• Why Wishful Thinking on Covid Remains As Dangerous as Ever | The Nation
    https://www.thenation.com/article/society/covid-surrender-endemic

    In America, if you don’t make it, or fall, or stumble, it’s your own fault, because here we are all self-made men and women. Those who survive are meant to do so. The rest of us are simply collateral damage, in a social Darwinism that is American as apple pie.

    #états-unis

    • Pourquoi les vœux pieux sur Covid restent aussi dangereux que jamais
      Les experts qui nous exhortent à traiter le Covid « comme la grippe » ou à insister sur « l’urgence de la normalité » ne sont que des variations du chant des sirènes de la capitulation devant des morts inutiles et des maladies évitables.

      Nous sommes entrés dans une nouvelle phase de la pandémie de Covid-19, que nous pouvons qualifier de capitulation bipartisane et unilatérale. Des experts et des politiciens libéraux et conservateurs des deux côtés de l’allée aux médecins célèbres qui apparaissent sur le câble ou dans les magazines de supermarché, on nous dit que le SRAS-CoV-2 est maintenant endémique - ce qui n’a bien sûr rien à voir avec le terme technique, mais est devenu un raccourci populaire pour dire « c’est fini ». Nous sommes maintenant vaccinés et nous devrions être autorisés à reprendre nos vies pré-pandémiques avec « l’urgence de la normale », sans avoir à porter de masque ou à faire d’autres efforts pour limiter la propagation.

      J’ai passé deux ans à dénoncer l’irresponsabilité et la cruauté de nombreux républicains et leur réponse cavalière à la pandémie, mettant en danger des millions de personnes avec des politiques destinées à simplement rendre les gens malades : suggérer que la vaccination et la liberté sont des concepts incompatibles, que les grands-parents étaient prêts à mourir pour l’économie - toute une horrible litanie de mensonges et de désinformation débitée par le parti et ses mandataires.

      Mais maintenant, c’est différent. Les personnes qui suivaient scrupuleusement les conseils de santé publique en 2020 sont maintenant trop fatiguées, frustrées et fatiguées pour s’en soucier. Ceux qui se masquent encore, qui prennent une certaine distance sociale, qui essaient de faire leur part pour endiguer la marée de la pandémie sont traités comme s’ils étaient des résistants dans une guerre qui est terminée depuis longtemps. Ou encore des peureux qui ont peur du risque, ridiculisés comme des élites libérales déconnectées de la réalité par des commentateurs de droite comme Ross Douhtat, ou comme des zélateurs trompés et trop à gauche par des experts centristes comme David Leonhardt. Tous deux écrivent pour la pierre de touche des gens très sérieux du monde entier, le New York Times, donc cela doit être vrai.

      Sauf que la pandémie est loin d’être terminée. Cela fait des mois que nous constatons 1 000 décès par jour aux États-Unis ; ces dernières semaines, alors que les décès dus à Omicron rattrapent le grand nombre d’infections diagnostiquées des semaines plus tôt, nous avons eu bien plus que cela. Le dernier jour de janvier a vu plus de 2 500 décès dans ce pays. Les hôpitaux sont encore sous le choc dans de nombreux endroits, et les travailleurs de la santé et de la santé publique en première ligne sont épuisés et perdent leur sang-froid. Et ce mot endémique - qui, en termes épidémiologiques, désigne un agent pathogène qui s’est stabilisé à un équilibre à long terme dans une population - n’est pas encore arrivé, la pandémie faisant toujours rage dans le monde, même si le nombre d’Omicron commence à diminuer dans certains endroits. Ensuite, il y a la croyance - désormais populaire dans la presse - qu’Omicron est la « dernière » variante qui suscite une réelle inquiétude. Nous aurons tous été exposés au virus ou vaccinés contre lui bien assez tôt, et toutes les souches ultérieures qui pourraient nous envahir seront bénignes, pas pires que la grippe ou le rhume.

      Je ne suggère pas que nous devions être en état d’alerte permanente. Mais nous devons élaborer des politiques Covid-19 en fonction des données, et non en fonction des vœux pieux de personnes qui devraient être mieux informées. Donner le feu vert maintenant ou laisser entendre que nous pourrons le faire dans les prochaines semaines est au mieux présomptueux. Si nous voulons tirer des leçons de l’histoire, il nous suffit de regarder les pandémies les plus redoutables du XXe siècle pour nous guider. John Barry, l’historien de la grande grippe de 1918, nous rappelle que la quatrième vague mortelle de cette catastrophe n’est survenue qu’en 1920, alors que des millions de personnes avaient déjà été exposées au virus, que la létalité de la troisième vague s’atténuait, que la plupart des gens avaient baissé la garde et qu’aucun responsable public n’était intéressé à pousser les efforts d’atténuation face à l’indifférence et à la lassitude d’une nation. Barry nous rappelle également que l’"immunité naturelle" et la vaccination après les pandémies de grippe de la fin des années 1950 n’ont pas empêché le virus de faire de nombreuses victimes en 1960, lorsqu’il est revenu en force. Un scénario similaire s’est déroulé en Europe lors des pandémies de grippe de 1968 et 2009, lorsque, après une première série d’infections et de vaccinations, la deuxième vague de grippe a déferlé sur le continent fatigué.

      Dans une mémoire plus récente, je me souviens qu’en 1996, avec l’arrivée de nouveaux médicaments contre le sida qui ont révolutionné le traitement de l’infection par le VIH (et m’ont sauvé la vie), certains experts parlaient de la fin de l’épidémie de sida. Andrew Sullivan a écrit un article dans le New York Times Magazine intitulé « When Plagues End » en novembre de cette année-là. Bien sûr, l’épidémie de sida n’était pas terminée pour tout le monde. Les homosexuels privilégiés qui disposaient d’une assurance maladie et d’un accès facile aux soins de santé ont certainement pris les médicaments et sont rentrés chez eux, abandonnant la lutte contre l’épidémie qui continuait à ravager les communautés noires et latinos des États-Unis, en particulier les jeunes homosexuels de couleur, alors qu’elle quittait les enclaves urbaines de classe moyenne du Nord et de l’Ouest pour devenir une épidémie plus rurale et plus méridionale.

