Recriweb

« … en deçà d’un monde qui ne sait plus nourrir que son propre cancer, retrouver les chances inconnues de la fureur » (André Breton)

  • Aux États-Unis, des milliers de femmes victimes de l’industrie cosmétique | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/060523/aux-etats-unis-des-milliers-de-femmes-victimes-de-l-industrie-cosmetique

    Le géant pharmaceutique américain Johnson & Johnson et son fournisseur français, le groupe Imerys, sont accusés d’avoir tout fait pour maintenir leurs produits à base de talc, en dépit des risques de cancer, notamment pour les femmes. Soixante mille plaintes ont été déposées aux États-Unis.

  • Grande-Bretagne - Grande propriété capitaliste et héritage féodal https://mensuel.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-actuelle-1993/grande-bretagne-grande-propriete (Lutte de classe n°49 - mars 2000)

    Charles III et sa famille d’aristocrates sont des parasites. Vestiges du moyen-âge, ils sont le symbole d’une aristocratie qui continue, au travers de monarchies dans divers pays d’Europe, à prétendre à diriger la société dont ils se gavent.

    Ce seront les révolutions ouvrières qui en débarrasseront un jour l’humanité, puisque la #bourgeoisie, dominante depuis plusieurs siècles, n’a jamais eu le courage de le faire.

    Sommaire de l’article :
    – Un secret bien gardé
    #Angleterre : la révolution inachevée
    #Ecosse : la révolution importée
    – La grande #propriété_foncière aujourd’hui
    – Propriété foncière et grand capital
    – Les seigneurs de Londres
    – Des capitalistes « féodaux » anglais...
    – ... aux « féodaux » capitalistes écossais
    – La nationalisation de la terre, une nécessité

    #aristocratie #féodalisme #arriération #barbarie #capitalisme #parasitisme #monarchie #charles_III

  • BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole ont gavé un nombre record de banquiers de plus d’un million d’euros l’an dernier

    Avec Natixis, elles comptent 582 financiers millionnaires, du jamais-vu depuis 2014 et l’entrée en vigueur du plafond sur les rémunérations variables visant à limiter les prises de risques excessives. Ce sont quelque 119 banquiers de plus en douze mois qui franchissent le seuil du million, et pas moins de 282 supplémentaires en deux ans.
    Les nouveaux millions dépensés ne viennent pas seulement bénéficier aux cadres de New York ou Singapour, des places financières très disputées. Brexit oblige, les banques tricolores sont aussi attaquées sur leur propre terrain de jeu à Paris et en Europe par les grandes banques américaines, de JP Morgan à Bank of America. Au total, quelque 166 financiers en France ont été rémunérés plus d’un million d’euros chez les banques tricolores en 2022, soit une trentaine de plus que l’année précédente.

    (Les Échos)

  • Pour Geoffrey Hinton, le père fondateur de l’#IA, les progrès actuels sont « effrayants »

    Mercredi, pour sa première apparition publique depuis la parution de l’article, #Geoffrey_Hinton s’est expliqué longuement sur les raisons de son départ [de #Google]. Interrogé en visioconférence lors de la conférence EmTech Digital, organisée à Boston par la « MIT Technology Review », le chercheur a indiqué avoir « très récemment changé d’avis » sur la capacité des modèles informatiques à apprendre mieux que le cerveau humain. « Plusieurs éléments m’ont amené à cette conclusion, l’un d’entre eux étant la performance de systèmes tels que #GPT-4. »

    Avec seulement 1.000 milliards de connexions, ces systèmes ont, selon lui, « une sorte de sens commun sur tout, et en savent probablement mille fois plus qu’une personne, dont le cerveau a plus de 100.000 milliards de connexions. Cela veut dire que leur algorithme d’apprentissage pourrait être bien meilleur que le nôtre, et c’est effrayant ! »

    D’autant que, comme ces nouvelles formes d’intelligence sont numériques, elles peuvent partager instantanément ce qu’elles ont appris, ce dont les humains sont bien incapables… Reconnaissant qu’il avait longtemps refusé de croire aux dangers existentiels posés par l’#intelligence_artificielle, et en particulier à celui d’une « prise de contrôle » de l’humanité par des machines devenues superintelligentes, Geoffrey Hinton n’hésite plus à évoquer ce scénario catastrophe. « Ces choses auront tout appris de nous, lu tous les livres de Machiavel, et si elles sont plus intelligentes que nous, elles n’auront pas de mal à nous manipuler. » Avant d’ajouter, avec un humour pince-sans-rire : « Et si on sait manipuler les gens, on peut envahir un bâtiment à Washington sans être sur place. »
    Face à un tel risque, le chercheur avoue « ne pas avoir de solution simple à proposer. Mais je pense qu’il faut y réfléchir sérieusement. »

    (Les Échos)

  • Des #lycées_professionnels pour le patronat

    Les entreprises n’ont « pas besoin [qu’un jeune] aille faire trois ou quatre ans » d’enseignement supérieur.

    (Macron)

    Pour porter ce rapprochement avec le patronat, les professeurs se verront proposer un « pacte » qui leur permettra d’être payés plus pour des missions nouvelles. Les enseignants volontaires deviendront l’interface entre les lycées, le capital et les partenaires du service public de l’emploi.

    Au programme : des remplacements de courte durée, la coordination de la réflexion sur l’évolution de la carte des formations dans chaque établissement, l’accompagnement des élèves vers l’emploi ou l’enseignement supérieur.

    Plusieurs syndicats n’y voient que « du mépris » et réclament mollement la reconnaissance des missions déjà effectuées.

    Chaque professeur collaborateur pourra avoir 7.500 euros brut annuels supplémentaires. Emmanuel Macron, a annoncé 1 milliard d’euros par an pour cette réforme adaptée au plus près des besoins du patronat. Soit 4 milliards au total pour l’éducation avec les annonces récentes sur les salaires enseignants, souligne-t-on dans l’entourage du ministre de l’Education, Pap Ndiaye.

    A partir de septembre, l’Etat offrira au capital des stagiaires, à raison de 50 euros par semaine (en classe de seconde et en première année de CAP), 75 euros (en classe de première et en deuxième année de CAP) ou 100 euros (en terminale).

    Cela « favorisera leur estime de soi », salue en pouffant le #Snetaa-FO, premier syndicat de l’enseignement professionnel, tandis que le Snuep-#FSU, dans un spasme, regrette qu’on « valorise le temps passé hors école ».

    Le patronat salue une meilleure adéquation à leurs besoins d’exploitation.

    (d’après Les Échos)

    #réforme_des_lycées_professionnels

  • Retraites, inflation, guerre : c’est le capitalisme qu’il faut renverser !
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/retraites-inflation-guerre-cest-le-capitalisme-quil-faut-renverser-6

    Avec 300 manifestations dans tout le pays, des centaines de milliers de travailleurs se sont emparés du 1er Mai pour affirmer que leur opposition à la retraite à 64 ans reste intacte. Celles et ceux qui ont manifesté ont montré qu’ils ne s’avouaient pas vaincus, et ils ont bien raison !

    Comment jeter l’éponge quand des mois ou des années de travail supplémentaires sont devant nous ? Comment ne pas être en colère face à ce gouvernement qui passe son temps à déplorer l’inflation et la chute du pouvoir d’achat sans jamais s’attaquer aux capitalistes responsables ?

    Au-delà de Macron et de son arrogance, c’est la bourgeoisie qui impose le recul de nos droits et de notre pouvoir d’achat, alors qu’elle accumule comme jamais les richesses. Elle mène la lutte de classe et ne s’arrête jamais. En face, il n’y a aucune raison que les travailleurs baissent la garde.

    Quelle que soit leur issue, il faut mener tous les combats qui se présentent à nous, le plus loin possible, et s’en servir pour renforcer notre camp, numériquement et politiquement. On le voit avec la flambée des prix, la guerre économique et les tensions internationales : la bourgeoisie et les politiciens à son service n’ont pas fini de nous imposer des sacrifices. La dette et la menace de généralisation de la guerre sont autant de menaces qui planent au-dessus de nos têtes. Ne laissons pas les mains libres à ceux qui dirigent la société !

    La lutte des classes sera un éternel recommencement tant que les travailleurs ne la mèneront pas jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’au renversement de l’ordre social capitaliste, et il faut que des travailleurs s’organisent dans ce but.

    Cette perspective révolutionnaire a longtemps été portée par la journée du 1er Mai. À son origine, en 1889, le 1er Mai a été choisi, par les partis socialistes constituant l’internationale ouvrière, pour appeler les travailleurs de tous les pays à arrêter le travail, pour imposer, ensemble, la journée de huit heures.

    Dans bien des pays, c’était une déclaration de guerre contre un patronat qui se voulait tout puissant et interdisait les syndicats comme les grèves. Et c’est encore le cas aujourd’hui dans certains pays. Le 1er Mai n’est pas la fête du travail, comme certains le disent, ici. Il symbolise le combat contre l’esclavage salarial, contre la domination de la bourgeoisie qui s’assure, par l’exploitation, des privilèges extravagants au détriment de la majorité de la société. Il était l’affirmation que la société devait être dirigée par les travailleurs eux-mêmes, et il faut qu’il le reste.

    Il faut renouer avec cette conscience révolutionnaire et internationaliste car il n’y aura pas d’émancipation possible pour les travailleurs tant qu’ils seront obligés de vendre leur force de travail et de se soumettre à un patron, à ses humeurs ou à ses carnets de commande.

    Et où le capitalisme nous mène-t-il ? Ce ne sont pas des hommes conscients et soucieux du bien-être collectif qui dirigent la société, ce sont les marchés financiers, les cours boursiers et les agences de notation.

    Au lieu d’apporter plus d’égalité, de paix et de progrès à l’échelle de la planète, le capitalisme dresse les travailleurs les uns contre les autres en les mettant en concurrence pour les miettes que la bourgeoisie veut bien leur laisser. Il maintient les régions les plus pauvres de la planète dans l’oppression et le dénuement. Il détruit la planète, entretient le nationalisme, le militarisme et les guerres. Le capitalisme bloque toute la société dans sa marche en avant.

    Alors, notre horizon ne peut pas se limiter à la conquête de tel ou tel droit ou à attendre des élections qui changeraient l’équipe au pouvoir. Dans le cadre de ce système injuste et exploiteur, il n’y aura ni bon président, ni bon Parlement, ni bonne Constitution.

