• Meloni, Musk et Michael Ende
    https://www.heidi.news/monde/en-italie-elon-musk-se-fait-le-porte-voix-de-l-extreme-droite

    Sujet d’enquête : quel relation existe entre le monde inventé par le gentil auteur anthroposophe Ende (en français : la fin) et le nouveau fascisme néolibéral ?

    Depuis la transformation de l’avocat de gauche et anthroposophe Otto Schily en ministre d’intérieur de la RFA on se doutait qu’il y a un lien bizarre entre anrhroposophes, fascistes et l’impérialisme états-unien. Depuis le triomphe de l’idéologie « objectiviste » d’Ayn Rand, une sorte d’anti-humanisme plus radical que l’anti-semitisme éliminatoire nazi, au sein de l’élite de la silicon valley on voit un peu plus clair.

    Toujours est-il un mystère que cache l’auteur pacifiste et anti-raciste de sombre et avide de sang dans son oeuvre. Il doit bien y avoir in élément dans son idéologie qui encourage sa récupération par les fratelli d’Italia.

    A Rome, Elon Musk se fait le porte-voix de l’extrême droite

    Le milliardaire était l’invité d’honneur de la fête annuelle du parti de la Première ministre italienne Giorgia Meloni. L’occasion de mettre en garde contre la crise de la dénatalité ou le wokisme. Et de se faire une nouvelle fois le porte-voix des idées portées par l’extrême droite.

    C’était l’invité star de l’événement. Samedi 16 décembre, le milliardaire Elon Musk est monté sur la scène du festival « Atreju », la fête annuelle à Rome des jeunes militants de Fratelli d’Italia, le parti de la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Un an après la montée au pouvoir de la leader d’extrême droite, l’événement était particulièrement attendu. Et le parti s’est payé un invité de marque.

    Pendant quatre jours, cette grande kermesse – qui emprunte son nom au héros du roman fantastique « L’histoire sans fin » – réunit des personnalités politiques, des sportifs et des journalistes. Cette année, le Premier ministre conservateur britannique Rishi Sunak et le leader de Vox, l’extrême droite espagnole, Santiago Abascal étaient aussi sur la liste des invités.

    Pourquoi c’est important ? Dans le monde de la droite conservatrice radicale, Elon Musk est un personnage « prestigieux », observe Fabio Chiusi, journaliste et auteur de « L’uomo che vuole risolvere il futuro », un ouvrage dans lequel il livre une analyse de la pensée du patron de Tesla et SpaceX.

    Il partage avec l’extrême droite « l’idée d’une liberté d’expression [absolue], la bataille contre la crise démographique et contre le wokisme », continue le journaliste. Créé à partir du mot anglais woke (éveillé), ce terme a été galvaudé depuis quelques années par des courants de droite conservatrice pour décrédibiliser les militants de gauche.

    Et peu importe si le patron de Tesla et SpaceX prospère avec les voitures électriques détestées par Matteo Salvini, chef de la Lega, ou s’il est en faveur de la gestation pour autrui que Giorgia Meloni tient en horreur. L’extrême droite évite les sujets qui fâchent. Et pour le reste, elle « peut dire que ses idées sont partagées par celui qui change le monde », commente Fabio Chiusi.

    La survie de l’humanité. C’est qu’Elon Musk en est convaincu : le politiquement correct, la dénatalité ou encore un certain usage de l’intelligence artificielle mettent en péril le futur de l’humanité. Et la vision politique incarnée par les partis conservateurs, comme Fratelli d’Italia, peut en assurer la survie.

    Samedi, c’est donc avec l’un de ses onze enfants dans les bras qu’il s’est présenté devant le public italien. « Faire des enfants permet de créer une nouvelle génération. Et il n’y en aura pas si les gens ne font pas d’enfants », a-t-il déclaré depuis la scène du Château Saint-Ange, à Rome, provoquant une vague d’applaudissements. En 2022, l’Italie a atteint un record historique en descendant sous la barre des 400’000 naissances. Un an après son arrivée au pouvoir, Giorgia Meloni assurait avoir fait de la dénatalité une « priorité absolue ».

    Et à l’instar de la Première ministre italienne, Elon Musk estime que l’immigration n’est pas une solution à la crise démographique. « Il faut faire plus d’Italiens pour sauver la culture d’Italie », a-t-il insisté.

    Ensuite, le milliardaire a mis en garde contre le « virus de l’esprit woke » qui, selon lui, s’empare des États-Unis et bientôt de l’Italie. Avant de ravir son audience en affirmant que « le changement climatique ne constitue pas une menace si grave à court terme ». Et s’il a assuré être « écologiste », il estime qu’il n’est pas possible de « se passer du pétrole et des énergies fossiles dans un avenir immédiat ».

    Un porte-voix des droites conservatrices et radicales. Ce n’est pas la première fois qu’Elon Musk s’affiche aux côtés de responsables politiques de droite conservatrice. En juin, il avait d’ailleurs déjà rencontré la Première ministre italienne, mais aucun détail n’avait filtré de leur entretien.

    Début novembre, il avait été interviewé par le Premier ministre britannique en personne, sur la réglementation, les risques et les opportunités de l’IA, à l’occasion d’un grand sommet sur le sujet. Un entretien que la presse britannique avait qualifié de « gênant ». Considéré par beaucoup comme un « gourou », Elon Musk est traité comme « un chef d’Etat » sauf que le milliardaire ne sert que ses intérêts, observe Fabio Chiusi. Contrairement aux politiques, « la Constitution ne l’oblige pas à servir les intérêts de la collectivité », continue-t-il.

    Outre-Atlantique, Elon Musk a également exprimé son soutien au nouveau président argentin Javier Milei. « La prospérité est sur le point d’arriver en Argentine », a-t-il écrit après sa victoire le 19 novembre.

    Enfin, c’est lui qui a permis à Donald Trump de faire son grand retour sur le réseau X (ex-Twitter), dont il avait été banni juste après les violents affrontements du Capitole, en janvier 2021. Selon Le Monde, « Elon Musk a dérivé vers une haine des démocrates et des progressistes et se trouve désormais aux confins de l’extrême droite complotiste et antisémite ».

    Parfois il suffit de consulter d’autres versions de Wikipedia pour obtenir des indices.
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Die_unendliche_Geschichte

    Andreas von Prondczynsky sah Die unendliche Geschichte als „im Netz bürgerlicher Moral und ökonomischer Zweckrationalität“ befangene Mischung von „christologischem Mystizismus“ und „Sozialkritik in der Orientierung romantischer Denkweise“. Ende übe Kritik am Vernunft-Mythos, wie er sowohl der technologischen Rationalität als auch einer ökonomisierten Subjektivität zugrunde liege. Im Widerspruch dazu verfolge er jedoch in diffusen „Mysterien der Alten“ vernunftorientierte bürgerliche Tugenden.

    Hermann Bausinger deutete die beiden Bücher Michael Endes, „Die unendliche Geschichte“ und „Momo“, als Eskapismus, der von narzisstischen, an der Zukunft zweifelnden Jugendlichen begierig aufgenommen wird und ihnen zur Flucht in die Unverbindlichkeit verhilft. Die präzise Trennung von Gut und Böse in Endes Phantastik ließe eine geschlossene Welt entstehen, in der nichts sinnlos, alles von Bedeutung erscheine und fern realistischer Konflikte zu folgenloser Identifikation einlade. Er sprach in Zusammenhang mit Endes Werken von „Placebo-Effekten“. Die Leser sähen in Endes Erzählungen ihr Bedürfnis nach positiven Weltentwürfen befriedigt, so dass sie ihnen Wirkungen zuschrieben, deren Muster im Text gar nicht angelegt seien.

    Von ihm und anderen Kritikern wurde Die unendliche Geschichte als Aufforderung zur Weltflucht angesehen. Dem widerspricht Růžena Sedlářová. Das Buch mache deutlich, dass der Autor nicht die Phantasie der realen Welt überordnen, sondern beide in Einklang bringen wolle, etwa indem Koreander zu Bastian in Kapitel XXVI. sagt: „Es gibt Menschen, die können nie nach Phantásien kommen […] und es gibt Menschen, die können es, aber sie bleiben für immer dort. Und dann gibt es noch einige, die gehen nach Phantásien und kehren wieder zurück. So wie du. Und die machen beide Welten gesund.“ Hier sehe man die Lehre von der Harmonie der Gefühle und der Vernunft, oder der Phantasie und der Realität, oder des Unbewussten und Bewussten. Ohne Kenntnis beider Ebenen sei es nicht möglich, zur Ganzheit zu gelangen. Bastian hätte so in dieser Geschichte seine Schattenseiten kennenlernen und sie auch überwinden und dadurch ein besserer Mensch werden können.

    Andere Literaturkritiker warfen Ende die scheinbare Naivität seiner Botschaft vor. In seinem Roman Momo etwa fände man eine ärgerliche „Romantisierung der Armut“. Darüber hinaus mündeten alle kritischen Befunde Endes in der Empfehlung, mit Selbstfindung, Selbsterkenntnis und Selbstveränderung als vorbildlichen Lebensmustern die Schäden der Zivilisation zu beheben.

    Ces citations fournissent quelques informations sur le mécanisme qui relie le monde imaginaire d’inspiration anthoposophique de Michael Ende aux besoins d’une organisation de jeunesse neofasciste. Tout le monde aime bien s’enfuir dans des psysages fantaisistes et c’est là ou les joueurs de flute fachos récupèrent les jeune âmes sans défense. Les lacunes intellectuelles de Ende induit par son penxhant pour le Steinerisme en font apparamment un outil propice. Le choix des neoconnard italien est dans doute tombé sur Ende plutôt que sur Tolkien à cause de la proximité historique et culturelle de l’Italie et de l’Allemagne. Harry Potter aurait pu faire l’affaire mais les coùts de la licence nécessare et les choix politique de son auteure ont protégé l"apprenti sorcier de cette mésalliance.

    Et non, Ende et ses romans ne sont pas fascistes, seulement un peu kitsch :-)

    #USA #Italie #anthoposophie #fascisme #silicon_valley #objectivisme

    • Je n’associe pas l’œuvre de Michael Ende au fascisme.

      C’est par Périphéries que j’ai découvert son roman Momo :

      À la recherche des heures célestes
      https://www.peripheries.net/article320.html

      Il faut croire que Michael Ende, plus ou moins consciemment, partageait la foi de Thierry Fabre dans l’héritage méditerranéen : sa Momo est une petite fille solitaire qui a élu domicile sous les ruines d’un amphithéâtre romain à l’abandon, en périphérie d’une grande ville du Sud. Pauvre et sans instruction, elle dispose pourtant d’un trésor inestimable : elle a du temps à profusion. Du jour où ils font sa connaissance, les habitants de la ville s’attachent profondément à elle. Ils viennent la voir pour lui parler, et, même si elle ne dit rien, elle écoute avec une telle intensité qu’ils voient leurs problèmes résolus. Les enfants adorent se retrouver à l’amphithéâtre pour jouer, car ils ne jouent jamais aussi bien que quand elle est avec eux. C’est que le don d’écoute de Momo va de pair avec une imagination puissante, qui n’est pas sans lien avec sa capacité à écouter l’univers entier :

      « Certains soirs, après le départ de tous ses amis, elle restait assise, longtemps encore, seule au milieu de son vieil amphithéâtre au-dessus duquel, telle une coupole, s’étendait le ciel étoilé : elle écoutait le grand silence. Elle avait alors l’impression d’être assise au milieu d’une immense oreille cherchant à capter les bruits dans le monde des étoiles. C’était comme si elle écoutait une musique très douce et très puissante à la fois qui lui allait mystérieusement droit au cœur. »

      Autrement dit, Momo possède comme personne le secret de cette « musicalité de l’être » dont parle aussi Thierry Fabre. Mais un jour, d’étranges « hommes en gris » commencent à hanter les rues de la ville. Peu à peu, ils persuadent les habitants que leurs occupations quotidiennes - bavarder avec les clients quand ils sont coiffeurs ou restaurateurs, chanter dans une chorale, s’occuper de leur vieille mère, rendre visite à une amante secrète, jouer, dormir, rêvasser en regardant par la fenêtre... - représentent des « pertes de temps ». Ils leur proposent d’ouvrir un compte dans leur « caisse d’épargne du temps ». Dès lors, Momo ne reconnaît plus ses amis : ils désertent l’amphithéâtre, passent leur vie à courir sans savoir derrière quoi, n’ont plus de temps à se consacrer les uns aux autres. L’obsession de la rentabilité et de la réussite matérielle, le repli sur soi, l’acrimonie, dominent les relations sociales.

