• Bonjour,

    dans un CR d’une réunion du CNRS sur le [Maitron](https://maitron.fr) (le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier…) :

    > > > Depuis le début de la période où le site a été gelé, des modifications ont déjà eu lieu. Il y a eu mise en ligne de nouvelles biographies, des ajouts et des recherches de doublons. Pour cela il a fallu mettre à niveau la base existante de 225 000 notices. Mais ce travail doit entraîner des nouveautés avec des parties nouvelles et un nouveau fonctionnement. Le projet est décrit suivant la présentation plus détaillée faite à la réunion du 17 octobre (renvoi au CR qui vous a été transmis). Listing des « biographiables » par les corpus ou groupes de travail La chaîne éditoriale : répartition des bios, rédaction (auteurs et corpus), correction, validation et publication. Grande autonomie des corpus ou groupes de travail Rétroplanning éditorial nécessaire pour le suivi, le travail et la publication. Un nouveau site Pour un fonctionnement optimal, il faut impérativement un nouveau site avec hébergeur et développeur. SPIP est en effet dépassé. Mais l’apparence restera la même. Le nouveau site comportera un moteur de recherche à facettes (avec des filtres), avec l’installation de plugins et possibilité de mises à jour cartographiques, infographie, pour l’ensemble de la valorisation du contenu. Chaque étape du basculement des notices et de la mise en route les différentes fonctions du site, aura besoin d’un contrôle qualité. 4 mois minimum seront nécessaires entre acceptation du devis reçu récemment et mise en fonction du nouveau site.

    Ainsi l’un des gros sites Spip va disparaitre suite à des conflits de pouvoir. Ceux et celles qui ont suivi depuis 18 mois les mésaventures du Maitron, comprennent qu’il ne s’agit pas d’un problème technique mais bien de la volonté politique de tourner symboliquement une page et de mieux contrôler un outil (le Maitron, pas Spip) jusqu’alors collectif et collaboratif.

    Claude

    • Comme je le disais sur le forum :

      C’est clairement la personne qui maintient le site qui est dépassé, et non pas SPIP. Avec lequel il est parfaitement possible de faire un moteur de recherche à facettes super puissant et rapide (avec Manticore + le plugin Indexer par exemple), ainsi que de la cartographie, des infographies générées auto, etc.

      Malheureusement, c’est avant, en amont de cette décision qu’il aurait fallu avoir connaissance de ces débats ET intervenir pour donner des billes, des arguments, des choses factuelles permettant d’affirmer que SPIP peut tout à fait être mis à jour et avoir mille plugins pour faire tout ce qu’ils décrivent. Et que ce qui compte c’est avant tout les personnes qui s’en occupent, qui maitrisent le logiciel, et non pas un manque du logiciel lui-même.

      Maintenant ils ont déjà le devis de la refonte, disent-ils…

      Tu penses qu’il y a encore moyen d’influer sur l’acceptation ou pas du devis de refonte ? (peu probable mais bon…)

    • Il y a bien 3 ans je leur ai proposé de l’aide (le site n’avait par exemple pas les URLS configurées correctement) J’ai été envoyé boulé gentiment et jamais recontacté.

      Dans tous les cas, je me heurte souvent au même scénario
      1- Il y a une sorte de complexe des personnes qui n’y connaissent rien à se faire aider.
      2- Souvent une personne ultra investi ne veut pas lacher le site pour des raisons d’égo. (L’informatique 24/24 créé des égos et des cerveaux curieux)
      3- Quand les vrais décideurs (qui n’y connaissent rien non plus en général) mais qui ont les finances un jour, mettent le grappin dessus et il leur faut pour justifier leur existence réinventer la roue et le bébé et l’eau du bain. Ils me font penser à des promoteurs immobiliers qui rasent le quartier qu’ils ont laissé pourrir.

      Le dernier point et pas des moindres est bien entendu le grappin politique avec le BTPWEB derrière … Voir juste la destruction du travail effectué. Vu également régulièrement.

    • Je les avais contactés il y a qq mois pour leur proposer une refonte (en mode « bouteille à la mer »). J’avais plutôt accès mon argumentaire sur une refonte ergonomique (point sur lequel, je pense, il y a bien à faire).

      Pas de réponse, en effet.

      Il y a peut-être moyen de rattraper le coup ? (si 3 ou 4 réponses à un projet de refonte insistent sur Spip, ils seront bien obligés d’entendre un argumentaire).

    • @colporteur j’aime pas ton tag branding, tu dois pas bien comprendre ce que signifie comme désillusion de contribuer à un logiciel libre, de tout le chemin à concevoir, coder et à faire la doc et faire en sorte que ça serve et que ce soit libre et open source, pour te rendre compte que la différence entre du business code americain financé en amont n’a rien à voir avec l’éthique à laquelle on se tient vu que tout le monde s’en torche et préfère utiliser FB ou WIix. Je dis pas ça pour ma pomme, mais c’est facile d’asséner un tag discrétos, ta réaction est la preuve même que tu mets sur le même plan logiciel libre et salariat pour une grosse boite.

    • @touti, c’est un malentendu, ce « branding » visait le Maitron et leur choix d’une logique propriétaire, je supprime puisque ça semble ambigu (ça pouvait se lire « # Maitron passe d’un # site collaboratif au # branding et abandonne # spip »).
      j’ai été utilisateur de bas niveau (publication et actualisation de pages) de spip. j’ai tenté de le faire adopter en lieu et place de wordpress lors de la création de sites, pour des raisons ergonomiques et politiques (oui, du libre et collaboratif c’est mieux avais-je avancé), malheureusement sans succès. le choix d’un logiciel de marque/propriétaire a été fait sous le fallacieux prétexte de la simplicité et de la fiabilité. un manque d’exigence et un conformismes dommageables.
      il me parait important qu’y compris des sites très fréquentés et réputés utilisent spip qui passe aux yeux de certains pour vieillot, inadapté, laid (j’ai parfois envoyé aux coupables des seen d’arno sur des sites réalisé sous spip). c’est aussi, mais cette fois positivement, une question d"image de marque" d’une marque qui... n’en est pas une ! donc la sortie du Maitron, si elle se confirme, est une mauvaise nouvelle. il va sans dire que je suis reconnaissant à tous.tes les personnes qui ont contribué ou contribuent à ce type de travail invisible et en bonne partie anonyme.