      Ce que nous voyons maintenant est une combinaison de ce que nous avons vu avec la grippe et avec le VIH. Tout d’abord, il s’agit d’une capitulation fondée sur un espoir erroné ou du moins prématuré, sur la frustration et la colère de voir que cela dure depuis si longtemps et perturbe nos vies. Le fait que les dirigeants politiques américains ne se soient jamais vraiment mobilisés pour faire face à la pandémie avec le même sérieux que les autres nations, ni n’aient fourni le soutien social et économique nécessaire pour aider les gens à survivre ces dernières années, n’aide pas. Au lieu de cela, ils nous ont largement laissés seuls face à un virus. Alors que les experts tentent de faire passer cela pour un débat sur la gestion des risques au niveau individuel - en affirmant que certains d’entre nous sont trop prudents alors que nous entrons dans l’âge d’or de l’endémicité - c’est bien plus ce qui s’est passé avec le VIH : Une fois que les gens se sentent suffisamment en sécurité, la sécurité des autres n’a plus vraiment d’importance.

      Dans sa lettre de prison à Birmingham, en Alabama, Martin Luther King Jr. déplorait « le blanc modéré » et la façon dont il trouvait « la compréhension superficielle des personnes de bonne volonté... plus frustrante que l’incompréhension absolue des personnes de mauvaise volonté ». Le grand milieu blanc - qui s’étend de droite à gauche à travers le spectre politique et les pages d’opinion du Times - est prêt à passer à autre chose. Le problème est le suivant : Les laissés-pour-compte n’ont pas les choix ni les ressources dont disposent les privilégiés, qu’ils soient pauvres, qu’ils vivent avec un handicap ou une maladie chronique, ou qu’ils soient tout simplement trop vieux pour que cela compte. Comme l’a noté mon ami et collègue Steven Thrasher, ils deviendront la dernière sous-classe virale de l’Amérique, là où inégalité et maladie se rencontrent violemment.

      Peut-être aurons-nous tous de la chance. Peut-être la maladie s’éteindra-t-elle au cours des prochains mois, ou de l’année prochaine, et de nouvelles variantes apparaîtront, mais elles n’auront que peu de conséquences cliniques. Tout cela semble merveilleux, n’est-ce pas ?

      J’ai étrangement espéré que nous trouverions un moyen de nous rallier à ce plus grand défi auquel nous sommes confrontés - une pandémie qui ne se produit qu’une fois par siècle. Mais cela ne se produira jamais, n’est-ce pas ? La méthode américaine ne consiste pas à construire un système qui fonctionne pour nous tous, qui protège tout le monde. Les Américains ne sont pas non plus intéressés à être les gardiens de nos frères et sœurs. Ce que nous sommes, qui nous sommes, nous a préparés à la calamité démesurée qui s’est produite ces deux dernières années. Nous n’avons jamais cru que tout le monde devait avoir accès aux soins de santé, à un solide filet de sécurité et à un système de santé publique complet. En Amérique, si vous ne réussissez pas, si vous tombez ou trébuchez, c’est de votre faute, car ici, nous sommes tous des hommes et des femmes qui se sont faits tout seuls. Ceux qui survivent sont destinés à le faire. Le reste d’entre nous n’est qu’un dommage collatéral, dans un darwinisme social qui est américain comme une tarte aux pommes.

      Gregg Gonsalves : correspondant de Nation pour la santé publique, Gregg Gonsalves est codirecteur du Global Health Justice Partnership et professeur associé d’épidémiologie à la Yale School of Public Health.

      Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

  • « Pour un retour de l’#honneur de nos gouvernants » : 20 #généraux appellent Macron à défendre le #patriotisme

    (attention : toxique)

    À l’initiative de #Jean-Pierre_Fabre-Bernadac, officier de carrière et responsable du site Place Armes, une vingtaine de généraux, une centaine de hauts-gradés et plus d’un millier d’autres militaires ont signé un appel pour un retour de l’honneur et du #devoir au sein de la classe politique. Valeurs actuelles diffuse avec leur autorisation la lettre empreinte de conviction et d’engagement de ces hommes attachés à leur pays.

    Monsieur le Président,
    Mesdames, Messieurs du gouvernement,
    Mesdames, Messieurs les parlementaires,

    L’heure est grave, la #France est en #péril, plusieurs #dangers_mortels la menacent. Nous qui, même à la retraite, restons des soldats de France, ne pouvons, dans les circonstances actuelles, demeurer indifférents au sort de notre beau pays.

    Nos #drapeaux tricolores ne sont pas simplement un morceau d’étoffe, ils symbolisent la #tradition, à travers les âges, de ceux qui, quelles que soient leurs couleurs de peau ou leurs confessions, ont servi la France et ont donné leur vie pour elle. Sur ces drapeaux, nous trouvons en lettres d’or les mots « #Honneur_et_Patrie ». Or, notre honneur aujourd’hui tient dans la dénonciation du #délitement qui frappe notre #patrie.

    – Délitement qui, à travers un certain #antiracisme, s’affiche dans un seul but : créer sur notre sol un mal-être, voire une #haine entre les communautés. Aujourd’hui, certains parlent de #racialisme, d’#indigénisme et de #théories_décoloniales, mais à travers ces termes c’est la #guerre_raciale que veulent ces partisans haineux et fanatiques. Ils méprisent notre pays, ses traditions, sa #culture, et veulent le voir se dissoudre en lui arrachant son passé et son histoire. Ainsi s’en prennent-ils, par le biais de statues, à d’anciennes gloires militaires et civiles en analysant des propos vieux de plusieurs siècles.

    – Délitement qui, avec l’#islamisme et les #hordes_de_banlieue, entraîne le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des #dogmes contraires à notre #constitution. Or, chaque Français, quelle que soit sa croyance ou sa non-croyance, est partout chez lui dans l’Hexagone ; il ne peut et ne doit exister aucune ville, aucun quartier où les lois de la #République ne s’appliquent pas.

    – Délitement, car la haine prend le pas sur la #fraternité lors de manifestations où le pouvoir utilise les #forces_de_l’ordre comme agents supplétifs et boucs émissaires face à des Français en #gilets_jaunes exprimant leurs désespoirs. Ceci alors que des individus infiltrés et encagoulés saccagent des commerces et menacent ces mêmes forces de l’ordre. Pourtant, ces dernières ne font qu’appliquer les directives, parfois contradictoires, données par vous, gouvernants.

    Les #périls montent, la #violence s’accroît de jour en jour. Qui aurait prédit il y a dix ans qu’un professeur serait un jour décapité à la sortie de son collège ? Or, nous, serviteurs de la #Nation, qui avons toujours été prêts à mettre notre peau au bout de notre engagement – comme l’exigeait notre état militaire, ne pouvons être devant de tels agissements des spectateurs passifs.