    • Justement, c’est complètement kitsch , on aime ou on n’aime pas.


      Je préfère La Cité des dragons qui est davantage terre à terre malgré l’histoire de la transformation de la mechante institutrice dragon en dragon blanc de la sagesse.
      C’est aussi kitsch mais moins ésothérique, et c’est plein d’ironie et d’éléments de parodie.
      Enfin, l’héroïne pricipale est un petite locomotive à vapeur. C’est imbattable.
      Puis dans le deuxième volume il y a une parodie des fascistes, les 13 corsaires voleurs d’enfants qui sont tellement bêtes qu’ils ne comprennent pas qu’ils ne sont que 12. Dans ces histoires simples l’auteur se passe de prèsque tout élément surnaturel et ésothérique, au contraire même les dragons sont comme tout le monde. Seulement les forces de la nature sont folles, un peu comme dans la physique quantique.

  • Aux sources de QAnon, un collectif italien d’extrême gauche qui aurait malgré lui inspiré la théorie complotiste
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/02/19/aux-racines-du-mouvement-qanon-les-ecrivains-italiens-de-wu-ming-gourous-com

    Un roman, écrit par le collectif anticomplotiste Wu Ming, pourrait être la source des thèses conspirationnistes qui sont apparues dans l’Amérique de Donald Trump.

    Enquête du Monde (sous #paywall)

    pour mémoire : première mention de #Wu_Ming et #QAnon ici, dès août 2018, pointé par @rezo : https://seenthis.net/messages/715032
    plus récemment, octobre 2020, enquête de #lundi_matin sur le même thème pointée par @monolecte https://seenthis.net/messages/880607

  • L’An 01 a réellement commencé ce jour de printemps où #Gébé, alors dessinateur à la SNCF, a décidé de tout arrêter (« non ! j’arrête d’aller vendre, à trois heures d’ici aller-retour, huit heures de ma vie ») et a voulu voir si ce désir était partageable avec d’autres. L’idée était toute simple : on arrête tout, on fait « un pas de côté », on mesure la tristesse et l’absurdité d’une vie sacrifiée au turbin, d’un système qui répand la laideur et la destruction à une vitesse galopante, qui ravage les paysages et mine les existences pour vomir des quantités de produits inutiles.

    http://www.peripheries.net/article73.html

    • mazette, y a quasi pas une phrase non démontable, on dirait une parodie.

      "Depuis douze mille ans, nous travaillons et vivons avec des animaux parce que nous avons des intérêts respectifs à vivre ensemble plutôt que séparés"
      Nous avons des intérêts objectifs à exploiter les animaux (les faire bosser pour nous, leur prélever lait oeufs ou fourrure, les tuer pour les bouffer). Eux n’ont aucun intérêt objectif à vivre avec nous. Seule exception : les chiens de chasse.

      "Les animaux domestiques ne sont plus, et depuis longtemps, des animaux « naturels »"
      Mais le processus de réensauvagement (dit "marronage") peut être très rapide

      "Et, grâce au travail que nous réalisons ensemble, ils ont acquis une seconde nature qui fait qu’ils nous comprennent, bien mieux sans doute que nous les comprenons."
      Pas grâce au travail réalisé ensemble mais du fait de leur statut subalterne et dépendant de l’humain pour bouffer, se protéger et se reproduire

      "Ainsi est-il probable qu’ils ne demandent pas à être « libérés »"
      LOL. biais de confirmation. "ça m’arrange de croire ça alors on va dire que c’est vrai, au du moins probable"

      "Ils ne demandent pas à retourner à la sauvagerie"
      Pour en être sûr il faut essayer : ouvrir les enclos et cesser les apports de fourrage, tu vas voir que la sauvagerie va revenir au galop (cas de le dire). sauf malheureusement chez les souches trop modifiées par la #zootechnie, n’ayant plus trace d’instinct.

      "Ils demandent à vivre avec nous"
      Re-biais de confirmation basé sur rien

      "ils demandent à vivre une existence intéressante, intelligente et digne"
      Et nous, humains moraux exploitant raisonnablement et "à l’ancienne" les animaux, déclarons qu’une vie domestiquée et dépendante (qui nous arrange) vaut mieux qu’une vie sauvage, et puis voilà.

      "dans nos pays européens, et depuis les années 60 dans l’ensemble du monde, il n’existe plus de famines liées à un manque de ressources"
      Heureusement qu’ils précisent depuis les années 60 et chez nous, c’est à dire depuis l’époque où la technique alliée à la profusion d’énergie fossile a mécanisé à outrance l’agriculture dans une minorité de pays qui exploitent les ressources des autres. bravo Paul Ariès.

      "Quand des gens meurent de faim quelque part, c’est parce que d’autres l’ont décidé. On ne voit pas en quoi le véganisme changerait quoi que ce soit à cette réalité."
      Et l’#accapparement des terres pour la production de fourrage pour la zootechnie, l’exploitation de terres rares, d’énergies fossiles, de main d’oeuvre quasi-esclave etc. c’est pas des conséquences de décisions ? On m’aurait menti ?

      "ce qui se fait de mieux pour nourrir un sol, le fumier"
      Houlà, de l’eau a coulé sous les ponte entre-temps, depuis lors la grande révolution de la biologie des écosystèmes nous a fait découvrir que ce qui se fait de mieux pour nourrir un sol, c’est la matière ligneuse.

      "l’agriculture sans élevage, c’est l’agriculture famineuse parce qu’elle épuise les sols"
      Là ça va tellement loin dans le nawak que je sais pas par où le prendre. Je vais essayer :
      – ce qui regènère les sols c’est le maintien ou l’augmentation du taux d’humus,et de la vie qui va avec
      – l’humus vient de la végétation (ligneuse notamment) et de sa digestion par l’écosystème du sol
      – les animaux ont un grand rôle dans la génération d’un humus stable, à titre d’exemple les vers de terre dont la biomasse par hectare, sur l’ensemble des écosystèmes terrestres dépasse de loin celle de tous les autres animaux
      – le fumier est issu d’un mélange de paille (végétal) et de bouse (résidu de végétal digéré). Il existe de nombreux autres amendement qui produisent un humus autant voire plus stable avec des dépeditions de carbone bien moindres le long de la chaîne.

      "Ce sont des rendements ridicules pour un travail de forçat car le compost de légumes est bien moins efficace pour faire pousser des légumes que le fumier animal. A moins de forcer le sol par de la chimie, évidemment. Et de labourer bien profondément. Mais, dans ce cas, on abîme les sols, en désorganisant l’écosystème qu’il est en réalité."
      LA LIGNINE. cf point précédent.

      "manger végan, l’absolu des régimes « sans », c’est se condamner à ingurgiter beaucoup de produits transformés, c’est-à-dire des assemblages de molécules pour mimer ce qu’on a supprimé"
      des "assemblages de molécules", no comment. par ailleurs ma soupe, mon porridge, mon pain, mes poêlées de légumes, mes compotes, j’aimerais bien savoir ce que c’est censer mimer.

      "Sans omettre d’ajouter la précieuse vitamine B12 à son alimentation."
      ah, la fameuse B12, la preuve ultime. sauf que la B12 ne provient pas des animaux (sinon on en aurait de base dans le corps vu qu’on est aussi des animaux) mais des bactéries du sol. la question n’est donc pas celle de la consommation d’animaux, mais de l’aseptisation croissante de notre bouffe, qui n’est pas non plus sans lien avec les problèmes d’immunité et ceux du microbiote intestinal.

      "il n’y a plus rien pour maintenir les paysages ouverts"
      mais c’est quoi leur problème avec les forêts ? http://www.peripheries.net/article75.html

      "ce mouvement nous met encore plus dans les serres des multinationales"
      C’est tout simplement faux car ça passe sous silence toutes les expérimentations faites autour de la #végéculture. Comme on en a maintenant l’habitude avec Porcher, elle nous met en avant un choix binaire entre d’un côté une agriculture autonome qui ne saurait se passer d’élevage (sauf qu’elle ne le démontre jamais) et d’un côté une agriculture cyborg dont le véganisme est l’idiot utile. après le biais de confirmation, la technique de l’homme de paille.

      ensuite, rapprochement sans queue ni tête entre véganisme et viande in vitro, comme s’il y avait un rapport entre les deux

      "[le véganisme] menace de nous condamner à la disette en nous ramenant à l’agriculture prédatrice des temps anciens."
      Putain mais informez-vous, sérieux, informez vous. Ne rien connaître à la dynamique d’un sol et prendre une posture d’autorité pour balancer des énormités pareilles, c’est grave.

      "Il menace de nous condamner à dépendre d’une alimentation industrielle 4.0."
      hors sujet

      "Il menace d’uniformiser nos paysages."
      Idem, affirmation sans aucune démonstration ni fondement. C’est la diversité de reliefs et de climats qui fait la diversité paysagère.

      "Il menace paradoxalement de nous faire perdre notre humanité incarnée et notre animalité en nous coupant des réalités naturelles par des zoos virtuels, des paysages transformés en sanctuaires, avec des chiens et chats remplacés par des robots."
      Total fantasme. N’en jetez plus.

      "Le véganisme est l’allié objectif d’une menace plus grande encore. Car, après tout, la meilleure façon de ne plus abîmer la nature est de s’en couper totalement."
      Nième procédé de l’homme de paille.
      Une fois de plus, s’ils veulent critiquer l’industrialisation de la vie, qu’ils s’en prennent à ce qu’il y a derrière au lieu de monter un faux débat et de prêter aux pratiques agricoles sans élevage tout et n’importe-quoi en termes d’intention et d’arrière-plan politique

      "De s’enfermer dans des villes, alimentées par des flux de molécules et des flux de données. Plus de sale, plus de propre, que de l’esprit sain tourné vers une morale ultime, l’amélioration de l’homme par son isolement total de la nature que l’on ne peut maîtriser et qui nous renvoie sans cesse à notre animalité. Oui, véganisme rime avec transhumanisme."
      Idem. Gros n’importe-quoi qui sort de nulle part, par mélange de pinceaux entre industrialisation du vivant et pratiques agricoles sans élevage.

      Tiens, encore plus loin dans les fantasmes en boucle :
      "La consommation de la viande a introduit, dès la préhistoire, l’obligation du partage, l’invention de la logique du don et du contre-don car un chasseur ne consomme jamais son propre gibier"
      Mais pourquoi un réseau d’horticulteurs végétaux ne pourrait pas pratiquer le don et contre-don ? Idem du gloubiboulga précédent.

