• De nouveaux outils pour améliorer l’identification des migrants décédés ou portés disparus en mer - InfoMigrants
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    De nouveaux outils pour améliorer l’identification des migrants décédés ou portés disparus en mer
    Par Ana P. Santos Publié le : 17/01/2025
    L’identification des migrants morts en mer reste encore très difficile. Des organisations font leur possible pour développer de nouvelles méthodes et technologies - en ne s’appuyant pas seulement sur l’ADN mais sur les « identifiants secondaires » comme les tatouages, les piercings. Le but : aider les proches des victimes à faire leur deuil plus sereinement.
    Chaque année, des milliers de personnes meurent sur les routes migratoires de l’océan Atlantique, de la mer Méditerranée et de le Manche. De nombreuses victimes qui voyagent sans documents d’identité ou les ont perdus au cours de route. Lors d’une disparition en mer, l’identification des corps récupérés, qui se décomposent rapidement, est souvent impossible. Des organisations comme l’Action pour l’identification des migrants victimes de catastrophes (MDVI), militent pour mieux identifier les personnes qui perdent ainsi la vie aux portes de l’Europe. Le MDVI cherche notamment à élargir les outils et l’expertise disponibles. Une partie du travail de l’organisation repose sur les « identifiants secondaires », c’est à dire les traits du visage, les tâches de naissance, les tatouages ou les piercings, qui sont des moyens d’identification légalement reconnus.
    Actuellement, les procédures d’identification se basent avant tout sur des méthodes ou des documents officiels tels que les documents dentaires, l’ADN et les empreintes digitales. Or, il arrive que la méfiance à l’égard des autorités peut décourager des familles à fournir des échantillons d’ADN. Aussi, nombre de migrants disparus n’ont pas déposé d’empreintes digitales ou ne possèdent pas de documents dentaires.Enfin, le statut administratif précaire des membres de la famille du disparu peut les empêcher de s’adresser aux autorités.
    Les chercheurs du MDVI ont également recours aux photographies, en particulier celles publiées sur les réseaux sociaux ou partagées au cours du voyage. Dans une étude publiée par l’organisation et une équipe de chercheurs, la comparaison des visages à l’aide de photos est un outil précieux pour l’identification, en particulier lorsqu’il s’agit de la seule donnée disponible. « Ses faibles exigences technologiques, sa rapidité d’analyse et la facilité de transfert des données numériques la rendent particulièrement efficace dans les contextes difficiles », explique le rapport.
    Le MDVI contribue également à faire avancer l’utilisation de scanners 3D mobiles conçus pour capturer des images faciales détaillées des défunts. Ces appareils, destinés à être utilisés par les premiers secours et les organisations caritatives, permettent de documenter les caractéristiques physiques avant que la décomposition du corps n’en soit à un stade trop avancé, ce qui augmente considérablement les chances d’identification.
    Une autre organisation, le Marine Institute de Galway, en Irlande, a mis au point un logiciel qui vise à prédire la localisation des naufragés. Le calcul combine les données sur les courants marins avec des modèles de comportement de particules en fonction des conditions de vent. Déjà utilisée par les autorités irlandaises dans le cadre d’enquêtes, cette technologie pourrait s’appliquer aux opérations de recherche et de sauvetage des migrants au Royaume-Uni et en France.De son côté, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’Université de Dodoma et l’Académie américaine des sciences médico-légales ont mis sur pied un atelier en Tanzanie pour permettre de mieux étudier les restes humains de migrants non identifiés.Il repose sur des techniques d’analyse chimique pour recueillir des informations sur le régime alimentaire des individus et l’historique de leurs déplacements géographiques. L’OIM estime que cette méthode pouvait être utile en Tanzanie, qui constitue un pays de passage pour les personnes voyageant depuis la Corne de l’Afrique vers l’Afrique du Sud ou encore l’île de Mayotte.
    Le projet Missing migrants de l’OIM sur les migrants portés disparus a recensé plus de 766 décès sur la route reliant l’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique à l’Afrique du Sud et Mayotte entre 2014 et le milieu de l’année 2024, mais le nombre réel de victimes est probablement beaucoup plus élevé. Le journal britannique The Guardian note que les décès de migrants sont rarement recensés dans le registre d’identification des victimes de catastrophes (IVC) d’Interpol, ce qui freine certains protocoles médico-légaux.
    Selon Interpol, les IVC sont principalement conçus pour les évènements impliquant un grand nombre de victimes et résultant de catastrophes soudaines et de grande ampleur, qu’elles soient naturelles ou causées par l’homme. En revanche, les migrants font généralement naufrage seul ou en petits groupes, ce qui ne déclenche pas les procédures d’IVC. Par ailleurs, en raison de la nature clandestine des migrations, de nombreux décès ne sont pas signalés ou ne sont pas documentés pour être suivis par Interpol.
    Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), chaque personne disparue ou corps non identifié entraîne une situation de perte ambigüe chez les proches. Les familles qui ne peuvent obtenir une preuve officielle de la mort d’un être cher restent hantées par l’incertitude, incapables de faire leur deuil et de tourner la page.
    L’absence de réponses plonge les familles dans un gouffre émotionnel et psychologique.

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  • Tragédie sur la route des Canaries : au moins 50 migrants se noient dans un naufrage - InfoMigrants
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    Tragédie sur la route des Canaries : au moins 50 migrants se noient dans un naufrage
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 17/01/2025
    Au moins 50 personnes ont perdu la vie après le naufrage d’une embarcation partie de Mauritanie à destination des îles Canaries, selon la porte-parole de l’ONG Caminando Fronteras, Helena Maleno. D’après la militante, 44 de ces victimes étaient d’origine pakistanaise. Les survivants ont été secourus par les autorités marocaines.
    Une cinquantaine de personnes, dont de nombreux Pakistanais, se sont probablement noyées après le naufrage de leur embarcation partie de Mauritanie en direction des îles Canaries, a déclaré jeudi 16 janvier l’organisation d’aide aux migrants Caminando Fronteras (Walking Borders, en anglais).La pirogue avait quitté la Mauritanie le 2 janvier avec 86 personnes à bord, selon la presse espagnole, avant de dériver plusieurs jours dans l’océan Atlantique. « Treize jours de traversée angoissée se sont écoulés sans que personne ne soit secouru », a écrit l’activiste Helena Maleno, porte-parole de Caminando Fronteras, sur son profil X. « Nous avons donné l’alerte il y a six jours à tous les pays qui partagent les eaux (internationales) de sauvetage, conformément à notre protocole en cas de disparition d’un bateau », a expliqué l’ONG à la presse espagnole. En vain.
    Mercredi 15 janvier, ce sont les autorités marocaines qui ont finalement lancé une opération de sauvetage mais elles n’ont pu secourir que 36 personnes. Parmi elles, un adolescent et 22 ressortissants pakistanais.
    Pour l’heure, aucune précision n’a été donnée sur le nombre d’enfants et de femmes à bord du bateau au moment du départ. Les 50 disparus, parmi lesquels se trouvaient 44 Pakistanais, sont tous présumés morts. L’ONG Caminando Fronteras assure avoir pu établir un contact avec les survivants et leurs familles.Il s’agit - déjà - de la deuxième tragédie enregistrée en 2025. La première a eu lieu le 1er janvier, lorsqu’un canot est arrivé au sud de Tenerife avec 60 personnes. À bord, deux migrants étaient décédés.
    Fin décembre, le gouvernement malien avait communiqué sur le décès de 25 jeunes Maliens dans un naufrage au large du Maroc, survenu quelques jours auparavant. Au moins 70 personnes sont portées disparues. Seuls 11 survivants ont été retrouvés.
    Traversées cauchemardesques
    En 2024, près de 10 000 personnes ont ainsi perdu la vie ou ont disparu en mer en essayant de gagner les îles espagnoles, contre 6 000 en 2023, selon un rapport publié fin décembre par Caminando Fronteras. Pour l’association, la route des Canaries est ainsi bel et bien devenue « la plus meurtrière au monde ».
    Les drames sont hélas courant. Il faut compter au moins une semaine, plusieurs parfois, en haute mer, pour rejoindre les rives espagnoles des Canaries, distantes de 1 000 à 2 000 km depuis le Sénégal ou la Mauritanie. Beaucoup de pirogues se perdent dans l’immensité de l’océan. Les vents violents et les forts courants rendent la traversée très risquée, et peut faire dériver les pirogues surchargées et en mauvais état. De nombreux témoignages rapportent des voyages cauchemardesques soumis aux aléas météorologiques, aux avaries de moteur, à la soif et à la faim. Il n’est pas rare de trouver des corps de personnes mortes de faim ou de soif dans les canots secourus au large des Canaries.

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  • Un Syrien de 19 ans meurt dans la Manche, premier décès de l’année - InfoMigrants
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    Un Syrien de 19 ans meurt dans la Manche, premier décès de l’année
    Par La rédaction Publié le : 13/01/2025
    Un migrant syrien de 19 ans est mort dans la Manche dans la nuit de vendredi à samedi en tentant de rejoindre le Royaume-Uni. C’est le « premier décès en mer en 2025 » à la frontière franco-britannique, précisent la préfecture du Pas-de-Calais et le parquet de Boulogne-sur-Mer.
    L’année 2025 vient à peine de commencer et on assiste déjà à un drame dans la Manche. Dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 janvier, un jeune homme est mort en tentant d’atteindre le Royaume-Uni à bord d’un canot de fortune."Ce matin [samedi, ndlr] vers 4h10 à Sangatte (...), des effectifs de CRS constataient le départ d’une embarcation de type ’small boat" avec une soixantaine de migrants à bord", a relaté à l’AFP le procureur de Boulogne-sur-Mer, Guirec le Bras."Quelques minutes plus tard, le groupe débarque du bateau trempé (...). Sur le sol de l’embarcation, un homme d’une vingtaine d’années de nationalité syrienne est découvert en arrêt cardio-respiratoire (...), probablement écrasé par les autres migrants", a pour sa part souligné la préfecture.
    La victime était âgée de 19 ans, et son décès a été constaté à 5h24, a précisé le procureur de Boulogne-sur-Mer. Des investigations médico-légales doivent être effectuées pour « déterminer de façon exacte les causes du décès », a-t-il ajouté. Il a « probablement [été] écrasé » par d’autres migrants dans la cohue du départ, selon la préfecture.Un homme né en Syrie, âgé de 33 ans, a été « interpellé et placé en garde à vue comme ayant pu organiser le départ », toujours selon le procureur.
    « Il s’agit du premier décès en mer de 2025 » à la frontière franco-britannique, a relevé la préfecture."Cette nouvelle tragédie souligne les terribles dangers que représentent les traversées en petits bateaux, et nous continuons de faire tout notre possible pour les empêcher", a réagi samedi un porte-parole du gouvernement britannique. Londres a de nouveau pointé du doigt les passeurs, « ces criminels » qui « ne se soucient que du profit, pas des vies qu’ils mettent en danger ».
    Le lendemain, un autre drame en mer a été évité de justesse. Dans la nuit de dimanche à lundi, une quarantaine de migrants, dont quatre femmes, ont été secourus dans la Manche par les forces françaises, indique la presse locale. Les exilés étaient trempés, et sept d’entre eux, tous en urgence relative, ont été transférés à l’hôpital. Les autres ont été pris par en charge par les autorités de la ville d’Ambleteuse, à une vingtaine de kilomètres de Calais, qui a ouvert la salle des sports de la commune pour l’occasion.
    « Nos mers se transforment en cimetières »
    Depuis plusieurs mois, les associations d’aide aux migrants dénoncent des montées à bord des embarcations de plus en plus chaotiques pour les exilés. Les causes sont nombreuses : canots surchargés, bousculades au moment des montées dans les embarcations, exilés qui tentent de monter dans les canots sans avoir payé leur place, violences de la part des forces de l’ordre françaises pour empêcher les départs.
    Quelques heures après l’annonce du décès du jeune Syrien, une marche pour dénoncer la politique a réuni environ 500 personnes à Calais, dont plusieurs élus de gauche."Nos mers se transforment en cimetières, et c’est une situation indigne qui n’est pas conforme aux valeurs de l’Union européenne mais aussi aux valeurs de la France" a déclaré Majdouline Sbaï, députée européenne EELV présente dans le cortège. La France « a créé des lois d’inhospitalité qui visent à rendre hostile notre territoire et qui, en sécurisant davantage les frontières, précipitent les gens vers la mort », a-t-elle estimé.
    Dans la manifestation, un groupe d’exilés portait un cercueil noir recouvert de fleurs, et d’autres manifestants une grande banderole affichant les noms de migrants décédés durant leur dangereux périple vers l’Angleterre ces dernières années.Selon un dernier bilan de la préfecture du Pas-de-Calais, 77 migrants sont morts en 2024 en tentant de rejoindre l’Angleterre à bord de « small boats ». Un record depuis le début de l’utilisation de ce moyen de transport pour traverser le détroit du Pas-de-Calais en 2018.
    Les associations d’aide aux migrants ont recensé pour leur part 89 exilés morts sur le littoral du nord de la France en 2024, en incluant également les décès à terre. Depuis le début de l’année, un exilé est également mort écrasé sur la route. Il a été fauché mardi 7 janvier par un véhicule sur l’autoroute A16, au niveau de la sortie 54 près de Grande-Synthe, non loin du camp de migrants de Loon-Plage. « On ne connait pas les circonstances du décès », explique à InfoMigrants Flore Judet d’Utopia 56. « Peut-être que cette personne cherchait à rejoindre son lieu de vie ». Des centaines de personnes survivent dans les bosquets, non loin de la route, à Loon-Plage, dans des conditions extrêmement précaires. « On oublie souvent que les gens ne meurent pas seulement en mer dans la région », déplore Flore Judet.