      #logique_propriétaire #coopération #démarchandisation

    • Désolée @colporteur de m’être emportée à une mauvais interprétation. C’est vrai que ça fait mal de voir que le Maitron (où j’ai plusieurs amis disparus maintenant) ne distingue pas la portée politique de ses choix.
      J’avais pourtant souligné quand je les ai contacté que Le Monde Diplo gère plusieurs dizaines de milliers d’articles avec SPIP sans problèmes. Donc passer sans sourciller du libre SPIP à Wordpress sous perfusion libérale de « Stratégie et Design de Contenu » d’une agence qui gère des sites de la RATP ou VINCI autoroutes, ben le CNRS n’en sort pas grandi, c’est même assez honteux.

    • à @yohooo

      il est difficile, loin de Paris et encore plus hors de France de suivre en détail, les pérégrinations de cette malheureuse affaire. Affaire où l’information circule mal et où on vous propose toutefois pétition et contre-pétition.

      Je me souviens d’argument décalé qui s’offusquait qu’il y ait 35 administrateurs [spip] dans ce projet en faisant l’amalgame d’avec le sens de « directeurs directrices administratif|ves » qui plomberaient bien n’importe quelle administration ou entreprise :)

      En attendant, la gestion proposée est celle bien centralisée (franco-jacobine) d’un contrôle dit scientifique avant validation ou correction de notices. La science participative a parfois du mal à passer dans l’~« Université », notamment en France, et le retour du Maitron dans la sphère des professionnels de la profession (laquelle ?) n’est pas très étonnant.

      Et sauf surprise d’un cahier des charges un peu intelligent, les références vers ces 225.000 notices s’appelleront pour longtemps ERROR 404.

      Un dommage collatéral est le départ/rejet de nombre de personnes collaboratrices.

    • @Fil Un temps une partie des notices n’était accessible qu’aux abonné|es (en adhérant à l’Association des amis du Maitron), puis tout a été « libéré » à l’affichage.
      Il suffisait également de citer la source selon le lien du bas.
      Là, il est entre autres question de

      les problèmes juridiques et de droits d’auteurs…

      sans que ce soit explicité. Il semble y avoir des visions différentes sur ce sujet entre les auteurs et autrices (et les institutions partenaires ?) pour qui il y a parfois la crainte que cette grosse base soit monétisé.

      Quelques autrices|auteurs pensent à déménager leurs notices sur d’autres sites.

    • crainte que cette grosse base soit monétisé

      Huhu, c’est un argument fallacieux, la meilleure façon qu’une data base ne soit pas monétisée est de la rendre libre et disponible à tout un chacune.

    • @touti oui, et ce sont ceux et celles qui s’inquiètent de la fermeture prolongée et de la « professionnalisation » qui craignent (ou fantasment ?) cette version. Le modèle RetroNews de Gallica-BNF a fortement déçu et déplu.

    • Ah tiens, tu peux nous en dire plus ? Pourquoi est-ce que ça a déplu et à qui ?
      Au siècle dernier, en lambda militante, je me rendais in situ dans les rédactions parisiennes (canard/libé/le monde) et je pouvais avoir accès à toutes leurs archives. Maintenant je crois que tout est verrouillé ou payant.

    • le modèle Retronews
      https://www.retronews.fr/abonnement
      propose des abonnements payants à la louable intention que

      Les recettes dégagées par RetroNews à travers les abonnements permettent de numériser de nouveaux journaux et d’enrichir le site en permanence.

      qui veut dire aussi que le service public doit s’autofinancer en partie. Ça peut se discuter… et en l’occurence, travailler bénévolement à par exemple faire des notices pour le Maitron et donc outre fouiller les archives, dépouiller les journaux d’époque oblige, en plus d’offrir son temps, à dépenser pour enrichir des données qu’il faudrait un jour payer pour consulter :(
      Ainsi les ami|es qui consultaient Le Libertaire — où rédactrices|rédacteurs étaient souvent bénévoles — ont profité d’une offre de quinzaine de Noël pour télécharger à tout va. Sans possibilité légale de rééditer, quoique.
      Face à cet exemple parmi d’autres, dans le monde francophone européen, des archives et des particuliers font numériser pour diffuser librement sur des sites comme ArchivesAutonomies : https://archivesautonomies.org ou Lidiap : https://lidiap.ficedl.info
      afin de n’avoir pas à perdre son temps à discuter droit et rémunération avec des services juridiques de BN ou d’universités (« J’ai numérisé|digitalisé donc j’ai des droits légaux »).
      Une autre raison est de sauvegarder indépendamment de structures qui peuvent être l’objet de nettoyage idéologique. Ce dernier argument, je l’entends de plus en plus en Belgique et en France.

