• "Relire Marcuse pour ne pas vivre comme des porcs"

    Une vivifiante et salutaire analyse de l’oeuvre de Marcuse par le philosophe et mathématicien #Gilles_Châtelet publié dans le Monde diplomatique en août 1998.
    Pour appuyer l’exposé de Gilles Châtelet, une passionnante interview (1976) de #Marcuse ou il évoque entre autres le rôle de la philosophie politique dans les sociétés modernes.

    http://www.monde-diplomatique.fr/1998/08/CHATELET/10825

    Pour Marcuse, vivre les années 30, c’était être confronté directement à trois dispositifs redoutables qui articulaient la puissance technique et la domination politique : nazisme, socialisme totalitaire et capitalisme démocratique, par lesquels « la société et la nature, l’esprit et le corps sont gardés dans un état de mobilisation permanent ».

    Nous savons désormais que l’histoire a tranché et éliminé les deux dispositifs de mobilisation les plus brutaux ; que c’est la technologie de persuasion la plus subtile - et certainement la moins odieuse - qui l’a emporté. Mise au point par les ingénieurs sociaux américains des années 20, la « #manufacture du #consentement (8) », cette technologie répertoriée par Noam #Chomsky (lire « Machines à endoctriner ») comme machine à endoctriner, réussit à sévir ici et maintenant, partout et nulle part, des sphères les plus intimes de l’égo jusqu’à celles qui impliquent la mobilisation de masses humaines de très grandes dimensions.

    Partie 1/5
    (Il faut activer les sous-titres)
    https://www.youtube.com/watch?v=DMV-BR5AE00


    (...)

    Refuser d’affronter le problème de la mobilité, c’est céder à ce que Hegel appelle le valet de soi-même, à son prosaïsme, à son inertie, à son horizon borné, rester crispé à la finitude, tôt ou tard capituler devant les technologies de mobilisation (11) ou de mise au pas brutales ou subtiles. Penser la mobilité, c’est, selon Marcuse, capter toute la patience et le mordant de la pensée négative dont on pouvait croire qu’ « elle est en voie de disparition ». C’est refuser d’abdiquer devant les impostures qui prétendent aller de soi et se donnent comme « philosophie positive », légitimant une « sage résignation (12) » devant des lois sociales aussi naturelles que les lois de Newton. Avec cette philosophie, « combien il est doux d’obéir, lorsque nous pouvons réaliser le bonheur, d’être convenablement déchargés, par de sages et dignes guides, de la pesante responsabilité d’une direction générale de notre conduite (13) ».

    Partie2/5
    https://www.youtube.com/watch?v=vpr8ggnv9LI


    (...)

    Les analyses de L’Homme unidimensionnel amplifient l’offensive contre la « philosophie positive » et son jumelage de plus en plus tyrannique entre opérations mentales et pratiques sociales. Avec beaucoup de lucidité et de talent polémique, elles dénoncent le « jargon tracassier » et le « concret académique » d’une certaine philosophie qui aimerait réduire toute proposition à des énoncés aussi bouleversants que « Mon balai est dans le placard », « John mange le chapeau de Paul » ou le classique « Betty a cassé son sèche-cheveux au coin de la rue ».

    Marcuse anticipe le dressage cognitif et ethico-neuronal contemporain ! On se tromperait pourtant en y reconnaissant une méfiance conventionnelle de la technique. Ce ne sont pas les robots qui sont à craindre mais notre soumission de plus en plus étriquée à la commande socio-opérationnelle et Marcuse remarque : « La machine est une esclave qui sert à faire d’autres esclaves... Régner sur un peuple de machines asservissant le monde entier, c’est encore régner et tout règne suppose l’acceptation des schémas d’asservissement (15) .

    Partie 3/5
    https://www.youtube.com/watch?v=dEJV0Mt4t1w


    (...)

    Pour la Triple Alliance, tout ce qui prétend ne pas s’incliner devant les états de fait ou ne pas se reconnaître dans une pensée algorithmique, est soupçonnée de « romantisme malsain » d’« élitisme » ou, au mieux, de folklore recyclable dans les spéculations inoffensives des « cultural studies ». La science est d’ailleurs, elle aussi, mise à contribution : on ne compte plus les « Réflexions » ou les « Dialogues », différents par leur contenu scientifique mais identifiables par leur rationalisme endimanché et le ton désabusé qui sied à la philosophie en chaise longue. Nous sommes ici, bien sûr, aux antipodes des « philosophies dangereuses » réclamées par Gilles Deleuze et Michel Foucault : ce « rationalisme » ne menace que par son inertie et sa lourdeur - comme une barge à la dérive.

    Partie4/5
    https://www.youtube.com/watch?v=3yI8MeBBLdI


    (...)

