre culture, pas le sexe des femmes, mais si je dit cela je passe pour une mal-polie.

      Et pour la comparaison entre « travail de sexe » et « travail du non-sexe » c’est une des raisons pour laquelle je refuse d’utiliser l’expression « travail du sexe » car cette comparaison est absurde et permet justement l’invisibilisation du viol normalisé qu’est la prostitution. C’est bien d’ailleur pour cela que les asso type STRASS et les prostitueurs utilisent cette expression et pas les abolitionnistes.

      Le travail tel qu’il est aujourd’hui c’est deja pas acceptable si on est anti-capitaliste. La prostitution est une survivance de l’esclavage et du viol rémunéré (comme le mariage l’est aussi et en fait le complément)

    • Ben hé, ouais c’est vrai hein, quelle différence ? Mais qu’ils sont cons ces prolos à se casser le cul à l’usine pour un SMIC en 35h/semaines alors qu’ils pourraient se faire la même chose en quatre fois moins de temps si ils tapinaient !
      Grumpf.
      Alors la différence fondamentale en fait, c’est que la prostitution engage une particularité sexuelle. Et le sexe, c’est quelque chose de légèrement plus engageant* que, par exemple, une poignée de main, du moins en général. Il y a des gens, et donc des putes, pour lesquels c’est du même acabit. Dans ce cas là ça roule pour eux pour ce qui est de cette problématique, c’est cool. Mais il y a aussi des gens, beaucoup, et donc des putes, beaucoup, pour lesquels le sexe engage un peu plus que des tâches non sexuelles.
      Ce n’est pas une question de « jugement moral de l’activité sexuelle », c’est un fait. C’est d’ailleurs ce même fait qui conditionne la possibilité de déposer une plainte pour agression sexuelle si quelqu’un vous colle une main au cul sans consentement. (Chose qui n’est donc pas envisageable si on vous touche plutôt le bras) C’est ce même fait qui donne un caractère particulier à l’agression qu’est le viol, ce qui permet par exemple de reconnaître et de prévenir divers symptômes post traumatiques à celles et ceux qui en sont victimes.

      http://melange-instable.blogspot.fr/2013/12/prostitution-vous-netes-pas-mes-allies.html

    • Merci pour vos éclairages.

      Quelques précisions :

      Quand je parle de sacralisation, je ne dis pas que ce qui est sacré est respecté, au contraire, je crois plutôt que le sacré est une cible privilégiée pour la violence : il n’est pas rare qu’un groupe religieux s’en prenne à ce qu’il y a de plus sacré chez l’hérétique. Dans ce sens, le sexe féminin est sacralisée de nos jours comme l’était la totalité du corps féminin il y a encore peu de temps. D’ailleurs, si je ne m’abuse, la France est l’un des rares pays où le monokini sur la plage n’est pas illégal.
      Quand au fait de toucher le cul ou le bras (@koldobika ), j’ai été surpris au Maroc de voir que les hommes avait très souvent les bras couverts, cette partie du corps semblant alors devoir être tout aussi caché que leur sexe (je me rends bien compte de l’aspect anecdotique de cette remarque par rapport au sujet que nous traitons, mais elle illustre comment les membres peuvent ou non être montrés selon les cultures).
      Cela dit,@mad_meg, en suivant votre conception du sacré, comme ce qui est inviolable (pardon si je déforme vos propos ou si le terme est malvenu), je vous rejoins sur le fait que

      c’est seulement l’anus des hommes cis-hétéros qui est sacralisé par notre culture

      Quand je parle de travail, je pense plutôt à ceux qui meurent sur leur lieu de travail plutôt que ceux qui bossent aux 35 heures ou au CNRS.

      Je note, par ailleurs, que dans l’extrait proposé par @thomasbhernard la chercheuse nous dit :

      De même, la métaphore qui consiste à dire qu’on ne se prostitue pas plus en louant l’usage de son sexe que celui de ses mains, ses jambes ou son cerveau. Franchement, pour l’instant, je suis incapable de justifier théoriquement ma position. Je ne sais pas quelle est la différence, c’est vrai.

      Et puisqu’il s’agit « d’une manière affective » d’aborder le sujet, je me demande donc si la séparation entre violence physique et violence sexuelle ne risque pas d’ajouter au traumatisme de la victime de viol, dans le sens où s’ajoute à la violence physique, un sentiment de « souillure », rendant plus difficile encore le traitement psychologique.
      Ce n’est donc en aucun cas pour minimiser le crime que je pose la question, mais au contraire pour minimiser l’impact du crime sur l’affect de la victime.

      Mais peut-être que ma position de mâle blanc né dans une #culture_du_viol ne me permet pas d’appréhender correctement ce sujet. Je pris donc les victimes de me pardonner si mes propos sont douloureux, et je m’abstiendrais alors de les rendre publics.

    • @koldobika Je viens de lire l’article que vous me proposez, et qui est plus nuancé que le laisse à penser les quelques lignes que vous extrayez. L’auteure conclut par :

      Moi, travailleuse du sexe qui ne proclame ni honte, ni fierté, qui suis entrée en prostitution par stratégie de contournement du travail traditionnel et comme palliatif à la précarité , qui n’ai pas le privilège de pouvoir revendiquer un « libre choix » par « amour du sexe », qui supporte le stigma putophobe et les conséquences des lois répressives, qui n’ai pas cette disposition qui lui permet de supporter des rapports sexuels non désirés sans en être un minimum marquée et blessée, qui brûle donc de colère quand elle vous entend affirmer que c’est tout à fait comparable de passer des produits devant une caisse ou de se taper une queue , qui ne cracherais pas le moins du monde sur une aide adaptée (donc financière, oui, je lâche le fait) concrète, non intrusive et crédible, je vous le dis sans détour : Vous n’êtes pas mes allié(e)s.

      Les deux passages soulignés par moi montrent que l’on peut « faire le choix » de la prostitution pour ne pas participer au travail traditionnel, « choix » qui n’est pas envisageable pour toutes. Dois-je préciser que je n’ai jamais pensé que l’on devenait prostituée par plaisir ? Le second rejoint mon commentaire précédent sur la nature du travail dont je parlais : celui qui fouille les poubelles dans le but de trouver des matériaux à vendre ou qui nettoie les chiottes des propriétaires de yacht se sent lui aussi « un minimum marquée et blessée ». Voyez comme les exemples qui me viennent en tête ont à voir avec la saleté, je pourrais les effacer pour en trouver d’autres mais je pense qu’il est plus informatif de les garder en vue de leur interprétation.

      Merci de votre compréhension

      PS : Par ailleurs je souscris aux dires de l’auteure quand elle dit :

      Moi ce que je trouve super réac, c’est de glorifier le cul comme LE plaisir absolu, surtout quand je vois combien il est AUSSI synonyme de traumatismes et de souffrances chez les gens, les femmes plus particulièrement. Le plaisir et le cul, ça ne tombe pas forcément du ciel, pour beaucoup, c’est quelque chose qui s’apprend, qui s’apprivoise, qui se cherche. C’est loin d’être forcément super évident.

      PS2 : Ne pouvons-nous pas critiquer une pensée comme étant de l’ordre de la morale sans pour autant nier la réalité de ses effets, ni taxer de moralistes ceux qui la véhiculent ? Il s’agit, pour ma part, d’identifier l’une des composantes de la réalité sociale et psychologique, dans le but d’en comprendre les effets, voire de les corriger si besoin est.

  • Super article, long mais qui se lit d’un trait : 1 critique du courant abolitionniste (concernant la prostitution) par une des principales concernées puisque prostituée. Une intéressante remise en question des chiffres concernant la traite et les réseaux criminels.
    Mélange Instable : #Prostitution : Pourquoi et comment j’ai viré anti-abolitionnisme
    http://melange-instable.blogspot.fr/2013/11/prostitution-pourquoi-et-comment-jai.html

    #féminisme #femmes #abolitionnisme

    • un article coup de gueule sur le même sujet http://sujette-sensible.blogspot.com/2015/08/quand-les-poules-auront-des-dents-nous.html

      Le sexe censé être épanoui si ton partenaire n’est pas un salaud. C’est faux. Il faudrait être égales devant le désir : après huit heures passées à évider des poissons, on n’a pas envie comme après une journée de travail intellectuel. Après un rendez-vous avec un conseiller Pôle Emploi qui nous reproche le vide de notre vie passée à chercher sans trouver, même un emploi dégradé, on peine à désirer, encore faudrait-il pouvoir oublier le regard qui nous a dit « Indésirable ».