  • #Gustav_Landauer (1870-1919)
    https://www.partage-noir.fr/gustav-landauer-1870-1919

    Ce texte est la traduction réalisée par Michel Hirtzler (TAC) d’un texte consacré à Gustav Landauer et publié dans le numéro 54 de la revue Anarchy. Cette traduction est parue en décembre 1966 dans le numéro 1 de Recherches libertaire-. #Partages_noirs

    / Gustav Landauer, #Erich_Mühsam, Révolution allemande (1918-1919], #Ernst_Toller

    #Révolution_allemande_1918-1919]
    http://archivesautonomies.org/spip.php?article2118

  • La Gueule Ouverte première revue écologiste : Tous les numéros disponibles en ligne :
    Sommaires de la Gueule Ouverte : Années 1972-1974 - [Fragments d’Histoire de la gauche radicale]
    http://archivesautonomies.org/spip.php?article2742&lang=fr

    La Gueule Ouverte N°23 - Septembre 1974

    Éditorial - Isabelle
    A propos de sécurité... - J.P. Lambert
    Sauver la montagne basque, c’est sauver le pays basque - Piarrech
    Le Mercantour non plus... - Matéo Magarinos
    Une petite indienne tellement féminine - Laeticia Blars
    Une société sans blouse blanche - Danielle
    Chronique de la mort radieuse. Nous sommes tous des schizophrènes ! - E.P.
    Chronique de la mort radieuse. Seule l’expérience... - R.J.
    Chronique de la mort radieuse. Les points sur les i - E.P.
    Chronique de l’énergie solaire - Reiser
    Coquefredouille - Danielle
    Chronique du terrain vague. La pale gueule - Bernard Charbonneau
    La révolte commence au potager - B.
    Bretagne. Ca s’agite sous les casquettes et les coiffes - L.B.
    Vaccin, pub et mysticisme - Michel
    Livres promenades - Claude Lamounaque
    La minute de bon sens du professeur Mollo-Mollo. La preuve par l’oeuf - M.M. 
    La gueule ouverte va plus loin avec l’agent E12- - Laurent
    Swing et quotidiennerie - Dédé Brun
    Je suis un mec - Yann
    Une existence en miettes - Lambert
    Orientations... sur le terrain
    Le congrès s’amuse - Cabu


    #écologie #nucléaire #la_gueule_ouverte

  • Socialisme ou Barbarie (1949-1967), les numéros de la revue en pdf - [Fragments d’Histoire de la gauche radicale]
    http://archivesautonomies.org/spip.php?article758

    Revue publiée à partir de 1949 par la « tendance Chaulieu-Montal » [1] à la suite de son départ du Parti communiste internationaliste (PCI).
    En 1951, le groupe est rejoint par des militants de la Fraction française de la gauche communiste internationale et de l’Union communiste.
    À partir de 1959, en dépit des nombreuses crises internes qui secouent le groupe [2], Socialisme ou Barbarie (SouB) entame la diffusion d’un mensuel, Pouvoir Ouvrier, parallèlement à sa revue.
    Le cheminement théorique de Castoriadis va provoquer la rupture. Celle-ci intervient en 1963, au moment où ceux qui s’étaient rassemblés dans l’"anti-tendance" animée par Jean-François Lyotard, Pierre Souyri et Vega, et s’opposant aux analyses de Castoriadis claque la porte du groupe, emportant avec eux le mensuel Pouvoir Ouvrier.
    SouB finit par s’autodissoudre en 1967.

    #archives #revue #conseillisme

  • la gueule ouverte - Le journal qui confirme la fin du monde
    http://lagueuleouverte.info

    La revue La Gueule Ouverte fait son grand retour ! Lancée en 1972 sous la houlette de #Pierre_Fournier, la revue pionnière de l’écologie politique s’était éteinte en 1980. Elle renait aujourd’hui, par des anciens de l’équipe et par besoin, encore et toujours, d’ouvrir sa gueule et d’offrir un espace d’expression à une #écologie_radicale, à tendance libertaire. Le premier numéro contient un dossier consacré à l’écologie sociale.

    Une couverture bien dans l’esprit du journal des années 70, notre ancêtre, et dans l’esprit du temps présent aussi, tout autant. Le sous-titre "la fin du monde et après ?" actualise celui du journal de Fournier "le journal qui annonce la fin du monde".
    Elle est signée Jeremy Boulard Le Fur.

    La Gueule Ouverte (1972-1980) présentation et archives sur :
    http://archivesautonomies.org/spip.php?rubrique553&lang=fr

    Le mensuel, puis l’hebdomadaire qui « annonce la fin du monde », restera dans les annales, comme le corpus d’analyses et d’informations des années 1970 le plus abouti en la matière. Son premier numéro capta d’emblée 70 000 lecteurs. Avec le ton de la presse contre-culturelle de l’époque, son style foutraque et agit-prop, La G.O a su brasser tous les courants de pensée libertaire et accompagner leur évolution lors de cette décennie : amoureux de la nature et des bêtes, antinucléaires, antiproductivistes et pré-décroissants, indiens des champs et théoriciens anti-capitalistes de la gauche non-communiste, adeptes de la non-violence et de la désobéissance civile, objecteurs de conscience et insoumis, féministes, gays, amoureux de Wilhem Reich, mineurs en fugue, mouvement des taulards, mouvement des radios libres, régionalistes, syndicalistes autogestionnaires, tiers-mondistes, prêtres défroqués, militants de l’énergie solaire, du vent et des pompes à chaleur, et autres expérimentateurs sociétaux. Proche du Partito Radicale d’un Marco Pannella et aussi de Dany Cohn-Bendit alors en exil en RFA, La G.O soutint l’élection présidentielle de René Dumont en 1974, travailla à celle de Brice Lalonde en 1981, coordonna la première grande manifestation antinucléaire française contre le projet de Super-Phénix à Creys-Malville (1977). Le journal surtout sans pub, épuisé financièrement, ne comptant plus que sur 20 000 lecteurs hebdomadaires, s’arrêta au seuil même où ses idées commençaient à infuser la société française, et dont la plupart d’entre elles se répandraient après l’alternance politique de mai 1981. Dans ce joyeux bazar idéologique merveilleusement biodiversifié, Arthur figura un éditorialiste goûteux, rappelant avec constance la ligne libertaire, anticapitaliste et jouisseuse de la vie.