    Notre horizon ne peut pas, non plus, se borner aux frontières nationales. Elles ne servent qu’à diviser les travailleurs et à assurer les intérêts des puissances impérialistes. L’exploitation n’a pas de frontières. Les travailleurs des pays pauvres sont souvent exploités par la même grande bourgeoisie que ceux des pays riches, alors, il ne faut pas de frontières entre travailleurs !

    Comme le disaient Karl Marx et Friedrich Engels, les travailleurs constituent, par-delà les frontières, une classe sociale qui « n’a rien d’autre à perdre que ses chaînes ».

    Alors, oui, le monde ouvrier doit se défendre pied à pied contre le patronat, mais il faut aussi faire exister un courant capable d’affirmer la perspective du renversement du capitalisme à la seule échelle où il peut être renversé, à l’échelle internationale.

    #lutte_de_classe #conscience_de_classe

  • Petite illustration de la #blanquérisation :

    La fabrique des Là-Pas-Là
    https://lundi.am/La-fabrique-des-La-Pas-La

    Après celui de l’absentéisme, des élèves comme des professeurs, un autre fléau s’abat sur l’Éducation Nationale : le non-présentisme, conséquence directe d’années de réformes visant à transformer l’École en Entreprise cool - la dernière en date (Blanquer) ayant drastiquement accéléré le processus déjà en cours. Le métier de professeur s’en est trouvé dénaturé, le métier d’élève détruit, redéfinis subrepticement, l’un comme l’autre, par des effets de structure. Le Lycée ainsi réagencé, vise à produire un nouveau type d’individu, et y parvient.

    La différence entre les deux fléaux, le sempiternel absentéisme et le flambant neuf non-présentisme, au premier abord si semblables, est, en réalité, de taille et mérite une analyse approfondie. L’absentéisme inquiétait, le non-présentisme a plutôt tendance à plaire.

    Pour que l’explication soit accessible aux non-initiés au langage et aux ressorts de l’Éducation Nationale, l’auteur fait l’effort d’expliquer la situation en s’adressant aux parents d’élèves sous la forme d’une lettre ouverte, en reformulant en français courant et en agrémentant le raisonnement d’exemples concrets.

  • Au #Brésil, les géants du sucre responsables d’une pluie toxique | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/250423/au-bresil-les-geants-du-sucre-responsables-d-une-pluie-toxique

    Les multinationales du #sucre, parmi lesquelles le groupe coopératif français #Tereos, organisent l’#épandage_aérien de #pesticides hautement #toxiques interdits par l’Union européenne sur leurs champs de #canne_à_sucre, selon des documents obtenus par Mediapart en collaboration avec le média à but non lucratif Lighthouse Reports, le « Guardian », « Die Zeit », et Repórter Brasil.

    https://justpaste.it/bfxu8

  • LES SOCIALISTES EN FRANCE DE 1871 À 1914

    Tome I - Les tentatives de construction d’un parti de classe – 1871 - 1898, de Thomas Rose

    Après la défaite de la Commune de Paris de 1871, la France s’industrialise et une classe ouvrière moderne se développe. Les idées de transformation de la société se propagent, ainsi que l’objectif de construction d’un parti ouvrier. Différentes organisations se réclamant du socialisme commencent à émerger.

    Le socialisme cherche son parti et sa voie.

    Les premières victoires électorales renforcent l’espoir chez bien des militants socialistes d’une transformation pacifique de la toute récente république en une « république sociale ». Et l’intégration à la vie parlementaire favorise l’électoralisme. La construction d’un parti de classe s’éloigne progressivement.

    Tome II - Du ministérialisme à l’Union sacrée 1898-1914

    À la toute fin du 19e siècle, les différents courants se réclamant du socialisme en France se renforcent et rencontrent des succès, en particulier sur le terrain électoral. Mais ils ont à faire face à de nombreux problèmes politiques, provoqués en particulier par l’entrée au gouvernement du socialiste #Millerand en 1898. Après de multiples tentatives, les multiples courants socialistes s’unifient en 1905 pour constituer la SFIO, section française de l’Internationale ouvrière. Mais, contre l’avis des militants restés fidèles aux enseignements marxistes, les réformistes, qui privilégient la voix parlementaire, prennent progressivement le dessus dans le Parti socialiste. Des militants ouvriers se détournent pendant un temps du parti socialiste pour former le courant syndicaliste révolution- naire avant d’être eux aussi submergés par le #réformisme.

    En août 1914, lors de la déclaration de guerre, la SFIO rejoint l’Union sacrée consacrant l’abandon progressif de toute perspective révolutionnaire.

    #socialisme #SFIO #parti_ouvrier

  • « Nous aurons des années de rendement si faible que l’on ne pourra pas nourrir l’ensemble de la population »
    https://lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/vin-de-normandie-pates-de-sorgho-que-mangerons-nous-quand-leau-sera-rare-19

    « Tout ce qui est rare est cher », l’adage est bien connu. Or, avec les vagues de sécheresse inédites qui se succèdent en Europe, notamment en ce moment en Espagne , l’eau devient de plus en plus rare. Le #prix de l’or bleu pourrait donc s’envoler. Le ministère des Affaires étrangères néerlandais a voulu alerter sur cet avenir qui se dessine avec le site de vente en ligne The Drop Store (« le magasin de la goutte »). Sur ce site futuriste, la ressource est devenue si rare que chaque produit détaille la quantité d’eau nécessaire à sa production pour justifier son prix devenu exorbitant.

    Les denrées courantes deviennent en effet des mets précieux et leurs prix flambent. Par exemple, une fiole d’eau « très pure » de seulement 15 ml est vendue 182 euros ; un épi de maïs de 35 grammes, 129 dollars (118 euros) ; deux cubes de fromage, 109 dollars (100 euros) ; ou encore 4 carrés de chocolat, 3.600 dollars (3.200 euros) ! Pour chaque produit, une étiquette précise la cause de sa raréfaction : inondation, sécheresse, pollution…

    L’initiative choc reste une fiction, mais certaines des conséquences esquissées pourraient bien devenir réelles. Première activité consommatrice d’#eau en France, l’agriculture est en effet lourdement affectée par la baisse significative de la recharge des nappes phréatiques, de l’ordre de 10 % à 25 % en moyenne en France métropolitaine.

    D’ici à 2050, la #tendance des températures « sera à la hausse et nous allons connaître d’importantes et nombreuses variations interannuelles. Et ce sera encore plus vrai avec la pluviométrie », confirme Christian Huyghe, directeur scientifique de l’Inrae.

    A cet horizon, le #climat de la #France se rapprochera de celui de la Tunisie. Or, le pays du Maghreb doit se mobiliser pour conserver une forme de souveraineté alimentaire et éviter de nouvelles émeutes de la faim. Cette indépendance a un prix puisque pour maintenir son #agriculture, le pays investit dans le retraitement des eaux usées et construit des stations de dessalement d’eau de mer. Ces installations et leur utilisation ont un coût qui pourrait bien se répercuter sur le prix des denrées.

    […]

    La clé d’une adaptation réussie repose aussi sur un changement des régimes alimentaires pour les orienter vers des produits moins consommateurs d’eau. Sans surprise, les chercheurs plaident unanimement pour une assiette plus végétale. « Vraisemblablement, notre #consommation de produits animaux diminuera avec un #régime_alimentaire qui passera de 60 % de protéines d’origine animale à 40 ou 50 % », avance Christian Huyghe de l’Inrae. « Il faudrait également multiplier notre consommation de légumineuses par cinq », avance Sylvain Doublet.

    Les #fruits et #légumes vont aussi évoluer. Les consommateurs devront s’habituer à des fruits et légumes aux calibres et aux goûts différents. Par exemple, avec moins d’eau, la taille des pommes de terre se réduira ainsi que celle des fruits qui seront aussi plus sucrés. Par ailleurs, avec des rendements agricoles en baisse, la lutte contre le #gaspillage va s’intensifier.

    Un monde où l’eau est rare

    10 % à 25 % : baisse moyenne de la recharge des #nappes_phréatiques en France.

    9 ans : c’est la durée moyenne actuelle pour créer une nouvelle variété agricole en France.

    2050 : le climat de la France sera comparable à celui de la Tunisie.

    40 % à 50 % : proportion de protéines animales dans le régime alimentaire en France en 2050, contre 60 % aujourd’hui.

    182 euros : le prix de 15 ml « d’eau pure », si l’on ne change pas de système alimentaire, selon la politique-fiction des #Pays-Bas.

    • Cinq grains de riz pour 80 euros : un magasin en ligne (fictif) alerte sur les conséquences d’un monde sans eau

      https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-monde-est-a-nous/cinq-grains-de-riz-pour-80-euros-un-magasin-en-ligne-fictif-alerte-sur-

      Le site internet The Drop Store créé à l’initiative du gouvernement néerlandais est un site très particulier où l’on trouve une dizaine de produits alimentaires seulement. Et pour se les offrir, il faut avoir les moyens.
      Un petit bout d’épis de maïs, 35 grammes : 118 euros. Un petit sachet de cinq grains de riz : 80 euros.
      Un flacon d’eau pure, plus chère que du parfum : 180 euros les 15 ml (l’équivalent d’une cuillère à soupe). On trouve aussi de l’eau normale bien plus abordable, mais elle est marron et, prévient l’étiquette, « susceptible d’être polluée par divers produits chimiques ou pharmarceutiques ». Pour vos petits creux, un snack protéiné, très « crunchy » comme dit l’emballage : on dirait une barre de céréales, c’est un agglomérat d’insectes, mouches, cafards et vers : 138 euros. Un produit de substitution à la viande rouge.

      Mais vous pourriez préférer les pilules en forme de mini-pizza, goût margherita – on dirait une boîte de médicaments – 148 euros. Un avis client (factice, comme le reste) dit : « Je n’ai jamais mangé de vraie pizza, mais d’après mes amis qui en ont déjà goûté, ces pilules ont un goût très ressemblant ».

      Une personne sur trois n’a déjà pas un accès libre à l’eau potable

      Ce site est une fiction pure, ces aliments, évidemment, ne sont pas à vendre. Ils ont été imaginés par l’agence Publicis à l’occasion de la Conférence des Nations unies sur l’eau qui s’est tenue en mars 2023. Car c’est peut-être ce qui nous attend dans un monde sans eau. Un monde où, à cause du changement climatique, des sécheresses et de la hausse des températures, l’eau potable deviendrait une ressource rare, voire inexistante.