      Le sexe censé être épanoui s’il est enrichi. Lingerie jolie, jolie, dîner aux chandelles, ou renversement des rôles traditionnel, ah cet homme qui prépare d’exquis canapés, et des desserts suggestifs dans des verrines étincelantes. Féministes assumées qui CHOISISSENT de ne pas acheter de lingerie fine. Choisir de ne pas acheter de lingerie fine, accomplir cet exploit face à la société de consommation et apprendre à aimer son corps, comme elles disent. Mais si on ne peut pas choisir de ne pas acheter, que reste-t-il sinon de l’inachevé, toujours de l’inachevé et du contraint.

      Mais quel rapport avec le travail du sexe.

      Formulé autrement : « qu’est ce que tu la ramènes ? ». Corps précaire et pauvre exclu du débat féministe au nom du GRAVE à combattre. Est-ce qu’on a le droit de trouver ça graveleux ?

      CA. Ce colloque, femmes assises dans le public, conscientes d’être normales et sauvées, en face de la pécheresse aux stigmates. Cette ex-prostituée qu’une association « marraine » et « protège ». La féministe dit « les femmes », l’ex-prostituée est réduite à un « je ». Un « je » descriptif : l’ex-prostituée ne théorise pas, elle détaille à l’infini, en mode micro, l’économie de son corps ravagé. Ne nous épargnez rien, nous sommes là pour ça, ne vous épargnez rien, la rédemption passe forcément par cet étalage de la souffrance. Vous devez répéter encore et encore et encore « je suis détruite », pour espérer qu’on vous reconstruise.

      Derrière l’ex-prostituée, la femme associative. Celle qui guidé la femme jusqu’à la parole rédemptrice, l’a « sorti » de la rue , de l’enfer, a choisi pour elles le moment de cette parole. Car les colloques abolitionnnistes sont exclusivement ou presque le lieu du témoignage de l’EX-prostituée. Suspendue dans cette condition d’EX, la seule digne d’intérêt. Le témoignage reste toujours très vague sur le présent réel de la personne, elle se « réinsère lentement », dit-on. En clair, elle galère comme des millions de chômeuses et précaires. La victoire des abolitionnistes, la voilà, le purgatoire des mauvaises femmes, et le quotidien des bonnes femmes en général de toute façon. Qui ne compte plus pour ce féminisme là.

      Le grave ultime incarné par la prostitution est le paravent de l’insoutenable légèreté du féminisme dominant , auquel la femme précaire est contrainte de se soumettre en silence : campagne pour la disparition de « mademoiselle » dans les formulaires administratifs, on n’osera pas dire qu’on aurait mieux aimé campagne contre les contrôles de la CAF. Campagne contre la scandaleuse collection enfants de telle marque à 40 euros le petit chemisier rose. Nous c’est la Halle aux vêtements, le top de l’achat, la récup étant tout aussi fréquente, la collection 2002 de chez Tex, qui s’en préoccupe ? Happening en conseil d’administration, il n’y a que des hommes patrons....qui exploitent des femmes dans les étages inférieurs, plein de femmes, au delà de la parité, mais pas de happenings là bas, juste un communiqué annuel sur l’inégalité des salaires.

      Trois ans que la gauche est au pouvoir, et les femmes pauvres n’auront rien gagné. Pas étonnant, car personne ne parle d’argent, à part les travailleuses du sexe en lutte. Et ça, c’est bon.

      Retrouver du sens dans leurs mot. Le sens de nos vies abîmées. Elles, elles disent « tout a un prix ». Une banalité concrète. Elles font des syndicats, et elles veulent faire monter les enchères. Elles disent « personne ne m’aura pour RIEN ». Elles parlent retraites, salaires, allocations chômage , sécu.

      Elles bousculent les lois du marché médiatique. Elles sont précaires invitées aux débats, pas exemple de la misère dans le reportage sur lequel les spécialistEs de la classe moyenne supérieure sont ensuite invitées à s’exprimer.

      Ca fait chier les féministEs en place sur le plateau. Qui accusent : « vous n’êtes pas une vraie prostituée pauvre, Madame, vous parlez trop bien, vous avez fait des études, vous êtes syndiquée, vous êtes médiatisée ». Autrement dit « vous êtes comme moi, scandale ». En creux portrait de la femme précaire convenable, silencieuse sauf quand on lui dit de parler, ignorante, passive, invisibilisée.

      Abolitionnistes, mon cul. La pratique féministe dominante perpétue le triste présent, celui de nos vies qui ne valent rien, de nos corps de pauvres de toute façon traités comme des marchandises, des marchandises à la valeur sans cesse revue à la baisse. Le corps licencié qui vaudra moins d’indemnités aux prud’hommes, le corps travailleur du dimanche qui sera moins payé et plus contraint, le corps chômé toujours moins nourri, parce qu’ « assisté » à punir.

  • Mélange Instable : #Prostitution : Deux ans plus tard, Madmoizelle garde le silence, et donc persiste et signe
    http://melange-instable.blogspot.fr/2015/06/prostitution-deux-ans-plus-tard.html

    Des lectrices de Madmoizelle avaient signalé à la rédaction que cette campagne représentait un #danger direct pour les travailleu.r.ses du sexe, particulièrement après la sortie de mon article sur le sujet. (sans vouloir me lancer des fleurs. Le truc c’est que pour prendre conscience de la dangerosité de la chose, il faut évoluer dans le milieu, donc forcément il a bien fallu que l’alerte soit lancée par une personne concernée...) J’ai moi même prévenu la rédaction de Madmoizelle du danger de cette campagne, ainsi que les autres médias qui s’en sont fait le relais.
    Evidemment, les médias traditionnels n’ont rien répondu. Comme d’habitude. A vrai dire, je n’ attendais pas grand chose de leur part, c’est souvent qu’on les voit bouffer à tous les râteliers sur le sujet pross, (Un jour ils s’offusquent sur un Tumblr qui revendique le recensement des « paroles de clients », et le lendemain ils sortent un article sur les handicapé.e.s trop laid.e.s pour avoir des relations sexuelles qui devraient avoir le droit à à du sexe avec comme solution la prostitution...) et certains m’ont clairement fait savoir que la mise en danger des putes, ça leur passait un peu au dessus...

  • Féminisme et lutte contre la misère
    http://www.editionsquartmonde.org/rqm/document.php?id=5436

    J’ai toujours souhaité dialoguer avec d’autres sur le placement des enfants des milieux très pauvres pour des raisons sociales et économiques en France comme une question féministe. Mais je ne trouvais pas les outils dans les milieux féministes et à l’université pour pouvoir penser le placement involontaire pour raisons sociales et économiques des enfants des milieux très pauvres comme une violence imposée à des femmes. Il m’a donc fallu faire une pause dans mon féminisme essentiellement formé à partir des expériences des femmes blanches de la classe moyenne en France, et il m’a fallu faire une pause dans ma méthode de recherche en sociologie, essentiellement basée sur les savoirs actuellement autorisés en France, le point de vue des groupes privilégiés. Cette pause était nécessaire pour apprendre et réapprendre des femmes qui vivent cette forme de violence et de contrôle sur leur vie. J’ai donc avec beaucoup d’intérêt participé à la production d’une synthèse1 à partir de monographies, produites par le mouvement ATD Quart Monde, sur cette question : qu’est-ce que le point de vue des femmes qui luttent au quotidien contre les violences de la misère, m’apprend sur l’articulation entre les inégalités de genre et les violences de l’extrême pauvreté ?