    source : http://www.ecologiesociale.ch


  • http://www.harakiri-choron.com/articles.php?lng=fr&pg=116&mnuid=605&tconfig=0

    Premier et dernier éditorial.
    La Gueule Ouverte n°1-Novembre 1972

    Si, à compter de leur participation aux manifs de Bugey-Cobayes, rien ne pouvait plus être pareil pour beaucoup de gens, cela était encore plus vrai pour les organisateurs desdites manifs. Quand, rendant à Emile, qui m’avait embarqué dans l’aventure Bugey, la monnaie de sa pièce, je l’ai embarqué dans l’aventure du « journal écologique », il n’a pas résisté. On ne résiste pas, n’est-ce pas, à l’incarnation du Destin dans l’Histoire.
    Après Bugey, mes deux pages hebdomadaires ne pouvaient suffire. Le noyautage de la grande presse ayant abouti au peu de résultats escompté, les petits journaux écologiques, dont la valeur est grande mais les moyens dérisoires, se sont multipliés.
    En tentant aujourd’hui, sans garantie de réussite, de donner à la #contestation_écologique, grâce au soutien logistique des francs-tireurs de l’équipe Hara-Kiri, une tribune plus spécifique et si possible aussi efficace que Charlie-Hebdo, nous n’avons pas la prétention de concurrencer les autres feuilles écologiques, au contraire. Nous sommes conscients qu’un journal est une solution de compromis et qu’il risque, du seul fait qu’il existe, de démobiliser. Nous sommes conscients des contradictions quotidiennes dans lesquelles nous enfonce le journalisme professionnel. Et nous savons bien que faire un journal dans une mairie de campagne désaffectée, encouragés par le hennissement sympathique du cheval du voisin, n’est pas une garantie d’honnêteté suffisante. Nous avons dû, englués que nous étions dans les problèmes matériels que pose un tout relatif « retour à la terre », nous secouer pour nous mettre au travail. Nous nous sentions si ridiculement faibles, face au rouleau compresseur du capitalisme emballé… la tentation était telle de se consacrer, enfin, à vivre de cette vie que nous côtoyons, de couper notre bois, de faire notre pain, de retourner à l’homme des bois… LA VIE est là, tout près. A peine sorti le premier numéro, voici que nous assaille la tentation de tout remettre en cause, de pousser plus loin, aussi loin que d’autres, un désengagement dont nous savons bien qu’il se fera toujours plus exigeant : la disproportion des forces en présence impose, à qui refuse l’inéluctable, une radicalité sans cesse plus affirmée. Mais se faire plus radical que la situation actuelle ne l’exige, c’est encore un piège dans lequel nous ne voulons pas tomber.
    Vous aurez compris que, si ce journal ne se veut rien de plus qu’un journal, ni sa forme ni ses objectifs ne sont pour autant fixés, qu’il est un canevas, un prétexte, une base de départ et d’aventure. Nous ne savons pas où nous allons.

    Fournier

    http://archivesautonomies.org/spip.php?article2746
    #La_Gueule_Ouverte #Pierre_Fournier #archives

  • La mort se mérite
    http://www.nova-cinema.org/prog/2017/160-family-affairs/prima-nova/article/la-mort-se-merite

    Nicolas Drolc, 2016, FR, video, VO FR ,92’

    Fils de prostituée, ancien plombier devenu perceur de coffre-fort pour s’extraire de sa condition sociale, incarcéré à plusieurs reprises, intellectuel et écrivain autodidacte, éditeur, ami de Michel Foucault avec qui il fonda le Comité d’Action des Prisonniers, figure de la contre-culture française des années 70 et co-fondateur du journal « Libération », Serge Livrozet, 77 ans, ne regrette rien. "Né pauvre, et conséquemment destiné à être exploité, il a tout simplement et tout naturellement décidé de prendre de l’argent où il considérait qu’il y en avait trop. Ni Arsène Lupin ni Robin des Bois, cet insurgé viscéral a pratiqué la délinquance alimentaire comme une guérilla politique. Radicalisé par la prison, c’est finalement son existence entière (...)

    • http://www.lesmutins.org/entretien-avec-serge-livrozet

      D’abord voleur par nécessité, puis par défi, #Serge_Livrozet l’est devenu par conviction. Arrêté et jugé, il a été condamné pour « crime » contre la propriété. Ce livre, publié pour la première fois en 1973, reste plus que jamais d’actualité. Au-delà des théories, l’auteur de l’infraction nous livre son point de vue sur les causes de la délinquance et de l’insécurité. Aujourd’hui réhabilité, auteur d’une quinzaine de livres, Serge Livrozet a changé de moyens mais n’a pas changé d’idées : la révolte ne l’a pas quitté.

      #révolte #lutte #prison

    • Comité d’Action des Prisonniers (1972-1980)

      Le Comité d’Action des prisonniers naît en novembre 1972, à l’initiative, entre autres, de Serge Livrozet, Michel Boraley et Claude Vaudez. Rejoint par d’autres ex-détenus dont Jean Lapeyrie qui deviendra responsable de la publication du journal du CAP, ainsi que par des inllectuels, le CAP tente de construire des ponts entre détenus de droit communs et prisonniers politiques, qui sont alors nombreux à croupir dans les prisons au début des années 1970.
      Très impliqué dans la lutte contre les Quartiers de Sécurité Renforcée (QSR) et les Quartiers Haute Sécurité (#QHS), multiplie les manifestations contre les différentes réformes pénales de la période réclamant l’émergence d’un large débat sur l’enfermement sous toutes ses formes.
      Après presque une décennie d’activisme, son noyau dur étant presque resté le même sur toute la période, le collectif s’autodissout en Avril 1980.

      http://archivesautonomies.org/spip.php?rubrique164
      http://archivesautonomies.org/spip.php?article116

      De nombreux ouvrages sont parus autour de l’histoire du CAP. On lira avec intérêt : Christophe Soulié, Liberté sur paroles. Contribution à l’histoire du Comité d’action des prisonniers, paru chez Acratie en 1995 ainsi que l’ouvrage d’Anne Guérin, Prisonniers en révolte. Quotidien carcéral, mutineries et politique pénitentiaire en France (1970-1980), paru chez Agone.