      Cela peut vous paraître de la fiction, mais c’est déjà une réalité pour plus d’une personne sur trois dans le monde, selon l’Unicef et l’Organisation mondiale de la Santé. En 2030 (autant dire demain) près de la moitié de la planète aura des difficultés d’accès à l’eau potable.

      Et ce que veulent montrer les Pays-Bas avec ce site The Drop Store, c’est que cette crise de l’eau aura un impact direct, un impact majeur sur nos modes de consommation dans les pays développés. Et donc que le riz, le maïs ou la margherita deviendront des produits de luxe. Parce que pour produire un kilo de maïs, par exemple, il faut au total 1 222 litres d’eau. Chaque aliment a sa fiche de consommation en eau, basée sur une étude scientifique, et le site nous explique pourquoi on risque d’en arriver à cette raréfaction.

      La riziculture utilise par exemple 40% de toute l’eau d’irrigation dans le monde. Le riz contribue au bouleversement climatique, mais il en est aussi victime. Pour la margherita, c’est parce que la sécheresse aura eu raison des récoltes de tomates, d’olives et de blé. Et parce qu’il faut beaucoup trop d’eau aussi pour nourrir les bufflonnes qui produiront le lait pour la mozzarella. Le manque d’eau entraînant de mauvaises récoltes, une réduction de la production et une augmentation des prix pour tout le monde. « De nombreuses choses que nous mangeons et apprécions aujourd’hui disparaîtront complètement, dit The Drop Store, ce qui réduira la diversité et la nutrition de notre alimentation ».

      Des actions concrètes au quotidien

      L’initiative, pourtant, ne se veut pas culpabilisante. Les Pays-Bas ont surtout voulu créer un choc de conscience, avec l’idée c’est que l’on peut encore agir pour protéger la ressource eau. « Les Nations unies voulaient que nous diffusions ce message à l’échelle mondiale pour que les gens comprennent la valeur de l’eau », dit Eduardo Marques, directeur d’exploitation de Publicis.

      Le site renvoie vers des organisations partenaires comme le WWF ou le mouvement « Fill up the glass » qui propose aux jeunes des actions très concrètes dans la vie de tous les jours, comme limiter sa consommation de viande ou utiliser des protections hygiéniques réutilisables

    • #sorgho

      Le sorgho, une plante millénaire d’avenir

      Le sorgho est l’objet de toutes les attentions. La plante originaire de la région sahélienne constitue déjà l’aliment de base dans plusieurs régions arides et semi-arides. Cette céréale dotée d’un système racinaire profond peut en effet pousser malgré des températures élevées et un déficit hydrique important. La plante riche en protéines « possède des qualités nutritionnelles et énergétiques comparables à celles d’autres céréales », indique David Pot, du Cirad. Elle peut être consommée par les humains, mais aussi les animaux.

      Toutefois, si le sorgho est plus résistant que le maïs à la sécheresse, son rendement reste inférieur lorsque l’eau est abondante. « Cela résulte aussi d’investissements très importants de la recherche et des entreprises de sélection dans le maïs », précise David Pot. La céréale peu gourmande en engrais et en pesticides pourrait faire l’objet de recherche agrologique et d’investissements « laissant aussi présager des gains génétiques importants », indique le chercheur.

  • La banque américaine First Republic s’effondre à Wall Street

    Cet établissement californien valorisé 20 milliards de dollars au début de 2023 n’en valait plus que 654 millions à la fermeture de la Bourse américaine vendredi...
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/04/29/la-banque-americaine-first-republic-s-effondre-a-wall-street_6171466_3234.ht

    #First_Republic a confirmé lundi soir que nombre de ses clients avaient retiré des dépôts, plus de 100 milliards de dollars au total au premier trimestre. Elle a pu compter sur les 30 milliards apportés par les autres banques dans ses comptes, mais c’est insuffisant aux yeux des investisseurs, qui ont fait plonger l’action mardi et mercredi avant de lui accorder un répit jeudi. La direction a bien présenté lundi soir quelques mesures visant à renforcer la santé financière de la #banque. Elle a aussi souligné qu’elle étudiait des « options stratégiques » mais sans donner beaucoup de détails.

    Intervention des autorités ? Vente de la banque dans son ensemble ou de seulement certains actifs ? Statu quo en misant sur une baisse prochaine des taux d’intérêt ? Les rumeurs abondent depuis sur les possibles solutions mais sans aucune annonce officielle. Le scénario d’une prise de contrôle de l’établissement par les autorités avant la revente des actifs à un prix réduit fait partie des plus probables. Les autorités pourraient toutefois être réticentes à sauver une troisième banque en peu de temps.

    #capitalisme #faillite

    • Après la Silicon Valley Bank et la Signature Bank, c’est au tour de la First Republic, 14e banque des États-Unis par la taille de ses actifs de s’effondrer. Valorisée à 40 milliards en novembre 2021, elle ne vaut quasiment plus rien aujourd’hui, son cours ayant plongé après le retrait de plus de 100 milliards de dépôts par des bourgeois petits et grands.

      L’État américain se portera-t-il de nouveau au secours des déposants et des actionnaires ? D’autres banques se porteront-elles d’emblée acquéreur à bon prix accroître leur emprise ? Quelle sera la prochaine banque à faire faillite ? Ce qui est certain c’est que les déclarations rassurantes des autorités de chaque côté de l’Atlantique ne valent pas tripette.

      L’anarchie généralisée du capitalisme et le cancer financier qui la gangrène ne peuvent qu’amener à la catastrophe économique.

      https://www.lutte-ouvriere.org/breves/banques-de-faillite-en-faillite-638827.html

  • Yann Le Cun, « parrain de l’IA » : « L’intelligence artificielle conduira peut-être à un nouveau siècle des Lumières »

    Le “peut-être” est important, car les technologies, en soi, ne sont ni bonnes ni mauvaises, mais s’inscrivent dans des rapports sociaux qui les orientent et en définissent la portée et les bénéfices – ou la toxicité. Mais le bonhomme travaille pour Facebook, et, pour cela, il faut être perché. Je vous file tout de même la fin de cet entretien globalement techno-jovialiste.

    Développer l’IA : « Ça fait peur, comme toute technologie qui peut changer la société »

    « Certains ont parlé dans des termes trop excessifs des dangers possibles des systèmes d’IA jusqu’à la « destruction de l’humanité ». Mais l’IA en tant qu’amplificateur de l’intelligence humaine conduira peut-être à une espèce de nouvelle renaissance, un nouveau siècle des Lumières avec une accélération du progrès scientifique, peut-être du progrès social. Ça fait peur, comme toute technologie qui risque de déstabiliser et de changer la société.

    « C’était le cas pour l’imprimerie. L’Eglise catholique disait que ça détruirait la société, mais elle s’est plutôt améliorée. Ça a engendré bien sûr l’apparition du mouvement protestant et des guerres de religion pendant un ou deux siècles en Europe, mais a également permis l’essor du siècle des Lumières, de la philosophie, le rationalisme, la science, la démocratie, la révolution américaine et la révolution française… Il n’y aurait pas eu ça sans l’imprimerie. A la même époque, au XVe siècle, l’Empire ottoman a interdit l’usage de l’imprimerie. Ils avaient trop peur d’une déstabilisation possible de la société et de la religion. La conséquence est que l’Empire ottoman a pris 250 ans de retard dans le progrès scientifique et social, ce qui a grandement contribué à son déclin. Alors qu’au Moyen Age, l’Empire ottoman a été dominant dans la science. Donc on a le risque, certainement en Europe, mais aussi dans certaines parties du monde, de faire face à un nouveau déclin si on est trop frileux sur le déploiement de l’intelligence artificielle. »

    Scénarios catastrophes : « Je n’y crois pas du tout »

    « L’exemple que tout le monde cite vient d’un livre de Nick Bostrom, écrit il y a quelques années qui s’appelle Superintelligence. Il décrit des scénarios catastrophe de ce qui se passerait si on faisait des machines super intelligentes. Je ne crois pas du tout à ces scénarios. Selon Nick Bostrom, à la minute où on allume un système dont l’intelligence est surhumaine, l’humanité est foutue. C’est basé sur des hypothèses qui sont complètement fausses et ridicules. D’abord le fait que l’intelligence est toute-puissante, c’est faux. Un virus n’est pas très intelligent mais peut nous détruire. Un système développé dont le seul but est d’en combattre un autre beaucoup plus intelligent – mais généraliste –, parviendra à le détruire. Et puis, il faudrait vraiment être très stupide pour construire quelque chose qui voudrait dominer l’Homme : une machine ne peut pas être dominante par accident, si on ne lui demande pas.

    « D’autres comme Stuart Russel s’inquiètent de l’« accessory goal ». L’idée c’est que si on construit un robot dont le seul but est d’aller nous chercher du café et que quelqu’un s’interpose, il va tuer la personne et aller chercher du café. C’est évidemment une idée que je réfute : il suffit de lui implanter d’autres objectifs, comme ne pas trucider les humains, pour que ça n’ait pas lieu. Enfin, un problème qui inquiète, ce serait qu’un petit nombre d’entreprises contrôlent l’accès à ce genre de technologies. Et là, je suis d’accord. C’est notamment pour ça que je souhaite que le développement soit fait en open source. »

    L’IA du futur : « Chacun aura une sorte de staff virtuel avec lui en permanence »

    « Dans les prochaines années, on va de moins en moins utiliser les moteurs de recherche actuels. Chacun interagira avec des assistants virtuels qui répondront à n’importe quelle question, nous aideront à écrire des documents, à produire des choses. Ces assistants n’auront dans un premier temps pas l’intelligence humaine, mais peut être que d’ici une dizaine ou une quinzaine d’années, ils s’en approcheront suffisamment pour nous aider dans la vie de tous les jours. Un peu comme dans Her de Spike Jonze, l’un des rares films qui fait une peinture de l’IA plutôt réaliste.