    Aussi, ceux qui dirigent notre pays doivent impérativement trouver le courage nécessaire à l’#éradication de ces dangers. Pour cela, il suffit souvent d’appliquer sans faiblesse des lois qui existent déjà. N’oubliez pas que, comme nous, une grande majorité de nos concitoyens est excédée par vos louvoiements et vos #silences coupables.

    Comme le disait le #cardinal_Mercier, primat de Belgique : « Quand la #prudence est partout, le #courage n’est nulle part. » Alors, Mesdames, Messieurs, assez d’atermoiements, l’heure est grave, le travail est colossal ; ne perdez pas de temps et sachez que nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la #sauvegarde_de_la_nation.

    Par contre, si rien n’est entrepris, le #laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant au final une #explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de #protection de nos #valeurs_civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national.

    On le voit, il n’est plus temps de tergiverser, sinon, demain la guerre civile mettra un terme à ce #chaos croissant, et les morts, dont vous porterez la #responsabilité, se compteront par milliers.

    Les généraux signataires :

    Général de Corps d’Armée (ER) Christian PIQUEMAL (Légion Étrangère), général de Corps d’Armée (2S) Gilles BARRIE (Infanterie), général de Division (2S) François GAUBERT ancien Gouverneur militaire de Lille, général de Division (2S) Emmanuel de RICHOUFFTZ (Infanterie), général de Division (2S) Michel JOSLIN DE NORAY (Troupes de Marine), général de Brigade (2S) André COUSTOU (Infanterie), général de Brigade (2S) Philippe DESROUSSEAUX de MEDRANO (Train), général de Brigade Aérienne (2S) Antoine MARTINEZ (Armée de l’air), général de Brigade Aérienne (2S) Daniel GROSMAIRE (Armée de l’air), général de Brigade (2S) Robert JEANNEROD (Cavalerie), général de Brigade (2S) Pierre Dominique AIGUEPERSE (Infanterie), général de Brigade (2S) Roland DUBOIS (Transmissions), général de Brigade (2S) Dominique DELAWARDE (Infanterie), général de Brigade (2S) Jean Claude GROLIER (Artillerie), général de Brigade (2S) Norbert de CACQUERAY (Direction Générale de l’Armement), général de Brigade (2S) Roger PRIGENT (ALAT), général de Brigade (2S) Alfred LEBRETON (CAT), médecin Général (2S) Guy DURAND (Service de Santé des Armées), contre-amiral (2S) Gérard BALASTRE (Marine Nationale).

    https://www.valeursactuelles.com/politique/pour-un-retour-de-lhonneur-de-nos-gouvernants-20-generaux-appellen

    La une :

    #appel #généraux #valeurs_actuelles #lettre #lettre_ouverte #armée #soldats

    ping @isskein @karine4

    • 2022 : « l’étrange défaite » qui vient

      Pour Marc Bloch, auteur de L’Étrange défaite, la cause de la débâcle de juin 1940 n’était pas seulement militaire mais d’abord politique. De la même façon, le désastre annoncé de printemps 2022 n’est pas seulement de nature électorale. La débâcle de la démocratie se construit depuis des mois par une sorte de capitulation rampante et générale face à l’extrême droite.

      « Un jour viendra, tôt ou tard, où la France verra de nouveau s’épanouir la liberté de pensée et de jugement. Alors les dossiers cachés s’ouvriront ; les brumes, qu’autour du plus atroce effondrement de notre histoire commencent, dès maintenant, à accumuler tantôt l’ignorance et tantôt la mauvaise foi, se lèveront peu à peu . »

      Ainsi s’ouvre L’Étrange défaite écrite par Marc Bloch au lendemain de la capitulation de l’armée française en juin 1940. « À qui la faute ? », se demande-t-il. Quels mécanismes politiques ont conduit à ce désastre et à l’effondrement d’une République ? Si les militaires, et surtout l’état-major, sont aux premières loges des accusés, nul n’échappe à l’implacable regard de l’historien : ni les classes dirigeantes qui ont « préféré Hitler au Front Populaire », ni la presse mensongère, ni le pacifisme munichois, ni la gauche qui n’a pas eu besoin de ses adversaires pour ensevelir ce Front populaire qui fit si peur aux bourgeois.

      Les « brumes », l’aveuglement et la soumission passive aux récits des futurs vainqueurs ont conduit inexorablement à une #capitulation_anticipée. Comment ne pas y reconnaître la logique des moments sombres que nous vivons sidérés.

      La banalisation de la menace factieuse

      Sidérés, nous le sommes à coup sûr quand il faut attendre six jours pour qu’une menace de sédition militaire (http://www.regards.fr/politique/societe/article/lettre-des-generaux-un-texte-seditieux-qui-menace-la-republique) signée le 21 avril 2021 par une vingtaine de généraux en retraite, mais aussi par de nombreux officiers, commence à faire un peu réagir.

      Sidérés, nous le sommes par la légèreté de la réponse gouvernementale. Un tweet de la ministre des Armées (https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/04/25/la-gauche-s-insurge-contre-une-tribune-de-militaires-dans-valeurs-actuelles-) ne parle que « d’#irresponsabilité » de « généraux en retraite ». Pour #Florence_Parly le soutien que leur apporte Marine Le Pen « reflète une méconnaissance grave de l’institution militaire, inquiétant pour quelqu’un qui veut devenir cheffe des armées ». N’y aurait-il à voir que de l’irresponsabilité militaire et de l’incompétence politique ?

      Il faut attendre le lundi 26 avril pour que Agnès Runacher secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances s’avise (https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/un-quarteron-de-generaux-en-charentaises-la-tribune-de-militaires-dans-v) que le texte a été publié jour pour jour 60 ans après l’appel des généraux d’Alger. En parlant de « quarteron de généraux en charentaises », elle semble considérer que la simple paraphrase d’une expression de l’allocution de De Gaulle, le 23 avril 1961 suffira à protéger la démocratie. Ce dernier, plus martial, en uniforme, parlait surtout de « putsch » et d’un « groupe d’officiers ambitieux et fanatiques ».

      Sidérés, nous le sommes par le #silence persistant, cinq jours après la publication du texte factieux, de l’essentiel les leaders de la droite, du centre, de la gauche et des écologistes.