      La prison est bien ancrée dans les esprits. De gauche, de droite ou du centre, aucun parti politique ne remet en cause fondamentalement son existence. Tout au plus, les uns s’inquiéteront de l’intrusion du secteur privé dans ce qu’ils désignent, non sans euphémisme, comme un service public. Dans le même temps, les autres hurleront après son « humanisation » induisant le fantasme de la « prison quatre étoiles ».
      Portant, après deux siècles d’existence, son bilan est globalement négatif. Le #système_pénitentiaire a largement démontré son inutilité, tout comme la défunte peine de mort.
      Dans la foulée de mai 68, des détenus se sont regroupés dans le #Comité_d'Action_des_Prisonniers. Au centre de leurs revendications, la suppression pure et simple de la prison. Leur moyen d’action, la réalisation et la diffusion d’un
      #journal. L’entreprise durera de 1972 à 1980.
      Pour la première fois, des détenus dits de droit commun, prennent la parole collectivement, non seulement pour dénoncer leurs #conditions_de_détention mais aussi pour en tirer des conclusions politiques.
      Comment cette parole des ténèbres a-t-elle pu avoir droit de cité ? Comment a-t-elle conquis sa légitimité ? Quel a été son message ? Qu’a-t-elle dévoilé ? Autant de questions qui amènent à parler de la prison, du droit, de la loi ou de la justice, du point de vue des détenus, à travers la parole du Comité d’Action des Prisonniers.

  • « Sous le travail, l’activité » réédition
    http://dndf.org/?p=15332

    Publié initialement à l’été 1986 dans la revue n° 4 « La Banquise » http://archivesautonomies.org/spip.php?article306 Collectif. Sous le travail, l’activité (Under the work, the activity) (Réédition, Postface de Gilles Dauvé). (Republication, Gilles Dauvé’s afterword). 8 € TTC – 11 x 17,8 cm – 96 p. ISBN : (...) — Du coté de la théorie/Around theory


  • https://lignesdeforce.wordpress.com/2016/08/01/traitre-a-la-race-race-traitor/#_ftnref1

    Étant donnée la fâcheuse et confuse résurgence du concept de « race » dans les débats sur le racisme, il m’a semblé opportun et utile de republier ici un dossier paru voici quinze ans, l’été 2001, dans la revue Oiseau-tempête (n° 8).

    Sommaires de l’Oiseau-tempête (1997-2006)

    en ligne une série d’articles de la revue. Ce choix est le fait du collectif Archives Autonomies, de lui seul.

    http://archivesautonomies.org/spip.php?article1957

  • Une introduction à #Cornélius_Castoriadis (#castoriadis)

    cc @touti #dernier.e_des_mohicans, à propos de cette fameuse #autonomie : en effet, quelle pensée meilleure que celle de ce philosophe pour en parler ? :) je me suis dit qu’il serait bon d’écouter ce qu’il avait pu développer à ce sujet.

    http://journaldumauss.net/?Jean-Louis-Prat-Introduction-a

    Transcription partielle de la conférence donnée à la préfecture municipale de Porto Alegre en 1971, « La création historique et l’institution de la société / A Criação Histórica e a institução da Sociedade » (cf fichiers audio dans l’URL ci-dessus) :

    L’homme est un être qui cherche le sens, et qui pour satisfaire cette quête du sens, crée le sens .

    Mais d’abord et pendant très longtemps, il crée le sens dans la clôture ; et il crée la clôture du sens et essaie toujours d’y retourner, même aujourd’hui.

    Et c’est la rupture de cette clôture qui est inaugurée par la naissance et la renaissance, en Grèce et en Europe occidentale, de la philosophie et de la politique. Car la #philosophie et la #politique sont des mises en question radicales des #significations_imaginaires_instituées et des #institutions qui les incarnent .

    En effet la philosophie commence avec la question que dois-je penser, elle ne commence pas avec la question qu’en est-il de l’être. Il faut que l’homme se pose la question que dois-je penser d’abord, et cela généralement il ne le fait pas dans l’histoire. L’homme pense ce que lui disent de penser, la tribu, la bible, le coran, le parti, le secrétaire général, le sorcier ou n’importe quel autre.

    Mais ce n’est qu’à partir d’un certain moment, où l’homme se demande que dois-je penser vraiment ; et à ce moment-là, il ne se demande pas seulement que dois-je penser de l’être, mais aussi que dois-je penser de moi-même, que dois-je penser de la pensée elle-même, et que dois-je penser des lois qui existent. Mais si on dit que dois-je penser, on met évidemment en cause et en question les représentations instituées et héritées de la collectivité ; on ouvre la voie à une interrogation interminable . Or ces #représentations, ce sont, comme aussi les institutions en général ; elles font partie de l’être concret de la société en question, elles déterminent cet être. Si une #société est ce qu’elle est et pas autre chose, c’est parce qu’elle s’est crée ce monde particulier qu’elle a crée.

    Partie 1 :
    http://journaldumauss.net/IMG/mp3/casto1_la_crise_historique_de_l_institution_de_la_societe_Porto_Aleg

    Partie 2 :
    http://journaldumauss.net/IMG/mp3/casto2.mp3

    Partie 3 :
    http://journaldumauss.net/IMG/mp3/casto3.mp3

    Partie 4 :
    http://journaldumauss.net/IMG/mp3/casto4.mp3

    #audio #l'imaginaire_social_institué

  • Les ouvriers contre l’état - Le refus du travail. Matériaux pour l’Intervention (1971-1972)
    http://archivesautonomies.org/spip.php?article578
    (merci @lyco pour l’url oublié.)