    « Les smartphones seront aussi remplacés par des lunettes de réalité augmentée avec lesquelles on pourra interagir. Par exemple, si on raconte quelque chose de faux, les lunettes pourraient nous montrer un article de Wikipédia qui nous contredit, si quelqu’un nous parle dans une langue étrangère, elles pourraient nous afficher des sous-titres en direct. Elles pourraient aussi nous avertir d’une voiture qui vient si on traverse la rue sans regarder, nous aider à retrouver nos clefs si on les a perdues… Les possibilités sont grandes. Chacun aura, du fait des IA, une sorte d’équipe, un staff, d’assistants virtuels avec lui en permanence. »

  • La grande subvention : Le capitalisme français sous perfusion
    https://www.frustrationmagazine.fr/subvention-capitalisme

    Faire transiter des milliards d’euros du public au privé par intervention étatique semble a priori contraire à la doctrine de non-intervention étatique prônée par le libéralisme économique. Mais en réalité, la doctrine néolibérale n’a jamais prôné la fin des transferts vers le privé, au contraire. Ce que ses partisans souhaitent, c’est que l’État ne se mêle pas du fonctionnement des entreprises, c’est tout. Mais son argent est le bienvenu. C’est pourquoi, tandis qu’il enrichit les entreprises privées et ses actionnaires, l’État réduit la régulation du droit du travail en leur sein, leur offre des marges de manœuvre plus grandes, ouvre de nouveaux marchés… Le néolibéralisme n’est pas la non-intervention de l’État. C’est une intervention massive de l’État pour aider le capitalisme à fonctionner mieux et plus fort.

    Car malgré ces milliards d’euros injectés dans l’économie, nous ne sommes pas dans une économie socialiste ou administrée, comme aiment se le raconter quelques éditorialistes croulants du Figaro pour se faire peur à peu de frais. Pas du tout : l’État dépense un quart de son budget pour les entreprises privées, mais ne cherche à obtenir aucun contrôle sur elles.

  • Retraites : le FN/RN de Marine Le Pen, l’autre parti du capital | Minuit dans le siècle
    https://spectremedia.org/minuit-dans-le-siecle/?playing=1293

    Le Front national devenu récemment Rassemblement national (FN/RN) a indéniablement conquis une frange de l’électorat populaire au cours des quatre dernières décennies. Pour autant, défend-il un programme favorable aux intérêts matériels des classes populaires ? Pas le moins du monde, comme on le montre dans cet épisode avec l’économiste Denis Durand. Durée : 38 min. Source : Spectre

    https://episodes.castos.com/60c88ecb8244e2-60091627/a207c241-b842-4fb6-947e-90749fb68b71-EpDenisDurand.mp3

    • On constate ici, à juste titre, la continuité idéologique existant entre la droite libérale et l’extrême droite, notamment pour ce qui concerne la conception du rôle de l’État dans le maintien de l’économie capitaliste.

      Pour autant, on semble considérer que l’opposition au « fascisme » représente non seulement une fin en soi, mais une priorité, s’appuyant sur maintes références historiques parfaitement valides.

      Chaque période historique n’est-elle pas singulière ? N’y a t-il pas lieu de déterminer les continuité et les rupture, afin d’éviter les erreurs d’appréciation de la réalité ?

      On retrouve, de mon point de vue, toute l’ambiguïté de l’antifascisme : c’est au nom de cet antifascisme épidermique que nombre de personnes ont voté à deux reprises et retourneront voter contre Le Pen aux élections, sans forcément faire le bilan d’une situation politique actuelle où les décisions politiques les plus autoritaires s’installent au sein de démocraties ordinaires.

      Ces décisions politiques les plus autoritaires et liberticides sont mises en œuvre par un personnel politique tout à fait classique et « non-fasciste », arrivé au pouvoir à l’issue d’un barrage contre l’extrême droite.

      Alors certes, on sait, que le RN est démagogue, qu’il n’a aucune cohérence politique et qu’il est prêt à raconter tout et son contraire pour arriver au pouvoir mais qu’en est-il des responsabilités de cette gauche (d’où est issu, rappelons-le, Macron) à cette situation ?

      De ce point de vue, l’analyse du capitalisme monopoliste d’État et des « problèmes de la gauche » pour contre-argumenter vis à vis de Le Pen sur le rôle de l’État, qui est évoquée à la fin de ce document me semble quand même assez ras du plancher car elle ne renvoie essentiellement qu’à une perspective électorale.

    • Toujours sur le sujet, en complément de l’exemple donné par @mad_meg : ce retour à chaud de l’action menée cet après-midi au stade de France où nous étions quelques personnes (pas seulement la CGT !) à distribuer des cartons et des sifflets afin de permettre aux supporters d’exprimer leur opposition à la réforme des retraites, à la 49,3e’.

      On a eu affaire, vers 19 heures, à un troupeau d’une centaine de supporters ultras nantais, qui se sont montrés particulièrement teigneux contre nous. Je ne sais pas vraiment comment on pourrait qualifier ces personnes mais ils présentaient tous les attributs, jusqu’à la caricature, des bandes fascistes, sans avoir la certitude qu’ils l’étaient.

      Tout ça pour un bide total. La 49,3e‘ est passée complètement inaperçue ; pire, le commentateur de la TV s’est fait un plaisir de signaler « quelques timides sifflets »...

      Décidément le sport, faut vraiment le prendre à la racine pour en venir à bout. A méditer pour les JO…

      Toujours est-il que cela me semble être une métaphore assez pertinente de la situation : des bandes virilistes et folkloriques – mais incontestablement dangereuses, localement – qui illustrent assez bien le climat de violence sociale du moment, des bataillons de CRS protégeant un pouvoir présidentiel ultra confiné (dans les vestiaires) et une masse de spectateurs avides de jeux.

      Mieux vaudrait ne pas considérer qu’il s’agisse de fascisme (passé ou à venir), car nous y sommes et c’est cela qu’il faut traiter dès maintenant.

    • « Il prônait des valeurs de famille et d’honneur » : qui est François Jay, l’ancien allié du RN mis en examen pour proxénétisme à Bordeaux ?
      Par Marie-Hélène Hérouart
      Publié le 03/05/2023 à 17:46 , Mis à jour le 04/05/2023 à 10:45
      Interpellé après un an d’enquête menée par la police nationale, François Jay, un ancien allié du RN, a été mis en examen pour proxénétisme et blanchiment aggravés, vendredi. Interpellé après un an d’enquête menée par la police nationale, François Jay, un ancien allié du RN, a été mis en examen pour proxénétisme et blanchiment aggravés, vendredi.

      Inscrit sur la liste RN-Siel en 2014, François Jay a siégé pendant un an au conseil municipal de Bordeaux, en remplacement de Jacques Colombier. Propriétaire de nombreux biens immobiliers, il a été mis en examen pour proxénétisme aggravé, vendredi.

      Le Figaro Bordeaux

      Sur son téléphone, qui bascule directement sur répondeur, une voix féminine enjouée lance d’un ton chantant : « Bonjour, laissez un message à François Jay ». Interpellé et placé en garde à vue du 23 au 25 avril après un an d’investigations menées par la police nationale de Bordeaux, François Jay est bien le « proxénète profiteur » désigné par l’enquête, selon une information dévoilée par Sud Ouest et confirmée au Figaro par une source proche du dossier. L’ancien conseiller municipal de Bordeaux, mis en examen vendredi pour proxénétisme et blanchiment aggravés, est accusé d’avoir été à la tête d’un « réseau de prostitution de femmes asiatiques dans l’agglomération bordelaise ». Il aurait agi aux côtés d’un trentenaire de nationalité chinoise, arrêté simultanément.

      « Il n’était pas vraiment Rassemblement national (RN), il était étiqueté Souveraineté, indépendance et libertés (Siel) », réagit auprès du Figaro Nicolas Florian. Et c’est à ce titre que François Jay, troisième sur la liste RN-Siel, a siégé au conseil municipal de la Ville à partir de 2018 en remplacement de Jacques Colombier (RN), tout juste élu député européen. Malgré leur alliance pour les municipales de 2014, le parti d’extrême droite et Siel avaient alors coupé les ponts, deux ans plus tôt, en raison de la tournure « identitaire » de la formation menée par Paul-Marie Coûteaux, précise Jimmy Bourlieux, délégué du RN en Gironde. Un lien « ténu », selon ce dernier, qui souligne par ailleurs que « même s’il était sortant, François Jay n’a pas été reconduit, même à une position inéligible, sur la liste municipale du RN en 2020 ».

      Il avait une tolérance zéro sur l’immigration et la délinquance
      Nicolas Florian, ancien maire de Bordeaux (LR)

      Maire de Bordeaux au moment du passage de François Jay au conseil municipal, Nicolas Florian se souvient d’un élu qui « prônait un certain nombre de valeurs, qui parlait de famille et d’honneur ». « C’était aussi un opposant par principe sur les questions de vivre ensemble. Il fallait frapper fort, avec une tolérance zéro sur l’immigration et la délinquance. Mais, il n’était pas très à l’aise avec les questions de logements », ajoute encore l’ancien édile. Et pour cause : le sexagénaire est propriétaire de très nombreux biens immobiliers (maisons, appartements, immeubles, garages) à Bordeaux et au Lège Cap Ferret. Ce sont ces lieux qu’il est soupçonné d’avoir mis à disposition pour des activités de prostitution « en profitant de faveurs sexuelles de temps en temps », selon le parquet de Bordeaux, au moment « collecter les loyers ».

      Un autre politique local évoque un homme ayant la réputation de « traîner dans pas mal d’affaires louches », aperçu au bras « d’une Ukrainienne de 19 ans » avec qui il « avait l’air d’entretenir une relation peu saine ». François Jay était également très proche de l’association d’extrême droite Bordeaux nationaliste, à qui il prêtait des locaux. Depuis la dissolution du groupe par Gérald Darmanin début février, les lieux sont occupés « gracieusement » par la Bastide Bordelaise, qui n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations.

      Placé sous contrôle judiciaire en échange d’une caution de 100.000 euros, François Jay, comme le second mis en cause dans cette affaire, est présumé innocent. Son supposé complice a quant à lui été placé en détention provisoire à la prison de Gradignan.

      Le pus infect touche des millions dans la prostitution mais avec 100.000€ il est libre, vive l’amérique !

  • Fête de Lutte Ouvrière 2023 : le week-end de la Pentecôte

    (samedi 27 de 11 h à 23 h, puis sans interruption du dimanche 28 à 9 h jusqu’au lundi 29 mai à 20 h)

    La fête de Lutte ouvrière sera un vrai bol d’air, à tous les sens du terme. Dans une ambiance fraternelle, amis et camarades, parents et enfants, collègues de travail et voisins, tous pourront profiter d’une pause nature.

