• #Gap (05) : #procès du #Chien-Tard le mardi 19 mars 2019
    https://fr.squat.net/2019/03/09/gap-05-proces-du-chien-tard

    Le chateau Laric a repris vie le 16 janvier 2019. Les galères de logement, l’oppression du système et la logique financière voulant que certain.es vivent sans aucun confort materiel et social alors que de nombreux batiments sont vides, nous avons decidé d’investir les lieux. Mais certain.es en ont décidé autrement… Nous sommes assigné.es le mardi […]

    #Chabestan #château_Laric #Hautes-Alpes #rassemblement

  • The Invaders — Pat Shipman | Harvard University Press
    http://www.hup.harvard.edu/catalog.php?isbn=9780674975415

    With their large brains, sturdy physique, sophisticated tools, and hunting skills, Neanderthals are the closest known relatives to humans. Approximately 200,000 years ago, as modern humans began to radiate out from their evolutionary birthplace in Africa, Neanderthals were already thriving in Europe—descendants of a much earlier migration of the African genus Homo. But when modern humans eventually made their way to Europe 45,000 years ago, Neanderthals suddenly vanished. Ever since the first Neanderthal bones were identified in 1856, scientists have been vexed by the question, why did modern humans survive while their evolutionary cousins went extinct?

    The Invaders musters compelling evidence to show that the major factor in the Neanderthals’ demise was direct competition with newly arriving humans. Drawing on insights from the field of invasion biology, which predicts that the species ecologically closest to the invasive predator will face the greatest competition, Pat Shipman traces the devastating impact of a growing human population: reduction of Neanderthals’ geographic range, isolation into small groups, and loss of genetic diversity.

    But modern humans were not the only invaders who competed with Neanderthals for big game. Shipman reveals fascinating confirmation of humans’ partnership with the first domesticated wolf-dogs soon after Neanderthals first began to disappear. This alliance between two predator species, she hypothesizes, made possible an unprecedented degree of success in hunting large Ice Age mammals—a distinct and ultimately decisive advantage for humans over Neanderthals at a time when climate change made both groups vulnerable.

    #livre cité par Scott dans Homo domesticus #chasse #chien #loup #domestication_du_loup (qui remonterait à 36 000 ans) #préhistoire #homo_sapiens

  • Campagne de crowdfunding pour financer Ceux qui tiennent la laisse, le nouveau projet de Gilles Balbastre, co-réalisateur de nouveaux chiens de garde.

    Après s’être intéressé au monde médiatique, l’auteur veut « remonter la laisse » pour lever l’écran de fumée qui entretient le mythe démocratique afin d’éclairer les structures du pouvoir oligarchique : comment il se constitue et comment il s’entretient. Le registre sera celui de la fable, feignant d’adhérer au mythe qu’il s’agit de démonter.

    Pour plus d’infos et pour soutenir le film :
    https://www.zeste.coop/fr/Ceuxquitiennent

    https://www.youtube.com/watch?v=zp83t8M2aWk

    #oligarchie #chiens_de_garde #Gilles_Balbastre

  • Gilets jaunes : « Les #bavures policières, c’est l’omerta absolue » - Par La rédaction | #Arrêt_sur_images
    https://www.arretsurimages.net/emissions/arret-sur-images/gilets-jaunes-les-bavures-policieres-cest-lomerta-absolue
    #violences_policières
    #libre_accès #video

    @davduf

    Plusieurs semaines de silence quasi complet de tous les médias et tout à coup, en quelques jours, un déferlement d’émissions et d’articles sur la répression policière du mouvement des #Gilets_jaunes. Répression qui, à ce jour, a provoqué une centaine de blessés graves, dont une quinzaine a perdu un #œil. Pour comprendre comment et pourquoi un système médiatique peut focaliser sur un phénomène qu’il ignorait la veille nous recevons sur notre plateau : #David_Dufresne, journaliste indépendant, auteur de Maintien de l’ordre (Hachette Littérature), il recense depuis le début du mouvement toutes les images de violences policières contre des Gilets jaunes et des journalistes ; Axel Ronde, secrétaire général du syndicat #VIGI_Police (organisation ex CGT) ; Eric Dessons, reporter photographe au Journal du Dimanche, gravement blessé à la main par les forces de l’ordre durant l’acte 4.

    • Je n’ai jamais supporté Schneidermann qui n’est qu’un usurpateur, il n’a jamais eu l’idée ni du contenu de l’émission ni même du nom d’Arrêt sur Images, et s’est approprié ma conceptualisation via Alain Jaubert. Tous deux font partis de ces petits marquis de 68 qui tout en ayant une façade de mecs de gauche (partage, militantisme) ont au final bel et bien construit leur pouvoir sur le travail des autres.

      Ici, non seulement DS laisse David pleurer sans le sortir de l’ornière en le guidant comme doit le faire un journaliste qui mène une interview mais il donne encore la preuve de sa morgue en balançant à David Dufresne @davduf « y’a que 30 millions d’amis que vous avez pas encore fait ».
      Et l’émission de se conclure par un Ben finalement, ça fait longtemps que les manifs sont violentes, et elles le sont quand même moins maintenant () et hop jetés aux oubliettes les 350 manifestants blessés.
      #chien_de_garde
      Franchement, je ne sais pas sur quelle base il y a encore une équipe pour le suivre, tenue par le fric ou le mensonge ?

    • C’est sévère mais peut-être le connais) tu très bien , J’ai bossé un peu avec lui au Monde vers les années 1990-1993 et ce n’est pas le souvenir que j’en avais (mais je ne le connaissais pas plus que ça). ET comme toi, y en a certains autres pour qui je nourris une haine sans limite :) dans ce groupe de presse, mais ils ne méritent même pas d’être nommés.

  • Évacuation de la Zad. Des gendarmes et civils recevront une médaille
    https://www.ouest-france.fr/environnement/amenagement-du-territoire/nddl/evacuation-de-la-zad-des-gendarmes-et-civils-recevront-une-medaille-617

    Le 25 janvier, à Matignon, Édouard Philippe doit remettre la médaille de la sécurité intérieure, mention spéciale « Notre-Dame-des-Landes » à une centaine de gendarmes, civils et autorités administratives.

    Une centaine de personnes, d’après nos informations, seront médaillées le 25 janvier, à Matignon. Ces gendarmes, civils et autorités administratives ont participé, sur le terrain, ou d’un peu plus loin, aux opérations de maintien de l’ordre sur le site de Notre-Dame-des-Landes et à l’évacuation partielle de la Zad, au printemps 2018.

    Le Premier ministre, Édouard Philippe, leur remettra à chacun la médaille de la sécurité intérieure portant la mention « Notre-Dame-des-Landes ». On ne connaît pas encore les profils et fonctions précises des récompensés. On sait, en revanche, que la préfète Nicole Klein en fera partie. Depuis, elle a rejoint le cabinet de François de Rugy, ministre de la Transition écologique.

    Cette agrafe « Notre-Dame-des-Landes » est toute nouvelle. Elle a été créée au Journal officiel du 1er décembre, pour distinguer les personnels des forces de sécurité qui ont été déployés sur le site de Loire-Atlantique où devait être construit un aéroport international et qui avait été investi par des opposants au projet.

  • Une France qui se tient sage

    Aveugles et hostiles à l’intelligence d’un mouvement qui retourne contre le néo-pouvoir les #valeurs qu’on lui inculque (#disruption, #mobilité, #agilité) et qui renvoie la #police à sa #violence archaïque (#blindés, #voltigeurs et #police_montée), les médias auront été les meilleurs #chiens_de_garde du #pouvoir et de la police, mais aussi les révélateurs du mépris des #élites et des journalistes pour les gilets jaunes, ces ploucs défavorisés : Cnews invitant #Patrick_Sébastien qui connaît ces gens-là, Le Monde les traitant d’« #invisibles » (mais aux yeux de qui ?), des philosophes contrits qui auraient préféré voir surgir un autre #peuple, plus jeune et plus mixte, congédiant ce peuple-ci comme beauf et FN. Et tous ces #experts nous expliquant que la #révolte a lieu grâce au changement d’#algorithme de #Facebook accentuant le rôle des « groupes », comme si les gens n’étaient pas capables de s’assembler tout seuls, et qu’il fallait bien une intelligence supérieure pour les sortir de leur bêtise. Merci M. Zuckerberg d’illuminer nos campagnes. Or le #mouvement est d’abord un mouvement de #rond-point, de #proximité et de #rencontres, qui provoque une extraordinaire redistribution des rôles.

    Le récit raconté par les médias était répugnant. La #TV s’est encore une fois ridiculisée face à #Internet. D’un côté cette image terrifiante présentée comme sécurisante au JT de 20 h, le 15 décembre, de manifestants devant l’Opéra qu’on empêche de rejoindre les Champs sous l’œil de la police montée prête à charger. De l’autre la profusion sauvage des « vidéos de #violences_policières », qui à force deviennent un genre en soi. Au Burger King à Paris, une femme est matraquée au sol, à Biarritz, en marge de tout mouvement de foule, une autre est frappée au visage par un tir de flash-ball. D’abord on empêche de manifester, puis on parque dans une fan zone, ensuite on gaze, et la semaine suivante on interdit les casques, masques et lunettes, indices de « radicalisation ». Des #CRS caparaçonnés en Robocop visent la tête nue de gilets jaunes auxquels on retire le droit de se protéger. Résultat : 170 personnes à l’hôpital à Paris le 8 décembre. 24 plaintes de photographes et journalistes. #Intimidation totale des manifestants. Et la honte : Paris se refermant sur lui-même comme un château-fort face aux hordes de manants.

    Les médias n’agissent pas que par obéissance, mais par perplexité et bêtise, parce qu’il leur manque une case : la case politique. Habitués à commenter des stratégies électorales, ils ne comprennent pas quand émerge un #fait_politique, ils ne le voient pas. Ils répètent que le mouvement n’est pas politique (alors qu’il n’est pas partisan, ce n’est pas la même chose). À la place, on le moralise (la violence, c’est mal !), on le judiciarise. On le scinde : les bons manifestants (qui se tiennent sages) et les mauvais (qui cassent). On parle de casseurs en mélangeant les pilleurs qui en profitent et les manifestants en colère qui se demandent jusqu’où ils sont prêts à aller. Pire encore : on militarise le conflit. Les médias ont parlé de scènes de guerre (quand parfois brûlaient juste une poubelle et un sapin de Noël), fantasmé la guerre civile, épouvantail agité par un État irresponsable qui comptait bien monter les uns contre les autres (« il va y avoir des morts ! »). La police a sorti les chiens, joué aux cow-boys avec ses LBD40, des flash-balls augmentés. Un quart de Paris a été transformé en ville morte, 46 stations de métro fermées le 15 décembre. Il fallait y être pour voir les gilets jaunes transformés en âmes errantes cherchant un endroit où se retrouver. Et on s’étonne de la colère du peuple alors qu’on le traite en ennemi ?

    Le contrechamp logique est la vidéo inouïe des lycéens de Saint-Exupéry à #Mantes-la-Jolie, qui dit l’ambition de ce pouvoir de plus en plus autoritaire. Une France qui se tient sage comme une image. La #banlieue ressemblait soudain aux pires fantasmes de BFM, TF1 ou LCI : à la Syrie. Une voix sinistre se félicitait en sifflotant : « Voilà une classe qui se tient sage, faudra balancer à leurs profs, je pense ils ont jamais vu ça. » Des #images « choquantes » ont dit les médias : ça n’engage à rien. Même ce planqué de Blanquer l’a dit. Alors qu’elles sont monstrueuses, inadmissibles, inexcusables. Les journalistes ont appris à l’école à ne pas donner leur avis, à recueillir les propos, citer les réseaux sociaux et réciter les éléments de langage. Des lycéens ont été agenouillés comme attendant une balle dans la tête, et jetés au milieu des poubelles, comme des détritus. Quelle leçon le petit coq français sur son fumier va-t-il encore vouloir donner au monde en matière de droits de l’homme ?


    https://www.cahiersducinema.com/produit/edito-n751-janvier-2019-une-france-qui-se-tient-sage

    #médias #gilets_jaunes #presse #journalisme #catégorisation #bons_manifestants #mauvais_manifestants #casseurs
    ping @davduf @reka @fil

  • BALLAST | #Violences_policières : un #élu (#PCF) raconte
    https://www.revue-ballast.fr/violences-policieres-un-elu-raconte
    @davduf
    #ambiance_dictature_fasciste
    #chiens_du_capital

    « Un policier me lance : Toi, le connard en écharpe, si tu dégages pas, je t’explose. Il brandissait son #Flash_Ball à hauteur de mon visage. »
    #lbd

    « Mon collègue Ibrahima Traoré, élu au Conseil départemental, s’est interposé et s’est fait molester. »

    Un policier municipal a tenté de mettre un coup de matraque et, ratant son coup, a crié : « Reviens, je vais te la mettre dans le cul. » Les parents étaient extrêmement choqués. L’élu en question a demandé au maire, au cours du conseil municipal, une enquête administrative et des sanctions contre ce policier, identifié. Nous avons, pour notre part, publié un communiqué appelant à ouvrir les portes du #lycée, interdire l’usage des armes contre les élèves et envoyer des médiateurs. Pas de réponse… Un policier, responsable départemental du syndicat Alliance, a pour sa part déclaré au Parisien, en date du 11 décembre : « Ce n’est pas parce que des casseurs se réfugient à côté d’élus qu’on n’ira pas les chercher. »

  • Jean-Claude Michéa - Une lettre à propos du mouvement
des Gilets jaunes 21 Novembre 2018 - Le Blog de Bartleby
    https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2018/11/22/jean-claude-michea-une-lettre-a-propos-du-mouvement-des-gilets-jaunes%e2%80%89/#more-1561
     

    Le 21 novembre 2018

    Chers Amis,

    Juste ces quelques mots très brefs et donc très lapidaires – car ici, on est un peu débordés par la préparation de l’hiver (bois à couper, plantes et arbres à pailler  etc.). Je suis évidemment d’accord avec l’ensemble de vos remarques, ainsi qu’avec la plupart des thèses de Lieux communs https://collectiflieuxcommuns.fr/?Gilets-jaunes-la-democratie-en-germe (seule la dernière phrase me paraît un peu faible en raison de son «  occidentalisme  » : il existe aussi, bien entendu, une véritable culture de l’émancipation populaire en Asie, en Afrique ou en Amérique latine !).

    Le mouvement des «  gilets jaunes  » (bel exemple, au passage, de cette inventivité populaire que j’annonçais dans Les Mystères de la gauche ) est, d’une certaine manière, l’exact contraire de «  Nuit Debout  ». Ce dernier mouvement, en simplifiant, était en effet d’abord une tentative – d’ailleurs encouragée par une grande partie de la presse bourgeoise – des «  10 %  » (autrement dit, ceux qui sont préposés – ou se préparent à l’être – à l’encadrement technique, politique et «  culturel  » du capitalisme moderne), pour désamorcer la critique radicale du Système, en dirigeant toute l’attention politique sur le seul pouvoir (certes décisif) de Wall Street et des fameux «  1 %  ». Une révolte, par conséquent, de ces urbains hypermobiles et surdiplômés (même si une fraction minoritaire de ces nouvelles classes moyennes commence à connaître, ici ou là, une certaine «  précarisation  ») et qui constituent, depuis l’ère Mitterrand, le principal vivier dans lequel se recrutent les cadres de la gauche et de l’extrême gauche libérales (et, notamment, de ses secteurs les plus ouvertement contre-révolutionnaires et antipopulaires : Regards, Politis , NP“A”, Université Paris VIII etc.). Ici, au contraire, ce sont bien ceux d’en bas (tels que les analysait Christophe Guilluy – d’ailleurs curieusement absent, jusqu’ici, de tous les talk-shows télévisés, au profit, entre autres comiques, du réformiste sous-keynésien Besancenot), qui se révoltent, avec déjà suffisamment de conscience révolutionnaire pour refuser d’avoir encore à choisir entre exploiteurs de gauche et exploiteurs de droite (c’est d’ailleurs ainsi que Podemos avait commencé en 2011, avant que les Clémentine Autain et les Benoît Hamon du cru ne réussissent à enterrer ce mouvement prometteur en le coupant progressivement de ses bases populaires).

    Quant à l’argument des «  écologistes  » de cour – ceux qui préparent cette «  transition énergétique  » qui consiste avant tout, comme Guillaume Pitron l’a bien montré dans La Guerre des métaux rares, à délocaliser la pollution des pays occidentaux dans les pays du Sud, selon lequel ce mouvement spontané ne serait porté que par «  une idéologie de la bagnole  » et par «  des gars qui fument des clopes et roulent en diesel  », il est aussi absurde qu’immonde : il est clair, en effet, que la plupart des Gilets jaunes n’éprouvent aucun plaisir à devoir prendre leur voiture pour aller travailler chaque jour à 50 km de chez eux, à aller faire leurs courses au seul centre commercial existant dans leur région et généralement situé en pleine nature à 20 km, ou encore à se rendre chez le seul médecin qui n’a pas encore pris sa retraite et dont le cabinet se trouve à 10 km de leur lieu d’habitation. (J’emprunte tous ces exemples à mon expérience landaise ! J’ai même un voisin, qui vit avec 600 € par mois et qui doit calculer le jour du mois où il peut encore aller faire ses courses à Mont-de-Marsan, sans tomber en panne, en fonction de la quantité de diesel – cette essence des pauvres – qu’il a encore les moyens de s’acheter !) Gageons qu’ils sont au contraire les premiers à avoir compris que le vrai problème, c’était justement que la mise en œuvre systématique, depuis maintenant 40 ans, du programme libéral par les successifs gouvernements de gauche et de droite, a progressivement transformé leur village ou leur quartier en désert médical, dépourvu du moindre commerce de première nécessité, et où la première entreprise encore capable de leur offrir un vague emploi mal rémunéré se trouve désormais à des dizaines de kilomètres (s’il existe des «  plans banlieues  » – et c’est tant mieux – il n’y a évidemment jamais eu rien de tel pour ces villages et ces communes – où vit pourtant la majorité de la population française – officiellement promis à l’extinction par le «  sens de l’histoire  » et la «  construction européenne  » !).

    Ce n’est donc évidemment pas la voiture en tant que telle – comme «  signe  » de leur prétendue intégration dans le monde de la consommation (ce ne sont pas des Lyonnais ou des Parisiens !) – que les Gilets jaunes défendent aujourd’hui. C’est simplement que leur voiture diesel achetée d’occasion (et que la Commission européenne essaye déjà de leur enlever en inventant sans cesse de nouvelles normes de «  contrôle technique  ») représente leur ultime possibilité de survivre, c’est-à-dire d’avoir encore un toit, un emploi et de quoi se nourrir, eux et leur famille, dans le système capitaliste tel qu’il est devenu, et tel qu’il profite de plus en plus aux gagnants de la mondialisation. Et dire que c’est d’abord cette gauche kérosène – celle qui navigue d’aéroport en aéroport pour porter dans les universités du monde entier (et dans tous les «  Festival de Cannes  ») la bonne parole «  écologique  » et «  associative  » qui ose leur faire la leçon sur ce point ! Décidément, ceux qui ne connaissent rien d’autre que leurs pauvres palais métropolitains n’auront jamais le centième de la décence qu’on peut encore rencontrer dans les chaumières (et là encore, c’est mon expérience landaise qui parle !).

    La seule question que je me pose est donc de savoir jusqu’où un tel mouvement révolutionnaire (mouvement qui n’est pas sans rapport, dans sa naissance, son programme rassembleur et son mode de développement, avec la grande révolte du Midi de 1907) peut aller dans les tristes conditions politiques qui sont les nôtres. Car n’oublions pas qu’il a devant lui un gouvernement thatchérien de gauche (le principal conseiller de Macron est d’ailleurs Mathieu Laine – un homme d’affaires de la City de Londres et qui est, en France, le préfacier des œuvres de la sorcière Maggie), c’est-à-dire un gouvernement cynique et impavide, qui est clairement prêt – c’est sa grande différence avec tous ses prédécesseurs – à aller jusqu’aux pires extrémités pinochetistes (comme Maggie avec les mineurs gallois ou les grévistes de la faim irlandais) pour imposer sa «  société de croissance  » et ce pouvoir antidémocratique des juges, aujourd’hui triomphant, qui en est le corollaire obligé. Et, bien sûr, sans avoir quoi que ce soit à craindre, sur ce plan, du servile personnel médiatique français. Faut-il rappeler, en effet, qu’on compte déjà 3 morts , des centaines de blessés, dont certains dans un état très critique. Or, si ma mémoire est bonne, c’est bien à Mai 68 qu’il faut remonter pour retrouver un bilan humain comparable lors de manifestations populaires, du moins sur le sol métropolitain. Et pour autant, l’écho médiatique donné à ce fait effarant est-il, du moins pour l’instant, à la hauteur d’un tel drame ? Et qu’auraient d’ailleurs dit les chiens de garde de France Info si ce bilan (provisoire) avait été l’œuvre, par exemple, d’un Vladimir Poutine ou d’un Donald Trump ?

    Enfin, last but not the least , on ne doit surtout pas oublier que si le mouvement des Gilets jaunes gagnait encore de l’ampleur (ou s’il conservait, comme c’est toujours le cas, le soutien de la grande majorité de la population), l’État benallo-macronien n’hésitera pas un seul instant à envoyer partout son Black Bloc et ses «  antifas  » (telle la fameuse «  brigade rouge  » de la grande époque) pour le discréditer par tous les moyens, où l’orienter vers des impasses politiques suicidaires (on a déjà vu, par exemple, comment l’État macronien avait procédé pour couper en très peu de temps l’expérience zadiste de Notre-Dame-des-Landes de ses soutiens populaires originels). Mais même si ce courageux mouvement se voyait provisoirement brisé par le PMA – le Parti des médias et de l’argent (PMA pour tous, telle est, en somme, la devise de nos M. Thiers d’aujourd’hui !) ; cela voudra dire, au pire, qu’il n’est qu’une répétition générale et le début d’un long combat à venir. Car la colère de ceux d’en bas (soutenus, je dois à nouveau le marteler, par 75 % de la population – et donc logiquement stigmatisé, à ce titre, par 95 % des chiens de garde médiatiques) ne retombera plus, tout simplement parce que ceux d’en bas n’en peuvent plus et ne veulent plus. Le peuple est donc définitivement en marche ! Et à moins d’en élire un autre (selon le vœu d’Éric Fassin, cet agent d’influence particulièrement actif de la trop célèbre French American Fondation) , il n’est pas près de rentrer dans le rang. Que les Versaillais de gauche et de droite (pour reprendre la formule des proscrits de la Commune réfugiés à Londres) se le tiennent pour dit !

    Très amicalement,
JC

    #GiletsJaunes #gazoil #diesel #Jean-Claude_Michéa #Mathieu_Laine #adolf_thiers #chiens_de_garde #Nuit_Debout#podémos #gauche_kérosène #pinochet #macron #tatcher

  • CE FIL DE DISCUSSION EST LA SUITE DE CELUI-CI :
    https://seenthis.net/messages/688734

    v. aussi la métaliste sur ce sujet :
    https://seenthis.net/messages/733721

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    Traversée des Alpes : un aperçu du calvaire vécu par des milliers d’exilés

    Pour se rendre compte des risques que prennent les réfugiés qui traversent, au dessus de Briançon, la frontière entre l’Italie et la France, une journaliste a pris le même chemin, de nuit, pour éviter les patrouilles de police et de gendarmerie. Voici son récit.

    Pour atteindre la France par la frontière de Montgenèvre, ceux que l’on désigne comme « les migrants » doivent affronter les Alpes en évitant d’être pris par les patrouilles de police ou de gendarmerie, qui entravent régulièrement les droits des réfugiés à demander l’asile (lire notre enquête à ce sujet). Afin de nous rendre compte de la dangerosité de ce parcours singulier, nous avons accompli cette traversée. L’une d’entre nous – non habituée de la montagne – a tenté d’atteindre Briançon tandis que l’autre assurait ses arrières en cas de complications sur le chemin ou d’arrestation.

    Nous avions au préalable repéré les chemins « du bas », habituellement empruntés par les « clandestins », et listé les parcours dangereux à éviter. Un « luxe » dont ne peuvent se prévaloir les personnes qui se risquent en haute montagne en espérant se réfugier en France. Voici le récit de notre « migrante improvisée ». Nous avons aussi consigné son parcours sur la carte ci-dessous. les lieux d’accueil et les cols par lesquels passent les exilés, ainsi que les dangers auxquels ils font face.

    « Je prends le départ de Clavière le 3 octobre, à 18 h. Il fait beau. Je ne suis pas rassurée pour autant : j’ai l’impression d’aller vers l’inconnu, vers une barrière minérale écrasante. Alors qu’on aperçoit au loin, à travers les arbres, la Police aux frontières (PAF) de Montgenèvre, je dois m’accroupir. Je suis quasiment à découvert. Deux silhouettes de policiers scrutent l’horizon. Je dois attendre qu’un gros camion de transport de marchandises s’arrête devant eux pour poursuivre mon chemin. Au fur et à mesure que j’avance, je vois, jetés sur le sol, des vêtements et des papiers déchirés. Un groupe vient de me précéder. J’ai l’impression de suivre le petit Poucet ! Ma boule au ventre s’est dissipée. J’ai trouvé ma « vitesse de croisière » et commence à grimper dans une clairière alors que la nuit tombe.
    « En contrebas, des halos de lumière balaient le bois »

    Une fois en haut, j’aperçois l’ombre d’un homme, assis sur un talus surplombant une piste. Je le reconnais immédiatement grâce à son bob de couleur kaki assorti à son pantalon. Il s’agit du même homme en civil que nous avons observé à la longue-vue en début d’après-midi, vers 14h, alors que nous nous trouvions sur les hauteurs de Montgenèvre. Lui-même et un autre « civil » livraient cinq jeunes noirs – agenouillés au sol avec les mains sur la tête – à des gendarmes en uniforme. « Bob » donc, est assis sur un talus. « Bonsoir ! Que faites-vous ici si tard ? », lui dis-je aussitôt d’un air guilleret. « Je fais de la randonnée de nuit », me répond-il. « Moi aussi ! », rétorquais-je amusée. Puis, nous échangeons des banalités sur la météo, le temps de remarquer son sac à dos et les jumelles high-tech posées à côté de lui. « Au fait, quelle est votre profession ? », me demande-t-il alors que je m’apprête à le quitter. « Formatrice ! Et vous ? ». « Plasticien », bafouille-t-il. « Bob » était encore en poste de surveillance !

    Le secteur est quadrillé. Il n’est que 20 h, trop tôt pour risquer de me faire arrêter. Instinctivement, je m’engouffre dans le bois qui longe les pistes, grimpe la pente me retrouve sur un chemin rocailleux qui prend de l’altitude. Essoufflée, j’ai besoin de faire une pause. A peine adossée à un arbre, je perçois des éclats de voix et l’aboiement d’un chien. En contrebas, des halos de lumière balaient le bois. Pas de répit : j’accélère le pas et continue de monter à marche forcée, franchissant un lacet après l’autre, interminables. La nuit est noire et je n’y vois pas à 5 m.

    Vers 23h, je passe à vive allure devant les tourniquets d’un télésiège surmonté d’un panneau. Dans la pénombre, je distingue « Les Gondrans » inscrit en grosses lettres. Je poursuis ma route, et discerne les contours d’une bâtisse à droite, puis une autre à gauche devant laquelle stationnent des véhicules militaires. Finalement, je débouche sur un chantier de terrassement, près d’un lac. Ne sachant plus quel chemin prendre, j’allume mon smartphone afin de me géolocaliser.

    L’écran de mon téléphone m’éblouit. Le temps que mes yeux s’habituent de nouveau à l’obscurité, j’entends dans le silence de la nuit, un son très proche, comme des chutes d’eau. Je choisis la première piste qui descend avant de me retrouver devant le tourniquet d’un télésiège... Sans même m’en rendre compte, j’étais retournée sur mes pas. La nuit, tous les chemins sont gris !
    « Je suis perdue, je rebrousse chemin, les larmes aux yeux »

    Je dévale donc la montagne, aussi vite que je peux car chaque pas devient une vraie torture. Je ne peux pas m’arrêter, au risque de ne plus pouvoir marcher. Arrivée au bas de ce satané chemin rocailleux, je tourne sur un sentier qui s’enfonce dans la forêt. Je n’avais qu’une idée en tête : rejoindre le GR5, le chemin de randonnée balisé jusqu’à Briançon. Mais c’est sans compter la peur sournoise qui, petit à petit, altère mon discernement. Sans même m’en apercevoir, je traverse le GR5 et poursuis dans une direction erronée. Je croise un panneau en bois pourri qui indique Les Alberts. Ce dernier nom ne m’est pas inconnu : Alpha, le « migrant inconnu », avait été retrouvé mort au mois de mai à proximité de ce hameau. Je continue de marcher, pour me retrouver, au bout de plus d’une heure de marche, dans une petite clairière en-cul-de-sac. Le sentier s’est volatilisé !

    Une fois de plus, je suis perdue. Je rebrousse chemin, les larmes aux yeux, commençant à désespérer. Mes jambes ne me portent plus. Chaque cailloux fait l’effet d’une braise ardente sous mes pieds. Je me suis alors souvenu d’un repère indiqué par l’ami guide qui m’a rapidement initiée. « N’oublie pas que la Durance [la rivière qui prend sa source à Montgenèvre pour se jeter dans le Rhône à Avignon] est en contrebas du GR5 et que de là, tu verras la route nationale. » Je m’arrêtes donc et tends l’oreille. J’’entends alors le clapotis rassurant d’un cours d’eau. Pour en avoir le cœur net, je coupe à travers bois, et dévale une pente raide sur mon postérieur.

    Effectivement, la rivière se trouve en contrebas, et je peux enfin apercevoir les lumières de la nationale. Je n’ai plus qu’à suivre le torrent, en sens inverse du courant. Je finis par traverser un pont. Il ne me reste plus qu’à dévaler la pente pour retrouver mon confrère. Ce dernier m’attend, mort d’inquiétude, sur un parking de Montgenèvre. Il est 2h du matin. Je suis totalement épuisée. J’ai seulement ressenti un peu du calvaire enduré par les réfugiés qui tentent cette traversée, énième périlleuse étape sur le chemin de l’exil. »

    https://www.bastamag.net/Traversee-des-Alpes-un-apercu-du-calvaire-vecu-par-des-milliers-d-exiles

    #migrations #asile #réfugiés #Alpes #frontière_sud-alpine #Briançon #Mongenèvre #Hautes_Alpes #Briançonnais #Claviere #Clavière #Italie #France #frontières

    • Humiliations, mises en danger, violences : enquête sur les #abus_policiers contre les migrants

      Le #procès des « #7_de_Briançon », poursuivis après leur participation à une manifestation contre l’action à la frontière des militants d’extrême-droite de Génération identitaire, démarre ce 8 novembre. Le tout sur fond de crise franco-italienne, après l’intrusion récente côté italien de gendarmes français refoulant des migrants. Au quotidien, sur les chemins alpins qui relient les deux pays, les réfugiés voient leurs droits piétinés, subissent des courses poursuites dangereuses, des humiliations et même des #violences de la part des forces de l’ordre. Du point de vue des migrants, peut-on encore parler d’#État_de_droit ?

      « Nous gérons ensemble une frontière commune et il y a ponctuellement, des deux côtés, de petits incidents regrettables. » Par ces mots diffusés dans la presse le 16 octobre, l’Élysée tentait de minimiser une #crise_diplomatique en train de gonfler avec l’#Italie [1]. Le 12 octobre, deux gendarmes français étaient surpris par la police italienne sur la commune de #Clavière, en train de déposer en camionnette, côté italien, deux réfugiés, ce qui déclencha l’ire de Matteo #Salvini, le ministre de l’Intérieur issu du parti d’extrême droite La Ligue. Résultat, depuis le 20 octobre, des patrouilles de la police italienne gardent la frontière à l’entrée du village de Clavière, sur la route de Briançon à Turin.
      #militarisation_des_frontières

      Cette frontière a vu passer, depuis un peu plus de deux ans, des milliers d’exilés à la recherche d’un avenir meilleur. Pour éviter les forces de l’ordre et le poste de la #police_aux_frontières (#Paf) de #Montgenèvre, les migrants traversent à pied, par le #col_de_l’Échelle (1762 m) et, surtout depuis l’hiver dernier, par le #col_de_Montgenèvre (1854 m). Quand ils sont arrêtés, ils sont ramenés côté italien. La grande majorité retente alors la traversée, une deuxième, une troisième... et même parfois une dixième fois, jusqu’à atteindre #Briançon, un peu plus bas côté français. Au #Refuge_solidaire, lieu de premier accueil qui y est mis à disposition par la Communauté de communes, un peu plus de 6250 personnes sont passées depuis son ouverture en juillet 2017 [2]. Depuis des mois, des associations, notamment #Tous_migrants, dénoncent des pratiques policières violentes et illégales qui poussent les exilés à prendre toujours plus de risques en altitude.

      Saisis de cette alerte nous avons enquêté, autour de la frontière, sur ces possibles #violences_policières. Fin août une première fois, puis fin septembre et début octobre, nous avons d’abord circulé sur ces chemins en simples promeneurs. Nous avons ensuite complété nos observations par le recueil de plusieurs dizaines de récits d’exilés et de témoins oculaires. Enfin, des rapports d’ONG viennent confirmer la litanie des « incidents regrettables » constatés.

      Tourisme de masse et rejet des migrants

      Depuis les attentats de novembre 2015, la #France a rétabli les contrôles à sa frontière avec l’Italie. Ce qui se joue au cœur de la station de Montgenèvre apparaît comme un concentré des inégalités du monde. Skis aux pieds en hiver ou club de golf à la main en été, les touristes passent d’un pays à l’autre à leur guise. La traversée de Clavière à Briançon se fait sur 16 kilomètres de chemins. Pour un randonneur un peu expérimenté, c’est une belle demi-journée. Mais les migrants peuvent être amenés à prendre d’autres itinéraires, parfois plus en altitude, sur une durée de plusieurs jours, soumis aux dangers des accidents de terrain, du froid, de la déshydratation...

      Fatigués, ils descendent parfois à Montgenèvre, tels des papillons de nuit. Là, quelques habitants les mettent à l’abri. D’autres les dénoncent. « Je suis allé à un restaurant. Je demande : "Est-ce qu’il y a le numéro d’un taxi, je voudrais partir à la croix-rouge" », nous raconte Abdoulaye*, un Guinéen de 19 ans. Sans l’inquiéter, son interlocuteur le fait patienter. C’est finalement la police qui est venue le récupérer... D’autres s’offusquent des vêtements abandonnés en route par les migrants, en quantité pourtant infime par rapport aux deux tonnes de déchets déversés par les touristes sur les pistes de Montgenèvre, que des bénévoles ont ramassé au début l’été.

      Au moins par trois fois, cette frontière a tué. Début mai, #Blessing_Mathew, une jeune nigériane, se noie dans la #Durance. Elle aurait paniqué à cause d’une « course-poursuite » policière, accuse l’association Tous migrants. Le même mois, le corps d’un jeune homme, probablement mort d’épuisement, est retrouvé dans un bois proche du hameau des Alberts, sur la commune de Montgenèvre. Inconnu, les montagnards solidaires l’on dénommé #Alpha. Enfin, le corps de #Mohamed_Fofana, venu de Guinée Conakry, est découvert dans un vallon de Bardonecchia en Italie, après avoir passé une partie de l’hiver sous la neige [3]. Quand elle ne tue pas, la frontière peut aussi mutiler. L’hiver dernier, l’hôpital de Briançon a hospitalisé pour #gelures plus de 300 malheureux qui avaient tenté de braver la neige. Heureusement, les secours de la gendarmerie de haute montagne (#PGHM) et des CRS sauveteurs portent assistance à toute personne en détresse, sans distinction d’origine.
      #mutilations

      « Arrête-toi ou je te tue ! »

      La préfecture des Hautes-Alpes, rejette les accusations portées par les associations. « L’action conduite en matière de lutte contre l’immigration irrégulière est conforme en tout point aux règles de droit national, européen et international. Nous nous attachons à appliquer ces règles de droit avec humanité et discernement. Ces accusations reposent sur des supputations », nous indique-t-elle par courriel.

      Ce samedi 29 septembre, alors que nous cheminons en début d’après-midi, de Montgenèvre à Clavière, nous sommes pourtant témoins de faits donnant une autre vision de la situation. Au loin, deux « randonneurs » sortent du poste de la Paf. Allure sportive, t-shirts bleu ciel et lunettes de soleil. Dans le bois vers Clavière [4], au moment où nous croisons un groupe d’une dizaine de migrants originaires d’Afrique subsaharienne, l’un de ces deux « randonneurs » demande son chemin au premier migrant qu’il rencontre. Le second surgit alors en courant, comme sorti de nulle part. Il tient dans ses mains une perche en plastique bleu d’environ deux mètres, qui sert normalement au balisage d’une piste de ski. « Arrête-toi ou je te tue ! », hurle-t-il, juste avant de bousculer en passant l’une de nous deux. Il plaque ensuite un homme au sol. Nous constatons trois arrestations réalisées par les deux « randonneurs ». Les autres migrants se dispersent dans la forêt.

      Opération « anti-terroriste » au milieu des bois

      Au crépuscule, dans le même secteur, nous croisons un homme athlétique, tout de noir vêtu. « C’est la dame qui a été bousculée tout à l’heure ? », nous demande-t-il. Après avoir acquiescé, nous feignons la surprise, affirmant ne rien comprendre à la situation précédemment vécue. « Je suis de la gendarmerie. Nous menons une opération anti-terroriste à la frontière », annonce l’homme en noir. Puis il contrôle nos identités « par mesure de sécurité », avant de disparaître dans les bois. Dans sa réponse à nos interrogations, la préfecture ne nous a pas confirmé le cadre « anti-terroriste » de l’opération.

      Depuis le début de l’été, le recours à des #faux_randonneurs a déjà été constaté par des observateurs locaux. Nous avons eu un autre aperçu de cette pratique grâce à une observation réalisée à la longue-vue, de celles dont on se sert plutôt, habituellement, pour observer les chamois. Mercredi 3 octobre, à 16h10, nous nous trouvons sur un point surplombant le village de Montgenèvre. Deux hommes en civil – l’un couvert d’un bob et l’autre vêtu d’une veste sportive noire et orange – amènent cinq jeunes gens, dont la peau est noire, à des gendarmes en uniforme. « A cause de ces faux randonneurs, les migrants se méfient de tout le monde. Ils peuvent partir en courant quant on vient à leur rencontre pour les aider », explique un maraudeur solidaire.

      « Le gendarme l’a mis en joue »

      Après sa mésaventure au restaurant, Abdoulaye a tenté un deuxième voyage. « Nous avons pris la route à 14h. Un hélicoptère a survolé notre groupe, alors nous sommes restés cachés dans la brousse jusqu’à 21h. Ensuite, nous sommes montés. » Sa description indique que le groupe a emprunté le #col_des_Gondrans, à 2347 mètres d’altitude. Après une longue descente, par la route militaire du Janus, son groupe atteint Briançon au milieu de la nuit. Très choqué, après avoir emprunté le même chemin, Aïssa*, un jeune ivoirien, revient de loin. « J’ai cru que j’allais mourir ! Je ne pouvais plus respirer. Je crachais du sang et je n’arrivais plus à marcher », nous confie-t-il. Finalement ce sont des automobilistes qui l’ont secouru en appelant les pompiers.

      A la lumière de ces témoignages et de plusieurs dizaines d’autres, la #mise_en_danger des migrants semble évidente. Pour comprendre comment elle peut survenir, l’une d’entre nous – qui ne connaît pas la montagne – a entrepris la traversée mercredi 3 octobre. Cette « migrante improvisée » a pris des risques pour échapper à la police, s’est perdue de longues heures nocturnes et a éprouvé la peur et l’épuisement (retrouvez son récit dans cet autre article : https://www.bastamag.net/Traversee-des-Alpes-un-apercu-du-calvaire-vecu-par-des-milliers-d-exiles). La traversée des Alpes par les exilés relève d’une véritable prouesse périlleuse. Mais la #maltraitance qu’ils subissent peut s’avérer être encore plus grave.

      Nous avons rencontré une jeune habitante du Briançonnais, sous le choc d’avoir assisté à deux arrestations violentes. En début d’après-midi, le 2 octobre, « deux migrants couraient, poursuivis par des gendarmes en uniforme, raconte-t-elle. Un gendarme a fait un croche-patte à l’un d’eux. Un autre gendarme a mis-en-joue le second migrant. Il s’est alors mis à genoux, avec les mains sur la tête. Le gendarme l’a relevé et poussé violemment dans sa voiture banalisée ». Notre témoin confirme avoir vu une arme au bout du bras du gendarme. Ensuite, « le gendarme a donné un coup de pied au premier migrant arrêté sur le golf, alors qu’il était assis par terre. Il lui a également mis des #gifles. Avec un autre gendarme, ils ont fouillé son sac, et l’ont obligé à baisser son pantalon et à se mettre les fesses à l’air en public », afin de poursuivre la fouille.

      Violences et non-respect des droits ont lieu également à l’intérieur du poste de la Paf. « Nous avons quitté Clavière à 14h. Vers 7h du matin, nous étions presque arrivés à Briançon. Mais des policiers nous ont arrêtés et emmenés au poste [de la Paf] », raconte par exemple Moustafa* en anglais. Il est originaire de Sierra Léone. Avec lui, voyageait une personne se déclarant mineur. « J’ai dit : "Laissez au moins le mineur !" Il pleurait mais le policier n’en avait rien à faire. » Moustafa pensait que son jeune ami allait être protégé. La loi française oblige en effet les Conseils départementaux à mettre à l’abri tout mineur non accompagné. Il revenait donc aux services départementaux d’évaluer si cette personne était mineure ou non. « Ensuite, je voulais refuser de donner mes empreintes car je ne suis pas un criminel. Mais à ce moment là, j’ai vu un homme se faire frapper à la matraque parce qu’il refusait. Il avait le visage gonflé. » Une heure après avoir été arrêtés, Moustafa et son jeune compagnon sont déposés par une voiture de police, sous la pluie, « non loin de l’église de Clavière ».
      #MNA #mineurs_non_accompagnés

      Des migrants volés pendant leur arrestation ?

      Autre témoignage, tout aussi édifiant, celui de Moussa*, un malien de 16 ans. Nous l’avons rencontré dans un autre département où il vit désormais sous la protection de l’Aide sociale à l’enfance. Il a le regard d’une âme brisée et sa joue porte la cicatrice d’un coup violent. Le 4 août dernier, son groupe est très vite arrêté. Au poste de la Paf, il montre son acte de naissance, attestant de sa minorité (voir photo ci-dessous – cliquer pour l’agrandir). Les agents en prennent connaissance, mais le ramènent devant l’église de Clavière, en Italie. Moussa est formel, la Paf ne lui a remis aucun document, ni à lui ni à ses compagnons, alors qu’elle devait leur signifier officiellement un « refus d’entrée » [5], qu’ils devaient chacun signer. Comme beaucoup d’autres, ils n’ont pas vu la couleur de ce document, et les agents ne leur ont donné aucune information sur leur droits.