    Introduction Generale - Révolutionnaires et classe ouvrière : La belle au bois dormant

    Quelle a été notre intention quand nous avons rédigé cette #brochure ?
    Nous voulons faire avancer le débat engagé au sein du mouvement révolutionnaire, c’est-à-dire amener ce débat, le plus souvent idéologique, à affronter un peu plus le défi que constitue la seule réalité sociale. Ainsi, pour la #théorie révolutionnaire, être de l’#histoire signifie avoir en face d’elle et pour objet ce qu’est la classe ouvrière aujourd’hui, et non pas avoir pris rendez-vous avec la classe ouvrière des années 20, car, on s’en doute, celle-ci n’y viendra pas, pour la bonne raison qu’elle n’existe plus.

    Et pour comprendre ce qui a changé dans l’affrontement de classe et saisir les nouveaux points cardinaux de la lutte aujourd’hui, il faut en passer par certaines hypothèses. Ce sont ces hypothèses que nous avons tenté de dégager. Elles concernent, on le verra, le rapport de la classe ouvrière avec le développement, l’#organisation, le parti, et avec l’Etat.
    Tout ceci devrait entrainer beaucoup de discours. Nous ne proposons pourtant pas une nouvelle « lecture » de Marx ou de Lénine, bien qu’elle soit souvent présupposée dans les analyses. On se bornera à indiquer quelques références pour les membres de la classe des loisirs qui auraient le temps de piocher la question…
    Nous n’écrirons pas non plus un historique détaillé de l’affrontement de classes en France. Car la possibilité même d’isoler la France d’une situation européenne, voilà ce qui se trouve aujourd’hui remis en question. Du point de vue du capital (ce qui ne veut pas dire : du point de vue du capitaliste doué d’une plus ou moins grande clarté de vue) la situation française (guatémaltèque ou est-allemande !) est toujours internationale, tout comme la concentration ou le taux de profit. Par contre personne n’arrive à insérer la France dans le niveau moyen européen des luttes. Ce sont pourtant ces luttes qui ont contraint le capital à créer le Marché Commun depuis vingt ans.

    Cette contre-offensive est restée sans réplique de la part du vieux mouvement ouvrier. L’Europe du Marché Commun, c’est le capital international et à la fois les grèves nationales.
    Ceci montre la nécessité de renverser le schéma internationaliste proposé par la Gauche (vieille ou nouvelle) et qui semble un simple corollaire « ouvrier » des thèses ordinairement défendues dans les revues de seconde zone à prétentions économiques comme l’Expansion. Des organisations ouvrières en difficulté ont opportunément « découvert » que l’internationalisation du capital entraînerait et exigerait une internationalisation des luttes. Mais c’est bien plutôt le niveau déjà atteint par les luttes qui a contraint le capital à s’organiser au niveau européen pour battre les classes ouvrières des différents pays.

    On ne passe donc pas automatiquement d’un Etat « économiquement nécessaire » à des luttes politiques, mais bien plutôt d’un certain type de contrôle politique du #capital sur les #mouvements_de_classe qui a échoué à un autre type de contrôle. C’est seulement en comprenant la portée toute #politique de cette « évolution économique » et en s’organisant délibérément sur ce nouveau terrain, que nous ne resterons pas à la traine de l’initiative capitaliste.

    Nous, révolutionnaires, parti, groupuscules et organisations et pas la classe ouvrière : car s’il est une donnée bien spécifique de l’histoire ouvrière c’est avant tout cette capacité « égoiste » qu’a la classe, de créer des formes d’organisation adaptées a des moments précis de la lutte de masse et aussi de les rejeter quand elle ne peut plus les utiliser.

    D’où notre intérêt pour le rapport très particulier qui s’établit entre organisation et lutte. Par exemple quand certaines formes d’organisation disparaissent dans les secteurs d’avant-garde, secteurs clé en butte à la contre-attaque capitaliste, qui témoignent du niveau de lutte atteint et de son résultat, cela veut dire que ces mêmes formes sont perdues pour la classe ouvrière dans son ensemble. En d’autres termes, l’initiative ouvrière ne repassera plus par les jalons organisatifs des luttes qu’elle a dépassés en un moment ou en un point du tissu productif et social. Dès que la classe ouvrière abandonne une forme d’organisation, et donc son usage ouvrier, c’est le capital qui s’y installe et en fait un usage anti-ouvrier. (...)

    Première Partie :
    Introduction
    1. Le niveau des #luttes des années 20 aux années 60 : les prétendants
    2. Les #ouvriers dans l’État
    Les #conseils en Allemagne
    Le mouvement des conseils en Italie. Que vaut le thème des conseils aujourd’hui ?
    1917, Lénine et la NEP
    3. Les luttes ouvrières dans l’#État
    #Keynes et la remise à jour de l’Etat : de l’arbitrage de l’Etat gendarme à la planification de l’Etat du #capital_social
    Taylor et l’organisation scientifique du #travail : technologie et #contrôle
    Le passage à l’automation : un nouveau saut technologique
    4. Le Songe
    Formes de contrôle sur les mouvements de classe dans l’entre-deux guerres : fascisme et nazisme
    Le capital allemand et l’industrie lourde
    Classe ouvrière et capital en France : du Front populaire à Vichy
    Deuxieme Partie :
    Introduction
    1. Les années 60, nouvelle politique, nouveaux atouts
    La « valeur du travail »
    La décennie 1960-1970
    2. Les luttes ouvrières contre l’État
    Salaire et #crise : le #salaire politique
    Le mot d’ordre : « Augmentations de salaire égales »
    3. La classe ouvrière aujourd’hui
    A) Les techniciens, les chercheurs
    B) Secteur tertiaire et tertiarisation
    C) La force de travail en formation : #étudiants et scolarisés
    D) Les #immigrés
    E) Les #femmes
    4. Contre la valeur du travail et l’idéologie socialiste
    L’idéologie socialiste du travail
    5. Lutte contre le travail
    Note théorique sur la réduction du travail au travail nécessaire