    Ceux, nombreux, que bouleversent l’horreur de la guerre menée à nos portes et l’absurdité de cette société de classes, trouveront de multiples lieux et occasions de partager, lire, comprendre.

    Rassemblement politique et festif, ce sera aussi un lieu de débats, de culture, de lecture, de musique, de théâtre et de liberté, où les enfants auront leur place.

    On y trouvera aussi bien sûr les nourritures terrestres les plus variées.

    https://fete.lutte-ouvriere.org

    Débats aux chapiteaux Marx et Engels

    – Laurence De Cock : Une journée fasciste, La campagne contre l’instituteur Célestin Freinet
    – Serge Hercberg : Mange et tais-toi. Un nutritionniste face au lobby agro-alimentaire | #nutrition
    – Renaud Piarroux, biologiste, à propos de l’histoire des épidémies
    – Marc Plocki, sur Maurice Rajsfus, historien-militant
    – Judith Perrignon : Là où nous dansions
    – Comité des sans-papiers de Vitry
    – Louis Witter : La Battue – l’État, la police et les étrangers
    – Alizée Delpierre : Servir les riches – les domestiques chez les grandes fortunes
    – Thomas Rose : Les socialistes en France de 1871 à 1914 | #PS
    – Gérard Delteil, auteur de romans policiers
    – Jean-Yves Mollier : Histoire de la concentration dans le monde du livre
    – Jean-Jacques Marie : La collaboration Staline-Hitler
    – Anthony Galluzzo : Le mythe de l’entrepreneur – Défaire l’imaginaire de la Silicon Valley
    – William Blanc : La fascination du #Moyen_Âge
    – Anne Marchand : Mourir de son travail aujourd’hui – enquête sur les cancers professionnels
    – Quentin Muller : Les esclaves de l’homme-pétrole
    – Nicolas Hatzfeld : Les frères Bonneff, reporters du travail
    – Mylène Stambouli, avocate, sur le durcissement des lois contre les migrants
    – Michèle Audin : Paris, boulevard Voltaire

    Présentation de livres

    – Les Carnets de la Révolution russe, de Nikolaï Soukhanov
    – Seuls les fous n’ont pas peur, de Georg Scheuer
    – Sur les piquets de grève, les femmes dans la grande grève des mines de l’Arizona de 1983, de Barbara Kingsolver
    – Vendus contre des obus, d’Alexeï Kozlov
    – Les Écrits militaires de Léon #Trotsky, par Jean-Jacques Marie
    Banjo, de Claude McKay

    Les débats politiques

    Notre fête est un grand rassemblement des révolutionnaires et de tous ceux qui veulent changer cette société.

    Plusieurs dizaines de groupes politiques de France et d’ailleurs y sont présents et y tiennent un stand. Tous ne partagent pas forcément l’ensemble de nos convictions, mais ce rassemblement est l’occasion pour chacun de présenter ses idées et de les confronter avec les autres.

    Pour sa part, Lutte ouvrière proposera de nombreux débats sur des sujets d’actualité ou historiques.

    – Esclavage et démocratie dans la Grèce antique
    – La naissance de l’islam et la conquête arabe
    – La démocratie directe pendant la Révolution française (1789-1792)
    – 1830 : aux origines révolutionnaires de la Belgique
    – La Commune de Paris, les travailleurs au pouvoir (1871)
    – Le Bund, un mouvement ouvrier révolutionnaire juif (1897-1921)
    – Les communistes allemands et l’occupation française de la Ruhr (1923)
    – Spartacus et les révoltes d’esclaves de l’Antiquité
    – Les IWW, des syndicalistes révolutionnaires et internationalistes aux États-Unis (1905-1920)
    – La grève générale de 1918 en Suisse
    – Les porte-conteneurs, dans les griffes de l’impérialisme (1960-2020)...

    Les cinq librairies

    – La librairie du château
    – La cité du roman
    – La librairie de la Cité des sciences
    – Sous les pavés, les pages (livres d’occasion)
    – Le stand Toutes les publications de Lutte ouvrière.

    Pour les enfants

    Des dizaines de jeux d’adresse, sportifs, de réflexion, pour petits et grands, sont accessibles en permanence, gratuits pour la plupart, des classiques jeux de kermesse aux parties d’échecs en simultané.

    Des mini-conférences leur sont spécialement dédiés.

    Sans compter le cirque Ühler, le Petit Train, le feu d’artifice et les spectacles dans les allées.

    – Une Carte Jeux, gratuite, donne accès à de nombreux jeux et leur permet de se promener partout en toute liberté.
    – La Cité des jeunes, une belle aire de pelouse et de sous-bois avec animations, dessins animés, contes, jeux, sous la surveillance permanente d’adultes qualifiés.
    – La garderie, où les bébés de plus de trois mois sont accueillis par des camarades compétents et attentifs.

    Au Village médiéval

    Forge médiévale, calligraphie, vannerie, travail du bois, herboristerie, travaux d’aiguille, démonstrations de techniques de combat, de lutte ou de dague…

    Spectacles : le Procès du cochon, les Voleurs de feu, escrime médiévale, jeux médiévaux, acrobatie, jonglerie…

    Lecture : poèmes de François Villon, Charles d’Orléans, Christine de Pisan...

    Conférences avec des historiens :
    – Cyril Marconi, le développement de la justice pénale dans les villes du Moyen Âge
    – Julie Pilorget, les femmes au Moyen Âge
    – William Blanc, le mythe du roi Arthur, d’hier à aujourd’hui – Robin des Bois, histoire et légende
    – Matthieu Scherman, le travail au Moyen Âge

    Au Carrousel de la Connaissance : La démocratie, une histoire de luttes de classes

    « Démocratie » : pas un jour ne s’écoule sans qu’on entende ou lise ce mot, censé évoquer un système politique basé sur le respect de la volonté du peuple, avec une bonne dose de mystification de bien des politiciens.

    Qu’est-ce que la « démocratie » ? Née en Grèce il y a 2 500 ans au terme d’affrontements entre paysans libres, esclaves et aristocrates, sa signification évolue avec le développement de la bourgeoisie au Moyen Âge, puis avec la démocratie des sans-culottes pendant la Révolution française, enfin avec la démocratie bourgeoise, qui masque la dictature capitaliste sur la société.

    Son histoire est liée à celle de la lutte des classes, jusqu’à la démocratie ouvrière de la Commune de Paris, des Soviets de 1917… et celle de demain !

    Spectacle audiovisuel de 45 minutes

  • À Mayotte, la chasse aux sans-papiers n’a pas de limite
    https://afriquexxi.info/A-Mayotte-la-chasse-aux-sans-papiers-n-a-pas-de-limite

    Par Patricia Rrapi - Mayotte est une terre d’exceptions en matière de droits et de libertés. Depuis 2018, un régime dérogatoire permet aux forces de l’ordre d’y effectuer des contrôles d’identité partout et tout le temps. Une pratique incompatible avec la Constitution, mais qui a été validée par le Conseil constitutionnel au nom de la « spécificité géographique » du territoire – un argument venu tout droit de l’époque coloniale.

    #Mayotte #Migrants #Colonialisme #Comores #Droits_humains #Politique_migratoire

  • Présidentielles, 26 avril 2002

    Éditorial de #Lutte_Ouvrière (#LO) : Le choix entre la peste et le choléra (#Arlette_Laguiller)

    À bas Le Pen, le pire ennemi des travailleurs ! À bas Chirac, l’homme du patronat

    On ne combat pas Le Pen en soutenant Chirac

  • Bouts de bois
    Des objets aux forêts
    Agnès Stienne

    En librairie à partir du 17 mai #voilà_voilà (quelle émotion, je te dis pas).

    Autour de nous, des objets en bois. Futiles. Précieux.
    De quels arbres ont-ils la fibre, de quelles forêts sont-ils l’essence ? Forêts jardinées ou plantations monospécifiques ? Des cagettes en peuplier, des palettes en pin maritime, des traverses en chêne, du lamellé-collé en hêtre.
    Des bouchons en liège, des contrebasses, des barriques, du bois-énergie et du carton ondulé.
    Ce récit sensible trace son chemin par-delà les procédés industriels et les pratiques de la sylviculture en interrogeant notre rapport intime à l’arbre et à nos espaces forestiers. De la région du Grand-Est aux Landes de Gascogne en passant par la forêt de Bercé, le Morvan et la Sologne, nous parcourons des massifs dont les essences, arrivées là nullement par hasard, servent à l’industrie du bois.
    Ici, des savoir-faire vertueux s’opposent à des logiques du tout-jetable.
    Cet essai libre et multiforme, à la fois érudit, poétique et illustré – agrémenté de cartes géographiques réelles ou imaginaires, de croquis aquarellés et de photographies de compositions végétales –, nous invite à nous saisir d’un matériau modeste et populaire, à voir en lui l’arbre qu’il a été, et puis à faire un peu de science, un peu d’histoire, pas mal d’écologie et quelques pas de côté.

    Version papier : 23.00 €
    Version numérique : 16.99 €


    https://www.editionsladecouverte.fr/bouts_de_bois-9782355222078

  • Du plastique jusqu’à la moelle

    Ou Notre mode de vie nous empoisonne, par Mark O’Connell
    https://www.nytimes.com/2023/04/20/opinion/microplastics-health-environment.html?searchResultPosition=1

    Il y a du #plastique dans notre corps, dans nos poumons, dans nos intestins et dans le sang qui nous irrigue. Nous ne pouvons pas le voir, ni le sentir, mais il est là. Il est présent dans l’eau que nous buvons et dans la nourriture que nous mangeons, et même dans l’air que nous respirons. Nous ne savons pas encore ce qu’il nous fait, car nous n’avons pris conscience de sa présence que très récemment ; mais depuis que nous en avons pris connaissance, il est devenu une source d’anxiété culturelle profonde et multiforme.

    Peut-être que ce n’est rien, peut-être que c’est bien. Peut-être que cet amalgame de fragments - morceaux de bouteilles d’eau, de pneus, d’emballages en #polystyrène, #microbilles de produits cosmétiques - nous traverse et ne nous cause aucun dommage particulier. Mais même si c’était vrai, il resterait l’impact psychologique de savoir qu’il y a du plastique dans notre chair. Cette connaissance est vaguement apocalyptique ; elle ressemble à une vengeance divine, sournoise et poétiquement appropriée. Peut-être que c’est notre destin depuis le début, de parvenir à une communion finale avec nos propres déchets.