    Le mariage - de cœur et de raison - de la Triple Alliance et de la Contre-Réforme libérale est désormais officiel, avec sa définition du travail comme denrée rare, ne posant aucun problème scientifique, transparent, reproductible et formalisable ; travail « outputé » par des opérateurs (17), ou mieux, des UET (unité élémentaire de travail).
    C’est la même pensée qui veut mater toute subversion de la langue et nier le réel du travail. Il s’agit, coûte que coûte, d’affubler la guerre de tous contre tous d’une rationalité cybernétique, quitte à nourrir - comme M. Bill Gates - l’ambition secrète de fabriquer des tranches d’âges, des comportements et des psychologies comme des jeans ; et remplacer la spéculation sur la viande sur pied des ingénieurs financiers d’autrefois par la spéculation sur un immense cheptel de neurones sur pied.
    Mais, performance oblige - et ceci n’aurait pas surpris Marcuse -, la Triple Alliance sait se montrer festive avec tout le cortège New Age, du nomade, du chaos, et pourquoi pas, du fractal. Pourtant, déjà Carnaval fait la grimace ; la langue semble se venger comme les incendies vengent la nature lorsque la broussaille fait place à la forêt : épidémies de lynchages médiatiques, proliférations de psychologies-zombies et, surtout, superstitions cultivées et engrangées par les sectes multinationales.

    Parie 5/5
    https://www.youtube.com/watch?v=-7V4gGfrJDU

    Extrait de « l’homme unidimensionnel » (P/74/75)

    La #société industrielle récente n’a pas réduit, elle à plutôt multiplié les fonctions parasitaires et aliénées(destinées à la société en tant que tout, si ce n’est à l’individu).
    La #publicité, les relations publiques, l’#endoctrinement, le gaspillage organisé ne sont plus désormais des dépenses improductives, ils font partie des couts productifs de base. Pour #produire efficacement cette sorte de gaspillage socialement nécessaire,il faut recourir à une #rationalité constante, il faut utiliser systématiquement les techniques et les sciences avancées. par conséquent, la société industrielle politiquement manipulée à presque toujours comme sous-produit un niveau de vie croissant, une fois qu’elle a surmonté un certain retard.
    la #productivité croissante du travail crée une super #production grandissante (qui est accaparée et distribuée soit par une instance privée soit par une instance publique) laquelle permet à son tour une #consommation grandissante et cela bien que la productivité croissante du travail tende à se diversifier. Cette configuration, aussi longtemps qu’elle durera, fera baisser la valeur d’usage de la liberté ;
    à quoi bon insister sur l’autodétermination tant que la vie régentée est la vie confortable et même la « bonne » vie. C’est sur cette base, rationnelle et matérielle que s’unifient les opposés, que devient possible un comportement politique #unidimensionnel. sur cette base, les forces politiques transcendantes qui sont à l’intérieur de la société sont bloquées et le changement qualitatif ne semble possible que s’il vient du dehors.
    Refuser l’#Etat de bien-être en invoquant des idée abstraites de #liberté est une attitude peu convaincante. La perte des libertés économiques et politiques qui constituaient l’aboutissement des deux siècles précédents, peut sembler un dommage négligeable dans un Etat capable de rendre la vie administrée, sûr et confortable. Si les individus sont satisfait, s’ils sont heureux grâce aux marchandises et aux services que l’administration met à leur disposition, pourquoi chercheraient-ils à obtenir des institutions différentes, une production différente de marchandises et de services ? E si les #individus qui sont au préalable #conditionnés dans ce sens s’attendent à trouver, parmi les marchandises satisfaisantes, des pensées, des sentiments et des aspirations, pourquoi désireraient-ils penser, sentir et imaginer par eux mêmes ? Bien entendu ces marchandises matérielles et culturelles qu’on leur offre peuvent être mauvaises, vides et sans intérêt mais le Geist et la connaissance ne fournissent aucun argument contre la satisfaction des besoins.
    La critique de l’état du bien-Etre en termes de #libéralisme (avec le préfixe néo ou sans sans) n’est pas valable parce qu’elle s’attache à des conditions que l’Etat de bien-Etre a dépassées : à un degré moindre de richesse #sociale et de technologie. Cette critique manifeste son aspect #réactionnaire en attaquant la législation sociale dans son ensemble et des dépenses gouvernementales justifiées et destinées à d’autres secteurs que ceux de la défense militaire.

    Traduit de l’anglais par #Monique_Wittig et l’auteur.
    Copyright : Editions de Minuit

    #Philosophie #Subjectivité #Existentialisme #Utopie #Praxis #anthropologie #Politique #idéologie #Sciences #Technologie #Marxisme #Socialisme #Capitalisme #Théorie_critique #Marchandise #Prolétariat #Travail #Aliénation #Ordre #Autorité #Violence #Kant #Hegel #Marx #Husserl #Freud #Heidegger #Sartre #Adorno #Horkheimer #Benjamin #Ecole_de_Francfort #Livres #Vidéo

  • Mariage pas pour tous.
    Une femme ne peut pas épouser le demi-frère de sa propre fille, c’est à dire le fils de son ex-mari...
    Je ne comprends pas ce qui empêche cela, d’un point de vue moral ou autre..

    Mais à la mairie, ça coince. On leur dit que leur union est interdite par les lois de la République. En effet, le code civil prévoit qu’« en ligne directe, le mariage est prohibé entre tous les descendants et ascendants et alliés dans la même ligne ». Le service d’état-civil de la mairie explique alors au couple que cette interdiction peut être levée, mais uniquement « sur dérogation du Président de la République » et « si l’ancien époux est décédé ».