      Mais ce n’est pas tout : une fois revenu à Clavière, « j’ai fouillé mon sac, et j’ai vu qu’il manquait mon argent, 600 euros ! », témoigne Moussa. Idem pour Mario*, un jeune ivoirien du même groupe, qui déclare également que 200 euros ont disparu le même jour de ses affaires. Moussa rebrousse chemin avec Mario, en direction de la Paf. Vers minuit, ils arrivent à vingt mètres, côté italien, du panneau délimitant la frontière. A bord d’une voiture de police stationnée, se trouvent les mêmes agents qui les ont refoulés peu avant. Un « vieux aux cheveux gris » et « un grand baraqué », décrit Moussa. Celui-ci interpelle les policiers, et enregistre discrètement la conversation avec son téléphone. Nous avons pris connaissance de cet enregistrement lors de notre premier séjour au mois d’août. Des militants de #Chez_jésus, un lieu occupé pour accueillir les réfugiés, l’ont depuis mis en ligne, le 27 septembre.

      « La police, ils ont pris mon argent », accuse Moussa sur cet enregistrement. « T’accuses la police de #vol, ce soir t’es en garde-à-vue (...) Demain t’es dans un avion, (...) Paris-Tripoli, hein ! », répond l’un des policiers. Moussa insiste. Furieux, l’agent se fait encore plus menaçant : « Tu me traites encore une fois de voleur, je te jette là dedans. T’as compris ! » Mais Moussa poursuit sur sa lancée : « Vous volez mon argent. Comment je vais faire ? » A ces mots, le policier le saisit : « T’arrêtes de nous traiter de voleurs parce que je t’en colle une, hein ! » Le jeune malien rétorque : « C’est pas bon comme ça. C’est mon argent. T’as qu’à me tuer ! » Moussa déclare avoir alors reçu un coup dans le ventre de la part du « policier aux cheveux gris ». Mario, la voix haletante, tire Moussa en lui disant « Andiamo, andiamo » (on y va, on y va, en italien).

      Des forces de l’ordre en roue libre, des soutiens poursuivis

      Le type de faits que nous rapportons a également été constaté par une mission d’observation composée de douze associations pour les droits humains et les droits des étrangers [6], menée les 12 et 13 octobre 2018, et à laquelle participaient également des avocats. Selon ces constats, affranchies de tout respect de l’État de droit, les forces de l’ordre paraissent en roue libre. Dans un communiqué du 16 octobre, les ONG affirment que « de multiples violations des droits ont été constatées » et demandent que « cessent ces pratiques illégales et dégradantes ». En guise de première action judiciaire, onze référés libertés, dont huit pour des mineurs refoulés, ont été déposés devant une juridiction administrative. D’autres procédures devant des tribunaux sont annoncés.

      Pour l’heure, le procès qui retiendra l’attention sera celui de sept personnes solidaires des migrants qui se tiendra le 8 novembre à Gap. « Les 7 de Briançon » sont poursuivis pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national et en bande organisée ». Ils risquent jusqu’à dix ans de prison et 750 000 euros d’amende. Leur tort ? Avoir participé à une manifestation, le 22 avril de Clavière à Briançon, qui dénonçait la présence des militants d’extrême droite de Génération identitaire [7]. Des personnes sans-papiers, retient le procureur, se trouvaient dans le cortège. Trois des prévenus, deux jeunes suisses et une italienne, avaient été arrêtés au soir de la manifestation et placés en détention provisoire durant neuf jours, à la prison des Baumettes à Marseille. Les quatre autres prévenus, de nationalité française, se sont vus signifier leur mise en examen lors d’une garde-à-vue en juillet. Avec leurs soutiens, ils comptent faire du rendez-vous de Gap le procès du « #délit_de_solidarité » et de la « militarisation de la frontière ».

      Alors que les premières neiges s’annoncent, les autorités italiennes et françaises font le choix de la fermeté. Le 10 octobre, la police italienne a expulsé les occupants de « Chez Jésus ». A Gap le 17 octobre, la préfecture a fait évacuer la Maison Cézanne. Propriété de la ville, elle était occupée par le collectif « Un toit un droit » pour l’hébergement de personnes sans-papiers. Malgré la répression, les personnes solidaires continuent de proposer des solutions. Le 19 octobre, un « centre social autogéré » a été ouvert à Gap par le collectif Cesaï, pour faire « face à la situation des exilés et laissés-pour-compte, et au vide culturel de la ville ». A la frontière, les montagnards solidaires s’organisent à nouveau. Durant les deux derniers hivers, leurs maraudes au col de l’Échelle et de Montgenèvre, auxquelles les autorités ont répondu par une cinquantaine de convocation à la police ou à la gendarmerie, avaient évité bien des drames.

      https://www.bastamag.net/migrants-refugies-route-police-violences-gap-alpes-briancon

      #anti-terrorisme #3+4_de_Briançon #violences_policières

    • Hautes-Alpes : huit migrants secourus à la frontière

      Huit migrants secourus hier soir, entre Clavière et Cervières. Le groupe a été localisé au #col_Saurel par les secours en montagnes italiens qui ont effectué l’intervention, informations de nos confrères du Dauphiné Libéré, ce matin. Selon le quotidien cinq personnes déjà secourues souffraient d’#hypothermie. Les trois autres devaient être également pris en charge.

      http://alpesdusud.alpes1.com/news/hautes-alpes/73181/hautes-alpes-huit-migrants-secourus-a-la-frontiere

    • Hautes-Alpes, frontière de tous les dangers

      Depuis deux ans et demi, des migrants empruntent la route périlleuse des Alpes pour venir en France. Ils tentent d’échapper aux interpellations et aux violences policières. Enquête sur la frontière.

      A Briançon, dans les Hautes-Alpes, le Refuge Solidaire, une ancienne caserne des CRS de secours en montagne mise à disposition par la Communauté de communes, ne désemplit pas. Comme chaque jour, un groupe de migrants vient d’arriver : des hommes jeunes, originaires d’Afrique noire. Ils sont exténués.

      En provenance du sud de l’Italie, ils ont pris un train à la gare de Turin, puis un car pour Clavière, dernier village italien collé à la frontière. De là, ils tentent la traversée de la montagne à pied, via Montgenèvre, côté français, jusqu’à Briançon. Ils sont de plus en plus nombreux à choisir cette route des Hautes-Alpes à mesure que la frontière plus au sud, par Menton ou la vallée de la Roya, se verrouille. Selon un décompte du 30 septembre, le Refuge Solidaire a accueilli 6350 personnes depuis son ouverture en juillet 2017.

      A la fin de l’été1, les bénévoles s’activent dans le garage aménagé en réfectoire. L’urgence est de nourrir les nouveaux arrivants affamés par de longues heures de marche forcée dans la montagne. Et tandis que, tels des écoliers à la cantine, les migrants font la queue devant les grandes marmites pour remplir leurs assiettes, Benoit Ducos, membre de Tous Migrants – une association citoyenne de sensibilisation au drame des exilés –, lance à leur intention : « Nous sommes des bénévoles ici.

      Depuis des mois les droits des personnes étrangères ne sont plus respectés à la frontière et les forces de l’ordre se rendent coupables de nombreuses violences. Nous avons besoin de recueillir des témoignages de personnes qui ont été attrapées par la police ou les gendarmes, qui ont été ramenées en Italie. »
      « Arrête toi ou je te tue ! »

      Quelques semaines plus tard, sur le chemin menant de Montgenèvre à Clavière, distant de 16 kilomètres, deux « randonneurs » cavalent après une dizaine de jeunes Africains. Ces hommes, aux muscles saillants dans leurs tee-shirts bleus, étaient sortis un peu plus tôt du poste de la Police aux frontières (PAF). « Arrête toi ou je te tue ! » hurle l’un d’eux aux fuyards en brandissant une perche en plastique bleu d’environ 2 mètres, qui sert habituellement à baliser les pistes de ski. Peu de temps après, il rejoint son collègue « randonneur », avec trois jeunes migrants dont un tenu fermement par le bras. Au crépuscule, sur le chemin du retour, l’un des faux randonneurs, tout de noir vêtu avec une capuche recouvrant sa tête, se présente comme gendarme et contrôle nos identités, justifiant d’une « opération antiterroriste à la frontière ».

      Ces interventions ne sont pas isolées. Dans son avis rendu public le 1er juillet, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNDH) dressait un constat sévère, « sur une volonté politique de bloquer les frontières au détriment du respect du droit à la vie et à l’intégrité physique des personnes migrantes, contraintes d’entreprendre des parcours de plus en plus dangereux à travers les Alpes, comme en témoignent de multiples récits douloureux et des pratiques attentatoires à la dignité ». Des critiques documentées par treize ONG qui ont mené une mission d’observation à la frontière de Montgenèvre les 12 et 13 octobre – dont Amnesty International, la Cimade et Médecins du monde.

      Graves accusations

      Au Refuge Solidaire, Benoît Ducos recueille les récits alarmants des jeunes hommes qui se sont regroupés autour de lui. Pour échapper aux forces de l’ordre, ils se sont cachés en forêt, parfois plusieurs jours, ou ont pris des routes plus périlleuses, comme celle du col des Gondrans, à 2347 mètres d’altitude.

      Abdoulaye*, un Guinéen de 19 ans, y est passé lors de sa deuxième traversée. « Nous avons pris la route à 14h mais un hélicoptère a survolé notre groupe, raconte-il. Alors, nous sommes restés tapis dans la brousse jusqu’à 21h. » Aïssa*, lui, est un rescapé. Ce jeune Ivoirien peine encore à recouvrer ses esprits. « J’ai cru que j’allais mourir ! » finit-il par lâcher en retenant ses larmes. Totalement épuisé par la route des crêtes, il s’est affalé, avec une forte douleur dans la poitrine. « Je ne pouvais plus respirer. Je crachais du sang et n’arrivais plus à marcher. » Il s’est retrouvé seul, à une heure avancée de la nuit, dans le froid, en proie à une profonde terreur. Il doit son salut à un couple qui passait par là en voiture et qui a prévenu les pompiers.

      Les accusations portées contre des policiers ou des gendarmes sont graves : refoulement de femmes enceintes ou avec enfants, de mineurs isolés (qui doivent normalement être protégés selon la loi française) et de personnes malades ; menaces verbales, coups… Voire pire : guet-apens et courses poursuites mettant les personnes en danger et pouvant même, parfois, entraîner la mort. « Au début, les violences policières étaient très ponctuelles. Il s’agissait surtout d’insultes, d’intimidations et de pressions psychologiques pour décourager le passage. Mais ça s’est vraiment dégradé depuis l’intervention des identitaires (militants d’extrême droite venus intimider les migrants au printemps dans les montagnes, ndlr), avec des menaces arme à la main et même des vols d’argent ! » nous confie Benoît Ducos, inquiet.
      Morts dans la montagne

      A l’appui de leurs allégations, les observateurs locaux citent le cas d’« Alpha », un jeune Africain inconnu trouvé mort, vraisemblablement d’épuisement, en mai dans un bois en amont des Alberts, un hameau de la commune de Montgenèvre ; ou encore celui de Blessing Matthew, une Nigériane de 20 ans retrouvée noyée dans la Durance le 9 mai, après avoir paniqué à la suite d’une « course poursuite », affirme Tous Migrants. Pour les « sentinelles de la montagne », ces agissements sont destinés à dissuader coûte que coûte les « migrants » de venir en France. « Les guets-apens et courses poursuites dans la montagne pourraient constituer un délit sanctionné par le Code pénal français au titre de ‘mise en danger d’autrui’ ou de ‘manquement à une obligation de prudence ou de sécurité’, explique Me Maéva Binimelis. Sollicitée par Tous Migrants, cette avocate du Barreau de Nice vient de déposer une plainte contre X et des signalements auprès de procureur de Gap. D’autres suivront.
      Délit d’humanité

      Ces signalements sont, entre autres, documentés par Benoît Ducos, qui accumule les récits des victimes. Le 10 mars, il a pris dans sa voiture une famille nigériane perdue dans la tempête du col de Montgenèvre, à 1854 mètres d’altitude. La mère, Marcella, était sur le point d’accoucher. Aux portes de Briançon, la voiture est longuement arrêtée par un barrage des douanes malgré l’urgence, à 500 mètres de la maternité. Le bébé naîtra quelques heures plus tard par césarienne à l’hôpital de Briançon ; un accouchement risqué qui, sans l’intervention du secouriste, aurait pu se terminer par une issue dramatique.

      Depuis, Benoît Ducos a fait l’objet d’une enquête préliminaire ouverte par Raphaël Balland, le procureur de Gap, en vue de déterminer un éventuel délit pour « aide à l’entrée et à la circulation d’un étranger en situation irrégulière ». Cette enquête a été classée sans suite le 27 octobre pour « immunité humanitaire », juste avant l’ouverture, le 8 novembre, du procès des 7 de Briançon (lire nos éditions du 9 et du 12 novembre).

      Désormais, les migrants n’ont plus de refuge à Clavière. La salle paroissiale squattée depuis mars par des militants de No Border a été évacuée le 10 octobre par la police italienne. Les migrants doivent désormais se contenter d’un accueil de nuit ouvert par la paroisse d’Oulx, à 18 km de la frontière française. Depuis, les premières neiges sont tombées, rendant la montagne plus dangereuse. Pour beaucoup, cette traversée des Alpes représente un dernier obstacle avant d’atteindre le « pays des droits de l’homme ». D’où leur persévérance, malgré tous les obstacles. Au péril de leur vie.

      https://lecourrier.ch/2018/11/13/hautes-alpes-frontiere-de-tous-les-dangers
      #droit_à_la_vie #col_des_Gondrans

    • Danger at high altitude: Migrant routes in the Alps

      With the crossing from Italy to France at low altitude becoming more difficult, migrants have been trying to cross the border on foot via the high alpine passes between the two countries — at great personal risk. This week, emergency services were called to help more than 14 people lost in cold conditions in the Alps.

      It is already snowy high up in the Alps, but that hasn’t deterred small groups of migrants trying to walk, often in inadequate clothing, towards France. Just this week, there were at least two reports of lost migrants in the Italian media. All were in the Bardonecchia region east of Turin and near the Italian border with France, at an altitude of about 1,700-1,800 meters. These alpine paths have become increasingly attractive to migrants since 2015, when France reinstated border controls at the low altitude crossing between the towns of Ventimiglia and Menton.

      The Italian newspaper, Corriere Della Sera, reported that the rescued migrants were suffering from hypothermia but were not in any danger. After medical checks, they were taken to a migrant reception center in Oulx, west of Turin. However, videos of other rescues show migrants attempting snowy paths dressed in trainers, jeans, and thin jackets. On Monday, a further four migrants were rescued from the snow after they became lost.

      A ’state of emergency’

      The head of the Alpine emergency services in Piedmont, Luca Giaj Arcota, said last December that rescue services could no longer cope with the number of migrants attempting to cross at Bardonecchia, which “had reached critical levels.” In the past month, Italy has been hit by bad weather, causing chaos in many regions, including the Alps, and putting added pressure on emergency services.

      Giaj Arcota also said that Alpine rescuers don’t have the powers of the police, so they can’t stop people from walking on these paths, even when they could be putting themselves, and their rescuers, in danger. He called upon the Italian authorities to resolve the situation so that migrants are dissuaded from attempting the crossing.

      Shelters needed

      The aid agency Oxfam Italy has called on Italian authorities to create more shelters for people waiting to cross from Italy into France, particularly unaccompanied minors and single women.

      In a report published in June, Oxfam says the situation at Ventimiglia remains serious. It estimates that in the first four months of 2018, more than 4,230 migrants crossed the border at Ventimiglia, the majority coming from Eritrea, Afghanistan and Sudan. Between August 2017 and April 2018, the total number of crossings reached 16,500.

      French authorities criticized

      Oxfam says migrants trying to cross the border are often refused entry and denied the right to request asylum. It also accuses French police of falsifying declarations that migrants wanted to return to Italy voluntarily, and of denying migrants access to water, food, shelter and legal assistance.

      At Bardonecchia, border crossings have also led to conflict between Italy and France. In one incident, Italian authorities said that a French police patrol dropped migrants in the forest on the Italian side of the border, telling them to go back to Italy. Italy’s Deputy Prime Minister, Matteo Salvini, suggested that the French authorities were “treating Italy like a refugee camp.”


      http://www.infomigrants.net/en/post/13393/danger-at-high-altitude-migrant-routes-in-the-alps?ref=tw

    • Arriva l’inverno, emergenza migranti in val di Susa

      La Chiesa valdese organizza una raccolta di indumenti e scarpe invernali coinvolgendo le comunità locali.

      E’ passato un altro anno, siamo di nuovo oramai in inverno e nulla cambia sul fronte del rischio per i migranti che tentano di entrare in Francia attraversando le Alpi.

      Di queste ore la notizia del recupero di 14 cittadini maliani in difficoltà fra le nevi sopra Claviére, ultimo comune italiano in valle di Susa prima del confine. Il soccorso alpino ha salvato 10 persone a circa 1800 metri di quota, con un principio di ipotermia, mentre 4 risulterebbero ancora disperse, con il rischio di iniziare nel più tragico dei modi la nuova stagione fredda. Nei giorni scorsi altri interventi di aiuto sono stati richiesti e portati a termine dagli uomini del soccorso.

      A tal proposito le chiese valdesi locali si stanno mobilitando nella raccolta di indumenti e scarpe adatti per le rigide temperature di questi mesi.

      Lo spunto nasce da un appello del pastore valdese di Susa, Davide Rostan, in prima linea nel dare quotidiana assistenza a chi in difficoltà si trova a transitare per le vie alpine: «Servono scarponi o scarponcini con taglia dal 42 in su, al massimo un numero limitato di numeri attorno al 38 per le ragazze, giacche a vento/ pile, cappelli e guanti. Altri indumenti non servono e occupano spazio, la raccolta dovrà essere mirata e limitata a questi indumenti».

      Ad Oulx da qualche settimana è stato aperto in un locale dei salesiani vicino alla stazione un piccolo centro con una dozzina di posti letto e qualcuno che tiene aperto dalle 19 alle 8 di mattina tutti i giorni. Sono due operatori della cooperativa Talita Kum, uno dei partner di Diaconia Valdese nei progetti di accoglienza diffusa in bassa val di Susa. Tra i fondatori della cooperativa c’è anche don Luigi Chiampo, parroco di Bussoleno. Ad oggi in valle transitano circa 30 persone al giorno che tentano di attraversare il confine arrivando a Claviére con il bus e poi andando a piedi verso Briançon. Spesso vengono fermati dalla polizia di frontiere che li respinge e li lascia per strada fuori dalla frontiera anche di notte a 1800 metri. Nell’ultimo anno sono passate in Francia in questo modo circa 800 persone al mese. Ora però la polizia francese ha inasprito i controlli e a Claviére a parte due jeep della polizia o dei carabinieri che ora pattugliano il confine per evitare che i francesi riportino gli stranieri in Italia non c’è nulla. Solo dalle ore 20 alle 24 c’è un mezzo della croce rossa che da qualche giorno quando ci sono dei respinti li carica e li porta ad Oulx.
      Chi volesse partecipare può contattare la propria chiesa locale del distretto delle valli del pinerolese. Ad esempio ieri le chiese del primo circuito (Val Pellice) hanno comunicato durante il culto tali necessità, e ripeteranno l’appello la prossima domenica 25 novembre, lasciando alle singole comunità gestire le modalità di raccolta. Si farà infine una raccolta complessiva prevista per lunedì 26 novembre dalle ore 15 alle ore 19 nei locali della cascina Pavarin a Luserna San Giovanni, per poi trasportare quanto raccolto a Oulx.

      https://riforma.it/it/articolo/2018/11/19/arriva-linverno-emergenza-migranti-val-di-susa

    • Mort·es en montagne ? Le rôle politique de la violence policière à la frontière

      La frontière franco-italienne des Hautes-Alpes n’est pas (encore) fermée. Elle est une zone de passage pour plusieurs dizaines de personnes tous les jours depuis plus d’un an. Cependant, depuis l’été 2017, l’Etat français y déploie tout un processus de militarisation qui a pour vocation de produire une effet impressionnant, voire effrayant.

      La militarisation, c’est d’abord une intensification du nombre de policiers : à la Police aux frontières (PAF) présente depuis 2015, à la police et gendarmerie nationales, au PSIG, se sont ajoutés depuis 2017 des renforts de gendarmerie mobile, de CRS, et parfois de l’armée. La militarisation, c’est ensuite une intensification des équipements utilisés pour le contrôle. C’est enfin une diversification des pratiques de contrôle. Tous ces éléments constituent ensemble le dispositif de contrôle mis en place par l’Etat français pour « sécuriser », comme ils disent, la frontière franco-italienne.

      Ce tableau répertorie les différentes pratiques de contrôles en place dans le Briançonnais. On peut noter que celles en-dessous de la ligne rouge, se situent un cran au-dessus en terme de niveau de violence.

      Il est important de faire le lien entre le fait que ces dernières pratiques sont plus violentes, qu’elles ciblent uniquement les personnes identifiées comme “migrantes“, et qu’elles sont relativement invisibles (et en grande partie illégales).

      Cela met en lumière toute la fonction discriminatoire de la frontière. Un régime différent s’applique pour des personnes identifiées comme “migrantes“, comme si elles appartenaient à une catégorie différente de gens, dont la vie et les droits n’ont pas besoin d’être respectés.

      A aucun moment, on ne peut oublier que la discrimination entre les personnes qui subissent des violences à la frontière et celles qui n’en subissent pas s’effectue sur une base raciste. En quatre mois de présence dans la zone frontalière, j’ai recueilli une quarantaine de témoignages de personnes qui avaient été victimes de violations de droits ou de violences policières : à l’exception d’une, d’origine kosovarde, toutes les autres étaient Noires. Les personnes qui sont susceptibles d’être contrôlées dans la zone frontalière sont presques toutes d’origine africaine, quelques rares fois d’Europe de l’Est ou du Moyen-Orient.

      Cet article a pour but de déconstruire l’idée selon laquelle la zone frontalière, à cause de sa marginalité géographique (excentrée, dans les montagnes… ?) ou d’un contexte politique plus “tendu“, serait une zone “de non-droit“, comme on l’entend souvent, où auraient facilement lieu des bavures, des abus, des dérapages de violence.

      Je veux tenter au contraire de montrer que la violence, sous toutes ses formes (symbolique, psychologique, verbale, et physique) fait partie intrinsèque du dispostif de la frontière. Elle est même utilisée (directement ou indirectement) comme un outil politique puisqu’elle est censée avoir un effet dissuasif sur les personnes qui désirent passer la frontière.

      Je ne prétend pas que toutes les pratiques de violence dénoncées dans cet article émanent directement d’un calcul précis de la part d’une tête pensante et unique. Les acteurs du contrôle à la frontière sont divers et il y a plusieurs échelles de pouvoir. Le pouvoir est diffus, il s’étend du Ministre de l’Intérieur jusqu’au au gendarme mobile qui va effectuer le contrôle, en passant par la préfète des Hautes-Alpes. Tous ces acteurs ont des champs d’actions différents, rarement concertés ; il y a, outre la stratégie politique, de nombreuses logiques situationnelles liée au contexte immédiat sur le terrain.

      Je cherche plutôt à signifier que tous les éléments du dispositif frontalier se superposent et, combinés, participent à produire de la violence, sous de nombreuses formes. Celle-ci a un effet politique très clair, celui de marginaliser celles et ceux qui en sont victimes en créant une classe de personnes, ou une catégorie de population que le pouvoir étatique peut, en toute légitimité, contrôler par l’administration de la violence. A mon sens, c’est là même que se trouve le rôle du dispositif de la frontière : cette catégorie qu’elle crée, sur la base de discrimination économique et raciale, ce sont les “migrants“, “les clandestins“.

      Je vais tenter ainsi d’analyser trois manière très différentes dont la violence contre les personnes exilées se déploie à la frontière italienne dans les Hautes-Alpes, en soulignant à chaque fois la fonction politique de la violence et son rôle au sein du dispositif frontalier.
      1. Le spectacle de la militarisation de la frontière

      Plusieurs auteur·es militant·es analysent les zones de frontières comme une scène sur laquelle les Etats jouent une mise en scène sécuritaire1. Cette notion de « spectacle » de la frontière m’a tout de suite paru très juste pour décrire ce qui se passe entre Briançon etsur les cols de Montgenèvre et de l’Echelle. Le contrôle aux frontières est constitué d’un arsenal technologique (camions de gendarmes ou CRS, voitures de police, hélicoptère…) et humain, avec une présence policière disproportionnée, qui dessine, depuis l’été 2017, dans l’espace public des villages des Alpes, un décor « de guerre ». Il a été perçu comme tel par des habitant·es locaux, ainsi que par des touristes pendant l’été et l’automne 2017.

      Une fois le décor installé, s’ajoutent à cette scénographie policière les costumes et accessoire. C’est ainsi que je croise régulièrement, traversant la frontière en début de soirée, des équipes entières de gendarmes mobiles sortant du local de la Police aux frontières, et s’élançant à pied pour leur « mission » dans la montagne, entièrement vêtus et cagoulés de noir (tenue de camouflage), équipés de lunettes infra-rouges ou thermiques, de torches, et armés. Une vraie tenue de « commandos« , qui associe symboliquement les arrestations en montagne à l’accomplissement d’une mission d’intervention spéciale, comme dans des contextes de haute criminalité. Les témoignages des personnes exilées qui ont été arrêtées ou poursuivies par la police à travers la montagne mentionnent également des tenues de civil (costume du « randonneur »), les tenues de camouflage militaire pour les renforts de l’armée, et même depuis le début de l’été 2018 des jumelles thermiques qui permettent de traquer des silhouettes dans l’obscurité. Cette scénographie d’intervention spéciale véhicule en elle-même une grande violence symbolique et psychologique pour des personnes qui fuient précisément des conflits armés.

      Lever du rideau. La scène qui est jouée sous nos yeux : la « chasse au migrant ». Cette mise en scène perverse contraint les personnes exilées, pourtant théoriquement légitimes à se présenter à la frontière et demander une protection, à se cacher, se baisser, attendre des heures dans la neige, ou bien ramper à travers “la brousse“1. En d’autres termes, elle les oblige à jouer un rôle d’indésirables, à devenir malgré elles actrices tout autant que spectatrices de ce spectacle qui leur est adressé…

      Premier acte : identifier « le migrant » grâce aux équipements de vision nocturne. Pour cela, des études sur les formations de la police aux frontières ont montré que les critères utilisés pour l’identification des personnes portant un « risque migratoire » et donc soumises au contrôle d’identité à la frontière se fonde sur des critères aussi originaux que la couleur de peau et le style vestimentaire2. « Le migrant » est donc facilement répérable : « il » est Noir, « il » a un sac à dos et « il » se déplace en groupe, souvent la nuit et dans la forêt.

      Deuxième acte : l’arrestation. Celle-ci fait l’objet de différentes stratégies, dont la plus courante est de se rapprocher dans la plus grande discrétion, grâce aux tenues de camouflage, ou en étaignant les phares du véhicules afin de prétendre qu’il est vide ; puis en jouant sur l’effet de peur et de surprise en aveuglant les marcheurs et marcheuses nocturnes, au moyen de lampes torches et de phares, avec des cris ou interpellations. Certaines personnes ont raconté des arrestations plus spectaculaires encore, impliquant une menace à l’arme à feu :

       » Il y avait plusieurs voitures garées sur la route, ils ont éteint leurs phares, c’est pour ça que je suis passé sur la route, je ne les avais pas vus. Dès qu’on est arrivés sur la route, ils sont sortis en courant des véhicules, en agitant leur armes en l’air, en hurlant « Personne ne bouge ! ». Mon ami s’est jeté à terre, moi aussi j’étais [accroupi] par terre, pendant qu’ils nous ont interrogés. Ils nous ont interrogés avec leurs armes braquées sur nous. » (Alpha*3, témoignage recueilli le 29/04)

      Si les exilé·es n’endossent pas le rôle de criminels en cavale qui leur est imposé par le jeu policier en se « rendant » pacifiquement et en se soumettant au contrôle d’identité, alors commence le troisième acte : attraper l’indésirable. Les stratégies mises en place s’identifient souvent à des pièges ou des guet-apens, avec des véhicules ou des collègues camouflés en aval pour bloquer des personnes contraintes à s’enfuir dans leur direction.

      Régulièrement le guet-apens s’accompagne d’une autre pratique tout aussi spectaculaire : la course-poursuite. Le 19 mai, une nuit de gros orage, un jeune homme Nigérian me raconte qu’il vient d’être poursuivi par deux policiers ou gendarmes à travers la forêt et arrêté par deux autres qui se cachaient en avant dans les broussailles. Ainsi, durant mes quatre mois à Briançon, une quinzaine de course-poursuites similaires m’ont été relatées, à pied1 en voiture 2 ou véhicules de montagne3,, en motoneige4, sur les pistes, sur la route, sur les ponts. Certaines de ces courses-poursuites ont poussé des personnes à se cacher pendant des heures dans la broussaille, dans des abris de fortune ou des flaques d’eau gelée5, d’autres ont poussé des personnes à sauter sur le bas-côté d’un versant et dévaler la pente6, à sauter de tunnels ou de ponts. La fin la plus tragique d’une de ces odieuses dramaturgies a été, le 07/05/2018, la mort de Blessing Matthews, une nigérianne de 21 ans qui s’est noyée dans la Durance en tentant d’échapper à la police qui la traquait dans le village de la Vachette.

      Comble de l’imagination des cyniques metteurs en scène, la semaine du 15/04/2018, la zone de la frontière a servi de terrain d’entraînement aux chasseurs alpins qui s’entraînent dans le Briançonnais (comme cela s’est produit en 2017 dans la vallée de la Roya avec les sentinelles7) : quoi de plus parfait, pour s’entraîner à l’assaut contre une armée ennemie, que de jouer à la « guerre au migrant », puisque le décor est déjà installé ? Cet exemple montre qu’il faut s’attacher à comprendre la signification politique de ce spectacle.

      Cette mise en scène puise dans l’imaginaire qui justifie politiquement la militarisation de la frontière. Pour reprendre les mots de S. Le Courant et C. Kobelinksy (La mort aux frontières de l’Europe, 2017), « La politisation de l’immigration, lue à travers le prisme de la sécurité, fait des migrants irréguliers une des principales menaces – dans un continuum de menaces qui s’étend jusqu’au terrorisme – à laquelle l’Europe en formation doit faire face. Construit comme un problème sécuritaire, la réponse à la migration doit être celle de la sécurisation. » C’est cet imaginaire construisant les étranger·es sans visa comme des menaces qui justifie sur le terrain des pratiques de violence d’un niveau proche de l’intervention militaire, alors même que les cibles sont des personnes désarmées souhaitant se réfugier en France. Les spectateurs auxquels se destine la mise en scène sont alors les citoyen·nes « légitimes », français·es (habitant·es et touristes), militant·es locaux, médias, agents de police eux-mêmes, afin de construire une image de la sécurisation du territoire national par un gouvernement fort, dans le cadre de la lutte anti-terroriste.

      Les pratiques militaires doivent également être pensées dans une histoire et une géographie beaucoup plus larges. En 2006, A. Mbembé rappelait, dans Nécropolitique, que : “L’extraction et le pillage des ressources naturelles par les machines de guerre vont de pair avec des tentatives brutales pour immobiliser et neutraliser spatialement des catégories entières de personnes (…). En tant que catégorie politique, les populations sont ensuite désagrégées, entre rebelles, enfants-soldats, victimes, réfugiés (…) tandis que les « survivants », après l’horreur de l’exode, sont confinés dans des camps et zones d’exception.“ D’un point de vue symbolique, c’est la double charge de l’histoire coloniale et de la géopolitique néocoloniale actuelle qui est présente en substance dans la mise en scène de la militarisation de la frontière. D’un point de vue psychologique et traumatologique, cela rappelle que ces violences s’ajoutent pour les individus à toute une histoire personnelle fondée sur des violences vécues dans leur pays d’origine et accumulées pendant leur parcours migratoire. Ainsi, même quand la frontière n’est pas le lieu d’une violence physique directe à l’égard des exilé·es qui cherchent à la traverser, le déploiement d’un arsenal menaçant ravive le souvenir des violences passées, parfois intériorisées sous la forme du traumatisme : en témoignent les soins qui sont prodigués à certaines personnes après leur arrivée en France.

      Les spectateurs auxquels s’adresse le discours scénographique sont donc avant tout les victimes des contrôles à la frontière elles-mêmes. Le message, constitué de son, de lumières et de gestes, est on ne peut plus clair ; il vise à produire la peur, afin de dissuader ces mêmes personnes de tenter de nouveau le passage ; mais aussi, par extension, il s’adresse à tou·tes les autres exilé·es qui pourraient désirer venir en France, pour les décourager par avance : dans le langage néolibéral de l’Etat, on appelle ça “prévenir le risque migratoire“.

      2. Le contrôle absolu sur le corps des personnes, accaparées en territoire policier

      Toute cette dimension spectaculaire de la sécurisation de la frontière est paradoxale avec un autre aspect caractéristique de la violence qui y est prodiguée. Ce second type de violence peut s’exercer contre les étranger·es indésirables précisément parce qu’on se situe dans un territoire marginal, dans des espaces camouflés, et que les victimes sont dépossédées de tout moyen de contester ou rendre public ce qui leur est infligé.

      La soustraction de la personne arrêtée à l’espace public correspond à deux processus : le premier, c’est la soustraction au regard, la mise sous invisibilité qui affranchit l’agent de police du contrôle généralement garantit par le regard des citoyen·nes lambda. Le second, pour suivre l’analyse de F. Jobard (Bavures policières ?, 2002), il s’agit d’un rite de dégradation où l’interpellé·e, saisi·e dans l’espace public, passe sur le territoire policier. Jobard nomme accaparement ce rituel par lequel les personnes arrêtées passent sous le contrôle absolu de la police, au moyen de tout un tas de gestes ou de symboles (exhibition de l’arme, menottes, immobilisation à terre, enfermement dans le véhicule) qui font incarner aux policiers derniers une violence physique invincible, car ces symboles qui manifeste la puissance de l’Etat, et la continuité de l’Etat jusqu’au policier.

      Sur le plan symbolique, l’enfermement, l’interrogatoire, la fouille et la surveillance dans le poste de la police aux frontières, continuent de dérouler le spectacle qui vise à produire chez la personne arrêtée la conscience de la faute, puisqu’elle est traitée comme une criminelle ; mais surtout la peur. La personne se trouve dans un lieu clos, architecture suprême du territoire policier, où elle est physiquement à la totale merci des agents, lesquels bénéficient de tout le pouvoir symbolique de l’Etat français.

      Ainsi, dans cet espace cloisonné, dissimulé (car aucune ONG, aucun journaliste n’y a accès), aucun contrôle ne s’exerce directement sur le pouvoir de la police sur la personne arrêtée. La voie est libre à tous les abus de pouvoir et déchaînements de violence.

      Le 30 avril, je rencontre Bouba* qui me raconte son entretien avec les agents de la PAF :

      Quand il a dit « Vous les Noirs, » il s’est mis à rire. Sous forme de moquerie. Que nous les Noirs, nous sommes des menteurs. Je lui ai dit « Non, mais ne prenez pas tous les noirs pour la même chose, ne dites pas « Vous les Noirs », quand tu dis « vous les Noirs », c’est une discrimination. Ca c’est du racisme, ça veut dire vous êtes raciste. (Bouba*, 30/04)

      L’injure raciste produit l’humiliation et nie la légitimité de la présence de la personne sur le territoire. Un cran au-dessus dans la stratégie de la peur, la menace est une autre violence verbale. Les plus classiques : “on va vous renvoyer dans votre pays“, “on va vous mettre en prison“, “on va vous renvoyer en Libye“. Toute cette rhétorique vise à produire une fiction de sur-puissance de la police.

      Il y a une évidente continuité entre les menaces d’accaparement et de violence physique et l’application concrète de celles-ci. Le 17 mai, un groupe de mineurs est allé se présenter au poste-frontière pour faire valoir leur droit de demander une protection en France. Ils ont été refoulés, c’est-à-dire reconduits en toute illégalité côté italien par la police. Voici ce que l’un d’entre eux m’a raconté quand je l’ai rencontré en Italie :

      On est arrivés à la police (…) Il m’a demandé mon téléphone, (…) Il est en train de fouiller mon téléphone. Il m’a dit (…) si je ne vais pas parler, il va me gifler. J’ai dit ah si tu veux, parce que tu es mon chef, moi je ne connais pas. Il m’a giflé, une fois. [Ils ont demandé si] je sais qui était l’auteur, il m’a dit encore, si je ne vais pas parler, il va me gifler. (Tomba*, 17/05)

      Le 11 juin, j’ai rencontré Matthew*, un jeune homme qui avait été arrêté dans la forêt alors qu’il tentait de se rendre en France. Dans le poste-frontière, alors qu’il se mettait à genoux pour implorer les policiers de ne pas le renvoyer côté italien, plusieurs agents de police se sont jetés sur lui pour le battre à terre, le rouer de coups de poings. Quand nous nous sommes vus, le soir de cet événement, Matthew* portait des hématomes sur toute la partie gauche du visage et son tympan était abîmé. C’est dans cet état que la police aux frontières l’a forcé à retourner en Italie, le privant également d’accès à des soins.

      La première semaine de juillet a été marquée par des histoires semblables. Le 04 juillet, dans le local de la PAF, un policier ordonnait à quatre personnes arrêtées non loin de la frontière de vider leurs poches ; il a volé 50 euros à l’un d’entre eux, et les cartes SIM des téléphones des autres. Quand le premier a prétendu ne pas avoir de carte SIM, les policiers l’ont perquisitionné, et après lui avoir pris la SIM de l’une de ses poches, un des agents l’a giflé. Quelques jours auparavant, deux autres personnes avaient été battues et menacées, après quoi 300 euros leur avaient été volés.

      Ce second type de violence s’applique particulièrement aux personnes étrangères et en exil parce qu’elles ne possèdent pas d’existence politique dans le système légal qui en ferait des citoyen·nes en pleine possession de leurs droits : c’est ainsi que dans un précédent article, j’ai essayé de montrer comment, en renvoyant les gens côté italien, sans possibilité de pouvoir témoigner, rendre visible, porter plainte contre ces violences policières, la frontière fabrique toute une classe de personnes sans droits, sans pouvoir médiatique ou politique, invisibles au regard de l’Etat et de la société française.

      Je me suis appuyée sur les écrits de G. Agamben1 pour développer l’idée que ces personnes sont ainsi réduites à la frugalité de leur corps ; de la même manière qu’il a été possible de violer leurs droits sans entrave, il devient possible pour les forces de l’ordre de porter atteinte à leur corps, de laisser libre cours à une violence verbale et physique qui ne sera jamais dénoncée, jamais punie, et qui s’exerce en toute légitimité contre une classe d’indésirables dont les corps n’ont plus la même valeur que ceux des citoyen·nes légitimes. Encore une fois derrière ce pouvoir de faire souffrir les corps principalement Noirs des êtres catégorisés comme “migrants“, le poids de l’histoire de l’esclavagisme et de l’histoire coloniale, est criant.

      3. Laisser-mourir, la stratégie de la mise en danger en milieu montagneux

      La violence n’est pas uniquement présente directement dans l’interaction avec la police. Depuis mon arrivée à Briançon, en plein hiver, je constate qu’elle est diffuse à travers tout l’espace et tout l’environnement, si bien que je ne peux empêcher mes yeux de couvrir tout le paysage montagneux qui m’entoure d’un voile d’amertume et de haine.

      On l’a bien vu, ce qui a été médiatisé de la situation à la frontière des Hautes-Alpes, c’est l’aspect sensationnel lié au milieu de haute-montagne. Les médias et les réseaux sociaux se sont émus de Marcella, qui a accouché de justesse à l’hôpital de Briançon le 10 mars après avoir été trouvée dans la neige avec sa famille, par un habitant de Briançon ; ils ont photographié les silhouettes de personnes se frayant un chemin dans l’épaisse neige afin de gagner le territoire français ; ils ont filmé les gelures des pieds et des mains des personnes arrivant au Refuge solidaire de Briançon. On s’est exclamé à propos du danger des montagnes et on a déploré le sort des “pauvres migrants“ qui se trouvaient là et en souffraient, par accident, par hasard.

      Ce discours fait l’impasse sur une donnée essentielle : les montagnes ne sont pas dangereuses. Les différents cols possèdent chacun une route goudronnée qu’il est évident de parcourir en voiture ou en bus et de traverser ainsi, de l’Italie vers la France. Simplement, sur cette route, se trouve la police : le poste de la PAF, ou un poste mobile de surveillance. Et voici que toutes les personnes qui sont soumises au contrôle policier se voient refuser l’accès au territoire, et se trouvent donc obligées de prendre des chemins de montagne, plus dangereux, afin d’atteindre la France. Et dès lors que les renforts de forces de l’ordre aux frontières se mettent à peupler les forêts, sillonner les sentiers, à chaque fois, les chemins de contournement se font plus longs, plus périlleux, plus dangereux.

      Ainsi, toutes les violences liées au milieu de montagne qui se sont exercées contre les personnes exilées depuis 2017 n’ont rien d’accidents ou d’aléas naturels. Elles résultent d’une mise en danger des étranger·es exilé·es par les forces de l’ordre.

      Les policiers à la frontière sont eux-mêmes largement conscients de cette situation, puisque régulièrement, des mineurs qui ont tenté de se présenter au poste-frontière pour demander une protection, se voient refuser d’être entendus et pris en charge (ce qui est en théorie la procédure légale) mais suggérer plutôt un passage nocturne ou sportif à travers la montagne :

      On a montré nos documents et ils ont dit non. (…) Ils nous ont mis dans la voiture et déposés à l’entrée du village. Ils ont dit « la nuit vous pouvez passer [en vous cachant], mais pas la journée. » (Mouhammad, 02/06)

      L’incitation verbale à la prise de risques pour l’enfant exilé ne fait que mettre en lumière la conscience de ce jeu du danger par les agents qui constituent la frontière.

      Dans le cadre de mon analyse des différentes formes de violences policières à la frontière, je dirai que la troisième forme, la plus discrète, est celle-ci, qui agit de manière détournée et collatérale, en s’appuyant sur le milieu de montagne pour repousser des gens de l’autre côté.

      Mais ne nous y trompons pas : la montagne n’est en rien une frontière naturelle et la frontière n’existe que parce qu’il y a la police pour la garder. La simple présence policière est suffisante pour contraindre des personnes à traverser la montagne sur des sentiers isolés et ardus. Beaucoup des exilé·es qui arrivent dans les Hautes-Alpes ne connaissent pas le milieu de montagne et n’ont pas connaissance de certains réflexes préventifs contre les risques (risques d’avalanche en hiver, ravins et chutes de pierres…) ; quasiment aucun·e d’entre elles et eux ne connaît la géographie de l’endroit et n’a idée de la distance à parcourir ni des sentiers qu’iels peuvent prendre pour parvenir de la manière la plus sécurisée à Briançon. Enfin, aucune des personnes qui arrive dans les derniers villages italiens dans l’intention de traverser la montagne n’est équipée, pour la marche, ou contre le froid ; ni même équipée en eau ou en nourriture.

      C’est ainsi que des personnes qui se perdent en montagne, comme cela arrive très régulièrement, peuvent se mettre en danger de mort. Le 18 mai, le corps d’une personne identifiée comme Alpha Diallo a été retrouvé dans la commune des Alberts, sur le versant du col du Montgenèvre. Il a sans doute succombé suite à une chute mortelle. Le 17 mai, un homme arrive au Refuge Solidaire témoignant de la disparition d’un ami avec lequel il marchait depuis des jours depuis Turin, et avec lequel il s’est perdu ; son ami serait tombé d’épuisement, quelque part sur la route. Le 25 mai, une personne a été retrouvée morte suite à la fonte des neiges dans la commune de Bardonecchia. Aucune de ces morts n’est naturelle car aucune de ces personnes ne se trouvait perdue dans la montagne par hasard.