    Le mot que nous utilisons, lorsque nous parlons de cette présence troublante en nous, est « microplastiques ». Il s’agit d’une vaste catégorie qui englobe tout morceau de plastique d’une longueur inférieure à cinq millimètres, soit environ un cinquième de pouce. Une grande partie de ces matières, aussi minuscules soient-elles, sont facilement visibles à l’œil nu. Vous l’avez peut-être vu dans les photographies utilisées pour illustrer les articles sur le sujet : une multitude de minuscules éclats multicolores sur le bout d’un doigt, ou un petit tas lugubre sur une cuillère à café. Mais il y a aussi, et c’est encore plus inquiétant, ce que l’on ne voit pas : ce que l’on appelle les #nano-plastiques, qui ne représentent qu’une infime fraction de la taille des microplastiques. Ils sont capables de traverser les membranes entre les cellules et on a observé qu’ils s’accumulaient dans le cerveau des poissons.

    On sait depuis un certain temps qu’ils sont nocifs pour les poissons. Dans une étude publiée en 2018, il a été démontré que les poissons exposés aux microplastiques avaient des niveaux de croissance et de reproduction plus faibles ; leur progéniture, même lorsqu’ils n’étaient pas eux-mêmes exposés, a été observée comme ayant également moins de petits, ce qui suggère que la contamination perdure à travers les générations. En 2020, une autre étude, menée à l’université James Cook en Australie, a démontré que les microplastiques modifiaient le comportement des poissons, des niveaux d’exposition plus élevés ayant pour conséquence que les poissons prennent plus de risques et, par conséquent, meurent plus jeunes.

    Le mois dernier, le Journal of Hazardous Materials a publié une étude examinant les effets de la consommation de plastique sur les oiseaux de mer. Les chercheurs ont mis en évidence une nouvelle maladie fibrotique induite par le plastique, la #plasticose. Ils ont constaté que les cicatrices du tractus intestinal causées par l’ingestion de plastique rendaient les oiseaux plus vulnérables aux infections et aux parasites ; elles nuisaient également à leur capacité de digérer les aliments et d’absorber certaines vitamines.

    Ce n’est évidemment pas le bien-être des poissons ou des oiseaux de mer qui rend ces informations les plus inquiétantes. Si nous - j’entends par là la civilisation humaine - nous préoccupions des poissons et des oiseaux de mer, nous ne déverserions pas chaque année quelque 11 millions de tonnes de plastique dans les océans. Ce qui est vraiment inquiétant, c’est la perspective que des processus similaires puissent être à l’œuvre dans notre propre corps, que les microplastiques puissent raccourcir notre vie et nous rendre plus stupides et moins fertiles par la même occasion. Comme l’indiquent les auteurs du rapport sur la plasticose, leurs recherches « soulèvent des inquiétudes pour d’autres espèces touchées par l’ingestion de plastique » - une catégorie qui inclut largement notre propre espèce.

    En effet, tout comme les poissons doivent nager dans le blizzard de déchets que nous avons créé dans les mers, nous ne pouvons pas non plus éviter le plastique. L’un des éléments les plus troublants de la situation des microplastiques - nous ne pouvons pas vraiment parler de « crise » à ce stade, car nous ne savons pas à quel point elle peut être grave - est son caractère étrangement démocratique. Contrairement, par exemple, aux effets du changement climatique, qui que vous soyez et où que vous viviez, vous êtes exposé. Vous pourriez vivre dans un complexe sécurisé dans les endroits les plus reculés, à l’abri des incendies de forêt et de la montée du niveau de la mer, vous seriez exposé aux microplastiques lors d’une averse. Les scientifiques ont trouvé des microplastiques près du sommet de l’Everest et dans la fosse des Mariannes, à 36 000 pieds sous la surface du Pacifique.

    Dans ce contexte, la plupart des changements que nous apportons pour tenter de nous protéger de l’ingestion de microplastiques semblent essentiellement d’ordre cosmétique. Vous pouvez, par exemple, cesser de donner à votre enfant de l’eau dans un gobelet en plastique, et vous aurez peut-être l’impression de faire quelque chose pour réduire son niveau d’exposition, mais seulement jusqu’à ce que vous commenciez à penser à tous les tuyaux en #PVC par lesquels l’eau a dû passer pour arriver jusqu’à lui en premier lieu.

    Dans une étude réalisée l’année dernière, des chercheurs italiens ont analysé le lait maternel de 34 nouvelles mères en bonne santé et ont constaté la présence de microplastiques dans 75 % des échantillons. Une ironie particulièrement cruelle, compte tenu de l’association du lait maternel à la pureté et au naturel, et de l’anxiété des nouveaux parents à l’égard des microplastiques. Cette recherche fait suite à la révélation, en 2020, de la présence de microplastiques dans le placenta humain. Il semble que ce soit devenu une sorte de définition : Être humain, c’est contenir du plastique.

    Considérer cette réalité, c’est entrevoir une vérité plus large : notre civilisation, notre mode de vie, nous empoisonnent. Une étrange logique psychique est à l’œuvre ici ; en remplissant les océans des détritus plastiques de nos achats, en nous débarrassant négligemment des preuves de nos inépuisables désirs de consommation, nous nous sommes engagés dans une sorte de processus de répression. Et, comme l’a souligné Freud, les éléments de l’expérience que nous refoulons - souvenirs, impressions, fantasmes - restent « pratiquement immortels ; après des décennies, ils se comportent comme s’ils venaient de se produire ». Ce matériel psychique, « inaltérable par le temps », était destiné à revenir et à empoisonner nos vies.

    N’est-ce pas ce qui se passe avec les microplastiques ? L’intérêt du plastique, après tout, est qu’il est virtuellement immortel. Dès son apparition dans les produits de consommation de masse, entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, son succès en tant que matériau a toujours été indissociable de la facilité avec laquelle il peut être créé et de son extrême durabilité. C’est précisément ce qu’il y a de plus utile qui en fait un problème. Et nous continuons à en fabriquer, année après année, décennie après décennie. Considérez ce fait : de tout le plastique créé depuis le début de la production de masse, plus de la moitié a été produite depuis l’an 2000. Nous pouvons le jeter, nous pouvons nous tromper en pensant que nous le « recyclons », mais il ne s’absentera pas de lui-même. Il réapparaîtra dans les aliments que nous mangeons et dans l’eau que nous buvons. Il hantera le lait que les nourrissons tètent au sein de leur mère. Comme un souvenir refoulé, il demeure, inaltérable par le temps.

    Dans les années 1950, alors que le plastique produit en masse commençait à définir la culture matérielle en Occident, le philosophe français Roland Barthes voyait dans l’avènement de cette matière « magique » un changement dans notre relation à la nature. "La hiérarchie des substances, écrit-il, est abolie : une seule les remplace toutes : le monde entier peut être plastifié, et même la vie puisque, nous dit-on, on commence à fabriquer des aortes en plastique.

    Faire attention à ce qui nous entoure, c’est prendre conscience de la justesse de Barthes. Au moment où je tape ces mots, mes doigts appuient sur les touches en plastique de mon ordinateur portable ; le siège sur lequel je suis assis est rembourré avec une sorte de polymère à effet similicuir ; même la douce musique d’ambiance que j’écoute pendant que j’écris est envoyée directement à mes cochlées au moyen d’écouteurs Bluetooth en plastique. Ces objets ne constituent peut-être pas une source immédiate particulièrement grave de microplastiques. Mais quelque temps après qu’ils aient atteint la fin de leur vie utile, vous et moi risquons de les consommer sous forme de minuscules fragments dans l’eau. Dans l’océan, les polymères contenus dans la peinture sont la principale source de ces particules, tandis que sur terre, la poussière des pneus et les minuscules fibres de plastique provenant de tapis et de vêtements sont parmi les principaux contributeurs.

    En 2019, une étude commandée par le Fonds mondial pour la nature a révélé qu’une personne moyenne pourrait consommer jusqu’à cinq grammes de plastique par semaine, soit l’équivalent d’une carte de crédit entière, selon les termes des auteurs du rapport. La formulation était quelque peu vague ; si nous consommons l’équivalent d’une carte de crédit, nous pouvons supposer que nous en consommons également beaucoup moins. Mais le rapport a été largement diffusé dans les médias et ses affirmations surprenantes ont capté l’imagination d’un public inquiet. Le choix de l’image de la carte de crédit n’y est pas étranger : l’idée que nous mangeons notre propre pouvoir d’achat, que nous nous empoisonnons peut-être avec notre consumérisme insistant, s’enfonce dans l’inconscient comme une idée surréaliste. Lorsque j’y pense, je ne peux m’empêcher de m’imaginer en train de passer ma carte Visa au mixeur et de l’ajouter à un smoothie.

    Le récent film de #David_Cronenberg, « Crimes of the Future », s’ouvre sur une scène saisissante montrant un petit garçon accroupi dans une salle de bains et mangeant une corbeille à papier en plastique comme un œuf de Pâques. Le film part du principe que certains êtres humains ont acquis la capacité de manger et de se nourrir de plastique et d’autres substances toxiques. « Il est temps que l’évolution humaine se synchronise avec la technologie humaine », déclare l’un de ces personnages. "Nous devons commencer à nous nourrir de nos propres déchets industriels ; c’est notre destin.

    Aussi grotesque que soit l’intrigue, elle est aussi perversement optimiste : Notre meilleur espoir pourrait être un saut évolutif qui nous permettrait de vivre dans le désordre que nous avons créé. (Même si l’on peut dire que ce n’est optimiste que dans la mesure où la « Modeste proposition » de Jonathan Swift l’est). Lors d’interviews réalisées à l’époque de la sortie du film, M. Cronenberg a révélé qu’il était préoccupé par les récentes informations concernant la présence de microplastiques dans le sang humain : « Peut-être que 80 % de la population humaine a des microplastiques dans sa chair », a-t-il déclaré lors d’une interview. "Nos corps sont donc différents de ce qu’ils ont été dans l’histoire. Ce phénomène n’est pas près de disparaître.