    L’Elysée a dit « niet »

    http://www.leparisien.fr/societe/audio-on-interdit-a-une-belle-mere-d-epouser-son-ex-beau-fils-06-06-2013-

    • Si ce qui prime, c’est la parenté sociale - ce qui est le cas - alors ce mariage concerne une femme et son beau-fils. Leur consentement et leur âge adulte n’est pas le problème. Dans les cas de non consentement, les cas similaires (parents - beaux-enfants) sont considérés comme des incestes et cette situation ajoute une clause d’agravation des peines. C’est du même ordre que le mariage de Woody Allen avec sa fille adoptive. Soit l’adoption crée un lien de parenté et dans ce cadre là, un père ne peut se marier - ni coucher- avec sa fille, soit alors on s’en fout de tous des liens de parenté, on arrête l’exogamie qui est en passant le seul principe fondateur et commun à toutes les sociétés humaines. (L’exogamie n’est pas avant tout basée sur des raisons génétiques mais sociales).

      #parenté #anthropologie

    • Merci @supergeante pour cet éclaircissement.
      ça reste pas logique pour moi : je ne voyais pas le « beau fils » comme le fils adoptif de la dame, pour moi ils n’ont pas de lien de parenté verticale, si ce n’est que le gars soit le demi-frère de la fille de la dame. Elle n’est pas la mère du gars. C’est juste l’ex de son père.
      Cela signifie-t-il qu’une dame ne peut pas se remarier avec le frère de son ex-mari, au motif que le nouveau mari de la femme serait l’oncle de sa fille ?
      La fille pourrait être perturbée psychologiquement des agissements de sa mère ? C’est une blague, non ?
      Je n’y vois aucun problème génétique ni d’exogamie, si ce n’est que le divorce/remariage donne une nouvelle chance de liens entre deux lignées familiales.
      C’est tordu et après tout, il y a des choses plus graves dans le monde, mais quand ça me semble pas logique je tique. Ici ça me semble plus un principe de moralité comportementale, de moeurs, qu’un réel problème moral ou social. Comme s’il était choquant qu’une femme épouse un jeunot qui pourrait être son fils. Peut-on soupçonner l’Elysée d’avoir rendu un verdict sans risque, réactionnaire, drapé du label de protection de l’enfant, bref, influencé par la peur des anti-MPT ?

    • @petit_ecran_de_fumee il n’y a absolument aucun problème à épouser le frère de son ex-mari. Dans certaines cultures, c’est même une obligation absolue du frère cadet du mari défunt http://fr.wikipedia.org/wiki/Lévirat
      Ledit frère se voyant d’ailleurs dépossédé totalement de la paternité des éventuels enfants au profit de son ainé défunt. C’est d’ailleurs précisément pour avoir refusé cette dépossession par les moyens que l’on sait (et non pas à cause de la pratique à laquelle on a attribué son nom) que le brave Onan déplaît à Dieu… http://fr.wikipedia.org/wiki/Onan

      Pour le mariage avec son beau-fils, il faut considérer que même si la belle-mère n’a pas de lien de parenté avec lui, elle fait partie des personnes « ayant autorité » sur lui. Non de droit, mais de fait cf. http://www.rosenczveig.com/contributions/violence/xpunition.htm

      D.- QUELLES SONT LES PERSONNES AYANT AUTORITE SUR L’ENFANT ?

      Il s’agit des personnes ayant une autorité de droit ou de fait sur l’enfant.

      Outre les parents, l’autorité de droit vise les grands-parents ou le tuteur.

      L’autorité de fait vise spécialement le deuxième mari ou le concubin quant aux enfants de son épouse ou de sa compagne qui habitent avec lui, les oncles, frères aimés etc...

      Ce qui constitue bien, comme le mentionne @supergeante une circonstance aggravante en cas de viol ou agression sexuelle (Code pénal, art. 222-22 à 28) http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=F6F1BE91757D4657B06D8A4D9EA2F816.tpdjo05v_3

  • « #Luc_Boltanski, Rendre la réalité inacceptable, à propos de la production de l’idéologie dominante »
    http://www.transeo-review.eu/Luc-Boltanski-Rendre-la-realite.html?lang=fr

    Au moment même où La Production de l’idéologie dominante, l’article qu’il avait cosigné en 1976 avec Pierre Bourdieu, est réédité sous forme d’opuscule (Paris, Demopolis/Raisons d’agir, 2008), Luc Boltanski propose avec Rendre la réalité inacceptable un ouvrage qui, loin de se limiter à la simple évocation de la genèse d’un texte fondamental, livre une réflexion générale sur les transformations des modes de domination. En effet, sous prétexte de faire l’histoire de l’écriture et de la publication de cet article, et plus largement celle de la mise en place d’Actes de la recherche en sciences sociales, L. Boltanski porte à jour les conditions historiques et sociales qui ont rendu possible une pensée susceptible de prendre l’idéologie dominante pour objet, et analyse leur disparition progressive dans un monde où les sciences sociales se voient de plus en plus confinées aux fonctions de disciplines d’appoint. Ainsi, non content de rendre compte des enjeux et de clarifier les concepts clés de l’article de 1976, ce texte propose une méditation sur le glissement qui a rendu « inacceptable » ce qui était alors « l’évidence même », à savoir une certaine vision des sciences sociales et de la manière – libre, inventive, collective – de les pratiquer.