    #refus_du_travail #opéraïsme

    • #Bof le « conflit des générations » a tendance à servir de cache-sexe à la #guerre_des_classes. Un jeune de 25 ans sorti d’une famille bourgeoise qui maîtrise la cooptation gagnera mieux sa vie qu’un prolo de 50 qui s’est fait sa carrière à la force de son seul travail. Et que des différences selon les âges masquent en fait aussi des effets historiques, entre la classe d’âge qui a connu les restes de la prospérité (et donc de meilleures conditions d’entrée sur le marché du travail ce qui implique toujours des meilleurs carrières et trajectoires) et les suivantes sur lesquelles se sont exercées prioritairement toutes les politiques de précarisation et de déflation salariale.

      Bref, l’âge n’est pas un facteur brut dans les problèmes d’inégalité. Il y a régulièrement des cohortes de jeunes qui entrent sur le marché du travail pendant une période de reprise (même légère) et qui bénéficient ensuite de meilleures conditions et d’autres qui arrivent au creux de la vague et rameront une grande partie de leur vie.

      Mais la grosse grosse variable explicative, c’est le capital culturel et économique familial.

    • Ce cache sexe de la lutte entre génération fonctionne fort bien pour désolidariser le populaire de lui même, ce thème participe d’une extension d’une #guerre_entre_pauvres (le plus souvent de basse intensité) faite de ressentiments mutuels. On apprend aux « jeunes » qu’ils sont nés avec un #dette due à l’impéritie et aux privilèges de retraités assistés et profiteurs (dette qu’après d’autres cet article chiffre) ; que ce sont les 68tards qui ont les salaires et les responsabilités dont les jeunes sont privés, etc. Et dans le même temps ces jeunes sont soumis à des formes de sadisme social (emploi, stage, prison) supposés leur faire mériter leur intégration ou/et expier leur rétivité et leur inadaptation. Même l’interdiction du RSA aux moins de 25 (mesure socialiste en place depuis 27 ans...) peut être lue à cette aune pendant que les effectifs du minimum vieillesse augmentent sans que personne ne le relève.

    • Non, faut arrêter aussi avec cette connerie : tous les baby boomers ne se sont pas gavés. Ceux qui étaient en position sociale de le faire l’on fait plus que de raison et la pacification sociale résultant de la fin de la guerre a permis à une grosse partie des classes populaires de cette génération de profiter d’une notable amélioration des conditions de vie, mais au final, tu peux regarder de plus près, les restrictions continues sur l’âge de la retraite ont touché en premier lieu les baby boomers des classes populaires qui ont vu leur retraite à la fois s’éloigner dans le temps et baisser en valeur.

      Les baby boomers bourgeois en avaient rien à foutre, puisque l’essentiel de leurs revenus ne vient pas du travail ni même des rentes du travail… enfin si, de la rente du travail des autres.

      Après, tu ne peux décemment pas râler contre l’amélioration des conditions de vie des classes populaires qui ne pèse pas tant que cela dans la facture finale. Parce qu’elle s’est accompagnée d’une explosion folle de la richesse des plus riches, ce qui, là, pèse très fort sur les équilibres globaux.

  • Heureux sans travailler - Ration
    http://www.liberation.fr/cahier-ete-2015/2015/08/13/heureux-sans-travailler_1363034

    Pour des raisons diverses mais de leur plein gré, ils et elles ont cessé de travailler et le vivent très bien. Leurs proches, pas toujours, tant la valeur travail reste l’alpha et l’oméga par lequel on juge de l’activité d’une personne.

    « Je ne veux pas faire des trucs qui me font chier. » Camille - il a préféré donner ce prénom cher aux zadistes - ne travaille pas. Ou si peu : un ou deux mois par an, depuis qu’il a décroché son bac à Nancy en 2005. « Je pourrais vivre seulement du #RSA, mais faire les vendanges me permet d’acheter des BD et des cadeaux », précise-t-il. Hervé, la petite quarantaine, a démissionné de son poste d’entraîneur sportif il y a trois ans pour devenir homme au foyer. Les revenus de sa femme suffisent pour faire vivre la famille. Lui se consacre désormais à ce qu’il remettait jusqu’alors à plus tard, mais surtout il peut voir grandir ses enfants. Etre libre de son temps, c’est aussi ce qui a amené Lætitia, bricoleuse heureuse tout juste trentenaire, à troquer son #CDI dans un centre social contre une vie nomade à bord de son camion.

    « PARASITE SOCIAL »

    « Inactifs » au sens conventionnel (ils ne sont ni en emploi ni au chômage), Camille, Hervé ou Lætitia sont pourtant loin d’être inaptes. Encore moins désœuvrés. Ils ont simplement opté pour un mode de vie qui leur convient, sans chiffre d’affaires ni fiche de paie. « Il y a 50 000 choses que j’ai envie de faire », lâche Camille, qui partage ses journées entre le militantisme, la lecture et les coups de main aux copains. « Je manque de temps pour ne rien faire, et je ne prends jamais de vacances », sourit de son côté Simon, qui vit son quart de siècle dans l’engagement activiste. Tous affirment ne pas regretter leur choix : un emploi, non merci.