      Bref, une tribune désolante par son indigence et ses procédés rhétoriques gros comme des maisons, et qui tombe complètement à côté de la plaque.
      #naufrage_intellectuel

    • @koldobika, @rastapopoulos

      Les animaux « n’ont aucun intérêt objectif à vivre avec nous. »

      Ben si, pour les protéger des prédateurs, par exemple. Car les animaux mangent aussi d’autres animaux, à ce qu’il paraît. Ou encore pour leur éviter d’avoir à chercher à bouffer...

      rapprochement sans queue ni tête entre véganisme et viande in vitro, comme s’il y avait un rapport entre les deux

      Ah ben là, c’est toi qu’est mal renseigné. Peut-être pas seulement le véganisme, mais le végétarisme constitue un juteux marché pour ce genre de truc.

      Pour le reste, il est vrai que cette tribune rate, à mon sens, l’essentiel, à savoir le déni et la mise à distance de la souffrance et de la #mort dans notre société trop aseptisée. D’où le rapport avec l’artificialisation du monde et le #transhumanisme.

      Tout y est maintenant trop lisse et sans aspérités. Les machines y ont fait leur chemin et une fraction de la population aspire à une #pacification encore plus grande de la vie - si c’est encore possible.

      Un militantisme moralisateur est actif qui cherche à imposer son #politically_correct, sa police de la pensée, etc. en culpabilisant les personnes avec des méthodes dignes des pires curés jésuites.

      Cette tribune est une réaction maladroite contre cette tendance, qui est bien loin de ne concerner que les vegans militants...

    • pour les protéger des prédateurs, par exemple

      oui sauf qu’initialement aucun animal sauvage n’a été de lui-même se mettre dans un enclos, qu’au bout du compte ils passent tous à la casserole, et qu’à aucun moment ils n’ont de moyen de piger les tenants et aboutissants de leur captivité et de leur domestication.

      Peut-être pas seulement le véganisme, mais le végétarisme constitue un juteux marché pour ce genre de truc

      dans la mesure où véganes et végétariens ne mangent pas de viande, ce serait plutôt à mon sens les omnivores soucieux du bien être animal qui seraient intéressés par un substitut garanti sans abattoir ni maltraitance.

      le déni et la mise à distance de la souffrance et de la #mort dans notre société trop aseptisée. D’où le rapport avec l’artificialisation du monde et le #transhumanisme.

      Effectivement ça rate l’essentiel, car d’une observation pertinente ils finissent par taper très très à côté. L’industrialisation totale de la vie se fout bien des véganes, elle n’a pas besoin d’eux pour s’imposer.
      et de nombreux véganes sont plutôt dans une mouvance punk autogestionnaire (pas explicitement anti-indus mais du moins dans l’esprit)

      une fraction de la population aspire à une #pacification encore plus grande de la vie - si c’est encore possible

      tristement ironique à l’heure où la violence économique en est à tuer les plus pauvres, mais de façon non visible pour les privilégiés, à coup de réformes APL, décrets, radiations abusives etc.

    • @koldobika et @rastapopoulos

      à aucun moment ils n’ont de moyen de piger les tenants et aboutissants de leur captivité et de leur domestication

      En effet, et c’est bien cela qui constitue la spécificité (et probablement pas la « supériorité », vu le peu d’usage qu’ils en font) des êtres humains sur les autres ( zootres ?) animaux.

      Il y a une sorte de contradiction à réclamer l’égalité entre les êtres humains et les animaux et en même temps à reconnaître que ces derniers ne sont pas capables des mêmes capacités de conscience et d’anticipation que nous-mêmes.

      Tout le problème de l’antispécisme réside là-dedans : on réclame une égalité abstraite au nom d’êtres qui n’ont pas les capacités de la réclamer eux-mêmes...

      Par exemple A. Caron ne parvient pas à sortir de cette contradiction :

      Pourquoi faudrait-il être végan   ?
      Le mouvement végan demande à ce que l’on ne consomme plus de produits d’origine animale. Mais comment se nourrir et sortir d’un modèle agro-industriel ? Le journaliste Aymeric Caron et la sociologue Jocelyne Porcher en débattent.

      http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/04/21/pourquoi-faudrait-il-etre-vegan_5288594_3232.html

    • J’y connais pas grand chose en antispécisme, mais de mémoire, il y a pas mal de gens qui ne demandent pas une égalité abstraite, mais qui demandent à ne plus faire souffrir des animaux qui ont la capacité de souffrir (pas tous mais beaucoup quand même), lorsqu’on a la possibilité de faire autrement (de se nourrir ou vêtir autrement surtout). On peut pas appeler ça abstrait, c’est très concret.

      (Le débat avec Aude, Guillaume, Jocelyne et Xavier est demain soir, et je n’ai rien révisé ! Ça va pas être du gâteau pour intervenir, moi qui n’ai pas une très bonne mémoire. En plus obligé d’y aller avec mon fils, la te-hon si je dis des conneries…)

    • Pour le lien précédent avec Caron, je ne sais pas si je vais avoir le temps de vraiment le lire ce soir car je suis mort, mais juste le tout tout début, première réponse de Jocelyne Porchet :

      On peut penser que les relations de domestication ont rencontré l’intérêt de certaines espèces parce qu’elles leur apportent protection et sécurité alimentaire. La domestication n’est donc pas un rapport de domination et d’exploitation. C’est au contraire fondamentalement un rapport de pacification et de communication, l’inverse des rapports de prédation auxquels veulent nous ramener certains « libérateurs » des animaux.

      Peu importe mes idées perso, ya quand même un gros soucis juste rationnel, de démarche honnête d’argumentation non ? C’est pas scientifique au sens de la démarche, de pouvoir apporter des arguments prouvables etc.

      Le tout premier truc qu’on lui demande et elle répond « On peut penser que » ! C’est juste elle qui pense que, mais sans preuve de que dalle, aucune preuve historique, rien. Et ensuite sur cette base pourrie, là elle enchaine « n’est donc pas » !

      Genre elle commence par un truc totalement flou, tellement flou que c’est même pas une phrase d’autorité ("Il est clair que", « On sait bien que »… là c’est juste « On peut penser que », à la limite… en imaginant bien…), et de ça elle en tire une conclusion.

      Sérieux, c’est totalement WTF ce début de réponse, et ça engage pas du bon pour la suite…

      Moi perso c’est le genre de non-argumentation qui a tendance à me bloquer.

  • L’histoire des anabaptistes de Münster est une histoire vraie, peu connue, mais très riche de sens. Elle se passe dans l’Allemagne de 1500 à 1536, à l’époque de Luther, d’Érasme et de Dürer. L’anabaptisme fut un mouvement sectaire protestant révolutionnaire. Les anabaptistes étaient ce que l’on a appelé des millénaristes, c’est à dire des gens qui, contrairement au christianisme orthodoxe, ne croyaient pas que l’homme était né mauvais, mais bon. Ceci eut une conséquence philosophique absolument majeure : le salut pouvait dès lors s’obtenir directement sur terre. Cette conception bouscula de beaucoup la configuration théologique de l’époque & fut la porte ouverte à toutes les interprétations et dérives : les #anabaptistes allaient être les champions de cette révolution, & c’est véritablement eux qui poussèrent l’idée dans sa voie la plus radicale : le partage & la communion des biens dans l’établissement d’un paradis terrestre étaient enfin possible.

    #XVIème_siècle #BD #gravure #histoire
    http://lapassiondesanabaptistes.tumblr.com
    http://www.pastis.org/ambre/projet_a.htm
    http://totentanzinbildern.tumblr.com

  • Le soliloque du dominant par Mona Cholet
    http://lmsi.net/Le-soliloque-du-dominant

    L’arrestation de Roman Polanski à Zurich, le 26 septembre 2009, et l’exhumation de l’affaire pour laquelle il reste poursuivi par la justice américaine, auront été l’occasion pour un nombre assez effarant de commentateurs – et de commentatrices – de démontrer une fois de plus à quel point leur vision de l’érotisme se passe aisément de cette broutille que représente, à leurs yeux, la réciprocité du désir féminin (on se contente en général de parler de « consentement », mais plaçons la barre un peu plus haut, pour une fois). En témoigne l’expression « vieille affaire de mœurs », utilisée dans les premières dépêches ayant suivi l’arrestation, ainsi que dans la pétition du gratin du cinéma mondial lancée en faveur du réalisateur franco-polonais : de nombreuses voix se sont élevées pour faire remarquer à juste titre que, s’agissant de la pénétration et de la sodomie d’une adolescente de 13 ans préalablement soûlée au champagne et shootée au Quaalude, c’était un peu léger (...)

    Ce texte est paru initialement sur Périphéries.
    [10/10/09] Polanski, Mitterrand : le soliloque du dominant
    http://www.peripheries.net/article324.html

    #domination_masculine

    http://zinc.mondediplo.net/messages/48841 via AMD Lyon

  • J – 114 : Projection au Kosmos d’Entre les frontières d’Avi Mograbi et Chen Alon, avec rencontre de ces deux derniers à l’issue de la projection. Sans doute l’un des plus intenses moments dans l’histoire de ces rencontres au Kosmos .

    L’actualité d’Israël et de la Palestine est telle que l’on pourrait en oublier qu’Israël n’est pas garanti d’être aux prises avec une autre actualité internationale, celle des réfugiés, singulièrement ceux arrivant du continent africain, principalement d’Erythrée, de Somalie ou du Soudan, après avoir traversé donc une bonne part de l’Afrique, l’Egypte et la frontière donc entre l’Egypte et Israël. Et comme partout, une fois arrivés en Israël, les réfugiés ne sont pas au bout de leur peine, loin s’en faut puisque le traitement de leur situation par le gouvernement est sans doute encore plus indigne que par chez nous, ces réfugiés, pourtant protégés par les traités internationaux relatifs aux droits des réfugiés, dont Israël est par ailleurs parmi les premiers signataires, même si cette signature date d’une autre époque, sont en fait parqués dans une ancienne base militaire à Holot, ils ont un visa qui indique qu’il ne sont pas autorisés à travailler — lequel visa spécifiant bien qu’ils n’en ont pas le droit, sera exigé par leurs employeurs de petits boulots au noir — mais surtout ils devront être présents aux trois appels quotidiens dans le camp d’Holot et tout manquement à l’un de ces appels est habituellement durement réprimé par un emprisonnement dont la durée est à la discrétion du fonctionnaire punissant cette infraction qui n’en est pas une. Certes ces réfugiés ne vivent plus dans la terreur de la dictature érythréenne, ce dont ils ne cessent de se féliciter, et d’en être ouvertement reconnaissants à un état pourtant pas très accueillant, il n’en est pas moins qu’ils vivent dans ce qui tient lieu d’une prison ouverte, cumulant les désagréments de la privation de liberté avec la nécessité de travailler de façon illégale pour assurer leur pitance.

    Comme l’expliquera Avi Mograbi lors du débat après le film, apprenant l’existence de ce camp, des réfugiés y étant retenus, et se souvenant d’un lointain cours d’histoire au lycée lors duquel le professeur abordait la question de refus des autorités suisses d’accorder l’asile aux Juifs de France, d’Allemagne ou encore d’Italie, fuyant la persécution nazie, le professeur avait alors décrété qu’une telle situation ne devrait plus jamais se reproduire, jamais, ni nulle part, Avi Mograbi décide donc de partir à la rencontre de ses réfugiés, et, cinéaste, de faire un documentaire à propos de leur condition. Ayant entretemps appris l’existence des travaux du Théâtre de l’Opprimé , il prend contact avec Chen Alon, les deux hommes ont un nombre remarquable de raisons de bien s’entendre, Chen Alon en revanche fait dévier le projet initial d’Avi Mograbi en s’en tenant au dogme fondateur du Théâtre de l’Opprimé , ce sont les membres de cette troupe qui écrivent eux-mêmes leur pièce en fonction des situations qu’ils veulent aborder, on ne leur fait pas jouer une autre pièce.