      La responsabilité plus directe des agents de la police aux frontières apparaît dans toutes les situations de non-assistance à personne en danger. En effet, une grande partie des exilé·es qui cherchent à rejoindre la France le font parce qu’iels ont besoin de soins médicaux auxquels iels ne parviennent pas à avoir accès en Italie. Beaucoup arrivent à la gare de Bardonecchia ou Oulx déjà malades ou vulnérables. La pratique du refoulement, à Clavière ou Bardonecchia, de personnes en situation de grande vulnérabilité, montre que la mise en danger des personnes exilées par la police n’est pas indirecte et ne repose pas que sur des attitudes passive : elle est bien une action.

      En plein hiver, quand les températures au col de Montgenèvre avoisinaient les -10°C, reconduire délibérément des gens dans la rue à Clavière (premier village italien en haut du col) alors qu’ils ne sont pas équipés contre le froid et n’ont aucun endroit où s’abriter est un acte de mise en danger. Quelle que soit la saison, renvoyer côté italien (a fortiori des femmes enceintes, des enfants, des personnes malades) tout en sachant qu’iels n’ont pas d’autre choix que de retenter de passer par la montagne jusqu’à y parvenir, est un acte de mise en danger. Le 11 juin, les agents de la PAF ont par deux fois refoulé un mineur gravement malade qui avait besoin d’une prise en charge médicale d’urgence. Loin de le conduire à l’hôpital de Briançon, situé à 20 minutes de la frontière, les forces de l’ordre ont conduit le jeune malade jusqu’à Clavière (Italie) et l’ont déposé sur le bord de la route ; quand il s’est représenté plus tard dans la même journée, on lui a à nouveau refusé l’accès au territoire français, et donc aux soins médicaux, sur la base d’une consigne de la préfète. La personne a dû être prise en charge à l’hôpital de Suse, à plus de 45 minutes de route.

      Le danger du refoulement n’a que trop bien été prouvé par la mort de Beauty, qui avait tenté de rejoindre la France, avait été arrêtée puis ramenée par la police française devant la gare de Bardonecchia, alors qu’elle était enceinte et atteinte d’un cancer ; elle a expiré à l’hôpital de Turin, le 25/03, dans les semaines qui ont suivi son refoulement.

      Il est intéressant de constater que le milieu de montagne accomplit exactement les fonctions qui sont celles du dispositif frontalier en Europe. Les risques de la montagne, illustrés par des cas emblématiques de blessés ou de morts (mais pas trop quand même, ce serait mauvais pour l’image de la France) assurent la fonction de dissuasion qui sert à prévenir les futures arrivées. La difficulté de la marche en montagne assure la fonction de tri des étranger·es, sur la base de la force physique, puisque seul·es les plus résistant·es parviendront à traverser. Le milieu de montagne est intégré au dispositif frontalier dont il agit comme un ressort important.

      La police aux frontières ne tue pas ; la frontière tue. La mort n’est jamais directement administrée par la police : causée directement par le milieu naturel, elle relève de la responsabilité partagée des Etats italien, qui par le traitement indigne des personnes exilées pousse celles-ci à fuir, et français, qui militarise sa frontière.

      Les politiques migratoires françaises et européennes ne sont pas de celles qui exterminent de manière ciblée et radicale une partie de la population. Elles reposent sur tout un dispositif qui, mécaniquement, en mer, en ville ou en montagne, va pousser au risque jusqu’au danger de mort celles et ceux qui s’y affronteront parce qu’iels n’ont pas le choix. C’est ce que S. Le Courant et C. Kobelinsky, dans La mort aux frontières de l’Europe (2017), appellent le laisser-vivre ou laisser-mourir de la frontière contemporaine. Ainsi qu’ils le soulignent, c’est le type de politique adapté au contexte économique néolibéral qui caractérise nos sociétés : ainsi, on va pouvoir canalyser un flux migratoire en laissant un peu entrer, quand c’est utile, en bloquant, quand c’est utile. La préservation de la vie, ou l’abandon à la mort, des individus, rentre dans ce calcul-là1.

      A la frontière franco-italienne des Hautes-Alpes, c’est ce jeu de blocage partiel qui est administré depuis un an, car si l’Etat souhaitait fermer complètement la frontière et bloquer réellement les exilé·es, il y parviendrait facilement. C’est pour cela qu’aucune des violences mentionnées dans cet article ne peut être comprise comme une simple bavure. La mise en danger des individus par la traversée fait l’objet d’un jeu politique, elle augmente et diminue comme un flux avec des périodes d’intensité de violences policières, souvent accompagnées de menaces à l’encontre des européen·nes solidaires, et des périodes plus calmes : on laisse un peu vivre, ou un peu mourir, selon ce qui est le plus efficace politiquement.

      CONCLUSION

      Une grande partie des données et des témoignages mentionnés dans cet article ont pu être recueillis grâce à l’existence d’un lieu solidaire localisé à Clavière, dans le premier village italien après le poste-frontière de Montgenèvre. Dans cette salle paroissiale occupée depuis le 22 mars 2018 par des militant·es français·es, italien·nes, et des personnes exilées, a ouvert un Refuge Autogéré surnommé avec autodérision “Chez Jésus“. Depuis quatre mois, ce lieu a permi d’agir contre la mise en danger des personnes qui traversent la frontière, grâce des actions de prévention des risques, à des pratiques de soin et de repos pour les personnes malades ou fatiguées, surtout celles qui sont refoulées après avoir déjà tenté la traversée. Il permet également de voir et de rendre visible toutes les violences subies par les personnes attrapées, enfermées, refoulées par la police aux frontières. Comme un pied dans une porte qui se referme, il maintient depuis des mois une présence quotidienne, jour et nuit, littéralement sur la frontière, de personnes ouvertement solidaires des exilées, et vigilantes aux violences policières.

      Ce refuge se revendique comme un lieu de lutte contre la frontière et le régime de violence qu’elle instaure. Les pressions policières et politiques auxquelles il fait face, ainsi que les militant·es qui le fréquentent, sont évidemment très fortes. La semaine dernière, des menaces d’expulsion ont été annoncées ; quelques jours plus tard, le lieu été agressé par des habitants locaux.

      De la même manière que les actions menées depuis un an par les habitant·es solidaires du Briançonnais, l’activité du lieu Chez Jésus montre que si la violence est intrinsèquement liée au dispositif frontalier, elle n’est pas une fatalité et il est possible de s’organiser pour résister contre elle. Les menaces d’expulsions explicites mettent danger l’activité du lieu. Un soutien humain (besoin de bras et de volontés supplémentaires), matériel ou financier, et surtout politique (en diffusant un discours de solidarité envers ce lieu), est vital pour que toutes les actions déployées depuis plusieurs mois continuent et que la résistance solidaire maintienne son pied dans la porte de la frontière.

      https://derootees.wordpress.com/2018/07/12/mort%c2%b7es-en-montagne-le-role-politique-de-la-violence-polic

    • À Briançon, l’urgence de sauver des vies

      [Alerte presse CAFFIM/Anafé]

      Mercredi 5 décembre 2018

      Nos associations (Amnesty International France, La Cimade, Médecins du Monde, Médecins sans frontières, Secours Catholique - Caritas France et l’Anafé) alertent sur l’insuffisance de prise en charge et sur les refoulements systématiques d’hommes, de femmes et d’enfants qui tentent de franchir la frontière franco-italienne, dans la région de Briançon, souvent au péril de leur vie, alors qu’un froid hivernal commence à s’installer.

      « Plus de trente personnes ont dû être secourues depuis l’arrivée du froid, il y a un mois, et nous craignons des disparitions. Certaines personnes n’ont pas de téléphones portables, rien sur le dos, alors qu’il fait -10°C dehors. Comment fait-on pour dormir tranquillement, alors qu’on craint que chaque nuit un accident mortel ne se produise dans nos montagnes ? », s’alarme Michel Rousseau de l’association briançonnaise, Tous Migrants.

      Les témoignages reçus indiquent que les personnes migrantes prennent de grands risques pour arriver à Briançon, malgré les alertes qu’elles reçoivent sur les dangers. Outre l’emprunt de chemins escarpés et enneigés, elles font face aux risques de courses-poursuites avec les forces de l’ordre dans les montagnes et à celui d’être refoulées vers Clavière, premier village italien où aucun lieu d’accueil n’existe et ce, malgré les températures négatives.

      « Les personnes refoulées en pleine nuit vers Clavière ont vécu de graves traumatismes, notamment lors du passage de la frontière. Elles ont besoin d’un accueil dans ce village. Pourtant les militants qui souhaitent leur venir en aide craignent d’être poursuivis en justice au titre de ce qui est appelé le « délit de solidarité », ajoute Agnès Lerolle, chargée de coordination des acteurs locaux engagés auprès des personnes migrantes à la frontière franco-italienne.

      « Nous soutenons les acteurs locaux qui chaque jour agissent auprès de ces personnes pour leur apporter une aide humanitaire et demandons aux autorités que ces hommes, femmes et enfants soient pris en charge tel que l’exige le droit », ajoute-t-elle.

      L’hiver dernier, trois personnes migrantes – à notre connaissance – ont trouvé la mort dans la région. La situation mérite une réponse humanitaire et juridique immédiate avant qu’un nouveau drame arrive. Les frontières françaises ne peuvent continuer à être des zones où le droit n’est pas appliqué. Les personnes migrantes doivent pouvoir y trouver la protection à laquelle elles ont droit, conformément aux textes internationaux, européens et français en vigueur.

      Des porte-parole et spécialistes sont disponibles pour des interviews.

      Reçu par email via la mailing-list Migreurop

    • RASSEMBLEMENT EN HOMMAGE À FALAH SAMEDI À MIDI à la MJC-centre social du Briançonnais

      Une collecte sera organisée pour la famille de Falah.
      Apportez un plat à partager

      Notre ami Falah est mort à Bourges jeudi 29 novembre. Pour sauver sa vie, il avait quitté son pays le Soudan et traversé les frontières.
      Il espérait trouver la paix, recommencer sa vie. Il attendait encore...
      A Briançon, il avait été accueilli par la MJC en octobre 2016 (deuxième CAO). Avec lui, nous avions marché pour le droit d’asile et pour la dignité.
      Il était notre ami, notre frère, notre filleul républicain... et nous l’aimions.
      Paix à sa belle âme.


      https://www.facebook.com/tousmigrants/photos/a.1705527143012191/2305574523007447/?type=3&theater

      Je n’en sais pas plus... je ne connais pas les causes de son décès... quelqu’un en sait plus ?

    • Parce que quand on en ferme un... il y en a certainement un autre qui va ouvrir...
      Un nouveau refuge autogeré s’ouvre

      Aujourd’hui a été ouverte la CASA CANTONIERA à Oulx, un bâtiment vide et inutilisé depuis des décennies. À partir d’aujourd’hui, il s’agit de lui redonner vie : contre les frontières et le diapositif qui les soutient et les détermine. Contre le Décret Salvini et sa politique de répression et de guerre aux pauvres. Pour un monde où toustes puissent choisir où et comment vivre.
      La situation à la frontière continue à empirer : la militarisarion est croissante, l’hiver est désormais arrivé. Le système de contrôle et de gestion toujours plus fort vient s’imposer sur toustes celleux qui, sans les bons papiers, continuent à vouloir traverser cette ligne imaginaire appelée frontière. Le Refuge Autogeré Chez Jesus, local occupé sous l’église de Clavière, a été expulsé depuis presque deux mois. Depuis ce jour, les personnes qui se perdent et risquent leur vie et leurs membres en montagne sont toujours plus nombreuses, aussi car elle n’ont ni les informations ni l’habillement adapté pour affronter le voyage. Sans espace et sans temps pour pouvoir s’organiser, se reposer, et repartir.
      Ce lieu veut egalement être cela.
      Un refuge autogeré pour celleux qui sont de passage, et qui ont besoin de plus de temps pour s’organiser que les quelques heures nocturnes offertes par les salesiens.
      Un lieu pour pouvoir s’organiser, contre les frontières sur ces montagnes ainsi que contre celles en ville, et le système qui leur est relié.


      http://www.passamontagna.info/?p=646&lang=fr

    • Migrants brave treacherous route through the Alps chasing dreams of asylum in France

      European leaders met in Brussels on Thursday, hoping to find a solution to the ongoing migrant crisis. Nearly 116,000 people have arrived in Europe this year by sea, mostly from North Africa, with 23,000 making it to Italy.

      But the Italian government is now cracking down on them. Hundreds are fleeing elsewhere, exposing themselves to new dangers.

      Sneaking through an Alpine pass and carrying what they could, CBS News was with a group of migrants as they tried to avoid being caught by French police who catch the vast majority and send them back to Italy. But the migrants are trying to cross the border into France in search of opportunities and a better life. When a car light comes on, everyone crouches down to try and hide.

      With safer routes blocked, thousands of ill-equipped migrants try the deadly route though the Alps. Some came from Africa, unaccustomed to snow or subzero temperatures.

      Dajabi is from the Ivory Coast. CBS News first met him at an Italian train station where many start the trip.

      “This is very, very difficult. This road is not for children,” he said, even though he is only 15 years old.

      Many of the migrants are from former French colonies, speak the language and dream of a future in France. In Italy, migrants are faced with an increasingly hostile environment and a new “security” law that could strip migrants’ benefits.

      The group followed GPS and their gut, traversing mountainous terrain and deep snow until they finally reached France. On Thursday, at a migrant refuge, they were exhausted but relieved.

      Lacina, 16, from Mali, said they wanted to come, so God made it happen.

      At the border between Italy and France, French police are returning a couple of migrants that they caught. Migrants are often found in the woods with hypothermia and frostbite. Last year at least three of them died along the way.

      https://www.cbsnews.com/news/migrants-brave-treacherous-route-through-the-alps-chasing-dreams-of-asylum-

    • Frontière franco-italienne – Briançon : nouvelles arrestations de maraudeurs solidaires

      Avec ses partenaires, La Cimade s’inquiète des nouvelles arrestations de maraudeurs solidaires dans la région de Briançon alors que les températures descendent sous les -15 degrés.

      Action collective

      Jeudi 13 décembre dans la nuit, trois personnes ont été arrêtées par la police à Briançon alors qu’elles portaient secours à des exilé·e·s par une température de – 15 degrés. Parmi les cinq personnes secourues, quatre étaient des mineurs voyageant seuls dont deux auraient été pris en charge au Refuge solidaire. Deux des maraudeurs ont été convoqués en audition libre vendredi 14 décembre. Le troisième est convoqué mercredi 19 décembre.

      Un peu plus tôt dans la journée, les « 7 de Briançon » avaient été condamné·e·s par le tribunal de Gap à de lourdes peines. Ce jugement a soulevé l’indignation des militant·e·s et organisations qui œuvrent pour défendre les droits des personnes exilées. Tous dénoncent les poursuites contre les personnes solidaires accusées de « délit de solidarité ».

      Malgré ces condamnations et face à la situation d’urgence en montagne, les maraudeurs du Briançonnais ont annoncé qu’ils et elles continueraient à venir au secours des personnes exilées à leur arrivée sur le territoire en leur apportant thé, nourriture, chaussures, vêtements chauds dans le village de Montgenèvre (maraudes que l’on peut désormais suivre sur https://twitter.com/nos_pas).

      Depuis, de nombreuses personnes se sont perdues en montagne et ont pu être secourues par des maraudeurs solidaires, alors que les conditions climatiques dans le Briançonnais sont extrêmes. Les personnes arrivent souvent transies de froid, en hypothermie, avec parfois des gelures et des blessures.

      En cette Journée internationale des migrants (où de nombreuses mobilisations sont prévues partout en France), nous rappelons à nouveau que les maraudes permettent de sauver des vies mises en danger par des politiques migratoires répressives et meurtrières pour des exilé·e·s. Par ailleurs, et à l’image de la CNCDH dans sa recommandation n°12, nous réitérons notre appel à mettre fin définitivement à la criminalisation des solidaires.

      Premiers signataires
      Organisations
      ACORT – L’assemblée citoyenne des originaires de Turquie
      Accueillir à Valleraugue
      ADA-Accueil Demandeurs d’Asile
      ADDE
      ADMIE (Association pour la Défense des Mineurs Isolés Etrangers)
      ADN – Association pour la démocratie à Nice
      AED (Association des avocats européens démocrates)
      AHSETI (Association Havraise de Solidarité et d’Echanges avec Tou-tes les Immigré-e-s)
      AID (Association Initiatives Dionysiennes)
      Alternatiba
      Alternative libertaire
      Alternatives et Autogestion
      AMDH MAROC
      Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers)
      ANV-COP21
      ARCI
      ASEFRR EVRY (Association de Solidarité en Essonne avec les Familles Roumaines Roms)
      ASSOUEVAM (Association de soutien aux étrangers du Val de Marne)
      ASTI ROMANS (26)
      ATMF (Association de Travailleurs Maghrébins de France)
      Auberge des Migrants
      Bagagérue
      Barbed Wire Britain (UK)
      CEDETIM
      Cercle Louis Guilloux
      La Cimade
      La Cimade 66
      Citoyens Solidaires 06
      Collectif Haïti de France
      Collectif Droit de Rester, Fribourg (Suisse)
      Collectif Droit de Rester, Lausanne (Suisse)
      Collectif Loire « Pour que personne ne dorme à la rue » / “Un Toit c’est Tout” / “Un Toit pas sans Toit”
      Collectif migrant.e.s bienvenue 34
      Collectif Poitevin D’ailleurs Nous Sommes d’Ici
      Collectif R, Lausanne (Suisse)
      Collectif réfugiés du Vaucluse
      Collectif de soutien de l’EHESS aux sans-papiers et aux migrant-es (LDH)
      Collectif Voisins Solidaires de Mézy (78)
      Comede
      Comegas (Collectif des Medecins Généralistes pour l’Accès aux Soins)
      CNR (Collectif Nation Refuge)
      CRID
      DIEL
      Droits devant !!
      Emmaüs International
      FASTI
      Fédération Sud Education
      Forum Civique Européen
      GASPROM de Nantes (ASTI)
      GISTI
      Habitat&Citoyenneté
      IPAM
      Itinérance Cherbourg
      Jarez Solidarités
      Justice & Libertés 67 (Strasbourg)
      Kolone
      LDH
      LDH 06
      LDH PACA
      LDH Tarbes Bagnères
      Mom o’chaud en Aveyron
      MRAP
      MRAP 84
      Paris d’Exil
      PeopleKonsian
      Pratiques
      Refuges Solidaires
      RESF 13
      RESF 23
      RESF 48
      RESF 63
      RESF 65
      Réseau Foi Justice Afrique – Europe
      Revue Vacarme
      RITIMO
      Roya Citoyenne
      RSM 89 (réseau de soutien aux migrants 89)
      SAF (Syndicat des avocats de France)
      Secours Catholique – Caritas France
      SMG
      Solidaire 05
      Solidarité Migrants Graulhet (tarn, 81)
      Solidarité sans frontières (Suisse)
      Solidarity Watch
      SOS Asile Vaud
      Terre d’errance Norrent-Fontes
      Terre Des Hommes France, délégation de la Loire
      Tous Citoyens !
      Tous migrants
      TPC Maison Solidaire
      Turbulences
      UCIJ (Collectif Uni.e.s Contre une Immigration Jetable de la région nazairienne)
      UJFP
      Union syndicale Solidaires
      Union départementale Solidaires 79
      Utopia56
      Personnalités
      Lucile Abassade, Avocate au barreau de Bobigny
      Michel Agier, EHESS/IRD
      Christina Alexopoulos – de Girard, Psychologue clinicienne, anthropologue
      Jean-Claude Amara, Porte-parole de Droits devant !!
      Nasr Azaiez, Avocat au barreau de Paris et au barreau de Tunisie
      Anya Bakha, Médecin
      Florence Barthélémy, Bibliothécaire et militante
      Gilbert Belgrano, Retraité
      Emmanuel Blanchard, Président du réseau Migreurop
      William Bourdon, Avocat au barreau de Paris
      Vincent Brengarth, Avocat au barreau de Paris
      Mathilde Buffière
      Claude Calame, Historien, Directeur d’études à l’EHESS
      Françoise Carrasse
      Olivier Clochard, Membre du réseau Migreurop
      Fabien Cohen, Secrétaire général de France Amérique Latine (FAL)
      Mireille Damiano, Avocate, ancienne Présidente du Syndicat des Avocats de France
      Lionel Daudet, Alpiniste écrivain
      Marie-Madelaine Davée
      Martine Devries, Médecin à calais
      Bernard Dreano, Co-président du CEDETIM
      Patrice Dubosc
      Jean Dussine, Président d’Itinérance cherbourg
      Maxime Emmelin
      Eric Fassin, Sociologue, Université Paris 8
      Sonia Fayman, Sociologue, Cedetim-Ipam, UJFP
      Antonio Fernandes, Militant RESF48
      Paquerette Forest, Adhérente Tous Migrants
      Jacques Gaillot, Évêque de Partenia
      Anne-Marie Gautron
      Catherine Gégout, Ancienne Conseillère de Paris
      Marjane Ghaem, Avocate
      Guillaume Gontard, Sénateur de l’Isère
      Nadia Goralski, Institutrice retraitée Carpentras
      Anne Gorouben, Artiste
      Jacques Grange, Comédien, metteur en scène, auteur
      Gérard Grivet, Militant CFD-Terre solidaire St Etienne
      Augustin Grosdoy, Président honoraire du MRAP
      Kaddour Hadadi (HK), Chanteur
      Aline Hajduk, Retraitée
      Stéphanie Henry, Chargée de projets européens
      Marie Joinville
      Nicole Kahn
      Nastassia Kantorowicz Torres, Photographe indépendante
      Remi Kuentz
      Marie-Henriette La Rosa, Retraitée
      Paule Lachèvre, Auxiliaire de vie
      Aude Lagniet, Ancienne bénévole à l’association la maison solidaire de Saint Etienne
      Myriam Laïdouni-Denis, Conseillère régionale Auvergne Rhône Alpes, EELV
      Aude Lalande, Bibliothécaire
      Véronique Lalauze, Bénévole aux refuges solidaires de Briançon.
      Catherine Larat, Retraitée
      Georges Le Bris, Maire-adjoint de Cans et Cévennes
      Renée Le Mignot, Co-présidente du MRAP
      Annie Léchenet, Professeure de philosophie
      Michèle Leclerc-Olive, CNRS, Présidente de CIBELE
      Rosanna Lendom, Avocate au Barreau de Grasse
      Jean-Marc Lévy-Leblond, Professeur émérite de l’université de Nice
      Pierre Mairat, Co-président du MRAP
      Dominique Mandart, Membre du Comité d’accueil des Réfugiés Drôme
      Jean-Louis Marolleau, Secrétaire exécutif du Réseau Foi et Justice Afrique Europe
      Jean-Pierre Meyer, Syndicaliste
      Brigitte Nessler, Bénévole La Cimade Lyon
      Brigitte Pavy
      Frosa Pejoska, Enseignante
      Claude Penotet
      Michel Peyrache,Militant bénévole retraité
      Valentin Porte, Prédisent à TPC Maison Solidaire
      Jean-François Quantin, Co-président du MRAP
      Gilles Roborg
      Mady Roborg
      Pierre Rode, Consultant en communication, bénévole, acteur
      Christophe Ruggia, Cinéaste, co-président de la Société des réalisateurs de films (SRF)
      Sania, Peintre
      Danielle Simon-Goehry, Bénévole sur la Côte d’Opale
      Nan Thomas
      Monique Treuil, Militante RESF 48
      Anaïs Vaugelade, Auteure
      Simone Vaucher, AEFJN
      Laure Vermeersch, Cinéaste

      https://www.lacimade.org/presse/frontiere-franco-italienne-briancon-nouvelles-arrestations-de-maraudeurs-s

    • ‘The Alps have always protected people,’ says Frenchman convicted of helping migrants


      When far-right activists last spring descended on the French town of Briançon to prevent migrants from illegally crossing the border, some Alp residents quickly joined forces to stop them. “These mountains have always protected people,” they insist.

      “The Briançon 7” - a group of four French, one Swiss, one Swiss-Belgian and one Italian - propelled into the spotlight in April after having taken part in a spontaneous march of solidarity in which they escorted some 20 migrants across the French-Italian border. On Thursday, they were convicted by a southeastern district court for assisting the migrants in illicitly entering France in an “organised” manner.

      “It’s ridiculous!,” Mathieu Burellier, one of the “Briançon 7” activists told FRANCE 24 in an interview. “It’s out of the question to allow a group of fascists to come and roam around here around our homes, leaving people to die up there in the mountains. We couldn’t let that happen.”

      Burellier, who was also convicted of rebellion, was handed a four-month prison sentence along with another Frenchman, while the five others were given suspended six-month sentences.

      Their convictions have sparked outrage among rights groups, who have launched petitions and staged numerous protests to have the ruling annulled by the court.

      Locals turned activists

      The group’s “act of solidarity” is the second high-profile case in France in little over a year in which locals step in to try to help migrants. Last year, Cédric Herrou, an organic olive grower from southern France, was fined and handed a four-month suspended sentence for helping some 200 migrants illegally enter France from Italy. He also sheltered many of them at his farm. On December 12, however, France’s top appeals court overturned Herrou’s sentence. This came after the French Constitutional Council in July ruled that people cannot be prosecuted for helping migrants in distress, citing France’s emblem principle of solidarity. But the constitutional council ruling does not cover the act of directly facilitating illegal border crossings.

      Burellier, who is a Briançon resident himself, said the 15-kilometre march over the French Alps occurred “totally spontaneously”, and came as a response to a group of activists from the French far-right “Génération Identitaire” and the European anti-migrant “Defend Europe” turning up in the tiny town of 12,000.

      “Some of these guys had driven in from Germany and Slovenia. They started blocking the border on the Saturday and word quickly spread around town that they were out hunting migrants. There were also reports that some migrants had been beaten up,” 35-year-old Burellier said. “We didn’t know what to do. We had the choice of either trying to get rid of these neo-Nazis by confronting them by force, which we didn’t want to, or to find some other way to protect the migrants,” he said, noting that night-time temperatures dropped to between -5 and -10 degrees Celsius at the time.

      “Three migrants died up there last winter. We can’t let these mountains become a cemetery.”

      By Sunday morning, Alp residents on both sides of the border had settled on providing the migrants safe passage by escorting them over a mountain pass. “All in all there were like 200 of us; migrants, Italians, French and Swiss.”

      Partisan heritage

      “It’s part of our [Hautes-Alpes] partisan history and heritage to help out those in need. These mountains have always protected people,” he said, referring to the region’s long history of providing refuge for people persecuted for their religious or political views, especially during World War II.

      Burellier, who claims he never crossed the border himself but joined the march once it had already reached France, said he was never worried that there would be any legal repercussions to the rally.

      “It was a demonstration. I’ve taken part in hundreds in my life, so no, I was neither worried nor afraid,” he said.

      He said he was shocked when he learned that he faced charges over it, and stunned when the court this week finally delivered its verdict.

      “The court had two choices: to side with those advocating solidarity, or condemn people [in need] to death. It chose death. It’s a clear message for all the people in the Briançon valley who show solidarity,” he said, adding that the “Briançon 7” will appeal the ruling.

      In the beginning of December, a number of aid groups, including Amnesty International, Anafé, La Cimade and Doctors Without Borders, issued a warning about the potentially deadly situation for migrants trying to cross the French-Italian border via the Alps this winter.

      “More than 30 people have had to be rescued since the beginning of winter a month ago, and we fear deaths. Some people don’t have mobile phones or sufficient clothing,” they said in a joint statement, also lambasting authorities for threatening people with penalties for helping them.

      Burellier said that despite his conviction, he is prepared to take the risks. “It’s already -17 degrees Celsius out there and we’ve got to do what we can to prevent more deaths.”

      https://www.france24.com/en/20181216-france-alps-migrants-mountains-activists-convicted-winter-deaths-

    • Des personnes interpellées par la police pour avoir secouru des exilés en détresse dans les Alpes, par -15°C

      Alors que le froid hivernal saisit les Alpes, des citoyens ont été arrêtés par la police en fin de semaine dernière alors qu’ils portaient secours à des exilés en détresse. Un collectif réunissant plus de 100 organisations et personnalités sonnent l’alerte. Les maraudes permettent de sauver des vies, rappellent-ils. Il est temps de mettre fin à la criminalisation des aidants mais surtout aux politiques migratoires meurtrières. Nous relayons leur alerte.

      Nouvelles arrestations de maraudeurs dans les Alpes : des associations donnent l’alerte

      Jeudi 13 décembre dans la nuit, trois personnes ont été arrêtées par la police à Briançon alors qu’elles portaient secours à des exilé·e·s par une température de -15 degrés. Parmi les cinq personnes secourues, quatre étaient des mineurs voyageant seuls dont deux auraient été pris en charge au Refuge solidaire. Deux des maraudeurs ont été convoqués en audition libre vendredi 14 décembre. Le troisième est convoqué mercredi 19 décembre.

      Un peu plus tôt dans la journée, les « 7 de Briançon » avaient été condamné·e·s par le tribunal de Gap à de lourdes peines. Ce jugement a soulevé l’indignation des militant·e·s et organisations qui œuvrent pour défendre les droits des personnes exilées. Tous dénoncent les poursuites contre les personnes solidaires accusées de « délit de solidarité ».

      Malgré ces condamnations et face à la situation d’urgence en montagne, les maraudeurs du Briançonnais ont annoncé qu’ils et elles continueraient à venir au secours des personnes exilées à leur arrivée sur le territoire en leur apportant thé, nourriture, chaussures, vêtements chauds dans le village de Montgenèvre (maraudes que l’on peut désormais suivre sur https://twitter.com/nos_pas).

      Depuis, de nombreuses personnes se sont perdues en montagne et ont pu être secourues par des maraudeurs solidaires, alors que les conditions climatiques dans le Briançonnais sont extrêmes. Les personnes arrivent souvent transies de froid, en hypothermie, avec parfois des gelures et des blessures.

      En cette Journée internationale des migrants (où de nombreuses mobilisations sont prévues partout en France), nous rappelons à nouveau que les maraudes permettent de sauver des vies mises en danger par des politiques migratoires répressives et meurtrières pour des exilé·e·s. Par ailleurs, et à l’image de la commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) dans sa recommandation n°12, nous réitérons notre appel à mettre fin définitivement à la criminalisation des solidaires.

      https://www.bastamag.net/Des-personnes-interpellees-par-la-police-pour-avoir-secouru-des-exiles-en

    • Confine Italia-Francia: torna lo spettro dei “reati di solidarietà”

      Tutti condannati i sette attivisti che lo scorso 22 aprile avevano manifestato in solidarietà con i migranti da Claviere a Monginevro: l’accusa è di favoreggiamento dell’immigrazione clandestina – motivata dal fatto che alcuni stranieri irregolari avevano approfittato del corteo per attraversare il confine tra Italia e Francia – mentre l’aggravante della banda organizzata era caduta subito durante l’udienza dell’8 novembre.

      A Gap, capoluogo del dipartimento delle Alte Alpi, la sentenza del 13 dicembre ha convalidato le richieste del procuratore Raphaël Balland: Benoit Ducos, Lisa Malapert, Théo Buckmaster, Bastien Stauffer e l’italiana Eleonora Laterza sono stati condannati a sei mesi con la condizionale, mentre Jean-Luc “Juan” Jalmain e Mathieu Burellier a dodici mesi, di cui otto con la condizionale e quattro da scontare in carcere. Burellier dovrà anche pagare un risarcimento di quasi seimila euro per aggressione a pubblico ufficiale.
      Fischi e proteste in difesa della solidarietà ai migranti

      Sconcerto e indignazione fuori dal tribunale, dove la decisione del giudice è stata accolta con un coro di fischi dai sostenitori accorsi per testimoniare la propria solidarietà agli imputati. La manifestazione di aprile, a cui aveva partecipato un centinaio di persone, era stata organizzata grazie al passaparola del movimento Tous migrants e degli altri gruppi che sui due versanti delle Alpi da alcuni anni si prodigano nell’accoglienza dei rifugiati.

      In particolare, questa marcia era una risposta al presidio improvvisato il giorno prima da Generazione identitaria, un gruppo di estrema destra che per giorni, senza autorizzazione, aveva piantonato il colle della Scala, che congiunge il Piemonte alla Val de la Clarée in Francia, con l’intenzione di bloccare chiunque cercasse di passare il confine senza documenti.

      Da Claviere a Monginevro: processo a chi manifestava

      Il processo si era aperto lo scorso 8 novembre davanti al Tribunale correzionale di Gap con un’udienza durata 17 ore: interrogati, gli imputati avevano risposto che si erano limitati a partecipare a una manifestazione pacifica, senza l’intenzione di accompagnare persone senza permesso di soggiorno oltre confine. «Non potevamo permettere che le nostre montagne fossero militarizzate e occupate dai fascisti», ha ribadito Benoît Ducos dopo la lettura della sentenza, sottolineando che nel frattempo nulla è stato contestato dalle autorità ai militanti di Generazione identitaria, nonostante le numerose infrazioni commesse dal gruppo, dall’occupazione abusiva di suolo pubblico al fermo di persone senza autorizzazione.

      Ducos, che fa parte dell’associazione Tous migrants, ha ricevuto il premio “Mediterraneo di pace” per aver trasportato all’ospedale sulla sua auto una donna incinta, gesto per cui a marzo era stato indagato per favoreggiamento dell’immigrazione clandestina, inchiesta finita poi nel nulla.

      «La giustizia ha deciso di non procedere nei confronti dei fascisti di Generazione identitaria, ma di accanirsi su chi aiuta i più deboli – ha commentato Mathieu Burellier all’uscita dal tribunale – ed è un segnale molto grave: oggi lo Stato ha scelto la morte perché questa sentenza intima a tutti di lasciar crepare i migranti se non vogliono finire nei guai».

      Ai valichi Italia-Francia si gioca la solidarietà

      Eppure, soltanto il giorno prima, la Corte di Cassazione aveva deciso di invalidare la sentenza che condannava Cédric Herrou a quattro mesi, almeno per il capo d’imputazione che si riferiva all’aiuto dato in loco ai migranti: una buona notizia, che a molti era parso un timido segnale di inversione di tendenza sulla questione dell’accoglienza in Francia.

      La sentenza del 12 dicembre a favore di Herrou si basa infatti su una decisione del Consiglio costituzionale dello scorso luglio, che ha riconosciuto per la prima volta il valore costituzionale del principio di fraternità, mitigando in questo modo l’interpretazione del famigerato “reato di solidarietà”: diventa ora possibile aiutare stranieri in difficoltà sul territorio francese, ma resta netto il divieto ad agevolare l’attraversamento dei confini.

      Ora Herrou, simbolo della resistenza contro la chiusura delle frontiere in Val Roja, dovrà presentarsi davanti al tribunale di Lione per un nuovo processo. Mentre ai cosiddetti “sette di Briançon” non resta che fare ricorso davanti alla Corte d’Appello di Grenoble.
      Favoreggiamento dell’immigrazione clandestina?
      «Il tribunale ha preso una decisione politica»

      «Il tribunale di Gap – ha commentato a caldo l’avvocata Laura Martinelli, che da anni si occupa di fornire tutela legale agli immigrati – ha preso una decisione politica. Infatti, nonostante lo stesso procuratore avesse fatto cadere l’imputazione di banda organizzata, le accuse sono state portate avanti senza elementi che provassero effettivamente l’agevolazione dello sconfinamento di persone senza documenti. Una sentenza che convalida la gestione repressiva delle autorità alla frontiera, sia nei confronti dei migranti che dei cittadini solidali nei loro confronti».

      «In risposta all’ignobile presa di posizione dello Stato, che presenta come pericolose le persone che aiutano il prossimo, noi continueremo ad accogliere – ha detto Michel Rousseau, portavoce di Tous Migrants – chi arriva sulle nostre montagne. Abbiamo invitato il giudice a venire a vedere di persona la violenza e l’umiliazione che la polizia riserva ai più deboli proprio qui, alle porte d’Europa, dopo tutto quello che hanno già sofferto». L’indignazione porta ad un appello: «Dobbiamo presidiare le Alpi per evitare che diventino un cimitero, ora che l’inverno è di nuovo arrivato».

      La prima neve è caduta e di notte in montagna la temperatura scende diversi gradi sotto lo zero: l’anno scorso il gelo ha ucciso tre persone e i timori che accada di nuovo sono fondati. «C’è un posto, il confine, dove non ci sono regole – dice Agnés Ducos, attivista e moglie di Benoît – e dove i neri sono picchiati, maltrattati, umiliati. Condannando oggi chi è solidale con i migranti, la giustizia francese vuole mettere in difficoltà coloro che si battono sulla frontiera perché sono testimoni scomodi di quello che succede in questa zona franca, dove non esiste lo stato di diritto. Il nostro problema non sono le condanne di oggi, il nostro problema sono le persone che moriranno anche quest’anno alla frontiera».

      https://www.osservatoriodiritti.it/2018/12/18/confine-italia-francia-migranti/amp/?__twitter_impression=true

    • Briançon : les associations craignent que les migrants « meurent d’épuisement » dans la montagne

      Avec l’arrivée au pouvoir de Matteo Salvini en Italie et le durcissement de sa politique migratoire, les associations françaises de Briançon, à la frontière franco-italienne, craignent une arrivée massive de migrants par la montagne. Mais les sommets sont enneigés et les risques d’accident élevés.

      Les associations d’aide aux migrants à Briançon, dans les Hautes-Alpes, à la frontière franco-italienne, s’inquiètent d’un potentiel afflux de migrants dans les semaines à venir. En cause : le durcissement de la politique migratoire en Italie. « Le contexte en Italie a changé avec l’arrivée au pouvoir de Matteo Salvini. C’est un facteur d’aggravation de la situation pour nous », déclare à InfoMigrants Michel Rousseau, le porte-parole de l’association Tous Migrants à Briançon. « On craint de nouvelles traversées de la montagne dans les semaines à venir ».

      Michel Rousseau se dit particulièrement préoccupé par le sort des femmes et des enfants. « On a peur que des personnes vulnérables fuient l’Italie et s’aventurent dans les montagnes, vers le col de Montgenèvre, pour essayer de passer en France. Or, les familles ne sont pas préparées à ces traversées », s’inquiète le militant.

      Depuis la mi-novembre, la neige tombe dans les Hautes-Alpes, et « à 2 500 mètres d’altitude, il y a un mètre d’enneigement. La nuit, les températures descendent jusqu’à -10, -15 degrés », rappelle Michel Rousseau. Selon le bénévole, la traversée peut prendre plusieurs heures, en fonction des trajets empruntés et de la forme physique des migrants. « Entre la dernière ville italienne de Claviere et le Refuge de Briançon, il y a 17 km. Il faut au moins 3h de marche dans le froid glacial et la neige ».

      À ces nouvelles craintes d’arrivées, les associations redoutent les pressions policières. Depuis plusieurs mois, les forces de l’ordre patrouillent ponctuellement le long de la frontière. « On sait qu’il y a des renvois systématiques de migrants interceptés dans la montagne », continue Michel Rousseau. « C’est ce qu’on redoute le plus, que des personnes renvoyées vers l’Italie meurent de froid, d’accident, de fatigue là haut ». Car, selon le militant, pour chercher à éviter la police, des migrants prennent des risques. Dans des course-poursuites avec les forces de l’ordre, ils sortent des sentiers battus, se perdent, s’épuisent… « On craint les morts d’épuisement en montagne », précise-t-il.

      Michel Rousseau dénonce aussi les « ruses » dont feraient preuve certains agents. « Il y a des policiers très humains et bienveillants et il y en a qui se déguisent en randonneurs. Le souci, c’est que désormais quand les migrants voient des civils en montagne, n’importe quel civil, ils prennent peur, ils ne savent pas s’ils sont face à des bénévoles, des militants ou des policiers ».
      En attendant le retour de jours plus cléments, l’association Tous Migrants « encourage » les citoyens à « effectuer des maraudes ». « Plus de trente personnes ont déjà dû être secourues depuis l’arrivée du froid, il y a un mois », continue Michel Rousseau. « On ne demande pas aux gens d’être dans l’illégalité, mais de rester vigilant quand ils roulent en voiture dans la montagne. De regarder si personne n’est en difficulté. »

      Trois migrants ont déjà trouvé la mort dans la région, l’hiver dernier. « La situation mérite une réponse humanitaire et juridique immédiate avant qu’un nouveau drame arrive », expliquent les associations dans un communiqué publié la semaine dernière. « Les frontières françaises ne peuvent continuer à être des zones où le droit n’est pas appliqué ».

      http://www.infomigrants.net/fr/post/13894/briancon-les-associations-craignent-que-les-migrants-meurent-d-epuisem
      #hiver #neige #froid

    • Des migrants en perdition entre l’Italie et la France

      16.11.2018

      Un groupe de migrants africains a composé le 112 jeudi soir vers 21h45 alors qu’ils tentaient de traverser la frontière franco-italienne par la montagne. En difficultés dans la neige et perdus au beau milieu du domaine skiable de la Voie Lactée, ces exilés ont demandé l’aide des secours. La nuit étant tombée, les hélicoptères n’ont pas pu décoller. Les recherches ont démarré à pied. Dix migrants, a priori Maliens, ont été récupérés sains et saufs par les bénévoles italiens du Soccorso Alpino Piemontese appuyés dans leur mission par des pompiers et des carabinieri. Ils étaient dispersés sur le chemin, éparpillés entre le #col_Saurel et le #col_de_Gimont, vers 2400 mètres d’altitude. « Mais il se peut que d’autres personnes soient encore en danger et nous avons très peu d’informations sur la composition exacte de ce groupe » précise le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Briançon qui va reprendre les recherches dès ce vendredi matin sur le versant français avec l’aide du détachement aérien de la gendarmerie afin de survoler la zone. Car selon les premiers éléments recueillis par les sauveteurs, le groupe pourrait être initialement composé de quatorze individus. La presse italienne avance que les quatre migrants non secourus seraient parvenus à entrer sur le territoire français.

      Ces migrants en perdition seraient partis de Claviere (Italie) le jeudi vers 10 heures afin de regagner Briançon (Hautes-Alpes) sans se faire repérer par les patrouilles de gendarmerie ni par les policiers chargés de surveiller la frontière dans le col de Montgenèvre. Mais ils ont été pris au piège de la montagne en pleine nuit. Vers 3 heures du matin, ils ont été transportés par des ambulances de la Croix-Rouge vers un centre d’accueil à Oulx. Ils ne sont pas blessés.

      https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2018/11/16/des-migrants-en-perdition-entre-l-italie-et-la-france

    • Accoglienza a #Oulx.

      Ogni notte il piccolo centro di accoglienza di Oulx, in Val di Susa, ospita una trentina di persone: si tratta di migranti che tentano di passare il confine fra l’Italia e la Francia e vengono respinti alla frontiera. Chiese e associazioni del territorio sono coinvolte in questo lavoro di accoglienza.

      https://www.rsi.ch/rete-uno/programmi/cultura/chiese-in-diretta/Accoglienza-a-Oulx.-Natale-a-Ravecchia.-Il-Localone-di-Mendrisio-11140320.html

    • Rejected By Italy, Thousands Of Migrants From Africa Risk The Alps To Reach France

      At a ski resort in northern Italy’s Susa Valley, outside Turin, children scoot their way onto the bunny slopes as others make snow angels.