    En tant que parent, je suis partagé entre le désir de protéger mes enfants des microplastiques - ainsi que de toutes les autres choses dont je veux les protéger - et le soupçon que cet effort pourrait être largement futile. Une rapide recherche sur Google a révélé que ces inquiétudes sont de plus en plus répandues chez les parents et font l’objet d’une abondance croissante de contenus en ligne. Dans un article sur la protection des enfants contre les microplastiques, je lis qu’il faut éviter de blottir les peluches dans le lit et que ces bêtes menaçantes inattendues, plutôt que de les laisser traîner dans la chambre ou dans le lit de l’enfant, devraient être conservées en toute sécurité dans un coffre à jouets (plus loin dans le même article, le scientifique de l’#environnement qui fait cette recommandation déconseille également d’inculquer la peur à nos enfants). Même si j’aimerais minimiser les menaces ambiantes pour la santé de mes enfants, je ne veux pas non plus être le genre de parent qui insiste pour que ses peluches soient rangées en toute sécurité dans un coffre lorsqu’elles ne sont pas utilisées - car de toutes les menaces ambiantes qui pèsent sur mes enfants, celle que je tiens le plus à compenser est ma propre névrose.

    Et bien que les préoccupations concernant les microplastiques soient évidemment compatibles avec les discours plus larges de l’environnementalisme et de l’anti-consumérisme, elles n’intéressent pas exclusivement les gauchistes et les libéraux comme moi. Joe Rogan, qui est peut-être le plus grand vecteur de masculinité de notre culture, parle de ce sujet depuis plusieurs années. Dans un épisode de son podcast l’année dernière, M. Rogan s’est inquiété des effets alarmants des phtalates, un produit chimique utilisé pour accroître la durabilité des plastiques, dans le sang humain : Selon lui, les bébés naissaient avec des « taches » plus petites. (La tare, a-t-il précisé, est la distance entre le pénis et l’anus).

    Non seulement les taches des enfants diminuent à une vitesse alarmante, mais les pénis et les testicules eux-mêmes diminuent également. « C’est un phénomène sauvage, car il modifie littéralement le profil hormonal et le système reproductif des êtres humains, ce qui nous affaiblit et nous rend moins masculins », a-t-il déclaré. Un invité a fait remarquer qu’il y avait une sorte de compromis en jeu, car si vivre dans le monde moderne signifiait une exposition sans précédent à ces produits chimiques, cela signifiait aussi vivre beaucoup plus longtemps. « En quelque sorte », a répondu M. Rogan, « mais vous vivez comme une chienne ». Tout comme le changement climatique et la pollution sont les préoccupations traditionnelles de la gauche, les effets démographiques de la baisse de la natalité sont une source d’anxiété pour les conservateurs. En d’autres termes, quel que soit le scénario apocalyptique que vous préférez, les microplastiques ont tout prévu.

    Les microplastiques se sont installés dans le système sanguin culturel, et leur prévalence dans l’air du temps s’explique en partie par notre incertitude quant à la signification, du point de vue de la pathologie, du fait que nous sommes de plus en plus remplis de plastique. Cette ambiguïté nous permet d’attribuer toutes sortes de malaises, tant culturels que personnels, à cette nouvelle information sur nous-mêmes. Le tout a une résonance étrangement allégorique. Nous nous sentons psychiquement défigurés, corrompus dans nos âmes, par un régime régulier de déchets figuratifs du techno-capitalisme - par le défilement abyssal de TikToks ineptes et de prises sans cervelle, par les influenceurs d’Instagram pointant des boîtes de texte tout en faisant de petites danses, par la prolifération sans fin de contenu de pacotille généré par l’I.A.. Nous sentons notre foi dans le concept même de l’avenir se liquéfier à peu près au même rythme que les calottes glaciaires. L’idée que des déchets microscopiques traversent la barrière hémato-encéphalique semble être une entrée pertinente et opportune dans les annales de l’imaginaire apocalyptique.

    Et l’aura d’indétermination scientifique qui entoure le sujet - peut-être que ce truc cause des dommages inimaginables à nos corps et à nos esprits, mais peut-être aussi que tout va bien - lui confère un caractère légèrement hystérique. Nous ne savons pas ce que ces plastiques nous font, et il n’y a donc pas de limite aux maladies que nous pourrions leur attribuer de manière plausible. Peut-être que ce sont les microplastiques qui vous rendent dépressif. C’est peut-être à cause des microplastiques que vous avez constamment un rhume de cerveau depuis Noël. Peut-être que ce sont les microplastiques qui vous empêchent, vous et votre partenaire, de concevoir un enfant, ou qui vous rendent paresseux et léthargique, ou oublieux au-delà de vos années. Ce sont peut-être les microplastiques qui ont provoqué le cancer de votre estomac ou de votre cerveau.

    Je suis moi-même sujette à cette tendance. Il y a quelques années, on m’a diagnostiqué une #maladie_auto-immune chronique. Comme c’est généralement le cas pour ce type d’affection, elle est apparue sans cause connue. Elle ne met pas la vie en danger, mais il y a eu des périodes où elle m’a rendu malade au point de m’empêcher de travailler pendant une semaine ou deux d’affilée, et où j’étais si fatigué que j’avais du mal à me lever du canapé pour aller me coucher le soir. Toutes les huit semaines, je me présente dans un service de perfusion d’un hôpital, où l’on me branche à une poche contenant une solution liquide d’un anticorps monoclonal. (Ces poches sont, bien sûr, fabriquées à partir d’une sorte de #polyéthylène, un fait que vous devez m’imaginer raconter avec un haussement d’épaules élaboré, indiquant de grandes réserves d’ironie stoïque).

    En 2021, une étude publiée dans la revue #Environmental_Science_and_Technology a trouvé des niveaux significativement plus élevés de microplastiques dans les échantillons de selles de personnes ayant reçu un diagnostic de DIB, mais qui étaient par ailleurs en bonne santé, par rapport à celles qui n’avaient pas de DIB.

    Plus je passais de temps à faire des recherches pour cet essai, plus je me demandais si les microplastiques n’étaient pas à l’origine de mon état. Mon propos ici n’est pas d’affirmer quoi que ce soit, car je n’en sais pas assez pour le faire. Mon propos, en fait, est précisément que le fait de ne pas savoir génère sa propre énergie. Je pense qu’il est au moins plausible que ma maladie soit causée par les microplastiques, mais il est tout aussi plausible qu’elle ne le soit pas. Et je suis conscient que cette ambiguïté est elle-même étrangement séduisante, que c’est sur un tel terrain vague épistémologique que s’élèvent les grands édifices branlants de la conspiration et de la conjecture.

    Jusqu’à ce que nous en sachions beaucoup plus qu’aujourd’hui, en tout cas, parler des microplastiques peut ressembler étrangement à parler des effets nocifs des radiations des téléphones portables. (Le temps viendra, tôt ou tard, où nous saurons ce que les microplastiques nous font, mais d’ici là, le sujet reste ambigu et donc très suggestif.

    Mais n’y a-t-il pas quelque chose de manifestement absurde dans l’affirmation selon laquelle nous ne savons pas si le plastique que nous avons dans le sang nous fait du tort ? De quels critères de nocivité s’agit-il pour que nous devions attendre les résultats des tests avant de décider dans quelle mesure nous devons nous préoccuper des milliers de petits fragments de déchets qui circulent dans nos veines ? Il est certain que le fait de leur présence est déjà alarmant en soi, et que cette présence, en tout état de cause, se manifeste au moins aussi fortement sur le plan psychique que sur le plan physiologique.

    Une série de photographies de l’artiste Chris Jordan, intitulée « Midway. Message from the Gyre », compte parmi les images les plus indélébiles et les plus bouleversantes des dommages causés à la nature par notre consommation insouciante et incessante de plastique : Message from the Gyre". Chacune de ces photographies représente le corps d’un albatros dans un état plus ou moins avancé de décomposition. Au centre de chaque carcasse évasée et desséchée se trouve un amas d’objets en plastique que l’oiseau a consommés avant de mourir. L’horreur de ces images réside dans la juxtaposition surréaliste d’éléments organiques et inorganiques et dans le volume ahurissant de plastique contenu dans leur tube digestif. Les corps de ces créatures autrefois magnifiques retournent lentement à la terre, mais les déchets humains qui les ont rendues malades restent inviolables, inaltérables par le temps : couvercles de dentifrice, bouchons de bouteilles, briquets entiers qui semblent encore fonctionner parfaitement, minuscules poupées d’enfants et mille autres traces non identifiables de notre productivité déréglée et de notre faim insouciante.

    Le sujet des microplastiques est doté d’une lucidité cauchemardesque, car nous comprenons qu’il s’agit d’un symptôme d’une maladie plus profonde. Le mal impensable que nous avons fait à la planète - qui est fait à la planète en notre nom, en tant que consommateurs - est visité, de cette manière surréaliste et obscure, sur nos propres corps. Lorsque nous regardons les corps en décomposition de ces oiseaux remplis d’ordures, nous savons que nous ne regardons pas seulement ce que nous faisons au monde, mais aussi ce que notre monde endommagé nous fait.

    #microplastique

  • Le Japon se dote d’un fonds pour sécuriser son approvisionnement en métaux critiques

    Dans la course aux métaux critiques, le #Japon avance à grandes enjambées. L’archipel va lancer sous peu un fonds pour subventionner directement les entreprises nippones qui investissent dans des projets miniers ou des usines métallurgiques. Les subsides pourraient atteindre 50 % des coûts, selon les informations du journal économique « Nikkei ».
    Sous le patronage du ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, ce fonds est d’ores et déjà doté de 788 millions de dollars. Les métaux les plus critiques aux yeux des autorités nippones sont liés à la fabrication des batteries de voitures électriques. Il s’agit du #lithium, du #manganèse, du #cobalt, du #graphite, mais aussi des terres rares pour les moteurs.

    Certains éléments des terres rares, néodyme ou dysprosium, sont essentiels à la fabrication d’aimants permanents qu’on trouve également dans les turbines des éoliennes en mer ou dans les technologies militaires comme les radars ou les missiles.

    Pour obtenir les subventions, les autorités japonaises ont fixé quelques conditions, notamment celle de poursuivre quoiqu’il arrive la production au moins 5 ans après la mise en route des installations.
    Dans certains contrats, figurera même une clause déterminant à l’avance la quantité de métal devant être livrée à l’archipel. En cas de pénurie, les entreprises ayant été soutenues auront l’obligation de faire tous les efforts nécessaires pour respecter leurs quotas.