    On découvre alors le travail passionnant de Chen Alon et comment il dirige ses acteurs qui ne l’ont jamais été et comment il leur fait jouer tour à tour le rôle de l’opprimé et celui de l’oppresseur. La situation prend un tour extrêmement fort lorsque quelques amateurs israéliens viennent se mêler à cette petite troupe et deux scènes impressionnantes sont jouées par les réfugiés du centre-Est africain et les amateurs israéliens. La première, des réfugiés qui viennent juste de franchir une frontière sont appréhendés par des militaires garde-frontières, la deuxième des parents israéliens tentent de dissuader leurs enfants de jouer avec des enfants africains dans le même bac à sable, les deux scènes étant jouées des deux points de vue. Il est frappant de constater sur les visages de ces personnes que c’est lorsqu’ils jouent les oppresseurs qu’ils sont traversés par des émotions étrangères et que leur corps tentent par tous les moyens de refuser, et cela qu’ils soient africains ou israéliens, en fait, et c’est là l’une des grandes beautés à la fois du film et de la méthode, qu’ils soient humains.

    Il y a dans cette recherche de l’empathie un ressort d’une efficacité prodigieuse, et qui foudroie les Israéliens, ils sont tous descendants de réfugiés et se montrent particulièrement peu empathiques. S’il devait y avoir un défaut dans ce film — le film pas la méthode — c’est de ne pas extrapoler à propos de cette empathie si mal partagée. Se pourrait-il qu’elle soit mal partagée donc parce que les réfugiés sont noirs ? Se pourrait-il que les réfugiés africains soient des victimes collatérales de la construction politique et psychologique de l’ennemi palestinien (voir Construire l’ennemi de @mona http://www.peripheries.net/article321.html ). Et finalement quels sont les grands perdants, les réfugiés certes, mais aussi les Israéliens qui ne se rendent pas compte de l’immense valeur des personnes qu’ils refoulent, il n’y a que constater la façon tellement fluide qui est la leur de parler l’hébreu. C’est un point aveugle, quelle sont les autres personnes dans le monde qui parlent hébreu ? À la question de savoir si ce qui nous apparaît à nous à l’écran comme une grande maîtrise de la langue, Avi Mograbi et Chen Alon préciseront lors du débat que non seulement ces réfugiés parlent très bien leur langue mais qu’en plus personne ne le leur a apprise, c’est un apprentissage de la langue qu’ils ont fait dans des conditions de travail rebutante et tous lorsqu’on leur en fait la remarque répondent qu’il s’agit pour eux d’une question de survie.

    Et on voudrait se passer de l’immense valeur humaine de telles personnes ?

    L’après débat n’a pas manqué de chaleur non plus et j’ai pu approfondir cette question qui m’était importante avec Avi Mograbi et Chen Alon à savoir si de faire rejouer aux réfugiés certaines des scènes les plus traumatiques de leur existence ne risquait pas de leur apporter un surcroît de violence, de douleur. Comme l’un et l’autre m’ont répondu, c’est là une grande de leurs hésitations. Ou encore comme me l’a confié Avi Mograbi, chaque fois qu’il y a une interaction entre deux êtres humains on court le risque de faire mal à l’autre.

    Je n’ai pas rencontré beaucoup d’hommes comme Avi Mograbi, son jean, ses chaussures dont le cuir épais porte encore les marques d’une terre aride, une voix rauque qui ne raconte pas d’histoires et qui répond honnêtement aux questions qu’on lui pose. Jusqu’à dire son hésitation et la nécessité de faire quelque chose, en souhaitant le bien tout en sachant que c’est parfois le mal qui se profile. Un homme politique. Vraiment politique. Un homme politique qui porte sur ses chaussures la poussière des chemins qu’il arpente.

    Entre les frontières d’Avi Mograbi sort à Paris, ce mercredi. Courrez.

    #qui_ca

  • Zéro chômage de longue durée : une expérimentation d’« utopie réaliste » votée à l’unanimité à l’Assemblée
    http://www.20minutes.fr/france/1747849-20151209-assemblee-approuve-a-unanimite-experimentation-territoire

    Au coeur du projet : une expérimentation législative, pendant cinq ans, dans dix micro-territoires volontaires, de l’embauche en CDI, payé au Smic, de chômeurs de longue durée dans une entreprise développant une activité dans l’économie sociale et solidaire, via la réaffectation des dépenses liées au chômage. La mesure, si elle est jugée concluante, pourrait être généralisée.

    C’est quoi ce truc ?

    #chomage, #ESS,

    • « réaffectation des dépenses liées au chômage » —> toucher la même somme qu’au chômage mais avec une obligation de bosser ("j’en chie donc je suis" http://www.peripheries.net/article217.html), et ça se fait dans des structures « non rentables » ce qui insinue l’idée que le chômeur devrait même remercier qu’on l’embauche même si ce qu’il fait n’est pas « rentable »
      #guerre_aux_pauvres

    • cordialement invitée à lire le dossier je commence par l’expérimentation terrain hein
      https://www.atd-quartmonde.fr/wp-content/uploads/2013/11/2014-05-12-Annexe-4-Exp%C3%A9rimentation-%C3%A0-Seiches-sur-le-Loir-e
      La proportion 59/26 nous a paru assez significative. Les 59 personnes prêtes à travailler étaient plongées dans une #anxiété considérable.
      Elles savaient le rôle dramatique de la privation d’#emploi. Elles savaient que si la privation d’emploi dont elles souffraient ne trouvait pas de réponse rapidement, elles rejoindraient inéluctablement les 26 autres qui sont ces autres #chômeurs longue durée qui ne sont pas venus spontanément dans l’expérience demandes tu ?
      les 26 : « problèmes de santé dans l’immédiat, problématiques diverses à+long terme : logement, addictions, charge familiale, dettes… »
      voilà pour la base ô combien saine du « volontariat ». c’est LA PEUR. la peur des CONSEQUENCES du super statut de chômeur.
      et eux mêmes osent dire que les personnes volontaires l’étaient parce qu’elles SAVAIENT qu’elles risquaient de finir comme les autres sinon l’#entreprise expérimentale n’a finalement généré aucun revenu, n’a formé personne, et a été arrêtée sans plus de suites
      mais le rapport conclut que « ça aurait pu si on avait pu continuer ».
      avec des si...
      mais la
      on est au sol
      (accessoirement cette histoire de formation est rigolote. à part la formation sur le tas aucune n’est gratuite donc soit ya apport extérieur et on n’est plus dans « l’opération blanche » prévue, soit ce sont les indemnités des chômeurs qui paient leur #formation, soit on parle de choses ni qualifiantes ni diplômantes qui du coup ne représentent pas une perspective d’avenir pour qui que ce soit car non reconnues)
      (sauf par ta mamie qui ne manquera pas de me recommander à ses copines mais de là à me tirer un #salaire ou monter ma boite y’a loin)
      (car : tous les prestas en aide à domicile proposent déjà le service accompagnement en courses, il y a aussi des coursiers dont c’est le taf et mieux que ça, des entreprises de livraisons de repas chauds. tous dûment reconnus qualifiés diplômés habilités et en secteur marchand)
      bref osef mais au final on a quoi : une population stigmatisée maltraitée qui dit oui parce que sinon ça veut dire qu’elle préfère devenir comme ceux qui sont pas volontaires (les vilains), aka un camé un pochtron un cassosse endetté ou quoi déjà ? ha oui un cas de pb familiaux. ce qui serait, nous dit on , un « éloignement définitif » de l’emploi (et donc du monde des vivants, en gros, merci)
      moi j’appelle ça abus de faiblesse sur population stigmatisée maltraitée, point.
      (pis quand tu vois une « création d’emploi » sur le rapport d’expérimentation qui s’appelle « sanitaires communaux » bon.)
      (ouais ouais y’a pas de sot métier mais m’étonnerait que la dame elle ait été dame pipi avant le chômage, hein)
      note pour plus tard : arriver bourrée quand on voudra me forcer à ça, me faire classer direct dans les perdus pour la france. mes voisins me chient assez sur la gueule comme ça j’irai pas torcher leurs chiottes. NO WAY.
      comme dit le vieil antonio : ils essaient de nous mettre plus bas que terre mais mon chien et moi on leur pisse à la raie.
      (quand tu regardes le rapport d’expé en fait t’as un bled qui s’est payé du nettoyage des services communaux et même une aire de pique nique sur le dos de ses chômeurs longue durée, sans claquer une thune. un peu le rêve de tout français, quoi)
      parmi les regrets exprimés : la mairie pouvait générer 6 temps pleins mais les pov chéris il aurait fallu augmenter les #impôts alors non (accessoirement passons à la trappe les dotations des communes et les taxes des entreprises, tout est impôt local c’ets connu) (oupas)
      (de manière assez rigolote tu pourras constater que c’est souvent les mairies avec le + de #taxes entreprises qui génèrent le + d’emplois)
      regrettable aussi d’après atd : le fait de ne pas pouvoir inclure l’entretien des résidences secondaires inhabitées parce que houlala ça bénéficie à un particulier alors bon sans contrepartie c’est dur à légitimer hein (ya du yavoir des jaloux de l’aire de piquenique)
      il va de soi que cette fois ce sera différent et cette nouvelle expérimentation du concept n’aura pas des airs puants d’#esclavage.
      je repense à la réaction de mes concipriotes lors des dernières inondations : « pourquoi vous forcez pas les chômeurs à venir nettoyer !! »
      pas d’affolement, patience, ça vient. de rien vraiment on n’a pas trop le choix vous savez. c’est ça ou « rejoindre le contingent des 26 »
      et ça, ça fait peur. ça parle de tas de soucis de #famille, thune, #logement, #santé et même tu sais pas ? tout le monde le sait ! ILS BOIVENT.
      apprécions dans le rapport d’expérimentation que « ds cette petite commune les volontaires connaissaient tous les histoires privées des 26 »
      moi jaime bien quand on fait dans la désintégration sociale sur rumeurs et qu’en dira-t-on, je trouve que ça endigue bien la #stigmatisation.
      du coup c’était très intéressant, le monsieur a bien fait de me dire de lire ça, dis donc. pour le coup jvais picoler, hein. voilà. team 26.
      sur cette demie conv super enrichissante et pourvoyeuse de 5 points de tension avec mon sauveur légitime, je pense que partir c’est pas pire
      techniquement ce niveau de mépris d’un côté et de rinatapé de l’autre je le vis tous les jours partout irl faut il se l’imposer davantage ?
      passons sur le fait de se voir prescrire une réinsertion sur la base de travaux ménagers pour les f/ travaux btp/extérieur pr les h
      c’est le genre de #sexisme qui n’intéressera pas les féministes bourgeoises, hein.
      franchement le « takafer des ménages » si tu veux tu l’as pas inventé, atd. tfassons tkt tu découvriras bien assez tôt ces supers projets pour les « fin de droits » vu que toi tes droits ils auront une fin bcp + rapide
      HINHINHIN
      utilisons nos talents bien connus pour la bande son
      lire ceci https://www.atd-quartmonde.fr/wp-content/uploads/2013/11/2014-05-12-Annexe-4-Exp%C3%A9rimentation-%C3%A0-Seiches-sur-le-Loir-e
      écouter cela https://www.youtube.com/watch?v=nM1MZRwAiDM


      n’hésitez pas à m’embaucher pour vos soirées comité d’entreprise. j’anime toujours à point nommé.
      https://www.youtube.com/watch?v=tBH2O7hDAa4&list=RDnM1MZRwAiDM&index=13