      But deeper in these woods, not far from the border with France, a dangerous and sometimes deadly scene unfolds.

      Just after midnight, Red Cross workers pick up a 28-year-old man, an African migrant. His pulse is weak and his breathing is shallow — classic symptoms of hypothermia. The altitude is 6,000 feet and it’s 10 degrees Fahrenheit, but he’s not even wearing a jacket — just a hoodie, jeans and sneakers. One of his rescuers, Alessia Amendola, pours him some hot tea.

      “Immigrants are trying to go from Italy to France, illegally of course,” she says. “We are in the mountains, where it’s really dangerous.”

      On average, she and other Red Cross volunteers rescue 15 migrants per night. But they have rescued as many as 40 in one night. Most are from sub-Saharan Africa. They’ve already risked their lives crossing the Mediterranean Sea from North Africa to Italy. Now they’re trying to get out of Italy, which has made clear it doesn’t want them. But this time, they’re in an unfamiliar Alpine climate.

      “They don’t even know what they are going to face,” Amendola says.

      The Red Cross team picks up another migrant, delirious from the freezing cold. His eyes roll back as he collapses into their van.

      “Wake up! Wake up,” says rescuer Michaela Macrì, as she slaps his cheeks.

      He too has hypothermia, and possibly frostbite on his hands and feet. For a moment, he wakes up and says his name — Seidu. He’s from Senegal. He says he’s 14.

      In this border region, an estimated 5,000 migrants have attempted to cross into France in 2018, according to local municipalities and aid groups. About half make it — local municipalities say more than 2,000 have crossed since last spring. But many don’t.

      “We found several bodies of migrants this spring during the thaw,” says Paolo Narcisi, a doctor and the president of Rainbow For Africa, an Italian nonprofit medical organization. “But some bodies we’ll never recover. Because there are wild animals. Or the bodies decompose. If you don’t know the way, it’s easy to wind up off a cliff. And no one will ever find you.”

      To understand why migrants are taking such deadly risks to leave Italy, look no further than the country’s vice premier and interior minister, Matteo Salvini. In late November, his government passed a law that eliminates humanitarian grounds for granting asylum to people who are not fleeing political persecution or war.

      “You’re not fleeing war. You’re not escaping torture. What do you have to do? Go back to your country,” Salvini said during an interview with Italian broadcaster RAI shortly after the law passed. “We already have 5 million Italians living in poverty. So I can’t host hundreds of thousands of other people from the rest of the world.”

      In 2017, roughly 130,000 people applied for asylum in Italy, second only to Germany in the European Union for the number of first-time applicants. Refugee status was granted to 6,827 people; about 27,000 others received other forms of protection.

      More than 119,000 migrants arrived in Italy by sea in 2017, according to the U.N. migration agency. Figures from the Italian interior ministry show a dramatic drop in 2018, with only 23,011 migrants and refugees arriving — a decline of more than 80 percent.

      Migrants started passing through the Alps to France even before the recent immigration law. After terrorist attacks in Paris in 2015, France reinstated border controls with Italy. That sparked a wave of migrants who sought to cross the border in temperate conditions near the Mediterranean coast.

      Starting last spring, French police cracked down on undocumented migrants crossing the border, prompting migrants to move to the Alpine north, where border controls are more difficult to enforce.

      The United Nations has blasted Italy’s new law, warning it will violate human rights and fuel hate, as well as make it harder for migrants to access shelters. It’s feared that thousands will wind up living on the streets.

      Two migrants who are living on Italy’s streets are Abdul Razak and Harouna Waija, both 22 years old and from Ghana. Razak left because of poverty, he says; Waija because he converted from Islam to Christianity. His family wanted to kill him as a result, he says.

      In a train station near the French border in December, they are suiting up to cross the Alps. It is the first time they’ve seen snow. What looks like a second pair of jeans is coming out the ankles of Waija’s pants.

      “It’s five,” he says. He’s wearing five pairs of pants.

      Razak says he understands the risks and has nothing to lose. They’ve been sleeping on the streets after failing to gain asylum in Italy. The mountains can’t be much worse, he reasons.

      “I’m worried, but I have to try,” he says. “I want a better life.”

      The two agree to let me follow along, and are joined by four other French-speaking migrants.

      The odd car whizzes by on the nearby highway as snow crunches beneath their feet. It’s pitch-dark outside — easier to evade detection, but also easier to get lost.

      A passerby pulls over and points them toward the border. Soon, they’re in the woods, just a few feet from a border post flying the French flag — and French gendarmes patrolling the frontier.

      Whispers of “la police” ripple through the group. If they get any closer, they risk being caught.

      They change course again, and decide to take their chances deeper in the woods. To the left, there’s a ravine they want to cross. The other side is completely covered in trees they can use for cover.

      I walk with them for about 200 yards, until the snow starts coming up to my knees. I hear water running nearby, and worry about falling blindly into an icy river. I say goodbye and turn back, and the six migrants disappear into the darkness.

      The next morning, I get a call from Abdul Razak. He tells me he made it across the border to France. But after four hours of wandering in the snow, he was caught by French gendarmes and sent back to Italy.

      Harouna Waija wound up in an Italian hospital, where a nurse says he was treated for exposure. After a few hours on an IV drip, he’ll be okay.

      “Yesterday the cold was freezing me,” he says, with an audible shiver still in his voice. “My blood was frozen. It was very difficult.” Going through the icy Alps, he says, is “not a good way. I’m regret.”

      For now, the two are resigned to staying in Italy. Once spring comes and the snow melts, that’s another story, they say. The seasons will change. Italy’s crackdown on migrants might not.

      https://www.npr.org/2019/01/01/679840656/rejected-by-italy-thousands-of-migrants-from-africa-risk-the-alps-to-reach-fran

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      Commentaire de Polly Pallister-Wilkins sur twitter :

      This piece from @NPR is frustrating in characterising border crossing of the Col de L’Écelle as ’illegal’. It isn’t. The people who are crossing have been illegalised. These distinctions matter because the it is this illegalisation that causes deaths.
      Crossing the Col de L’Échelle is not illegal. I do it a lot. It’s about whose crossing is deemed illegal that matters. It’s about those that have been made illegal by Italy’s asylum system. Crossing itself is not illegal. #violentborders


      The Italian-French borderline on the way to the Colle della Scala/Col de l’Échelle... easy crossing if you’re white.

      The road from Bardonecchia-Melezet and the Pian del Colle golf club up to the plateau of the Col itself at 1,762m, the lowest of the cols in these parts

      Other cols on or close to the Italian-French border in this region of Hautes-Alpes/Savoie/Piedmont region are Montgenèvre at 1,860m and more populated; the exposed Mont Cenis at 2,083m; and the beast of Col Agnel/Colle Dell’Agnello at 2,744m.
      Col Angel/Colle Dell’Agnello is the third highest paved road pass in the Alps, after the Stelvio Pass and Col de l’Iseran. Very different to and almost 1,000m higher than the Col de L’Echelle.

      The Col de l’Échelle (pics 1 and 2) kills but it is chosen because it is relatively safer and passable in winter than other crossing points like Col Agnel (pics 3 and 4).

      https://twitter.com/PollyWilkins/status/1080450228971556864
      #illégal #terminologie #vocabulaire

    • Un #rassemblement de soutien à deux maraudeurs sur le front de neige [VIDÉO]

      Entre 80 et 100 personnes se sont réunies, ce mercredi 9 janvier après-midi, sur le front de neige de Montgenèvre, pour apporter leur soutien à deux maraudeurs, jugés ce jeudi au tribunal de Gap pour, notamment, « aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d’un étranger ».

      Ils se sont installés devant le télésiège du Prarial, sur le front de neige de Montgenèvre. Entre 80 et une centaine de personnes sont venues apporter leur soutien, ce mercredi après-midi, à deux maraudeurs, poursuivis pour « aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d’un étranger » en France. Tous deux seront jugés, ce jeudi 10 janvier, au tribunal correctionnel de Gap.
      Sensibiliser aux maraudes

      Outre ce soutien, ce rassemblement avait également pour but de sensibiliser skieurs et habitants de Montgenèvre aux maraudes, effectuées chaque nuit sur le secteur de la commune pour venir en aide aux personnes en difficulté.

      « On souhaite également dénoncer les violences policières qui se déroulent quotidiennement à la frontière envers les personnes souhaitant passer en France », précisait également Michel Rousseau, porte-parole de Tous migrants, collectif à l’initiative, avec le comité de soutien aux « 3+4+2... », de ce rassemblement.


      https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2019/01/09/un-rassemblement-de-soutien-a-deux-maraudeurs-sur-le-front-de-neige-vide

    • Col du Montgenèvre (Hautes-Alpes) : jusqu’à quand la chasse aux migrants ?
      Les « maraudes » ont repris au col de l’Échelle et au col du Montgenèvre. Les maraudeurs sont harcelés par les forces de l’ordre. Jusqu’à quand ?

      Les « maraudes » ont repris depuis plusieurs semaines au col de l’Échelle et au col du Montgenèvre. Ces maraudes visent à porter assistance aux personnes qui risquent leur vie en tentant de franchir clandestinement la frontière entre l’Italie et la France, de se frayer un chemin entre ravins et champs de neige, de jour comme de nuit. Les maraudeurs accomplissent un devoir d’humanité.

      Les personnes auxquelles ils apportent leur secours sont des migrants, partis depuis longtemps, en général, de chez eux et qui après un long périple périlleux, après avoir connu accidents, violences et rackets divers, souvent plusieurs fois refoulés et emprisonnés avant d’arriver là, savent que leurs droits, ces droits figurant noir sur blanc dans la Déclaration universelle des droits humains de l’ONU, ces droits reconnus internationalement sur le respect desquels veille la Commission européenne des droits de l’homme (CEDH), émanation du Conseil de l’Europe, leurs droits donc leur seront déniés s’ils tentent de s’en réclamer en se présentant simplement à un poste frontière.

      La solidarité des habitants des montagnes des Hautes-Alpes, de part et d’autre de la frontière, ne faiblit pas. Les maraudeurs sont harcelés par les forces de l’ordre, police des frontières, gendarmes et CRS, ils sont en garde à vue, ils sont mis en accusation, ils sont condamnés. Tout l’espace frontalier est comme en état de siège, la chasse aux migrants est ouverte.

      Tout récemment l’un d’eux qui s’occupait d’une femme évanouie sur le front de neige, à Montgenèvre, et exigeait qu’on appelle les secours a été arrêté sous l’accusation de « rébellion »…

      Hier, mercredi, une réunion de masse des aidants à l’appel des associations, des collectifs, des diverses structures impliqué.e.s dans la solidarité avec les migrants a eu lieu à Montgenèvre. Une action visant principalement à la sensibilisation des touristes de la station auxquels il peut arriver de croiser, sur les pistes, des personnes en difficultés. Plusieurs banderoles ont été déployées, des pancartes évoquaient le sort de certaines victimes.

      Il s’agissait aussi d’exprimer la détermination des aidants avant que ne débute, ce jeudi, à Gap le procès pour « aide à l’entrée irrégulière » de deux maraudeurs dont les pourvois ont été rejetés. Un déploiement spectaculaire de forces de police avait été organisé par la préfecture. Il n’y a pas eu d’incident.

      Dans notre pays, gouvernement, forces de l’ordre, administration et justice sont mobilisés pour organiser la répression des migrants avec principalement la couleur de peau comme référence et point de repère. En haut de l’échelle, le cynisme de ceux qui prennent en otage une cinquantaine de migrants bloqués sur deux navires au large de Malte, la realpolitik de ceux qui condamnent l’Aquarius en lui refusant des papiers de navigation, et, à chaque niveau, des institutions qui contournent le droit ou l’ignorent, qui privent les associations de moyens ou les harcèlent de procédures, qui poursuivent des citoyens, les condamnent et les incarcèrent en espérant faire des exemples qui décourageront les actes de solidarité et d’humanité. Partout, des forces de l’ordre qui agissent sans retenue, par exemple confisquent papiers et argent. Nous vivons dans un régime d’indignité nationale.

      https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/100119/col-du-montgenevre-hautes-alpes-jusqua-quand-la-chasse-aux-migrants

    • « Je ne suis pas maraudeuse » par #Laetitia_Cuvelier

      Je ne suis pas délinquante
      J’habite trop loin, j’ai des enfants, j’ai mal au genou,
      j’ai des excuses,
      des mauvaises excuses.

      Je connais ceux qui arrivent, je les aide quand je peux, pour les papiers, pour faire un bout de chemin, vivre le moment présent. Celui de la fraternité, qui nous rend vivants, si vivants.

      Je les entends me raconter l’effroi, la peur, l’humiliation, les violences…
      avec pudeur toujours.
      On m’a un peu tapé.
      J’entends leurs silences,
      je sais qu’ils sont les rescapés d’un enfer qui n’en finit pas.

      La nuit je suis dans mon lit, il y a mon amoureux à côté
      Les enfants là-haut, trois petits chéris, leurs rêves de neige, de montagne
      et de grands voyages.
      c’est doux c’est chaud

      Et je pense au froid, là-haut là-bas
      ça me réveille parfois
      Je les vois se noyer, je les vois courir, appeler
      Je les vois avoir froid avoir peur
      Je suis dans mon lit si loin,
      Je me sens lâche.
      Trop fatiguée, trop épuisée.
      Oui ce monde me fatigue.

      Je sais qu’ils recommenceront demain,
      que s’ils n’y arrivent pas ce soir,
      ils y arriveront un jour.
      Ils n’ont pas de valise, ils n’ont rien que leurs espoirs
      Et au creux du ventre ces nuits, ces jours, ces mois et parfois ces années d’humiliation.
      Je me sens lâche, et j’ai honte.

      Pour protéger notre pays, notre petit bout de terre,
      on violente, on humilie, on rejette, on accuse,
      on tue en Méditerranée ou dans les Alpes.

      Qu’apprendrons mes petits enfants
      dans leurs livres d’histoire ?
      Qu’est-ce que nous leur dirons ?
      Que nous avons laissé faire ?
      Que ces hivers-là, je n’avais pas la force, le courage, que j’étais trop loin, qu’il fallait que je raconte une histoire qui finisse bien à mes enfants ?

      Je leur dirai, qu’il y avait des voisins, des amis, des inconnus, des gens bien qui se levaient la nuit.
      Qui offraient du thé, un sourire, un bonnet, des gants.
      Qui donnaient à chacun la chance
      d’être un humain sur terre,
      ni plus, ni moins.

      Merci aux maraudeurs, merci à toi Pierre, mon ami,
      merci à toi Kevin que je ne connais pas.
      Merci à vous tous.
      J’espère un jour, oublier toutes mes excuses et venir avec vous.
      Etre DEBOUT.

      La Grave le 9 janvier 2019

      https://alpternatives.org/2019/01/10/je-ne-suis-pas-maraudeuse-par-laetitia-cuvelier
      #poésie #poème

    • SOLIDARITE dans les Alpes – #MDM PACA soutient le sauvetage des personnes en danger

      SOLIDARITE dans les Alpes – Médecins du Monde PACA soutient le sauvetage des personnes en danger en zone frontalière, leur accueil et leur mise à l’abri

      Dans les Hautes Alpes où toutes les vies ont la même valeur, les citoyens Alpins se mobilisent pour ne voir « aucun mort dans leurs montagnes ».

      Malgré tout, 3 personnes sont mortes l’hiver dernier en traversant la frontière transalpine italo-française dans sa partie Briançonnaise, d’autres ont été grièvement blessées. Plus de 25 personnes ont succombé à la traversée de cette frontière depuis 2015, dans sa partie sud le plus souvent, entre Vintimille et Menton.

      Médecins du Monde PACA, en assurant les permanences de soins le week-end au sein même du Refuge Solidaire de Briançon (en complément des permanences assurées la semaine par la PASS), prend en charge des personnes dont plus d’un tiers sont blessées à l’occasion de la traversée de cette frontière. Les hypothermies et les gelures sont les cas les plus graves et les plus fréquents, mais la traversée de la frontière, dans ces conditions et ce contexte extrêmement dangereux, entraîne aussi d’autres types de pathologies et de souffrances.

      La fermeture des frontières en est la cause. Personnes exilées, en demande d’asile, mineures, femmes et enfants, tous s’exposent à des risques mortels pour échapper aux représentants des forces de l’ordre.

      Ces représentants doivent obéir à des ordres où le contrôle des frontières doit être assuré aux mépris du droit des demandeurs d’asile et des mineurs, au mépris de toute assistance à personne en danger. Des ordres qui mettent eux-mêmes en danger parfois.

      Ce week-end encore, un mineur en hypothermie sévère était retrouvé sur le quai de la gare de Briançon. D’autres ont été pris en charge pour des gelures.

      Chacune de ces blessures étaient évitables si le droit d’exprimer sa demande d’asile en France était respecté, si la déclaration de la minorité était entendue et considérée.

      Pour éviter tout accident, toute disparition, toute blessure, toute mort, des citoyens solidaires, bénévoles, soucieux de la vie de chacun, organisent des maraudes de recherche et de sauvetage des victimes de la montagne. D’autres ouvrent des lieux d’accueil et de mise à l’abri.

      Aucune mise en danger n’est admissible.

      Aucune blessure n’est tolérable.

      Aucune mort n’est acceptable.

      Médecins du Monde PACA soutient pleinement les acteurs solidaires qui viennent en secours auprès des personnes en exil dont la vie est mise en danger par des politiques de fermeture de frontières illégales et irrespectueuses des droits humains.

      Le sauvetage et la mise à l’abri, en montagne comme en mer, NE PEUT PAS être condamné. Et ceux qui l’accomplissent ne peuvent pas être criminalisés.

      C’est la fermeture des frontières et les drames qui en découlent qui sont à condamner.

      https://blogs.mediapart.fr/mdm-paca/blog/120119/solidarite-dans-les-alpes-mdm-paca-soutient-le-sauvetage-des-personn
      #médecins_de_monde

    • Nos montagnes ne sont pas des cimetières !
      #Solidaires, janvier 2019
      https://solidaires.org/Nos-montagnes-ne-sont-pas-des-cimetieres

      Appel à une maraude syndicale des camarades de Solidaires des Hautes Alpes :

      En réaction à l’ignoble et systématique répression qui s’exerce dans les Hautes-Alpes contre toutes celles et ceux qui viennent en aide aux centaines de migrant-e-s qui passent la frontière par -15° via Montgenèvre et le col de l’échelle (3+4 de Briançon et maraudeurs solidaires), SUD-Solidaires-05 organise une maraude syndicale le samedi 26 janvier à partir de 16H à la Frontière de Montgenèvre au dessus de Briançon. L’initiative est soutenue par l’union syndicale Solidaires et s’inscrit localement dans le cadre d’une intersyndicale CGT, FSU, CFDT, Confédération Paysanne.

      Cette date s’intercale dans le très dense et infâme calendrier des procès de maraudeurs-euses solidaires systématiquement condamné-e-s et veut rappeler que, quotidiennement, dans la montagne, de pauvres gens sont, en plus du froid de la fatigue et de la peur, agressé-e-s, refoulé-e-s, dépouillé-e-s, traqué-e-s, mutilé-e-s.

      Inacceptable !

      Notre action a pour objectif de mettre en lumière ce qui se passe quotidiennement à la frontière et que nous ne pouvons pas laisser faire sans réagir. Comme les maraudeurs et maraudeuses du Briançonnais qui apportent boissons chaudes et vêtements adaptés aux personnes qui traversent à pied la frontière dans la neige nous voulons opposer entraide, solidarité et réconfort aux traques, lâchés de chiens et autres poursuites qu’impose tous les jours la police de l’air et des frontières.
      Sous couvert syndical avec drapeaux et moufles estampillé-e-s, dans la joie, la non violence et la détermination, le 26 janvier prochain portons secours à celles et ceux qui en ont besoin !

      L’Union Syndicale Solidaires Hautes-Alpes demande aux solidaires locaux, aux fédérations, aux syndicats de relayer le plus possible cet appel et de nous rejoindre pour dénoncer les violences et couvrir de solidarité, d’espoir et de drapeaux ce petit coin de montagne à forte charge symbolique.

    • Traversées des Alpes : « Les migrants sont victimes d’une #chasse_à_l’homme qui se répète chaque nuit »

      Trois migrants ont été secourus à Montgenèvre, cette semaine, alors qu’ils tentaient de passer d’Italie en France. Des militants déplorent les « chasses à l’homme » dont sont victimes les migrants dans la montagne lors du passage de la frontière.

      Mardi 22 janvier, dans l’après-midi, trois migrants qui tentaient la traversée de la frontière italo-française à pied, entre Claviere (en Italie) et Montgenèvre (en France), ont été secourus après avoir appelé le 112, le numéro d’urgence. Ils ont été retrouvés sous un télésiège en haut des pistes. La même semaine, sept personnes ont été emmenées à l’hôpital pour des #engelures.

      Avec les températures glaciales de ces derniers jours, les traversées de la frontière par les Alpes inquiètent les associations d’aide aux migrants qui organisent des maraudes dans la montagne pour leur porter secours. La nuit, elles descendent à - 15 degrés « mais avec le vent le ressenti tourne plutôt autour de - 20 degrés », explique Thomas*, un militant qui participe aux maraudes dans la montagne.

      Plus que le froid, c’est surtout la #pression_policière qui inquiète les militants. « La présence de la #police est devenue insupportable. Tous les soirs, là haut, c’est la chasse à l’homme », confie Thomas*. « Il y a des #courses-poursuites en montagne entre les policiers et les migrants, il y a des #chiens qui effraient les migrants. On nous raconte des choses invraisemblables. »

      Pour les militants, c’est à cause de ce « harcèlement » policier, que les migrants « finissent en haut des sommets sous des télésièges ». « La police pousse les migrants à se mettre en danger… Même ceux qui sont équipés pour faire face au froid risquent le pire. Quand vous fuyez la police, que vous creusez un trou dans la neige, la nuit, pour vous cacher, les risques de mourir sont grands ».

      La traversée entre l’Italie et la France peut prendre plusieurs heures, en fonction des trajets empruntés et de la forme physique des migrants. Entre Claviere et le Refuge de Briançon, il y a environ 17 km. Trois heures de marche sont nécessaires.

      Le harcèlement des forces de l’ordre concerne également les militants, ajoute Thomas. Mardi, la nuit où les trois migrants ont été secourus, les maraudeurs ont été incapables de travailler. « Ils n’ont rien pu faire, ils ont été contrôlés plusieurs fois, ils ont été victimes d’intimidation. Ils ont fini par rebrousser chemin », explique Thomas.

      L’association Tous Migrants déplore la multiplication des contrôles des militants associatifs, notamment lors des maraudes. « On nous met des amendes de stationnement, des amendes pour véhicules défectueux. On nous met des bâtons dans les roues », dénonce encore Thomas.

      Au mois de décembre, sept militants ont été condamnés par la justice. Le parquet leur reprochait d’avoir facilité, le 22 avril, l’entrée en France d’une vingtaine de migrants mêlés aux manifestants en forçant un barrage dressé par les forces de l’ordre.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/14734/traversees-des-alpes-les-migrants-sont-victimes-d-une-chasse-a-l-homme

  • Bosnian police block 100 migrants from reaching Croatia

    Bosnian border police on Monday stopped about 100 migrants from reaching the border with European Union member Croatia amid a rise in the influx of people heading through the Balkans toward Western Europe.

    Police blocked the migrants near the Maljevac border crossing in northwestern Bosnia, which was briefly closed down. The group has moved toward Croatia from the nearby town of #Velika_Kladusa, where hundreds have been staying in makeshift camps while looking for ways to move on.

    Migrants have recently turned to Bosnia in order to avoid more heavily guarded routes through the Balkans. Authorities in the war-ravaged country have struggled with the influx of thousands of people from the Mideast, Africa and Asia.

    Peter Van der Auweraert, from the International Organization for Migration, tweeted the attempted group crossing on Monday was a “very worrying development that risks” creating a backlash.

    Van der Auweraert told The Associated Press that the migrant influx has already put pressure on Bosnia and any incidents could further strain the situation, making Bosnians view migrants as “troublemakers” rather than people in need of help, he said.

    Migrants arrive in Bosnia from Serbia or Montenegro after traveling from Greece to Albania, Bulgaria or Macedonia.

    Also Monday, a migrant was stabbed in a fight with another migrant in an asylum center in southern Bosnia, police said.

    The International Federation of Red Cross and Red Crescent Societies said Monday that more than 5,600 migrants have reached Bosnia and Herzegovina so far this year, compared with only 754 in all of 2017.

    Hundreds of thousands of people passed through the Balkans toward Europe at the peak of the mass migration in 2015. The flow eased for a while but has recently picked up a bit with the new route through Bosnia.

    http://www.miamiherald.com/news/nation-world/article213373449.html
    #Bosnie #fermeture_des_frontières #asile #migrations #réfugiés #Croatie #frontières #route_des_Balkans #Bosnie-Herzégovine

    • Migrants en Croatie : « on ne nous avait encore jamais tiré dessus »

      Le 30 mai, la police croate ouvrait le feu sur une camionnette qui venait de forcer un barrage près de la frontière avec la Bosnie-Herzégovine. À l’intérieur, 29 migrants. Bilan : deux enfants et sept adultes blessés. Reportage sur le lieu du drame, nouvelle étape de la route de l’exil, où des réfugiés désœuvrés errent dans des villages désertés par l’exode.

      https://www.courrierdesbalkans.fr/Migrants-en-Croatie-nulle-part-ailleurs-on-ne-nous-avait-tire-des
      #police #violences_policières

    • Refugees stranded in Bosnia allege Croatian police brutality

      Croatian officers accused of physical and verbal abuse, along with harassment including theft, but deny all allegations.

      Brutally beaten, mobile phones destroyed, strip-searched and money stolen.

      These are some of the experiences refugees and migrants stranded in western Bosnia report as they describe encounters with Croatian police.

      The abuse, they say, takes place during attempts to pass through Croatia, an EU member, with most headed for Germany.

      Bosnia has emerged as a new route to Western Europe, since the EU tightened its borders. This year, more than 13,000 refugees and migrants have so far arrived in the country, compared with only 755 in 2017.

      In Velika Kladusa, Bosnia’s most western town beside the Croatian border, hundreds have been living in makeshift tents on a field next to a dog kennel for the past four months.

      When night falls, “the game” begins, a term used by refugees and migrants for the challenging journey to the EU through Croatia and Slovenia that involves treks through forests and crossing rivers.

      However, many are caught in Slovenia or Croatia and are forced to return to Bosnia by Croatian police, who heavily patrol its EU borders.

      Then, they have to start the mission all over again.

      Some told Al Jazeera that they have attempted to cross as many as 20 times.

      The use of violence is clearly not acceptable. It is possible to control borders in a strict matter without violence.

      Peter Van der Auweraert, Western Balkans coordinator for the International Organization for Migration

      All 17 refugees and migrants interviewed by Al Jazeera said that they have been beaten by Croatian police - some with police batons, others punched or kicked.

      According to their testimonies, Croatian police have stolen valuables and money, cut passports, and destroyed mobile phones, hindering their communication and navigation towards the EU.

      “Why are they treating us like this?” many asked as they narrated their ordeals.

      “They have no mercy,” said 26-year-old Mohammad from Raqqa, Syria, who said he was beaten all over his body with batons on the two occasions he crossed into the EU. Police also took his money and phone, he said.

      “They treat babies and women the same. An officer pressed his boot against a woman’s head [as she was lying on the ground],” Mohammad said. “Dogs are treated better than us … why are they beating us like this? We don’t want to stay in Croatia; we want to go to Europe.”

      Mohammad Abdullah, a 22-year-old Algerian, told Al Jazeera that officers laughed at a group of migrants as they took turns beating them.

      "One of them would tell the other, ’You don’t know how to hit’ and would switch his place and continue beating us. Then, another officer would say, ’No, you don’t know how to hit’ and would take his place.

      “While [one of them] was beating me, he kissed me and started laughing. They would keep taking turns beating us like this, laughing,” Abdullah said.

      Croatia’s Interior Ministry told Al Jazeera that it “strongly dismisses” allegations of police brutality.

      In an emailed statement, it said those attempting to cross borders know they are acting outside of the law, and claimed that “no complaint so far has proved to be founded.”

      At a meeting in late August with Croatian Prime Minister Andrej Plenkovic, German Chancellor Angela Merkel praised Croatia for its control over its borders.

      “You are doing a great job on the borders, and I wish to commend you for that,” Merkel said.

      But according to a new report, the UNHCR received information about 1,500 refugees being denied access to asylum procedures, including over 100 children. More than 700 people reported violence and theft by Croatian police.

      Al Jazeera was unable to independently verify all of the claims against police, because many of the refugees and migrants said their phones - which held evidence - were confiscated or smashed. However, the 17 people interviewed separately reported similar patterns of abuse.

      Shams and Hassan, parents of three, have been trying to reach Germany to apply for asylum, but Croatian authorities have turned them back seven times over the past few months.

      Four years ago, they left their home in Deir Az Zor, Syria, after it was bombed.

      Shams, who worked as a lawyer in Syria, said Croatian policemen strip-searched her and her 13-year-old daughter Rahma on one occasion after they were arrested.

      The male officers handled the women’s bodies, while repeating: “Where’s the money?”

      They pulled off Shams’ headscarf, threw it on the ground and forced her to undress, and took Rahma into a separate room.

      “My daughter was very afraid,” Shams said. "They told her to take off all her clothes. She was shy, she told them, ’No.’

      "They beat her up and stripped her clothes by force, even her underwear.

      “She kept telling them ’No! No! There isn’t [any money]!’ She was embarrassed and was asking them to close the window and door so no one would see her. [The officer] then started yelling at her and pulled at her hair. They beat her up.”

      Rahma screamed for her mother but Shams said she couldn’t do anything.

      “They took 1,500 euros ($1,745) from me and they took my husband’s golden ring. They also broke five of our mobiles and took all the SIM cards … They detained us for two days in prison and didn’t give us any food in the beginning,” Shams said, adding they cut her Syrian passport into pieces.

      “They put my husband in solitary confinement. I didn’t see him for two days; I didn’t know where he was.”

      A senior policeman told Shams that she and her children could apply for asylum, but Hassan would have to return to Bosnia.

      When she refused, she said the police drove the family for three hours to a forest at night and told them to walk back to Bosnia.

      They did not have a torch or mobile phone.

      She said they walked through the forest for two days until they reached a small town in western Bosnia.

      “No nation has the right to treat people this way,” Shams said.

      In another instance, they said they were arrested in a forest with a group of refugees and migrants. All 15 of them were forced into a van for two hours, where it was difficult to breathe.

      “It was closed like a box, but [the officer] refused to turn on the air conditioning so we could breathe. My younger son Mohammad - he’s eight years old - he has asthma and allergies, he was suffocating. When we knocked on the window to ask if he could turn on the air conditioning, [the officer] beat my husband with the baton,” Shams said.

      No Name Kitchen, a volunteer organisation that provides assistance to refugees and migrants on the Balkan route, has been documenting serious injuries on Instagram.

      In one post, the group alleges that Croatian police twice crushed a refugee’s orthopaedic leg.

      Peter Van der Auweraert, the Western Balkans coordinator for the International Organization for Migration, says he has heard stories of police brutality, but called for an independent investigation to judge how alleged victims sustained injuries.

      “Given the fact that there are so many of these stories, I think it’s in everyone’s interest to have an independent inquiry to see what is going on, on the other side of the border,” Van der Auweraert said.

      “The use of violence is clearly not acceptable. It’s not acceptable under European human rights law, it’s not acceptable under international human rights law and it is to my mind also, not necessary. It is possible to control borders in a strict matter without violence.”

      Shams’ family journey from Syria was traumatic from the get-go, and they have spent and lost several thousand euros.

      While travelling in dinghies from Turkey to Greece, they saw dead bodies along the way.

      “We call upon Merkel to help us and open the borders for us. At least for those of us stuck at the borders,” she said. “Why is the EU paying Croatia to prevent our entry into the EU, yet once we reach Germany, after spending a fortune with lives lost on the way, we’ll be granted asylum?”

      “We have nothing,” said her husband Hassan. “Our houses have been destroyed. We didn’t have any problems until the war started. We had peace in our homes. Is there a single country that accepts refugees?”

      “There are countries but there’s no way to reach them,” Shams replied. “This is our misery.”


      https://www.aljazeera.com/indepth/features/refugees-stranded-bosnia-report-campaign-police-brutality-180915100740024

    • Le Conseil de l’Europe somme la Croatie d’enquêter sur les violences policières

      Le Commissariat aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe a appelé la Croatie à ouvrir rapidement des enquêtes sur les allégations de violences policières et de vol à l’encontre de « demandeurs d’asile et autres migrants », ainsi que sur les cas d’expulsions collectives.

      Dans un courrier publié vendredi 5 octobre et adressé au Premier ministre croate Andrej Plenkovic, la commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, a déclaré être « préoccupée » par les informations « cohérentes et corroborées » fournies par plusieurs organisations attestant « d’un grand nombre d’expulsions collectives de la Croatie vers la Serbie et vers la Bosnie-Herzégovine de migrants en situation irrégulière, dont de potentiels demandeurs d’asile ».

      Elle s’inquiète particulièrement du « recours systématique à la violence des forces de l’ordre croates à l’encontre de ces personnes », y compris les « femmes enceintes et les enfants ». La responsable s’appuie sur les chiffres du Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (UNHCR), selon lesquels sur 2 500 migrants expulsés par la Croatie, 700 ont accusé la police de violences et de vols.

      « Consciente des défis auxquels la Croatie est confrontée dans le domaine des migrations », Dunja Mijatovic souligne cependant que les « efforts pour gérer les migrations » doivent respecter les principes du droit international. « Il s’agit notamment de l’interdiction absolue de la torture et des peines ou traitements inhumains prévue à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme et l’interdiction des expulsions collectives », qui s’appliquent « aux demandeurs d’asile comme aux migrants en situation irrégulière », écrit-elle.

      Une « violence systématique » selon les associations

      Pour la commissaire, Zagreb doit « entamer et mener rapidement à leur terme des enquêtes rapides, efficaces et indépendantes sur les cas connus d’expulsions collectives et sur les allégations de violence contre les migrants ». Elle somme également le gouvernement croate de « prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à ces pratiques et éviter qu’elles ne se reproduisent ».

      « Aucun cas de mauvais de traitement policier à l’encontre de migrants (...) ni aucun vol n’ont été établis », s’est défendu le ministre croate de l’Intérieur Davor Bozinovic dans une lettre de réponse au Conseil de l’Europe.

      Pourtant, dans un rapport intitulé « Games of violence », l’organisation Médecins sans frontières MSF alertait déjà en octobre 2017 sur les violences perpétrées par les polices croates, hongroises et bulgares envers les enfants et les jeunes migrants.

      Sur sa page Facebook, l’association No Name Kitchen a également rappelé qu’elle documentait les cas de violences aux frontières croates depuis 2017 sur le site Border violence.
      En août dernier, cette association qui aide les réfugiés à Sid en Serbie et dans le nord-ouest de la Bosnie expliquait à InfoMigrants que la violence était « systématique » pour les migrants expulsés de Croatie. « Il y a un ou deux nouveaux cas chaque jour. Nous n’avons pas la capacité de tous les documenter », déclarait Marc Pratllus de No Name Kitchen.


      http://www.infomigrants.net/fr/post/12518/le-conseil-de-l-europe-somme-la-croatie-d-enqueter-sur-les-violences-p

    • Bosnie-Herzégovine : des réfugiés tentent de passer en force en Croatie

      Alors que les températures ont brutalement chuté ces derniers jours, des réfugiés bloqués en Bosnie-Herzégovine ont tenté de franchir la frontière croate. Des rixes ont éclaté, des policiers croates ont été blessés, des réfugiés aussi.

      Environ 150 à 200 réfugiés ont essayé, mercredi après-midi, de traverser en force le pont reliant la Bosnie-Herzégovine au poste-frontière croate de Mlajevac. Des échauffourées ont éclaté entre la police et les réfugiés, parmi lesquels des femmes et des enfants. Au moins deux policiers croates ont été blessés par des jets de pierres, selon le ministère croate de l’Intérieur. Les réfugiés ont depuis organisé un sit-in devant la frontière, dont ils demandent l’ouverture.

      « Les réfugiés se sont déplacés jusqu’à la frontière croate où la police leur a refusé l’entrée, illégale et violente, sur le territoire », a rapporté le ministère croate de l’Intérieur. « Les réfugiés ont ensuite jeté des pierres sur les agents de la police croate, dont deux ont été légèrement blessé et ont demandé une aide médicale. »

      Après avoir passé la nuit près de la frontière de Velika Kalduša – Maljevac, les réfugiés s’attendaient à pouvoir entrer en Croatie depuis la Bosnie-Herzégovine et ont franchi un premier cordon de la police bosnienne aux frontières. « La police croate n’a pas réagi après que les réfugiés eurent passé le premier cordon de police en direction de la Croatie, car il y avait un second cordon de la police bosnienne », a déclaré la cheffe du département des relations publiques du ministère croate de l’Intérieur, Marina Mandić, soulignant que la police croate, en poste à la frontière, n’est intervenue à aucun moment et n’a donc pas pénétré sur le territoire de la Bosnie-Herzégovine, comme l’ont rapporté certains médias.

      Selon l’ONG No Name Kitchen, la police bosnienne aurait fait usage de gaz lacrymogènes. Au moins trois réfugiés ont été blessés et pris en charge par Médecins sans frontières.

      Mardi, plus de 400 réfugiés sont arrivés à proximité de la frontière où la police a déployé une bande jaune de protection pour les empêcher de passer en Croatie. Parmi les réfugiés qui dorment dehors ou dans des tentes improvisées, on compte beaucoup de femmes et d’enfants. Ils ont ramassé du bois et allumé des feux, alors que la température atteint à peine 10°C.

      Le commandant de la police du canton d’Una-Sana, en Bosnie-Herzégovine, Mujo Koričić, a confirmé mercredi que des mesures d’urgence étaient entrées en vigueur afin d’empêcher l’escalade de la crise migratoire dans la région, notamment l’afflux de nouveaux réfugiés.

      Mise à jour, jeudi 25 octobre, 17h – Environ 120 réfugiés stationnent toujours près du poste-frontière de Velika Kalduša–Maljevac après avoir passé une deuxième nuit sur place, dehors ou dans des tentes improvisées. La police aux frontières de Bosnie-Herzégovine assure que la situation est sous contrôle et pacifiée. La circulation est toujours suspendue. Des enfants portent des banderoles avec des inscriptions demandant l’ouverture de la frontière.

      En réaction, le secrétaire général aux Affaires étrangères de l’UE, l’autrichien Johannes Peterlik, a déclaré jeudi 25 octobre en conférence de presse : « Les migrations illégales ne sont pas la voie à suivre. Il y a des voies légales et cela doit être clair ».

      Le nombre de migrants dans le canton d’Una-Sana est actuellement estimé à 10500.


      https://www.courrierdesbalkans.fr/Bosnie-Herzegovine-des-refugies-tentent-un-passage-en-force-en-Cr
      #violence

      v. aussi :

      Sulla porta d’Europa. Scontri e feriti oggi alla frontiera fra Bosnia e Croazia. Dove un gruppo di 200 migranti ha cercato di passare il confine. Foto Reuters/Marko Djurica

      https://twitter.com/NiccoloZancan/status/1055070667710828545

    • Bleak Bosnian winter for migrants camped out on new route to Europe

      Shouting “Open borders!”, several dozen migrants and asylum seekers broke through a police cordon last week at the Maljevac border checkpoint in northwestern Bosnia and Herzegovina and tried to cross into Croatia.

      After being forced back by Croatian police with teargas, they set up camp just inside Bosnian territory. They are in the vanguard of a new wave of migrants determined to reach wealthier European countries, often Germany. Stalled, they have become a political football and face winter with little assistance and inadequate shelter.

      The old Balkan route shut down in 2016 as a raft of European countries closed their borders, with Hungary erecting a razor-wire fence. But a new route emerged this year through Bosnia (via Albania and Montenegro or via Macedonia and Serbia) and on to Croatia, a member of the EU. The flow of travellers has been fed by fresh streams of people from the Middle East and Central and South Asia entering Greece from Turkey, notably across the Evros River.

      By the end of September, more than 16,000 asylum seekers and migrants had entered Bosnia this year, compared to just 359 over the same period last year, according to official figures. The real number is probably far higher as more are smuggled in and uncounted. Over a third of this year’s official arrivals are Pakistani, followed by Iranians (16 percent), Syrians (14 percent), and Iraqis (nine percent).

      This spike is challenging Bosnia’s ability to provide food, shelter, and other aid – especially to the nearly 10,000 people that local institutions and aid organisations warn may be stranded at the Croatian border as winter begins. Two decades after the Balkan wars of the 1990s, the situation is also heightening tensions among the country’s Muslim, Serb, and Croat communities and its often fraught tripartite political leadership.

      How to respond to the unexpected number of migrants was a key issue in the presidential election earlier this month. Nationalist Bosnian Serb leader Milorad Dodik, who won the Serb seat in the presidency, charged that it was a conspiracy to boost the country’s Muslim population. The outgoing Croat member of the presidency, Dragan Čović, repeatedly called for Bosnia’s borders to be closed to stem the migrant flow.

      Maja Gasal Vrazalica, a left-wing member of parliament and a refugee herself during the Bosnian wars, accuses nationalist parties of “misusing the topic of refugees because they want to stoke up all this fear through our nation.”
      “I’m very scared”

      Most migrants and asylum seekers are concentrated around two northwestern towns, Bihać and nearby Velika Kladuša. Faris Šabić, youth president of the Bihać Red Cross, organises assistance for the some 4,000 migrants camped in Bihać and others who use the town as a way station.

      Since the spring and throughout the summer, as arrivals spiked, several local volunteers joined his staff to provide food, hygiene items, and first aid. But now, as winter draws in, they fear the scale of the crisis is becoming untenable.

      “I have to be honest, I’m very scared,” Šabić told IRIN, examining a notebook filled with the names of new arrivals. “Not only for migrants, I’m scared for my locals as well. We are a generous and welcoming people, but I fear that we will not be able to manage the emergency anymore.”

      The Bihać Red Cross, along with other aid organisations and human rights groups, is pushing the government to find long-term solutions. But with an economy still recovering from the legacy of the war and a youth unemployment rate of almost 55 percent, it has been hard-pressed to find answers.

      Hope that the end of the election season might improve the national debate around migration appears misguided. Around 1,000 Bihać locals staged protests for three consecutive days, from 20-22 October, demanding the relocation of migrants outside the town centre. On the Saturday, Bihać residents even travelled to the capital, Sarajevo, blocking the main street to protest the inaction of the central government.

      The local government of the border district where most migrants and asylum seekers wait, Una-Sana, complains of being abandoned by the central government in Sarajevo. “We do not have bad feelings towards migrants, but the situation is unmanageable,” the mayor of Bihać, Šuhret Fazlić, told IRIN.

      To begin with most residents openly welcomed the migrants, with volunteers providing food and medical help. But tensions have been growing, especially as dozens of the latest newcomers have started occupying the main public spaces in the town.

      “They turned our stadium into a toilet and occupied children’s playgrounds,” said Fazlić. “I would like to understand why they come here, but what is important at the moment is to understand where to host them in a dignified manner.”
      Beatings and abuse

      Those camped near the Croatian border have all entered Bosnia illegally. Each night, they wait to enter “The Game” – as they refer to attempts to cross the frontier and strike out into dense forests.