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  • Sur la route migratoire entre l’Algérie et l’Espagne, une hausse effrayante des naufrages - InfoMigrants
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    Sur la route migratoire entre l’Algérie et l’Espagne, une hausse effrayante des naufrages
    Par Marlène Panara Publié le : 31/12/2024 Dernière modification : 02/01/2025
    D’après l’ONG espagnole Caminando Fronteras, plus de 500 personnes sont mortes en 2024 sur la route migratoire menant de l’Algérie à la péninsule ibérique ou à l’archipel des Baléares. Des chiffres qui font de ce passage en mer Méditerranée la deuxième route la plus meurtrière pour l’Espagne, derrière celle des Canaries.
    Youssef* connaissait bien la mer. Le jeune Algérien de 26 ans a plusieurs fois été pêcheur, et était bon nageur. Il a aussi été saisonnier sur le littoral algérien. Cette nuit de fin novembre, lorsqu’il a embarqué avec 12 autres personnes dans un petit bateau à moteur sur une plage d’Alger pour gagner l’Espagne, « il avait conscience des risques qu’il prenait », assure sa cousine qui préfère garder l’anonymat. « Mais il avait tellement de copains qui étaient partis comme ça et qui avaient réussi … » Mais Youssef n’arrivera jamais à Alicante, sa destination. Après cinq kilomètres seulement en mer, son embarcation prend l’eau. S’ensuit une altercation avec le conducteur du bateau, qui finit par se renverser. « Tout le monde est tombé à l’eau, y compris une famille avec une enfant de 6 ans et un bébé », raconte sa cousine. Les gardes-côtes algériens sont prévenus, mais la localisation du naufrage n’est pas la bonne. Les naufragés, qui n’ont pas de gilet de sauvetage, attendent près de six heures en pleine mer. Youssef fait grimper la petite fille sur un bidon d’essence. Lorsqu’un groupe de jeunes, prévenus de leur départ, parvient finalement à les retrouver, il est trop tard. Le bébé et sa mère sont retrouvés morts. Youssef et deux autres passagers sont portés disparus.
    Ce naufrage est loin d’être un cas isolé. Sur cette route migratoire qui relie l’Algérie à l’Espagne, les drames sont « de plus en plus fréquents », et « des cadavres apparaissent sur la côte [espagnole] plusieurs jours après [...] que les secours ont été alertés », indique la Garde civile dans un document consulté par le média Levante. D’après le dernier rapport de l’ONG Caminando Fronteras publié le 26 décembre, au moins 517 personnes sont mortes sur cette voie en 2024. Elles étaient 464 en 2022, et 191 en 2021.
    Cette année aussi, 26 embarcations ont « totalement disparu » en mer, avec tous leurs passagers. Des chiffres qui font de ce passage en Méditerranée la deuxième route la plus meurtrière pour l’Espagne, derrière celle des Canaries. Empruntée depuis plusieurs années par les candidats à l’exil, cette voie s’est réellement consolidée depuis 2021, affirme Caminando Fronteras. Les passagers déboursent entre 2 000 et 4 000 euros, parfois plus, pour effectuer ce trajet à bord de petits bateaux à moteurs de 60 à 140 chevaux, totalement inadaptés à ce type de traversées en pleine mer. En 2024, 13 952 migrants ont été comptabilisés sur cette voie.
    Les candidats au départ embarquent depuis Oran, Mostaganem, Tipaza ou Alger et naviguent en direction du sud de la péninsule ibérique. Ils sont parfois secourus au large d’Almeria, Carthagène, Murcie ou Alicante. Mais depuis 2022, la route algérienne se déplace de plus en plus à l’est, en direction des îles Baléares, une zone moins surveillée. Le 29 décembre, 18 personnes ont atteint l’île de Formentera, et ont été rejointes par 74 migrants arrivés dans trois embarcations distinctes quelques heures plus tard. Depuis le 1er janvier 2024, 5 793 personnes au total ont débarqué aux Baléares, soit 154,3 % de plus que les 2 278 exilés arrivés dans l’archipel en 2023, d’après les chiffres de l’agence de presse espagnole EFE.
    Cet itinéraire, moins couvert par les secours, est tout aussi « périlleux », prévient Caminando Fronteras. « Les dangers de cette traversée sont même plus importants en raison des distances plus longues, mais aussi parce qu’il existe un risque élevé de perdre le cap et de se retrouver dans les zones les plus hostiles de la mer Méditerranée ».
    Sur cette voie, les profils des « harragas », littéralement « brûleurs de frontières », sont aussi plus vulnérables. Le rapport constate la présence régulière « d’adolescents qui voyagent seuls », et qui cherchent à rejoindre de la famille en Europe. « Pour beaucoup, en France », précise-t-on. Ces mineurs sont habituellement originaires d’Algérie, mais de plus en plus de jeunes subsahariens, syriens, ou palestiniens embarquent, eux aussi, depuis les côtes algériennes. D’après l’ONG espagnole, « près de 40 % des personnes qui s’engagent sur cette route maritime des Baléares proviennent désormais de pays autres que l’Algérie ».
    Les jeunes enfants accompagnés de leurs mères sont également de plus en plus nombreux. « Beaucoup d’entre eux étaient précédemment passés par la Libye et la Tunisie avant d’être refoulés dans le désert », précise l’association. Ces dernières années, les embarcations de fortune parties d’Algérie se remplissent souvent de familles entières. En octobre 2021, Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) décrivait ce phénomène comme « une ’harga [migration en français]’ familiale inédite », qui trouve racine dans la morosité économique plombant le pays depuis 2014 et la chute du cours du pétrole.
    « En Algérie, il n’y a pas la guerre. Mais le chômage des jeunes, même diplômés, poussent la plupart à partir. Dans ce pays, si vous ne connaissez personne pour vous pistonner, vous n’avez pas d’avenir », explique la cousine de Youssef. « Et quand vous voyez que la plupart des gens que vous connaissez ont quitté le pays, sont heureux ailleurs et que vous, vous continuez à galérer malgré les années, partir devient votre seul objectif ». « Ici, même les jeunes avec un diplôme ne trouvent pas de travail, et ils s’ennuient », avait également confié en mai dernier Kenza, dont le frère originaire de Tizi Ouzou avait disparu en mer. « Hamza disait que la vie en Algérie, c’était fatigant. Alors quand il est entré à l’université de sociologie, il a rapidement fait des demandes de visa étudiant. À chaque fois, elles ont été refusées ». Youssef avait lui aussi d’abord envisagé de partir de chez lui « dans les règles », sur les conseils de sa famille. Le jeune homme avait fait des demandes de visa pour l’Union européenne, le Canada et le Royaume-Uni. Mais, comme Hamza, aucune ne lui a été accordée. Aujourd’hui, la mère de Youssef « pense qu’il est en prison en Espagne ». « On ne lui a pas dit ce qu’il s’était vraiment passé, car elle a une santé très fragile », confie sa cousine. Tous les jeunes du quartier, en revanche, ont appris la mort de Youssef et des autres passagers. « Le lendemain du drame, beaucoup embarquaient à leur tour dans un bateau ».

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  • Première mort d’un migrant dans la Manche en 2025, un jeune Syrien
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/01/11/premiere-mort-d-un-migrant-dans-la-manche-en-2025-un-jeune-syrien_6492970_32

    Première mort d’un migrant dans la Manche en 2025, un jeune Syrien
    Le Monde avec AFP
    « Il s’agit du premier décès en mer en 2025 », à la frontière franco-britannique. Un jeune migrant syrien est mort lors d’une tentative de traversée de la Manche dans la nuit de vendredi à samedi 11 janvier, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) la préfecture du Pas-de-Calais. « Ce matin vers 4 h 10 à Sangatte (Pas-de-Calais) (…), des effectifs de CRS constataient le départ d’une embarcation de type small boat avec une soixantaine de migrants à bord », a relaté le procureur de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras, interrogé par l’AFP. « Quelques minutes plus tard, le groupe débarque du bateau trempé (…). Sur le sol de l’embarcation, un homme d’une vingtaine d’années de nationalité syrienne est découvert en arrêt cardio-respiratoire (…), probablement écrasé par les autres migrants », a pour sa part souligné la préfecture.
    La victime était âgée de 19 ans, et sa mort a été constatée à 5 h 24, a précisé le procureur de Boulogne-sur-Mer. Des investigations médico-légales doivent être effectuées pour « déterminer de façon exacte les causes du décès », a-t-il ajouté. Un homme né en Syrie, âgé de 33 ans, a été « interpellé et placé en garde à vue », car il a « pu organiser le départ », toujours selon le procureur.
    « Il s’agit du premier décès en mer de 2025 » à la frontière franco-britannique, a relevé la préfecture. Selon cette même source officielle, « en 2024, 77 personnes sont décédées en tentant de rejoindre la Grande-Bretagne à bord d’un small boat », du nom des embarcations précaires utilisées pour franchir le détroit du Pas-de-Calais, un record depuis le début en 2018 de l’usage de ce moyen de traversée dans cette zone.
    La préfecture souligne que deux personnes ont été interpellées dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer et confiée à l’office de lutte contre le trafic illicite de migrants. En raison de conditions météorologiques défavorables, seuls 61 migrants sont arrivés au Royaume-Uni à bord de small boats entre le 1er et le 10 janvier, selon les chiffres des autorités britanniques. En 2024, 36 816 migrants sont parvenus à traverser la Manche sur ces embarcations, soit 25 % de plus qu’en 2023, selon le ministère de l’intérieur britannique. Cette hausse accroît la pression sur le gouvernement travailliste de Keir Starmer, alors que la baisse de l’immigration, légale comme illégale, a été l’un des enjeux majeurs de la campagne électorale l’ayant porté au pouvoir en juillet, qui a aussi vu la percée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage. Selon Downing Street, les traversées de la Manche sur de petites embarcations ont été l’un des sujets évoqués par Keir Starmer et le président français, Emmanuel Macron, lors de leur rencontre jeudi soir à Chequers, résidence de campagne des premiers ministres britanniques.