      Sidérés, nous sommes encore de l’isolement de ceux qui appellent un chat un chat tels Éric Coquerel, Benoît Hamon ou Jean Luc Mélenchon. Ce dernier rappelle au passage que l’article 413-3 du code pénal prévoit cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende pour provocation à la désobéissance des militaires.

      Sidérés, nous le sommes enfin, pendant une semaine, de la #banalisation de l’événement par des médias pourtant prompts à se saisir du buzz des « polémiques ». Le 25 avril (https://rmc.bfmtv.com/emission/tribunes-de-militaires-les-gens-n-ont-pas-confiance-dans-les-politiques-m), RMC/BFM, dans les Grandes Gueules, n’hésite pas à présenter l’appel sur fond de Marseillaise, à moquer « la gauche indignée » en citant Jean Luc Mélenchon et Éric Coquerel, et à débattre longuement avec l’initiateur du texte, Jean-Pierre Fabre-Bernadac. Jack Dion, ancien journaliste de L’Humanité (1970-2004), n’hésite pas à écrire (https://www.marianne.net/agora/les-signatures-de-marianne/malgre-ses-relents-putschistes-la-tribune-des-ex-generaux-met-le-doigt-la-) dans Marianne le 28 avril : « Malgré ses relents putschistes, la tribune des ex généraux met le doigt là où ça fait mal. » Il faut croire donc que cet appel factieux et menaçant ne fait pas polémique après l’appel à l’insurrection de Philippe de Villiers dont on oublie qu’il est le frère aîné d’un autre général ambitieux, Pierre de son prénom, chef d’état-major des armées de 2010 à 2017.

      Qui sont donc les ennemis que ces militaires appellent à combattre pour sauver « la Patrie » ? Qui sont les agents du « délitement de la France » ? Le premier ennemi désigné reprend mot pour mot les termes de l’appel des universitaires publié le 1 novembre 2020 sous le titre de « #Manifeste_des_100 » (https://manifestedes90.wixsite.com/monsite) : « un certain antiracisme » qui veut « la guerre raciale » au travers du « racialisme », « l’indigénisme » et les « théories décoloniales ». Le second ennemi est « l’islamisme et les hordes de banlieue » qui veulent soumettre des territoires « à des dogmes contraires à notre constitution ». Le troisième ennemi est constitué par « ces individus infiltrés et encagoulés saccagent des commerces et menacent ces mêmes forces de l’ordre » dont ils veulent faire des « boucs émissaires ».

      Chacune et chacun reconnaîtra facilement les islamo-gauchistes, les séparatistes et les black blocs, ces épouvantails stigmatisés, dénoncés, combattus par le pouvoir comme par une partie de l’opposition. Ce texte a au moins une vertu : il identifie clairement la nature fascisante des diatribes de Jean-Michel Blanquer, Gérald Darmanin ou Frédérique Vidal. Il renvoie à leur responsabilité celles et ceux qui gardent le silence, organisent le débat public autour de ces thématiques sur la scène médiatique, s’abstiennent à l’Assemblée sur des textes de loi à la logique islamophobe – quand ils ne votent pas pour –, signent des tribunes universitaires pour réclamer une police de la pensée. Il renvoie à ses responsabilités le Bureau national du Parti socialiste qui, dans sa résolution du 27 avril (https://partisocialiste92.fr/2021/04/27/resolution-du-bureau-national-a-la-suite-dune-tribune-de-militaire), persiste à affirmer « qu’il serait absurde de chercher à nier ces sujets qui nous font face » comme « ces #minorités_agissantes » qui prônent la « #désaffiliation_républicaine ».

      Baromètre incontesté des dérives intellectuelles, l’omniprésent #Michel_Onfray, aujourd’hui obsédé par la décadence de la France, ne partage-t-il pas le diagnostic des factieux ? Sa sentence du 27 avril dans la matinale d’Europe 1 (https://www.europe1.fr/societe/sur-le-terrorisme-la-parole-presidentielle-est-totalement-devaluee-estime-on), « l’intérêt de l’#islamo-gauchisme est de détruire la nation, la souveraineté nationale, la France, l’histoire de France, tout ce qui constitue la France », est immédiatement reprise par Valeurs actuelles (https://www.valeursactuelles.com/politique/pour-michel-onfray-linteret-de-lislamo-gauchisme-est-de-detruire-l). Quelques jours plus tôt, dans une envolée digne de Gérald Darmanin, il assénait au Point (https://www.lepoint.fr/debats/michel-onfray-on-a-un-seul-probleme-en-france-c-est-que-la-loi-n-est-pas-res) : « On a un seul problème en France, c’est que la loi n’est pas respectée ». Mais de quelle loi parle Michel Onfray quand il ajoute, à propos du verdict en appel du procès des jeunes de Viry-Châtillon : « Il y a des gens à qui on dit : […] peut-être que vous faites partie de ceux qui auraient pu tuer, mais la preuve n’est pas faite, on est pas sûr que c’est vous, allez, vous pouvez rentrer chez vous. L’affaire est terminée pour vous. » Pour Michel Onfray, le scandale n’est pas la mise en accusation délibérée d’innocents par une police en quête désespérée de coupables mais un principe de droit : la présomption d’innocence elle-même !

      La capitulation rampante

      Voilà où nous en sommes. Voilà pourquoi il est pour beaucoup si difficile de se scandaliser d’un appel factieux quand les ennemis désignés sont ceux-là même qui sont désignés à longueur d’antenne et de déclaration politique dans ce désastreux consensus « républicain » réunissant l’extrême droite, la droite et une partie de la gauche.

      Chacune et chacun y va de sa surenchère. #Anne_Hidalgo (https://www.nouvelobs.com/edito/20201125.OBS36577/derriere-la-gueguerre-entre-hidalgo-et-les-ecolos-la-pomme-de-discorde-de) enjoint les Verts « d’être au clair avec la République » à propos de la laïcité alors même que #Yannick_Jadot (https://www.lepoint.fr/politique/loi-contre-le-separatisme-la-gauche-denonce-un-texte-qui-ne-regle-rien-07-02) demande de « sortir de toute naïveté et de toute complaisance », pour « combattre l’islam politique », proposant de « contrôler les financements des associations » et de « renforcer tous les dispositifs sur le contrôle des réseaux sociaux ».