      Most are detained and pushed back into Bosnia by the Croatian police. Some reach Slovenia before being deported all the way back. Abuse is rife, according to NGOs and human rights groups. Those who have attempted to cross say Croatian police officers destroy their phones to prevent them from navigating the mountains, beat them with electric batons, unleash dogs, steal their money, and destroy their documents and personal belongings. Croatia’s interior ministry has strongly denied allegations of police brutality.

      No Name Kitchen, a group of activists that provides showers, soap, and hygiene products to migrants in Velika Kladuša, has been documenting cases of violence allegedly committed by the Croatian police. In August alone the organisation collected accounts from 254 deportees. Most claimed to have suffered physical violence. Of those cases, 43 were minors.

      Croatian media has reported cases of shootings, too. In late May, a smuggler’s van bringing migrants and asylum seekers from Bosnia was shot at and three people including a boy and a girl, both 12, were wounded.

      A report earlier this year from the UN’s refugee agency, UNHCR, collated accounts from 2,500 refugees and migrants allegedly pushed back from Croatia to Serbia and Bosnia. In more than 1,500 cases – 100 of them relating to children – asylum procedures were denied, and over 700 people made allegations of violence or theft.
      Winter housing needed

      In Velika Kladuša, two kilometres from the Maljevac border checkpoint, around 1,000 people live in a makeshift tent camp that turns into a swamp every time it rains. Temperatures here will soon plummet below zero at night. Finding a new place for them "is a race against time and the key challenge,” said Stephanie Woldenberg, senior UNHCR protection officer.

      Already, life is difficult.

      “Nights here are unsustainable,” Emin, a young Afghan girl who tried twice to cross the border with her family and is among those camped in Velika Kladuša, told IRIN. “Dogs in the kennel are treated better than us.”

      Bosnian police reportedly announced last week that migrants are no longer allowed to travel to the northwest zone, and on 30 October said they had bussed dozens of migrants from the border camps to a new government-run facility near Velika Kladuša. Another facility has been set up near Sarajevo since the election. Together, they have doubled the number of beds available to migrants to 1,700, but it’s still nowhere near the capacity needed.

      The federal government has identified a defunct factory, Agrokomerc, once owned by the mayor of Velika Kladuša, Fikret Abdić, as a potential site to house more migrants. Abdić was convicted on charges of war crimes during the Balkan wars and sentenced to 20 years imprisonment. He became mayor in 2016, after his 2012 release. His local government is strongly opposed to the move and counters that the migrants and asylum seekers should be equally distributed throughout Bosnia.

      For now, around 800 people live inside a former student dormitory in Velika Kladuša that is falling apart due to damage sustained during the Bosnian wars. Holes in the floor and the absence of basic fixtures and of a proper heating system make it highly unsuitable to house migrants this winter. Clean water and bathing facilities are scarce, and the Red Cross has registered several cases of scabies, lice, and other skin and vector-borne diseases.

      Throughout the three-storey building, migrants and asylum seekers lie sprawled across the floor on mattresses, waiting their turn to charge their phones at one of the few electrical sockets. Many are young people from Lahore, Pakistan who sold their family’s homes and businesses to pay for this trip. On average they say they paid $10,000 to smugglers who promised to transport them to the EU. Several display bruises and abrasions, which they say were given to them by Croatian border patrol officers as they tried to enter Croatia.

      The bedding on one mattress is stained with blood. Witnesses told IRIN the person who sleeps there was stabbed by other migrants trying to steal his few belongings. “It happens frequently here,” one said.


      https://www.irinnews.org/news-feature/2018/10/31/bleak-bosnian-winter-migrants-camped-out-new-route-europe

    • ’They didn’t give a damn’: first footage of Croatian police ’brutality’

      Migrants who allegedly suffer savage beatings by state officials call it ‘the game’. But as shocking evidence suggests, attempting to cross the Bosnia-Croatia border is far from mere sport.

      As screams ring out through the cold night air, Sami, hidden behind bushes, begins to film what he can.

      “The Croatian police are torturing them. They are breaking people’s bones,’’ Sami whispers into his mobile phone, as the dull thumps of truncheons are heard.

      Then silence. Minutes go by before Hamdi, Mohammed and Abdoul emerge from the woods, faces bruised from the alleged beating, mouths and noses bloody, their ribs broken.

      Asylum seekers from Algeria, Syria and Pakistan, they had been captured by the Croatian police attempting to cross the Bosnia-Croatia border into the EU, and brutally beaten before being sent back.

      Sami, 17, from Kobane, gave the Guardian his footage, which appears to provide compelling evidence of the physical abuses, supposedly perpetrated by Croatian police, of which migrants in the Bosnian cities of Bihac and Velika Kladusa have been complaining.

      The EU border agency, Frontex, announced on Wednesday that this year is likely to produce the lowest number of unauthorised migrants arriving into Europe in five years.

      Frontex said that approximately 118,900 irregular border crossings were recorded in the first 10 months of 2018, roughly 31% lower than the same period in 2017.
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      Despite this steady decline in numbers, many states remain embroiled in political disputes that fuel anti-migrant sentiment across Europe.

      Frontex also noted that, while entries are declining, the number of people reaching Europe across the western Mediterranean, mostly through Spain from Morocco, continues to rise. Nearly 9,400 people crossed in October, more than double the number for the same month last year.

      But the brutality of what is happening on Europe’s borders is not documented. Every night, migrants try to cross into Croatia. And, according to dozens of accounts received by the Guardian and charities, many end up in the hands of police, who beat them back to Bosnia.

      No Name Kitchen (NNK), an organisation consisting of volunteers from several countries that distributes food to asylum seekers in Serbia, Bosnia and Italy, registers 50-100 people a week who have been pushed back by the Croatian authorities. Roughly 70% of them claim to have been beaten.

      “In the last months our team in Bosnia and Herzegovina has regularly treated patients – sometimes even women and small children – with wounds allegedly inflicted by state authorities when attempting to cross into Croatia and Slovenia, where, according to their testimonies, their claims for asylum and protection are regularly ignored,” says Julian Koeberer, humanitarian affairs officer in the northern Balkans for Médecins Sans Frontières (MSF).
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      Since the turn of the year, the Bosnian authorities have registered the entry of about 21,000 people, coming from Pakistan, Afghanistan, Iran or Syria. Of these, an estimated 5,000 remain in the country.

      Of 50 people to whom the Guardian spoke, mostly from Pakistan, 35 said they had been attacked by Croatian police. The majority of them arrived in Bosnia through Turkey, hoping to reach Slovenia, a Schengen country, before heading to Italy, Austria or Germany.

      ‘‘The Iranian police broke all my teeth, the Croatian ones broke my nose and ribs,” says Milad, 29, an Iranian asylum seeker who since September has lived in Bihac. “Yet everyone talks about the violence in Iran and nobody talks about the violence perpetrated by a European country.”

      Adeel, 27, from Pakistan, claims he had his ankle broken with a truncheon. ‘‘Where are the human rights?” he asks.

      Anees, 43, also from Pakistan, says he begged the police not to beat him after he was stopped in the woods on the border with Velika Kladusa. ‘‘I have a heart disease, I told them to stop because they could have killed me,’’ explains Anees, whose medical conditions are detailed in a clinical file.

      On 9 June 2018, he had heart surgery at the Zdravstveni centre hospital in the Serbian city of Uzice. After the operation, he continued his journey. He struggles to breathe as he tells his story: ‘‘I told him I was sick, I showed them the clinical file. They did not give a damn. They started beating me and sent us back to Bosnia. But it does not matter. Tomorrow I will try the game again.’’

      That’s what migrants call it: ‘the game”. But there is nothing fun about it. They set off in groups: 70 or 80 people, or sometimes as few as five to 10. Police, armed with truncheons, pistols and night vision goggles, patrol Europe’s longest border between Bosnia and Croatia. According to accounts provided by more than 10 migrants, some officers wear paramilitary uniforms with a badge depicting a sword upraised by two lightning bolts. This is the badge of Croatian special police.

      “They stop us and, before beating us, they frisk us”, says Hamdi, 35, An Algerian language teacher. “If they find money, they steal it. If they find mobile phones, they destroy them to avoid being filmed or simply to stop us from contacting our friends. And then they beat us, four or five against one. They throw us to the ground, kick us, and beat us with their truncheons. Sometimes their dogs attack us. To them, we probably don’t seem much different from their dogs.”

      Hamdi is one of three men traveling with Sami. The screams in the video are his. His face is covered in blood when he reaches his friends. His nose is broken, his lips swollen.

      “After repeatedly being pushed back or forced to return to Bosnia on their own, asylum seekers find themselves in unsanitary, improvised settlements such as open fields and squats while formal government camps are full,” says Koeberer.

      “Those sites still offer alarmingly inadequate conditions due to only slow improvement in provision of winter shelter (food, hygiene, legal status and medical care), and these inhumane living conditions have severe impact on people’s physical and mental health. In winter, the lives of those who are forced to remain outside will seriously be at risk.’’

      At the camp in Velika Kladusa, where Hamdi lives, dozens of people sit in the mud and on piles of rubbish, awaiting the arrival of the doctors. On man has a cast on his arm and leg, the result, he says, of a police beating. Others show black eyes, bruises on their backs and legs, lumps and wounds on their heads, split lips, and scars on their legs.

      ‘‘There have been cases in which migrants claimed to have been stripped and forced to walk barefoot with temperatures below freezing,” said Stephane Moissaing, MSF’s head of mission in Serbia. “Cases where asylum seekers have told how police would beat children in front of their parents. From the information we have, up until now, it is a systematic and planned violence.”

      Karolina Augustova, an NKK volunteer, says violence has increased since October protests in which hundreds of asylum seekers marched from the north-western town of Velika Kladusa towards Croatia to object against pushbacks that violate the rights of people to seek asylum in Europe.

      The Bosnian police appear to be aware of the assaults. A Bosnian police agent guarding the camp in Velika Kladusa, who prefers to remain anonymous, points out a bruise on a boy’s leg. “You see this bruise?” he says. “It was the Croatian police. The Bosnian police know, but there is no clear and compelling evidence, just the accounts of the refugees and their wounds.”

      The majority of Bosnians live in peace with migrants and view them as refugees. The scars from the war that ravaged this area in the early 1990s are everywhere, in the abandoned homes riddled with machine gun fire and in the collective memory of Bosnians. People from Bihac and Velika Kladusa know what it means to flee from war. The minarets of the numerous mosques along the border are a reminder that Bosnia is the closest Muslim community in Europe.

      “I feel sorry for these people,’’ says the policeman on guard. ‘‘They remind me of the Bosnians when the war devastated our country.’’

      MSF, NNK and a number of other organisations have repeatedly reported and denounced violence perpetrated by the security forces in the Balkans, but Croatian police deny all the allegations.

      The Guardian has contacted the Croatian interior minister, the police and the Croatian government for comment, but has received no response.

      Abdul, 33, recently arrived in Velika Klaudusa after a journey that lasted over a year. He comes from Myanmar and has lost everything: his wife and children were killed, and he has no news of his father, mother and sisters. Abdul has heard about the violence and is worried. The migrants around him, with bandaged legs and noses and bleeding mouths, cause fear.

      “I lost everything, yes, it’s true,” he says. “But I have to get to Europe, one way or another. To make sense of what I lost. I owe it to my dead children. To my wife who was killed. To those who have not had the good fortune to have arrived here safe and sound.”

      https://www.theguardian.com/global-development/2018/nov/14/didnt-give-a-damn-refugees-film-croatian-police-brutality-bosnia

    • A la frontière bosno-croate, des matraques pour les migrants

      Les policiers croates violentent les exilés bloqués entre les deux pays, nouveau point de passage de la route des Balkans. Mais dans la région, la #solidarité s’organise.

      L’intervention de la police bosnienne est fixée à 18 heures au poste frontière de Maljevac, entre la Bosnie-Herzégovine et la Croatie. Des dizaines de riverains s’y sont massées, ce jour-là, pour assister à cette opération qui va déloger les migrants qui campent depuis une semaine à 300 mètres de la douane. « Je n’ai rien contre les réfugiés, mais 200 personnes ne peuvent pas bloquer toute une ville », explique un Bosnien d’une cinquantaine d’années. Deux heures plus tard le passage est rouvert. Nous sommes à Velika Kladusa, dans le canton d’Una-Sana, dans le nord-ouest de la Bosnie, le long de la dernière déviation de la « route des Balkans ». Depuis le début de l’année, plus de 21 000 personnes (venant du Pakistan, d’Afghanistan ou encore d’Iran) ont choisi de traverser la Bosnie-Herzégovine dans l’espoir d’atteindre l’ouest de l’Europe. Et alors que 5 000 d’entre eux seraient toujours bloqués dans le pays, Sarajevo a enregistré ces dernières semaines une hausse des arrivées, avec environ 1 000 nouvelles entrées hebdomadaires.

      Sachets à emporter

      Dans ce petit bourg, la situation a dégénéré fin octobre lorsque des centaines de migrants ont tenté d’entrer de force en Croatie, avant d’être repoussés par les policiers. A la suite de ces heurts qui ont fait plusieurs blessés, Zagreb a décidé de suspendre pendant une semaine le transit à Maljevac : une très mauvaise nouvelle pour cette ville qui vit du commerce avec la Croatie et dont les habitants commencent à s’agacer d’une situation qui s’enlise. « La Croatie est à moins de 2 kilomètres dans cette direction », indique Asim Latic en pointant du doigt la plaine qui s’étend derrière les buissons. Avant d’ajouter : « Mais les réfugiés, eux, passent par les bois, et cela prend plusieurs jours de marche. » Ce restaurateur de Velika Kladusa, propriétaire de la pizzeria Teferic, fait partie des habitants qui se sont engagés dans l’aide aux migrants dès février, lorsque des dizaines, puis des centaines de personnes sont arrivées dans ce coin de la Bosnie.

      Pendant neuf mois, il a offert chaque jour 400 repas à autant d’exilés. Début novembre, après une chute des dons de la communauté locale, il a bien cru devoir mettre la clé sous la porte. « Les Bosniens ont aussi connu la guerre, mais ils sont fatigués », explique ce grand gaillard que les réfugiés appellent « papa ». De temps en temps, il leur prépare de la nourriture dans des sachets à emporter, « pour qu’ils survivent dans la forêt ». Le chemin des bois est emprunté par tous ceux qui ne peuvent pas se permettre les tarifs des passeurs : 2 000 euros ou plus pour aller en voiture à Trieste en Italie, 1 200 euros pour descendre à Split en Croatie. A pied, il faut marcher environ une semaine, assurent les migrants : 80 kilomètres en Croatie, puis, une fois entrés en Slovénie, on se dirige vers l’Italie ou l’Autriche. Mais c’est sans compter sur l’intervention de la police croate, véritable inconnue dans le game - nom donné ici aux tentatives de passage de la frontière.

      Non loin de la séparation bosno-croate, Aadi a décidé de planter sur sa tente le drapeau bleu et jaune de la Bosnie-Herzégovine. « Les Bosniens sont des gens accueillants. Ce sont les policiers croates qui nous posent problème », dit-il. « Les policiers m’ont violemment frappé avec une matraque. Les conditions hygiéniques de ce camp ont fait le reste », renchérit Gabdar, un jeune Irakien qui arbore une plaie infectée à la main droite, où du pus s’est formé sous les croûtes. Youssef, un Tunisien trentenaire, se plaint que la police croate n’a pas seulement détruit son smartphone, mais aussi la powerbank, cette batterie externe indispensable à ceux qui passent de longs mois sur les routes.

      Ecrans brisés

      « Police, problem » est un refrain mille fois entendu. Dès que l’on mentionne les forces de l’ordre croates, les migrants sortent leurs portables. La multitude d’écrans brisés et les connecteurs d’alimentation rendus inutilisables avec des tournevis sont la preuve - disent-ils - des abus des policiers. Une accusation difficile à prouver, mais qui a attiré l’attention du Conseil de l’Europe (CoE). Début octobre, la commissaire aux droits de l’homme Dunja Mijatovic a invité Zagreb à faire la lumière sur ces allégations.

      D’après le CoE et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, la Croatie aurait expulsé collectivement 2 500 migrants depuis le début de 2018, « parmi eux, 1 500 personnes ont affirmé n’avoir pas pu soumettre une demande d’asile, tandis que 700 disent avoir été victimes de violences ou de vols de la part des policiers croates ». Joint par mail, le ministère de l’Intérieur de Zagreb assure que la police agit « dans le respect de la loi et des traités internationaux » et que « les vérifications effectuées jusque-là n’ont prouvé aucun cas de violence ».

      Au centre de Bihac, à 60 kilomètres au sud de Velika Kladusa, Ali, un Pakistanais de 17 ans se jette dans l’eau glaciale de la rivière Una et entreprend de se savonner les cheveux. Sur les bancs du parc alentour, d’autres migrants tuent le temps, cigarette ou smartphone à la main. La scène est devenue courante dans cette ville de 60 000 habitants, et la situation qui s’éternise agace certains locaux. Plusieurs pétitions ont fait leur apparition et quelques manifestations ont rassemblé un millier de personnes à Bihac, demandant aux autorités de trouver une solution à la présence des migrants en centre-ville.

      « Je n’ai rien contre les réfugiés, mais ces gens ne viennent pas de pays en guerre, ce sont des migrants économiques », affirme Sej Ramic, conseiller municipal à Bihac et professeur d’art, modérateur du groupe Facebook « Stop invaziji migranata ! Udruženje gradjana Bihaća » (« Stop à l’invasion des migrants ! Collectif de citoyens de Bihac »). Un argumentaire devenu habituel au sein de l’Union européenne, mais qu’on avait moins l’habitude d’entendre en Bosnie, pays lui-même marqué par une forte émigration.

      Face à cette opposition grandissante, le gouvernement du canton a entrepris d’arrêter les bus et les trains en provenance de Sarajevo et de renvoyer vers la capitale tous les migrants qui en descendent. Et dans le centre-ville de Biha, les policiers renvoient les migrants qui traînent vers le Dacki Dom. Cet ancien dortoir étudiant abandonné, dont la carcasse de béton nu se dresse au milieu des bois, héberge environ 1 000 personnes dans des conditions très précaires. Des centaines d’autres sont logées dans les environs, dans une ancienne usine de réfrigérateurs et dans un hôtel fermé depuis de nombreuses années. D’autres campent ou squattent des maisons abandonnées des alentours. L’objectif de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) est « d’atteindre, dans les prochains jours, une capacité d’hébergement de 5 000 personnes sur l’ensemble du territoire bosnien », indique Peter Van der Auweraert, coordinateur de l’OIM pour les Balkans occidentaux. Cependant, « si le flux actuel de 1 000 entrées par semaine devait continuer, nous serons bientôt dans une situation très compliquée », poursuit-il, et note qu’avec l’hiver qui arrive, « ce qui coince, c’est le timing ».

      L’UE a récemment débloqué 7,2 millions d’euros pour aider la Bosnie, l’un des pays les plus pauvres des Balkans, à gérer le flux migratoire. Alors qu’à Bihac les ouvriers s’affairent à sécuriser les bâtiments et que les ONG tentent de reloger les centaines de personnes toujours dans des tentes, Van der Auweraert souligne le manque de volonté politique des autorités locales. L’imbroglio institutionnel bosnien, hérité des accords de Dayton, complique davantage le processus décisionnel.

      Il est midi à Velika Kladusa, et la pizzeria Teferic est en pleine distribution. Des dizaines de migrants patientent pour s’asseoir devant une assiette de macaronis. Dans la cuisine, Halil et Refik - « c’est lui qui a arrêté le chauffeur de Mladic pendant la guerre », nous glisse Asim - s’affairent autour d’une énorme casserole. Deux jeunes Indiens et un Pakistanais de passage prêtent main forte à la petite équipe. Après neuf mois de travail bénévole dans la pizzeria, Asim est fatigué « physiquement et mentalement ». S’il a trouvé de l’aide auprès de l’association néerlandaise Lemon Foundation, l’avenir de leur activité reste fragile. Tout en contemplant le va-et-vient des migrants à l’extérieur, il secoue la tête : « Mais que vont faire ces gens ? »

      https://www.liberation.fr/planete/2018/11/20/a-la-frontiere-bosno-croate-des-matraques-pour-les-migrants_1693271

    • Croatia: Migrants Pushed Back to Bosnia and Herzegovina

      Croatian police are pushing migrants and asylum seekers back to Bosnia and Herzegovina, in some cases violently, and without giving them the possibility to seek asylum, Human Rights Watch said.

      Human Rights Watch interviewed 20 people, including 11 heads of families and 1 unaccompanied boy, who said that Croatian police deported them to Bosnia and Herzegovina without due process after detaining them deep inside Croatian territory. Sixteen, including women and children, said police beat them with batons, kicked and punched them, stole their money, and either stole or destroyed their mobile phones.

      “Croatia has an obligation to protect asylum seekers and migrants,” said Lydia Gall, Balkans and Eastern EU researcher at Human Rights Watch. “Instead, the Croatian police viciously beat asylum seekers and pushed them back over the border.”

      All 20 interviewees gave detailed accounts of being detained by people who either identified themselves as Croatian police or wore uniforms matching those worn by Croatian police. Seventeen gave consistent descriptions of the police vans used to transport them to the border. One mother and daughter were transported in what they described as a police car. Two people said that police had fired shots in the air, and five said that the police were wearing masks.

      These findings confirm mounting evidence of abuse at Croatia’s external borders, Human Rights Watch said. In December 2016, Human Rights Watch documented similar abuses by Croatian police at Croatia’s border with Serbia. The Office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) reported in August 2018 that it had received reports Croatia had summarily pushed back 2,500 migrants and asylum seekers to Serbia and Bosnia and Herzegovina since the beginning of the year, at times accompanied by violence and theft.

      In response to a call by the Council of Europe’s human rights commissioner to investigate the allegations, Prime Minister Andrej Plenkovic in September denied any wrongdoing and questioned the sources of the information. Police in Donji Lapac, on the border with Bosnia and Herzegovina, refused to provide Croatia’s ombudswoman, Lora Vidović, access to police records on treatment of migrants and told her that police are acting in accordance with the law.

      In a December 4 letter, Interior Minister Davor Bozinovic responded to a detailed description of the Human Rights Watch findings. He said that the evidence of summary returns and violence was insufficient to bring criminal prosecutions, that the allegations could not be confirmed, and that migrants accuse Croatian police in the hope that it will help them enter Croatia. He said that his ministry does not support any type of violence or intolerance by police officers.

      Croatia has a bilateral readmission agreement with Bosnia and Herzegovina that allows Croatia to return third-country nationals without legal permission to stay in the country. According to the Security Ministry of Bosnia and Herzegovina, under the agreement, between January and November 27, Croatia returned 493 people to Bosnia and Herzegovina, 265 of whom were Turkish nationals. None of the people Human Rights Watch interviewed underwent any formal return procedure before being forced back over the border.

      The summary return of asylum seekers without consideration of their protection needs is contrary to European Union asylum law, the EU Charter of Fundamental Rights, and the 1951 Refugee Convention.

      Croatian authorities should conduct thorough and transparent investigations of abuse implicating their officials and hold those responsible to account, Human Rights Watch said. They should ensure full cooperation with the Ombudswoman’s inquiry, as required by national law and best practice for independent human rights institutions. The European Commission should call on Croatia, an EU member state, to halt and investigate summary returns of asylum seekers to Bosnia and Herzegovina and allegations of violence against asylum seekers. The Commission should also open legal proceedings against Croatia for violating EU laws, Human Rights Watch said.

      As a result of the 2016 border closures on the Western Balkan route, thousands of asylum seekers were stranded, the majority in Serbia, and found new routes toward the EU. In 2018, migrant and asylum seeker arrivals increased in Bosnia and Herzegovina, from fewer than 1,000 in 2017 to approximately 22,400, according to the European Commission. The Commission estimates that 6,000 migrants and asylum seekers are currently in the country. Bosnia and Herzegovina has granted international protection to only 17 people since 2008. In 2017, 381 people applied for asylum there.

      Bosnia and Herzegovina has only one official reception center for asylum seekers near Sarajevo, with capacity to accommodate just 156 people. Asylum seekers and migrants in the border towns of Bihac and Velika Kladusa, where Human Rights Watch conducted the interviews, are housed in temporary facilities managed by the International Organization for Migration (IOM) – a dilapidated building, a refurbished warehouse, and former hotels – or they sleep outdoors. The IOM and UNHCR have been improving the facilities. The EU has allocated over €9 million to support humanitarian assistance for asylum seekers and migrants in Bosnia and Herzegovina.

      “Just because the EU is sending humanitarian aid to refugees in Bosnia and Herzegovina, that does not justify turning a blind eye to violence at the Croatian border,” Gall said. “Brussels should press Zagreb to comply with EU law, investigate alleged abuse, and provide fair and efficient access to asylum.”

      For detailed accounts by the people interviewed, please see below.

      Human Rights Watch interviewed 13 men, 6 women, and one 15-year-old unaccompanied boy. All interviewees’ names have been changed in order to protect their security and privacy. All interviews were conducted in English or with the aid of a Persian or Arabic speaking interpreter. Human Rights Watch informed interviewees of the purpose of the interview and its voluntary nature, and they verbally consented to be interviewed.

      Denied Access to Asylum Procedure, Summarily Returned

      All 20 people interviewed said that people who identified themselves as Croatian police or whom they described as police detained them well inside Croatian territory and subsequently returned them to Bosnia and Herzegovina without any consideration of asylum claims or human rights obstacles to their return.

      Nine said that police detained them and others and took them to a police station in Croatia. The others said that police officers took them directly to the border with Bosnia-Herzegovina and made them cross.

      Those taken to police stations said they were searched, photographed, and questioned about details such as their name, country of origin, age, and their route entering Croatia. They were not given copies of any forms. They said they were held there in rooms with limited or no seating for between 2 and 24 hours, then taken to the border. Three people said they asked for asylum at the police station but that the police ignored or laughed at them. Six others said they dared not speak because police officers told them to remain quiet.

      Faven F. and Kidane K., a married couple in their thirties from Eritrea, said they had been walking for seven days when they were detained on November 9, close to Rijeka, 200 kilometers from the border. They said that four men in green uniforms detained them in the forest and took them in a windowless white van without proper seats to a police station in Rijeka:

      They delivered us to new police. One was in plain clothes, the other one in dark blue uniform that said “Policija” on it…. At the station, they gave us a paper in English where we had to fill in name, surname, and place of birth…. A lady officer asked us questions about our trip, how we got there, who helped us. We told them that if Croatia can give us asylum, we would like to stay. The lady officer just laughed. They wrote our names on a white paper and some number and made us hold them for a mug shot. Then they kept us in the cell the whole night and didn’t give us food, but we could drink tap water in the bathroom.

      Yaran Y., a 19-year-old from Iraq, was carrying his 14-year old sister Dilva, who has a disability and uses a wheelchair, on his back when they were detained along with at least five others at night in the forest. Yaran Y. said he told officers he wanted asylum for his sister, but that the police just laughed. “They told us to go to Brazil and ask for asylum there,” Yaran Y. said.

      Ardashir A., a 33-year-old Iranian, was travelling with his wife and 7-year-old daughter in a group of 18 people, including 3 other children, the youngest of whom is under age 2. He said that Croatian police detained the group 12 kilometers inside Croatian territory on November 15 and took them to a police station:

      They [Croatian police] brought us to a room, like a prison. They took our bags and gave us only a few slices of bread. There were no chairs, we sat on the floor. Two people in civilian clothes came after a while, I don’t know if they were police, but they took a group picture of us and refused to let us go to the toilet. A 10-year-old child really needed to go but wasn’t allowed so he had to endure. After two hours they took us … to the border.

      Adal A., a 15-year-old boy from Afghanistan traveling on his own said that he was detained on November 15 near Zagreb and taken in a white windowless van to a police station:

      They searched us at the police station and took our phones, power banks, bags, and everything we had. They took three kinds of pictures: front, side, and back. We had to hold a paper with a number. I was asked questions about my name, where I am from, my age, and about the smuggler. I told them I’m 15. We then sat in a room for 24 hours and received no food but could get water from the tap in the toilet.

      Palmira P., a 45-year-old Iranian, said that a female police officer mistreated Palmira’s 11-year-old daughter during a body search in a police station courtyard on the outskirts of Rijeka in early November: “She pulled my daughter’s pants down in front of everyone. My daughter still has nightmares about this policewoman, screaming out in the middle of the night, ‘Don’t do it, don’t do it!’”

      Everyone interviewed said that Croatian police confiscated and never returned or destroyed their phones and destroyed power banks and phone chargers. Four people said that Croatian police forced them to unlock their phones before stealing them.

      Madhara M., a 32-year-old from Iran, said a police officer found a €500 bill in his pocket on November 15: “He looked at it, inspected it, and admired it and then demonstratively put it in his pocket in front of me.”

      Accounts of Violence and Abuse

      Seventeen people described agonizing journeys ranging from 15 minutes to five hours in windowless white police vans to the border. In two cases, people described the vans with a deep dark blue/black stripe running through the middle and a police light on top. A Human Rights Watch researcher saw a police van matching that description while driving through Croatia.

      Croatian roads close to the border with Bosnia and Herzegovina cross windy, mountainous terrain. People interviewed said they had experienced nausea, vomited, or felt extreme cold or heat in the van. A 23-year-old Syrian woman said she believed the difficult van ride and pushback caused her to miscarry her 7-week pregnancy. Amez A., a 28-year-old Iraqi, said police sprayed what he thought was teargas into the van before closing the back doors and driving off, making everyone in the car vomit and have difficulty breathing.

      Sixteen people, including women and children, said that they were slapped, pummelled with fists, beaten with police batons made of rubber or wood, or kicked by people they described as or who identified themselves as Croatian police during the pushbacks.

      In many cases, the violence was accompanied by abusive language in English. Human Rights Watch observed marks and bruises on nine people and viewed photographs of injuries on four more who said they were the result of beatings by Croatian police officers. Four people said that they required treatment at Bosnian hospitals.

      Adal A., the 15-year-old unaccompanied boy, described a particularly vicious beating on November 16:

      They wore dark blue uniforms with masks, and as I exited the van, both police hit me with their batons. I felt a blow to my neck and I fell forward and wanted to get up. At that point, I was on the Bosnian side of the border stones, where another six Croatian police officers stood waiting. They were all over me, beating me. I don’t know how they beat me, but it was hard and strong, and I tried to protect my face. I was so badly beaten on my back that I still can’t sleep on it properly because of the pain. When they saw that my nose was bleeding, and that my hand was injured and that I couldn’t walk, they stopped…. They yelled “Go!” and as I was trying to leave, they fired guns in the air.

      Human Rights Watch interviewed Adal A. four days after he said this had happened and observed marks and bruises on his legs and arms.

      Aftab A., 37, from Iran, said that police officers in dark blue uniforms beat him and his 12-year-old son in what he called the “Tunnel of Death:”

      They [police] make this tunnel [lined up on each side] and you have to pass. They took us out of the van one by one and they started beating me with batons from both sides. I was beaten on my arm, shoulder, and on my knee with batons. My son was beaten with batons on his back and on his head…We kept screaming ‘my son my son!’ or ‘my dad my dad!’ but they didn’t care. They kept beating at us until we crossed the border. Even my wife was struck across her back with a baton. The child was so scared and was crying for half an hour and then wouldn’t speak for a long time.

      Madhara M., 32, from Iran, was taken to the border on November 15 along with four others, including a married couple. He said that Croatian police beat him and then threw him into a ditch he said separates Croatia from Bosnia and Herzegovina:

      There were about eight police officers in front of the van. But there were more behind them making sure we can’t run away. The first punch broke my tooth… I fell, and the officer rolled me over, and punched me in the eye. It was so painful, I tried to escape by crawling, but the police struck me with the baton on my back. Suddenly, I received a second blow on the same eye. Then the police officers grabbed me and threw me into the ditch. All along, they were laughing and swearing in English, things like ‘I will fuck your mother.’

      Bahadur B. and Nabila N., both 32 and from Iran, are a married couple who were traveling with Madhara M. Nabila N., who was three-months’ pregnant at the time, described the violence at the border:

      They [Croatian police] were standing four on one side and four on the other side. We call it the ‘terror tunnel.’ They told us to get out. Bahadur tried to help me down from the van, as I was stiff from the ride. When he did, the police started beating him…I turned and screamed at them to stop beating my husband, but…. I stumbled on a bag in the darkness…When I got up, I was face-to-face with a police officer who was wearing a mask. I kept screaming, “Please don’t do it, we will leave” but he deliberately hit me hard with his baton across my hand. I kept screaming “baby, baby!” during the whole ordeal but they didn’t listen, they just laughed.

      Both Yaran Y., 19, and his sister Dilva, 14, who has a physical disability, said they required medical treatment after Croatian police used physical force during the pushback in early July. Yaran Y. said:

      I was carrying Dilva on my back the whole way while others pushed her wheelchair. Our family travelled with five other people. It was dark, when the police surprised us by firing shots in the air. They police wore dark or black color uniforms and there were six or seven of them. I asked one of the police officers for asylum but he harshly pushed me so I fell with my sister on my back. In the fall, my sister and I landed on a sharp wooden log which severely injured her foot and my hand.

      A Human Rights Watch researcher observed scars on Dilva’s foot and Yaran’s hand and saw pictures of the fresh injuries.

      Sirvan S., 38, from Iraq, said Croatian police in dark blue uniforms beat him and his youngest son, age 6, during a pushback on November 14: “My son and I were beaten with a rubber baton. I was beaten in the head and on my leg. My son was beaten with a baton on his leg and head as well as he was running from the police.” Sirvan’s wife, 16-year-old daughter, and 14-year-old son witnessed the violence.

      Gorkem G., 30, travelling with his 25-year-old pregnant wife, 5-year-old son, and 2-year-old daughter, said that Croatian police pushed his son, so he fell hard to the ground. “He only wanted to say “hi” to the police,” Gorkem G. said

      Family members described the anger, frustration, and trauma they experienced seeing the police officers beat their loved ones. A 10-year-old Yazidi boy from Iraq said, “I saw how police kicked my father in his back and how they beat him all over. It made me angry.” His father, Hussein H., said that police officers had dragged him out of the van at the border and kicked and punched him when he was on the ground.

      Fatima F., 34, a Syrian mother of six, travelled with her husband’s 16-year-old brother and three of her children, ages 2, 4, and 10. She said that three police officers in dark uniforms beat her husband’s brother in front of her and her children:

      They were merciless […] One officer was by the van, one in the middle of the line of people, and one close to the path [into Bosnia and Herzegovina]. They kept beating the others with batons, and kicking. They [the officers] saw me and the kids but they just kept beating the men despite the kids crying. They didn’t beat me or the children, but the children were very afraid when they saw the men being beaten. My oldest girl kept screaming when she saw my husband’s brother get beaten…[she] screams out in the middle of the night.

      In three cases, people said they were forced to cross ice-cold rivers or streams even though they were near a bridge.

      Thirty-year-old Abu Hassan A. from Iran, travelling in a group of seven other single men, said:

      They [police] were wearing masks. There was a bridge about 50-60 meters away. More than six police were guarding the bridge. It [the stream] was about 5-6 meters wide and waist high and muddy. They told us we have to cross. Then the police… beat me with batons and kicked me, and the first handed me over to the second police who did the same thing, and then handed me over to the third, who did the same thing. After that, I was close to the riverbank, where two other police were waiting. The first one beat me again with baton and pushed me toward the other. They beat me on the legs, hands, arms, shoulders. This is what they did to force us to go into the water and across. I could barely stand or walk for a week after.

      https://www.hrw.org/news/2018/12/11/croatia-migrants-pushed-back-bosnia-and-herzegovina

    • Why are police in Croatia attacking asylum seekers trapped in the Balkans?

      Hearing increasing reports of police brutality against refugees on the Croatia-Bosnia border, Human Rights Watch is demanding action from Zagreb and the EU Commission.

      In November, I spent four days talking to migrants, including asylum seekers, in dilapidated, freezing buildings in Bihac and Velika Kladusa in Bosnia Herzegovina, an area close to the Croatian border. I heard the same story over and over: Croatian police officers beat and robbed them before illegally forcing them over the border to Bosnia and Herzegovina.

      Unfortunately, in my work as the Eastern Europe and Balkans researcher at Human Rights Watch, these stories are not new to me. But what really struck me this time around was the sheer brutality and cruelty of the police assaults.

      “They are merciless,” 34-year-old Fatima*, from Syria, said of Croatian police officers. She and her three young children, the youngest only two years old, were forced to watch Croatian police officers beat her 16-year-old brother-in-law. “My 10-year-old daughter suffered psychologically since it happened, having nightmares,” Fatima said.

      Nabila*, an Iranian woman who was three months pregnant at the time, told me a police officer struck her on her hand with a baton though she told him and other officers repeatedly that she was pregnant.

      Sirvan*, from Iraq, said a Croatian police officer beat his six-year-old son with a baton on his leg and his head as he was trying to run away from the police beatings.

      Yaran*, also from Iraq, was carrying his 14-year-old sister, Dilva*, who has a physical disability and uses a wheelchair, when Croatian police officers manhandled them. “When they captured us, I immediately told them ‘asylum’ but one police officer just pushed me hard so I fell backwards with my sister on my back.” They both required medical treatment after they were forced back to Bosnia and Herzegovina.

      Croatia’s interior ministry has denied any wrongdoing but testimonies from migrants continue to emerge.

      Since March 2016, when the Western Balkan route was closed, many people have found themselves stuck in the Balkans. After fleeing countries such as Syria, Afghanistan, Iran, Eritrea, Pakistan and Bangladesh, people had travelled through Turkey to Greece or Bulgaria, and onwards to Macedonia and Serbia.

      There are now between 6,000 and 8,000 people trapped in Serbia and around 6,000 in Bosnia and Herzegovina, who want to move onwards to EU states and particularly to Western Europe.

      Many have tried to cross to Hungary and Croatia but are met with violence from border guards. Most of the people I talked to had been walking for days inside Croatia by the time police detained them.

      Some were taken to police stations, where they were denied food for up to 24 hours; others were taken directly to the border. They were transported in windowless locked vans on winding mountainous roads on trips of up to five hours. People kept sliding off the narrow benches, bumping into each other, and throwing up.

      At the border, a “Tunnel of Terror” – as some called it — greeted them. A gauntlet of police officers beat them, pushing each person to the next officer and then to the next, laughing and mocking them on the way.

      Tired and beaten, migrants and asylum seekers were then chased down a slippery slope or thrown into a ditch four to five meters deep that is the de facto border between Croatia and Bosnia and Herzegovina or made to wade across an ice-cold stream.

      Most of the 20 people I interviewed, including parents with their children, the girl with a disability, and pregnant women, said they were brutally forced across the border in the cold of dark winter nights.

      Every person I interviewed also said that Croatian police robbed them of their phones and money. They kept the good phones, forcing people to surrender their passcodes, and smashed the rest. Money, if found, was stolen too.

      All this is going on at the EU’s borders. With total impunity.

      And it has been going on for some time. I documented similar abuses on Croatia’s border with Serbia two years ago. The government rejected our allegations and the EU didn’t act. In two years, rather than improving, the situation has got worse.

      More recently, the Croatian government dismissed concerns raised by UN refugee agency UNHCR and the Council of Europe Commissioner for Human Rights and told us they didn’t have enough evidence to bring prosecutions and that allegations can’t be confirmed.

      The EU provides funds for humanitarian assistance to migrants and asylum seekers in Bosnia and Herzegovina that, while helpful, cannot justify turning a blind eye to neighbouring member state, Croatia, blatantly breaking EU laws and ignoring violence committed against those same people.

      Croatian authorities need to take these allegations seriously. They need to immediately open an investigation into the summary returns and violence by Croatian police against migrants and asylum seekers. And they need to hold those responsible to account.

      It’s also well past time for EU institutions to break their silence and send a strong message to Zagreb that pushbacks and violence flies in the face of Croatia’s legal obligations. The EU should make failure by Zagreb to address this issue come at a serious cost.

      *Names have been changed to protect identities.

      https://lacuna.org.uk/migration/why-police-croatia-attacking-asylum-seekers-trapped-in-the-balkans

      #Velika_Kladusa

    • Croatia violating EU law by sending asylum seekers back to Bosnia

      Hidden cameras capture apparent expulsions by Croatian border police in forest.

      Croatian police are returning groups of asylum seekers across the EU’s external border with Bosnia, a video obtained by the Guardian suggests, in an apparent breach of EU law.

      Footage shared by the watchdog organisation Border Violence Monitoring (BVM) shows a number of alleged collective expulsions or “pushbacks” of migrants in a forest near Lohovo, in Bosnian territory.

      The videos, filmed on hidden cameras between 29 September and 10 October, capture 54 incidents of people being pushed back in groups from Croatia into Bosnia with 368 people in total returned, according to the footage.

      Bosnia-Herzegovina’s security minister, Dragan Mektić, told the news channel N1 the behaviour of the Croatian police was “a disgrace for an EU country”.

      Croatian police are returning groups of asylum seekers across the EU’s external border with Bosnia, a video obtained by the Guardian suggests, in an apparent breach of EU law.

      Footage shared by the watchdog organisation Border Violence Monitoring (BVM) shows a number of alleged collective expulsions or “pushbacks” of migrants in a forest near Lohovo, in Bosnian territory.

      The videos, filmed on hidden cameras between 29 September and 10 October, capture 54 incidents of people being pushed back in groups from Croatia into Bosnia with 368 people in total returned, according to the footage.

      Bosnia-Herzegovina’s security minister, Dragan Mektić, told the news channel N1 the behaviour of the Croatian police was “a disgrace for an EU country”.

      https://www.youtube.com/watch?v=CAmdAjzcrcA


      https://www.theguardian.com/world/2018/dec/17/croatia-violating-eu-law-by-sending-back-asylum-seekers-to-bosnia?CMP=s

    • ‘Unverifiable information from unknown migrants’? – First footage of push-backs on the Croatian-Bosnian border

      By now our database contains more than 150 push-back reports from the Bosnian-Croatian border. In light of this figure it seems hard to deny this illegal practice of collective expulsions of people seeking protection, perpetrated by the Croatian police and often accompanied by violence. The people returning from the border with broken arms or legs, or showing bloodshot eyes and marks of beatings with batons on their backs, are no isolated cases. Their injuries and testimonies prove irrefutably institutionalised and systematically applied practices – even if the Croatian Minister of the Interior [1] continues to deny these accusations and instead prefers to accuse refugees of self-injury [2]. Meanwhile, various large international media have taken up the topic and report on developments at the Bosnian-Croatian border. The Guardian, for example, recently published a video showing a refugee bleeding from several wounds just after a pushback [3]. Yet, for some reason, up to now the available evidence has not been enough to hold the responsible persons and institutions accountable. New video material provided to BVM by an anonymous group should now close this gap in evidence.

      VIDEO MATERIAL PROVES ILLEGAL PUSH-BACKS FROM CROATIA

      On 20 November we received a letter containing extensive video footage from the Bosnian-Croatian border area. For security reasons, the informants themselves prefer to remain anonymous; yet for the extensiveness and level of detail of the material in concordance with other reports, we consider it authentic. The footage was filmed by hidden cameras in a forest near Lohovo, Bosnia-Herzegovina, (Coordinates 44.7316124, 15.9133454) between 29 September and 10 October 2018 and show 54 push-backs.

      At least 350 refugees, including small children, minors and women, can clearly be seen on the video recordings as victims of these pushbacks, which take place several times a day and at night. Should they occur just as frequently as during the filmed period, the number of push-backs at this border crossing alone exceeds 150 per month. For the first time, the material can unambiguously prove that the Croatian police systematically conducts collective expulsions on Bosnian territory.