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  • Royaume-Uni : près de 37 000 migrants ont traversé la Manche en 2024 - InfoMigrants
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    Royaume-Uni : près de 37 000 migrants ont traversé la Manche en 2024
    Par La rédaction Publié le : 02/01/2025
    En 2024, 36 816 personnes ont débarqué au Royaume-Uni après une dangereuse traversée de la Manche depuis les côtes françaises. C’est 25 % de plus qu’en 2023, malgré la volonté affichée du gouvernement britannique de freiner l’immigration illégale.
    C’était l’un des enjeux de la campagne électorale du travailliste Keir Strarmer au printemps dernier : faire baisser drastiquement l’immigration illégale. Mais 2024 a donné tort au Premier ministre britannique. Sur l’ensemble de cette année, 36 816 migrants ont atteint les côtes anglaises après avoir traversé la Manche depuis la France. Soit 25 % de plus qu’en 2023, selon les chiffres du Home Office, équivalent du ministère britannique de l’Intérieur, publiés le 1er janvier.
    Ce chiffre est toutefois en deçà du record atteint en 2022, avec 45 774 arrivées.Les données complètes sur la nationalité des personnes arrivées au Royaume-Uni seront publiées ultérieurement, mais entre septembre 2023 et septembre 2024, leurs principaux pays d’origine étaient l’Afghanistan, l’Iran, la Syrie, le Vietnam et l’Érythrée.
    Selon la préfecture du Pas-de-Calais, au moins 5 800 personnes ont par ailleurs été secourues en mer en 2024 côté français, et plus de 870 tentatives de traversée ont été empêchées par les forces de l’ordre déployées sur le littoral.Afin de gagner le Royaume-Uni, les migrants versent des milliers d’euros à des passeurs pour s’entasser sur de précaires embarcations pneumatiques. Depuis plusieurs mois, les associations présentes dans le nord de la France dénoncent des montées à bord toujours plus chaotiques. Les causes sont nombreuses : canots surchargés, bousculades, violences de la part des forces de l’ordre françaises pour empêcher les départs.
    Certains exilés, qui n’ont pas les moyens de payer la traversée, tentent également de « pirater » les embarcations et profitent de la cohue de l’embarquement pour se faire une place. Une option très périlleuse : les migrants « peuvent se faire écraser, mais aussi subir la violence des ‘hommes de main’ des passeurs, présents au moment des mises à l’eau », a expliqué à InfoMigrants Feyrouz Lajili, coordinatrice de Médecins sans frontières (MSF) à Calais.
    Résultat, les décès survenus sur cette route migratoire n’ont jamais été si nombreux. Au moins 76 personnes sont mortes noyées ou étouffées, faisant de 2024 l’année la plus meurtrière sur cette voie migratoire. Le 30 décembre encore, le corps d’un exilé a été repêché sur une plage de Sangatte, au lendemain du décès dans la même zone de trois hommes qui avaient tenté la traversée de la Manche.
    Depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, le Premier ministre Keir Starmer est revenu sur le projet controversé d’expulsions des demandeurs d’asile vers le Rwanda. Mais il a promis dans le même temps de renforcer la lutte contre les réseaux de passeurs, qu’il entend traiter « comme des terroristes ». Le gouvernement a ainsi mis sur pied un nouveau centre de commandement dédié à la « sécurité des frontières » et a renforcé sa coopération avec ses partenaires européens, dont Europol. Objectif : traquer ces groupes criminels aux activités souvent transnationales.
    En décembre, Keir Starmer a également signé des plans d’action conjoints avec l’Irak et l’Allemagne. Ils ont fait suite à des accords de coopération établis avec d’autres pays sous les conservateurs, dont la France en mars 2023. Il prévoit le versement de plus de 500 millions d’euros sur quatre ans à la France pour militariser davantage la frontière maritime. Dans sa communication, le Premier ministre travailliste met également en avant l’augmentation des renvois de migrants vers leur pays d’origine. Près de 29 000 personnes ont été expulsées du Royaume-Uni entre janvier 2024 et début décembre, soit 25 % de plus qu’en 2023 et un niveau inégalé depuis 2017, selon l’Observatoire des migrations, un centre de recherche de l’université d’Oxford.
    Malgré ces mesures, sur le littoral français, des milliers de migrants continuent d’affluer en attendant de prendre la mer. Dawet, un Éthiopien de 28 ans rencontré par InfoMigrants en novembre sur le camp de Loon-Plage, n’avait pourtant jamais envisagé de s’installer au Royaume-Uni. Après quatre années passées en Libye, le jeune homme a rejoint l’Italie puis les Pays-Bas en 2021, où il a demandé l’asile. « Dubliné », il doit alors attendre un an et demi pour que son dossier soit traité. Mais il n’a jamais obtenu de réponse. Résigné, Dawet a donc fait route vers la France, pour prendre à nouveau la mer. « L’Angleterre, c’est ma dernière chance ».

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#routemigratoire#immigration#migrationirreguliere#manche#mortalite#fluxmigratoire#sante

  • Deux embarcations font naufrage au large de la Tunisie, 27 personnes, dont des enfants, meurent
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/02/vingt-sept-migrants-meurent-au-large-des-cotes-tunisiennes-83-personnes-seco

    Deux embarcations font naufrage au large de la Tunisie, 27 personnes, dont des enfants, meurent
    Le Monde avec AFP
    Ils tentaient de rallier l’Europe quand leurs embarcations de fortune ont sombré au large des côtes tunisiennes. Au moins 27 migrants sont morts et 83 autres ont été secourus mercredi 1er janvier, a rapporté jeudi à l’Agence France-Presse (AFP) un responsable de la protection civile tunisienne. Environ 110 personnes, toutes provenant de pays subsahariens, se trouvaient à bord de deux embarcations de fortune, « parties de la côte près de Sfax dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier », a précisé à l’AFP un responsable de la garde nationale sous le couvert de l’anonymat. « Des opérations sont en cours pour rechercher d’autres migrants portés disparus », a-t-il ajouté.
    « Parmi les 27 corps repêchés au large de [l’archipel des] Kerkennah (Est), figurent des femmes et des enfants », a précisé à l’AFP Zied Sdiri, le directeur régional de la protection civile à Sfax. Selon M. Sdiri, 15 des 83 personnes secourues par les gardes-côtes tunisiens, affiliés à la garde nationale, ont été transférées dans un hôpital. Dans un communiqué publié jeudi, la garde nationale a confirmé le tragique bilan, en ajoutant que parmi les migrants morts il y a un bébé et que 17 femmes et sept enfants figurent parmi les personnes secourues.
    Avec la Libye, la Tunisie dont le littoral se trouve en certains endroits à moins de 150 kilomètres de l’île italienne de Lampedusa, est devenue ces dernières années le principal point de départ en Afrique du Nord des migrants cherchant à gagner l’Europe. Les deux embarcations ont été trouvées à environ 5 kilomètres des côtes des îles Kerkennah, a ajouté M. Sdiri. L’une d’elles a chaviré tandis que l’autre a coulé, pour des raisons encore à déterminer.
    Plusieurs naufrages se sont produits ces dernières semaines, marquées par de mauvaises conditions météorologiques. A la fin de décembre, deux migrants tunisiens incluant un enfant de 5 ans sont morts et 17 autres ont été secourus au large de la côte de nord du pays après une panne sur leur embarcation de fortune. Le 18 décembre, au moins 20 migrants ressortissants d’Afrique subsaharienne ont trouvé la mort dans un naufrage au large de Sfax (Centre-Est) et cinq autres sont portés disparus.
    Depuis le début de l’année, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux a recensé de 600 à 700 décès ou disparitions de migrants dans des naufrages au large du littoral tunisien, après plus de 1 300 morts ou disparus en 2023.
    Selon un communiqué de l’Unicef publié mercredi, le nombre de migrants morts ou disparus en Méditerranée « a dépassé les 2 200 personnes en 2024, dont près de 1 700 vies perdues » sur la dangereuse route de Méditerranée centrale, entre l’Afrique du nord et les côtes italiennes. Ce bilan inclut « des centaines d’enfants qui représentent une personne sur cinq qui émigre via la Méditerranée. La majorité de ces migrants fuient des conflits violents et la pauvreté », a souligné l’Unicef.
    A la suite d’une campagne anti-migrants déclenchée par un discours aux accents xénophobes du président Kais Saied au printemps 2023, des milliers de migrants d’Afrique subsaharienne avaient été rapatriés par leurs pays, tandis que les tentatives d’émigration clandestine vers l’Europe s’étaient accélérées. Des milliers de Tunisiens cherchent aussi à quitter la Tunisie chaque année, face à la détérioration de la situation économique et à de fortes tensions politiques. Sous l’impulsion de l’Italie, l’Union européenne a conclu en juillet 2023 un « partenariat » avec la Tunisie prévoyant une aide budgétaire de 150 millions d’euros et l’octroi de 105 millions d’euros pour aider le pays à lutter contre l’immigration irrégulière. Ces aides ont débouché sur une hausse des interceptions de bateaux clandestins en 2024 et une nette réduction des arrivées en Italie.
    Selon l’agence italienne Nova, les débarquements sur les côtes italiennes ont chuté de 60 % sur un an avec 65 472 arrivées au 24 décembre. En 2024, les migrants sont partis davantage de Libye (41 425 migrants) que de Tunisie (19 246 personnes, un chiffre en baisse de 80 % sur un an), les autres arrivant de Turquie ou d’Algérie, selon Nova.

    #Covid-19#migration#migrant#tunisie#italie#routemigratoire#subsaharien#mortalite#sante#migrationirreguliere

  • Tunisie : deux corps repêchés et 17 migrants secourus par les autorités après un naufrage - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/61982/tunisie--deux-corps-repeches-et-17-migrants-secourus-par-les-autorites

    Tunisie : deux corps repêchés et 17 migrants secourus par les autorités après un naufrage
    Par La rédaction Publié le : 31/12/2024
    Les gardes-côtes tunisiens ont récupéré deux corps de migrants tunisiens dimanche, dont celui d’un enfant de 5 ans, après le naufrage d’une embarcation. Dix-sept autres exilés ont été secourus tandis que quatre personnes soupçonnées d’être des passeurs ont été arrêtées par les autorités.
    Les drames et les découvertes macabres continuent de s’enchaîner au large de la Tunisie. La Garde maritime tunisienne annonce avoir repêché les dépouilles de deux exilés, dimanche 29 décembre, après le naufrage d’un canot au large du nord du pays. Dans un communiqué publié lundi, elle précise avoir également porté secours à 17 migrants tunisiens, après avoir répondu à un appel d’urgence signalant une embarcation en détresse en mer, qui était tombée en panne et qui prenait l’eau.
    Dans le détail, l’opération de sauvetage a permis de secourir 12 personnes. Mais les gardes-côtes ont aussi retrouvé le corps d’un exilé ainsi que la dépouille d’un enfant de 5 ans, initialement porté disparu.Cinq autres migrants « qui se débattaient dans l’eau pour survivre après avoir quitté le canot en panne » ont également été secourus, selon le communiqué des autorités."Les premiers secours et des soins médicaux ont été prodigués aux rescapés, et sept personnes ont été transférées dans des hôpitaux pour être soignées", explique la Garde nationale tunisienne. Cette dernière indique aussi avoir arrêté quatre individus accusés d’être des passeurs et à l’origine du départ du bateau.
    Ce drame intervient quelques jours après la découverte par les autorités tunisiennes de 20 corps de migrants au large de Sfax, dans le centre-est de la Tunisie, le 18 décembre. Le canot, parti de La Chebba, une petite localité au nord de Sfax, a coulé à environ 25 km du littoral. Une semaine plus tôt, le 12 décembre, les gardes-côtes avaient déjà annoncé avoir secouru 27 exilés provenant d’Afrique subsaharienne, mais 15 autres avaient été portés disparus et n’ont jusqu’ici pas été retrouvés. Les migrants étaient partis sur une embarcation de fortune depuis la zone de Jebeniana, au nord de Sfax. Leur bateau a fait naufrage à cause du mauvais temps et d’une avarie au large de la ville de Mahdia. La veille encore, le 11 décembre, une fillette de 11 ans avait été retrouvée seule dans l’eau par une ONG, au large de l’île italienne de Lampedusa. L’enfant originaire de Sierra Leone « flottait avec deux gilets de sauvetage improvisés », avaient précisé les humanitaires. La fillette avait expliqué aux sauveteurs que l’embarcation en métal était partie de Sfax, et qu’elle avait coulé dans une tempête « avec des vagues de 3,4 mètres de haut et des vents de 23 nœuds », selon le communiqué de l’ONG Compass Collective. D’après le témoignage de l’enfant, tous les occupants du canot ont été emportés par les vagues. Au total, 44 personnes ont péri noyées.
    Avec la Libye, la Tunisie - dont le littoral se trouve par certains endroits à moins de 150 km de Lampedusa - est le principal point de départ en Afrique du Nord d’exilés cherchant à traverser la Méditerranée et rejoindre l’Europe. Mais la traversée est extrêmement dangereuse. Depuis le début de l’année, près de 1 700 migrants sont morts en Méditerranée centrale, selon les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM). Dans le même temps, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) a recensé entre 600 et 700 décès ou disparitions de migrants dans des naufrages au large du littoral tunisien.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#italie#mediterranee#mortalite#routemigratoire#migrationirreguiliere#sante