    Il n’existe pas de groupe homogène de « femmes très pauvres ». Au contraire, la perspective d’ATD Quart Monde repose sur la conviction qu’il faut partir de la complexité et de la richesse de l’expérience personnelle qui constitue le quotidien des plus pauvres et la base d’une connaissance commune. Jusqu’à ce jour, les écrits du mouvement ATD Quart Monde développent des outils pour penser l’articulation entre le genre et l’extrême pauvreté, mais il faut constater que cette pensée n’influence pas les groupes féministes actuels, et il faut reconnaître que cette absence constitue une violence faite à la pensée des femmes des milieux les plus pauvres. Cette synthèse exprime ce que, en tant que féministe et universitaire, j’ai appris et compris de l’expérience et de la connaissance des femmes vivant l’extrême pauvreté.

    #femmes #femme #féminisme #pauvreté #violence

    • Pas encore lu, mais le « loin » me fait tiquer, partout est privilégié ce qui sépare dans la #concurrence et pas du tout ce qui peut se construire comme commun.
      Il y’a a eu des collectifs de plasticiens proches des coord d’intermittents et précaires (sur l’idée d’une garantie de revenu découplée de l’emploi). Comme la moitié des chômeurs, la moitié des intermittents ne sont pas indemnisés. Beaucoup jonglent eux aussi entre #RSA (qui marche pas si on a un conjoint office à 670 € de revenu, etc) entre « statut d’#auto-entrepreneur », #droits_d'auteurs, travail au black, aide familiale, amicale, débrouilles diverses. Et comme les plasticiens, eux aussi sont plus loin qu’hier de toute #revendication collective. Minés par la course au cachet, beaucoup n’ont pas connu la « date anniversaire » mais seulement les périodes glissantes d’ouverture de #droits, pas connu non plus la possibilité de faire valoir des heures employées hors spectacle pour ouvrir des droits. Il sont moins convaincus qu’en 2003, lorsque le contrat tacite avec l’unedic fut rompu par une contre réforme, que leur #revenu est un dû.

      #économie #politique_du_capital

    • « loin » car éloigné de la scène médiatique...
      Comparer pour opposer une précarité à une autre n’est pas le propos.
      Cet article s’attache à faire connaitre une situation largement méconnue, le grand public assimilant généralement toutes les professions artistiques sous l’étiquette « intermittents ».
      Savoir qu’un sculpteur qui travaille avec des machines dangereuses n’a même pas accès à la prise en charge de l’accident du travail par la Sécu, mérite d’être connu. Les artistes plasticiens sont sans doute les seuls affiliés à travailler « sans filet » . Pourquoi ?

    • Sauf à être grand chef des autres, qui est réputé « se réaliser subjectivement dans son travail » est matériellement en dette vis à vis d’une société qui n’offre pas ce type de rétribution morale.

      Sinon, bien d’accord avec toi. Et ça fonctionne par ailleurs aussi comme une mise à distance des injonctions à l’"insertion" (emploi), ainsi 20% des RSAstes parisiens se déclarent « artistes ».

  • Excellent article : Qu’est-ce que le STRASS ? | Ressources Prostitution
    http://ressourcesprostitution.wordpress.com/2014/08/12/quest-ce-que-le-strass

    Morgane Merteuil reprend à son compte cette analyse relativiste sur la servitude pour dettes, quand, en mai 2012, elle déclare sur le forum du Parti Pirate :
    Des personnes font appel à des réseaux de passeurs, envers qui elles contractent une dette ; arrivées en France, l’argent de leur passes sert notamment à rembourser cette dette et à envoyer du fric à leurs familles restées au pays. Je ne dis pas que c’est une situation "idéale", "enviable", mais cette personne n’est pas pour autant une victime de traite ou d’exploitation. En général, si tout se passe bien, une fois que la personne a remboursé sa dette, elle est "libre" (et si son "mac" refuse, elle devrait pouvoir porter plainte, sauf que, comme elle est venue illégalement en France, si elle va voir la police elle risque en réalité de se faire expulser).

    Dans son post, Morgane Merteuil ne nie pourtant pas que les prostituées étrangères sont souvent des esclaves, puisque sous contrôle d’un « mac » qui peut choisir de les « libérer ». En dépit de cela elle ne les considère ni trafiquées ni exploitées ! Pourquoi donc ?
    Selon le STRASS, le fait que certaines prostituées étrangères « consentiraient » à être trafiquées rendrait acceptable leur condition.

    Après la « traite consentie », les avantages du proxénétisme, selon un mode de raisonnement qui me semble très caractéristique et systématique au Strass :

    En décembre 2010, on pouvait lire sur le site du STRASS :
    Un proxénète, pour les autres travailleurs, s’appelle simplement un employeur. Et si l’on compare l’industrie du sexe avec d’autres secteurs économiques, la part de revenus confisquée par un employeur sur le fruit du travail est souvent bien plus grande. Pour 35 heures de travail par semaine, la part de revenus tirée du travail du sexe sera souvent relativement plus importante. Où est donc l’exploitation ? Nous croyons qu’elle est partout et qu’elle définit tout travail. Mais en focalisant uniquement sur le travail du sexe qui serait défini comme “exploitation sexuelle” a contrario de travail, on fait comme si le travail n’était pas non plus une forme d’exploitation.
    Le raisonnement semble assez paradoxal : l’exploitation existe de toute façon partout dans le monde du travail, et alors, il faudrait la relativiser dans le cas du « travail du sexe ». Pourquoi le STRASS ne se félicite pas au contraire du fait que l’exploitation soit dénoncée comme telle dans la prostitution, et ne propose pas d’appliquer ce raisonnement à l’ensemble du salariat ?

    J’avais raté l’épisode « Morgane Merteuil en Allemagne s’extasiant sur la déco des bordels » :

    Par ailleurs, Morgane Merteuil est allée en Allemagne en novembre 2012, et ses propos sur Twitter au sujet du modèle allemand ont été pour le moins surprenants pour quelqu’un affirmant défendre les droits des prostitué·e·s. Elle a déclaré que le modèle allemand était « moins pire » que ce qu’elle pensait, bien mieux que celui de la France, en tout cas. Quand quelqu’un lui demanda si elle ne considèrerait pas que c’était « l’enfer », étant donné la légalisation du proxénétisme, elle se contenta de répondre « pas plus que quand je me promène en France et que je vois des salariés partout ».

    Elle ira jusqu’à montrer une photo d’un bordel allemand, de façon plutôt enthousiaste, et en en commentant la décoration… Cela semble particulièrement cynique quand on sait qu’en Allemagne, la traite a explosé et que les conditions de « travail » sont particulièrement éprouvantes dans ces bordels.

    (via @monolecte)

    #prostitution

    • @mona : je savais que cette source te plairait !
      Après, il m’arrive de temps à autre de discuter avec Morgane Merteuil sur twitter. Je me souviens sans cesse qu’elle est de l’autre côté du miroir (ou de la vitrine, si l’on souhaite une métaphore plus pointue) et qu’elle y a forcément un point de vue imprenable sur la #prostitution.
      Mais je préfère Mélange instable, moins dans le dogme et plus dans le doute. J’ai toujours préféré les gens qui doutent ;-)
      http://melange-instable.blogspot.fr

    • Oui, je la lis aussi, mais plus depuis un moment effectivement...

      En revanche plus je lis Merteuil plus je suis atterrée. Et l’argument d’intimidation du « point de vue imprenable » me laisse franchement de marbre. Il y a aussi des prostituées qui tiennent un discours opposé au sien, et qui sont au moins aussi légitimes qu’elle pour parler (sans compter l’immense majorité qui n’a aucun moyen de donner son avis), mais le Strass fait tout pour les museler et les discréditer.

      L’article le dit bien :

      Mais ce que font certain·e·s abolitionnistes – à savoir remettre en question d’office le témoignage de certaines prostituées -, le STRASS le fait aussi… à l’égard des prostituées ou des ex-prostituées témoignant des violences inhérentes à la prostitution.

      (...)

      Quand le 21 avril 2013, sur Twitter, un utilisateur fait remarquer que le STRASS adopte exactement le comportement qu’il reproche aux abolitionnistes, à savoir ignorer la parole de certaines prostituées, Morgane Merteuil admet que oui, elle les juge, mais sans argumenter davantage car « elle n’a plus la patience ». Thierry Schaffauser répondra lui, que les « survivantes » reprennent « les discours putophobes ».