    À propos du #refus_du_travail

    Le salaire , extrait de Nous voulons tout, Nanni Ballestrini, 1971
    https://infokiosques.net/lire.php?id_article=633

    Les ouvriers contre l’état - refus du travail , Matériaux pour l’intervention, 1973 (intro en français à l’#opéraïsme, avec du #Mario_Tronti )
    http://archivesautonomies.org/spip.php?rubrique291

    Le refus du travail - L’orda d’oro (extrait), 1988-1997
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7112

    Le salaire comme variable indépendante , Paolo Virno, 1988
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5301

    Un point de vue compliqué par l’absorption du #temps de vie par le temps de #travail, au delà de l’#emploi...
    Beaucoup d’argent parce que je suis nombreux , 2003
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4439

    avant le pacifique #RdB, la #lutte_de_classe.

    • Démocratie

      « Le drapeau va au paysage immonde, et notre patois étouffe le tambour.
      « Aux centres nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques.
      « Aux pays poivrés et détrempés ! — au service des plus monstrueuses exploitations industrielles ou militaires.
      « Au revoir ici, n’importe où. Conscrits du bon vouloir, nous aurons la philosophie féroce ; ignorants pour la science, roués pour le confort ; la crevaison pour le monde qui va. C’est la vraie marche. En avant, route ! »

      en jetant un coup d’oeil rapide, constate qu’il manque au début de l’édito du n°1 la phrase « Quelle mémoire aurons nous ? », j’espère que ce n’est pas l’indice que trop d’imperfections grèveraient cette mise en ligne fort bienvenue.

      On trouve par ailleurs les sommaires et pdf des n°1 à 15 de la revue là
      http://archivesautonomies.org/spip.php?article86

      Je ne sais pas si on peut trouver les livres publiés ensuite par « Révoltes Logiques » chez La Découverte, dont Esthétiques du peuple (1985) et la ravageuse #critique de la #sociologie de #Bourdieu : L’empire du sociologue (1984).

      #Les_révoltes_logiques #revue_en_ligne #archives

  • CIP-IDF > #Archives : CASH, journal de #chômeurs et précaires (1985-1989)
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6875

    1985, c’était déjà « la crise », le #socialisme, l’#austérité, l’invocation de la croissance et de l’emploi qui sauvent… on s’en souvient moins, 1985 c’était aussi des #luttes de chômeurs et précaires, luttes auxquelles, en 1988, l’Etat répondit par l’instauration du #RMI
    C’est dire qu’à la veille d’une " réforme " annoncée du #RSA, on ne perdra pas son temps à fréquenter les textes mentionnés ci-après.

    Pour l’association des chômeurs et précaires de Paris et son journal CASH, l’auto-organisation des chômeurs et précaires suppose d’assumer une rupture préalable avec le « consensus pour l’emploi » et la glorification de l’entreprise ; pas question de « refaire (le) monde » sans procéder d’un #écart, adopter un point de vue dont une catégorie centrale est le refus de l’idéologie du travail . Voir par exemple ces deux tracts diffusés en mai 1985 :

    Les #chômeurs c’est la classe ! http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5421

    Chômer payé !
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5568

    Dix numéros du #journal #CASH sont disponibles en ligne en pdf sur le site Archives #Autonomies, fragments d’histoire, archives et sources de la gauche radicale et/ou extraparlementaire.

    http://archivesautonomies.org/spip.php?article309

    #idéologie_du_travail

  • Aux origines du #capitalisme patriarcal : entretien avec Silvia Federici | Contretemps
    http://www.contretemps.eu/interviews/origines-capitalisme-patriarcal-entretien-silvia-federici

    En 1972, j’ai lu un article d’une féministe italienne, Maria Dalla Costa, « The Power of Women and the Subversion of Community ». Dans cet article, Dalla Costa proposait une analyse du travail domestique qui m’a aussitôt permis de résoudre nombre de questions que je me posais moi-même. À revers des manières d’envisager le #travail domestique dans la littérature radicale et progressiste, elle considérait que le travail ménager, le travail domestique et l’ensemble des activités complexes via lesquelles la vie est reproduite, constituaient en fait un travail essentiel dans l’organisation capitaliste de la production. Cela produit non seulement les repas et les habits propres, mais cela reproduit également la force de travail et constitue, en cela, le travail le plus productif au sein du capitalisme. Sans ce travail, aucune autre forme de #production ne serait possible.

    #féminisme #analyse

    L’Italie était alors une société très patriarcale. L’influence du #fascisme était très forte, et cela avait contribué à la glorification de la maternité et à la promotion d’une image sacrificielle de la féminité : la femme doit se sacrifier pour le bien commun. Tous ces facteurs ont beaucoup joué dans mon enthousiasme immédiat pour le mouvement des femmes.

    #patriarcat

    Cette vie sans revenus, cette condition non salariée, poursuivait les femmes où qu’elles aillent, même quand elles prenaient un boulot en dehors de la maison. Nous pensions en effet que le schéma qui veut que les femmes consacrent leurs vies entières à travailler sans être rémunérées était probablement à l’origine de la situation qui les attendait quand elles travaillaient en dehors du foyer : elles étaient moins payées, et la plupart des postes auxquels elles pouvaient prétendre n’étaient que des appendices du travail domestique.

    #exploitation

    Les femmes qui se sont révoltées contre le travail domestique ont eu à souffrir d’une immense culpabilité. Elles ne se sont jamais considérées comme des travailleuses en lutte. Les membres de leurs familles et de leurs communautés n’ont pas non plus vu en elles des travailleuses en lutte : au contraire, quand elles refusaient de faire les tâches auxquelles elles étaient astreintes, on les considérait comme de mauvaises femmes. Ça montre à quel point cela a été naturalisé. Tu n’es pas considérée comme une travailleuse, tu es simplement envisagée comme accomplissant ton destin naturel en tant que femme. De notre point de vue, la revendication d’un #salaire pour le travail domestique coupait justement le cordon ombilical entre nous et le travail domestique.

    #naturalisme