      La discussion et le vote de la loi sur le « séparatisme », puis les débats hallucinants sur l’organisation de « réunions non mixtes » au sein du syndicat étudiant Unef nous en a fourni un florilège. Pour le communiste #Stéphane_Peu (http://www.le-chiffon-rouge-morlaix.fr/2021/02/separatisme-une-loi-equilibree-se-serait-attachee-a-renforc) comme pour le socialiste #Olivier_Faure (https://www.europe1.fr/politique/projet-de-loi-contre-les-separatismes-olivier-faure-craint-une-surenchere-40), la question n’est pas de combattre sur le fond la notion de « #séparatisme » mais de rester dans une « loi équilibrée » qui « renforce la #République » (Peu) et d’éviter « la surenchère » (Faure). L’un comme l’autre et comme nombre de députés de leurs groupes, s’abstiendront lors du vote à l’Assemblée nationale. Seule La France insoumise a sauvé l’honneur et dénoncé, notamment par la voix de #Clémentine_Autain (https://www.lepoint.fr/politique/loi-contre-le-separatisme-la-gauche-denonce-un-texte-qui-ne-regle-rien-07-02) dès le 16 février, une loi qui « ouvre la boîte de Pandore pour des idées qui stigmatisent et chassent les musulmans » et « nous tire vers l’agenda de l’extrême droite ».

      Si le débat parlementaire gomme un peu les aspérités, l’affaire des réunions « non mixtes » au sein de l’Unef est l’occasion d’un déferlement de sincérité imbécile. On n’en attendait pas moins de #Manuel_Valls (https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-22-mars-2021) qui s’empresse de poser l’argument clef de la curée : « Les réunions "racialisées" légitiment le concept de race ». Le lendemain #Marine_Le_Pen (https://www.francetvinfo.fr/politique/marine-le-pen/video-il-faut-poursuivre-l-unef-un-syndicat-qui-commet-des-actes-racist) le prend au mot et réclame des poursuites contre ces actes racistes. Anne Hidalgo (https://www.europe1.fr/politique/reunions-non-mixtes-a-lunef-cest-tres-dangereux-juge-anne-hidalgo-4032954) apporte sa voix contre une pratique qu’elle considère comme « très dangereuse » au nom de « ses convictions républicaines ». Olivier Faure (https://www.youtube.com/watch?v=rifRSrm7lpU

      ), moins « équilibré » que sur la loi contre le « séparatisme » renchérit comme « une dérive incroyable ».

      Quelle « dérive » ? Tout simplement « l’idée que sont légitimes à parler du racisme les seules personnes qui en sont victimes », alors que « c’est l’inverse qu’il faut chercher ». Dominés restez à votre place, nous parlerons pour vous ! Aimé Césaire dans sa lettre à Maurice Thorez (https://lmsi.net/Lettre-a-Maurice-Thorez), dénonçait ce qu’il nommait le « #fraternalisme » : « Un grand frère qui, imbu de sa supériorité et sûr de son expérience, vous prend la main pour vous conduire sur la route où il sait se trouver la Raison et le Progrès. » Or, ajoutait-il, « c’est très exactement ce dont nous ne voulons plus » car « nous ne (pouvons) donner à personne délégation pour penser pour nous. »

      Olivier Faure revendique un « #universalisme » que ne renierait pas le candidat communiste à la présidentielle, #Fabien_Roussel pour qui « les réunions segmentées selon la couleur de sa peau, sa religion ou son sexe, ça divise le combat ». Le PCF (https://www.pcf.fr/actualite_derri_re_les_attaques_contre_l_unef_une_d_rive_autoritaire_et_antid_mo) n’hésite pas à défendre en théorie l’Unef tout en se joignant cœur réactionnaire des condamnations de ses pratiques.

      #Audrey_Pulvar (https://www.lci.fr/politique/demander-a-une-personne-blanche-de-se-taire-dans-une-reunion-non-mixte-pulvar-cr) cherchant peut-être un compromis dans la présence maintenue mais silencieuse d’un blanc dans une réunion de personnes racisées, se prend une volée de bois vert du chœur des bonnes âmes universalistes. La « dilution dans l’universel » est bien « une façon de se perdre » comme l’écrivait encore Aimé Césaire en 1956.

      Ce chœur hystérisé, rien ne le fera taire, ni le rappel élémentaire d’#Eric_Coquerel (https://www.facebook.com/watch/?v=773978356575699) que les #groupes_de_parole sont « vieux comme le monde, comme le mouvement féministe, comme les alcooliques anonymes », ni la prise du conscience de l’énormité morale, politique et juridique des positions prises ainsi dans une émotion révélatrice.

      Refuser de comprendre que la parole des dominées et dominés a besoin de se constituer à l’abri des dominants, c’est nier, de fait, la #domination. Ce déni de la domination, et de sa #violence, est une violence supplémentaire infligée à celles et ceux qui la subissent.

      Au passage, une partie de la gauche a par ailleurs perdu un repère simple en matière de liberté : la liberté de réunion est la liberté de réunion. Elle n’est plus une liberté si elle est sous condition de surveillance par une présence « hétérogène ». À quand les réunions de salariés avec présence obligatoire du patron ? Les réunions de femmes avec présence obligatoire d’un homme ? Les réunions d’étudiants avec présence obligatoire d’un professeur ? Les réunions de locataires avec présence obligatoire du bailleur ? Les réunions d’antiracistes avec présence obligatoire d’un raciste ?

      Ces héritiers et héritières d’une longue tradition politique liée aux luttes sociales révèle ainsi leur déconnexion avec les mobilisation d’aujourd’hui, celles qui de #MeToo à Black Lives Matter ébranlent le monde et nous interrogent sur quelle humanité nous voulons être au moment où notre survie est officiellement en question. Ces mouvements de fond martèlent, 74 ans après Aimé Césaire, que « l’heure de nous-mêmes a sonné. »

      Nul doute, hélas, que ce qui fait ainsi dériver des femmes et des hommes issus de la #gauche, c’est le poids pas toujours avoué, mais prégnant et souvent irrationnel, de l’#islamophobie. Cette adhésion générale à un complotisme d’État (https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho/blog/041220/l-etat-t-il-le-monopole-du-complotisme-legitime) touche plus fortement les espaces partisans, voire universitaires, que le monde associatif. On a pu le constater lors de la dissolution du #Collectif_contre_l’islamophobie_en_France (#CCIF) fin 2020 quand la fermeté les protestations de la Ligue des droits de l’Homme (https://blogs.mediapart.fr/gabas/blog/031220/ldh-dissolution-politique-du-ccif) ou d’Amnesty international (https://www.amnesty.fr/presse/france-la-fermeture-dune-association-antiraciste-e) n’a eu d’égale que la discrétion de la gauche politique. La palme du mois d’avril revient sans conteste à #Caroline_Fourest (https://twitter.com/i/status/1384567288922259467) qui lors du lancement des États Généraux de la Laïcité a pu déclarer sans frémir que « ce mot islamophobie a tué les dessinateurs de Charlie Hebdo et il a tué le professeur Samuel Paty ».