      tiens un tweet sur un burn out au taf. et encore imagine toi t’étais payé, hey. le chômeur en fin de droits lui c’est pour gratos.
      et c’est pas pour faire une « famille entreprise », c’est pour juste échapper au fait d’être exclu de l’humanité.
      du coup nous on nous demande pas d’aimer notre équipe/ambiance, on nous demande d’aimer laver des chiottes pour pas une thune. \o/
      on nous le dit dans le rapport. le chômeur en fin de droit est très angoissé. ha oui mais pour un pauvre ça s’appelle pas burn out, dis.
      nan nous on peut tout nous faire tavu c’est jamais un souci tout ce qu’endure un chômeur est NORMAL.
      il n’y aucun coupable personne qui lui fait du mal c’est juste normal. et la solution c’est d’aimer servir les autres gratuitement.
      pour les mêmes symptômes : au salarié on prescrit un arrêt de travail, au chômeur on prescrit ...du travail.
      un point commun cependant : dans les deux cas il y a punition financière. mais ça apparemment c’est normal aussi. (la logique a mal)
      ça peut rappeler aussi la position de la mère au foyer en burn out. « impossible, elle bosse pas ». et hop.
      c’est limite accepté juste après la naissance d’un bébé. okay t’es pas habituée d’accord cocotte. « post partum ». mais juste là, hein.
      la prescription rejoint souvent celle du chômeur. « reprends le #travail ! » et hop !
      par contre si t’es employée de crèche ou nounou, t’as le droit au #burn-out, toi. les #enfants c’est super fatiguant.
      la #hiérarchie, aussi, houlala. (mais un mari non. rien à voir. la mère au foyer a qu’à retourner bosser on te dit)
      sympas toutes ces ptites fautes de logique, kamême. j’aime bien. on pourrait en faire une encyclopédie.

      (relevé sur twitter https://twitter.com/feeskellepeut/status/684446031996583936 et suivants)

    • plutôt que d’aller demander à une mairie si elle a pas besoin par hasard qu’on nettoie les chiottes pour recycler un chômeur, allez voir les chômeurs les femmes au foyer les mamans en congé parental et les vieux et demandez leur ce qu’ils FONT au quotidien. Votre mine d’emplois elle est LA. votre relance économique est sous vos yeux. payez tout ce travail là, et on consommera avec le fric.
      N’empêche tu prends toutes les mamies qui se tapent les mioches le soir le week end et les vacances t’en as de l’emploi et de la colo. Rien qu’en garde d’enfants tu prends toutes les « jgarde le gosse de ma pote » et toutes les mamies t’as 5000 crèches à ouvrir. En plomberie élec et autres joies prend tous les « laisse jvais te le faire » des papis et t’as 250 artisans manquants par département. On va même pas parler des réparations bagnoles... et combien de gens ici servent de nerd de service pour de l’assistance informatique ?
      Voyez bien qu’il est non seulement là mais il est fait, le taf. en revanche : on le PAIE pas. c’est juste ça le problème.
      Je crois pas que la solution géniale soit d’y contraindre gratos ENCORE des chômeurs"identifiés comme ayant du temps dispo". cordialement.
      (au mieux ça soulagera d’autres gens identifié comme ayant du temps dispo de leur part habituelle de ce travail. nouvelle hiérarchie. bof)

      Semaine prochaine on parlera du travail gratuit que l’ensemble nommé adultes exige de l’ensemble nommé « enfants aînés » (jdéconne, mais là aussi bcp choses qui mériteraient rémunération et qu’on laisse les gosses être des gosses et pas les parents du ptifrère). Ça me paraît logique que si on veut vivre en tout travail et yakletravail qui mérite salaire blabla toussa on paie TOUT le travail. Sinon si pour la même activité c’est payé pour les uns et gratos pour les autres ya un gros pb de logique à la base. Sinon si on veut sortir de la logique de travail c’est possible aussi mais dans ce cas là on passe au #revenu_de_base le vrai. Pas une énorme arnaque de libertariens, pas un truc A LA PLACE de la #sécurité_sociale, un truc EN PLUS.
      Là on passe sur un autre modèle de société, et okay on peut jouer au gratuit/partage/toussa. Mais faut choisir, merde. Ce qui est en train de se monter c’est un truc à 2 vitesses bien immonde où des gens rémunérés, eux, vont pouvoir tout exiger gratos d’un paquet d’autres qui seront condamnés au 500 euros pour tous (idée qu’on a l’indécence de nommer revenu de base pour enfoncer le clou)
      Le beurre l’argent du beurre et le cul de la crémière pour les méritants d’un travail qui se fait rare parce que sinon ça marcherait pas. D’autant plus rare que sont nombreux les actifs complices à se gaver de temps libéré gratos sur le dos des autres, selon le modèle de papa qui travaille lui et donc en fout plein la tronche de taches ménagères à maman qui « a le temps, elle ». (dépourvue d’emploi et coincée sur place telle le chômeur bien identifié par sa commune nécessiteuse de lavage de chiottes gratuit)
      Exemple rigolo : les vieilles à chats. tu sais celles qui ramassent stérilisent nourrissent et finissent par en avoir 15. c’est du travail. C’est du travail gratuit (et pire, coûteux) que tous les autres n’ont pas fait, et dont ils n’assument pas les conséquences puisqu’ils laissent ça aux vieilles à chat dont en plus ils ont le toupet de se moquer allègrement.
      Là aussi y’a une mine d’emplois. Gestion de la faune semi sauvage que le lambda laisse proliférer nimporte comment.
      Le monde est plein de gens qui bossent dur que personne ne paie et sans eux vous auriez bien du mal avec vos vies. admettez le on avancera.
      t’écouter chialer sur ta vie au bureau ton patron kilécon ta fatigue kélégrande mon chéri si c’était un psy ce serait 50 euros la 1/2 h.
      pousser kevin sur le vélo lâche patusuit patussuiiite si c’était autrui ce serait payé tarif éduc sportif.
      ça + mille autres compétences/activités, et sans cesse en dév d’autres, voilà ce que c’est, être « inactif ». le #burn-out est une évidence.

      prends un #chômeur. il a pas de thune. de ce fait il arrête pas de devoir acquérir de nouvelles compétences et accomplir de nouvelles taches.
      la machine à laver est en panne ? chômeur ne peut pas payer quelqu’un. chômeur apprend et fait. ou lave dans la baignoire.
      la bagnole démarre pas ? chômeur apprend, et fait. ou marche. et ainsi de suite pour tout. oui c’est épuisant, oui.
      et après comme il sait faire, chômeur, actif n’hésite pas à l’appeler quand lui il a un souci de machine/bagnole. pour pas payer, héhé.
      au final chômeur bosse dur, apprend bcp, fini en burn out. tu l’aurais indemnisé correctement il aurait été en forme, gain de sécu, et il aurait appelé des gens dont c’est le métier pour faire tout ça, et son pote actif aussi, gain d’emplois.
      la cerise c’est que comme chômeur dépourvu de fric a du apprendre un tas de trucs y’a des gens bien intentionnés qui viennent le voir après pour faire le bilan de toutes ses acquisitions et les mettre à dispo gratos pour une collectivité. c’est assez cynique.
      genre « tu saurais nous faire une aire de pique nique ? » "oh bin oui j’ai appris ça un jour où il me fallait un meuble", et hop, exploitation
      même cynisme quand une femme inactive poussée aux taches ménagères se voit proposer ? une belle réinsertion dans le ménage, bin hey.
      cynisme aussi quand une femme ’inactive’ se retrouve condamnée au torchage des mioches et qu’on lui offre une réinsertion en nounou. -_-
      zéro chômeur longue durée, 100% d’exploités gratos. on change le bénéficiaire au lieu de faire tout ça pour vous mm vous le ferez pour nous. et comme ça vous procurera pas une thune supplémentaire vous le ferez pour vous mm aussi c’est pas à la place c’est en plus. double taf.
      on s’assure bien de la base du volontariat en vous chiant abondamment sur la gueule si vous refusez, et roule ma poule.
      ça me rend malade, ya complicité générale ça abuse à tout va ça sait très bien ce que ça fait...et ça nous joue les indignés. sérieux.
      le prochain qui s’indigne du chômage est prié de rémunérer sa mère quand il lui refourgue le gamin fiévreux à 7h du mat, ptin.
      c’est une grève des inactifs qu’il faut. on arrête tout. plus rien de gratuit, qu’il crèvent.
      répondre jonérinafout à tout. ton gamin peut pas aller à l’école ? rinafout. tu pars en vacances qui garde ton chat ? rinafout.
      quand faudra payer sos nounou et une pension féline ça va moins rigoler ça vite chialer que faut augmenter les salaires et le reste.
      à méditer sérieux. plein de gens se sont penché sur le concept de don (le vrai, pas tes poubelles) mais personne n’a tenté d’abolir le don. puisqu’il n’existe que de certains à certains, et pas ceux qu’on croit, puisque tout le monde doit tout mériter et que tout se paie...mh ? supprimer tout ce qu’on fait gratos. tout notre don à la communauté. pour voir ce que ça fait quand c’est à EUX qu’on donne plus rien ?
      ça leur manquera vite ça leur fera tout drôle de plus rien avoir gratos même pas un sourire et une heure de compagnie. chiche.
      faut pète d’abord la fin du #travail gratuit avant d’espérer la fin du travail tout court.

      #gratuité #travail_domestique et aussi détournement de la #logique_du_don par le #capitalisme
      (relevé sur twitter https://twitter.com/feeskellepeut/status/684502218150641664 et suivants)

    • ATD Quart-Monde contre les pauvres
      https://paris-luttes.info/territoires-zero-chomeurs-atd-4909?lang=fr

      Nouvel épisode dans la guerre aux pauvres. La proposition de loi sur les « territoires zéro chômeurs », malgré un large consensus en première et seconde lecture devant les deux assemblées, a recueilli très peu d’écho médiatique. Ses défenseurs, au premier rang desquels ATD Quart-Monde, ont pourtant la prétention de révolutionner l’assurance chômage, rien de moins. Le projet vise une remise au travail de l’ensemble des chômeur-ses de longue durée, au SMIC, à budget égal pour « l’entreprise France ». Cynisme, aveuglement ou naïveté ? La philosophie sous-jacente a de quoi alerter.

  • http://resurgences.net/points-chauds-5

    Lire Jean Sur et se sentir un peu mieux.

    Georges Bernanos, dans La France contre les robots : « Lorsqu’on me demande : « Par quoi remplacerez-vous ce système », j’ai parfaitement le droit de riposter : Ce n’est pas moi ni personne qui le remplacera, c’est la Vie, ce sont toutes les forces de la Vie dont il a cru se rendre maître par sa technique, et qui feront sauter son énorme machinerie. La libération, l’élargissement, la nouvelle découverte du monde ne sera pas due à un système ou à un homme, mais à la somme croissante des résistances humaines à un ordre inhumain. »

    J’appelle progrès et, à notre époque, cela seulement, les entrecroisements, les jonctions, les noces, les fécondations, dans l’inachevé, d’une variété infinie d’émotions, de sursauts et de surgissements, de révoltes, d’élans, de départs, de commencements.

  • Non à la #Charte_des_langues_régionales

    Derrière la question des langues dites régionales se cache très souvent un nationalisme agressif. La Catalogne en offre un très bon exemple : on y est passé en quelques décennies d’une revendication légitime d’expression en catalan à un leadership de cette langue puis à des mesures de rétorsion contre l’espagnol dans l’espace public (dont la loi dite d’immersion scolaire en catalan est l’une des facettes) et l’on en arrive depuis quelques années, comme c’était tout à fait prévisible – et cela fait un bail que nous le disons - à la revendication d’un Etat purement catalan. C’était l’objectif initial de la bourgeoisie locale.