    #Bourdieu #Idéologie_dominante #Classes_sociales #Structures_symboliques #Anthropologie #Sociologie #histoire #livre

  • « Une histoire anarchiste de la résistance à l’Etat »
    http://www.nonfiction.fr/article-6543-une_histoire_anarchiste_de_la_resistance_a_letat.htm

    Scott propose une clé de lecture de l’histoire de ces peuples assez simple bien que peu orthodoxe. Plutôt que de concevoir leurs modes de vie comme des formes d’organisation sociale et économique fossilisées ou arriérées dans une perspective évolutionniste, il faut redonner une place aux choix : ces populations vivent ainsi parce qu’elles ont cherché à fuir le modèle étatique. Alors que ce dernier est aujourd’hui dominant dans le monde entier, les jours de la Zomia (ou des espaces de ce type) sont comptés à cause de la montée en puissance de la technologie (GPS, militaire), qui vient en appui de la force des Etats. Toutefois, l’appartenance à un Etat ne fut pas toujours la règle immuable qui gouverna la vie des individus. Au contraire, il s’agit d’une forme politique somme toute très récente à l’échelle de l’histoire de l’humanité. Pendant longtemps, les individus et les groupes sociaux ont eu le choix de se placer ou non sous la coupe d’un Etat. C’est cette histoire que Scott propose de raconter en partant du cas particulier contemporain de la Zomia.

    #Zomia #Asie #Anthropologie #Anarchie #Autonomie #Etat #Gouvernance #impôt #James_C_Scott #Livre

  • Marshall Sahlins : La nature humaine
    http://www.lyber-eclat.net/lyber/sahlins/nature1.html

    edit : la page libre des éditions de l’éclat semble avoir disparu... on trouve le pdf ici
    https://download.tuxfamily.org/defi/pdf/La%20Nature%20humaine%3A%20une%20illusion%20occidentale.pdf

    J’en appelle au principe nietzschéen : les grands problèmes sont comme des bains d’eau glacée, il faut en sortir aussi rapidement qu’on y entre.

    Depuis plus de deux mille ans, ceux qu’on appelle les « Occidentaux » ont toujours été hantés par le spectre de leur #nature : à moins de la soumettre à quelque #gouvernement, la résurgence de cette nature humaine cupide et violente livrerait la société à l’anarchie. La théorie politique de l’animal sans foi ni loi a souvent pris deux partis opposés : ou bien la hiérarchie, ou bien l’égalité ; ou bien l’autorité monarchique, ou bien l’équilibre républicain ; ou bien un système de domination idéalement capable de mettre un frein à l’égoïsme naturel des hommes grâce à l’action d’un pouvoir extérieur, ou bien un système auto-régulé où le partage égal des pouvoirs et leur libre exercice parviendraient à concilier les intérêts particuliers avec l’intérêt commun. Au-delà du politique, nous trouvons là un système métaphysique totalisant qui décrit un #ordre_naturel des choses : on retrouve en effet une même structure anarchique originaire entre des éléments qu’on ordonne soit à l’aide d’une hiérarchie, soit par l’égalité ; ce système vaut aussi bien pour l’organisation de l’univers, que pour celle de la #cité, et intervient même dans la conception de la santé du corps humain. Il s’agit d’une métaphysique propre à l’Occident, car la distinction entre nature et #culture qu’elle suppose définit une tradition qui nous est propre, nous démarquant de tous les peuples qui considèrent que les bêtes sont au fond des êtres humains, et non que les humains sont au fond des bêtes. Pour ces derniers, il n’est pas de « nature animale » que nous devrions maîtriser. Et ils ont raison, car l’espèce humaine telle que nous la connaissons, l’homo sapiens, est née il y a relativement peu de temps dans une histoire culturelle de l’homme beaucoup plus ancienne.
    La paléontologie en témoigne : nous sommes, nous aussi, des animaux de culture ; notre patrimoine biologique est déterminé par notre pouvoir symbolique. Notre esclavage involontaire aux penchants animaux est une illusion ancrée dans la culture.

    Je m’inscris en faux contre le #déterminisme_génétique, si en vogue aux États-Unis aujourd’hui, et qui prétend expliquer la culture par une disposition innée de l’homme à rechercher son intérêt personnel dans un milieu compétitif. Cette idée est soutenue par les « sciences économiques » qui considèrent que les individus ne cherchent qu’à assouvir leurs désirs par un « choix rationnel », sans parler des sciences du même acabit, et pourtant si populaires, comme la psychologie évolutionniste et la #sociobiologie qui font du « gène de l’égoïsme » le concept fourre-tout de la science sociale. Mais, comme Oscar Wilde le disait à propos des professeurs, l’ignorance est le fruit d’une longue étude. Oubliant l’histoire et la diversité des cultures, ces fanatiques de l’égoïsme évolutionniste ne remarquent même pas que derrière ce qu’ils appellent la nature humaine se cache la figure du #bourgeois. À moins qu’ils ne célèbrent leur #ethnocentrisme en prenant nos us et coutumes pour des preuves de leurs théories du comportement humain. Pour ces sciences-là, l’espèce, c’est moi.