      The group’s report accompanying the material reads:

      “These push-backs are not conducted at an official border checkpoint and without the presence of Bosnian officials and are therefore illegal. In addition, documentation by various NGOs suggests that asylum applications by refugees were previously disregarded.”

      These expulsions over the green border do not follow formal return procedures [4] and can thus not be justified with the 2007 readmission agreement between the EU and Bosnia. The only legal way to return people would be through the readmission process at the official border crossing after a readmission application has been made to the Bosnian authorities.

      PROOF OF MULTIPLE CRIMINAL OFFENCES

      In not complying with these procedures, the police officers involved violate international law, in particular the prohibition of collective expulsions laid down in Article 4 of the Fourth Additional Protocol to the European Convention on Human Rights [5] and Article 19 of the European Charter of Fundamental Rights [6]. Similarly, the right to asylum, as agreed in the Geneva Convention on Refugees [7] and Article 18 of the EU Charter of Fundamental Rights, is not granted.

      “According to first-hand accounts, the officials inflict violence during approximately one in five push-backs in Lohovo, which is considerably less than on other push-back locations on the Bosnian-Croatian border. Here as in other locations, mobile phones are almost always destroyed and returned in a yellow plastic bag.”

      In the videos themselves, the violence becomes apparent in the form of kicks and insults. Shots and screams that can be heard at close range indicate that the beatings and humilliations which are extensively documented by various NGOs [8], take place nearby.

      Interestingly enough, the group seems to be planning to release even more video material from the border:

      “We already have more recordings from other locations and will publish them as soon as we have collected enough material. Since push-backs at other locations often take place at night, we work here with thermal cameras and other special equipment.”

      With their work, the group aims to contribute to the end of push-backs and police violence in Croatia, they state:

      “We demand that the human rights violations at the Bosnian-Croatian border stop immediately. For this it is necessary that they are examined in an official investigation both internally, by the Croatian Minister of the Interior, and by the European Commission, which co-finances Croatian border security from the Internal Security Fund (ISF).”

      BVM supports these demands. Now more than ever, the evidence is calling for immediate investigations by the Croatian authorities as well as by the European Union of which Croatia is a member state and which co-funds Croatian border security. The European Commission should call on Croatia to stop and investigate collective expulsions of asylum seekers to Bosnia and Herzegovina as well as allegations of violence perpetrated by Croatian officers. The EU Commission should also open legal proceedings against Croatia for violating EU laws.

      We would like to make the material that was sent to us available to the general public, in order to make them visible as evidence of the everyday events at the borders of the European Union.

      The data package, including the report, an overview of the content of the material and all the videos, can be accessed or downloaded here:

      https://files.borderviolence.eu/index.php/s/EYZdTo0OeGXrCqW

      In case of queries we can establish encrypted communication with the anonymous group.


      https://www.borderviolence.eu/proof-of-push-backs

    • Human rights group files complaint against Croatian police

      A Croatian NGO working with migrants has filed a complaint against police who it claims used excessive force and violence against migrants, illegally pushing them back at the border with Bosnia.
      A human rights organization in Croatia on Wednesday filed a complaint against several Croatian police officers, whose identities are unknown. The organization claims that they are guilty of using excessive force, violence and other illegal behavior against migrants and refugees that were pushed back at the border with Bosnia.

      The complaint by the Center for Peace Studies (CMS), a Zagreb-based NGO, is based on footage published in recent days by Border Violence Monitoring (BVM), an international organization that collects evidence of abuse and illegal push-backs against migrants on the Balkan route.

      Video and witness statements

      BVM received the footage from an anonymous source in November. The organization said that it had verified that the videos were credible. They also argued that the footage was in line with hundreds of witness statements from migrants collected over the past year, according to which Croatian police systematically push back migrants towards Bosnia.

      The footage was reportedly filmed in September and allegedly shows a group of migrants lined up and Croatian police forcing them to return to Bosnia, without giving them the possibility to ask for asylum or international humanitarian protection. BVM said that this was against international law, because the incidents occurred in the so-called “green zone,” in the forest between the two countries, not at border crossings, and without the presence of Bosnian border guards.

      The footage also shows some incidents of Croatian police kicking, threatening and insulting migrants.

      Collective forced push-backs

      The Center for Peace Studies said that, for the first time, the footage offers undeniable proof corroborating the many complaints against Croatian police presented in recent months by international organizations including the Council of Europe, UNHCR, and Human Rights Watch. “The footage shows collective forced push-backs and the use of unjustified violence,” CMS said.

      The NGO has asked for an investigation by the judiciary as well as the resignation of the interior minister and some high-ranking members of Croatian police.

      Croatian Interior Minister Davor Bozinovic said that he had not seen any video in which Croatian police made use of violence and that there was no substantial evidence that showed illegal conduct by the police. Croatia has always rejected accusations that its police engage in illegal behavior against migrants.

      http://www.infomigrants.net/en/post/14039/human-rights-group-files-complaint-against-croatian-police

    • En Bosnie, des milliers de réfugiés sont bloqués dans la neige aux frontières de l’Union européenne

      La Bosnie-Herzégovine est devenue un cul-de-sac aux portes de l’Union européenne, où sont bloqués plusieurs milliers d’exilés. Malgré les violences de la police croate et une neige redoutable, ils cherchent à continuer leur route vers l’Ouest.

      Depuis l’été, les témoignages et les rapports des organisations internationales s’accumulent : la police croate maltraite systématiquement les migrants et les réfugiés, et procède à des rapatriements forcés extra-légaux en Bosnie-Herzégovine. Le 16 décembre, le réseau Border violence monitoring a ainsi publié d’accablantes vidéos montrant comment les forces de l’ordre regroupaient des réfugiés arrêtés alors qu’ils tentaient d’entrer en Croatie et les forçaient à reprendre la route de la Bosnie-Herzégovine.

      Ces vidéos, réalisées en caméra cachée, documentent 54 cas de refoulement, effectués entre le 29 septembre et le 10 octobre dans la forêt de Lehovo, dans les régions montagneuses et très peuplées de Krajina, qui marquent la frontière entre les deux pays. Sur les vidéos, on peut dénombrer au moins 350 réfugiés, dont des femmes et des enfants. « Pour la première fois, des documents prouvent que la police croate mène systématiquement des expulsions collectives sur le territoire bosnien, note Border Violence Monitoring. Ces refoulements ne sont pas menés à un poste-frontière et ont lieu sans présence de représentants légaux de la Bosnie-Herzégovine, ils sont donc contraires au droit international. »

      https://twitter.com/Border_Violence/status/1074178137217478656

      Deux jours plus tôt, Human Rights Watch publiait un rapport accablant sur les actes de violence et de torture commis par la police croate. Zagreb interdit bien souvent aux réfugiés de déposer une demande d’asile, contrevenant ainsi à ses obligations internationales. L’organisation internationale affirme avoir recueilli les témoignages de 20 personnes, dont 16 évoquaient des brutalités systématiques, voire de véritables actes de torture commis par les forces de l’ordre croates, ainsi que des vols d’argent et de téléphones portables.

      Le Commissaire des Nations unies pour les réfugiés confirmait de son côté en août 2018 avoir reçu des rapports qui soulignaient que la Croatie avait illégalement refoulé 2 500 migrants et demandeurs d’asile vers la Bosnie-Herzégovine et la Serbie depuis le début de l’année dernière. Ces accusations ont été réfutées par le premier ministre croate Andrej Plenković, dans une réponse à une interpellation du Conseil de l’Europe.

      Depuis plusieurs mois, les associations et les collectifs croates de soutien aux réfugiés font d’ailleurs l’objet d’un véritable harcèlement : attaques de leurs locaux ou de leurs véhicules par des « inconnus », poursuites judiciaires contre plusieurs militants. Ces collectifs viennent d’ailleurs de publier une « Lettre ouverte aux citoyens de l’Union européenne depuis la périphérie », soulignant que les politiques de fermeture des frontières pourraient faire basculer tous ces pays de la périphérie européenne – membres ou non de l’Union – dans des régimes de plus en plus autoritaires.

      Dragan Mektić, le ministre de la sécurité de Bosnie-Herzégovine, a pourtant confirmé à la télévision N1 la réalité de ces mauvais traitements. « Le comportement de la police croate est une honte pour un pays membre de l’Union européenne. Les policiers se font les complices des trafiquants, en poussant les migrants dans les mains des réseaux criminels », a-t-il expliqué. Depuis la fermeture de la « route des Balkans », au printemps 2016, et l’édification d’un mur de barbelés le long de la frontière hongroise, les candidats à l’exil empruntent de nouvelles routes depuis la Grèce, transitant par l’Albanie, le Monténégro et la Bosnie-Herzégovine, ou directement depuis la Serbie vers la Bosnie-Herzégovine, devenue une étape obligatoire sur la route vers l’Union européenne.

      La région de Bihać constitue effectivement un cul-de-sac. Selon les chiffres officiels, 18 628 réfugiés ont été enregistrés en Bosnie-Herzégovine en 2018. Au 18 décembre, 5 300 se trouvaient dans le pays, dont au moins 4 000 dans le canton de Bihać, les autres étant répartis dans des centres d’accueil à proximité de la capitale Sarajevo ou de la ville de Mostar. La majorité d’entre eux ne fait que transiter, alors que des températures polaires et de fortes neiges se sont abattues sur la Bosnie-Herzégovine depuis la fin du mois de décembre.

      À Velika Kladuša, une petite ville coincée à la frontière occidentale du pays, le camp de Trnovi a été évacué mi-décembre et tous ses habitants relogés dans l’ancienne usine Miral, aménagée en centre d’hébergement d’urgence par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). « Les conditions sont très précaires, mais au moins, il y a du chauffage », se réjouit Husein Kličić, président du Comité cantonal de la Croix-Rouge.

      Les entrées en Bosnie-Herzégovine se sont ralenties avec l’arrivée de l’hiver, 450 par semaine en novembre contre 1 200 un mois plus tôt, selon Peter Van der Auweraert, directeur de l’OIM dans le pays, mais les flux ne se sont pas taris : en ce début janvier, de nouveaux groupes arrivent tous les jours au Monténégro, explique Sabina Talovic, volontaire dans la ville de Pljevlja, proche des frontières de la Bosnie-Herzégovine. Ces flux devraient recommencer à enfler une fois le printemps revenu.

      L’urgence est désormais de passer l’hiver. Selon Damir Omerdić, ministre de l’éducation du canton d’Una-Sana, une trentaine d’enfants installés avec leurs familles dans l’ancien hôtel Sreda, dans la ville de Cazin, devraient même pouvoir intégrer l’école primaire d’un petit village voisin et des négociations sont en cours avec un autre établissement. « Ils passeront deux ou trois heures par jour à l’école. Notre but est de leur permettre de faire connaissance avec d’autres enfants », explique-t-il à Radio Slobodna Evropa.

      La police du canton d’Una-Sana a observé, courant décembre, plusieurs groupes de réfugiés en train de s’engager dans le massif de Plješevica, qui fait frontière avec la Croatie. Non seulement, des secteurs n’ont toujours pas été déminés depuis la fin de la guerre, mais seuls des montagnards expérimentés et bien équipés peuvent s’engager en plein hiver dans ces montagnes dont les sommets culminent à plus de 1 600 mètres. Les policiers bosniens n’ont aucun mandat pour stopper les réfugiés qui prennent cette route dangereuse – mais si jamais ils parviennent à franchir ces montagnes, on peut hélas gager que la police croate les arrêtera.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/130119/en-bosnie-des-milliers-de-refugies-sont-bloques-dans-la-neige-aux-frontier

    • Entre violences et désespoir, le quotidien des migrants oubliés en Bosnie-Herzégovine

      Ils sont plus de 3 500 dans les #camps surpeuplés à la frontière avec la Croatie, des centaines dans les squats insalubres à Sarajevo, et bien d’autres encore dans le reste du pays. Depuis plus d’un an, la Bosnie-Herzégovine subit afflux massif de migrants, auquel les autorités ont toutes les peines de faire face. Pour ces candidats à l’exil bloqués à la lisière de l’Union européenne, l’espoir de passer se fait de plus en plus ténu. « Entre violences et désespoir, le quotidien des migrants oubliés en Bosnie-Herzégovine », un Grand reportage de Jean-Arnault Dérens et Simon Rico.


      https://www.infomigrants.net/fr/post/15228/entre-violences-et-desespoir-le-quotidien-des-migrants-oublies-en-bosn
      #campement

    • In Bosnia, a Migrant Way Station Is Becoming a Winter Prison

      For years, the country remained untouched by the global migrant crisis, but now, even in a place where many people were once refugees, tensions are on the rise.

      BIHAC, Bosnia and Herzegovina—Zohaib Ali, a 22-year-old student from Pakistan, has attempted to cross into the European Union through the mountainous border separating Bosnia and Herzegovina from Croatia 16 times. Many of the migrants he met during his repeated efforts have now made it to Italy or France. “I tried, and they tried. … [I had] bad luck,” he told Foreign Policy in December. But bad luck is not the only element to blame.

      Ali speculated that if he had come to Bosnia earlier in the spring of 2018, when the border with Croatia wasn’t so heavily guarded, he might have succeeded. Instead, he arrived in August, finding himself in one of the world’s most difficult migration bottlenecks.

      For years, the global migrant crisis was a remote concern for Bosnia. Migrants traveling along the Balkan corridor first arrived in Greece by sea from Turkey and then moved toward Macedonia and Serbia in order to enter Croatia and Hungary, both EU member states. As in 2015 and 2016, countries along the route have closed their borders, sending migrants fanning out across the Balkans.

      Now, migrants leaving Greece go through jagged mountains and dense woodland to reach Albania, then Montenegro, only to find themselves stuck in Bosnia. This small, ethnically divided country with a dearth of economic opportunities has found itself at the epicenter of the crisis, as more people make their way in and can no longer find a way out.

      Since January 2018, more than 23,000 migrants and asylum-seekers have arrived in Bosnia. The year before, there were fewer than 1,000.

      The shift has caught the country’s authorities flat-footed. Many international actors, including the Council of Europe’s commissioner for human rights, have expressed concerns over the slow and chaotic response to the needs of these new arrivals.

      Despite his determination to reach his brother in Germany or his sister in Canada, Ali has resolved to spend the winter in northwestern Bosnia before he attempts his next crossing in the spring. Maybe borders won’t be so heavily guarded and Croatian police so brutal, he speculates. He wasn’t beaten or attacked with dogs, as was the case for many less fortunate migrants, who have accused Croatian forces of systematic violence. But he was the victim of theft on multiple occasions. “They took my rucksack with belongings,” he recounted matter-of-factly.

      It’s an uncomfortable compromise. Ali’s efforts to find help to get out of Bosnia have been anything but fruitful. When a smuggler promised to get him a safe passage to Italy, Ali handed over 16,000 euros ($18,000), and in return, he received nothing.

      In Bosnia, he was told that he would need a visa. Then a smuggler took his passport and never gave it back, making his presence in Bihac—without documents or refugee status—completely illegal. “It’s not a problem,” Ali said. “There [are] too many migrants here. No one will notice.”

      Extreme temperatures are a factor, too. “The cold in the mountains is like ice going inside you, in your blood,” Ali said. In these conditions, around 4,000 others have made the same pragmatic decision—Bosnia will have to do, for now.

      For migrants and asylum-seekers stuck in Bosnia through the winter, options are limited. They’re allowed to stay in one of four refugee camps along the border with Croatia. The camps are temporary and were never intended for their current purpose.

      https://foreignpolicy.com/2019/02/20/in-bosnia-a-migrant-way-station-is-becoming-a-winter-prison-bihac-cro

    • Reçu via la mailing-list Inicijativa Dobrodosli, le 29.04.2019

      Since 18 July 2018, the border has been monitored by a Frontex airplane. Croatian border with Bosnia and Herzegovina is regularly patrolled by over 1,000 officers (out of a total of 6,500 border police officers) and there are additional 2,000 riot police officers deployed for border surveillance.

      #militarisation_des_frontières #Frontex #surveillance #surveillance_aérienne #police #Bosnie-Herzégovine #Croatie #frontières #surveillance_frontalière #contrôles_frontaliers

    • Kroatische Polizei bei illegaler Abschiebung gefilmt

      Kroatien schiebt Flüchtlinge an der grünen Grenze illegal nach Bosnien ab. Das verstösst gegen EU- und Völkerrecht.

      Ein verlassener Grenzabschnitt im Norden Bosniens Ende April. Aus dem Wald tauchen kroatische Uniformierte auf. Dahinter eine Gruppe von rund 30 Menschen mit Rucksäcken und Decken bepackt. Am Grenzstein zwischen Kroatien und Bosnien bleiben die Beamten stehen und schicken die Gruppe per Handbewegung nach Bosnien.

      Was aus der Ferne wie eine Grenzwanderung am Balkan aussieht, ist eine illegale Abschiebung von Flüchtlingen an der kroatischen EU-Aussengrenze. «Rundschau»-Reporter dokumentieren an zwei Tagen vier sogenannte Push-Backs. Die vier Aktionen betreffen rund 70 Menschen, hauptsächlich aus Pakistan, Algerien und Afghanistan.

      Knüppelhiebe und zerstörte Handys

      Die «Rundschau» konnte direkt nach den Push-Backs mit den betroffenen Migranten reden. Es ist das erste Mal, dass diese illegalen Ausschaffungen an der EU-Aussengrenze vollständig dokumentiert werden können.

      Die Betroffenen berichteten übereinstimmend, dass sie von der kroatischen Polizei ohne Verfahren an der grünen Grenze nach Bosnien zurückgeschafft worden seien. Bei den Push-Backs sei von kroatischen Beamten auch Gewalt angewendet worden.

      Ein junger Pakistani erzählt: «Sie haben uns im Wald aufgegriffen, alle in einen Van gesteckt und direkt zur Grenze gefahren. Die Fahrt dauerte etwa zwei Stunden. Dann haben sie unsere Handys zerstört und uns mit Knüppelhieben Richtung Bosnien geschickt».

      Das Geld, das einige dabeigehabt hätten, sei ihnen gestohlen worden. Diese und ähnliche Berichte über zum Teil brutales Vorgehen der kroatischen Grenzwächter dokumentieren NGO seit über einem Jahr.
      Asylanfragen ignoriert

      Eine afghanische Familie mit Kleinkindern berichtet, wie sie im Wald von kroatischen Polizisten gestoppt worden sei. «Sie richteten die Pistolen auf uns und sagten ‹Stopp›. Wir hatten grosse Angst und weinten», erzählt das älteste der Kinder. Als die Familie um Asyl gebeten habe, hätten die Beamten gelacht, man werde ihnen «bosnisches Asyl» geben – sie also nach Bosnien zurückschaffen.

      Die «Rundschau» sprach mit mehr als hundert weiteren Migranten und Flüchtlingen. Alle erklärten, dass sie daran gehindert worden seien, in Kroatien Asyl zu beantragen.

      Kein Einzelfall in Europa

      Die «Rundschau» legte die Filmaufnahmen Migrationsexperten und Menschenrechtsorganisationen vor. Der deutsche Migrationsforscher Marcus Engler ist deutlich: «Es ist ein Verstoss gegen EU-Recht und Völkerrecht.» Kroatien sei kein Einzelfall. «Diese Praxis wird an der ganzen EU-Aussengrenze angewendet.»

      András Léderer vom Hungarian Helsinki Committee (HHC), spricht von schweren Menschenrechtsverletzungen. Bei einer möglichen Rückführung von Migranten brauche es immer ein offizielles Verfahren – auch wenn diese illegal über die grüne Grenze eingereist seien. Jeder Mensch muss einzeln angehört, sein Fall einzeln geprüft werden.

      Aber das Video zeige klar: Hier finde eine kollektive Ausschaffung statt, was immer illegal sei. «Man darf Menschen nicht mitten im Wald oder auf einem Feld aus dem Land werfen», so Léderer. Dass die Zurückweisungen an der grünen Grenze inoffiziell stattfänden, also nicht in Gegenwart der bosnischen Behörden, sei eine klare Verletzung des Grenzabkommens.

      https://www.srf.ch/news/international/ausschaffung-ueber-gruene-grenze-kroatische-polizei-bei-illegaler-abschiebung-ge
      #vidéo

      Commentaire sur la vidéo de Inicijativa Dobrodosli, reçu par email, le 22.05.2019 :

      This week, the Swiss media SRF released a report containing recordings of police conduct on the Croatian border with Bosnia and Herzegovina. The aforementioned report brings us new testimonies and evidence of illegal conduct of the Croatian police at the border with BH. Footage concretely demonstrate collective expulsion on the green border and a police van transporting people from the depths of the Croatian territory, which confirms that this is not a “discouragement”, and all without the presence of the Bosnian-Herzegovinian police that would be there in case of lawful readmission process. The testimonies reaffirm that this is a European problem, not just a Croatian one because refugees speak of chain pushbacks from Slovenia (https://push-forward.org/porocilo/report-illegal-practice-collective-expulsion-slovene-croatian-border) through Croatia to BH. Footage also brings shocking testimonies of children (https://www.srf.ch/play/tv/news-clip/video/kinder-erzaehlen-wie-sie-mit-waffengewalt-zurueckgedraengt-worden-sind?id=090062) describing police threats with weapons, as well as testimonies of denial of asylum seeking. The Ministry of Interior, as usual, rejects the responsibility without any counter-evidence or legally justified arguments. We wonder how many more violations of human rights should happen in order for the Croatian authorities to take responsibility and stop the illegal conduct.

    • Prvi intervju u kojem hrvatski policajac tvrdi: šefovi nam naređuju da ilegalno protjerujemo migrante

      Telegram ekskluzivno objavljuje priču Barbare Matejčić, nastalu nakon iscrpnih razgovora s pripadnikom MUP-a

      "Početkom 2017. vratio sam prvu grupu migranata. Naredbe sam dobivao od šefa smjene. Dakle, nazovem šefa, kažem da imamo grupu migranata. Često nam građani dojave kada vide migrante, a nekada bismo ih i sami našli na ulici. Šef smjene mi onda kaže da će me nazvati za 10 minuta. Nazove me na privatni mobitel na kojemu se ne snimaju razgovori, kaže da ih vozimo na granicu. Migranti kažu: ’Azil’, a mi: ’No azil’ i stavimo ih u maricu u kojoj isključimo vezu, koja inače stalno odašilje GPS signal, da se ne bi znalo gdje smo’, detaljno prepričava hrvatski policajac kojem, zbog zaštite, nećemo otkriti identitet

      “I ja i moje kolege policajci provodili smo nezakonita vraćanja migranta iz Zagreba na granicu Hrvatske s Bosnom i Hercegovinom i Srbijom. Doveli bismo ih pred zelenu granicu i rekli im da prijeđu nazad u Bosnu ili Srbiju. Nismo ih evidentirali. Takve smo naredbe dobivali od nadređenih u policijskoj postaji, nisu se policajci toga sami sjetili”, rekao nam je zagrebački policajac u razgovorima koje smo s njim vodili tijekom lipnja 2019. Time je potvrdio ono na što međunarodne i domaće organizacije poput Amnesty International, Human Rights Watch, Are You Syrious i Centar za mirovne studije upozoravaju već duže od dvije i pol godine: hrvatska policija suprotno hrvatskim i međunarodnim zakonima sustavno i organizirano provodi grupna protjerivanja izbjeglica s teritorija Republike Hrvatske na teritorije Republike Srbije i Bosne i Hercegovine. Pri tome im ne dozvoljava da zatraže azil u Hrvatskoj.

      Unatoč stotinama svjedočanstava samih izbjeglica koje tvrde da ih je hrvatska policija nezakonito protjerala u Bosnu i Srbiju, anonimnoj pritužbi koju je od pripadnika granične policije nedavno primila pučka pravobraniteljica Lora Vidović, snimkama protjerivanja koje su prikupile nevladine organizacije i mediji, tvrdnjama stanovnika Bosne i Hercegovine koji su vidjeli hrvatsku policiju kako protjeruje izbjeglice, hrvatsko Ministarstvo unutarnjih poslova negira sve optužbe. Također, MUP tvrdi da se ne radi o protjerivanju, već o zakonitom odvraćanju na samoj granici. No ovo je prvi put da izvor iz policije osobno novinarki potvrđuje grupna protjerivanja tražitelja azila, i to iz Zagreba, daleko od hrvatske granice. Riječ je o policajcu s dugim stažem u zagrebačkoj policiji, kojem zbog zaštite ne otkrivamo identitet kao ni policijsku postaju kojoj pripada.

      ‘Šef me zove na privatni mobitel, jer se ne snima i kaže mi da ih vozimo’

      “Početkom 2017. vratio sam prvu grupu migranata. Naredbe sam dobivao od šefa smjene, jer o svemu što se dogodi na terenu moraš obavijestiti šefa smjene. Dakle, nazovem šefa smjene, kažem da imamo grupu migranata. Često nam građani dojave kada vide migrante, a nekada bismo ih i sami našli na ulici. Šef smjene mi onda kaže da će me nazvati za 10 minuta. Nazove me na privatni mobitel na kojemu se ne snimaju razgovori, kaže da ih vozimo na granicu. Migranti kažu: ‘Azil’, a mi: ‘No azil’ i stavimo ih u maricu u kojoj isključimo vezu, koja inače stalno odašilje GPS signal, da se ne bi znalo gdje smo.

      Napravimo im pretres, bez naloga naravno, da vidimo odakle su ušli u Hrvatsku, imaju li neki račun iz kafića, karticu za mobitel, ili nam oni sami kažu. Kada utvrdimo iz koje zemlje su došli, tamo ih vodimo. Na putu bi se pri svakom ulasku i izlasku iz područja policijske postaje trebalo prijaviti operativno-komunikacijskom centru. I putuje se s putnim nalogom na kojem sve piše, gdje ideš i zašto. Kod vraćanja migranata to se ništa nije radilo. Njih se vraćalo bez ikakve dokumentirane procedure. Kao da ih nikada nismo našli ni odveli do granice“, prepričava postupak nezakonitih vraćanja naš izvor.

      ‘Na internetu smo sami proučavali zakone i shvatili da to nije legalno’

      U početku nije znao da je takav postupak nezakonit. “Kada je krenuo onaj prvi val izbjeglica 2015., dolazili su organizirano i dobivali smo smjernice kako da postupamo. Kada su kasnije počeli ilegalni prelasci, nitko nam nije rekao koja je procedura. Tek kada smo ih trebali procesuirati, jer nismo sve automatski vraćali na granicu, onda smo na internetu proučavali zakone i gledali što treba raditi. Sami smo se educirali i tako smo shvatili da način na koji smo mi to obavljali nije po zakonu.”

      Takvim postupanjem, za koje naš izvor optužuje hrvatsku policiju, osim što se krši pravo izbjeglicama da zatraže međunarodnu zaštitu, krše se i propisi prema kojima se ne smiju provoditi grupna protjerivanja, već individualni povratci, i to u zakonom predviđenom postupku uz propisanu dokumentaciju te u dogovoru s policijom zemlje u koju ih se vraća. Redom, krši se UN-ova Konvencija o statusu izbjeglica, Europska konvencija o ljudskim pravima, Povelja EU o temeljnim pravima, direktive koje reguliraju sustav međunarodne zaštite i postupke povratka državljana trećih zemalja, Zakonik o schengenskim granicama, hrvatski Zakon o strancima i Zakon o međunarodnoj i privremenoj zaštiti.

      ‘Neki policajci su odbijali to raditi, njih su odmah kažnjavali’

      Naš izvor nije ni jednom obavijestio bosansku ili srpsku policiju, već bi odveo grupu na zelenu granicu i protjerao ih same preko. Također ne postoji nikakav pisani trag o takvom postupanju. Izvor, nadalje, tvrdi kako nisu vraćali sve migrante koje bi našli. “Ako bi u grupi bile žene i djeca, ili ako je puno građana prijavilo da je vidjelo migrante – jer ti pozivi ostaju zabilježeni – ili ako bi ih našli usred dana na cesti kada bi postojala mogućnost da netko fotografira policiju kako odvodi migrante i može kasnije pitati gdje su ti ljudi, onda se išlo po proceduri”, tvrdi. Odvelo bi ih se u policijsku postaju, pokrenulo postupak utvrđivanja identiteta, fotografiralo bi ih se, uzelo otiske prstiju i smjestilo u Porin (prihvatilište za azilante) gdje im se pruža utočište do odluke hoće li im se udovoljiti zahtjevu za azil ili ne.

      Također, izvor kaže da nije svaki šef smjene naređivao nezakonita vraćanja, kao što ni svi policajci nisu to htjeli raditi: “Bilo je policajaca koji su odbili takve naredbe pa su za kaznu završili na čuvanju objekata. Šest mjeseci čuvaš zgradu i dobiješ bitno manju plaću, ukupno oko 3500 do 4000 kuna. Nakon što bi im se to dogodilo, nitko više nije odbio vratiti migrante na granicu.

      Po pravilniku bismo morali odbiti naredbu ako je protuzakonita i obavijestiti o tome neposrednog nadređenog osobe koja je izdala protuzakonitu naredbu. Ali, nemaš se kome obratiti, jer su te naredbe dolazile od nadređenih kojima bi se ti, kao, trebao žaliti. Svi smo znali da su šefovi smjene naredbe dobivali od svojih nadređenih, to je javna tajna. Takva je hijerarhija MUP-a. Imaš načelnika postaje i trojicu pomoćnika načelnika, nije se ni jedan šef smjene sam toga sjetio”, priča.
      Isključivo usmene naredbe, nema pisanih tragova

      Sve naredbe su, kaže, bile usmene i naš izvor nije nikada vidio pisani trag o tome. Također, nikada nije dobio naredbu da primjenjuje silu ili da uništava imovinu izbjeglica, iako su zabilježena brojna svjedočanstva o nasilju policije nad izbjeglicama. “Svakakve priče su kolale o tome, ali osobno nisam ni dobio takvu naredbu ni vidio da je netko od policajaca tukao migrante ili im uništio mobitel.” On je obavio četiri vraćanja, odnosno tri jer je jedno bilo neuspješno – dva u Bosnu i Hercegovinu i jedno u Srbiju.

      Svaki put se radilo o grupama mlađih muškaraca. Jednom ih je bilo devetero otraga u marici, a dvaput četrnaestero. Po zakonu se u marici u stražnjem dijelu može voziti najviše šestero ljudi. Iako tri vraćanja ne zvuči kao da se radi o čestoj praksi, napominje da je to ono što ga je zapalo u njegovoj smjeni, a da treba uračunati sve policajce u svim zagrebačkim postajama te smjene kroz 365 dana u godini, čime bi se došlo do puno veće brojke nezakonitih vraćanja samo s područja Zagreba.
      Zašto je odlučio progovoriti, iako bi mogao završiti u zatvoru?

      Zna da bi, kada bi se saznalo o kome se radi, mogao završiti u istražnom zatvoru. Ovime što je radio počinio je kazneno djelo, a nadređeni u policiji bi, uvjeren je, tvrdili da nije bilo nikakve naredbe. Zbog čega je, usprkos tome, pristao istupiti u medije?

      “Ni jedan policajac nije se sam sjetio da tjera ljude preko granice. Gdje će policajcu iz Zagreba pasti na pamet da skupi u maricu migrante i vozi ih na granicu? Ali nitko od šefova neće preuzeti odgovornost ako se sazna za takvo ponašanje, nego će reći da je policajac to sam napravio. Nije, već mu je naredio šef smjene, pomoćnici načelnika, načelnik policijske postaje, načelnik uprave… Po tom lancu išla je naredba na niže, do policajaca. Ali, nitko to neće reći i nastradat će obični policajci koji su najmanje krivi”, objašnjava svoje motive.

      Pravobraniteljica: ‘Zaštita policajaca koji časno rade svoj posao’

      Komentar smo zatražili od pučke pravobraniteljice Lore Vidović: “Ovi navodi, na žalost, samo potvrđuju ono što mi govorimo i pišemo već godinama, a MUP demantira bez argumenata. Ponovno se nameće pitanje kako u ovakvim okolnostima utvrditi odgovornost onih koji takva postupanja naređuju i provode, između ostaloga i kako bi se zaštitili oni policijski službenici koji časno obavljaju svoj posao. Osim toga, jedan od ključnih argumenata koji MUP neprekidno ističe je i kako su policijski službenici educirani za postupanje s migrantima, a sada vidimo da to ipak nije tako”, kaže pravobraniteljica.

      Vidović napominje i da MUP njenom uredu protivno zakonu brani pristup podacima i informacijskom sustavu MUP-a dok se komunikacija s policijskim službenicima “svodi na kontrolirano i šablonizirano davanje podataka”. Amnesty International je u svom opsežnom izvještaju, objavljenom u ožujku 2019., također utvrdio da su sustavna grupna protjerivanja, ponekad popraćena nasiljem i zastrašivanjem, redovita na granici između Hrvatske i Bosne i Hercegovine.
      Nevladine procjene kažu da je 2018. bilo 10.000 protjerivanja iz RH

      Milena Zajović Milka iz nevladine organizacije Are You Syrious kaže da je prema njihovim procjenama u 2018. bilo čak 10.000 protjerivanja iz Hrvatske. “Nezakonite prakse hrvatske policije nadilaze svaku vjerodostojnu mogućnost poricanja. Razmjeri i dosljednost izvještaja, video snimaka i uznemirujućih svjedočenja ljudi koji su iskusili loše postupanje u rukama hrvatske policije, ukazuju na sustavnu i namjernu politiku hrvatskih vlasti, a ne na dobro organiziranu urotu izbjeglica i migranata kako bi dobili međunarodnu zaštitu, kao što hrvatsko Ministarstvo unutarnjih poslova često sugerira.

      Želeći zaštitom vanjske granice EU pokazati svoju spremnost za pridruživanje schengenskoj zoni 2020., Hrvatska je postala jedan od europskih marljivih čuvara vrata. U svom pristupu migracijama, hrvatske vlasti se opasno približavaju ponašanju mađarske vlade protiv koje je Europska komisija pokrenula postupak zbog povrede propisa EU-a”, komentirala nam je Jelena Sesar, autorica izvještaja Amnesty Internationala. Ona napominje da treba provesti neko vrijeme na bosanskoj strani granice kako bi se svjedočilo grupama ljudi protjeranih duboko s hrvatskog teritorija. To smo i napravili.
      Slovenska policija ih ne tuče, za našu kažu: ‘Croatian police very bad’

      U Velikoj Kladuši i Bihaću krajem lipnja 2019. čuli smo desetine podjednakih svjedočenja izbjeglica: prešli su hrvatsku granicu, policija ih je uhvatila, razbila im mobitele da ne mogu dokazati gdje su uhvaćeni, da ne mogu dokumentirati što su im policajci napravili, a i da im otežaju ponovni prelazak. Većinu ih je, tvrde, hrvatska policija i pretukla. Mnogi su nam pokazivali svježe ozljede, kao i zarasle ožiljke od, kako tvrde, hrvatske policije.

      Umar (18), Rizwan (18) i Ali (19) su iz Pakistana i više puta ih je u Bosnu, tvrde, vratila hrvatska policija. Pričaju kako su ih tukli palicom. Uzeli im novac. Papire koje su dobili u Bosni su im uništili. Stvari, uključujući vreću za spavanje, su im zapalili. Jednom su došli do Slovenije, ali ih je uhvatila slovenska policija i predala hrvatskoj policiji, koja ih je pak protjerala u Bosnu, kažu. Slovenska policija ih nije tukla. “Croatian police very bad”, ponavljaju, a Umar svaki put doda: “I’m sorry, madam”, jer sam iz Hrvatske pa da me ne uvrijedi njihovo loše mišljenje o hrvatskoj policiji.

      Gradonačelnik Bihaća koji je naletio na hrvatske policajce s migrantima

      Jelena Sesar potvrđuje da su dokumentirali brojne slučajeve prisilnog vraćanja iz Slovenije, pa čak i Italije u Bosnu i Hercegovinu: “Takva se vraćanja događaju na, čini se, dobro organiziran način i kroz učinkovitu suradnju talijanske, slovenske i hrvatske policije, iako se ne radi o sustavnoj praksi”. I gradonačelnik Bihaća Šuhret Fazlić nezadovoljan je postupanjem hrvatske policije. Razgovarali smo u blizini Bihaća gdje je tijekom lova u siječnju 2019., kaže, zatekao dvojicu naoružanih hrvatskih policajaca koji su doveli grupu od 30 do 40 migranata.

      “Bili su otprilike 500 metara od granice s Hrvatskom. Predstavio sam se tim policajcima i rekao im da su na bosanskom teritoriju i da je to što rade nezakonito. Policajac je slegnuo ramenima i rekao da su dobili takve naredbe. Znam i ime tog policajca, ali mu ne želim stvarati probleme”, kaže gradonačelnik. Hrvatski ministar unutarnjih poslova Davor Božinović nazvao je čak i te gradonačelnikove tvrdnje “insinuacijama” i “lažnim optužbama”.
      Europska unija Hrvatskoj cijelo vrijeme šalje različite signale

      Ministar Božinović očigledno se osjeća dovoljno jakim i sigurnim da može opovrgavati sve dokaze o nezakonitostima policije kojom zapovijeda. Znači li to da ima potporu u EU u obrani njezine vanjske granice bez obzira na primijenjena sredstva? “Tvrdnje o zloporabama hrvatske policije daleko se ozbiljnije shvaćaju izvan Hrvatske. Povjerenica Vijeća Europe za ljudska prava, posebni izaslanik Vijeća Europe za migracije, Europski parlament i Europska komisija zatražili su od hrvatskih vlasti da istraže te tvrdnje i ustrajali na tome da Hrvatska mora nadzirati svoje granice u punoj suglasnosti s europskim zakonima.

      Europska komisija je također zatražila od hrvatskih vlasti da ojačaju trenutačno prilično neučinkovit nadzorni mehanizam nad svojim praksama na granici, što bi uključivalo neovisni nadzor nevladinih organizacija. No, istina je da su dužnosnici EU Hrvatskoj slali različite signale. Istovremeno su kritizirali dokumentirane nezakonitosti policije i hvalili vlasti za zaštitu vanjskih granica EU.

      Također, Europska komisija je u proteklih nekoliko godina Hrvatskoj dodijelila više od 100 milijuna eura, od čega je značajan dio namijenjen nadzoru i upravljanju granicom, uključujući financiranje plaća policijskih službenika, unatoč vjerodostojnim dokazima represivnih mjera koje koriste iste te snage. Osiguravajući sredstva te propuštajući da se hrvatske vlasti javno i odlučno prozovu zbog postupanja prema izbjeglicama i migrantima, EU je de facto odobrila takvo ponašanje”, kaže Jelena Sesar. Tražili smo od MUP-a očitovanje o našim saznanjima, no nismo dobili odgovor.

      https://www.telegram.hr/price/prvi-intervju-u-kojem-hrvatski-policajac-tvrdi-sefovi-nam-nareduju-da-ilega

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      Reçu via la newsletter Inicijativa Dobrodosli, le 29.07.2019, avec ce commentaire:

      The new testimony of the policeman within which he describes the practice of pushbacks confirms countless testimonies of refugees who claimed that pushbacks are implemented even from the depths of the territory of the Republic of Croatia. In this text, written by Barbara Matejčić, you can read about methods and internal procedures that the policeman describes, and given the fact that he is already the second policeman who spoke about illegal, inhuman and immoral procedures that they have been seeking to do. It will be interesting to see what will be the next step taken by Minister Božinović, the Ministry of Internal Affairs and the Government of the Republic of Croatia. Until the writing of this report, five days after the publication, we did not receive any response from the Ministry of Internal Affairs.

      Et en plus:

      You can read about anonymous testimonies and the work of the State Attorney of the Republic of Croatia and the Parliamentary Committee on Internal Affairs as well as other events that followed the theme of pushbacks and violence at the border in a new interview with the Croatian Ombudswoman, Lora Vidović (https://www.jutarnji.hr/vijesti/hrvatska/pucka-pravobraniteljica-u-velikom-intervjuu-za-jutarnji-stat-cu-iza-svakog-policajca-koji-odluci-progovoriti-o-nasilju-nad-migrantima/9157892). You can also take a look at the TV report on police violence and refugee testimonies at the SRF (https://www.srf.ch/news/international/migration-auf-der-balkanroute-asyl-tuersteher-fuer-die-schweiz).

      Minister Božinović in his reaction that came a week later after the anonymous complaint of the policeman got published failed to address the content of the complaint. Additionally, following concerns show that state institutions did not approach seriously to these problems and that are no sufficient efforts to stop these practices and properly sanction them: the information that the Parliamentary Committee on Internal Affairs and National Security revealed the details of the above mentioned anonymous complaint to the Ministry of Internal Affairs as well as the fact of the insufficient capacity of the State Attorney of the Republic of Croatia to conduct an investigation within the Ministry of Internal Affairs without using the capacities of MoI.

      This week we could read numerous comments about the latest statement of the President in which she tried to explain what she meant when she addressed pushbacks and her admitting that they are carried out at the border with Bosnia and Herzegovina. While trying to justify illegal pushbacks, the President, strengthened the narrative of refugees as threats and instructed journalists to work in official propaganda service. In connection to this, we are sharing comments of Ladislav Tomčić (www.novilist.hr/Komentari/Kolumne/Ladovina-Ladislava-Tomicica/LADISLAV-TOMICIC-Spomenar-Kolinde-Grabar-Kitarovic), Boris Pavelić (novilist.hr/Komentari/Kolumne/Pronadena-zemlja-Borisa-Pavelica/Kuscevic-Maric-Zalac-A-Bozinovic-Trebao-je-prvi-otici), Slavica Lukić (https://www.jutarnji.hr/komentari/opasne-poruke-predsjednice-grabar-kitarovic/9138125), and Gordan Duhaček (https://www.index.hr/vijesti/clanak/eu-koristi-hrvatsku-za-obavljanje-prljavog-posla-s-migrantima/2103291.aspx).

    • Asyl-Türsteher für die Schweiz

      Mit umstrittenen Methoden weist Kroatien Asylsuchende ab. Die Schweiz profitiert. Welche Verantwortung hat die Politik?

      Der junge Afghane taucht mit einer Gruppe anderer junger Männer aus dem Niemandsland zwischen Kroatien und Bosnien auf. Den Migranten war es gelungen, bei Velika Kladuša über die grüne Grenze in die EU zu kommen. Nach sechs Tagen Fussmarsch wurden sie kurz vor dem Übergang nach Slowenien entdeckt: «Männer mit Masken übers ganze Gesicht haben uns weggeschleppt. An der Grenze haben sie mich geschlagen.» Offenbar haben ihn kroatische Polizisten zusammen mit seinen Kollegen ohne Verfahren über die EU-Aussengrenze ausgeschafft. Nach internationalem Recht wäre dies ein illegaler «push back».
      Fragen an den Bundesrat

      Derweil sinken in der Schweiz die Asylzahlen. Der Bund prüft gar den Verzicht auf einzelne Asylzentren. Auch im Wahlherbst dürften die Themen Asyl und Migration kaum eine Rolle spielen. Die Türsteher an der EU-Aussengrenzen erledigen ihren Job effektiv – auch im Interessen der Schweiz. So stellt sich die Frage: Welche Verantwortung trägt die Schweizer Politik für den Umgang mit Migranten und Flüchtlingen vor den Toren der europäischen Wohlstandszone?