      (...)

      Enfin, Thierry Schaffauser et Morgane Merteuil sont aussi très adeptes du discours « Y’a qu’à » au sujet des prostituées abolitionnistes. Ainsi, toujours le soir du 21 avril 2013 sur Twitter, Morgane Merteuil dira que « les putes abos [n’]ont qu’à changer de métier au lieu de vouloir mettre les autres dans la merde ».

      (...)

      Thierry Schaffauser a quant à lui réagi, sous son pseudo habituel, zezetta, sur le forum de Doctissimo à la sortie en 2008 du livre Mes chères études dans laquelle une ex-prostituée « indépendante », Laura, témoigne de son parcours, A l’époque, le STRASS n’existait pas encore sous sa forme actuelle, mais son ancêtre, les Putes, avaient déjà été fondé par Maîtresse Nikita et Thierry Schaffauser. Les propos de ce dernier à propos de l’expérience de Laura, et notamment des viols qu’elle y a subis, sont glaçants :

      Je m’en fous de Laura D qu’elle aille bosser a McDo..16
      je n’ai rien contre elle en tant que telle. Si elle veut se vivre en victime tant mieux pour elle et je lui souhaite plein de gens pour la plaindre.
      Je veux bien etre d’accord avec toi sur le fait qu’elle soit une victime puisqu’elle se presente comme telle.
      Maintenant pour moi un viol ca veut dire un viol et pas un rapport sexuel qu’on recherche en pensant que c’est de l’argent facile et parce qu’on est dans une recherche christique d’auto-humiliation.
      Alors oui je suis dure parce que y a des personnes qui vivent de vrais viols et parce qu’elles sont putes ne peuvent pas enregistrer de plaintes, et a qui on va dire pour toi ce n’est rien puisque c ton boulot… un viol tarife comme tu dis…

      Alors que les représentants du STRASS admettent donc « s’en foutre » du sort ou de l’opinion de certaines prostitué·e·s, ils prétendent dans le même temps que leur organisation représente les prostitué·e·s dans leur ensemble. Sur leur site, on peut lire « Le STRASS représente touTEs les travailleurSEs du sexe ». Dans les communiqués du STRASS, on se rend également compte que l’expression « écouter les travailleur·se·s du sexe » est souvent utilisée à la place de « adhérer aux positions du STRASS ».

      Qui, exactement, « met les autres dans la merde » ?

    • Et l’argument d’intimidation du « point de vue imprenable » me laisse franchement de marbre.

      Je ne veux pas dire par là qu’elle a raison ou tord, mais qu’elle voit forcément les choses d’un angle qui ne m’est pas accessible directement par mon expérience sensible.
      Cela dit, je suis très opposée à ses argumentations.
      Je sais, ça a l’air paradoxal, mais c’est comme ça que je fonctionne. :-)

      Ça fait un mois que Mélange instable est en silence radio. Mais beaucoup de gens sont en silence radio, l’été.

      Sinon, le moins qu’on puisse dire, c’est que je n’ai pas de grandes affinités avec le STRASS. Pour moi, c’est un peu comme si on voulait réduire toute la pensée et la parole féministe à Élisabeth Badinter...

    • La prostitué féministe, c’est un peu comme le chômeur volontaire : des processus adaptatifs à des situations qui sont intrinsèquement contraintes et insupportables à penser en tant que telles. Personne ne peut résister très longtemps à l’idée de subir sa vie plutôt qu’en être l’acteur.
      Il convient alors de retourner la proposition de départ en revendiquant une situation qui s’est pourtant imposée à nous.

  • Mélange Instable : Féminismes et réponse à une question souvent posée : qui sont les « féministesTM »
    http://melange-instable.blogspot.fr/2014/04/source-ma-ete-fait-remarquer-la-tres.html

    Vous l’avez donc compris : « féministeTM » se réfère à "féminisme marque déposée". Il est celui dont on parle quand les médias ou les institution parlent de « féminisme » (les autres courants féministes auront le droit à des termes tels que « groupuscules », « nébuleuses », « branches isolées » etc.) Il est le féminisme dominant, d’un point de vue médiatico-instutitionnel et dans les universités.C’est un féminisme dans lequel il n’est pas rare de trouver et de voir un tas d’hommes occuper l’espace de parole, l’espace médiatique, ou politique. Des hommes qui d’ailleurs, n’hésiteront jamais à venir faire des leçons et venir expliquer aux dissident(e)s qui se réclament d’autres courants combien ils et elles sont dans le faux et combien leurs féminismes, c’est rien que du flan.

    #féminisme

  • #féminismes et réponse à une question souvent posée : qui sont les « féministesTM »
    http://melange-instable.blogspot.fr/2014/04/source-ma-ete-fait-remarquer-la-tres.html

    « Comme vous le savez sûrement (ou non d’ailleurs), il existe plusieurs courants de féminismes. (Un peu comme quand vous parlez de "la gauche" ou de "la droite" en fait.) Ce qui permet de ranger tous ces différents courants derrière le terme "féminisme", c’est l’intérêt commun qu’ils ont tous à vouloir lutter contre le patriarcat et la domination masculine. »(Permalink)

    #feminisme #t

  • Solange m’a parlé des bobos, et j’ai pas aimé du tout...
    http://melange-instable.blogspot.fr/2014/03/solange-ma-parlee-des-bobos-et-jai-pas.html

    Dans sa vidéo, Solange utilise un principe narratif revendicatif (une suite de phrase commençant par "oui je fais/pense/etc.) qu’elle entrecoupe parfois de petites phrases plus ou moins acerbes, de justifications et de divers commentaires. En résulte une certaine forme « d’humour » -enfin du moins, une recherche de procédé humouristique-, car ses revendications renvoient à la plupart des stéréotypes relatifs aux bobos, lesquels sont teintés d’une certaine péjoration. Solange fait donc le choix de prendre le contre pied en assumant sa boboterie, au moins dans la forme. Source : Mélange Instable

    • Affreusement vrai :

      « Oui j’ai eu la chance de choisir, parce que mes parents n’ont pas pu, et qu’ils ont tout misé sur mon éducation. »

      L’éducation, ha, le sacro saint qui garantit à tes enfants de pouvoir choisir !
      Si je reconnais le privilège que confère le fait d’être diplomée universitaire sur toutes sortes de points, je refuse aujourd’hui qu’on continue à balancer cette vieille doctrine de « travailles bien à l’école et tu feras ce que tu voudras. »
      Parce que déjà, d’emblée, cette doctrine balaye à elle seule toutes sortes de choses qu’on pourrait vouloir faire. Les parents et personnels éducatifs qui promettent ça devraient plutôt dire « travailles bien à l’école si tu veux pouvoir faire ce que tu veux dans un ensemble d’activités salariées qui ont été sélectionnées et validées comme productives et acceptables (et en vrai pour te dire, même comme ça c’est loin d’être gagné) ».
      Dans ma génération, je ne compte plus ceux et celles auxquel(le)s on a promis de pouvoir « faire ce qu’ils voudraient » qui n’ont cessé d’être contrarié(e)s au moindre projet car celui ci n’était pas assez sécurisant/crédible/trop saturé. (l’histoire de ma vie d’ailleurs)
      Mais surtout, je ne compte plus les diplomé(e)s qui sont abonné(e)s aux jobs précaires, au chômage, à la zone, et/ou à la prostitution.
      La chance de pouvoir choisir, c’est quelque chose de multifactoriel, qui dépend entres autres du milieu social, du quartier d’où l’on vient, mais aussi du genre, de la santé, du projet que l’on a, des facultés qu’on a pour le réaliser, des possibilités matérielles aussi bien sûr, et puis vraiment je crois, d’un vrai coup de chance qu’on aura ou non selon les situations.
      Et ce fameux coup de chance, il y en a beaucoup qui ne l’ont pas encore eu, et qui ne l’auront peut être jamais, et ce alors que leurs parents eux aussi ont tout misé sur leur éducation.
      Parce que la vérité, c’est qu’en nous disant « et tu feras ce que tu voudras », on nous ment, on nous vend un rêve qu’on sait d’avance pourri de l’intérieur. J’ai compris assez rapidement que dans un monde libéral, la « liberté d’avoir le choix et d’entreprendre » n’était qu’un mirage, et que pour un qui a effectivement la chance du choix et/ou de l’entreprise, ça en sont des centaines qui resteront sur le carreau à se taper les boulots merdiques et aliénants, ou pas de boulot du tout.
      Alors forcément, tout ce qui promeut ce vieux mensonge, ça a tendance à me faire grincer des dents.
      Je pense qu’un simple « oui, j’ai eu la chance de pouvoir choisir » sans justification serait beaucoup mieux passé pour moi. Oui, tu as eu la chance de choisir, t’assumes, personne te demande de t’en excuser ni de t’en justifier. Par contre merci de ne pas oublier que ça porte bien son nom, la chance, et que ça ne concerne pas tout le monde.