    Prétendre que la méchanceté innée de l’homme est propre à la pensée occidentale va aussi à l’encontre du discours dominant, j’entends par là le #postmodernisme et son désir d’indétermination

    #livre #anthropologie #critique

  • L’Archéologie du savoir, par #Michel_Foucault
    http://www.youtube.com/watch?v=Wzjw6LGQtMw

    http://1libertaire.free.fr/CourssurFoucault04.html

    L’Archéologie du savoir entreprend de penser la discontinuité dans l’#histoire des #idées, des #sciences, de la #philosophie de façon « #archéologique », ie en demandant comment on passe des #documents aux monuments, comment on construit des faits historiques. Par là même, Foucault suggère de modifier drastiquement le concept usuel de temps historique : au lieu d’un temps linéaire et totalisable, il faut se représenter une stratification, une dispersion, des séries d’événements. Il faut penser une histoire « qui ne serait pas #système, mais dur #travail de la #liberté » (p. 23). (cf. p. 25-26, pour l’idée qu’il ne s’agit pas d’appliquer une quelconque #méthode #structuraliste, ni d’utiliser les #catégories des totalités #culturelles - visions du #monde, types idéaux, etc. -, mais de « définir une méthode d’analyse historique qui soit affranchie du thème #anthropologique »). Et par là même se trouve abandonnée l’idée d’une histoire progressive de la #raison et celle du #sujet comme conscience - #conscience #rationnelle, ou conscience historique qui rassemblerait les événements discontinus en des totalités intelligibles et unitaires. Il n’y a plus de sujet fondateur. « En ce point se détermine une entreprise dont l’Histoire de la #folie, la #Naissance de la #clinique, Les_Mots_et_les_Choses ont fixé, très imparfaitement, le dessin. Entreprise par laquelle on essaie de prendre la mesure des #mutations qui s’opèrent en général dans le domaine de l’histoire » (p. 25).

    De fait, c’est là qu’apparaît à ce stade l’unité du travail de Foucault : se débarrasser de la #souveraineté_du_sujet classique - afin qu’il devienne possible, dans une dernière phase, d’entreprendre de repenser l’#individu (mais plus comme conscience constituante). L’archéologie du savoir représente une étape essentielle de ce processus, celle qui permet de faire éclater simultanément la conscience transcendantale et le temps historique traditionnel. Elle représente en ce sens un retour réflexif sur la démarche « aveugle » des livres précédents :
    « Les enquêtes sur la folie et l’apparition d’une #psychologie, sur la #maladie et la naissance d’une #médecine clinique, sur les sciences de la #vie, du #langage et de l’#économie ont été des essais pour une part aveugles : mais ils s’éclairaient à mesure, non seulement parce qu’ils précisaient peu à peu leur méthode, mais parce qu’ils découvraient - dans ce débat sur l’#humanisme et l’#anthropologie - le point de sa possibilité historique » (p. 26).

    #Philosophie #Structuralisme #Histoire #Foucault #Vidéo

  • La montagne contre l’État

    Pierre Pellicer

    http://www.lavoiedujaguar.net/La-montagne-contre-l-Etat

    Ce carnet de pérégrinations, publié en juin 2012 sur l’excellent site Article11, trouve place ici pour donner tout son sens à la lecture de Zomia ou l’art de ne pas être gouverné, essai de James C. Scott qui vient d’être traduit en français.

    Zomia : espace périphérique de refuge et d’insoumission. Vaste zone de contreforts montagneux et de jungles, hors empires et civilisations. Ensemble hétérogène de peuples des hauteurs, fugitifs, autonomes : le négatif de l’État tel qu’il s’impose dans le Sud-Est asiatique.

    Le concept de Zomia a été développé dans The Art of Not Being Governed, brillante contre-histoire de la région s’inscrivant dans le sillage de travaux anthropologiques sur les rapports sociétés/État, tels ceux de Pierre Clastres.

    Pour son auteur, James C. Scott, les centaines de communautés qui peuplent les montagnes de Zomia ont depuis deux mille ans organisé leurs sociétés avec un souci constant, celui d’échapper aux nuisances de l’État : à ses décideurs, ses hiérarchies et institutions ; à sa logique : esclavage, religion, conscription, impôts ; aux famines et épidémies périodiques liées à la vie en plaine et à la monoculture du riz. (...)

  • Qu’est-ce que c’est que ces chefs sans pouvoir ?
    http://www.youtube.com/watch?v=cgkg7VpyKoE

    ACR - Atelier de Création Radiophonique - 18/02/1975
    – Qu’est-ce que c’est que ces chefs sans pouvoir ?
    Par #Jean-Jacques_Lebel , assisté de Anne Marie Abou, Jeannine Antoine,Viviane Vaudenbrock.

    Collaboration technique : Michel Creis, Daniel Bizien .

    Avec François Bott, Félix Guattari, Marcel Gauchet, #Pierre_Clastres, Roger Blin, Dominique Lacarrière, Pierre Santini .

  • Apologie des sciences sociales - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Apologie-des-sciences-sociales.html

    Faut-il attendre des sciences sociales en général, de l’anthropologie en particulier, qu’elles nous éclairent sur les dysfonctionnements de nos sociétés sur les moyens d’y remédier ? Pour Philippe Descola, c’est plutôt en nous engageant à observer le pluralisme des modes d’être qu’elles peuvent contribuer à la transformation du temps présent.