      SP-Nationalrätin Samira Marti hat Fragen: «Ich will vom Bundesrat wissen, ob Flüchtlinge in Kroatien Zugang zum Rechtssystem und zum Asylverfahren haben. Es handelt sich schliesslich nicht einfach um eine Staatsgrenze, sondern um eine europäische Aussengrenze.» Der Bundesrat wird die Interpellation voraussichtlich im Herbst beantworten. Bis dann hält sich die Verwaltung mit öffentlichen Auftritten zum Thema zurück.

      «Push backs» auf Befehl

      Trotzdem gibt es indirekt eine Antwort: In einem Brief an ein Basler Bürgerforum von Ende Juni 2019 hält die zuständige EJPD-Chefin Karin Keller-Sutter fest: «Die Schweiz setzt sich (…) mit Nachdruck dafür ein, dass ein effektiver Grenzschutz nicht zu Lasten der internationalen und europäischen Menschenrechtsnormen gehen darf.» Schengen-Kandidat Kroatien betone, dass er sich an die geltenden Normen und Gesetze halte.

      Unterdessen sind in Kroatien mögliche Beweise aufgetaucht, dass illegale «push backs» durchaus System haben könnten: Ein Mann, der angeblich für die Polizei arbeitet, schreibt an die Ombudsfrau für Menschenrechte, dass es klare Befehle gebe, «die Flüchtlinge gewaltsam nach Bosnien zurückzuschicken». Die kroatische Polizeigewerkschaft HSP bestreitet die Echtheit des Briefs. Ihr Präsident Dubravko Jagić sagt zu SRF: «Wie soll die Polizei das Gesetz umsetzen, wenn sie nicht selbst dem Gesetz folgt.»

      8500 Asylsuchende allein in Bosnien

      In den nächsten Tagen erscheint allerdings auf dem Newsportal Telegram eine Recherche der renommierten Journalistin Barbara Matejčić. Sie hat einen kroatischen Polizisten interviewt, der bestätigt, dass die illegalen «push backs» von Migranten über die Befehlskette befohlen werden: «Wir führten sie ins Grenzgebiet. Dort wurden sie angewiesen, nach Bosnien oder Serbien zurückzukehren. Ohne Registrierung oder Asylantrag. Dies waren die Befehle unserer Vorgesetzten.»

      Während in Kroatien der Widerstand gegen das Vorgehen der Polizei wächst, warten in Bosnien nach Schätzungen des UNHCR rund 8500 Asylsuchende darauf, ihr Glück in der europäischen Wohlstandszone zu suchen. Dazu gehört auch die Schweiz. Das Staatsekretariat für Migration (SEM) bemüht sich, die Not vor Ort zu lindern und ist dabei, zusammen mit einer lokalen Organisation die Trinkwasseraufbereitung sicherzustellen. Auch wenn die Schweiz offiziell ihr Handeln auf die EU abstimmt: Als unabhängiger Kleinstaat kann sie ihre Chance nutzen, selbständig zu agieren.

      https://www.srf.ch/news/international/migration-auf-der-balkanroute-asyl-tuersteher-fuer-die-schweiz

      L’adresse URL de la vidéo:
      https://www.srf.ch/play/tv/rundschau/video/pruegel-an-der-eu-grenze-wie-kroatien-migranten-abschiebt?id=972c5996-ec49-4079-

    • Reçu via la newsletter Inicijativa Dobrodosli, le 12.08.2019:

      The accusations against the Croatian police and their execution of violent pushbacks continue. The Mayor of Bihac reiterated that Croatian police conducts violent pushbacks and is illegally entering the territory of Bosnia and Herzegovina (https://m.vecernji.hr/vijesti/eurozastupnik-podupire-bih-sram-me-je-hrvatska-granicna-policija-se-ne-sm). The Greens - European Free Alliance MEP Eric Marquardt, condemned the execution of illegal pushbacks by Croatian police (https://m.vecernji.hr/vijesti/eurozastupnik-podupire-bih-sram-me-je-hrvatska-granicna-policija-se-ne-sm), saying that “the European Border Police act as a criminal gang robbing and beating people and illegally returning them to BiH from Croatia.” Another accusation (https://www.oslobodjenje.ba/vijesti/bih/potvrdeno-za-oslobodenje-povrijedeno-18-migranata-gpbih-ih-skupljala-uz in the series of testimonies arrived on Wednesday when Migrant Coordinator for the Municipality of Velika Kladuša Jasmin Čehić confirmed that a total of 18 injured refugees were brought to the Velika Kladuša Health Center. Border police found refugees beaten up at various locations along the border, and refugees later said in their statements that they had entered Croatian territory when they were intercepted by Croatian police, beaten up, the police seized their money, put them in a van and transferred to the territory of Bosnia and Herzegovina. In their statement (http://hr.n1info.com/Vijesti/a425120/MUP-kaze-da-nisu-tukli-migrante-samo-su-ih-odvratili-od-prelaska-granice.), the Ministry of Internal Affairs of the Republic of Croatia again rejected the conduct of violent pushbacks, stating that Croatian police intercepted the refugees as they crossed the border and that they were deterred from doing so without force. However, the content of a statement from the Interior Ministry was challenged by a local man from #Kladuša (http://hr.n1info.com/Vijesti/a425170/Mjestanin-Velike-Kladuse-kaze-da-je-vidio-2-kombija-iz-kojih-su-izasli-mi), who told reporters that he witnessed the arrival of two Croatian police vans and the expulsion of refugees into the territory of Bosnia and Herzegovina. It is beyond dispute that the Ministry of the Interior systematically ignores the numerous testimonies of refugees about violence at the borders. Numerous foreign media such as the Guardian (https://www.theguardian.com/world/2019/jul/16/croatian-police-use-violence-to-push-back-migrants-says-president and the BBC (https://www.bbc.com/news/av/world-europe-49132735/beaten-and-robbed-how-croatia-is-policing-its-borders published the stories about illegal pushbacks. This week the German weekly magazine Der Spiegel (https://www.index.hr/vijesti/clanak/potresna-reportaza-iz-bih-hrvatski-policajci-su-se-smijali-dok-su-nas-tukli/2107078.aspx), published testimonies from refugees stating that Croatian police officers laughed while kicking them on the body and face, confiscating their cell phones and money and burning their personal belongings.

    • This week Croatia received from the European Commission the green light to enter the Schengen area (https://www.vecernji.hr/vijesti/europska-komisija-upravo-donijela-odluku-hrvatska-je-ispunila-uvjete-za-sch. The confirmation of the fulfillment of the requirements comes some months after the end of the European independent experts’ inspection who assessed that Croatia meets Schengen standards. Both the above-mentioned inspection and the Commission paid particular attention to the sphere of management and protection of the external borders, and especially to the control of the one with Bosnia and Herzegovina. The European Commission’s report states how Croatia needs to invest in the procurement of new technical equipment and training of special dogs that would support the border protection. The day after the European Commission’s positive decision, Dimitris Avramopoulos, the European Commissioner for Migration, Internal Affairs, and Citizenship, visited Zagreb and emphasized how “Croatia has to maintain a high level of control of its external borders and especially with Bosnia and Herzegovina” (https://www.slobodnaevropa.org/a/30232391.html.

      While EU officials, together with Croatian Government representatives, celebrate the European Commission’s approval for the admission to the Schengen area, civil society organisations at national and international level warn that Croatia cannot become a member of the Schengen area as long as it violates both human rights and the Schengen acquis (https://www.ecre.org/editorial-croatias-schengen-accession-reinforcing-legal-red-lines-not-borders). The European Council on Refugees and Exiles (ECRE) warned that the continuous practice of push-backs conducted by Croatian police officers at the border with Bosnia and Herzegovina represents a violation of Article 4 of the Schengen Borders Code. Welcome Initiative, together with the Border Violence Monitoring Network, the Centre for Peace Studies, Are you Syrious?, Rigardu, Mobile Info Team, Re:ports Sarajevo, the Asylum Protection Centre, and Refugee Aid Serbia, published a statement regarding the approval of the European Commission for Croatian entrance to the Schengen area. The statement highlights that “Croatia’s membership to the Schengen area should have been put on hold until the Government of the Croatian Republic does not stop the violent #push-backs” (https://www.cms.hr/hr/azil-i-integracijske-politike/hrvatska-ne-smije-uci-u-schengen-dok-krsi-ljudska-prava). In an interview for Faktograf (https://faktograf.hr/2019/10/23/zeleno-svjetlo-za-ulazak-hrvatske-u-schengen-ima-svoju-mracnu-stranu, the representative of the Centre for Peace Studies claimed that it is impossible that EU institutions do not know what is happening at the borders with Bosnia and Herzegovina, especially when not only many national and international organisations but also institutions such as the UN Special Rapporteur on the Human Rights of Migrants (https://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=25088&LangID=E) and the Commissioner of Human Rights of the Council of Europe (https://rm.coe.int/09000016808d7db3) warned about violent push-backs. Paradoxically, the European Commission confirms in its report that the violence against refugees at the borders is acknowledged, and at the same time, it makes certain decisions that tacitly support these practices. If the European Union really wanted to dissociate itself from the policies which rely on beating the people who are in a search of safety, then it would have already taken some steps to urge the Croatian Government to take the necessary measures and to prevent daily violence.

      Reçu via la newsletter Inicijativa Dobrodosli, le 29.10.2019.

      Mise en évidence de ce passage :

      The European Commission’s report states how Croatia needs to invest in the procurement of new technical equipment and training of special dogs that would support the border protection.

      –-> #chiens #militarisation_des_frontières #technologie #protection_des_frontières #frontières_extérieures #refoulements

      #Schengen #adhésion #espace_Schengen #violence

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      voir aussi en français :

      Adhésion à Schengen : la Croatie en bonne voie pour intégrer l’espace Schengen

      La Commission rend compte aujourd’hui des progrès accomplis par la Croatie en vue de satisfaire aux conditions nécessaires pour intégrer l’espace Schengen. La Commission européenne considère que, sur la base des résultats du processus d’évaluation Schengen lancé en 2016, la Croatie a pris les mesures requises pour que les conditions nécessaires à l’application intégrale des règles et normes Schengen soient remplies. La Croatie devra continuer à mettre en œuvre toutes les actions en cours, notamment en ce qui concerne la gestion des frontières extérieures, pour faire en sorte que les conditions précitées continuent d’être remplies. La Commission confirme également que la Croatie continue de remplir les engagements liés aux règles Schengen qu’elle a pris dans le cadre des négociations d’adhésion.

      https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/IP_19_6140

    • Par ailleurs, la bravoure et la combativité attendues des animaux éclairent, en miroir, l’exercice de la force par les cynopoliciers et la conception du professionnalisme dans les brigades canines. La réduction des compétences animales à l’agressivité rend compte d’une réduction des compétences humaines à la violence. La formation des agents cynotechniques vise à réveiller leur animalité, qui fait partie de la façade (Goffman, 1973) des brigades canines. Les cynopoliciers arborent sur leurs uniformes des écussons ayant pour motifs des chiens et des loups, certains étant représentés dans leur férocité. Cette iconographie symbolise l’identité de leur corps professionnel. Se pose donc la question de la mesure policière (Moreau de Bellaing, 2009) dans l’usage d’une force augmentée par la force animale : les cynopoliciers sont-ils en mesure de domestiquer cette émotion au travail ? Sur ce point, l’ethnographie met en lumière les discordances entre la fréquence des entraînements et la réalité des interventions en situation réelle. La mission des brigades canines n’est, du reste, pas nécessairement d’intervenir, mais d’incarner la potentialité d’une force coercitive animale.

      56Par ailleurs, le courage a trait à la virilité, une stratégie de défense contre la souffrance au travail (Dejours, 1998 ; Molinier, 2006) déployée par les policiers (Pruvost, 2007). Elle soulève, par rebond, la question de la souffrance au travail des chiens de patrouille. La naturalisation de leur dressage par les cynopoliciers, qui y voient, pour la plupart, une libération de l’instinct d’agression des chiens des entraves de la domestication — donc une modalité d’épanouissement —, voile au contraire la dégradation des conditions de vie des animaux. Les contraintes imposées aux chiens, dont la dépendance à l’agressivité et l’isolement social, annihilent leur possibilité d’actualiser d’autres répertoires comportementaux que l’agression, posant ainsi le problème du placement de ces « chiens déstructurés » à leur sortie de la police. Leur carrière se prolonge dans la garde de pépinières ou de casses automobiles. Le dressage engendre également l’apparition de troubles du comportement en chenil, dont une agressivité accrue et des auto-mutilations, qui induisent une dégradation des conditions de vie au travail des cynopoliciers. La prise en compte de la souffrance au travail des animaux permettrait d’éclairer celle des policiers, qui prend une forme aiguë dans le contexte actuel de lutte contre la délinquance et le terrorisme.

  • Budget de l’Union : La Commission propose une importante augmentation des financements visant à renforcer la gestion des migrations et des frontières

    Pour le prochain #budget à long terme de l’UE se rapportant à la période 2021-2027, la Commission propose de quasiment tripler les financements destinés à la gestion des #migrations et des #frontières, qui atteindraient 34,9 milliards d’euros contre 13 milliards d’euros au cours de la période précédente.

    La proposition de la Commission est une réponse aux défis accrus qui se posent en matière de migration et de #sécurité, avec des instruments de financement plus flexibles pour faire face aux événements imprévus, la #protection_des_frontières étant au cœur du nouveau budget. Un nouveau fonds séparé pour la gestion intégrée des frontières sera créé et l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes sera renforcée par un nouveau corps permanent de quelque 10 000 #gardes-frontières. Ce nouveau fonds aidera aussi les États membres à effectuer les contrôles douaniers en finançant des équipements de contrôle douanier.

    M. Frans Timmermans, premier vice-président, a fait la déclaration suivante : « Sur la base de l’expérience passée et sachant que la migration restera un défi à l’avenir, nous proposons une augmentation des financements sans précédent. Le renforcement de nos frontières communes, notamment avec l’#Agence_européenne_de_garde-frontières_et_de_garde-côtes, continuera de figurer parmi les grandes #priorités. Une #flexibilité accrue de nos instruments de financement signifie que nous sommes prêts à fournir un soutien rapide aux États membres ; au moment et à l’endroit où ils en ont besoin - en particulier en cas de #crise. »

    M. Dimitris Avramopoulos, commissaire pour la migration, les affaires intérieures et la citoyenneté, a déclaré quant à lui : « Une meilleure gestion de nos frontières extérieures et des flux migratoires restera une priorité clé pour l’Union européenne, les États membres et nos citoyens dans les années à venir. Des défis plus grands exigent de faire appel à des ressources plus importantes - c’est pourquoi nous proposons de quasiment tripler le budget dans ce domaine. Le renforcement des financements jouera un rôle essentiel en nous permettant de mettre en œuvre nos priorités politiques : davantage sécuriser nos #frontières_extérieures, continuer à accorder une protection à ceux qui en ont besoin, mieux soutenir la #migration_légale et les efforts d’#intégration, lutter contre la migration irrégulière, et assurer le retour effectif et rapide de ceux qui ne bénéficient pas du droit de séjour. »

    M. Pierre Moscovici, commissaire pour les affaires économiques et financières, la fiscalité et les douanes, s’est exprimé en ces termes : « Les 115 000 fonctionnaires des douanes de l’UE sont en première ligne pour protéger les citoyens européens contre les produits contrefaits ou dangereux et les autres formes de commerce illicite. Afin de les soutenir dans cette mission capitale, nous proposons aujourd’hui un nouveau fonds doté de 1,3 milliard d’euros, afin que les pays de l’UE puissent acquérir les équipements douaniers les plus avancés. L’#union_douanière de l’UE fêtera son 50e anniversaire le mois prochain : nous devons veiller à ce qu’elle continue à prendre de l’ampleur. »

    Durant la crise des réfugiés de 2015 et de 2016, l’appui financier et technique que l’Union européenne a fourni aux États membres a été déterminant dans le soutien apporté à ceux d’entre eux qui se trouvaient sous pression, dans le développement des capacités de recherche et de sauvetage, dans l’intensification des retours et dans l’amélioration de la gestion des frontières extérieures. Tirant les enseignements du passé, la Commission propose de quasiment tripler les financements destinés aux domaines essentiels que représentent la gestion des migrations et celle des frontières.

    1. #Sécurisation des frontières extérieures de l’UE

    La protection effective des frontières extérieures de l’UE est essentielle pour gérer les flux migratoires et garantir la sécurité intérieure. Des frontières extérieures solides sont aussi ce qui permet à l’UE de maintenir un espace Schengen sans contrôles aux frontières intérieures. La Commission propose d’allouer 21,3 milliards d’euros à la gestion globale des frontières et de créer un nouveau #Fonds_pour_la_gestion_intégrée_des_frontières (#FGIF) doté d’une enveloppe supérieure à 9,3 milliards d’euros.

    Les principaux éléments du nouveau Fonds sont les suivants :

    – Une palette adéquate de priorités :

    Renforcement des frontières extérieures de l’Europe : Le nouveau #Fonds s’inscrira dans le prolongement du travail réalisé ces dernières années et s’appuiera sur lui pour mieux protéger les frontières de l’UE, avec la mise en place du corps européen de garde-frontières et de garde-côtes, des vérifications systématiques aux frontières, de nouveaux systèmes informatiques à grande échelle et interopérables, y compris le futur système d’entrée/sortie. Le financement sera mis à disposition dans des domaines tels que la lutte contre le #trafic_de_migrants et la #traite des êtres humains, les opérations visant à intercepter et stopper les personnes représentant une #menace, l’appui aux opérations de recherche et de sauvetage en mer, les équipements et la formation des gardes-frontières, ainsi que l’appui opérationnel rapide aux États membres sous pression.
    Une politique des #visas plus solide et plus efficace : Le Fonds garantira également l’évolution continue et la modernisation de la politique des visas de l’UE, tout en renforçant la sécurité et en atténuant les risques liés à la migration irrégulière.

    – Soutien aux États membres : Le nouveau Fonds consacrera un financement à long terme de 4,8 milliards d’euros aux mesures prises par les États membres en matière de gestion des frontières et à la politique des visas. Le financement correspondra exactement aux besoins des États membres et un examen à mi-parcours tiendra compte de pressions nouvelles ou supplémentaires. Chaque État membre recevra un montant forfaitaire de 5 millions d’euros, le reste étant distribué selon la charge de travail, la pression et le niveau de menace aux frontières extérieures terrestres (30 %), aux frontières extérieures maritimes (35 %), dans les aéroports (20 %) et dans les bureaux consulaires (15 %).

    – Une réponse souple et rapide : Un montant de 3,2 milliards d’euros sera consacré à des actions d’appui ciblé aux États membres, aux projets de dimension européenne, et permettra de faire face aux besoins urgents. Le nouveau Fonds a été conçu pour garantir une souplesse suffisante permettant de fournir aux États membres une aide d’urgence en cas de besoin et de faire face aux priorités nouvelles et critiques à mesure qu’elles surviennent.

    – Des équipements de contrôle douanier plus performants aux frontières extérieures : Le nouvel instrument comportera une enveloppe de 1,3 milliard d’euros pour aider les États membres à acquérir, entretenir et remplacer des équipements douaniers modernes, tels que de nouveaux #scanners, des systèmes de reconnaissance automatique des plaques minéralogiques, des équipes de #chiens_renifleurs et des #laboratoires_mobiles d’analyse d’échantillons.

    – Renforcement des organismes chargés de la gestion des frontières : En plus de ce Fonds, une enveloppe supérieure à 12 milliards d’euros devant être présentée séparément sera consacrée à la poursuite du renforcement de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes et de l’agence #eu-LISA.

    2. Migrations : soutenir une politique solide, réaliste et équitable

    La Commission propose de renforcer le financement destiné à la gestion des migrations à raison de 51 % et de le porter ainsi à 10,4 milliards d’euros au titre du Fonds « Asile et migration » renouvelé (#FAM). Le Fonds soutiendra les efforts déployés par les États membres dans trois domaines clés : l’asile, la migration légale et l’intégration, la lutte contre la migration irrégulière et le retour. Les principaux éléments du nouveau Fonds sont les suivants :

    – Une palette adéquate de priorités : Le nouveau Fonds continuera de fournir un appui vital aux systèmes d’asile nationaux et mettra un accent renouvelé sur la mise à disposition des aides de l’UE en faveur des questions les plus urgentes, telles que :

    Un #régime_d'asile_européen plus solide et plus efficace : Le Fonds contribuera à renforcer et à développer tous les aspects du #régime_d'asile_européen_commun, y compris sa dimension extérieure :
    Un soutien accru à la migration légale et à l’intégration : Le Fonds consacrera des ressources additionnelles au soutien de l’intégration précoce des ressortissants de pays tiers séjournant légalement dans l’UE sur le court terme, lesquelles seront complétées par un financement au titre du #Fonds_de_cohésion_pour_l'intégration_socio-économique à plus long terme.
    Des retours plus rapides et plus fréquents : Le Fonds soutiendra une approche plus coordonnée pour lutter contre la migration irrégulière, améliorer l’efficacité des retours et intensifier davantage la coopération avec les pays tiers en matière de réadmission.

    – Soutien aux États membres : Le Fonds consacrera un financement à long terme de 6,3 milliards d’euros à des actions de soutien aux États membres dans la gestion de la migration, en concordance avec leurs besoins. Un examen à mi-parcours tiendra compte de pressions nouvelles ou supplémentaires. Chaque État membre recevra un montant forfaitaire de 5 millions d’euros, le reste étant distribué sur la base d’une évaluation des pressions s’exerçant sur lui et en tenant compte des proportions prévues en matière d’asile (30 %), de migration légale et d’intégration (30 %) et de retour (40 %).

    – Une meilleure préparation : Une enveloppe de 4,2 milliards d’euros sera réservée aux projets présentant une véritable valeur ajoutée européenne, telle que la #réinstallation, ou pour répondre à des besoins impérieux et pour faire parvenir des financements d’urgence aux États membres au moment et à l’endroit où ils en ont besoin.

    Une plus grande coordination entre les instruments de financement de l’UE : Le Fonds « Asile et migration » sera complété par les fonds additionnels affectés au titre des instruments de politique extérieure de l’UE pour accélérer la coopération en matière de migration avec les pays partenaires, notamment dans le cadre des efforts visant à lutter contre la migration irrégulière, à améliorer les perspectives dans les pays d’origine, à renforcer la coopération en matière de retour, de réadmission, et de migration légale ;

    – Renforcement des organismes de l’UE : En plus de ce fonds, une enveloppe de près de 900 millions d’euros devant être présentée séparément sera consacrée au renforcement de la nouvelle #Agence_de_l'Union_européenne_pour_l'asile.

    Prochaines étapes

    Il est essentiel de parvenir à un accord rapide sur le budget global à long terme de l’UE et sur ses propositions sectorielles de manière à garantir que les fonds de l’UE commencent à produire leurs effets le plus tôt possible sur le terrain.

    Des retards pourraient compromettre la capacité de l’Union européenne à réagir aux crises si elles venaient à éclater, et pourraient priver les projets de ressources essentielles - telles que les programmes européens d’aide au retour volontaire et de réadmission, et la poursuite du financement de l’UE en faveur de la réinstallation.

    Un accord sur le prochain budget à long terme en 2019 permettrait d’assurer une transition sans heurts entre l’actuel budget à long terme (2014-2020) et le nouveau, ce qui garantirait la prévisibilité et la continuité du financement, pour le bénéfice de tous.

    Historique du dossier

    Depuis le début du mandat de la Commission Juncker, la gestion des frontières et celle des migrations constituent une priorité politique - depuis les orientations politiques présentées en juillet 2014 par le président Juncker jusqu’à son dernier discours sur l’état de l’Union prononcé le 13 septembre 2017.

    Cependant, l’Europe a été surprise par l’ampleur et l’urgence de la crise des réfugiés de 2015-2016. Pour éviter une crise humanitaire et permettre une réponse commune à ce défi sans précédent, ainsi qu’aux nouvelles menaces pesant sur la sécurité, l’UE a fait usage de toute la souplesse possible dans le budget existant afin de mobiliser des fonds supplémentaires. En plus des dotations initiales pour la période 2014-2020 s’élevant à 6,9 milliards d’euros pour l’#AMIF et le #FSI (frontières et police), un montant supplémentaire de 3,9 milliards d’euros a été mobilisé pour atteindre 10,8 milliards d’euros en faveur de la migration, de la gestion des frontières et de la sécurité intérieure - et cela ne comprend même pas le financement important mobilisé pour faire face à la crise des réfugiés à l’extérieur de l’UE.

    Tirant les enseignements du passé, la Commission propose à présent de doubler le financement dans tous les domaines, avec 10,4 milliards d’euros pour la migration, 9,3 milliards d’euros pour la gestion des frontières, 2,5 milliards d’euros pour la sécurité intérieure et 1,2 milliard d’euros pour le déclassement sécurisé des installations nucléaires dans certains États membres - soit plus de 23 milliards d’euros au total.

    En outre, le soutien aux organismes de l’UE dans le domaine de la sécurité, de la gestion des frontières et des migrations sera revu à la hausse, passant de 4,2 milliards à 14 milliards d’euros.

    http://europa.eu/rapid/press-release_IP-18-4106_fr.htm
    #EU #UE #migrations #asile #réfugiés #renvois #expulsions #interopérabilité #Fonds_Asile_et_migration #machine_à_expulser #accords_de_réadmission #coopération_internationale #aide_au_développement

    –-----------------

    Comme dit Sara Prestianni, voici la réponse à la tragédie de l’Aquarius...
    –-> « la #protection_des_frontières étant au cœur du nouveau budget »
     :-(

    Création d’ « un nouveau fonds séparé pour la gestion intégrée des frontières sera créé et l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes sera renforcée par un nouveau corps permanent de quelque 10 000 #gardes-frontières. Ce nouveau fonds aidera aussi les États membres à effectuer les contrôles douaniers en finançant des équipements de contrôle douanier »
    #Frontex n’est plus suffisant... un nouveau fonds est nécessaire... yuppi !
    #contrôles_frontaliers #complexe_militaro-industriel

    • Voici une contre-proposition, de #Gabriele_Del_Grande:

      Lettera al Ministro dell’Interno Matteo Salvini

      Confesso che su una cosa sono d’accordo con Salvini: la rotta libica va chiusa. Basta tragedie in mare, basta dare soldi alle mafie libiche del contrabbando. Sogno anch’io un Mediterraneo a sbarchi zero. Il problema però è capire come ci si arriva. E su questo, avendo alle spalle dieci anni di inchieste sul tema, mi permetto di dare un consiglio al ministro perché mi pare che stia ripetendo gli stessi errori dei suoi predecessori.

      Blocco navale, respingimenti in mare, centri di detenzione in Libia. La ricetta è la stessa da almeno quindici anni. Pisanu, Amato, Maroni, Cancellieri, Alfano, Minniti. Ci hanno provato tutti. E ogni volta è stato un fallimento: miliardi di euro persi e migliaia di morti in mare.

      Questa volta non sarà diverso. Per il semplice fatto che alla base di tutto ci sono due leggi di mercato che invece continuano ad essere ignorate. La prima è che la domanda genera l’offerta. La seconda è che il proibizionismo sostiene le mafie.

      In altre parole, finché qualcuno sarà disposto a pagare per viaggiare dall’Africa all’Europa, qualcuno gli offrirà la possibilità di farlo. E se non saranno le compagnie aeree a farlo, lo farà il contrabbando.

      Viviamo in un mondo globalizzato, dove i lavoratori si spostano da un paese all’altro in cerca di un salario migliore. L’Europa, che da decenni importa manodopera a basso costo in grande quantità, in questi anni ha firmato accordi di libera circolazione con decine di paesi extraeuropei. Che poi sono i paesi da dove provengono la maggior parte dei nostri lavoratori emigrati: Romania, Albania, Ucraina, Polonia, i Balcani, tutto il Sud America. La stessa Europa però, continua a proibire ai lavoratori africani la possibilità di emigrare legalmente sul suo territorio. In altre parole, le ambasciate europee in Africa hanno smesso di rilasciare visti o hanno reso quasi impossibile ottenerne uno.

      Siamo arrivati al punto che l’ultima e unica via praticabile per l’emigrazione dall’Africa all’Europa è quella del contrabbando libico. Le mafie libiche hanno ormai il monopolio della mobilità sud-nord del Mediterraneo centrale. Riescono a spostare fino a centomila passeggeri ogni anno con un fatturato di centinaia di milioni di dollari ma anche con migliaia di morti.

      Eppure non è sempre stato così. Davvero ci siamo dimenticati che gli sbarchi non esistevano prima degli anni Novanta? Vi siete mai chiesti perché? E vi siete mai chiesti perché nel 2018 anziché comprarsi un biglietto aereo una famiglia debba pagare il prezzo della propria morte su una barca sfasciata in mezzo al mare? Il motivo è molto semplice: fino agli anni Novanta era relativamente semplice ottenere un visto nelle ambasciate europee in Africa. In seguito, man mano che l’Europa ha smesso di rilasciare visti, le mafie del contrabbando hanno preso il sopravvento.

      Allora, se davvero Salvini vuole porre fine, come dice, al business delle mafie libiche del contrabbando, riformi i regolamenti dei visti anziché percorrere la strada del suo predecessore. Non invii i nostri servizi segreti in Libia con le valigette di contante per pagare le mafie del contrabbando affinché cambino mestiere e ci facciano da cane da guardia. Non costruisca altre prigioni oltremare con i soldi dei contribuenti italiani. Perché sono i nostri soldi e non vogliamo darli né alle mafie né alle polizie di paesi come la Libia o la Turchia.

      Noi quelle tasse le abbiamo pagate per veder finanziato il welfare! Per aprire gli asili nido che non ci sono. Per costruire le case popolari che non ci sono. Per finanziare la scuola e la sanità che stanno smantellando. Per creare lavoro. E allora sì smetteremo di farci la guerra fra poveri. E allora sì avremo un obiettivo comune per il quale lottare. Perché anche quella è una balla. Che non ci sono soldi per i servizi. I soldi ci sono, ma come vengono spesi? Quanti miliardi abbiamo pagato sottobanco alle milizie libiche colluse con le mafie del contrabbando negli anni passati? Quanti asili nido ci potevamo aprire con quegli stessi denari?

      Salvini non perda tempo. Faccia sbarcare i seicento naufraghi della Acquarius e anziché prendersela con le ONG, chiami la Farnesina e riscrivano insieme i regolamenti per il rilascio dei visti nei paesi africani. Introduca il visto per ricerca di lavoro, il meccanismo dello sponsor, il ricongiungimento familiare. E con l’occasione vada a negoziare in Europa affinché siano visti validi per circolare in tutta la zona UE e cercarsi un lavoro in tutta la UE anziché pesare su un sistema d’accoglienza che fa acqua da tutte le parti.

      Perché io continuo a non capire come mai un ventenne di Lagos o Bamako, debba spendere cinquemila euro per passare il deserto e il mare, essere arrestato in Libia, torturato, venduto, vedere morire i compagni di viaggio e arrivare in Italia magari dopo un anno, traumatizzato e senza più un soldo, quando con un visto sul passaporto avrebbe potuto comprarsi un biglietto aereo da cinquecento euro e spendere il resto dei propri soldi per affittarsi una stanza e cercarsi un lavoro. Esattamente come hanno fatto cinque milioni di lavoratori immigrati in Italia, che guardate bene non sono passati per gli sbarchi e tantomeno per l’accoglienza. Sono arrivati dalla Romania, dall’Albania, dalla Cina, dal Marocco e si sono rimboccati le maniche. Esattamente come hanno fatto cinque milioni di italiani, me compreso, emigrati all’estero in questi decenni. Esattamente come vorrebbero fare i centomila parcheggiati nel limbo dell’accoglienza.

      Centomila persone costrette ad anni di attesa per avere un permesso di soggiorno che già sappiamo non arriverà in almeno un caso su due. Perché almeno in un caso su due abbiamo davanti dei lavoratori e non dei profughi di guerra. Per loro non è previsto l’asilo politico. Ma non è previsto nemmeno il rimpatrio, perché sono troppo numerosi e perché non c’è la collaborazione dei loro paesi di origine. Significa che di qui a un anno almeno cinquantamila persone andranno ad allungare le file dei senza documenti e del mercato nero del lavoro.

      Salvini dia a tutti loro un permesso di soggiorno per motivi umanitari e un titolo di viaggio con cui possano uscire dal limbo dell’accoglienza e andare a firmare un contratto di lavoro, che sia in Italia o in Germania. E dare così un senso ai progetti che hanno seguito finora. Perché l’integrazione la fa il lavoro. E se il lavoro è in Germania, in Danimarca o in Norvegia, non ha senso costringere le persone dentro una mappa per motivi burocratici. Altro che riforma Dublino, noi dobbiamo chiedere la libera circolazione dentro l’Europa dei lavoratori immigrati. Perché non possiamo permetterci di avere cittadini di serie a e di serie b. E guardate che lo dobbiamo soprattutto a noi stessi.

      Perché chiunque di noi abbia dei bambini, sa che cresceranno in una società cosmopolita. Già adesso i loro migliori amici all’asilo sono arabi, cinesi, africani. Sdoganare un discorso razzista è una bomba a orologeria per la società del domani. Perché forse non ce ne siamo accorti, ma siamo già un noi. Il noi e loro è un discorso antiquato. Un discorso che forse suona ancora logico alle orecchie di qualche vecchio nazionalista. Ma che i miei figli non capirebbero mai. Perché io non riuscirei mai a spiegare ai miei bambini che ci sono dei bimbi come loro ripescati in mare dalla nave di una ONG e da due giorni sono bloccati al largo perché nessuno li vuole sbarcare a terra.

      Chissà, forse dovremmo ripartire da lì. Da quel noi e da quelle battaglie comuni. Dopotutto, siamo o non siamo una generazione a cui il mercato ha rubato il futuro e la dignità? Siamo o non siamo una generazione che ha ripreso a emigrare? E allora basta con le guerre tra poveri. Basta con le politiche forti coi deboli e deboli coi forti.

      Legalizzate l’emigrazione Africa –Europa, rilasciate visti validi per la ricerca di lavoro in tutta l’Europa, togliete alle mafie libiche il monopolio della mobilità sud-nord e facciamo tornare il Mediterraneo ad essere un mare di pace anziché una fossa comune. O forse trentamila morti non sono abbastanza?

      https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=2105161009497488&id=100000108285082

    • Questions et réponses : les futurs financements de l’UE en faveur de la gestion des frontières et des migrations

      Quel sera le montant des financements disponibles pour la gestion des frontières et des migrations ?

      34,9 milliards d’euros.

      Tirant les enseignements du passé, et sachant que la question des migrations et de la gestion des frontières demeurera un défi à l’avenir, la Commission propose d’augmenter fortement les financements en la matière au titre du prochain budget de l’UE pour la période 2021-2027.

      Un montant de financements sans précédent sera alloué par l’intermédiaire de deux Fonds principaux :

      le nouveau Fonds « Asile et migration » (qui continuera de s’appeler FAMI sous sa dénomination abrégée) sera modifié et renforcé ;
      l’instrument relatif à la gestion des frontières et aux visas du Fonds pour la sécurité intérieure sera intégré à un nouveau Fonds, le Fonds pour la gestion intégrée des frontières (FGIF), qui comprendra aussi un autre instrument, également nouveau, l’instrument relatif aux équipements de contrôle douanier.

      Au total, ce sont 34,9 milliards d’euros qui seront mis à disposition sur la prochaine période de 7 ans, contre 13 milliards d’euros environ pour la période budgétaire en cours :

      il est proposé d’augmenter de 51 % le budget alloué à la politique migratoire, qui passerait ainsi de 6,9 milliards d’euros actuellement à 10,4 milliards d’euros ;
      dans le cadre du nouveau Fonds pour la gestion intégrée des frontières (FGIF), il est proposé de multiplier par quatre les financements alloués à la gestion des frontières, qui passeraient de 2,7 milliards d’euros actuellement (pour la période 2014-2020) à un montant qui pourrait atteindre 9,3 milliards d’euros (+ 241%).

      En outre, la Commission a proposé d’octroyer plus de 12 milliards d’euros à l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes et à l’agence eu-LISA et près de 900 millions d’euros à l’Agence de l’Union européenne pour l’asile (actuellement le Bureau européen d’appui en matière d’asile, EASO). Cette proposition sera présentée ultérieurement.

      1. Fonds pour la gestion intégrée des frontières (FGIF)

      Pourquoi créer un nouveau Fonds distinct pour la gestion des frontières ?

      Dans le cadre de l’actuel budget de l’UE, la gestion des frontières relève du Fonds pour la sécurité intérieure (FSI), qui est scindé en FSI-Frontières et FSI-Police.

      Si un Fonds dédié à la gestion des frontières est créé en vertu du prochain cadre financier pluriannuel, c’est parce qu’aussi bien la gestion des frontières que la sécurité intérieure sont devenues des priorités de plus en plus pressantes, qui méritent chacune que des instruments financiers dédiés et plus ciblés leur soient consacrés.

      Pour pouvoir gérer les flux migratoires et garantir la sécurité intérieure, il est crucial de protéger efficacement les frontières extérieures de l’UE. Des frontières extérieures fortes sont aussi ce qui permet à l’UE de conserver un espace Schengen sans contrôles aux frontières intérieures.

      Le nouveau Fonds pour la gestion intégrée des frontières comprend l’instrument relatif à la gestion des frontières et aux visas et inclura également un nouvel instrument : l’instrument relatif aux équipements de contrôle douanier, en reconnaissance du rôle joué par les autorités douanières dans la défense de toutes les frontières de l’UE (frontières maritimes, aériennes et terrestres et transits postaux), ainsi que dans la facilitation des échanges et la protection des personnes contre les marchandises dangereuses et les contrefaçons.

      Quelles sont les priorités du nouveau Fonds pour la gestion intégrée des frontières ?

      Au cours des dernières années, un certain nombre de mesures ont été prises afin de répondre aux priorités du moment, mais aussi de poser tous les fondements importants nécessaires pour garantir la solidité des frontières.

      Le nouveau Fonds confortera ces efforts et apportera un soutien renforcé à la sécurisation de nos frontières extérieures, en s’attachant prioritairement :

      à soutenir davantage les États membres dans leurs efforts de sécurisation des frontières extérieures de l’UE ;
      à favoriser une plus grande uniformité des contrôles douaniers ;
      à garantir que les systèmes informatiques à grande échelle utilisés pour gérer les frontières sont solides et fonctionnent sans problème les uns avec les autres, ainsi qu’avec les systèmes nationaux ;
      à garantir l’adaptabilité de la politique commune des visas de l’UE à l’évolution des problèmes de sécurité et des défis liés à la migration, ainsi qu’aux nouvelles possibilités offertes par le progrès technologique.

      Comment les financements seront-ils répartis ?

      La dotation totale de 9,3 milliards d’euros au Fonds pour la gestion intégrée des frontières se répartit comme suit :

      4,8 milliards d’euros iront à des financements à long terme destinés à soutenir les mesures de gestion des frontières et la politique des visas des États membres, dont un financement initial aux États membres de 4 milliards d’euros (soit 50 %) et un ajustement de 0,8 milliard d’euros (soit 10 %) à mi-parcours pour tenir compte des pressions nouvelles ou supplémentaires ;
      3,2 milliards d’euros (soit 40 %), distribués sur l’ensemble de la période de financement, iront à un « mécanisme thématique », destiné à apporter un soutien ciblé aux États membres, à financer des projets à valeur ajoutée européenne et à répondre en outre aux urgences ;
      1,3 milliard d’euros ira à l’instrument relatif aux équipements de contrôle douanier.

      Les financements alloués aux États membres reflèteront précisément les besoins de chacun. Au début de la période de programmation, chaque État membre recevra une somme forfaitaire de 5 millions d’euros, tandis que le solde sera distribué en fonction de la charge de travail, de la pression et du niveau de menace aux frontières extérieures terrestres (30 %) et maritimes (35 %), dans les aéroports (20 %) et dans les bureaux consulaires (15 %).

      En outre, sur les 4,8 milliards d’euros alloués aux États membres, 157,2 millions d’euros seront réservés au régime de transit spécial appliqué par la Lituanie.

      Comment les dotations nationales au titre de l’instrument relatif à la gestion des frontières et aux visas seront-elles calculées ? Pourquoi n’est-il pas possible de fournir dès à présent la ventilation par État membre ?

      Chaque État membre recevra une somme forfaitaire de 5 millions d’euros au début de la période de financement. Au-delà, leurs dotations respectives seront calculées sur la base d’une évaluation des besoins les plus pressants. Cette évaluation sera de nouveau réalisée à mi-parcours.

      Pour chaque État membre, cette évaluation tiendra compte :

      de la longueur de tout tronçon des frontières extérieures terrestres et maritimes que gère cet État membre et de la charge de travail liée (sur la base du nombre de franchissements et du nombre de refus d’entrée), ainsi que du niveau de menace (sur la base d’une évaluation de la vulnérabilité réalisée par l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes) ;
      de la charge de travail (sur la base du nombre de franchissements et du nombre de refus d’entrée) dans les aéroports de cet État membre ;
      du nombre de bureaux consulaires que compte cet État membre et de la charge de travail liée (sur la base du nombre de demandes de visa).

      Les calculs se fonderont sur des données statistiques collectées par Eurostat, l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes et les États membres sur les trois années (36 mois) ayant précédé l’entrée en application du nouveau budget.

      De plus, outre leurs dotations et en application des calculs susmentionnés, les États membres recevront, tout au long de la période de programmation, des financements ciblés en faveur de priorités thématiques ou en réponse à des besoins pressants. Ces financements proviendront du « mécanisme thématique ».

      Étant donné que le prochain budget à long terme doit couvrir une période s’ouvrant en 2021, il n’est pas possible de prédire dès à présent ce que montreront les données futures. Une ventilation basée sur les données d’aujourd’hui donnerait une image biaisée, ne correspondant pas à ce que seront les dotations effectives.

      Ce budget revu à la hausse servira-t-il aussi à renforcer les agences de l’UE chargées de la gestion des frontières ?

      Oui. Outre les 9,3 milliards d’euros alloués au Fonds pour la gestion intégrée des frontières, et au titre d’une proposition qui sera présentée séparément, plus de 12 milliards d’euros serviront à renforcer encore l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, y compris par le financement d’un corps permanent de quelque 10 000 garde-frontières, ainsi qu’à financer l’agence eu-LISA (l’Agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle au sein de l’espace de liberté, de sécurité et de justice).

      La Commission va-t-elle désormais financer aussi la construction de clôtures ?

      Non. Le travail de la Commission vise à garantir un contrôle adéquat des frontières, non à les fermer. La Commission n’a jamais financé de clôtures et n’entend pas le faire non plus dans le cadre du nouveau budget de l’UE.

      Le Fonds soutiendra-t-il la réalisation de vérifications systématiques obligatoires aux frontières extérieures ?

      Oui.

      Depuis le 7 avril 2017, outre les vérifications systématiques qui étaient déjà réalisées sur tous les ressortissants de pays tiers entrant dans l’espace Schengen, les États membres sont tenus de procéder à des vérifications systématiques, dans les bases de données pertinentes, sur les citoyens de l’UE qui franchissent les frontières extérieures de l’UE.

      Le nouveau Fonds pour la gestion intégrée des frontières (via son instrument relatif à la gestion des frontières et aux visas) apportera un soutien supplémentaire aux États membres, pour les aider à s’acquitter de ces responsabilités.

      Il s’agira d’un soutien aux infrastructures, aux équipements (tels que des scanners de documents) et aux systèmes informatiques utilisés pour contrôler les frontières, mais aussi d’un soutien à la formation des garde-frontières et à des actions visant à améliorer la coopération interservices. Les États membres pourront également couvrir les frais de personnel et de fonctionnement liés aux vérifications systématiques obligatoires aux frontières extérieures.