  • Grossophobie : Je suis une imbaisable, et je ne suis plus désolée - Mélange Instable
    http://melange-instable.blogspot.fr/2014/01/grossophobie-je-suis-une-imbaisable-et.html

    Je me souviens aussi d’un film, ou d’un téléfilm peut être, où l’on voyait un type se réveiller dans un lit qui n’était pas le sien de bon matin, seul, un bruit de douche qui coulait en fond. Avec sa grosse gueule de bois, il ne sait pas trop où il est, ni ce qu’il fait là. Il aperçoit alors une culotte en dentelle sur le sol, qu’il ramasse avec un sourire de conquérant lubrique, jusqu’au moment où son expression tourne à l’horreur et à la catastrophe : La culotte qu’il a ramassé est ENORME, le constat est sans appel, il s’est serré une grosse. Une seule solution s’offre à lui, récupérer toutes ses affaires aussi vite que possible et foutre le camp pendant que cette connasse de grosse dinde est encore sous la douche !

    #poids #sexisme

  • Mélange Instable : #Prostitution : Vous n’êtes pas mes alliés
    http://melange-instable.blogspot.fr/2013/12/prostitution-vous-netes-pas-mes-allies.html

    Ben hé, ouais c’est vrai hein, quelle différence ? Mais qu’ils sont cons ces prolos à se casser le cul à l’usine pour un SMIC en 35h/semaines alors qu’ils pourraient se faire la même chose en quatre fois moins de temps si ils tapinaient !
    Grumpf.
    Alors la différence fondamentale en fait, c’est que la prostitution engage une particularité sexuelle. Et le sexe, c’est quelque chose de légèrement plus engageant* que, par exemple, une poignée de main, du moins en général. Il y a des gens, et donc des putes, pour lesquels c’est du même acabit. Dans ce cas là ça roule pour eux pour ce qui est de cette problématique, c’est cool. Mais il y a aussi des gens, beaucoup, et donc des putes, beaucoup, pour lesquels le sexe engage un peu plus que des tâches non sexuelles.
    Ce n’est pas une question de « jugement moral de l’activité sexuelle », c’est un fait. C’est d’ailleurs ce même fait qui conditionne la possibilité de déposer une plainte pour agression sexuelle si quelqu’un vous colle une main au cul sans consentement. (Chose qui n’est donc pas envisageable si on vous touche plutôt le bras) C’est ce même fait qui donne un caractère particulier à l’agression qu’est le viol, ce qui permet par exemple de reconnaître et de prévenir divers symptômes post traumatiques à celles et ceux qui en sont victimes. (J’aurais bien dit un truc sur la loi et le fait que la particularité sexuelle de l’agression qu’est le viol permettait diverses choses concernant la prise en charge des victimes, mais bon, compte tenu des réalités des terrains, je vais m’abstenir hein...)
    Enfin j’aimerais ajouter une chose : ce n’est pas parce qu’ en théorie, vous estimez que vous pourriez vous prostituer les doigts dans le nez (car vous aimez le sexe et tout le tralala) que cela se révélera vrai en pratique. Beaucoup le revendiquent, très peu passent à l’acte. Pourquoi ? Parce qu’au dernier moment, ça fout la trouille, et qu’on le sent plus trop. Gardez à l’esprit que si vous pouvez renoncer à ce moment là, tout le monde n’a pas cette chance. Or, beaucoup des putes actives* ressentent l’angoisse aussi quand arrive le moment M. Nous n’avons pas un « truc » magique qui nous permet de foncer, confiantes*. On fait avec, aussi inconfortable cela puisse être, point barre.
    Tant que vous n’aurez pas eu à dealé avec ça, et tant que vous n’aurez pas eu à dealé avec la sensation, l’odeur, les gestes et les sécrétions d’un partenaire qui ne vous fait pas envie le moins du monde dans et sur vous, ne venez pas expliquer ce qui est vraiment problématique ou non au sein de la prostitution.

    • http://www.fondation-copernic.org/spip.php?article1025

      La violence de la prostitution ne peut être occultée par le fait qu’une minorité de personnes prostituées affirment leur « libre choix ». Même si ce choix existait, il n’effacerait pas le danger intrinsèque de la prostitution et ses ravages sur la santé. En matière de prostitution, comme antérieurement pour l’esclavage, le consentement n’est pas un critère pertinent pour juger de ce qui est acceptable. Une société de progrès se doit d’assurer avant tout le droit de la grande majorité à ne pas se prostituer. Elle doit aussi rendre effectif le droit à la protection sociale, non pas au titre d’une activité de prostitution, mais au nom de la reconnaissance de droits universels !

    • Quel que soit le sexe de la personne qui se prostitue, 99 % des clients sont des hommes. C’est ce qui dégageait des travaux d’une commission parlementaire en 2011 dont le but affiché était d’ « en finir avec le plus vieux métier du monde ». Aujourd’hui, peut-on lire dans la proposition des députés qui ont repris le flambeau, il s’agit de soustraire « la sexualité à la violence et à la domination masculine ». En fait, en épluchant ce texte, on a un peu l’impression que les propositions qui visent à aider les femmes à se sortir de la prostitution ne sont là que pour mieux enrober la volonté de punir le client.

      http://moreas.blog.lemonde.fr/2013/12/01/prostitution-le-corps-du-delit

    • La fondation copernic confond un tas d’affirmations plausibles au premier abord qui se révèlent infondées après un petit moment de réflexion avec des arguments logiques alors qu’il s’agit de questions de morale.

      En matière de prostitution, comme antérieurement pour l’esclavage, le consentement n’est pas un critère pertinent pour juger de ce qui est acceptable.

      Je ne comprends pas pourquoi cette analogie serait justifiée.

      Une société de progrès se doit d’assurer avant tout le droit de la grande majorité à ne pas se prostituer.

      C’est fait, non ? Pas besoin de changer des lois ou des habitudes, puisque la prostitution forcée est passible de peines pour ceux/celles qui l’imposent.

      etc.

      Par contre il serait urgent d’abolir les boulots qui donnent envie de se prostituer à la place ...

    • C’est un peu abusé d’enchaîner un texte pro-loi juste après celui de Salomée, avec l’impression que c’est cohérent, vu qu’elle est archi-contre…

    • La comparaison avec la « poignée de main » est plutôt maladroite, 35h au SMIC ça peut aussi être des conditions de travail horribles qui vous foutent en l’air votre corps. C’est pas un hasard si l’espérance de vie des ouvriers est bien plus faible que celle des cadres... Pour le reste je suis plutôt en accord avec Salomée. Sur la confusion esclavage et prostitution, on n’est pas sur le même débat, les abolitionnistes d’aujourd’hui ont vraiment du mal à faire la part des choses.

  • Prostitution : « L’Etat n’a pas à légiférer sur l’activité sexuelle des individus »
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/11/19/prostitution-l-etat-n-a-pas-a-legiferer-sur-l-activite-sexuelle-des-individu

    L’interview est en #pay_wall et c’est tant mieux car l’accroche choisie par #le_monde est vraiment ahurissante

    Pour la philosophe féministe Elisabeth Badinter, punir les clients serait « une déclaration de haine à la sexualité masculine ».