  • Trois personnes sont mortes dans une tentative de traversée de la Manche près de Blériot-Plage, à Sangatte
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/12/29/traversee-clandestine-de-la-manche-trois-migrants-sont-morts-pres-de-bleriot

    Trois personnes sont mortes dans une tentative de traversée de la Manche près de Blériot-Plage, à Sangatte
    Trois personnes sont mortes, dimanche 29 décembre, dans une tentative de traversée clandestine de la Manche, a annoncé le maire de Sangatte (Pas-de-Calais), Guy Allemand, à l’Agence France-Presse (AFP). Un drame qui porte à au moins 76 le nombre de personnes mortes cette année dans de telles tentatives.
    Le drame a eu lieu près de Blériot-Plage, à Sangatte, rapporte un communiqué de presse conjoint du préfet du Pas-de-Calais et du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord. Vers 6 heures, plusieurs personnes se sont retrouvées dans l’eau après avoir tenté de monter à bord d’une embarcation surchargée, a précisé la préfecture maritime à l’AFP.
    Au cours de l’opération, 45 personnes ont été « assistées par les secours, dont quatre personnes en urgence relative » qui ont été transportées vers des hôpitaux, rapporte le communiqué. Le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, a assuré lors d’un point de presse à la mi-journée que les trois personnes mortes étaient des hommes. En parallèle, la recherche de potentiels naufragés se poursuit. Une enquête a été ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer. Une cinquantaine de policiers ainsi que des pompiers ont été envoyés sur place et deux associations mandatées par l’Etat se sont jointes aux opérations de secours.
    Vers 6 h 20, une équipe d’Utopia 56 a croisé une quinzaine d’exilés, trempés, sur une route à proximité de Blériot-Plage, puis un autre groupe d’une trentaine de personnes dans le même état, a déclaré à l’AFP Célestin Pichaud, coordinateur de cette association d’aide aux exilés. Ils ont pu leur donner des chaussettes et des pantalons avant l’arrivée des secours. « On a commencé l’année le 14 janvier avec cinq morts, on termine l’année avec trois morts sur le littoral, parce que rien ne change », a regretté sur place Flore Judet, coordinatrice de L’Auberge des migrants, qui a participé dans la nuit à la maraude d’Utopia 56.
    « Ça n’arrête pas, c’est traversée sur traversée, il n’y a aucune baisse, bien au contraire », a réagi le maire de Sangatte auprès de l’AFP. Le dispositif mis en place est « sans précédent sur la commune », a-t-il assuré, précisant que 41 migrants sont accueillis au sein de la base nautique de la commune, encadrés par la police. Malgré des renforts annoncés à la fin de novembre par le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, « les moyens restent insuffisants ou pas forcément efficaces dans la mesure où on reste sur du curatif », a estimé le maire devant la presse.
    « Ce nouveau drame intervient au terme d’une année particulièrement meurtrière (…). Malgré ces terribles événements, les migrants sont toujours très nombreux à tenter de prendre la mer dès que les conditions météorologiques deviennent favorables », a affirmé le préfet du Pas-de-Calais lors d’un point de presse. « Depuis le 24 décembre, ce sont vingt-trois événements maritimes qui ont été mis en échec par les forces de sécurité intérieure, ce qui a permis de sauver plus de mille vies », a ajouté M. Billant, précisant que les réseaux de passeurs, par appât du gain, font courir de plus en plus de risques aux personnes.
    « Nous continuerons de lutter sans relâche contre ces réseaux criminels, ce sont vingt-trois filières qui ont été démantelées et plusieurs centaines de personnes qui ont été interpellées depuis le début de l’année 2024 », conclut le préfet. Depuis Noël, des vents faibles ont favorisé les tentatives de traversée. Entre mercredi et samedi, près de 1 500 migrants sont arrivés dans les eaux anglaises à bord de small boats, de frêles embarcations souvent surchargées, selon les chiffres communiqués par les autorités britanniques. Depuis janvier, plus de 36 000 personnes ont réussi la traversée par ce moyen. « De nombreux départs » ont à nouveau eu lieu dimanche matin, selon la préfecture maritime

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  • Sénégal : un groupe Facebook pour venir en aide aux familles de migrants portés disparus - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/61784/senegal--un-groupe-facebook-pour-venir-en-aide-aux-familles-de-migrant

    Sénégal : un groupe Facebook pour venir en aide aux familles de migrants portés disparus
    Par RFI Publié le : 27/12/2024
    Au Sénégal, le bilan meurtrier de la migration par la route atlantique s’alourdit. Il y a quelques semaines, une pirogue transportant 170 personnes était déclarée disparue en mer. Face à ces départs qui ne s’arrêtent pas, les familles peinent à trouver des renseignements sur leurs proches disparus, au point qu’au Sénégal, un groupe Facebook est devenu une interface pour aider à retrouver la trace de personnes parties en mer.
    Créé en 2018, pour retrouver une pièce d’identité égarée, le groupe Facebook « trouvé ou perdu » est depuis devenu l’une des principales plateformes de recherche de migrants disparus en mer, comme l’explique l’un de ses administrateurs Abderrahmane Dame : « Il y a des demandes presque tous les jours. Dans la semaine, on peut avoir cinq à six cas minimum de déclaration. On fait la publication avec l’image de la personne, et on parle de la période où la personne a pris la pirogue. C’est comme ça qu’on obtient parfois des informations. »
    Avec plus de 200 000 abonnés, le groupe Facebook s’est imposé comme la plateforme de recherche des disparus. Il y a trois mois, les treize administrateurs bénévoles de la page ont même créé une application pour accélérer l’identification des victimes, un site web est aussi en préparation. « On travaille avec les hôpitaux, les sapeurs-pompiers et la gendarmerie, explique Abderrahmane Dame. Et le plus souvent, il nous envoie des images des gens qui sont repêchés dans la mer pour qu’on puisse faire la publication pour permettre aux abonnés d’identifier ces personnes. »
    Une demande qui révèle l’ampleur du désarroi des familles qui se demandent si les migrants disparus ont été arrêtés, détenus, ou s’ils sont morts en mer. Du côté du ministère des Sénégalais de l’extérieur, on confirme que les demandes de renseignement des familles de migrants sont nombreuses et que face à l’ampleur des départs clandestins, beaucoup de disparitions restent non élucidées.
    À ce jour, il n’existe aucun dispositif de l’État du Sénégal pour recenser les migrants morts ou portés disparus.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#mortalite#sante#disparu#migrationirreguliere#facebook#routemigratoire

  • Près de soixante-dix disparus dans le naufrage d’un bateau de migrants au large du Maroc, rapporte le gouvernement malien
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/12/26/pres-de-soixante-dix-disparus-dans-le-naufrage-d-un-bateau-de-migrants-au-la

    Près de soixante-dix disparus dans le naufrage d’un bateau de migrants au large du Maroc, rapporte le gouvernement malien
    Le Monde avec AFP
    « Les passagers de l’embarcation en direction de l’Espagne seraient au nombre de quatre-vingts personnes au départ » et « vingt-cinq jeunes Maliens sont malheureusement identifiés parmi les victimes », a déclaré le gouvernement malien dans un communiqué. Onze survivants ont été secourus parmi lesquels « on dénombre neuf Maliens », dit le communiqué.
    Pour aboutir à ce bilan, « le ministère a procédé aux recoupements d’informations auprès de différentes sources, notamment les ambassades du Mali en Mauritanie et au Maroc, les parents des victimes, les élus des localités d’origine et de certains rescapés », selon la même source.
    Plus de 10 400 migrants sont morts ou ont disparu en mer en tentant de rejoindre l’Espagne en 2024, année marquée par un afflux migratoire record dans l’archipel des Canaries, selon un rapport publié jeudi par l’ONG espagnole Caminando Fronteras. Ce chiffre équivaut à la mort de trente personnes par jour en moyenne, entre janvier et le 15 décembre de cette année, écrit dans un communiqué cette ONG, qui alerte les autorités maritimes concernant la présence de bateaux en détresse. « Cette année devient la plus meurtrière » depuis que l’organisation tient des registres.
    Le Mali, qui paie un lourd tribut dans ce nouveau drame de l’émigration, est plongé dans une grave crise sécuritaire et multidimensionnelle depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et djihadiste en 2012.

    #Covid-19#migrant#migration# maroc#mali#atlantique#canaries#mortalite#routemigratoire#migrationirreguliere#sante#mauritanie

  • Manche : plus de 100 personnes secourues le jour de Noël - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/61925/manche--plus-de-100-personnes-secourues-le-jour-de-noel