      Oui voilà ou nous en sommes. La menace d’une victoire du #Rassemblement_national ne se lit pas que dans les sondages. Elle se lit dans les #renoncements. Elle s’enracine dans la banalisation voire le partage de ses thématiques disciplinaires, de ses émotions islamophobes, de son vocabulaire même.

      L’évitement politique du réel

      Il faut vraiment vivre dans une bulle, au rythme de réseaux sociaux hégémonisés par l’extrême droite, loin des réalités des quartiers populaires, pour considérer que l’islam et les réunions non mixtes sont les causes premières du délitement des relations collectives et politiques dans ce pays.

      Quelle République, quelle démocratie, quelle liberté défend-on ici avec ces passions tristes ? Depuis plus d’un an, la réponse gouvernementale à l’épreuve sanitaire les a réduites à l’état de fantômes. L’#état_d’urgence sanitaire est reconduit de vague en vague de contamination. Notre vie est bornée par des contrôles, des interdictions et des attestations. Les décisions qui la règlent sont prises par quelques-uns dans le secret délibératif d’un Conseil de défense. Nous vivons suspendus aux annonces du président et de quelques ministres et, de plus de plus en plus, du président seul, autoproclamé expert omniscient en gestion de pandémie. Nous n’avons plus prise sur notre vie sociale, sur nos horaires, sur notre agenda, sur notre avenir même très proche. Nous n’avons plus de lieu de délibération, ces lieux qui des clubs révolutionnaires de 1789 aux ronds-points des gilets jaunes, en passant par la Place Tahrir et la Puerta Del Sol en 2011 sont l’ADN de la #démocratie.

      La violence de la menace létale mondiale que font peser sur nous le Covid et ses variants successifs nous fait espérer que cette épreuve prendra fin, que la parenthèse se refermera. Comme dans une période de guerre (https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/070221/stephane-audoin-rouzeau-nous-traversons-l-experience-la-plus-tragique-depu), cet espoir toujours déçu se renouvelle sans fin à chaque annonce moins pessimiste, à chaque communication gouvernementale sur les terrasses jusqu’à la déception suivante. Cette #précarité sans fin est un obstacle collectif à la #résistance_démocratique, à la critique sociale, idéologique et opératoire de cette période qui s’ouvre et sera sans doute durable. C’est bien dans ce manque politique douloureux que s’engouffrent tous les complotismes de Q-Anon à l’islamophobie d’État.

      Depuis le printemps 2020 (www.regards.fr/politique/societe/article/covid-19-un-an-deja-chronique-d-une-democratie-desarticulee), les partis d’opposition ont cessé d’être dans l’élaboration et la proposition politique en lien avec la situation sanitaire. Le monologue du pouvoir ne provoque plus sporadiquement que des réactions, jamais d’alternative stratégique ni sur la réponse hospitalière, ni sur la stratégie vaccinale, ni sur l’agenda des restrictions sociales. Même l’absence de publication, des semaines durant début 2021, des avis du Conseil scientifique n’émeut pas des politiques beaucoup plus préoccupés par les réunions non mixtes à l’Unef.

      Attac (https://france.attac.org/spip.php?page=recherche&recherche=covid) n’est pas beaucoup plus proactif malgré la publication sur son site en novembre 2020 d’un texte tout à fait pertinent de Jacques Testard sur la #démocratie_sanitaire. En général les think tanks sont plutôt discrets. L’Institut Montaigne est silencieux sur la stratégie sanitaire tout comme la Fondation Copernic qui n’y voit pas l’occasion de « mettre à l’endroit ce que le libéralisme fait fonctionner à l’envers ». Si le think tank Économie Santé des Échos déplore le manque de vision stratégique sanitaire, seule Terra Nova semble avoir engagé un véritable travail : une cinquantaine de contributions (https://tnova.fr/ckeditor_assets/attachments/218/terra-nova_dossier-de-presse_cycle-coronavirus-regards-sur-une-crise_2020.pdf), des propositions (https://tnova.fr/revues/covid-19-le-think-tank-terra-nova-fait-des-propositions-pour-limiter-les-conta) sur l’organisation de la rentrée scolaire du 26 avril 2021, des propositions sur la stratégie vaccinale…

      Pourquoi cette #inertie_collective sur les choix stratégiques ? Ce ne sont pas les sujets qui manquent tant la stratégie gouvernementale ressemble à tout sauf à une stratégie sanitaire. Sur le fond, aucun débat n’est ouvert sur le choix entre stratégie de cohabitation avec la maladie ou d’éradication virale. Ce débat aurait eu le mérite d’éclairer les incohérences gouvernementales comme la communication sur le « tester/tracer/isoler » de 2020 qui n’a été suivie d’aucun moyen opérationnel et humain nécessaire à sa mise en œuvre. Il aurait permis de discuter une stratégie vaccinale entièrement fondée sur l’âge (et donc la pression hospitalière) et non sur la circulation active du virus et la protection des métiers à risque. Cette stratégie a fait battre des records vaccinaux dans des territoires aux risques faibles et laissé à l’abandon les territoires les plus touchés par la surmortalité comme la Seine-Saint-Denis.

      Pourquoi cette inertie collective sur la démocratie sanitaire ? Les appels dans ce sens n’ont pourtant pas manqué à commencé par les recommandations du Conseil Scientifique dès mars 2020 : le texte de Jacques Testard (https://france.attac.org/nos-publications/les-possibles/numero-25-automne-2020/debats/article/la-covid-la-science-et-le-citoyen), un article de The Conversation (https://theconversation.com/debat-quelles-lecons-de-democratie-tirer-de-la-pandemie-140157) au mois de juin 2020, l’excellent « tract » de #Barbara_Stiegler, De la démocratie en pandémie, paru chez Gallimard en janvier 2021 et assez bien relayé. Des propositions, voire des expérimentations, en termes de délibération et de construction collective des mesures sanitaires territorialisées, des contre expertises nationales basées sur des avis scientifiques et une mobilisation populaire auraient sans doute mobilisé de façon positive la polyphonie des exaspérations. On a préféré laisser réprimer la mobilisation lycéenne (https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho/blog/181120/sommes-nous-aux-portes-de-la-nuit) pour de vraies mesures sanitaires en novembre 2020.