    #prostitution #misandrie #feminisme_liberal #essentialisme

    • Houla, punir l’achat de plaisir sexuel serait une manifestation de haine à l’égard de la sexualité masculine ? C’est plutôt un tel raccourci qui est insultant pour la sexualité masculine... :-)

      Et donc plus sérieusement, sans avoir lu le reste du sujet, il semble que Badinter accepte la manifestation de mépris à l’égard de la sexualité féminine (la prostitution) pour éviter une manifestation de haine contre la sexualité masculine.
      Chacun ses priorités en effet...

      Je reste sur la conclusion d’un billet de Charlie Hebdo, citant Françoise Héritier, qui résume finalement bien dans quel camp se situe la haine
      http://seenthis.net/messages/196695

      L’anthropologue Françoise Héritier a parfaitement résumé le problème : « Dire que les femmes ont le droit de se vendre, c’est cacher que les hommes ont le droit de les acheter. »

    • J’ai pas encore lu l’article de Politis à ce sujet, mais partout, on découvre des articles « pénaliser les clients, c’est contre-productif », et c’est aussi l’accroche de Politis... J’ai peur de ce que je vais lire... Pas que j’ai un avis clairement en faveur de la pénalisation... mais peur des justifications que je vais découvrir à ce sujet dans ce journal précis...

    • Il y a pour le juriste quelque chose d’étrange : si l’acte de vente est légal, on ne peut pas pénaliser l’acte d’achat. On ne peut donc pénaliser le client que si la vente elle-même est illégale, pénalisable. Sinon, suis d’accord avec les remarques très pertinentes de @petit_ecran_de_fumee
      On retrouve le même type de remarque que la mienne chez Elisabeth Badinter :

      Je n’arrive pas à trouver normal qu’on autorise les femmes à se prostituer, mais qu’on interdise aux hommes de faire appel à elles. Ce n’est pas cohérent et c’est injuste.

      C’est clair que ce n’est pas cohérent du tout, sur ce point, elle a raison

    • @sylvain :
      pourquoi « injuste » ?
      Incohérent je suis d’accord, ça touche un argument que j’utilisais il y a quelques années à peine, quand j’étais plutôt contre la pénalisation du client quand ça commençait à être évoqué. J’étais contre parce que ça me semblait un pis-aller contre-productif, du genre le truc mal ficelé qui permet aux « bourreaux » (les prostituteurs) de se poser en victimes.

      Aujourd’hui je navigue mais c’est vrai que cette idée de pénaliser le client ne m’enchante guère d’un point de vue intellectuel, mais dans la pratique vu la réalité de la consommation prostitutionnelle, je ne veux pas faire la fine bouche.

      Pour revenir à l’incohérence, l’argument fallacieux était pour moi, dans cette idée de pénaliser le client, que cela flattait un peu trop à mon goût l’utopie néolibérale, où le consommateur est responsable de tout et le marchand responsable de rien, ce qui revient à dire au marchand que tant que le client achète, le vendeur a droit de tout vendre. C’est ainsi qu’on bouffe des steacks de vache folle, des frites à l’huile de vidange, des lasagnes au cheval, et des prestations sexuelles dans la rue, « parce qu’on trouvera toujours des clients pour consommer ça ».
      Non, tout ne se vend pas. Un acte de vente est une transaction économique, qui utilise un outil social, la monnaie, bref c’est un acte social, qui ne relève pas de l’espace privé, mais de l’espace public, où on doit assumer ses actes vis à vis de l’ensemble de la collectivité, et en premier lieu vis à vis de soi même.
      Un professionnel a une responsabilité civile. Ce doit être réglementé, car même entre deux adultes consentants, ils doivent garantir que leur transaction ne nuit à personne.

      Je crois que la meilleure solution pour moi, intellectuellement parlant, ça reste l’Etat proxénète, qui recrute les volontaires sur dossier (attention un vrai recrutement : les candidats à la prostitution ne doivent pas être là par hasard, ni par contrainte), qui administre également la clientèle sur un fichier public (si on « consomme », on assume), et tous ceux qui veulent malgré tout faire ça sous le manteau tomberont sous le coup d’une accusation de proxénétisme ou de complicité de proxénétisme. Dans ce schéma là tout le monde assume ses responsabilités il me semble.

    • Oui @aude_v, c’est une drôle d’idée, une solution par défaut, conditionnée par le fait que je ne sais pas quelle autorité peut dire à un individu masculin ou féminin ce qu’il a le droit ou non de vendre à un autre individu sans nier son libre-arbitre, si par ailleurs on ne peut pas prouver que la transgression a un impact socialement parlant (autre que le préjudice moral, la violence symbolique). Pour résumer plus simplement, je me dis que si j’interdis à quelqu’un de se prostituer sous prétexte que la violence symbolique de cette action nuit aux autres femmes, j’ai peur que du coup d’autres personnes puissent interdire à des femmes d’avorter en prétextant que la violence de l’acte leur nuit, à eux, leurs curés, leur conscience ou je ne sais quoi.

      Pour le contrôle étatique, oui, là aussi, moindre mal. Mais n’est-ce pas le rôle de l’Etat d’intervenir justement là où l’auto-organisation n’est pas possible (trop de prédation inter-humaine).
      Je parle en gestionnaire sans doute finalement très libéral, l’activité doit engendrer une collecte de ressources pour permettre à l’Etat d’administrer cette activité sans faire supporter cette tâche à l’ensemble des contribuables, sauf à considérer qu’on est dans le service public, et là à part pour le registre médical (cf film the sessions), c’est niet pour moi...

    • Une idée que j’entends trop peu souvent formulée, et qui pourrait mettre d’accord les abolitionnistes (en leur évitant les rigidités croissantes ce certain.e.s d’entre elleux) et les légalistes, c’est la #dotation_inconditionnelle_d'autonomie (ou #revenu_de_base) comme solution d’urgence. Bien qu’imparfaite comme l’a par ailleurs détaillé @aude_v, cette dotation aurait quand-même le mérite de mettre à l’abri toutes celles qui n’ont actuellement d’autre option que de se prostituer pour bouffer et y laissent leur intégrité physique et psychologique.
      EDIT : suppression du terme « sex-positive » inadéquat

    • oui @koldobika j’y ai pensé aussi mais c’est pas proposé dans la loi en discussion actuellement. Les prostituées ont le droit au RSA (quant elles ont 25 ans) et je ne sais pas si un #revenu_de_base serait suffisant pour faire baisser la prostitution car les sommes en jeu dans la prostitution sont très importantes et produisent un rapport particulier à l’argent (grosses sommes au quotidien mais difficulté à épargné et planifier ses dépenses). Les prostituées étrangères ont souvent de lourdes dettes à remboursé à leur passeurs/proxénètes et une #dotation_inconditionnelle_d'autonomie ne suffirait pas pour elles. Les prostituées transexuelles femmes ont aussi souvent de grosses sommes à réunir pour payer leur transition et le revenu de base n’est pas adapté. Cette dotation ne permettra pas non plus aux prostituées toxicomanes à payer leur drogue...
      Je ne rejette pas l’idée de la #dotation_inconditionnelle_d'autonomie mais il me semble qu’elle ne suffirait pas à reglé le problème.

      @sylvain, c’est plutot l’achat de l’accès a des orifices corporels qu’un service à proprement dit. C’est comme si je payait un SDF pour l’achat du service de lui cassé la gueule. Ca serait injuste de traiter le SDF « volontaire vendeur de service » de la même manière que l’acheteur de ce « service ».

    • @mad_meg on me souffle dans l’oreillette qu’un revenu de base pourrait ouvrir un droit au crédit bancaire pour les sommes à rembourser dans le cas de trans/immigrées.
      Salomée sur son blog y voit aussi un certain potentiel http://melange-instable.blogspot.fr/2013/10/prostitution-ces-campagnes.html

      Aucun ne semble décidé à l’instauration d’une revenu universel, qui mettrait pourtant fin à des milliers de situations d’abandons, de prise à la gorge, de désespoir, de pauvreté, de précarité et de misère, et ainsi directement, mettrait fin à des milliers de recours à la prostitution.