    (Les Échos)

    #métaux_rares

  • Nationalisation du lithium chilien : les compagnies minières australiennes se frottent les mains

    Les titres des compagnies minières les plus actives au Chili ont sombré en Bourse. La chilienne SQM a flanché près de 20 % tandis que l’américaine Albemarle a lâché 10 %. Les compagnies exploitant des mines en Argentine, ont elle aussi accusé le coup : Lake Resources, Argosy Minerals et Galan lithium ont toutes perdu entre 4,1 % et 4,9 %. « L’argent est lâche - il fuit au moindre signe de turbulences », a averti Robert Friedland, milliardaire et fondateur du groupe minier Ivanhoe.

    A l’inverse, les actions cotées à la Bourse de Sydney et non exposées à l’Amérique latine ont bondi, portées par les perspectives d’une demande accrue pour le #lithium australien. Pilbara Minerals a ainsi progressé de 5,22 % après l’annonce. Même tendance pour Mineral Resources (+2,11 %), Core Lithium (+1,56 %) et IGO (+1,01 %). « La décision du Chili pourrait entraîner un ralentissement des investissements dans le pays, ce qui est positif pour le secteur du lithium, cela pourrait aussi obliger les grandes compagnies à investir davantage en dehors du #Chili », a expliqué Glyn Lawcock, responsable des ressources au sein de la banque d’investissement de Sydney, Barrenjoey à Reuters

    (Les Échos)

    #capitalisme #métaux_rares #nationalisation

  • Pendant ce temps-là, LVMH devient la première société européenne à atteindre les 500 milliards de $ en Bourse

    Rien ne semble pouvoir arrêter #LVMH. Le leader mondial du luxe (propriétaire des « Echos ») a dépassé lundi en séance les 500 milliards de dollars de #capitalisation (453 milliards d’euros), avant de clôturer juste en dessous. Une première pour une société cotée du Vieux Continent. C’est également la seule entreprise européenne à s’inviter parmi les 10 plus grandes capitalisations mondiales. LVMH a dépassé l’émetteur de cartes bancaires Visa et pourrait très vite dépasser Tesla, valorisé 505 milliards de dollars.

    L’ambition d’entrer dans le Top 5 est bien là. Jusqu’à présent, seule la société saoudienne de production pétrolière, Saudi Aramco, a rivalisé avec #Apple, #Microsoft, #Google et #Amazon à ces niveaux : tous affichent des capitalisations supérieures à 1.000 milliards de dollars.

    Le parcours boursier de LVMH montre que le groupe pourrait bien y parvenir. En un an, la plus grande capitalisation européenne a bondi de 46 %. Son titre s’échange à plus de 900 euros, ce qui correspond à plus de 26 fois les bénéfices par action attendus pour l’année qui vient. Pour le CAC 40 dans son ensemble, ce ratio de valorisation dépasse tout juste les 13 fois.

    Locomotive pour la Bourse de Paris
    « C’est mérité », glisse un professionnel des marchés, qui souligne la qualité des résultats publiés chaque année par LVMH et ses concurrents dans le secteur du luxe. Le groupe a fait état d’une croissance de 17 % de ses ventes au premier trimestre, liée au rebond de la consommation en Chine.

    Son concurrent #Hermès affiche des ventes en hausse de 22 %. Il est plus petit, mais encore mieux valorisé : à plus de 2.000 euros par titre, soit plus de 50 fois les bénéfices attendus dans l’année. Hermès et LVMH ont joué le rôle de locomotive pour l’ensemble de la #Bourse_de_Paris depuis le 1er janvier. Les deux valeurs affichent les plus fortes progressions du CAC 40 cette année, avec un bond de 32 % pour LVMH et de 39 % pour Hermès, contre une hausse de 17 % pour l’indice.

    (Les Échos)

    #ruissellement #capitalisme #bourse #secteur_du_luxe #économie_du_luxe

  • "La légalité (et le parlementarisme en tant que légalité en devenir) n’est elle-même qu’une manifestation sociale particulière de la violence politique bourgeoise" (Rosa Luxemburg, Réponse au camarade E. Vandervelde, 14 mai 1902)

    La violence, loin de cesser de jouer un rôle historique par l’apparition de la « légalité » bourgeoise, du parlementarisme, est aujourd’hui, comme à toutes les époques précédentes, la base de l’ordre politique existant. L’Etat capitaliste en entier se base sur la violence. Son organisation militaire en est par elle-même une preuve suffisante et sensible, et le doctrinarisme opportuniste doit vraiment avoir des dons miraculeux pour ne pas s’en apercevoir. Mais les domaines mêmes de la « légalité » en fournissent assez de preuves, si l’on y regarde de plus près. Les crédits chinois ne sont-ils pas des moyens fournis par la « légalité, par le parlementarisme, pour accomplir des actes de violence ? Des sentences de tribunaux, comme celle de Loebtau, ne sont-elles pas l’exercice « légal » de la violence ? Ou mieux : en quoi consiste à vrai dire toute la fonction de la légalité bourgeoise ?

    Si un « libre citoyen » est enfermé par un autre citoyen contre sa volonté, par contrainte, dans un endroit étroit et inhabitable, et si on l’y détient pendant quelque temps, tout le monde comprend que c’est un acte de violence. Mais dès que l’opération s’effectue en vertu d’un livre imprimé, appelé Code pénal, et que cet endroit s’appelle « prison royale prussienne », elle se transforme en un acte de la légalité pacifique. Si un homme est contraint par un autre, et contre sa volonté, de tuer systématiquement ses semblables, c’est un acte de violence. Mais dès que cela s’appelle « service militaire », le bon citoyen s’imagine respirer en pleine paix et légalité. Si une personne, contre sa volonté, est privée par une autre d’une partie de sa propriété ou de son revenu, nul n’hésitera à dire que c’est un acte de violence ; mais dès que cette machination s’appelle « perception des impôts indirects », il ne s’agit que de l’application de la loi.

    En un mot, ce qui se présente à nos yeux comme légalité bourgeoise, n’est autre chose que la violence de la classe dirigeante, élevée d’avance en norme impérative. Dès que les différents actes de violence ont été fixés comme norme obligatoire, la question peut se refléter à l’envers dans le cerveau des juristes bourgeois et tout autant dans ceux des opportunistes socialistes : l’ « ordre légal » comme une création indépendante de la « justice », et la violence de l’Etat comme une simple conséquence, comme une « sanction » des lois. En réalité, la légalité bourgeoise (et le parlementarisme en tant que légalité en devenir) n’est au contraire qu’une certaine forme sociale d’apparition de la #violence_politique de la bourgeoisie, qui fleurit sur son fondement économique.

    C’est ainsi qu’on peut reconnaître combien toute la théorie du légalisme socialiste est fantaisiste. Tandis que les classes dirigeantes s’appuient par toute leur action sur la violence, seul, le prolétariat devrait renoncer d’emblée et une fois pour toutes à l’emploi de la violence dans la lutte contre ces classes. Quelle formidable épée doit-il donc employer pour renverser la violence au pouvoir ? La même légalité, par laquelle la violence de la bourgeoisie s’attribue le cachet de la norme sociale et toute puissante.

    Le domaine de la légalité bourgeoise du parlementarisme, il est vrai, n’est pas seulement un champ de domination pour la classe capitaliste, mais aussi un terrain de lutte, sur lequel se heurtent les antagonismes entre prolétariat et bourgeoisie. Mais de même que l’ordre légal n’est pour la bourgeoisie qu’une expression de sa violence, de même la lutte parlementaire ne peut être, pour le prolétariat, que la tendance à porter sa propre violence au pouvoir. S’il n’y a pas, derrière notre activité légale et parlementaire, la violence de la classe ouvrière, toujours prête à entrer en action le cas échéant, l’action parlementaire de la social-démocratie devient un passe-temps aussi spirituel que celui de puiser de l’eau avec une écumoire. Les amateurs de réalisme, qui soulignent sans cesse les « succès positifs » de l’activité parlementaire de la #social-démocratie, pour les utiliser comme arguments contre la nécessité et l’utilité de la violence dans la #lutte_ouvrière, ne remarquent point que ces succès, si infimes soient-ils, ne sauraient être considérés que comme les produits de l’effet invisible et latent de la violence.

    Mais il y a mieux encore. Le fait que nous retrouvons toujours la violence à la base de la #légalité_bourgeoise, s’exprime dans les vicissitudes de l’histoire du parlementarisme même.

    La pratique le démontre en toute évidence : dès que les classes dirigeantes seraient persuadées que nos parlementaires ne sont pas appuyés par de larges masses populaires, prêtes à l’action s’il le faut, que les têtes révolutionnaires et les langues révolutionnaires ne sont pas capables ou jugent inopportun de faire agir, le cas échéant, les poings révolutionnaires, le #parlementarisme même et toute la légalité leur échapperaient tôt ou tard comme base de la lutte politique – preuve positive à l’appui : le sort du suffrage en Saxe ; preuve négative : le suffrage au Reichstag. Personne ne doutera que le suffrage universel, si souvent menacé dans le Reich, est maintenu non par égard pour le libéralisme allemand, mais principalement par crainte de la #classe_ouvrière, par certitude que la social-démocratie prendrait cette chose au sérieux. Et, de même, les plus grands fanatiques de la légalité n’oseraient contester qu’au cas où l’on nous escamoterait malgré tout, un beau jour, le #suffrage_universel dans le Reich, la classe ouvrière ne pourrait pas compter sur les seules « protestations légales », mais uniquement sur les moyens violents, pour reconquérir tôt ou tard le terrain légal de lutte.

    Ainsi, la théorie du légalisme socialiste est réduite à l’absurde par les éventualités pratiques. Loin d’être détrônée par la « #légalité », la #violence apparaît comme la base et le protecteur réel de la légalité – tant du côté de la #bourgeoisie que du côté du #prolétariat.

    #lutte_de_classe #Rosa_Luxemburg #réformisme #violence_révolutionnaire

    • Rosa Luxemburg est très claire, ici, en dressant en avertissement le spectre du fascisme comme conséquence ultime du réformisme :

      Si la social-démocratie devait réellement, comme l’y invitent les opportunistes, renoncer a priori et une fois pour toutes à l’usage de la violence et enfermer les masses ouvrières dans la légalité bourgeoise, sa lutte parlementaire et tout son combat politique s’effondreraient lamentablement tôt ou tard, pour faire place à la violence sans limites de la réaction.