      Bref la construction de masse d’une alternative à l’incapacité autoritaire du pouvoir aurait pu, pourrait encore donner corps et usage à la démocratie, aujourd’hui désarticulée (https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho/blog/160321/covid-un-deja-chronique-d-une-democratie-desarticulee), qu’il nous faut essayer de défendre, pourrait incarner la République dans des exigences sociales et une puissance populaire sans lesquelles elle risque toujours de n’être qu’un discours de domination.

      Une autre élection est-elle encore possible ?

      Entre cet étouffement démocratique de masse et l’immensité des choix de société suggérés au quotidien par la crise sanitaire, le grain à moudre ne manque pas pour des courants politiques héritiers d’une tradition émancipatrice. Leur responsabilité est immense quand l’humanité est mise au pied du mur de sa survie et de l’idée qu’elle se fait d’elle-même. Mais ces partis préfèrent eux aussi considérer la situation sanitaire comme une simple parenthèse à refermer, se projetant sur les échéances de 2022 comme pour oublier 2020 et 2021. Il est ahurissant de penser que, après 14 mois de pandémie, la politique sanitaire ne soit pas au centre des élections territoriales de ce printemps, sinon pour une question d’agenda.

      En « rêvant d’une autre élection » comme d’autres ont rêvé d’un autre monde, la gauche permet tout simplement au président en exercice de s’exonérer de son bilan dramatique : un système de santé et des soignantes et soignants mis en surchauffe des mois durant, une mise en suspens de milliers de soins parfois urgents, des dizaines de milliers de Covid longs, plus de 100.000 morts, des territoires et des populations délibérément sacrifiés, des inégalités devant la mort et la maladie largement calquées sur les inégalités sociales et les discriminations, une vie sociale dévastée, une démocratie en miettes, une faillite biopolitique structurelle.

      Comment lui en faire porter la responsabilité si on ne peut lui opposer aucune alternative ? Le pouvoir s’en réjouit d’avance et, renversant la charge de la preuve, semaine après semaine, somme chacune et chacun de présenter un bilan sur l’agenda qu’il déroule sans rencontrer beaucoup de résistance : les politiques sécuritaires et l’islamophobie d’État. Or, ce concours électoraliste du prix de la « laïcité », de la condamnation de l’islamisme, de la condamnation des formes contemporaines de lutte contre les discriminations, nous savons qui en sera la championne incontestée : elle en maîtrise à merveille les thématiques, le vocabulaire comme la véhémence.

      Voici ce que les sondages, jour après jour, mesurent et nous rappellent. Dans ces conditions, l’absence de dynamique unitaire à gauche n’est pas la cause de la défaite annoncée, elle est déjà le résultat d’une perte majoritaire de boussole politique, le résultat d’une sorte d’évitement du réel, le résultat d’un abandon.

      « L’étrange défaite » de juin 1940 a pris racine dans le ralliement des classes dirigeantes à la nécessité d’un pouvoir policier et discriminatoire. Nous y sommes. « L’étrange défaite » s’est nourrie de la pusillanimité d’une gauche désertant les vrais combats pour la démocratie, de la défense de l’Espagne républicaine au barrage contre un racisme aussi déchaîné qu’expiatoire. Nous y sommes sur les enjeux de notre temps. « L’étrange défaite » a été la fille du consensus munichois et de la capitulation anticipée. Nous y sommes. « L’étrange défaite » a été suivie de la mort d’une République. L’appel militaire du 21 avril en fait planer la menace.

      À l’exceptionnalité de la période traumatique qui bouleverse depuis 14 mois en profondeur nos repères politiques, sociaux et vitaux, s’ajoute l’exceptionnalité de l’échéance institutionnelle du printemps 2022. Il est dérisoire d’y voir la énième occasion de porter un message minoritaire, dérisoire de donner le spectacle d’une querelle d’egos, dérisoire de jouer à qui sera responsable de la défaite. Le salut ne sera pas dans un compromis défensif sans principe mais dans un sursaut collectif d’ambition.

      Il est temps de prendre la mesure du temps que nous vivons, car il est toujours temps de résister. Comme concluait Marc Bloch en septembre 1940, « peut-être est-ce une bonne chose d’être ainsi contraints de travailler dans la rage », car « est-ce à des soldats qu’il faut, sur un champ de bataille, conseiller la peur de l’aventure ? » Il ajoutait que « notre peuple mérite qu’on se fie à lui et qu’on le mette dans la confidence ».

      http://www.regards.fr/idees-culture/article/2022-l-etrange-defaite-qui-vient
      #non-mixité

  • Retraites
    Muleta et contre-feu

    Louis

    https://lavoiedujaguar.net/Retraites-Muleta-et-contre-feu

    Le sens du présent projet de laminage des retraites n’est bien entendu pas celui d’acter un « droit au non-travail », mais bien celui de finaliser la reconstruction et l’adaptation de la contrainte politique du travail aux conditions économiques nouvelles de la crise de la globalité capitaliste.

    Lors de sa présentation du contenu de ce projet de réforme, le monde médiatique a, avec une belle unanimité, souligné une prétendue erreur stratégique du Premier ministre, qui, en repoussant de deux ans l’âge de départ à la retraite au taux plein, aurait malencontreusement fâché son principal soutien syndical. Il s’agit au contraire d’une stratégie délibérée : c’est la technique de la muleta, qui consiste à détourner l’attention du taureau de la contestation sociale en agitant un énorme chiffon rouge, pour focaliser l’attention sur l’âge de la retraite et faire passer à l’arrière-plan le cœur de la réforme, à savoir la baisse globale des pensions à travers la mise en place du système à points. Le gouvernement aura beau jeu, à très court terme, d’organiser une fausse capitulation (provisoire) sur ce point technique précis, en montrant qu’il est ouvert à la négociation et au dialogue. Par la même occasion il redonnera le beau rôle aux syndicats dits réformistes qui pourront se targuer de leur efficacité à faire plier le gouvernement, tout en stigmatisant les autres…