  • Prostitution : ces campagnes abolitionnistes qui sont à coté de la plaque et n’ont rien à envier à la Manif Pour tous...
    http://melange-instable.blogspot.fr/2013/10/prostitution-ces-campagnes.html

    Commençons donc avec cette vidéo dont nous a gratifié le collectif « LesJeunesPourL’Abolition ». Le pitch est simple : on nous montre une jeune fille convoquée avec ses parents dans le bureau de sa proviseure. A la suite de son conseil de classe, la réorientation a été décidée, et on lui propose donc un « BEP service fellation ». Les parents sont enjoués, le père complaisant et lubrique, la proviseure raide comme un manche, et au milieu la gamine vénère secoue un blanco par nervosité. Blanco qui finira (...)

  • Imagine si ça passe...
    http://melange-instable.blogspot.fr/2013/10/imagine-si-ca-passe.html

    ’est ainsi qu’il semble apparaître de façon de plus en plus probable qu’en fait, seul le délit de racolage passif sera abrogé. Le racolage actif lui, demeurera. Quel beau projet porté fièrement par les fortes têtes abolitionnistes dites moi ! Et après, ça ose encore scander que ça veut agir dans l’intérêt des putes... #AuSecours J’aimerais sincèrement demander à ces grandes théoriciennes abolitionnistes comment elles imaginent clairement nos conditions de travail si on se retrouve dans une situation délit (...)

  • Prostitution : lettre ouverte à « homme cool » pour qui « ça peut même revenir moins cher au final » que de séduire une femme
    http://blog.francetvinfo.fr/ladies-and-gentlemen/2013/09/18/prostitution-lettre-ouverte-a-homme-cool-pour-qui-ca-peut-meme-rev

    Cher « Homme cool », Vous témoignez dans les colonnes du Monde daté d’hier sur votre expérience de client de prostituées. Dans une longue et prudente introduction, le journal précise que vous êtes loin d’être un paumé, que vous êtes plutôt quelqu’un de bien inséré et de possiblement privilégié (vous travailleriez « dans la finance, le marketing, l’informatique ou encore un service d’archives ») ; et le journal salue en filigrane le grand courage qu’il vous aura fallu pour vous exprimer (quoique de façon (...)

    • Elle a une sacrée patience Marie Donzel pour prendre le temps de répondre à ce blaireau pressé, radin, minable et lâche.
      La misère de cet inividu vis à vis de son « temps », contrastant avec l’exubérance de son argent, cela me fait penser à ça aussi... http://seenthis.net/messages/134303

      En tous cas elle n’a pas perdu son temps, je vais relayer à tous les parents que je connais, car si les mecs de ma génération sont encore trop pressés, j’espère que ce discours aidera les parents qui suffisamment éduquer leur gamin pour qu’il sache prendre le temps et le plaisir de séduire, au lieu de sombrer dans l’addiction au pognon et aux ersatz, en piétinant les filles...

    • Blam, en parlant de viandard, voilà ce matin que je tombe justement sur ce spam dans ma boite mail..

      Misère, suite...
      Personne n’a jamais mis au point un bazooka pour dégommer les cons sur le web ?

      Salut ,

      Un de tes amis m’a parlé de toi (guillaume),

      je souhaite t’envoyer gratuitement mes 7 secrets pour mettre une femme dans ton lit en moins de 5 minutes. Ça t’interresse ?

      Si oui, rendez-vous ici => Comment devenir un expert en séduction ? <=

      A tout de suite => Moi aussi je souhaite séduire à tous les coups
      Marc

      PS : si tu préfères rester tout seul toute ta vie, ne viens pas sur mon site.

      http://www.apprenti-seducteur.com

    • Je veux pas entrer dans le débat abolo/prosexe ici, mais dire que la parole des putes inonde les médias (même radicaux uniquement) me semble un peu exagéré.

      Quand à

      à faire de leur discours l’alpha et l’oméga de la pensée politique sur le sujet, c’est un peu comme si on demandait à l’Armée de décider de notre prochain engagement militaire, ou aux vendeurs/ses de pompes de choisir ce qu’on devrait se mettre aux pieds : laissez la parole aux spécialistes.

      Désolé mais non : l’armée ou les vendeuses de chaussures n’ont pas un discours politique situé sur leurs pratiques. C’est davantage comparable avec le fait d’écouter prioritairement les femmes sur la situation des femmes, ou les lgbt, racisés etc sur les leurs.

    • @baroug, pourtant je trouve le Strass très actif et très présent dans la press, en particulier Libé, le Nouvel Obs et Rue89, en somme dans la presse socialiste.

      Par exemple cette semaine dans Libé on avait droit à ca
      Le 15 septembre :

      http://next.liberation.fr/sexe/2013/09/15/marla-un-putain-de-bonheur_932085
      Marla, un putain de bonheur !

      Oubliant Sciences-Po, cette fan de sexe travaille comme escort, tourne des pornos et vit ce métier avec insouciance.

      Le 16 septembre :

      http://www.liberation.fr/societe/2013/09/16/prostitution-bientot-des-sanctions-a-la-pelle_932428
      Prostitution : bientôt, des sanctions à la pelle ?

      Le rapport parlementaire remis aujourd’hui devrait prôner la pénalisation des clients. Un point qui inquiète plusieurs associations.

      (les assos en questions sont surtout le #Strass)

      Le 17 septembre :
      http://www.liberation.fr/societe/2013/09/17/prostitution-si-on-penalise-le-client-on-ne-va-plus-pouvoir-travailler_93
      « Si on pénalise le client, on ne va plus pouvoir travailler »

      Des membres du Syndicat du travail sexuel manifestaient ce mardi contre la pénalisation éventuelle des clients proposée par un rapport d’information parlementaire.

      Je rappel au passage que le Strass est une asso et absolument pas un syndicat.

      C’est du #matraquage !!!

      edit : sur le strass je conseil ceci
      http://www.fondationscelles.org/index.php?option=com_content&view=article&id=35:la-pertinence-de-l
      La pertinence de la transparence

    • @aude_v D’accord pour prosexe, ce n’est pas un terme terrible mais c’était précisément pour situer le débat dans lequel je ne voulais pas m’engouffrer (raté).
      Sinon, quand je critiquais ta première comparaison en lui préférant la mienne, je n’opposais pas pour autant les prostituées et leur parole à celle des femmes non-prostituées mais au reste de la population (zero macho, par exemple, c’est pas des femmes). Même si effectivement, la comparaison n’est pas non plus très heureuse.
      @mad_meg C’est pas faux, mais pour les 3 articles de Libé, c’est essentiellement lié au fait que c’est cette semaine que la loi sur la pénalisation des clients est votée (avec grosse campagne, effectivement, du Strass et de ses alliés).

    • @baroug, c’est vrai que l’actualité accrue la visibilité du Strass en ce moment. Le strass est tout de même hyperactif et très largement financé de manière très opaque.
      Lire aussi ceci
      http://sousleparapluierouge.wordpress.com/2013/03/26/anatomie-dun-lobby-pro-prostitution-etude-de-cas-le-
      Anatomie d’un lobby pro-prostitution – Étude de cas : le STRASS, en France.

      Par exemple, on remarque une interaction nourrie de la porte-parole du STRASS avec (25) :

      . Camille_69 co-fondatrice de Rue 69, désormais à l’hebdomadaire l’Express : + de 11 000 abonné-e-s

      . La journaliste Diane Saint Réquier : plus de 9 980 abonné-e-s

      . Marie-Gaëlle Zimmerman, ex journaliste au Nouvel Observateur, qui anime désormais le site acontrario.net : plus de 8 377 abonné-e-s

      . « Crêpe Georgette Valérie CG » blog féministe très actif : + de 2 200 abonné-e-s

      . « Daria Marx » blogueuse influente (sur des questions de sexe, entre autres) : plus de 4 175 abonné-e-s, très populaire chez les « jeunes ». Elle identifie les « putes » à un groupe discriminé comme les obèses.

      . Sexactu Maïa Mazaurette pour GQ Magazine : plus de 9 316 abonné-e-s

      . Katsuni, actrice porno qui blogue sur le site des Zinrocks : plus de 82 800 abonné-e-s.