    Au moment où Hollande menace de signer la « Charte des langues régionales et minoritaires » chacun doit avoir présent à l’esprit que cette question n’est pas « folklorique », que dans la réalité, il ne s’agit pas de culture mais de politique, et d’une politique qui peut changer assez radicalement la vie de chacun. Or, au lieu de poser le débat franchement et ouvertement (après tout, pourquoi pas !) les nationalistes régionaux avancent masqués derrière des revendications linguistiques et « culturelles », d’une manière insidieuse, perverse.

    Dans un premier temps, nous invitons tout un chacun à lire tranquillement cette fameuse charte en se posant à chaque article la question « Qu’est-ce que cela implique ?, qu’est-ce que cela peut changer (en positif ou en négatif) dans ma vie  », sans se laisser endormir par les commentateurs ad hoc. Nous reviendrons, en fonction de l’actualité, sur ce sujet.

    @anarchosyndicalisme ! n°146

    ---- #Nationalisme -------------------

    • – La bourgeoise catalane instrumentalisme le mouvement indépendantiste pour ses intérêts. Sur quoi en fait-on reposer ici la responsabilité ? Non pas sur les intérêts bourgeois mais sur la langue et la culture catalanes. Bravo. Au passage, rien n’est dit sur la CUP, ni sur le fait que ses membres, dont son porte-parole David Fernández, sont en grande partie descendants d’immigrants d’autres provinces d’Espagne (Extremadura, Castille, Andalousie...) et n’en sont pas moins Catalans pour autant.
      – On qualifie l’enseignement immersif de « mesures de rétorsion contre l’espagnol ». J’en rirais si ce n’était pas du simple déni de privilège. Ce serait intéressant de transposer aux rapports de force sociolinguistiques les concepts de male tears et de mecsplication développés dans le féminisme. Langue-hégémonique-tears, langue-hégémonique-splaining.
      Est-ce utile d’expliquer ici la différence entre égalité formelle et #équité ? D’expliquer que quand une langue pâtit d’un rapport de force sociolinguistique défavorable, l’absence de contre-poids (comme l’enseignement immersif) la condamne à se cantonner à la sphère privée puis de ce fait à s’éteindre ?
      @monolecte c’est dans un petit nombre d’offres dans des domaines bien précis alors, parce-que dans la grande majorité des annonces ce n’est pas le cas. Les nouveaux arrivants sont toujours nombreux et aucunement gênés par leur non-connaissance de l’euskara.
      Demander de savoir parler euskara c’est le cas en revanche pour les postes publics dans la communauté autonome d’Euskadi, où l’euskara est officiel.
      Si on veut qu’une langue vive il faut lui donner une existence dans la sphère publique, c’est à dire aussi dans les services publics. Et pour ce faire, il s’agit que les fonctionnaires connaissent un minimum la langue en question. En symétrique, pas grand monde n’interroge le fait qu’un·e bascophone ou catalanophone natif·ve doive apprendre le français ou l’espagnol pour bosser à Paris ou à Madrid, là où les francophones et hispanophones natif·ve·s n’auront pas à faire ce travail d’apprentissage d’une autre langue.
      Prenons un autre exemple : la Belgique, où sont parlées une langue locale (le flamand) et une langue devenue internationale par l’existence d’un empire colonial, à savoir le français. Si en Wallonie on trouve des offres d’emploi exigeant la connaissance du flamand, possible que certains portent des accusations de communautarisme et d’exclusion des Wallons. Si en revanche en Flandre on trouve une annonce demandant de parler français, ça ne sera probablement pas perçu différemment d’une annonce demandant de savoir parler anglais, car le français est (comme l’anglais même si quantativement dans une moindre mesure) un outil de communication internationale.
      Certaines langues sont celles d’anciens empires coloniaux et sont de fait internationales, et leur connaissance est ainsi devenue une compétence professionnelle au même titre qu’une autre. Il ne faut pas oublier que c’est une situation historiquement et politiquement (et militairement) construite, et nullement « naturelle ».
      D’autres langues n’ayant jamais prétendu à aucune hégémonie planétaire n’ont pas cet avantage, et quand on essaie de mettre en place des outils pour contrebalancer les rapports de force en leur défaveur, cela suscite des accusations de nationalisme, et ce de la part de qui ? En premier lieu de la part des langues hégémoniques qui ont contribué à l’invisibilisation et à la disparition de nombre de langues locales, et qui ne sont nullement menacées d’extinction, elles. Paille poutre. Quand j’entends ça, ça me fait toujours penser aux chouineurs masculinistes qui s’insurgent dès que les femmes revendiquent deux millimètres de droits en plus.
      #langues_sans_frontières
      edit : quelques coquilles typo

    • C’est assez amusant de lire que quand il s’agit de n’employer que des basques en pays Basque c’est pour la défense d’une culture mais que dès qu’on critique un peu le régionalisme on est traité de « jacobin » ce qui revient à traiter les gens de raciste...

    • En symétrique, pas grand monde n’interroge le fait qu’un·e bascophone ou catalanophone natif·ve doive apprendre le français ou l’espagnol pour bosser à Paris ou à Madrid, là où les francophones et hispanophones natif·ve·s n’auront pas à faire ce travail d’apprentissage d’une autre langue.

      Ta remarque est mensongère car de fait, que ce soit en France ou en Espagne, les gens apprennent le français ou l’espagnol dès l’enfance et ne sont donc pas pénalisés. Par contre dans le système communautariste que tu défends et qui multiplie les zones à langues officielles différentes tu crée des étrangers de l’intérieur qui eux seront en effet pénalisés. D’ailleurs c’est déjà le cas avec les annonce qui ne sont que pour les basques et qui font penser au slogan « ici on est en France on parle français ».

    • Pour appuyer mon commentaire lire l’article « l’horreur linguistique » dans la brochure ci-jointe. Un extrait ici :

      Immigrés de l’intérieur
      Continuons à faire fonctionner notre ima-
      gination. Si vous perdez votre emploi à
      Toulouse et en trouvez un à Strasbourg ou à
      Rennes, il vous faudra apprendre l’alsacien ou
      le breton ! En pratique, vous deviendrez un
      immigré. Ceux qui ont vécu cette situation
      savent ce que cela veut dire : ne pas maîtriser
      la langue officielle, c’est être en situation d’ex-
      trême infériorité, à la merci du patron, du pro-
      priétaire, du flic, de l’administration ; c’est se
      trouver dans la plus grande difficulté pour
      défendre ses droits élémentaires, pour organi-
      ser une lutte collective. Quand on est propul-
      sé à l’âge mûr dans une nouvelle aire linguis-
      tique, on met cinq ans, dix ans, pour simple-
      ment se débrouiller. On reste à l’écart. Le
      ghetto linguistique, c’est le ghetto le plus effi-
      cace.

      http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/BROCHURE_NATIONALISME.pdf

    • Ta remarque est mensongère car de fait, que ce soit en France ou en Espagne, les gens apprennent le français ou l’espagnol dès l’enfance et ne sont donc pas pénalisés.

      Tiens donc, ravi d’apprendre qu’il n’y a personne dont la langue maternelle n’est pas celle de l’Etat, et donc personne qui ne doive apprendre une seconde langue pendant son enfance là où d’autres peuvent se contenter de n’en apprendre qu’une.
      Par ailleurs le fait que l’apprentissage du français ou de l’espagnol soit une obligation ne semble pas te déranger plus que ça. Mais quand on est du bon côté de l’hégémonie il est vrai qu’on s’accommode facilement de ce genre de petits détails.

      Par contre dans le système communautariste que tu défends

      Allez, taxation de communautarisme, ça faisait longtemps. Va falloir que tu m’expliques en quoi le bilinguisme (ça te parle comme concept ?) est plus communautariste que le monolinguisme.

      Tu crée des étrangers de l’intérieur qui eux seront en effet pénalisés

      Il va falloir que tu m’explique comment un système bilingue pénalise ceux qui parlent l’une des deux langues concernées.

      Si vous perdez votre emploi à Toulouse et en trouvez un à Strasbourg ou à Rennes, il vous faudra apprendre l’alsacien ou le breton !

      Complètement fantasmatique. Comme s’il s’agissait de remplacer une langue par une autre, et comme si tout le monde postulait dans la fonction publique.

    • le système communautariste que tu défends

      (tu la sens bien la bonne foi là ?)

      Mais sinon à part ça, concrètement, le principe c’est de défendre une unique langue mondiale pour que personne ne soit pénalisé⋅e nulle part ? Genre l’esperento ? Ou l’anglais ?

      La langue française, dans ce contexte, c’est comme le masculin à l’intérieur du français : c’est neutre : HAHA. #francosplaining

      Bon allez, une proposition un peu moins manichéenne, tant qu’à faire…
      Proposition de généralisation à tous les Français d’une éducation à toutes les langues indigènes de France
      http://www.nationalisation-langues-de-france.net/?post/proposition

      Les uns nient, au nom de l’unité nationale, toute pluralité culturelle interne (vantant la « diversité » pour le reste du monde) ; les autres, au nom de la « diversité » culturelle, en viennent à remettre en cause la solidarité nationale. Les uns et les autres ont quelques chose en commun : ils confondent l’ordre culturel et l’ordre politique (« une nation, une langue ») (comme autrefois « un royaume, une religion »), et savent si peu ce que la langue est à la pensée qu’ils placent la culture et les œuvres derrière la langue de communication. Leur débat occupe tout l’espace, comme s’il n’y avait pas d’autre voie.

      […]

      1. organiser une éducation pour tous les Français à toutes les langues/cultures indigènes de France. Ce qui renforcera la solidarité nationale.
      2. organiser, contre la « diversité culturelle » (chacun sa petite langue/culture dans son coin, dans sa « communauté »), l’aventure de la pluralité culturelle (émulation entre les œuvres) qui, libérant toutes les imaginations, mobilisera tous les Français dans l’invention d’un avenir commun.

      Quel incroyable communautarisme !

    • Proposition de généralisation à tous les Français d’une éducation à toutes les langues indigènes de France

      l’indigénisme est un concept d’extrême droite, en France elle est portée par Riposte laïque entre autre.
      Ton intervention introduit l’idée que les particularisme régionaux comme le bretons ou le basque sont des particularismes ethniques donc raciaux.

      Sinon tu évitera de me faire dire ce que je n’ai pas dis merci.

    • lol.
      Je t’ai juste cité.

      Et pas lol : si en lisant le lien précédent, tu comprends que ces gens disent que la culture bretonne ou basque sont ethniques et raciales, je ne peux plus faire grand chose. On peut difficilement plus éloigné des concepts élaborés par le Carrefour Arnaud Bernard, Sicre et Meschonnic…

      Ou bien tu fonctionnes avec des mots-clés, et sans même comprendre leur sens, si tu les as entendu prononcé par une méchante personne, le mot devient facho…

      (Rappel : « indigène » veut dire « qui est né sur un territoire déterminé », ici on parle du territoire géographique français ; les langues et cultures indigènes étant celles qui sont nées dans ce périmètre géographique.)

      (lol : ces Bombes2Bal quelles bandes de sales fachottes !


      )

    • Quand bien même tu ne parlerais que de langues et tu défendrais une conception constructiviste de l’identité http://seenthis.net/messages/355705, le grand truc de certains c’est d’arriver à dire que tu défends une conception ethniciste de l’identité, pour mieux te reprocher ensuite ladite conception http://seenthis.net/messages/331938 et s’en féliciter en s’autodésignant progressistes universalistes. À ce point du débat, inutile de gaspiller son énergie.