    Manche : plus de 100 personnes secourues le jour de Noël
    Par La rédaction Publié le : 26/12/2024
    Les autorités françaises ont porté secours à 107 migrants en détresse dans la Manche, le 25 décembre. Une partie des naufragés a été prise en charge au large de Dunkerque, l’autre près de Calais.
    Un jour de Noël « intense » dans la Manche. Mercredi 25 décembre, 107 migrants ont été secourus par les moyens français, selon un bilan de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar). Aucune victime n’a « a priori » été détectée, a indiqué un porte-parole à l’AFP.
    Sur l’ensemble de la journée, qui présentait des conditions météorologiques favorables aux traversées, 12 opérations d’assistance et de sauvetage ont été coordonnées par le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez. Trente occupants d’une embarcation au large du secteur de Dunkerque ont d’abord été secourus tôt dans la journée. Les autres personnes qui souhaitaient rester à bord ont été « prises en charge par les moyens britanniques une fois arrivées dans les eaux britanniques », indique la Premar dans un communiqué.
    Toujours au large de Dunkerque, une autre embarcation de migrants s’est signalée plus tard en difficulté à cause d’une « avarie moteur ». Ses 51 occupants ont été récupérés par le navire militaire Abeille Normandie, après avoir dans un premier temps refusé l’assistance des secours. Enfin, 26 personnes ont été secourues à bord d’une embarcation en difficulté signalée au large du Phare de Walde, près de Calais.
    Ces tentatives de traversée interviennent deux semaines après divers sauvetages effectués les 13 et 14 décembre. En 48h, plus de 200 personnes avaient été secourues par les autorités françaises. Dans le même temps, plus de 1 000 migrants avaient atteint l’Angleterre à bord de 17 bateaux. Au total, plus de 30 000 personnes sont arrivées au Royaume-Uni à bord de « small boats » depuis janvier.
    2024, année la plus meurtrière Malgré les courtes distances qui séparent la France des côtes anglaises, la traversée de la Manche reste très périlleuse. Au moins 73 candidats à l’exil sont morts en tentant de rejoindre l’Angleterre depuis le début de l’année, selon la préfecture du Pas-de-Calais. Cela fait de 2024 l’année la plus meurtrière depuis l’apparition du phénomène des « small boats » dans la Manche en 2018.
    Le 21 décembre, un énième corps a été retrouvé sur la plage de Wimereux, même si les autorités restent prudentes avant de relier ce cadavre aux tentatives de traversées de la Manche. « Il est pour l’instant impossible de déterminer s’il s’agit d’une femme ou d’un homme ou de connaître l’âge ou l’origine de la victime » a déclaré à France Bleu Nord Jean-Luc Dubaële, le maire de Wimereux.
    C’est le seizième corps retrouvé sur le littoral depuis fin octobre.
    Dans le nord de la France, les associations dénoncent des montées à bord des canots de plus en plus chaotiques. La Premar admet, elle aussi, qu’il y a une « évolution claire des prises de risques ».
    Nombreux sont les migrants rencontrés par InfoMigrants à Calais et Dunkerque qui évoquent deux, trois, parfois plus, de départs ratés. Les causes sont nombreuses : canots surchargés, bousculades au moment des montées dans les embarcations, violences de la part des forces de l’ordre françaises lors des opérations d’interceptions sur les plages. « C’est dramatique ce qu’il se passe, les moments de détresse arrivent de plus en plus tôt, dès que les migrants arrivent sur la plage ou dès qu’ils entrent dans l’eau », avait détaillé Flore Judet, de l’Auberge des migrants. « On meurt noyé [en mer] mais aussi écrasé par les autres, étouffé ».
    Le 17 octobre, Maryam, âgée d’un mois, s’est noyée dans la Manche. Son père, Aras, la tenait fermement dans l’embarcation, lorsque leur canot a commencé à couler. Après des mouvements de panique, le père de famille perd et repêche par deux fois sa petite fille. La troisième bousculade sera fatale. Aras n’a pu retenir le petit corps. « Elle m’a glissée des mains, et est tombée à l’eau […] C’est là que je l’ai perdue », a-t-il raconté à Sky News. « Le cœur brisé », Aras affirmait vouloir toujours gagner le Royaume-Uni avec sa femme et ses deux fils, qui ont survécu au naufrage. « Je n’essaierai plus jamais la voie maritime, mais je suis venu [en France] dans le but de rejoindre la Grande-Bretagne pour que mes enfants aient un avenir ».

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  • Plus de 10 400 migrants sont morts ou ont disparu en 2024 en tentant de rejoindre l’Espagne
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/12/26/plus-de-10-400-migrants-sont-morts-ou-ont-disparu-en-2024-en-tentant-de-rejo

    Plus de 10 400 migrants sont morts ou ont disparu en 2024 en tentant de rejoindre l’Espagne
    Le Monde avec AFP
    En 2024, une année marquée par un afflux migratoire record dans l’archipel des Canaries, plus de 10 400 personnes sont mortes ou ont disparu en mer en tentant de rejoindre l’Espagne, soit 30 personnes par jour en moyenne entre janvier et le 15 décembre, selon un rapport de l’ONG espagnole Caminando Fronteras, publié jeudi 26 décembre.
    Le nombre de morts est 58 % supérieur à celui enregistré par l’ONG l’année dernière, qui recensait 6 618 migrants morts ou disparus sur les routes migratoires vers l’Espagne. Au total, 421 femmes et 1 538 enfants et adolescents sont morts, rapporte Caminando Fronteras, qui alerte les autorités maritimes concernant la présence de bateaux en détresse.
    « Ces chiffres mettent en évidence un profond échec des systèmes de sauvetage et de protection », a déclaré Helena Maleno, coordinatrice du rapport, dénonçant « une tragédie inadmissible ». Elle appelle « à ce que la priorité soit donnée à la protection du droit à la vie, que soient renforcées les opérations de recherche et de sauvetage, et à la garantie d’une justice pour les victimes et leurs familles ».
    Ces migrants morts ou disparus étaient originaires d’au moins 28 pays, majoritairement africains, mais venaient aussi d’Irak et du Pakistan. La grande majorité des victimes (9 757) ont été recensées lors de la traversée de l’océan Atlantique entre les côtes nord-ouest de l’Afrique et les îles Canaries, d’après les données de l’ONG. C’est précisément sur cette route que sept embarcations ont été secourues mercredi 25 décembre ont annoncé les sauveteurs en mer espagnols sur X.
    Le nombre de migrants entrés de façon irrégulière en Espagne via les îles Canaries a fortement augmenté ces derniers mois, jusqu’à dépasser à la fin de novembre le record annuel établi en 2023, selon le ministère de l’intérieur. D’après les données du ministère, 60 216 migrants ont ainsi accosté dans cet archipel espagnol entre janvier et la mi-décembre, contre 52 591 sur l’ensemble de l’année dernière, soit une hausse de 14,5 %.
    Ces arrivées massives ont poussé les autorités des Canaries à tirer la sonnette d’alarme, en se disant notamment incapables de gérer l’afflux de mineurs non accompagnés qu’elles doivent prendre en charge dans des centres d’accueil

    #Covid-19#migration#migrant#espagne#canaries#atlantique#mortalite#disparition#migrationirreguliere#afrique#sante#routemigratoire

  • Grèce : huit morts dans un naufrage au large de Rhodes - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/61852/grece--huit-morts-dans-un-naufrage-au-large-de-rhodes

    Grèce : huit morts dans un naufrage au large de Rhodes
    Par La rédaction Publié le : 20/12/2024
    Au moins huit migrants sont morts dans un naufrage au large de l’île grecque de Rhodes, ont annoncé vendredi les gardes-côtes. Ce nouveau drame intervient moins d’une semaine après un autre drame près de la Crète où cinq exilés ont péri noyés et une quarantaine de personnes ont disparu.
    Au moins huit morts. C’est le bilan d’un nouveau naufrage survenu dans la matinée de vendredi 20 décembre au large de l’île grecque de Rhodes, ont indiqué les autorités locales. Un canot de migrants a chaviré à cinq miles (neuf kilomètres) de la plage d’Afantou, alors qu’il tentait de prendre la fuite, précisent les gardes-côtes dans un communiqué.
    L’embarcation a été repérée par les autorités portuaires au moment où le passeur tentait de débarquer les exilés. Le conducteur du bateau aurait « perdu le contrôle » alors qu’il tentait d’échapper à un navire de patrouille grec. L’embarcation a heurté le bateau des gardes-côtes, ce qui a entraîné la chute des passagers, peut-on lire dans le document. Dix-huit exilés, dont certains blessés, ont pu être secourus, et huit cadavres récupérés.
    Les recherches se sont poursuivies vendredi matin en mer pour retrouver d’éventuels survivants et disparus. Le conducteur du canot a été interpellé, il s’agirait d’un ressortissant turc, selon les premières informations. Ce nouveau drame intervient moins d’une semaine après un autre accident au large de la Grèce. Samedi 14 décembre, cinq migrants ont péri noyés près de la Crète et une quarantaine d’autres sont toujours portés disparus. Trente-neuf personnes, tous des hommes, de la même embarcation ont été secourues.
    La Grèce a enregistré cette année une augmentation de 25% du nombre d’arrivées de personnes fuyant les guerres et la pauvreté, selon le ministère des Migrations. Depuis janvier, Gavdos et la Crète sont devenues un nouveau point d’entrée en Europe pour les migrants partis des côtes libyennes, plus précisément de la ville de Tobrouk, distante de 180 km. « Ces départs sont de plus en plus fréquents », avait déjà commenté l’été dernier Federico Soda, chef de mission en Libye auprès de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à InfoMigrants. « C’est moins risqué pour eux de prendre la mer rapidement après être arrivés dans le pays, sans aller jusque dans l’ouest ». Traverser la Libye sur une telle distance exposerait les migrants à des risques d’arrestations, de violences ou encore de détentions.

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  • Tragédie à Mbour : Un naufrage meurtrier rappelle l’urgence d’une action collective sur l’immigration clandestine
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    Tragédie à Mbour : Un naufrage meurtrier rappelle l’urgence d’une action collective sur l’immigration clandestine
    Le Conseil International pour l’Immigration, l’Entrepreneuriat et l’Emploi (CIIEE) exprime son profond choc et sa colère après le naufrage survenu le 8 septembre 2024 au large de Mbour, au Sénégal. Une pirogue en provenance de cette ville, transportant plus de 200 migrants, a chaviré à seulement 4 km des côtes, emportant dans sa chute plus de 30 vies et laissant plus de 100 disparus. Ce drame dévastateur frappe de plein fouet des familles qui se voient privées de leurs proches dans une quête désespérée d’une vie meilleure. Cette tragédie n’est malheureusement qu’une énième illustration de la réalité cruelle de l’immigration clandestine, où des vies humaines sont sacrifiées au nom de l’espoir d’une existence plus digne.
    Le CIIEE adresse ses plus sincères condoléances aux victimes et à leurs familles, tout en appelant à une prise de conscience immédiate des causes profondes de cette immigration risquée. Ce naufrage tragique est un cri du cœur des migrants qui, faute d’opportunités dans leurs pays d’origine, se tournent vers des solutions périlleuses. L’organisation insiste sur la nécessité urgente de politiques migratoires humaines et sécurisées, tout en soulignant que la responsabilisation des gouvernements et de la communauté internationale est primordiale pour éviter de nouveaux drames. L’inaction face à ces tragédies est une condamnation silencieuse de milliers de vies.
    En tant qu’organisation engagée dans la défense des droits des migrants, le CIIEE réitère son appel à une action concertée pour endiguer cette crise. Le CIIEE exhorte le gouvernement sénégalais à redoubler d’efforts pour protéger ses citoyens tout en appelant la communauté internationale à fournir un soutien urgent. Il est impératif que des alternatives durables, comme des solutions économiques locales et des voies migratoires légales, soient mises en place pour briser ce cycle de souffrance et de perte. Dans ce moment de deuil collectif, l’unité et l’action sont plus que jamais nécessaires pour changer cette réalité tragique.

    #Covid-19#migrant#migration#politiquemigratoire#sante#senegal#mortalite#migrationirreguliere#CIIEE

  • En Tunisie, au moins vingt migrants morts noyés dans un naufrage au large de la ville de Sfax
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/12/18/en-tunisie-au-moins-vingt-migrants-morts-noyes-dans-un-naufrage-au-large-de-

    En Tunisie, au moins vingt migrants morts noyés dans un naufrage au large de la ville de Sfax
    Le Monde avec AFP
    Au moins 20 migrants ont péri dans un naufrage au large de la ville de Sfax, en Tunisie, et 5 autres, tous d’origine subsaharienne, ont été secourus, a annoncé, mercredi 18 décembre, la garde nationale dont dépendent les gardes-côtes.Des unités maritimes ont « repêché 20 corps » et poursuivent les recherches, après avoir « pu secourir 5 migrants originaires d’Afrique subsaharienne » dans une embarcation ayant coulé au large d’Ellouza, au nord de Sfax, selon un communiqué officiel.
    Selon la garde nationale, l’embarcation était partie vers 23 heures, heure locale, mardi soir, depuis la zone de La Chebba, située à environ 40 kilomètres au nord d’Ellouza. L’embarcation à bord de laquelle se trouvaient les migrants clandestins a coulé à environ 25 kilomètres du littoral.
    Le 12 décembre, les gardes-côtes avaient annoncé avoir secouru la veille 27 migrants provenant d’Afrique subsaharienne, mais 15 autres avaient été portés disparus et n’ont pas été retrouvés. Ils étaient partis sur une embarcation de fortune de la zone de Jebeniana, au nord de Sfax. Leur bateau a coulé à cause du mauvais temps et d’une avarie au large de la ville de Mahdia, située à environ 100 kilomètres au nord de Sfax.
    Les régions de Sfax et de Mahdia figurent parmi les principales zones d’où partent les migrants tunisiens et étrangers pour essayer de rejoindre clandestinement les côtes italiennes. Avec la Libye, la Tunisie, dont le littoral est situé à certains endroits à moins de 150 kilomètres de la Sicile, est le principal point de départ en Afrique du Nord des migrants cherchant à traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe.
    Chaque année, des dizaines de milliers de migrants provenant d’Afrique subsaharienne, fuyant la pauvreté et des conflits dans leur pays, notamment au Soudan et au Yémen, tentent la périlleuse traversée de la Méditerranée au départ des côtes tunisiennes pour atteindre les côtes italiennes, dans l’espoir de rejoindre l’Europe. Des milliers de Tunisiens cherchent également à quitter clandestinement leur pays, face à une détérioration de la situation économique et de fortes tensions politiques depuis un coup de force du président tunisien, Kaïs Saïed, à l’été 2021.
    Selon l’Organisation internationale pour les migrations, lors de la dernière décennie plus de 30 000 migrants ont péri en Méditerranée, dont plus de 3 000 l’an passé. Jusqu’à récemment, le littoral au nord de Sfax, la deuxième ville de Tunisie, était l’épicentre des départs clandestins, mais la garde nationale a renforcé les contrôles sur cette côte.