    #anthropologie #universalisme #nature

  • subrealism: the biological origin of linguistic diversity
    http://www.scoop.it/t/my-day-by-day-interests-via-my-scoop-it-contacts/p/3998143749/subrealism-the-biological-origin-of-linguistic-diversity

    Just as reading relies on neural mechanisms that pre-date the emergence of writing [17], so perhaps language has evolved to rely on pre-existing brain systems. However, there is more agreement about the origin of linguistic ..

    [...] plosone - http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0048029 - (Abstract) In contrast with animal communication systems, diversity is characteristic of almost every aspect of human (...)

  • « On ne mange pas indistinctement tous les animaux »
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/02/28/on-ne-mange-pas-indistinctement-tous-les-animaux_1840761_3224.html

    Sociologie de la viande (de cheval, entre autres…)
    Entretien avec Jean-Pierre Digard, spécialiste en anthropologie de la domestication animale.

    Comme l’Eglise réprouvait cette habitude alimentaire considérée comme une survivance païenne, on n’a pas mangé de cheval jusqu’au XIXe siècle, où s’est produite, par convergence d’intérêts, une alliance improbable entre deux personnages : un savant positiviste, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, dont le souci était d’améliorer l’alimentation du prolétariat dans les villes, alors en pleine expansion, et un ancien vétérinaire militaire, Emile Decroix, qui voulait adoucir le sort des chevaux. A l’époque, les charretiers les usaient jusqu’à la corde. Decroix pensait, avec raison, que la perspective de leur vente pour la boucherie inciterait leurs propriétaires à les maintenir « en état » et à les ménager dans leurs vieux jours. Ces deux argumentations n’ont pas suffi à emporter la conviction générale. Ni même le siège de Paris, en 1870, durant lequel on mangeait tout ce qui était disponible, même du rat.

    • Autorisée en 1866, la consommation de viande de cheval continua à se heurter jusqu’à la fin du siècle à de vives résistances, émanant pour l’essentiel des deux extrémités de l’échelle sociale : paysans et ouvriers, dont le cheval était le compagnon de travail ; aristocrates et cavaliers militaires, qui voyaient dans l’hippophagie une trahison envers un compagnon d’armes. Progressivement, la consommation de cheval devint cependant de plus en plus régulière dans les classes intermédiaires. Jusqu’à atteindre, au sortir de la seconde guerre mondiale, 10 % à 12 % de la consommation carnée de l’ensemble des Français.

      Cette proportion est tombée à 2 %. Pourquoi ce revirement ?

      Du fait de la motorisation définitive de l’agriculture et des transports civils et militaires, survenue vers 1950. Le cheval a quitté la sphère de l’utilitaire pour entrer dans celle des loisirs. Les sports équestres se sont popularisés et féminisés. Tout cela a entraîné une élévation du statut culturel du cheval. Et le retour, malgré une politique de soutien de la boucherie chevaline, du tabou de l’hippophagie. Mieux que tout autre, l’exemple du cheval montre ainsi que les animaux que l’on mange varient dans le temps, en fonction de divers facteurs sociaux et également culturels.

      #viande #cheval #anthropologie

  • Why Would You Ever Give Money Through Kickstarter ? - NYTimes.com
    http://www.nytimes.com/2013/02/10/magazine/why-would-you-ever-give-money-through-kickstarter.html?pagewanted=all

    Kickstarter et la culture du cadeau (via @ou_pas sur Twitter)

    In his book “Debt: The First 5,000 Years,” the anthropologist David Graeber examines our history of debt and money, concluding, in part, that humans do not naturally tend toward impersonal, reciprocal exchange. Instead, exchange usually develops in cultures first as a part of a larger social and cultural ritual. One of the most compelling cultures Graeber profiles is the Tiv of West Africa, who have very particular rules about exchange. For starters, they believe that bringing an economic transaction to full completion is essentially immoral, or at least frowned upon, because it implies that one party doesn’t want anything to do with the other in the future. If a Tiv man or woman gives you a gift, you are supposed to respond with another gift of slightly greater or lesser value. The outstanding debt between the two of you is a signal that your relationship is going to continue. To respond with a gift of equal value would be to say implicitly that you wish to even things out and draw your relationship to a close.

    Kickstarter is run according to a similar form of gift logic. The artists create a short video, explaining themselves and conveying their personality. People contribute to them because they’re friends who know the artist personally; they’re fans engaged in a highly personal if unidirectional relationship with the artist; or simply because they’re intrigued by the project and want some sense of participation in it. (Though it has been estimated that only 10 to 20 percent of contributors find projects this way, through the Kickstarter site rather than through the artists’ own social-media promotions — and on average, these people donate less money.)