      Comment le nouvel instrument relatif aux visas soutiendra-t-il l’élaboration de la politique commune des visas ?

      Le nouveau Fonds aidera à moderniser la politique commune des visas de l’UE. Les financements seront essentiels, notamment parce qu’ils permettront d’améliorer l’efficacité du traitement des demandes de visa, par exemple en termes de détection et d’évaluation des risques de sécurité et de migration irrégulière, et de faciliter les procédures de visa pour les voyageurs de bonne foi.

      En 2018, la Commission a présenté une proposition de modification ciblée du code des visas et une proposition de révision du cadre juridique sous-tendant le système d’information sur les visas (VIS). Il faudra soutenir financièrement la mise en œuvre de certaines des mesures proposées, telles que la modernisation du VIS aux fins de son utilisation combinée avec d’autres systèmes d’information de l’Union et d’une coopération améliorée entre les autorités des États membres dans le cadre du traitement des demandes de visa.

      Le Fonds servira en outre à évaluer plus avant la possibilité de numériser le traitement des demandes de visa. Sur le moyen à long terme, il sera essentiel à la mise en place de procédures électroniques de visa rapides, sûres et conviviales, pour le plus grand avantage tant des demandeurs de visa que des consulats.

      Pourquoi accorder une telle importance aux contrôles douaniers ?

      L’union douanière est unique au monde. Elle constitue un fondement de l’Union européenne et elle est essentielle au bon fonctionnement du marché unique. Une fois les formalités douanières accomplies dans un État membre, les marchandises peuvent circuler librement sur le territoire de l’Union, puisque tous les États membres sont censés appliquer les mêmes règles en matière de recettes et de protection aux frontières extérieures. Les administrations douanières de l’UE doivent coopérer étroitement pour faciliter les échanges et protéger la santé et la sécurité de tous les citoyens de l’UE. L’UE est l’un des plus grands blocs commerciaux du monde : en 2015, elle a pesé pour près de 15 % (représentant 3 500 milliards d’euros) dans les échanges mondiaux de marchandises.

      Pour gérer ce volume d’échanges internationaux, il faut traiter chaque année, de manière rapide et efficace, des millions de déclarations en douane. Mais les douanes jouent également un rôle protecteur. Elles participent activement à la lutte contre le terrorisme, en procédant à des vérifications pour détecter le trafic d’armes et le commerce illégal d’œuvres d’art et de biens culturels, et elles protègent les consommateurs contre les marchandises qui présentent un risque pour leur santé et leur sécurité. Ainsi, 454,2 tonnes de stupéfiants, 35 millions de marchandises de contrefaçon et 3,2 milliards de cigarettes ont été saisis dans l’Union en 2014. La réalisation de contrôles appropriés passe par l’échange rapide d’informations de haute qualité et à jour et par une bonne coordination entre les administrations douanières de nos États membres.

      Que prévoit le nouvel « instrument relatif aux équipements de contrôle douanier » ?

      Le nouvel instrument relatif aux équipements de contrôle douanier vise à aider les États membres à effectuer les contrôles douaniers en finançant les équipements nécessaires. Si ce nouvel instrument, doté d’une enveloppe de 1,3 milliard d’euros, est créé, c’est afin de permettre l’acquisition, la maintenance et le remplacement d’équipements douaniers innovants, dès lors que ni le Programme « Douane » ni d’autres instruments financiers existants ne sont disponibles à cette fin.

      Cet instrument financera les équipements douaniers pour les quatre types de frontières (terrestres, maritimes, aériennes et postales), un groupe de travail composé d’États membres volontaires étant chargé de superviser et d’évaluer les besoins en équipement pour chaque type de frontière. Les fonds seront mis à la disposition de tous les États membres. Des travaux ont déjà été menés par l’équipe d’experts douaniers de la frontière terrestre est et sud-est de l’Union (CELBET), qui réunit les onze États membres chargés des frontières terrestres de l’Union. L’équipe CELBET poursuivra ses activités. S’agissant des autres types de frontières, les travaux peuvent désormais commencer afin que les besoins des États membres puissent être évalués, et des fonds alloués, dès l’entrée en vigueur, en 2021, de l’instrument relatif aux équipements de contrôle douanier.

      Quel type d’équipement est-il possible d’acquérir au moyen du nouvel instrument ?

      L’instrument a pour objectif de financer des équipements qui ne sont pas intrusifs, mais qui permettent la réalisation de contrôles douaniers efficaces et efficients. Parmi les équipements que les États membres pourraient acquérir ou moderniser ou dont ils pourraient solliciter la maintenance, citons les scanners, les systèmes de détection automatisée des plaques d’immatriculation, les équipes de chiens renifleurs et les laboratoires mobiles d’analyse d’échantillons. Les besoins en équipement seront définis dans le cadre du Programme « Douane » qui s’applique parallèlement au nouvel instrument relatif aux équipements de contrôle douanier annoncé aujourd’hui. Les équipements de contrôle douanier mis à disposition au titre de ce Fonds pourront également être utilisés pour d’autres contrôles de conformité, réalisés, par exemple, en application de dispositions en matière de visas ou de prescriptions de police, le cas échéant, ce qui permettra d’en maximiser l’impact.

      L’instrument établit des priorités en matière de financement des équipements selon certains critères d’éligibilité. Les équipements pourront être achetés au titre de la nouvelle réglementation uniquement s’ils se rapportent à au moins un des six objectifs suivants : inspections non intrusives ; détection d’objets cachés sur des êtres humains ; détection des rayonnements et identification de nucléides ; analyse d’échantillons en laboratoire ; échantillonnage et analyse sur le terrain des échantillons ; et fouille à l’aide de dispositifs portables, Cette liste pourra être réexaminée en tant que de besoin. L’instrument soutiendra également l’acquisition ou la modernisation d’équipements de contrôle douanier pour l’expérimentation de nouveaux dispositifs ou de nouvelles conditions sur le terrain avant que les États membres n’entament des achats à grande échelle d’équipements neufs.

      2. Fonds « Asile et migration » (FAMI)

      Quelles sont les priorités du Fonds « Asile et migration » ?

      Au cours des vingt dernières années, l’Union européenne a mis en place des normes communes en matière d’asile qui comptent parmi les plus élevées au monde. S’agissant des migrations, la politique européenne a progressé à pas de géant ces trois dernières années, sous l’effet de l’agenda européen en matière de migration proposé par la Commission Juncker en mai 2015. Une ligne de conduite plus homogène se dégage peu à peu pour faire face au phénomène.

      Outre qu’il soutiendra les efforts déployés actuellement, le nouveau Fonds accroîtra encore le soutien octroyé à la gestion des migrations, en s’attachant prioritairement :

      à offrir davantage de soutien aux États membres soumis aux pressions migratoires les plus fortes ;
      à soutenir davantage la migration légale et l’intégration rapide des ressortissants de pays tiers en séjour régulier ;
      à lutter contre l’immigration irrégulière, en accroissant le nombre de retours effectifs des personnes qui n’ont pas le droit de séjourner dans l’UE et en renforçant la coopération en matière de réadmission avec les pays tiers ;
      à équiper l’Union de moyens plus rapides et plus souples pour faire face aux crises.

      Comment les fonds prévus au titre du FAMI seront-ils répartis entre les États membres ?

      La Commission a proposé de consacrer 10,4 milliards d’euros au nouveau Fonds « Asile et migration » (FAMI).

      Un montant de 4,2 milliards d’euros (40 %) de cette enveloppe sera distribué tout au long de la période de financement pour apporter un appui ciblé aux États membres, qui concernera des projets ayant une véritable valeur ajoutée européenne comme la réinstallation ou servira à répondre à des besoins urgents et à orienter les financements d’urgence vers les États membres au moment et à l’endroit où ils en ont besoin.

      Le Fonds consacrera 6,3 milliards d’euros (60 %) à des financements de long terme destinés à soutenir les États membres en matière de gestion des migrations.

      Dans ce cadre sont prévus une dotation initiale accordée aux États membres (50 % de l’intégralité du Fonds, soit 5,2 milliards d’euros) et un ajustement à mi-parcours pour tenir compte de pressions nouvelles ou supplémentaires (10 %, soit 1,1 milliard d’euros).

      Chaque État membre recevra une somme forfaitaire de 5 millions d’euros, tandis que le solde sera réparti en fonction de la pression migratoire et des besoins des États membres dans les domaines de l’asile (30 %), de l’intégration et de la migration régulière (30 %) et de la lutte contre l’immigration illégale et du retour (40 %).

      Comment les dotations nationales seront-elles calculées ? Pourquoi n’est-il pas possible de fournir dès à présent la ventilation par État membre ?

      Les financements alloués aux États membres reflèteront précisément les besoins de chacun. Au début de la période de programmation, chaque État membre recevra un montant forfaitaire de 5 millions d’euros. Au-delà, leurs dotations respectives seront calculées sur la base d’une évaluation des besoins les plus pressants. Le solde sera réparti en fonction de la pression migratoire et des besoins des États membres en matière d’asile. Pour chaque État membre, cette évaluation tiendra compte :

      pour l’asile (pondération de 30 %) : du nombre de bénéficiaires reconnus d’une protection internationale (30 %), de demandeurs d’asile (60 %) et de personnes réinstallées (10 %) ;
      pour la migration légale et l’intégration (pondération de 30 %) : du nombre de ressortissants de pays tiers en séjour régulier (40 %) et du nombre de ressortissants de pays tiers qui ont obtenu un premier permis de séjour (les travailleurs saisonniers, les étudiants et les chercheurs ne relèvent pas de cette catégorie) ;
      pour le retour (pondération de 40 %) : du nombre de ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier qui ont fait l’objet d’une décision de retour (50 %) et du nombre de retours effectivement réalisés (50 %).

      Les calculs seront basés sur des données statistiques recueillies par Eurostat au cours des trois années civiles précédant l’entrée en application du nouveau budget.

      Étant donné que le prochain budget à long terme doit couvrir une période s’ouvrant en 2021, il n’est possible de prédire dès à présent ce que montreront des données futures. Une ventilation basée sur les données d’aujourd’hui donnerait une image biaisée, ne correspondant pas à ce que seront les dotations effectives.

      Quelles sont les mesures qui ont été prises au titre des Fonds actuels pour soutenir les États membres au cours de la crise migratoire ?

      Dans l’ensemble, l’actuel Fonds « Asile, migration et intégration » (FAMII) a soutenu efficacement et avec succès la réponse commune apportée par l’Union à l’aggravation des problèmes de migration et de sécurité, tout en envoyant également un message de solidarité aux États membres situés en première ligne. Par ailleurs, face à la crise migratoire, aux difficultés accrues sur le plan de la sécurité et à un environnement politique en perpétuelle évolution, la Commission a dû recourir à une multitude de modalités financières ad hoc pour appuyer une réponse commune et adéquate de l’UE, et ce d’autant plus que les mécanismes et réserves de flexibilité ont été créés à une époque où les flux migratoires étaient stables.

      Les augmentations budgétaires réalisées jusqu’au milieu de la période de financement actuelle 2014-2020 ont clairement prouvé que les moyens budgétaires avaient atteint leurs limites. La dotation du Fonds « Asile, migration et intégration » a plus que doublé (+ 123 %), les financements destinés aux organismes décentralisés pratiquement doublé (+ 86 %), et l’aide d’urgence augmenté de près de 500 %. Outre des instruments de financement de l’Union, dont certains devaient être modifiés pour être utilisés à l’intérieur de l’Union (notamment l’instrument d’aide d’urgence), l’Union a dû mettre en place des solutions de financement innovantes comme les Fonds fiduciaires pour mobiliser des financements au-delà des limites du cadre financier.

      L’expérience acquise avec l’actuel cadre financier fait apparaître un besoin évident de montants de financement considérablement accrus et d’une plus grande souplesse, de manière à garantir une gestion budgétaire saine et prévisible.

      Qu’en est-il de l’intégration qui figurant dans le Fonds précédent ?

      La Commission propose de donner un nouvel élan au soutien aux politiques d’intégration au titre du prochain budget à long terme en associant la force de frappe de plusieurs instruments de financement.

      Au titre du Fonds « Asile et migration », le soutien à l’intégration se concentrera sur les mesures d’intégration rapide et aura pour objectif d’apporter une aide lors des premières étapes clés de l’intégration comme les cours de langue, tout en soutenant également le renforcement des capacités des autorités chargées de la politique d’intégration, les guichets uniques d’information pour les migrants en séjour régulier récemment arrivés et les échanges entre les migrants en séjour régulier récemment arrivés et les membres de la communauté d’accueil.

      L’intégration à plus long terme bénéficiera d’un soutien au titre des Fonds de cohésion de l’UE, en particulier le futur Fonds social européen + et le futur Fonds européen de développement régional. Ces mesures d’intégration à long terme incluront des mesures d’appui structurel comme la formation professionnelle, l’éducation et le logement.

      Y aura-t-il des financements à la réinstallation ?

      Oui. La Commission propose que les États membres reçoivent 10 000 euros par personne réinstallée, comme dans le cadre des actuels programmes de réinstallation de l’UE.

      Comment les politiques de retour seront-elles soutenues ?

      Des retours effectifs sont une composante essentielle d’une politique migratoire de l’UE qui soit équitable et humaine, mais aussi – et c’est tout aussi important – viable. Le Fonds aidera à combattre la migration irrégulière, en garantissant la pérennité du retour et la réadmission effective dans les pays tiers. Comme pour toutes les politiques de l’UE, cela se fera dans le plein respect des droits fondamentaux et de la dignité des personnes faisant l’objet d’une mesure de retour.

      Seront soutenus : la mise en œuvre des retours ; le renforcement des infrastructures de retour et des capacités de rétention ; le développement de la coopération avec les pays d’origine, afin de faciliter la conclusion d’accords de réadmission, assortis de modalités pratiques, et leur mise en œuvre ; et la réintégration. Le Fonds soutiendra également les mesures visant d’abord à prévenir la migration irrégulière (campagnes d’information, collecte de données, suivi des flux et des routes migratoires, etc.).

      Quel est le lien avec la gestion des flux migratoires externes ?

      Les dimensions interne et externe à l’UE de la gestion des migrations sont étroitement liées. Le Fonds « Asile et migration » sera à même de soutenir la dimension externe des politiques internes de l’Union.

      Ce soutien sera largement complété par les fonds alloués, au titre de la politique extérieure de l’Union, à la lutte contre la dimension extérieure de la migration irrégulière, et notamment aux efforts déployés pour remédier à ses causes profondes, améliorer les perspectives d’avenir qu’offrent les pays d’origine et développer la coopération en matière de retour, de réadmission et de migration légale (voir les propositions sectorielles distinctes qui seront présentées dans les jours à venir).

      Les autorités locales et les organisations de la société civile pourront-elles également bénéficier de financements du Fonds ?

      La Commission considère que les administrations locales et régionales et la société civile jouent un rôle fondamental, notamment en matière d’intégration, et devraient en conséquence recevoir autant de soutien que possible.

      C’est pourquoi, alors que les fonds allaient jusqu’à présent aux autorités nationales en couverture de 75 % des coûts d’une mesure (taux de cofinancement), à l’avenir, lorsque des régions, des municipalités ou des organisations de la société civile mettront en œuvre semblables mesures, le budget de l’UE couvrira 90 % des coûts.

      Pourquoi des financements au nouveau système de Dublin sont-ils prévus au titre du FAMI, alors qu’il n’y a pas encore eu d’accord à ce sujet ?

      La proposition relative au FAMI prévoit d’ores et déjà un soutien au transfert des demandeurs d’asile en application du règlement de Dublin tel qu’il est proposé de le réformer. Les financements couvriraient les mesures de premier accueil et d’assistance de base, l’aide à l’intégration si le demandeur reçoit un statut de protection et l’aide aux personnes qui devraient faire l’objet d’une mesure de retour au cas où elles n’obtiendraient pas de protection ou de droit de séjour.

      La proposition reflète le règlement de Dublin en l’état actuel des négociations, mais elle sera adaptée en fonction du résultat final de ces négociations.

      Comment le suivi des fonds alloués à la gestion des frontières et des migrations sera-t-il assuré ?

      La Commission suivra la mise en œuvre des actions en gestion directe et indirecte. Pour les fonds dont la gestion est partagée entre l’UE et les États membres, la responsabilité première d’assurer le suivi des projets financés par l’UE incombera à ces derniers. Les autorités administrant les fonds de l’UE dans les États membres doivent mettre en place des systèmes de gestion et de contrôle satisfaisant aux exigences de l’UE, y compris en matière de suivi. Le suivi des actions faisant l’objet d’une gestion partagée sera assuré par chaque État membre, dans le cadre d’un système de gestion et de contrôle conforme au droit de l’UE (règlement portant dispositions communes). Une priorité nouvelle sera accordée à la réalisation d’évaluations régulières selon des indicateurs de performance (les États membres devront communiquer des données pour chaque programme, jusqu’à six fois par an).

      Les États membres devront également communiquer un rapport annuel de performance, fournissant des informations sur l’état de mise en œuvre du programme et indiquant si les valeurs intermédiaires et les valeurs cibles ont été atteintes. Une réunion de réexamen sera organisée tous les deux ans entre la Commission et chaque État membre pour apprécier la performance de chaque programme. À la fin de la période, chaque État membre présentera un rapport de performance final.

      http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-18-4127_fr.htm

    • LE VERE RAGIONI DELL’IMMIGRAZIONE AFRICANA : IL FURTO DELLA TERRA

      L’Unione europea ha appena deciso di triplicare i fondi per la gestione dei migranti: la somma messa a bilancio passerà dagli attuali 13 miliardi di euro (anni 2014-2021) ai futuri 35 miliardi di euro (anni 2021-2027).
      Prima di compiere l’analisi dei costi preventivati, dove i soldi vanno, per fare cosa, dobbiamo sapere cosa noi prendiamo dall’Africa, e cosa restituiamo all’Africa. Se noi aiutiamo loro oppure se loro, magari, danno una mano a noi.
      Conviene ripetere e magari ripubblicare. Quindi partire dalle basi, dai luoghi in cui i migranti partono.

      https://raiawadunia.com/le-vere-ragioni-dellimmigrazione-africana-il-furto-della-terra
      #land_grabbing #accaparement_de_terres

    • UE- #JAI : course effrénée au renforcement de Frontex au détriment des #droits_fondamentaux Featured

      Le 12 octobre, les #Conseil_Justice_et_Affaires_Intérieurs discutera de la nouvelle proposition de #réforme de Frontex, l’#agence_européenne_des_garde-côtes_et_garde-frontières, deux ans après la dernière révision du mandat en 2016. Peu importe les critiques relatives aux violations des droits inhérentes à ses activités : l’agence est en passe d’acquérir des #compétences_exécutives ainsi qu’un rôle accru pour expulser depuis les Etats membres et depuis les Etats non européens.

      Le collectif Frontexit réitère ses très fortes préoccupations quant à cette énième réforme et appelle le Etats membres et les parlementaires européens à refuser cette course législative symbole d’une obsession du contrôle des frontières au détriment des droits des personnes migrantes.

      La Commission européenne propose de porter le #personnel de Frontex à 10’000 hommes d’ici 2020 et son #budget à 1,3 milliards pour la période 2019/2020, soit une augmentation de plus de 6000% du budget prévisionnel en à peine 12 ans. L’agence jouera un rôle central et inédit dans la préparation des décisions de retour depuis les Etats-membres et dans la conduite des #expulsions entre/depuis des pays « tiers » sans prérogatives claires.

      Face au doublement du nombre de personnes expulsées depuis l’UE entre 2015 et 2017, au vu des mécanismes de contrôle politiques faibles, voire inexistants (aucune activité hors UE sous contrôle du Parlement européen) et des réponses aux violations des droits ineffectives et inefficaces, cette réforme mettra davantage en danger les personnes migrantes et affaiblira leurs maigres droits.

      L’UE poursuit une course effrénée au renforcement de Frontex alors qu’aucune étude d’impact de ses activités actuelles sur les droits fondamentaux n’a été réalisée. Il est urgent que les parlementaires européens exercent un droit de contrôle sur les activités de Frontex y compris hors de l’UE (déploiement croissant de l’agence en Afrique par exemple), de l’arsenal à sa disposition (#EUROSUR compris) et de leurs conséquences.

      Aucune justification tangible n’existe pour cette énième révision du mandat, si ce n’est – aux dires de l’UE – l’urgence de la situation. Pourtant, cette urgence n’existe pas (le nombre d’arrivées a été divisé par cinq depuis 2015 selon l’OIM), pas plus que la soi-disant « crise migratoire ». L’effondrement du nombre des arrivées est directement imputable à l’augmentation des dispositifs sécuritaires aux frontières et à la coopération sans limite avec des pays où les violations des droits sont légion.

      Frontex, prompte à qualifier de « passeurs » des pêcheurs tunisiens qui sauvent des vies, prompte à collaborer voire dispenser des formations à des Etats où les violations des droits sont documentées, est à l’image d’une Europe qui s’enfonce dans une logique toujours plus sécuritaire au détriment des droits des personnes exilées, mais également de leurs soutiens.

      Cette #fermeture_des_frontières est également une menace pour le respect des droits des personnes qui se voient obligées d’exercer leur droit à quitter tout pays par des voies toujours plus dangereuses.

      http://www.frontexit.org/fr/actus/item/904-ue-jai-course-effrenee-au-renforcement-de-frontex-au-detriment-des-dr
      #droits_humains

    • NGOs, EU and international agencies sound the alarm over Frontex’s respect for fundamental rights

      The Frontex Consultative Forum on Fundamental Rights has expressed “serious concerns about the effectiveness of Frontex’s serious incident reporting mechanism,” saying that it should be revised and that the border agency must “take additional measures to set up an effective system to monitor respect for fundamental rights in the context of its activities.”

      The inadequacy of the serious incident reporting (SIR) mechanism is raised in the latest annual report of the Consultative Forum (http://www.statewatch.org/news/2019/mar/eu-frontex-consultative-forum-annual-report-2018.pdf), which is made up of nine civil society organisations, two EU agencies and four UN agencies and other intergovernmental bodies. It was established in October 2012 to provide independent advice to the agency on fundamental rights.

      Its report notes that during 2018, Frontex “only received 3 serious incident reports for alleged violations of fundamental rights and 10 complaints,” described by as an “almost negligible number” given that the agency has some 1,500 officers deployed at the external borders of the EU.

      Fundamental rights violations

      The Consultative Forum highlights “fundamental rights violations in areas where the Agency is operational, including the Hungarian-Serbian and the Greek-Turkish land borders.”

      For example, interviews by Human Rights Watch with asylum seekers in Greece and Turkey found that:

      “Greek law enforcement officers at the land border with Turkey in the northeastern Evros region routinely summarily return asylum seekers and migrants… The officers in some cases use violence and often confiscate and destroy the migrants’ belongings.” (https://www.hrw.org/news/2018/12/18/greece-violent-pushbacks-turkey-border)

      This is simply the latest in a long line of reports and investigations documenting mistreatment and abuse at the Greek-Turkish border, where The Christian Science Monitor also heard allegations that Frontex was directly involved in pushback operations (https://www.csmonitor.com/World/Europe/2018/1221/Are-Greek-and-EU-officials-illegally-deporting-migrants-to-Turkey).

      The Consultative Forum’s report also points to numerous instances of collective expulsion from Croatia to Serbia and Bosnia Herzegovina; ill-treatment at the Bulgarian-Turkish border; and what the Hungarian Helsinki Committee refers to as “systemic violations of asylum-seekers’ human rights in Hungary.” (https://www.osce.org/odihr/396917?download=true)

      Repeat: suspend activities at Hungary-Serbia border

      In its report, the Consultative Forum repeats a recommendation it has made previously: until fundamental rights can be guaranteed, the Executive Director should use the powers available under the 2016 Frontex Regulation to “suspend operational activities” at the Hungarian-Serbian border.

      The agency offers little obvious information about its activities at that border on its website (https://frontex.europa.eu/along-eu-borders/main-operations/operations-in-the-western-balkans), merely stating that it “deploys specialised officers and border surveillance vehicles and other equipment” in both Hungary and Croatia, where its officers “assist the national authorities in the detection of forged documents, stolen cars, illegal drugs and weapons.”

      The December 2018 report by the Hungarian Helsinki Committee cited above doesn’t mention Frontex, but details serious malpractice by the Hungarian state: immediate pushbacks that negate the right to seek asylum; a lack of procedural safeguards for those that do manage to claim asylum; and a lack of state support to integrate and assist those that receive protection.

      Lack of staff “seriously undermining” fundamental rights obligations

      The Consultative Forum’s report also repeats a longstanding complaint that the inadequate provision of staff to the agency’s Fundamental Rights Officer is “seriously undermining the fulfilment” of their mandate “and, more generally Frontex’s capacity to fulfil its fundamental rights obligations”.

      According to the report, while there were 58 posts for administrators foreseen in the agency’s recruitment plan for 2018, not a single one was allocated to the Fundamental Rights Officer.

      Furthermore, “during the year, only three Senior Assistants… joined the Fundamental Rights Office,” and its work “continues to be compromised in areas such as monitoring of operations, handling of complaints, provision of advice on training, risk analysis, third country cooperation and return activities” - in short, those areas of the agency’s work raising the most high-profile fundamental rights concerns.

      Independence of Fundamental Rights Office at risk

      The report also warns that the independence of the Fundamental Rights Office is at risk.

      The problem centres on the appointment of an Advisor in the Executive Director’s Cabinet as interim replacement for the Fundamental Rights Officer, who in the second half of 2018 “took an extended period of sick leave”.

      The Consultative Forum has “noted that the appointment of a member of the Executive Director’s cabinet as Fundamental Rights Officer ad interim raises issues under the EBCG [Frontex] Regulation.”

      In particular, the “previous and future reporting expectations on the incumbent in relation to the Executive Director” make it:

      “difficult… to ensure that the Fundamental Rights Officer ad interim and the Fundamental Rights Officer’s team maintain their independence in the performance of their duties and avoid potential conflicts of interest.”

      A long list of issues

      The report also examines a number of other issues concerning fundamental rights and the agency’s work, including the ongoing amendments to its governing legislation; the treatment of stateless persons in Frontex operations; “gender mainstreaming at Frontex”; and the need for a revision of the Fundamental Rights Strategy, amongst other things.

      Full report: Frontex Consultative Forum on Fundamental Rights: Sixth annual report (http://www.statewatch.org/news/2019/mar/eu-frontex-consultative-forum-annual-report-2018.pdf)

      Further reading

      Frontex condemned by its own fundamental rights body for failing to live up to obligations (Statewatch News Online, 21 May 2018: http://www.statewatch.org/news/2018/may/eu-frontex-fr-rep.htm)

      http://www.statewatch.org/news/2019/mar/fx-consultative-forum-rep.htm

  • Raised by Wolves | by Tim Flannery | The New York Review of Books
    http://www.nybooks.com/articles/2018/04/05/raised-by-wolves

    Distinguishing a dog from a wolf is not always straightforward, and because several US states have laws prohibiting the keeping of wolves or wolf/dog hybrids, expert testimony is often called upon to determine whether an animal is a dog or wolf. Pierotti has been called as a witness eighteen times; having kept wolf/dog hybrids and studied both wolves and dogs extensively, his testimony is highly valued. In many cases, he has been able to demonstrate that the canid in question has no admixture of wolf genes. But as he points out, there is a larger question here, for the laws assume that wolves are more dangerous than dogs, when in fact the reverse is true. In the US between 1979 and 1996, more than three hundred people were killed by 406 dogs, and only fifteen of these instances involved purported wolf/dog crosses, some of which, according to Pierotti, are “highly questionable.” The situation with purebred wolves is even more clear-cut, for there is not a single example of a wolf in nature killing a human in the entire history of North America.

    #chiens #loups

  • Les combattantes : sortir des violences faites aux #femmes (1/4) Tout commence par les #mots

    Au titre d’un objet social commun, les #droits_des_femmes en général et la lutte contre les #violences faites aux femmes en particulier, cinq associations féministes : #Chiennes_de_garde, #Collectif_Féministe_Contre_le_Viol, #Fédération_Nationale_Solidarité_Femmes, #Femmes_Solidaires et #Mouvement_Français_pour_le_Planning_Familial, ont engagé une procédure contre les textes sexistes du rappeur #Orelsan en août 2009.

    Considérant que de nombreuses expressions des textes de ce chanteur était explicitement et violemment sexistes, les associations ont porté #plainte « pour injures publiques à raison du sexe, et incitation à la haine, à la violence et aux discriminations à raison du sexe » selon les articles de la loi qui interdisent ce type de propos (articles 29, modifiée le 30 décembre 2004).

    Au terme de plus de 6 ans de procédures, les associations ont été entendues au cours d’un #procès.

    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/les-combattantes-sortir-des-violences-faites-aux-femmes-14-tout


    #discours #féminisme #justice #injure

    Un document qui date de 2016...

  • 68, année idéale
    https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-idees/le-journal-des-idees-jeudi-4-janvier-2018

    On se souvient que, selon des confidences glanées par le quotidien L’Opinion (18 octobre 2017), il s’agissait pour lui – je cite – de « sortir du discours maussade sur ces événements qui ont contribué à la modernisation de la société française, dans un sens plus libéral ». Hegel disait qu’on voit l’Histoire avec les yeux qu’elle nous a donnés et si le jeune président qui n’a pas connu la « chienlit » voulait idéaliser cet héritage comme la matrice d’un libéralisme à la fois économique et sociétal, les historiens et les témoins de mai 68 pourraient bien l’amener à corriger sa vision.

    #joli_mois_de_mai #1968 #cinquantenaire #chienlit

  • Figer ou comment les #chiens m’ont appris une facette du #consentement… ‹ Dure Réalité Webzine ‹ Reader — WordPress.com
    https://wordpress.com/read/blogs/37104270/posts/5157

    Figer, ça existe aussi dans le répertoire comportemental de l’être humain. Et c’est parfois tout aussi difficile à détecter que chez le chien. Pour un œil non attentif, des muscles qui se raidissent ou qui se tendent, ce n’est pas toujours simple à voir… Mais pourtant, si on y fait attention, si on fait attention à l’autre moindrement, c’est faisable et je dirais même plus, c’est primordial de le remarquer. L’écoute ne se fait pas juste avec les oreilles… on a tout plein de sens pour ça (dont la vue ici, pas juste l’ouïe).

    En terme plus pro, on appelle ça inhibition de l’action… Et comme pour tout animal (ce Brutus4que nous sommes aussi) c’est un moyen de défense, de survie…

    Vous l’avez probablement déjà expérimenté lors d’une grosse peur, un film d’horreur ou même quand vous sursautez ou lors d’un suspense dont vous ignorez la fin… Il y a un temps d’inhibition naturelle, qui fait aussi jouer l’adrénaline, les battements de cœur qui accélèrent, des sueurs… Ça se déploie à la vitesse de l’éclair et ça dure plus ou moins longtemps selon les individus, selon les peurs, selon les vécus. On vit ce figer car on est incapable de fuir ou d’attaquer… Vous saisissez le parallèle un peu mieux ?

    Maintenant que c’est défini tout ça, j’aimerais vous parler de consentement. On en entend parler à tort et à travers mais c’est vital.

    Le consentement ce n’est pas juste avoir un accord c’est s’assurer de cet accord tout au long de toute interaction entre deux personnes, ou êtres, et ce, peu importe la longueur de l’interaction. On parle souvent de consentement lors de relations sexuelles… Mais le consentement c’est énormément plus que cela, c’est dans toutes nos interactions… Tout le temps, en tout temps.

    Un exemple plus concret : tu me demandes un hug et je dis oui… Un hug de 3 secondes ça va… Au bout d’une minute je vais sûrement figer si je n’arrive pas à me débattre (et pas parce que le hug est trop serré, mais socialement je me sens coincée… Je subis et ce qui devait être une marque d’affection mais qui devient alors un moment qui me rend mal à l’aise, me donne l’envie de fuir… Et c’est pas si simple à faire, je me sens devoir subir, donc je fige).

    N’importe qui peut figer à n’importe quel moment lors d’une interaction, qu’elle soit sexuelle, qu’elle soit amicale… J’ai vu des gens figer entre 2 bises, entre deux tapes sur l’épaule, je me suis vue figer au milieu d’interactions, d’une relation sexuelle, d’un toucher amical. Et je ne suis pas toujours mieux qu’un-e autre car en m’approchant de quelqu’un-e pour une bise, une accolade, j’ai vu ces gens figer avant même un contact qui me semblait naturel, pour moi anodin et plein de bonne volonté… Le voyant, je vais alors tendre une main, plutôt que forcer le contact plus rapproché. Non, ce ne sont pas des broutilles, c’est faire attention à l’autre, ses limites, son consentement…

    Figer… C’est un gros désaccord, une pancarte NON en majuscule… Je suis dans mes retranchements à ce moment-là et ce n’est pas parce qu’on connait la personne sur le bout des doigts que ça n’arrivera jamais.

  • The Rise of the Thought Leader | New Republic
    https://newrepublic.com/article/143004/rise-thought-leader-how-superrich-funded-new-class-intellectual

    Writing in one of Mussolini’s prisons in the 1930s, the Italian Marxist Antonio #Gramsci jotted down the fragments that would become his theory of intellectuals. New classes, like the European bourgeoisie after the Industrial Revolution, he proposed, brought with them their own set of thinkers, which he called “organic intellectuals”—theorists, technicians, and administrators, who became their “functionaries” in a new society. Unlike “traditional intellectuals” who held positions in the old class structure, organic intellectuals helped the bourgeoisie establish its ideas as the invisible, unquestioned conventional wisdom circulating in social institutions.

    Today, Gramsci’s theory has been largely overlooked in the ongoing debate over the supposed decline of the “public intellectual” in America. Great minds, we are told, no longer captivate the public as they once did, because the university is too insular and academic thinking is too narrow.

    #Thomas_Friedman #Nicholas_Kristof etc.. et même #Daniel_Drezner #chiens_de_garde #fausses_pistes

  • Donatien de Rochambeau envoyait des bouledogues « manger des nègres » en #Haïti
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Donatien-Marie-Joseph_de_Rochambeau

    C’est une figure de Vendôme, le chateau de sa famille est à 3 km d’ici et une grande statue sur la place centrale rappelle son rôle dans la guerre d’indépendance des États-Unis.

    Mais bizarrement le monument ne précise pas :

    Fin 1801, il est nommé second du général Charles Leclerc pour l’expédition de Saint-Domingue chargée par Napoléon Bonaparte de reconquérir l’île, dont les #esclaves se sont rebellés pour leur liberté et ont proclamé l’abolition en 1793.

    Après la mort de Leclerc atteint par la fièvre jaune, il prend le commandement de l’armée et « met en place une politique de #terreur, qui est aussi une politique du #massacre organisé » Pour réprimer la révolte, Rochambeau et son prédécesseur Leclerc avaient fait venir de Cuba des chiens (conduits par le vicomte de Noailles).

    Ces chiens chasseurs d’esclaves, parfois appelés dogues de Cuba, utilisés dans les colonies ibériques pour retrouver les esclaves en fuite, avaient été brièvement utilisés par les Anglais lors de la révolte des esclaves de la Jamaïque (1795-1796), ce qui avait suscité une vague de réprobation. Les 3 ou 400 chiens que Rochambeau fit venir à Saint-Domingue ne lui furent d’aucun secours car ils attaquèrent indifféremment tous les blessés, Français aussi bien que rebelles et il fallut s’en débarrasser. Le commandement de Rochambeau est également marqué par la #corruption et l’#incompétence. Le 18 novembre 1803, il perd la bataille de Vertières devant le général rebelle Jean-Jacques Dessalines.

    Exemple d’un ordre donné par Rochambeau au sujet de cette tactique :
    « Je vous envoie, mon cher commandant, un détachement de la garde nationale du Cap, commandé par M. Bari. Il est suivi de 28 #chiens bouledogues. Ces renforts vous mettront à même de terminer entièrement vos opérations. Je ne dois pas vous laisser ignorer qu’il ne vous sera passé en compte aucune ration, ni dépense pour la nourriture de ces chiens. Vous devez leur donner des nègres à manger. Je vous salue affectueusement, — Donatien Rochambeau. »

    #Haïti #France #histoire #colonisation #chiens

    Dogue de Cuba — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Dogue_de_Cuba

    Après l’abolition de la traité négrière par le Congrès de Vienne en 1815, l’élevage de ce type de chiens est moins rentable, et avec le temps la race a donc fini par s’éteindre.

    (repéré grâce à @mad_meg https://seenthis.net/messages/609967#message609968 )

  • Commentaires | lettre ouverte à Edwy Plenel | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/jean-bachelerie/blog/060517/lettre-ouverte-edwy-plenel

    Mediapart appartient à ses lecteurs ! Il suffit de lire les commentaires pour voir de quel peu de poids ils ont pesé dans cette campagne. le glissement progressif d’une critique systématique de JL Mélenchon à un soutien sans réserves à E Macron, jusqu’à lui consacrer une soirée

    Lettre ouverte à Edwy Plenel

    Nous sommes des lecteurs de la première heure.

    Nous nous étions étonné en 2012 de votre soutien à F Hollande, aprés avoir publié un livre avec lui. Etonné aussi de vos réserves à l’égard de JL Mélenchon. (...)

    Commentaires :
    07/05/2017 18:50 Par espoir

    Dans la série des Moralisateurs manipulateurs de vérités historiques, voici un petit coup de gueule justifié , poussé par un professeur d’Histoire !

    A PROPOS D’UNE CITATION DE TROTSKY RECEMMENT APPARUE DANS LES MEDIAS DOMINANTS

    Plenel comme Birbaum ont, sur France Inter pour le premier, dans Le Monde pour le second, citer Léon Trotsky à propos d’un hypothétique « Front républicain » pour le 2e tour de la présidentielle.

    1ère remarque de ma part : connaissant un tout petit peu Trotsky, son histoire, ses analyses et ses positions, notamment en ce qui concerne l’Allemagne des années Trente, cette « citation » m’a interloqué. Jamais Trotsky n’a parlé d’un « Front républicain » en Allemagne (ce qui aurait voulu dire qu’il appelait à une alliance de circonstance entre Hindenburg, par exemple, et les partis ouvriers allemands…) ; il a, au contraire, défendu avec acharnement un « Front ouvrier » du SPD et du parti communiste contre Hitler.

    2e remarque : quand on est un « brillant » intellectuel, et qu’on cite quelqu’un, on donne ses sources, c’est le b.a.ba de la démarche historienne. Dans le cas contraire, on manipule ou on ne maîtrise pas son sujet.

    3e remarque : ayant, par ailleurs, lu un grand nombre de textes de Trotsky et en ayant à ma disposition, je me suis donc (re)plongé dans ces derniers avec un certain plaisir. La hauteur de vue, la connaissance, la culture de ce militant – de la trempe des Robespierre ou Jaurès – et la finesse de ses analyses restent incomparables et renvoient beaucoup de nos politiques à ce qu’ils sont : rien. Qu’ai-je donc retrouvé ? Cet extrait : il s’agit d’un « Entretien avec un ouvrier social-démocrate à propos du front unique de défense », publié en mars 1933 dans Unzer Wort (journal de l’Opposition de gauche allemande) à propos des désaccords entre le SPD et le KPD et de la nécessité absolue d’un « Front unique » contre Hitler et le Capital.

    « Le Vorwärts [journal du SPD] s’indigne de ce que les communistes accusent les sociaux-démocrates de frayer la voie à Hitler. S’indigner est le droit légitime du Vorwärts. Mais ce dernier va plus loin : « Comment pourrait-on, s’écrit-il, faire un front unique avec de tels calomniateurs ? » Qu’est-ce donc : sentimentalisme ? Prude sensiblerie ? Non, cela sent l’hypocrisie. Au fait, les chefs de la social-démocratie allemande n’ont pas pu oublier que W. Liebknecht et A. Bebel ont maintes fois déclaré que la social-démocratie était prête, au nom d’objectifs déterminés, à s’entendre avec le diable et sa grand-mère. Les fondateurs de la social-démocratie ne demandaient nullement en l’occurrence que le diable relègue ses cornes au musée et que sa grand-mère se convertisse au luthérianisme. D’où vient donc cette prude sensiblerie chez les politiciens sociaux-démocrates qui ont passé depuis 1914 par le front unique avec le Kaiser, Lüdendorff [général putschiste], Groener, Brüning, Hindenburg ? D’où viennent ces deux poids et ces deux mesures : les uns pour les partis bourgeois, les autres pour les communistes ? »

    En clair : il s’agit bien d’une argumentation en faveur d’un front SPD-KPD. Jusqu’à preuve du contraire, la social-démocratie n’existant plus en France (Guy Mollet doit être son dernier représentant ou peut-être Mauroy), Macron n’en est évidemment pas un représentant. La question d’un « Front unique » au 2e tour aurait concerné un duel Hamon-Le Pen ou un duel Mélenchon-Le Pen, ce qui n’est pas le cas.

    Les manipulations et les instrumentalisations sont légion dans cette campagne : France Inter, Libération, Le Monde – comme à leur habitude – ont bien servi leurs maîtres.

    Thierry Flammant, le 2 mai 2017.

    • Nous avons apprécié la critique des dérives du Hollandisme.

      Pourtant depuis quelques temps, nous sentions qu’il y avait deux Médiapart, le Médiapart critique de la mondialisation néo/ordo libérale, et le Médiapart atlantiste et qui à l’approche des élections est devenu de plus en plus critique, dur, caricatural à l’égard du candidat qui personnifiait le monde nouveau auquel nous aspirons.

      La candidature de B.Hamon et les appels réitérés à l’union , c’est à dire au retrait de JLM étaient prémonitoires.

      Lorsqu’il s’est avéré que B Hamon plongeait dans les sondages alors que JLM montait, le bon sens aurait voulu que Mediapart change de ton et soit plus objectif avec les Insoumis et JLM, il n’aurait pas été malvenu de le soutenir.

      Mais il est un autre apprenti sorcier, Jean-Luc Mélenchon, oser traiter d’apprenti sorcier JL Mélenchon, c’est faire preuve de mauvaise foi, dans la ligne des écrits de Médiapart sur les insoumis. C’est franchir une étape dans la diabolisation de JL Mélenchon .

      demander à participer à sa reconstruction dans le dialogue avec toutes ses autres composantes, c’est à dire En Marche, que vous classez à gauche !

      belle leçon de confusionnisme !

      En fait Mediapart qui n’appartient qu’à ses lecteurs, a pris position pour Macron conformément aux voeux des hiérarques du PS et de leurs amis. Il est évident que vous avez des liens avec cette sociale démocratie déclinante.

      Vous avez piétiné vos lecteurs, la ligne de Médiapart et insulté l’avenir, en stigmatisant JL Mélenchon.

      En fait en participant à cette chasse aux abstentionnistes, vous cherchez à affaiblir délibérément JL Mélenchon et la France Insoumise, qui met en danger l’avenir du PS. Peu importe que cela fasse le lit de M Le Pen.

      Nous conclurons avec cette citation d’Hannah Arendt : « Politiquement, la faiblesse de l’argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu’ils ont choisi le mal ».

      « La posture de supériorité morale de la France d’en haut permet en réalité de disqualifier tout diagnostic social »
      C. Guilluy.

      Cette posture d’antifascisme cache mal la volonté de masquer les vrais problèmes et de sauver un système qui a produit Marine Le Pen et E.Macron qui vivent l’un de l’autre.

      Jean Bachèlerie

      #Edwy_Plenel #confusionnisme #chien_de_garde_du_système