    #Covid-19#migration#migrant#tunisie#sfax#mortalite#sante#routemigratoire#mediterranee#migrationirreguliere#subsaharien

  • Cyclone Chido à Mayotte : comment le sujet migratoire revient en force
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/12/18/cyclone-chido-a-mayotte-comment-le-sujet-migratoire-revient-en-force_6455355

    Cyclone Chido à Mayotte : comment le sujet migratoire revient en force
    Par Julia Pascual
    Soixante-douze heures. C’est le temps qu’il a fallu à Bruno Retailleau pour convoquer l’enjeu migratoire, alors que le cyclone Chido a dévasté le département français de Mayotte, samedi 14 décembre. L’archipel ne pourra pas être reconstruit « sans traiter la question migratoire », a affirmé, sur le réseau social X, mardi 17 décembre, le ministre de l’intérieur démissionnaire – en lice pour être maintenu.
    « On ne pourra pas reconstruire Mayotte sans traiter, avec la plus grande détermination, la question migratoire », estime l’ancien patron des Républicains au Sénat. « Il faudra légiférer pour qu’à Mayotte, comme partout sur le territoire national, la France reprenne le contrôle de son immigration. » Une prise de position qui n’a pas manqué de susciter l’indignation de la gauche. « On est dans un contexte de crise humanitaire sans précédent, la seule boussole de l’Etat devrait être la sauvegarde de la vie humaine, dénonce Vittoria Logrippo, déléguée de La Cimade, association d’aide aux migrants, pour la région de l’océan Indien. C’est la précarité extrême des personnes qui les a exposées, pas leur statut administratif. »
    L’immigration est l’une des principales clés d’entrée des politiques sur Mayotte. Elle était au cœur de l’opération lancée par Gérald Darmanin, en 2023, « Wuambushu », pour détruire l’habitat indigne, augmenter les expulsions et lutter contre les arrivées en bateau (kwassa-kwassa) de Comoriens. Combattre les flux irréguliers est aussi le « thème principal de la relation bilatérale » avec les Comores, dont est originaire la majorité des personnes sans papiers à Mayotte, rappelait un rapport de la Cour des comptes, en 2022.
    « Imaginaire fantasmé »
    En février 2024, le président de la République Emmanuel Macron rapportait au quotidien L’Humanité que « Mayotte est la première maternité de France, avec des femmes qui viennent y accoucher pour faire des petits Français ». M. Darmanin, alors installé place Beauvau, avait déclaré à sa suite, de l’archipel, la fin à venir du droit du sol à Mayotte. « Il faudra changer, dans la Constitution, les règles du droit du sol et l’accès à la nationalité, si on veut radicalement changer les choses à Mayotte », défendait-il.
    Les soubresauts de la vie politique ont, depuis, remisé ce projet. Est-ce cela que souhaite reprendre Bruno Retailleau ? « Tout ça témoigne d’un imaginaire fantasmé, considère en tout cas Jules Lepoutre, professeur de droit public à l’université Côte d’Azur. Ce n’est pas le droit du sol, mais les écarts de PIB entre Mayotte et les Comores qui justifient les mouvements de population. » En 2022, la Cour des comptes rappelait que le PIB par habitant atteint à Mayotte près de 9 000 euros, « très largement supérieur à celui des Comores (703 euros) ou de Madagascar (364 euros) », même s’il reste très faible comparé à celui de la France métropolitaine (21 378 euros par habitant).
    Le droit du sol à Mayotte a, en outre, déjà subi une première modification en 2018. Depuis, pour qu’un mineur devienne français à sa majorité, il faut que l’un de ses deux parents au moins ait été en situation régulière pendant plus de trois mois avant sa naissance. Conséquence : dans une réponse à une question parlementaire, en octobre, le ministre de la justice indiquait que près de 800 personnes ont acquis la nationalité française par le biais du droit du sol en 2022, un chiffre en baisse depuis 2018.
    De cet ensemble, un peu plus de la moitié (442) ont acquis la nationalité à l’âge de 13 ans par une procédure de déclaration anticipée. « Il n’y a pas de course à l’acquisition de la nationalité », en déduit Jules Lepoutre. La réforme du droit du sol n’a par ailleurs pas eu d’impact sur les accouchements puisqu’ils sont passés d’environ 7 300, en 2014, à près de 11 000, en 2022 (trois quarts des mères sont étrangères).
    Le droit au regroupement familial est lui aussi dérogatoire à Mayotte. Depuis la loi relative à l’immigration, portée par M. Darmanin et promulguée en janvier, il faut trois ans de présence régulière sur le sol (contre 18 mois auparavant) et un titre de séjour de cinq ans valide pour pouvoir y recourir. « Comme il n’existe pas de carte de cinq ans, cela correspond à une carte de résident de dix ans, c’est mission impossible », rappelle Ophélie Marrel, conseillère juridique chargée des migrations à la Commission nationale consultative des droits de l’homme. « Ça ne change rien au volume d’arrivées, poursuit-elle. On veut considérer Mayotte sous l’angle des étrangers, alors que c’est un territoire délaissé, en particulier au niveau de l’accès à l’eau et à l’hébergement. »
    Le territoire devenu département français en 2011 compterait autour de 350 000 à 400 000 habitants, dont plus de la moitié serait de nationalité étrangère. Selon des estimations forcément fragiles, entre 100 000 et 200 000 personnes s’y trouveraient en situation irrégulière.Dans un article publié par The Conversation, le 11 mars, Jules Gazeaud, chargé de recherche au CNRS et auteur de travaux sur la migration comorienne, évoquait aussi le facteur sanitaire de la migration. Le taux de mortalité maternelle pour des causes liées à la grossesse est ainsi plus de quatre fois plus important aux Comores qu’à Mayotte (selon des données de 2021). Et le taux de mortalité infantile près de douze fois plus grand.
    « Vous n’empêcherez jamais les gens de venir », répète Jean-François Carenco, ministre des outre-mer entre 2022 et 2023, qui mentionne les relations familiales existantes et anciennes entre Anjouanais (de l’île d’Anjouan, dans l’archipel des Comores), Mahorais et, plus globalement, Comoriens. Mayotte est la seule île des Comores à avoir décidé de rester française au moment des indépendances, dans les années 1970. Un statut qui n’a jamais été reconnu par Moroni, alors que, depuis, une vingtaine de résolutions des Nations unies ont réaffirmé la souveraineté de la République fédérale islamique des Comores sur l’île, considérant que l’accession à la souveraineté des Comores ne peut être que totale

    #Covid-19#migrant#migration#france#mayotte#politiquemigratoire#sante#mortalité#natalité#droitdusol

  • Traversées de la Manche : plus de 200 personnes secourues en deux jours - InfoMigrants
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    Traversées de la Manche : plus de 200 personnes secourues en deux jours
    Par La rédaction Publié le : 16/12/2024
    En fin de semaine dernière, plus de 200 migrants ont été secourus dans la Manche alors qu’ils tentaient de rejoindre le Royaume-Uni. Dans le même temps, plus de 1 000 personnes ont atteint l’Angleterre à bord de 17 bateaux.
    Avec la chute du vent sur le littoral du nord de la France, les tentatives de traversées sont toujours nombreuses, malgré le froid. En fin de semaine dernière, plus de 200 candidats à l’exil ont été secourus en deux jours après avoir quitté les côtes françaises en direction de l’Angleterre, a indiqué la préfecture maritime (Premar).
    Dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 décembre, une embarcation de migrants en difficulté près de Calais a appelé à l’aide le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez, qui a engagé un hélicoptère et plusieurs navires de secours.
    Ils sont arrivés alors que l’embarcation coulait et plusieurs passagers étaient à la mer, a détaillé la Premar dans un communiqué.Les secours en mer ont récupéré 72 personnes, tandis que 16 autres ont été prises en charge à terre après avoir regagné la plage par leurs propres moyens. Les recherches se sont poursuivies jusqu’à 4h du matin pour retrouver d’éventuels autres naufragés.
    Six autres personnes ont été récupérées samedi matin par un navire d’assistance français, qui surveillait leur embarcation clandestine et a fini par intervenir après des « signes de panique » à bord.
    Ces opérations font suite à une autre série de sauvetages la veille, également marquée par de nombreux départs.
    Tôt vendredi, une embarcation en panne de moteur a demandé assistance, et 37 passagers ont été ramenés à terre au port de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).Au large d’Ambleteuse, 75 passagers ont été secourus, la moitié quelques minutes après le départ car ils ont renoncé à la traversée à bord d’un bateau surchargé, et les autres une fois que le moteur de l’embarcation est tombé en panne. Et dans la matinée de vendredi, c’est dans la Somme qu’une embarcation s’est échouée, au niveau du port de Saint-Valéry-sur-Somme. Les secours ont récupéré huit migrants.
    Dans le même temps, plus de 1 000 migrants ont atteint le Royaume-Uni entre le 12 et le 14 décembre à bord de 17 embarcations, selon les chiffres du Home Office. Soit une moyenne d’environ 62 personnes par bateau. En tout, plus de 30 000 personnes sont arrivées dans le pays à bord de « small boats » depuis janvier.Au moins 73 personnes sont décédées depuis janvier en tentant de traverser la Manche clandestinement, un record, selon la préfecture du Pas-de-Calais. La préfecture maritime a mis en garde contre les traversées clandestines empruntant l’une des routes maritimes les plus fréquentées au monde, avec plus de 600 navires de commerce qui y transitent par jour et des conditions météorologiques « souvent difficiles ».