    • Le « bal indigène » : ce qui reviens si je traduis à « le bal des gens nés sur un territoire déterminé » , en l’occurence ici en Occitanie. Il n’y a que moi que ça dérange un bal ou ne seraient invités que les gens nés ici en Occitanie ? Transposez ça avec « bal de gens nés en France » et vous comprenez mieux.
      Blague à part les Bombes de bal sont dans la revendication identitaire, elle diffusent donc des concepts réactionnaires, tout comme Sicre et les autres.

    • C’est fou ces biais d’interprétation même sur des trucs secondaires.

      Le « bal indigène » : ce qui reviens si je traduis à « le bal des gens nés sur un territoire déterminé »

      Le qualificatif se réfère au bal, non aux gens. De deux, même s’ils avaient écrit « bal des indigènes » (ce qui n’est pas le cas), rien n’y indique que les non indigènes en seraient exclus. Pour en arriver à ton interprétation ça fait beaucoup de suppositions, et d’étapes sautées.

      Bombes de bal sont dans la revendication identitaire, elle diffusent donc des concepts réactionnaires

      Réduire l’identité à un concept réactionnaire, là aussi ça fait un sacré paquet de suppositions et d’étapes sautées.
      Une de ces étapes est le lien entre identité et état-nation (la question de savoir si ce concept est présent chez toutes les identités n’est pas posée), entre peuple et Etat.
      Ceux qu’on appelle actuellement « identitaires » (je parle ici de l’extrême-droite française islamophobe) défendent une identité liée à un Etat, une identité homogène (par la force) et délimitée par des frontières. On est là extrêmement loin des concepts de Castan, Lubat, Sicre etc. ou d’autres qui défendent des identités plurielles dont le passage de l’une à l’autre est loin de correspondre à une limite fixe.
      Que cette différence fondamentale échappe à des gens se réclamant de l’anarchisme (donc critiques vis à vis de l’Etat et de la façon dont celui-ci modifie les rapports entre les gens et entre les peuples), que ceux-ci entretiennent des biais d’interprétation aussi état-nation-centrés, c’est pour le moins surprenant.

    • Bon pour le titre c’était une blague, je rentrais dans le jeu de la provocation marrante de rasta.

      Par contre je suis pas d’accord sur le fait que le seul vecteur d’idées réactionnaires soit la revendication identitaire liée à l’état nation. Ou plutôt je pense que les revendication identitaires linguistiques sont la porte d’entrée vers des revendications plus dures. Que la langue est ce qui cache la revendication nationaliste et raciale.

    • Par exemple que penses-tu de cet autocollant que j’ai vu dimanche dernier dans un quartier populaire de Toulouse et qui disait : « aqui se parla occitan » (je me trompe peut_être dans la retranscription mais tu m’aura compris). Ce slogan lie bien la revendication linguistique et nationaliste.

    • Ou plutôt je pense que les revendication identitaires linguistiques sont la porte d’entrée vers des revendications plus dures.

      Tu peux le penser, mais ça n’a rien de fondé.
      Dire « la langue est ce qui cache la revendication nationaliste et raciale. » n’est absolument pas fondé. Cf ce que je disais plus haut sur les identités constructivistes, qui en se fondant sur la langue sont justement à l’opposé des conceptions raciales.
      Idem « aci parlam occitan », est-ce que ça empêche qui que ce soit de parler français anglais ou coréen ? Pourquoi le bilinguisme n’existerait-il pas, pourquoi plusieurs langues ne pourraient-elles pas coexister en un même espace ? Pourquoi toujours entendre qu’il s’agit d’en imposer une au détriment d’une autre ?

    • Imposer une langue unique au détriment des autres c’est justement ce qu’ont fait le français ou le castillan dans le cadre de l’établissement de leurs états-nations respectifs, en mettant en oeuvre des moyens implacables (administration, école, armée) au service de leurs élans hégémoniques. Dans le même temps se développaient des empires coloniaux.
      Taxer de nationalisme ceux qui questionnent l’héritage de ces politiques-là, c’est ne voir le monde que comme des conflits entre nationalismes, c’est croire que la seule façon de faire vivre une langue c’est d’en imposer l’usage par la force. C’est vraiment triste de ne pas pouvoir envisager l’humanité autrement.

    • Pour développer une telle paranoïa, pour se persuader de la toute-puissance de gens minoritaires et dominés, pour se sentir constamment insulté, bafoué, provoqué, menacé, il faut forcément être devenu inconsistant et transparent à ses propres yeux ; il faut ne plus se percevoir soi-même, ne plus percevoir sa propre force.

      http://www.peripheries.net/article335.html
      (sujet différent mais le constat se transpose assez bien aux peurs irrationnelles que certains locuteurs de langues hégémoniques ont vis à vis des langues minorisées)

    • 1) « Bal indigène », sans blague, ça veut clairement (si si, clairement) dire « bal conçu à la manière indigène », c’est-à-dire : un bal conçu à partir du patrimoine linguistique et culturel de là où il est fait. Par exemple (c’est le cas pour elles), un bal avec des chants en occitan (et la moitié est en français, OH BIZARRE), et des danses traditionnelles occitanes (il y a un danseur et une danseuse pro à chaque concert, qui apprennent au public, dont la fille de Sicre). Le terme n’a donc AUCUN rapport avec qui est invité⋅e au bal ! C’est absolument tout le monde, d’autant plus qu’elles tournent dans toute la France et qu’elles invitent chacun à mélanger sa danse aux leurs (il y a certains morceaux et rondes exprès pour ça). C’est juste totalement l’inverse de ton interprétation.

      2) « Aqui parlem occitan », ça veut juste dire « ici on parle occitan », ni plus ni moins : ici il y a des gens qui parlent occitan. En soi, hors contexte (donc sans savoir qui l’a écrit), en aucun cas ça n’a de rapport avec « ici TU DOIS parler occitan » (la phrase serait différente !)

      3) Il y a, sans aucun doute possible, des occitanistes tout à fait régionalistes (et donc mini-nationalistes), je n’ai jamais dit le contraire, je l’ai même évoqué plus haut ! Et je suis en total désaccord avec leur point de vue, et c’est totalement opposé aux idées constructivistes ("je peux choisir de devenir occitan, basque, etc") et pluri-lingues, de Castan, Lubat, Meschonnic, Sicre, et celleux qui diffusent leurs idées.

      4) La phrase du 2), si on sait qu’elle est prononcée ou écrite par un du 3), là on peut l’interpréter de manière nationaliste. Mais uniquement dans ce cas. La phrase toute seule sans aucun contexte n’a strictement rien de nationaliste, raciale, ou que sais-je.

    • Dans l’absolu on a quand même du mal à se soustraire de l’excitation d’embrasser une cause juste . Sans cela où en serait la révolte ?

      Autrement j’ai du mal á suivre les lignes d’un conflit qui me semble spécifiquement francais malgré quelques éléments présents aussi chez nous.

      Nous vivons dans une société où en quelques régions il y a encore les croix chrétiennes dans les salles de classe, où l’église et ses nombreuses entreprises sont exemptes du code du travail, où un curé réactionnaire revanchard est président, où les églises continuent à toucher des milliards d’Euros comme réparation pour la sécularisation de quelques domaines en 1803 etc. ... on pourrait continuer l’énumération des abus et injustices sur plusieurs pages encore sans rentrer dans les détails .

      Quand les organisations islamiques revendiquent les mêmes privilèges que les organisations juives et chrétiennes c’est compréhensible. Pourtant il serait mieux de tous les reclasser comme associations ordinaires sans privilèges divins spéciaux.

      L’islamophobie en Allemagne c’est la chasse gardée des droites diverses, la gauche préfère la critiques des régimes islamistes qui collaborent sans problème avec les faux culs nationaux .

      Il ne faut surtout pas confondre l’aversion et même la haine envers des personnes et idéologies exécrables avec le racisme et les pogromes. Je peux trés bien respecter et apprécier des personnes tout en pensant que toute religion est une insulte pour l’esprit humain - comme dit la chanson :

      Die Gedanken sind frei

      https://www.youtube.com/watch?v=j54HIGk_AEI

  • Les Indigènes du Royaume : « Le harem de la taille 36 »
    http://bougnoulosophe.blogspot.fr/2015/06/le-harem-de-la-taille-36.html

    Naomi Wolf et Pierre Bourdieu en arrivent tous deux à la conclusion que ces « codes corporels » paralysent insidieusement l’aptitude des #femmes à entrer dans la course au pouvoir. même si le monde professionnel leur semble largement ouvert. Les règles du jeu sont différentes selon les sexes. Les ressources des femmes qui entrent dans la compétition sont à ce point dépendantes de leur aspect physique qu’on ne peut pas parler d’une #égalité des chances.

    « Une fixation culturelle sur la #minceur féminine n’est pas l’expression d’une obsession de la #beauté féminine. explique Wolf, mais d’une obsession de l’obéissance féminine. Le #régime est le plus puissant des sédatifs politiques qui ait jamais existé dans l’histoire de la femme ; une population qui reste calme dans sa folie est forcément docile. »

    La recherche, renchérit-elle, « confirme que la plupart des femmes savent trop bien qu’une surestimation de la minceur conduit à "la perte effective de toute estime personnelle et du sens de l’efficacité", et ( ...) qu’"une restriction calorique périodique ou prolongée" modèle une personnalité caractéristique dont les traits dominants sont la passivité, l’anxiété, et l’émotivité ».

  • Quand le cancer d’un politicien sert à rappeler que la vie normale c’est le travail
    http://larotative.info/quand-le-cancer-d-un-politicien-1068.html


    Le président (UDI) du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire vient de révéler publiquement qu’il souffre d’un cancer du foie. L’occasion pour lui et pour les médias locaux d’insister sur le fait qu’une maladie comme celle-ci n’empêche nullement de travailler normalement. Réaction de Thomas, qui vit avec une maladie grave et a de plus en plus de difficultés à souffrir... ce genre de discours.

    C’est au micro de France Bleu Touraine que Jean-Yves Couteau, récemment élu président du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire s’est exprimé à propos du cancer du foie contre lequel il se bat actuellement. Une intervention qu’il motive de la façon suivante :
    « J’ai eu envie de dire les choses parce que j’en ai marre que sous le manteau, on dise n’importe quelle connerie. Là c’est moi qui le dit. On peut avoir une activité professionnelle normale ! »

    (...)

    Une fois de plus quand il est question de maladie, on nous ressort le grand classique mais foutrement rhétorique « ce qui ne tue rend plus fort ». France Bleu va encore plus loin en donnant des précisions sur son site :
    Selon Gilles Calais, professeur en cancerologie au CHRU de Tours, 9 patients atteints d’un cancer sur 10 qui sont en âge d’avoir une activité professionnelle sont en arrêt de travail pendant la période du traitement. Pour autant, les traitements n’altèrent pas les facultés de décision. Cela induit juste une fatigue supplémentaire.
    « Juste » ? Sérieusement ? Comme si la fatigue n’avait aucune influence sur notre capacité à réfléchir. On chercherait à nous faire comprendre que les 90% de cancéreux qui n’ont pas le courage de Jean-Yves Couteau abusent qu’on ne s’y prendrait pas autrement. On rappelle de plus à France Bleu que le cancer touche aussi des personnes dont le corps est l’outil de travail. Pour elles non plus, la fatigue n’est pas « juste » un petit parasite supplémentaire.

    (...)