    #Kickstarter #cadeau #Tiv #crowdfunding #anthropologie

  • Note de lecture : Une histoire populaire de l’humanité, de Chris Harman
    http://cdarmangeat.blogspot.fr/2013/01/note-de-lecture-une-histoire-populaire.html#more

    Le livre de Chris Harman, Une histoire populaire de l’humanité, paru en 1999 et traduit en français en 2011, se propose de fournir une synthèse planétaire de l’aventure humaine « de l’âge de pierre au nouveau millénaire », en revendiquant ouvertement un point de vue marxiste. Pour louable que soit l’ambition, le résultat prête le flanc à un certain nombre de critiques ; en ce qui me concerne, celles-ci porteront uniquement sur la première partie (soit une quarantaine de pages sur les 700 que compte l’ouvrage), qui traite de l’évolution qui a conduit des premières sociétés humaines à l’apparition des classes.

    #communisme #théorie #anthropologie

    • On retrouverait donc ce « mythe du bon sauvage » cher à Jean-jacques Rousseau :

      Chris Harman s’élève – à très juste titre – contre le préjugé visant à imputer à une prétendue « nature humaine » les travers de l’organisation sociale actuelle. Dénonçant l’idée que la hiérarchie ou l’appât du gain auraient en quelque sorte été inscrits dans nos chromosomes par la sélection naturelle, il affirme avec force l’existence, durant la majeure partie du développement de l’espèce humaine, de sociétés dépourvues d’inégalités et de structures de commandement, le « communisme primitif ». Ce faisant, il n’évite cependant pas le travers inverse, consistant à présenter ce stade social comme une sorte de jardin d’Eden, au prix d’arrangements coupables avec les connaissances actuelles.

  • Nous allons perdre la moitié du patrimoine culturel de l’humanité
    http://au-bout-de-la-route.blogspot.fr/2011/10/nous-allons-perdre-la-moitie-du.html

    Des 7 000 langues parlées dans le monde, la moitié vont disparaître d’ici une ou deux générations. Emportés par le paradigme de « développement », nous perdons une grande partie de notre patrimoine culturel, affirme Wade Davis, anthropologue canadien. Au nom de la modernité, des populations sont assujetties, les ressources pillées et les cultures anéanties. La diversité de notre patrimoine culturel est pourtant indispensable pour répondre aux défis auxquels nous serons confrontés, en tant qu’espèce, dans les siècles à venir.

    Comme la biosphère, l’#ethnosphère est aujourd’hui sérieusement mise à mal. Sur les 7 000 langues actuellement parlées dans le monde, la moitié ne sont pas enseignées à des enfants : dans une ou deux générations, nous perdrons la moitié du patrimoine culturel de l’humanité ! Tous les 15 jours, le dernier locuteur d’une langue meurt.

    Les mêmes forces qui menacent la biodiversité compromettent la diversité culturelle.
    La perte de langages est un indicateur d’un processus beaucoup plus important : l’érosion de la culture. L’anthropologue Margaret Mead s’inquiétait du fait que nous soyons en train de construire une culture moderne informe, sans concurrente. Elle craignait que l’humanité se réveille un jour sans souvenir de tout ce qu’elle a perdu. Que l’imagination humaine soit alors contenue à l’intérieur des limites d’une modalité intellectuelle et spirituelle unique. L’ethnosphère est pourtant le plus beau patrimoine de l’humanité.

    #langage #culture #anthropologie

  • Mariage pour tous : « L’Eglise est à l’agonie » | Rue69
    http://www.rue89.com/rue69/2012/11/04/mariage-pour-tous-leglise-est-lagonie-236763

    L’institution catholique a pour ambition de quadriller les consciences et les mœurs.

    C’est ça l’anthropologie catholique, c’est une anthropologie qui, pour maîtriser les esprits, pour garantir le salut, va passer par le contrôle des corps. D’une manière très originale, ça ne passe pas par les armes car l’Eglise n’a pas d’armée.

    [...]

    Pour convoquer l’argument d’une certaine anthropologie, elle parle donc tout simplement de l’anthropologie. C’est la même chose qui s’est produite sur le débat sur le genre, il y a deux ans. En sociologie, il y a une trentaine de tendances, mais ces mouvements s’en fichent. Dans leurs discours, il n’y a qu’une seule sociologie du genre, comme il n y a qu’une seule anthropologie.

    Mais c’est un processus classique dans l’Eglise catholique : prendre l’argument qui fait autorité auprès des individus puis l’essentialiser, c’est-à-dire le retravailler avec sa propre culture, qui est une culture de la domination par l’uniformisation.

    [...]

    Et le fait qu’il n’y aurait aucune étude dans un sens ou dans l’autre permettant de résoudre vraiment la question du bien-être de l’enfant au sein d’un couple homosexuel. L’Eglise évoque le principe de précaution, ce qui est très drôle. Le principe de précaution, c’est un argument sociétal qui émerge depuis une quinzaine d’années et dont l’Eglise se saisit.

    Elle a cette capacité de se dire : « Il faut que j’utilise les arguments qui font autorité. » Donc les sciences humaines, donc le principe d’autorité. En tout cas, on s’éloigne de ce qui est écrit dans l’Evangile. Pierre, considéré comme le premier pape, est marié. On faire croire aux catholiques des choses extraordinaires. On parle même de la Sainte Famille. Mais c’est quoi la Sainte Famille ? C’est un homme pauvre qui s’appelle Joseph qui se remarie visiblement, qui a des enfants d’un premier mariage, qui est accordé en mariage et qui fuit la puissance politique. Elle est où la Sainte Famille ?