    #Covid-19#migrant#migrant#france#royaumeuni#manche#routemigratoire#migrationirreguliere#mortalite#sante

  • Neuf migrants morts et six autres portés disparus dans un naufrage au large de la Tunisie - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/61717/neuf-migrants-morts-et-six-autres-portes-disparus-dans-un-naufrage-au-

    Neuf migrants morts et six autres portés disparus dans un naufrage au large de la Tunisie
    Par La rédaction Publié le : 13/12/2024
    Neuf personnes originaires d’Afrique subsaharienne sont mortes et six autres sont portées disparues dans le naufrage de leur embarcation au large de la Tunisie, ont indiqué jeudi les autorités tunisiennes. La veille, une ONG avait retrouvé une fillette de 11 ans seule en mer Méditerranée. Les 44 autres passagers de son canot, également parti de Tunisie, étaient morts noyés quelques heures plus tôt.
    Les drames en Méditerranée s’enchaînent ces derniers jours. Jeudi 12 décembre, les autorités tunisiennes ont annoncé le chavirage d’une embarcation provoqué par le mauvais temps au large de Mahdia, une ville située au centre-est de la Tunisie. Des pêcheurs présents a proximité ont alerté les gardes-côtes qui sont parvenus à porter assistance à 27 exilés, originaires du Cameroun, du Sénégal et de Guinée.
    Neuf corps ont été récupérés par les autorités mais six migrants manquent encore à l’appel. Ils sont portés disparus.
    Selon les témoignages des rescapés, au total 42 personnes se trouvaient dans le canot de fortune parti dans la nuit de mardi à mercredi depuis la zone de Jebeniana, près de Sfax (centre-est de la Tunisie), a précisé à l’AFP Farid Ben Jha, porte-parole des tribunaux de Monastir et Mahdia.
    La veille, l’ONG Compass collective avait indiqué avoir secouru une fillette de 11 ans retrouvée seule en mer au large de l’île italienne de Lampedusa. « Originaire de Sierra Leone, [elle] flottait dans l’eau depuis trois jours avec deux gilets de sauvetage improvisés faits de chambres à air et d’un simple gilet de sauvetage », avait affirmé l’ONG.Le médecin Mauro Marino, qui l’a examinée, a déclaré au quotidien italien La Repubblica qu’il pensait que la fillette avait passé environ 12 heures dans l’eau.L’enfant a expliqué aux sauveteurs que l’embarcation en métal était partie de Sfax, et qu’elle avait coulé dans une tempête « avec des vagues de 3,4 mètres de haut et des vents de 23 nœuds », précise le communiqué des humanitaires. Selon son témoignage, tous les occupants du canot ont été emportés par les vagues. Au total 44 personnes ont péri noyées.
    Si la distance qui sépare la Tunisie de Lampedusa n’est que de 150 km, la traversée de la Méditerranée n’en est pas moins risquée. Fin novembre, trois migrants tunisiens avaient péri dans le naufrage de leur bateau au large de Mahdia. Fin octobre, 15 corps non identifiés avaient été retrouvés au large de Mahdia. Un mois plus tôt, 36 migrants, dont 20 Tunisiens et 16 Égyptiens, avaient été secourus par les garde-côtes après que leur bateau en panne eut dérivé vers Nabeul, dans le centre-est du pays.
    Depuis le début de l’année, plus de 1 500 exilés sont morts en Méditerranée centrale, selon les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM). Dans le même temps, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) a recensé entre 600 et 700 décès ou disparitions de migrants dans des naufrages au large du littoral tunisien.
    Pour tenter de rejoindre l’Italie, les migrants prennent aussi la mer depuis les côtes libyennes. Jeudi, l’Ocean Viking, de l’ONG SOS Méditerranée, a secouru 34 exilés au large de la Libye. Le navire humanitaire s’est vu attribuer le port de Ravenne pour débarquer les naufragés. « Un port situé à plus de quatre jours de navigation de la zone de sauvetage. En plein hiver, avec des conditions météorologiques difficiles, cette politique d’attribution de ports éloignés est une mesure encore plus intolérable pour les ONG de sauvetage en mer et inhumaine pour les rescapé.e.s », déplore SOS Méditerranée sur le réseau social X.
    Si de nombreuses ONG patrouillent régulièrement dans la SAR zone (zone de recherche et de sauvetage) près de la Libye pour secourir des embarcations en détresse, les autorités libyennes sont aussi très présente pour tenter d’empêcher les migrants d’atteindre les eaux italiennes. Depuis janvier, près de 21 000 personnes ont été interceptées en mer par les gardes-côtes libyens et renvoyées dans le pays, selon l’OIM. Un chiffre qui dépasse le bilan annuel de 2023 quand 17 000 migrants avaient été récupérés en mer par l’armée libyenne. Lors des interceptions, les forces libyennes sont accusées de faire usage de la force envers les exilés. Et quand les migrants sont renvoyés en Libye, ils sont transférés dans des prisons du pays où ils risquent d’y subir des violences des tortures, de l’extorsion, de l’esclavage sexuel ou encore du travail forcé(..).

    #covid-19#migrant#migration#italie#tunisie#lampedusa#mortalite#sante#routemigratoire#mediterranee

  • Méditerranée : une fillette de 11 ans seule survivante d’un naufrage au large de Lampedusa - InfoMigrants
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    Méditerranée : une fillette de 11 ans seule survivante d’un naufrage au large de Lampedusa
    Par La rédaction Publié le : 11/12/2024 Dernière modification : 13/12/2024
    Quarante-quatre migrants sont portés disparus au large de l’île italienne de Lampedusa. Selon l’unique survivante, une fillette de 11 ans, l’embarcation, partie de Tunisie, a fait naufrage dimanche en mer Méditerranée. L’enfant « flottait dans l’eau depuis trois jours avec deux gilets de sauvetage improvisés », affirme l’ONG qui l’a secourue mercredi matin.
    Elle est l’unique survivante d’un naufrage survenu en mer dimanche 8 décembre. Une fillette de 11 ans a été secourue mercredi par Compass Collective, une ONG qui participe aux missions de secours des migrants en Méditerranée. Selon son témoignage, tous les occupants du canot ont été emportés par les vagues. « Quarante quatre personnes se sont noyées », précisent les humanitaires dans un communiqué.
    L’équipage du navire Trotamar III de l’ONG « a entendu les appels dans l’obscurité » de la jeune fille mercredi matin vers 2h20 (01h20 GMT) alors qu’il se dirigeait vers une autre situation d’urgence. « La fillette de 11 ans, originaire de Sierra Leone, flottait dans l’eau depuis trois jours avec deux gilets de sauvetage improvisés faits de chambres à air et d’un simple gilet de sauvetage », ajoute l’ONG.
    L’enfant a expliqué aux sauveteurs que l’embarcation en métal était partie de Sfax, dans le centre-est de la Tunisie, et qu’elle avait coulé dans une tempête « avec des vagues de 3,4 mètres de haut et des vents de 23 nœuds », selon le communiqué. « Deux garçons sont restés à côté de moi, puis au bout de deux jours je ne les ai plus revus, la mer les a emportés », raconte-t-elle encore. Elle « n’avait ni eau potable ni nourriture avec elle et était en hypothermie, mais elle était réactive et orientée », selon l’ONG.
    L’agence de presse italienne ANSA a rapporté que des bateaux des garde-côtes et de la police contrôlaient mercredi la zone où l’embarcation a fait naufrage, mais que pour le moment ils n’avaient trouvé ni de corps, ni de traces de vêtements. La route migratoire passant par la Méditerranée centrale demeure la plus meurtrière au monde. Depuis le 1er janvier 2024, plus de 1 500 exilés sont morts dans cette zone maritime, selon les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM). Et depuis le début du recensement de l’agence onusienne en 2014, on compte plus de 24 000 décès dans ces eaux.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#italie#routemigratoire#mediterranee#mortalite#sante#mineur#migrationirreguliere

  • Six migrants découverts morts dans des embarcations arrivées aux Canaries
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    Six migrants découverts morts dans des embarcations arrivées aux Canaries
    Six personnes ont été découvertes mortes à bord de plusieurs embarcations arrivées au cours des dernières heures au large de l’île d’El Hierro, dans l’archipel des Canaries, ont annoncé mercredi les services d’urgence espagnols. Au total, quatre embarcations ont été prises en charge par les secours près de cette île, la plus petite de l’archipel espagnol situé au large des côtes du nord-ouest de l’Afrique. L’une d’elles a pu rejoindre le port d’El Hierro, « où a été constaté le décès de quatre personnes, puis d’une cinquième, victime d’un arrêt cardio-respiratoire », a indiqué le service d’urgence 112 sur son compte X. Les trois autres bateaux ont été interceptés par les services de secours au large d’El Hierro, selon le service d’urgence, qui précisé qu’une autre personne décédée se trouvait à bord d’une de ces embarcations.
    Le nombre total de personnes qui étaient présentes à bord de ces bateaux n’est pas encore connu, a précisé à l’AFP une porte-parole du 112. Le nombre de migrants entrés de façon irrégulière en Espagne via les îles Canaries a fortement augmenté ces derniers mois, jusqu’à dépasser fin novembre le record annuel établi en 2023, selon le ministère de l’Intérieur. D’après les données mensuelles du ministère, 41.425 migrants ont ainsi accosté dans cet archipel espagnol entre janvier et novembre, contre 39.910 sur l’ensemble de l’année dernière. Ces arrivées massives ont poussé les autorités des Canaries à tirer la sonnette d’alarme, se disant notamment incapables de gérer l’afflux de mineurs non accompagnés, qu’elles doivent prendre en charge dans des centres d’accueil.
    Selon les autorités, des milliers de personnes sont mortes ces dernières années en tentant de rejoindre l’Europe par la route de l’Atlantique depuis l’Afrique, principalement via les Canaries.
    Les fréquents naufrages n’empêchent pas cet itinéraire de gagner en attractivité, car il est moins surveillé que la route méditerranéenne.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#espagne#canaries#routemigratoire#migrationirreguliere#sante#mortalite#elhierro

  • Quand l’Algérie freine le rapatriement des Marocains retrouvés morts sur ses côtes
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/12/11/quand-l-algerie-freine-le-rapatriement-des-marocains-retrouves-morts-sur-ses