    Ces prises de positions publiques des politiciens sont quasi-systématiques, leur appui par la presse l’est tout autant. Il n’est qu’une seule image acceptable du malade. Celle de celui qui se bat pour que cela ne se voit pas, qui sait rester « digne » et ne se laisse pas abattre par la maladie qui le ronge.

    L’injonction à se conformer à cette image est très violente pour ceux qui quotidiennement font face comme ils peuvent, ni par courage ni par dignité mais parce qu’ils n’ont pas le choix. Elle est violente avec la grande majorité des malades qui ont la « faiblesse » de ne pas conserver une vie normale. Pas par choix en général. Cette violence sociale se surajoute à la violence intrinsèque à la maladie elle-même.

    Il faut le dire crûment : la réalité d’une maladie grave c’est que ça pourrit la vie quotidienne. Un point c’est tout. Les rodomontades des politiciens ne sont que des éléments de façade, faire bonne figure pour sauver les apparences ou éviter les regards accusateurs ou les questions indiscrètes. Les points positifs ou autres « bénéfices secondaires » après lesquels courent les partisans d’une maladie conforme à l’enthousiasme spectaculaire de notre société ne sont que des chimères.

    #normalité #travail #injonction #productivité

  • N’oublie pas que tu vas mourir
    http://blog.monolecte.fr/post/2015/06/12/noublie-pas-que-tu-vas-mourir
    https://www.flickr.com/photos/monolecte/18545187168

    Flickr

    Nous ne sommes probablement pas ceux que nous pensons être. J’ai fini par me demander qui j’étais quand je me suis rendu compte que des pans entiers de ma vie étaient repartis dans le néant dont le présent fugace et…Lire la suite →

    #Brouhaha #humanité #mémoire #moment

  •  » La raison délirante de l’#Europe, un nouveau #fascisme mou ? par Laurent de Sutter
    http://www.les-crises.fr/la-raison-delirante-de-leurope-un-nouveau-fascisme-mou-par-laurent-de-sut

    Il est temps d’ouvrir les yeux : les autorités qui se trouvent à la tête de l’Europe incarnent un fascisme nouveau. Ce fascisme, ce n’est plus celui, manifeste et assumé, qui a fait du XXe siècle l’un des grands siècles de la laideur #politique ; il s’agit plutôt d’un fascisme mou et retors, dissimulant ses intentions mauvaises derrière un langage qui se voudrait de raison. Mais la raison que manifestent tous ceux qui, aujourd’hui, se trouvent forcés de discuter avec le Premier ministre grec, Aléxis Tsípras, est en réalité une raison délirante. Elle l’est sur plusieurs plans.

    • Troisièmement, la raison européenne est délirante du point de vue de la raison elle-même. Derrière les différents appels au « raisonnable », que le nouveau gouvernement grec devrait adopter, se dissimule en réalité la soumission à la folie la plus complète. Car la raison à laquelle se réfèrent les politiciens européens (par exemple, pour justifier les mesures d’austérité débiles qu’ils imposent à leur population) repose sur un ensemble d’axiomes pouvant tout aussi bien définir la folie. Ces axiomes sont, tout d’abord, le refus du principe de réalité – le fait que la raison des autorités européennes tourne dans le vide, sans contact aucun avec ce qui peut se produire dans le monde concret. C’est, ensuite, le refus du principe de consistance – le fait que les arguments utilisés pour fonder leurs décisions sont toujours des arguments qui ne tiennent pas debout, et sont précisément avancées pour cela (voir, à nouveau, l’exemple de l’austérité, présentée comme rationnelle du point de vue économique alors que tout le monde sait que ce n’est pas le cas). C’est, enfin, le refus du principe de contradiction – le fait que l’on puisse remonter aux fondements mêmes des décisions qui sont prises, et les discuter, possibilité suscitant aussitôt des réactions hystériques de la part des autorités.

      #imaginaire
      http://seenthis.net/messages/76334
      http://www.peripheries.net/article217.html

  • Francis Cabrel et sa femme : la grosse angoisse
    http://www.closermag.fr/people/people-francais/francis-cabrel-et-sa-femme-decouvrez-le-pacte-qui-a-scelle-leur-couple-489

    « Entre eux, c’est à la vie, à la mort, explique-t-il. Il la consi­­dère avant tout comme la mère de ses deux filles, Auré­­lie et Manon. En 2004, ils ont adopté Thiu, une fillette viet­­na­­mienne de trois ans. Ils ne divor­­ce­­ront jamais. » Indispensable au chanteur, c’est elle qui s’occupe du quotidien et s’impose comme un socle solide, un point de repère pour son mari, très timide, que ses biographes décrivent comme un « hérisson » : « A la maison, elle gère l’es­­sen­­tiel, ajoute le biographe. Le quoti­­dien, les comptes de la famille, la tenue du foyer, l’édu­­ca­­tion des enfants. Elle fait tout son possible pour que Fran­­cis puisse se déles­­ter au maxi­­mum des tâches domes­­tiques, afin de se consa­­crer corps et âme à la musique et à l’écri­­ture. » Mais si l’interprète de Je l’aime à mourir est un homme occupé, il n’est pas forcément l’homme rangé que l’on pourrait imaginer.

    « Il y a un Cabrel secret, témoigne Michel Drucker. Mais Marie fait partie de ces femmes fortes qui ne se sont jamais trom­pées sur l’es­sen­tiel. C’est un couple solide. Une compli­cité à toute épreuve. » Dans Cabrel, les chemins de traverse, Alain Wodras­cka lève le voile sur la face cachée du chanteur. A propos de Marie, il souligne : « La noto­riété a fané les amours prin­ta­nières. Elle a mis sur la route du chan­teur d’autres visages en fleurs. Tandis que la muse s’est chan­gée en muse­lière, les deux amants ont scellé un second pacte, qui a garanti à Mariette le pouvoir de diri­ger la carrière de l’ar­tiste, le privi­lège d’in­car­ner pour lui un repère affec­tif. » Une phrase qui ne laisse guère planer le doute sur l’existence d’autres relations sentimentales.

    • Marie, la femme du boucher de ma rue est un peu pareille.
      C’est lui qui est déclaré boucher aux impôts, ils sont ensemble depuis qu’ils ont quinze ans, donc depuis toujours, il te montre la preuve en photo quand tu les connais un peu. Elle emballe la viande et la saucisse, fait les comptes, c’est lui qui se sert des machines. Elle n’est pas déclarée, ça couterait trop cher, mais elle a son nom près du sien sur le papier qui emballe les filets de dinde. Le jour où elle veut le quitter n’existe pas.

    • @touti Je pense que la femme de Cabrel pourrait négocier un bon divorce (même si je n’y connais pas grand chose). Ce qui m’a frappée c’est surtout la division du travail « intendance à madame/création à Monsieur ». Apparemment c’est hyper courant. Nancy Huston en parle très bien dans « Journal de la création ». Et je l’avais retrouvé dans « La Condition littéraire » de Bernard Lahire :

      « Ce qu’il y a souvent, dans les couples, c’est le mec écrivain et puis la petite femme qui lui sert tout. C’est très souvent comme ça. » Une tendance confirmée par le témoignage de l’écrivain Driss Chraïbi, monument de goujaterie : « Je ne m’occupe pas de factures. Je n’ai pas de chéquier, pas de carte bancaire. Je n’ai rien ! Ma femme s’occupe de tout. Elle gère. Et d’autant plus qu’elle est écossaise. Alors vous voyez ! Moi, ça m’enchante ! (...) C’est elle qui fait les courses et les trucs dans ce genre. Non pas que je me compare à de Gaulle, mais je suis tout à fait d’accord avec lui quand il parlait un peu avec hauteur, avec dédain, de l’intendance. Je n’aime pas l’intendance, c’est tout. »

      http://www.peripheries.net/article309.html

    • C’est aussi le même principe pour les couples d’universitaires ou d’ingénieur⋅e⋅s où la femme n’est pas allé aussi loin qu’elle aurait voulu et s’est occupé du foyer pendant son homme montait plus haut (là aussi enfants-intendance pour la femme, et création intellectuelle pour l’homme). On en a déjà parlé plusieurs fois ici il me semble.

    • Oui, j’avais parlé de mon directeur de recherche qui m’avait gourmandée parce que je ne consacrais pas assez de temps à mes propres recherches et qui avait un peu tiré la tronche quand je lui avais fait remarquer que je ne disposais pas, comme lui, d’une femme dévouée qui avait totalement sacrifié sa propre carrière scientifique pour le décharger à 100% du quotidien, y compris les gosses. Le gars n’avait seulement jamais eu à choisir son slip le matin.
      Les gens normaux, dont je fais toujours, partie doivent aussi consacrer du temps aux besoins physiologiques et aux questions sociales.

    • Et ben c’est ce genre de mesures d’austérité qui met en colère les gens...
      Y a vraiment des trucs pas normaux. « Ils » ont déménagé les locaux de la CAF (Caisse d’Allocations Familiale) d’une ville d’au moins 200.000 habitants , loin, à 10km du centre ville, dans une zone où les gens n’y vont jamais. Eloignement vis à vis de de la population. « Et ça, tu le crois ça ? »

    • C’est vraiment la globalisation uniforme.

      Ca fait penser aux émissions de divertissement, genre télé-réalité où émissions de type Star Académie, qui sont exportés partout en Europe. Au lieu de proposer aux téléspectateurs des programmes intelligents, par exemple pour apprendre les langues étrangères, ils proposent la même culture en boîte simultanément partout. A la télé, il y aurait beaucoup à apprendre des autres cultures et langues européennes.

      Donc effectivement, c’est pas étonannt que le cadre structurel tend à se globaliser simultanément dans les pays occidentaux. Intéressant de lire cet alignement entre la France et la Norvège.

      Sinon en ce moment sur Arte, « Norvège - Vivre à Varø » :
      http://www.arte.tv/guide/fr/049846-000/norvege-vivre-a-varo

    • Les gens ont applaudi à l’idée de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux.
      Maintenant, ils rigolent moins quand ils voient les effets.
      Dans mon bled, tout le monde s’entend pour traiter les fonctionnaires de faignants, mais ça fait la gueule quand les écoles ferment les unes après les autres, à l’image des bureaux de poste, ces dernières années.

    • @koldobika merci pour l’article (et le blog) très intéressant.

      @monolecte ça prouve qu’ils gobent la propagande médiatique et institutionnelle, en long et en travers. Car avec un peu de jugeote, c’est se tirer une balle dans le pied sur le long terme, alors qu’ « ils » ne savent vivre que pour « travailler ». A Cuba, par exemple, aujourd’hui encore, on « travaille » pour vivre et non le contraire. Les cubains (ou les malgaches par ex) aiment profiter du temps pour partager avec leurs proches. Les cubains aiment passer du temps quotidien avec leurs amis et leurs proches, et souvent ce temps est mis à profit pour s’entre-aider. Donc à cuba, on travaille moins, mais on est plus solidaire et convivial.

      Il y aurait beaucoup à en dire quand tu dis « ils ont applaudi à l’idée de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux ». Dans une société où le travail-emploi (et la sécurité de l’emploi) est aussi central(e), « ils » se mettent leurs propres chaînes, car dans ce cas, c’est le travail-emploi qui pouvait les rendre libre.

    • « les guichets de La Poste seront tous automatisés », pour utiliser les bons termes. « Informatisés », on imagine bien qu’il est impossible de faire sans, derrière le guichet.

      A la rigueur, je n’aurais rien contre l’automatisation d’un guichet, si l’objectif était bien de libérer du travail-emploi en faisant appel à l’automatisation. Une autre solution pour libérer du travail-emploi, sans automatisation, serait évidemment de partager le travail-emploi en diminuant le temps passé de chacun dans le travail-emploi.