    [...]

    En résumé, vous avez d’un côté une anthropologie qui a pour ambition d’être l’institution qui contrôle le sentiment des individus, et de l’autre une anthropologie qui a pour ambition de séparer les sentiments des individus des institutions. Et bien voilà, c’est le choc.

    Sauf que l’une est en train de l’emporter tranquillement. Il n’y a que 2% de la population française qui pratique la religion catholique régulièrement. Il n’y a plus de prêtres. Voilà pourquoi l’Eglise est à l’agonie.

    #Eglise #société #institutions #mariage #anthropologie

  • L’anthropologue Philippe Descola, médaille d’or 2012 du CNRS
    http://www2.cnrs.fr/presse/communique/2787.htm

    Il étudie comment les Achuar identifient les êtres de la nature et les types de relations qu’ils entretiennent avec eux. Cette expérience ethnographique nourrit sa thèse soutenue en 1983 et intitulée « La #Nature domestique, Symbolisme et praxis dans l’écologie des Achuar ». Philippe Descola y montre notamment comment les Achuar attribuent des caractéristiques humaines à la nature, les humains et non-humains formant ainsi un continuum.

    [...]

    Ce travail de terrain pousse Philippe Descola à chercher à comprendre comment ces faits très particularisés peuvent être généralisés et renseigner plus largement sur l’être humain et ses comportements, en quelque sorte « Comprendre l’unité de l’homme à travers la diversité des moyens qu’il se donne pour objectiver un monde dont il n’est pas dissociable »

    [...]

    Philippe Descola dépasse le dualisme qui oppose nature et culture en montrant qu’il n’a rien d’universel et que, en Europe même, il apparaît tardivement. Il se sert d’un double contraste basé sur deux critères « physicalité/psychisme » et « identité/différenciation » tout en distinguant quatre modes d’identification (quatre ontologies) permettant de définir des frontières entre soi et autrui parmi les sociétés humaines : le #totémisme, l’ #animisme, l’ #analogisme et le #naturalisme.

    [...]

    Il est Professeur au Collège de France depuis 2000 dans la chaire d’ #Anthropologie de la nature
    http://www.college-de-france.fr/site/philippe-descola

  • La production numérique du réel, perspectives anthropologiques
    http://variations.revues.org/148
    Des effets de l’#internet sur l’#anthropologie via @prac_6

    Aujourd’hui, au contraire, à « la vie en double » que décrit si élégamment Marc Augé (2011), faite des voyages de l’anthropologue, s’est substituée une implication communicationnelle permanente, prenant appui sur un outil unique égalisant les partenaires des messages, quelle que soit la densité des rhizomes en jeu. La séparation est désormais impossible, l’ensemble des plages de communications communique et nul refuge ne s’offre à l’anthropologue comme à quiconque quelle que soit la population sur laquelle il se penche.

    Quelles conséquences épistémologiques tirer de cette transformation profonde du réel qui démasque les stratégies de repli, évacue la sphère du privé, neutralise d’une certaine manière prévalences et hiérarchies dans la sphère globale de communication ?

  • Future Perfect » Imperialist Tendencies
    http://janchipchase.com/content/essays/imperialist-tendencies

    During the event, I gave a talk to the audience about my research work, and in the panel session at the end of my talk I took two questions from a member of the audience relating to personal motivations of doing this kind of research and whether anyone has the moral right to extract knowledge from a community for corporate gain. Given the asker’s frustrated-politeness I’ll paraphrase what I (and a bunch of folks that came up to me after the talk) took as the intent of his questions:

    » What is it like working for BigCorps pillaging the intellect of people around the world for commercial gain?
    » How do you sleep at night as the corporations you work for pump their worthless products into the world?

    Short answer is that I sleep just fine*.

    #design #anthropologie #globalisation #mondialisation

    • c’est riche !

      In ~2005 while at Nokia I was asked whether the company should design a mobile phone for illiterate consumers – many illiterate people were already buying Nokia’s products that were designed for people who could read and write – and the current experience was recognised as being suboptimal. After a few rounds of design research my answer was that it was better to sell another half a billion phones of the models that were already being sold to literate consumers (with a few subtle but important user interface tweaks) than to develop something fully optimised but new.

    • Oui, il y a beaucoup de choses à explorer sur le site de Jan Chipchase. Cet article est une bonne synthèse de son activité.

      Ce qui m’intéressait aussi étaient les questions morales soulevées au début de cet article. Questions auxquelles il ne répond pas forcement / complètement (grosso modo, j’interprète son article comme : « c’est plus complexe que ça, les questions sont mal posées »).

  • S. Lochlann Jain
    http://www.stanford.edu/dept/anthropology/cgi-bin/web/?q=node/99

    the ways in which stories get told about injuries, how they are thought to be caused, and how that matters. Figuring out the political and social significance of these stories has led to the study of law, product design, medical error, and histories of engineering, regulation, corporations, and advertising.

    #santé #anthropologie #cancer

    j’ai beaucoup aimé ce que j’ai lu :

    2010 “Be Prepared,” in Jonathan Metzl and Anna Kirkland (eds.), Against Health, NYU Press.

    2007 «Cancer Butch.» Cultural Anthropology, vol. 22(4): 501-538.