    Quand l’Algérie freine le rapatriement des Marocains retrouvés morts sur ses côtes
    Par Alexandre Aublanc (Casablanca, Maroc, correspondance, avec Mustapha Kessous)
    Elle attend le corps de son fils et ça l’épuise. Face caméra, cette femme pieuse, en pleurs, a pris la parole pour implorer ses « frères algériens » de lui rendre la dépouille de son garçon, mort en mer cet été, au nord du Maroc. Emporté par les eaux, son corps a été retrouvé à plus de 400 km à l’est, près d’Oran, en Algérie. Plus de quatre mois après sa découverte, il est toujours conservé dans une morgue de la ville.
    (...) La lenteur de son identification pose question. Selon différents organismes internationaux consultés, les conclusions dans ce type de procédure sont d’ordinaire connues au bout de quelques jours, plusieurs semaines tout au plus. Mais il s’est écoulé trois mois entre le prélèvement des ADN des parents d’Abdellatif Akhrif, effectué le 14 août, puis envoyé en Algérie, et la confirmation aux autorités marocaines, le 28 novembre, que le corps est bien celui de leur fils.
    Depuis le 24 août 2021, Alger a rompu tout lien diplomatique officiel avec Rabat. Contacté par Le Monde, le consul algérien à Casablanca n’a pas souhaité répondre à nos questions.
    Le cas du footballeur rappelle celui d’Abdelali Mchiouer. Ce ressortissant marocain, qui résidait en région parisienne, a été tué le 29 août 2023 par des tirs attribués à des garde-côtes algériens. Il naviguait alors sur un scooter des mers en compagnie de trois amis au large de Saïdia, une localité frontalière du nord-est du Maroc. Son corps a reposé près de quatre mois dans une morgue de Tlemcen, avant que la justice algérienne n’ordonne sa restitution à sa famille, le 21 décembre suivant.
    Abondamment commentées par la presse marocaine, les deux affaires, qui illustrent les effets délétères de la rupture bilatérale, en cachent d’autres, moins médiatiques. Elles concernent essentiellement des « harragas », ces candidats à l’émigration irrégulière, morts en Méditerranée et dont les dépouilles ont été charriées par la mer jusqu’en Algérie. Leur nombre est inconnu, mais la commission espagnole pour les réfugiés estime que les ressortissants marocains représentaient un quart des arrivées illégales à la frontière sud de l’Espagne en 2023.
    A Oujda, dernière grande ville de l’est du royaume, Hassan Ammari, à la tête d’une association d’aide aux clandestins, s’active depuis 2017 à faire rapatrier les corps de ces compatriotes décédés en mer. Il est jusqu’à présent parvenu à en récupérer trente-quatre. « Mais les démarches auprès des autorités algériennes se sont compliquées, encore plus depuis la réinstauration du visa pour les Marocains [décidée par Alger le 27 septembre] », explique ce fonctionnaire municipal.
    Les conditions pour se rendre en Algérie avec un passeport marocain sont désormais drastiques, comparables à celles exigées pour obtenir un visa Schengen. La frontière terrestre étant fermée depuis 1994, ce qui n’était auparavant que des formalités, pour les proches des victimes, a été rendu plus difficile en raison de la fermeture de l’espace aérien avec le Maroc, à l’initiative de l’Algérie, le 22 septembre 2021. Les lignes directes suspendues, il faut transiter par l’Europe ou Tunis, ce qui a fait grimper en flèche le prix du rapatriement : environ 6 000 euros, selon les témoignages recueillis.
    Louer l’ambulance qui cheminera jusqu’à Zouj Beghal, le point de passage entre Maghnia, en Algérie, et Oujda, coûte dix fois moins cher. « Mais c’est devenu un couloir humanitaire », glisse le journaliste Ahmed Tabet, du média en ligne Al3omk. Sans être impossible, le transport des corps par cette voie ne se fait plus qu’à titre exceptionnel. « C’est l’un des seuls moments où la frontière s’ouvre : pour faire passer les morts, soupire Me Hakim Chergui. La symbolique est terrible et triste à la fois, celle-ci montre à quel point la relation entre le Maroc et l’Algérie est moribonde. » A qui la faute ? « Les autorités algériennes disent que le Maroc ne fait pas les démarches nécessaires, mais les autorités marocaines expliquent avoir des difficultés à contacter leurs homologues en Algérie. Chacun se renvoie la balle », souffle un militant associatif. L’incompréhension est d’autant plus grande que les restitutions de dépouilles vers l’Algérie se font sans encombre, assure Hassan Ammari.
    Aujourd’hui, pour les cas d’au moins six dépouilles de Marocains bloquées en Algérie, M. Ammari ne voit pas d’issue. Les personnes décédées ont bien été identifiées, toutefois les procédures sont « au point mort ». Certains exemples donnent le vertige. Des parents espèrent ainsi depuis un an la remise des corps de leurs deux filles, conservés dans des morgues des wilayas de Tipaza et Chlef. Agées d’une vingtaine d’années, elles ont perdu la vie en Méditerranée en tentant de rejoindre clandestinement l’Espagne à bord d’un zodiac.
    Rejetée par la mer à proximité d’Alger, la dépouille d’un pêcheur à la bouée, noyé près d’Al-Hoceima, est, elle, attendue par sa famille depuis plus de huit mois. Face à ces situations, l’avocat marocain Mourad El Ajouti dénonce « une diplomatie des corps », déplorant l’instrumentalisation de citoyens en détresse à des fins de règlements de compte politiques.

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#algerie#mortalite#corps#sante#frontiere#migrationirreguliere#harraga

  • Une quarantaine de migrants portés disparus au large de l’île de Lampedusa, une enfant a survécu au naufrage
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/12/11/une-quarantaine-de-migrants-portes-disparus-au-large-de-l-ile-de-lampedusa-u

    Une quarantaine de migrants portés disparus au large de l’île de Lampedusa, une enfant a survécu au naufrage
    Le Monde avec AFP
    Une quarantaine de migrants sont considérés comme disparus au large de l’île italienne de Lampedusa, après que la seule survivante, une petite fille de 11 ans, a déclaré que le bateau sur lequel elle se trouvait a fait naufrage il y a trois jours, a rapporté, mercredi 11 décembre, l’ONG humanitaire Compass Collective.
    « Nous supposons qu’elle est la seule survivante du naufrage et que les quarante-quatre autres personnes se sont noyées », a écrit dans un communiqué l’ONG, qui participe aux missions de secours des migrants en mer Méditerranée, après avoir sauvé l’enfant.
    L’équipage du navire Trotamar III « a entendu les appels dans l’obscurité » de la jeune fille mercredi matin, vers 2 h 20, alors qu’il se dirigeait vers une autre situation d’urgence. « La fillette de 11 ans, originaire de Sierra Leone, flottait dans l’eau depuis trois jours avec deux gilets de sauvetage improvisés faits de chambres à air remplies d’air et d’un simple gilet de sauvetage », a fait savoir l’ONG.
    Elle a expliqué aux sauveteurs que l’embarcation en métal était partie de Sfax, en Tunisie, et qu’elle avait coulé dans une tempête, selon le communiqué. Elle « n’avait ni eau potable ni nourriture avec elle et était en hypothermie, mais elle était réactive et orientée », selon la même source. Mauro Marino, un des médecins qui l’a examinée, a déclaré au quotidien italien La Repubblica que l’équipe médicale pensait que la fillette avait passé environ douze heures immergée dans l’eau, et non pas deux jours entiers.
    Une porte-parole de Mediterranean Hope, une autre organisation humanitaire, a déclaré à l’Agence France-Presse que la petite fille se trouvait en convalescence à l’hôpital. L’agence de presse italienne ANSA a rapporté que des bateaux des garde-côtes et de la police contrôlaient mercredi la zone où l’embarcation a fait naufrage, mais qu’ils n’avaient pas trouvé de corps ni de traces de vêtements.
    Mercredi, l’ONG Mediterranea Saving Humans s’est dite préoccupée par le fait qu’au moins trois autres naufrages s’étaient produits récemment entre la Tunisie et Lampedusa. Chaque bateau – transportant respectivement quarante-cinq, soixante-quinze et quarante-cinq personnes – a quitté la Tunisie à des jours différents à la fin du mois de novembre, selon Alarm Phone, dont la ligne d’urgence reçoit les appels de détresse des migrants en mer.
    « Alarm Phone a immédiatement communiqué toutes les informations en sa possession aux autorités compétentes de la région, à savoir les centres de secours de Tunisie, de Malte et d’Italie, mais aucune information n’a été fournie par ces derniers », a écrit Mediterranea dans un communiqué. Cette année, 2 050 migrants sont morts ou portés disparus alors qu’ils tentaient de traverser la Méditerranée centrale, route migratoire la plus meurtrière du monde.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#mediterranee#routemigratoire#mortalite#sante#lampedusa#tunisie

  • Calais : un nouveau cadavre découvert sur une plage, déjà 70 morts depuis janvier - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/61611/calais--un-nouveau-cadavre-decouvert-sur-une-plage-deja-70-morts-depui

    Calais : un nouveau cadavre découvert sur une plage, déjà 70 morts depuis janvier
    Par La rédaction Publié le : 09/12/2024
    Un nouveau cadavre a été découvert sur une plage du Pas-de-Calais, dimanche. Le corps en état de décomposition avancée a été pris en charge par les pompiers. Au total, déjà 15 corps ont été retrouvés sur les plages du nord de la France entre la mi-octobre et début décembre.
    Un corps a été découvert dimanche 8 décembre dans la Manche, près d’une plage du Pas-de-Calais, le 15e retrouvé sur le littoral du nord de la France depuis la fin octobre, a-t-on appris d’une source proche du dossier.Ce corps, en état de décomposition avancée, a été repéré dans l’eau par des promeneurs sur la plage d’Escalles, à proximité du cap Blanc-Nez, selon cette source, confirmant une information de Delta FM. Le cadavre a ensuite été pris en charge par le pompiers et les gendarmes, selon la même source.
    Entre la fin octobre et la mi-novembre, 14 corps avaient déjà été découverts en mer ou sur le littoral du nord de la France, après plusieurs naufrages d’embarcations de migrants, selon un décompte de l’AFP. Face à la situation, les secours français ont dû aussi ajuster leurs moyens d’action. Plus de 5 600 personnes ont déjà été secourues dans la Manche en 2024, selon les autorités françaises, notamment par le navire de l’Abeille Normandie.
    Le 6 novembre, en effet, un corps avait été découvert sur la plage de Calais et un autre dans l’eau. La veille deux autres corps avaient été repêchés. À l’époque, le procureur avait précisé que les corps découverts étaient « altérés et difficilement identifiables ».
    Les décès ont explosé cette année : au moins 70 personnes sont mortes en tentant de rallier l’Angleterre par la mer au départ du littoral français, selon la préfecture du Pas-de-Calais, ce qui fait de 2024 l’année la plus meurtrière depuis l’apparition du phénomène des « small boats » dans la Manche en 2018.
    Selon les ONG, la militarisation à outrance de la zone a poussé les trafiquants et passeurs à modifier le mode opératoire des traversées : les montées à bord se font de manière chaotique, plus rapidement. Les bousculades, les malaises conduisent à des drames. « C’est dramatique ce qu’il se passe, les moments de détresse arrivent de plus en plus tôt, dès que les migrants arrivent sur la plage ou dès qu’ils entrent dans l’eau », détaille Flore Judet, de l’Auberge des migrants. « On meurt noyé [en mer] mais aussi écrasé par les autres, étouffé ». Les trafiquants d’êtres humains ont aussi une grande part de responsabilité dans ce bilan dramatique, dénonce de son côté la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar), interrogée par InfoMigrants. Ce sont les passeurs qui surchargent les canots - dont l’approvisionnement est compliqué par les démantèlements des filières. Les risques d’affaissement des embarcations sont donc démultipliés et les naufrages plus fréquents.

    #Covid-19#migrant#migration#france#manche#royaumeuni#routemigratoire#mortalite#sante#PREMAR#trafic

  • Quatre-vingt-cinq migrants qui tentaient de rejoindre l’Angleterre secourus en mer au large du Pas-de-Calais
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/12/04/quatre-vingt-cinq-migrants-qui-tentaient-de-rejoindre-l-angleterre-secourus-

    Quatre-vingt-cinq migrants qui tentaient de rejoindre l’Angleterre secourus en mer au large du Pas-de-Calais
    Le Monde avec AFP
    Quatre-vingt-cinq migrants qui avaient pris la mer, mercredi 4 décembre, pour tenter de gagner l’Angleterre à partir du Pas-de-Calais ont été secourus, a annoncé la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.« De nombreux départs d’embarcations de migrants » ont été signalés, mercredi, au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez au large des côtes du Pas-de-Calais, selon un communiqué de la préfecture maritime.
    L’une de ces embarcations s’est retrouvée en difficulté lors du franchissement d’un banc de sable dans le secteur de la baie de Wissant. Après avoir demandé assistance, les 80 passagers ont été transbordés sur le remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage Abeille-Normandie de la marine nationale, selon la même source. En parallèle, sur une autre embarcation dans le secteur de Wimereux, cinq personnes ont demandé l’assistance des sauveteurs français. Elles ont aussi été récupérées par l’Abeille-Normandie.
    Toutes les personnes secourues ont été ramenées à quai à Boulogne-sur-Mer, où elles ont été prises en charge par les secours terrestres et la police aux frontières, a précisé la préfecture maritime. Plus de soixante-dix migrants ont perdu la vie cette année lors de tentatives de traversées de la Manche, selon la préfecture du Pas-de-Calais.
    Ce bilan provisoire fait de 2024 l’année la plus meurtrière dans cette zone depuis le début, en 2018, des traversées clandestines du détroit du Pas-de-Calais sur des canots pneumatiques surnommés small boats, guère adaptés pour la haute mer et souvent surchargés. Dans la nuit de samedi à dimanche, 151 migrants avaient été secourus dans la Manche, dont quatre qui étaient tombés à l’eau.
    Une vaste opération de police a par ailleurs été menée, mercredi, en Allemagne contre un réseau de passeurs. Selon le ministère de l’intérieur français, elle a visé un « réseau syrien et irako-kurde » suspecté d’avoir organisé cette année « l’acheminement d’au moins 300 bateaux » destinés à des traversées de la Manche.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#manche#routemigratoire#mortalite#sante#migrationirreguliere#trafic