      Si l’on additionne le tout, le STRASS réussit donc à faire passer, promouvoir et défendre ses idées en inondant les utilisatrices et utilisateurs du réseau Twitter (sans prendre en compte les autres réseaux sociaux) à hauteur de plus de 100 000 personnes (sous réserve des éventuels doublons dans cette audience cumulée). Et il le fait par l’intermédiaire d’autres intervenants, des femmes, « journalistes sexe », ce qui est extrêmement astucieux… et une technique classique de lobbying.

      En face : aucun compte abolitionniste de ce type, juste une myriade de petits comptes de personnes ou associations, qui n’ont aucune stratégie commune ni cohérente…ou alors le compte twitter d’Abolition 2012 qui comptent…255 abonné-e-s (par charité on va intégrer leur page FB qui compte 500 « j’aime » en sachant que ce sont souvent les mêmes que sur twitter…) Et surtout jusqu’ici Abolition 2012 a été incapable de faire ce qu’a remarquablement mis en place le STRASS depuis un an : un système de relais efficace de personnalités influentes et bien ciblées.

      #lobby

    • Je connais Sous le parapluie rouge, et au delà de leur poursuite flippante de Morgane Merteuil, tous les soutiens qu’ils citent dans cet extrait, à l’exception, peut-être, de Maïa Mazaurette, sont des féministes de longue date dont je suis les textes avec intérêt et que par ailleurs on retrouve fréquemment mentionnés ici.
      Il est vrai qu’elles se revendiquent « proputes », mais ce n’est qu’une partie de leur engagement féministe, et leur copinage avec Merteuil sur Twitter ne ressemble pas vraiment au résultat d’une stratégie de la part de cette dernière. Ou alors c’est vraiment bien fait.
      Quand aux abolos ils ont notamment la terrifiante Lise Bouvet (https://twitter.com/LiseBouvet) qui compte tout de même 2300 abonnés et on pourrait citer les camarades @mona ou @monolecte
      Après, il est évident que le Strass et, donc, Merteuil, fait du lobbying — c’est la raison d’être du mouvement —, mais décrire le réseau de féministes proches de Merteuil sur twitter comme une agence de communication au service du Strass me parait caricatural.

      @aude_v soit. Sinon, pour casser cette binarité qui, me semble-t-il, n’est pas forcément toujours pertinente, j’aime beaucoup lire http://melange-instable.blogspot.fr, souvent citée ici, prostituée elle-même et qui revendique un positionnement tiers.

    • Je ne connait pas le parapluie rouge, c’est la première fois que je tombe dessus et je ne les ai lu que par rapport au sujet du Strass. Il me semble tout de même que dans cet article pas mal de choses intéressantes sont dites et dans celui que j’ai posté avant aussi. Faire une enquête sur une asso et sa porte-parole c’est pas à mon avis de la « poursuite flippante », ca s’appel de l’information. Qu’est ce qui te fait dire que « le parapluie rouge c’est pas bien » exactement ?

      De toute façon sur le Strass tout est opaque à part cette Merteuil qu’on voie partout comme si elle etait la seule et unique membre de sexe féminin de cette asso.

      Si j’étais proxénète je ferais de faramineuses donations au Strass et j’en aurais les moyens et ca serait un bon investissement. Si j’étais prostitueur je leur enverrais aussi des gros sous pour être certaine de pouvoir continuer à profiter de la misère des femmes pour mon petit plaisir de dominante. Et comme Merteuil milite aussi pour la GPA, si j’étais un riche gay ou une bourgeoise stérile qui veux s’acheter un enfant gesté par une autrui en difficulté économique, je lui ferais aussi de bons gros chèques. Ca fait beaucoup d’hommes (et quelques rares femmes) avec de gros revenus et de mauvaises intentions qui ont tout intérêt à financer cette asso et à mettre en avant cette femme.

      Perso je trouve le Strass hautement suspect, très hypocrite et en plus violent. Rien que par le fait de se déclaré « syndicat » alors qu’on est un lobby c’est fourbe. Ou d’accuser les abolitionnistes de vouloir la mort des prostituées, c’est inqualifiable. Prétendre aussi que les abolitionnistes sont pour la loi sarko sur le racolage passif c’est honteux car c’est faux. Je ne croi pas un mot qui émane de cet organe qui met des paillettes sur un des milieu les plus sordide qui soit pour les femmes. Comment les croire alors que des milliards d’euros et le maintiens des femmes et des enfantEs dans l’esclavage sont en jeu dans cette histoire ? Je rappel qu’en Allemagne, pays réglementariste, seul 4% des prostituées sont déclarées et le seul « bénéfice » qu’on eu les femmes prostituées c’est de baisser leurs tarifs ou pratiquer le forfait discount dans les bordels bas de gamme qui ne savent plus quoi faire d’ignoble tellement la concurrence est devenu féroce et la traite à explosé, industrialisant le viol à la chaine.

      Par contre le « syndicat des femmes gratuites » il milite gratos et il n’a pas la même audiance, même si ici sur #seenthis on a une impression différente car les féministEs abolitionnistEs semblent être bien représentéEs.

  • Mélange Instable : Impunité, laxisme, et autres délires sécuritaires : des discours et des actes qui ne tiennent pas debout et qu’il est urgent de changer
    http://melange-instable.blogspot.fr/2013/08/impunite-laxisme-et-autres-delires.html

    Très vite, la tablée s’est concentrée sur un passage bien précis du livre où il était question des difficultés d’étudier en « quartiers difficiles », et surtout des violences policières. On pouvait entre autre y lire l’habituelle référence à Victor Hugo ("Ouvrez une école, fermez une prison"), la dénonciation de la peur des flics même quand on a rien à se reprocher, et le pointage des harcèlements policiers sur certaines parties de la population. Un truc un peu bateau dans la forme, certes, car déjà récité (...)

  • La Première Nuit Dehors
    http://melange-instable.blogspot.fr/2013/03/la-premiere-nuit-dehors.html

    *Aujourd’hui, 1er Avril 2013, ce n’est pas uniquement le Lundi de Paques et le jour des calembours. C’est aussi et surtout le jour de la fin de la trève hivernale, qui sonne ainsi la reprise des expulsions. Etrange concept que d’estimer qu’il est des périodes plus propices que d’autres pour se retrouver à la rue. C’était la première nuit où vraiment, je ne savais pas ni quoi faire, ni où aller. Quand tu te retrouves à la rue, les premiers jours, tout le monde te tend la main. Une nuit par ci, une (...)

  • Le juste prix (Mélange Instable)
    http://melange-instable.blogspot.fr/2013/02/le-juste-prix.html

    en fait, tout habitant du Nord que tu es, tu n’es pas riche.
    Tu as certes de l’eau, des infrastructures publiques, des sanitaires, mais sans exploiter et essorer humains et environnement, tu ne pourrais plus y accéder : cela deviendrait beaucoup, beaucoup plus cher.
    On t’a fait croire, on t’a dit, ici c’est trop la richesse, tout le monde peut prétendre à sa télé, sa machine à laver, sa voiture... On t’a dit que tu vivais dans une société plus riche que celle de tes grands parents et arrières grands parents. Alors qu’en vérité... ce sont juste les prix qui ont baissé... Piège rhétorique, et retour au problème de base : sans exploiter des richesses, des humains et l’environnement, tu ne pourrais pas accéder à ce que tu as.

  • Drogues et toxicomanies : Et si le vrai nerf de la guerre était la toxicophobie ?
    http://melange-instable.blogspot.fr/2013/02/drogues-et-toxicomanies-et-si-le-vrai.html

    L’ ensemble de ces poncifs pourrait porter le nom de toxicophobie. (C’est en tout cas de plus en plus d’ usage, bien que ce terme désigne aussi la peur morbide des poisons)
    Ce qui en fait le nid ? Des approximations au sujet des drogues elles mêmes, des usagers et de leurs « motivations », et une inversion entre les causes et les effets des sujets analysés. Ajoutons à cela une pointe d’ intérêts politiques, et tous les ingrédients pour créer une parfaite minorité discriminée légitimement sont réunis.

    Plein de points intéressants soulevés, mais une petite tendance à nier la réelle souffrance des proches confrontés à la toxicomanie destructrice d’un être aimé.