    #retraites #non-travail #syndicats #gouvernement #capitulation #contre-feu #fumée #carrière #smic #collectif #cotisations

  • Une question qui fâche ? Pourquoi les #universitaires qui disposent des outils intellectuels et de la protection statutaire pour résister, acceptent-ils de se soumettre au processus de #gestionnarisation de l’#Université ?

    http://sms.hypotheses.org/8471

    #université, #universitaire, #emploi, #gestion, #personnel, #travail, #néolibéralisme, #néolibéral, #management, #capitulation

    • GB : le Labour complète sa définition de l’antisémitisme en réponse aux accusations
      AFP / 04 septembre 2018
      https://www.romandie.com/news/GB-le-Labour-complete-sa-definition-de-l-antisemitisme-en-reponse-aux-accusations/950792.rom

      Londres - Le parti travailliste, principal formation d’opposition au Royaume-Uni, a complété mardi la définition de l’antisémitisme qu’il avait adoptée en juillet, et qui avait valu à sa direction, jusqu’à son chef Jeremy Corbyn, de multiples accusations.

      Mi-juillet, le Comité exécutif national (NEC), l’organe dirigeant du parti, avait adopté la définition de l’antisémitisme élaborée par l’Alliance internationale pour le souvenir de l’Holocauste (IHRA), mais avait rejeté quatre exemples sur onze qui accompagnent cette définition et établissent les comportements considérés comme discriminatoires.

      Le NEC craignait que l’adoption de tous ces exemples ne limitent la liberté de critiquer l’État d’Israël.

      « Le NEC a adopté aujourd’hui tous les exemples de l’antisémitisme, qui s’ajoutent à la définition de l’IHRA », a annoncé un porte-parole du Labour.

      Parmi ces exemples de comportements jugés antisémites par l’IHRA, et désormais partagés par le Parti travailliste, figurent le fait « d’accuser un citoyen juif d’être plus loyal à Israël qu’a son pays », de « nier au peuple juif son droit à l’autodétermination » ou encore « d’établir des comparaisons entre la politique israélienne contemporaine et celle des Nazis ».

      Le NEC a également adopté « une déclaration qui garantit que cela ne pourra en aucune manière limiter la liberté d’expression sur Israël et les droits des Palestiniens », a précisé le porte-parole.

      « La décision du NEC est la bonne », a réagi Marie van der Zyl, présidente du Board of Deputies of British Jews, une des principales organisations représentant la communauté juive au Royaume-Uni.

  • Petite mise en parallèle de la semaine :

    Oui la démocratie reste intacte, les institutions sont les mêmes.
    C’est juste que le champ d’action du fonctionnement « démocratique » se réduit comme peau de chagrin, et nos représentants politiques ne s’en émeuvent pas (ou si peu).
    Exemple cette semaine
    – l’Etat se fait dicter sa conduite par la commission européenne
    http://seenthis.net/messages/302709
    – l’Etat confirme qu’il n’empêchera pas des compagnies privées (autoroutes) d’abuser des positions dominantes dans lesquelles il les a placées
    http://seenthis.net/messages/302412

    En gros, quand l’Etat est mal en point, et que les plus faibles sont les premiers à en pâtir, il se paie quand même le luxe de respecter ses engagements vis à vis des forts.
    Alors que bon, revenir sur ses engagements, mettre la pression pour renégocier un accord plus « décent » quand la situation évolue de façon spectaculaire, ce n’est pas non plus abominable...
    Rien n’est gravé dans le marbre, surtout quand ça concerne des décisions prises dans le dos des populations...

    Oui on peut revenir sur tout. En face ils ne s’en privent pas. Tiens par exemple...
    https://fr.news.yahoo.com/gattaz-r%C3%A9clame-labrogation-pure-simple-compte-p%C3%A9nibilit%C3%

    #dindons_de_la_farce
    #capitulation
    #perte_de_souveraineté

  • Pourquoi l’Etat n’est plus maître de son budget ?
    http://blogs.rue89.nouvelobs.com/sylvain-gouz/2014/10/14/budget-et-europe-francois-hollande-ultime-victime-de-merkozy-

    Nous sommes en pleine crise de la zone euro. Un sommet présenté une fois de plus comme celui de la « dernière chance » est convoqué à Bruxelles. Et c’est là, en voulant se montrer le « sauveur ultime de l’Europe » et afficher son entente totale avec Angela Merkel, que Nicolas Sarkozy cède sur une exigence allemande, à savoir la possibilité pour la Commission européenne de surveiller les budgets des pays membres de la zone euro et de punir si besoin ceux qui dérogent et, en définitive, de contraindre ceux-ci à se remettre dans les clous, autrement dit à modifier leurs budgets.

    #tutelle_financière
    #capitulation

  • Suivre mon blog sur Facebook | Tuxicoman
    http://tuxicoman.jesuislibre.net/2014/05/suivre-mon-blog-sur-facebook.html

    Mais Facebook a 26 millions de comptes actifs en France. Ca fait un paquet de gens qui utilisent ce service pour s’abreuver de news et leur demander d’utiliser le RSS après avoir subi tant d’infantilisation ça me parait impossible. Donc si je veux que mon blog atteigne une plus large audience (plus on est de fous, plus on rit), je dois être accessible sur Facebook.

    #capitulation

  • Hollande veut améliorer la prostitutivité de la France vis à vis des investisseurs étrangers..
    Il n’y avait pas de raison que la France soit exemptée de tiers-mondisation... C’est de bonne guerre me direz-vous, on va être rétrogradé au niveau des autres pays émergeants (qu’on va sans doute croiser, vu l’inertie des trajectoires) et connaitre toujours mieux ce que veut dire le concept fumeux de concurrence libre et non faussée...

    Ce qui est curieux, c’est le manque d’ambition, de fierté ou d’amour propre des français, ce peuple par ailleurs si orgueilleux en temps normal. Comment peut-on avoir envie de séduire des investisseurs pour qu’ils viennent profiter de nous ? Ont-ils compris ce qu’est le capitalisme ?

    Et puis bien sûr, si on avait eu un président de gauche, pour relancer l’économie, on n’aurait pas eu besoin d’aller mendier des capitaux ailleurs. Les liquidités sont partout, il faut être profondément de droite pour ne pas les chercher là où elles sont...

    http://fr.news.yahoo.com/hollande-promet-visibilit%C3%A9-et-simplicit%C3%A9-aux-patrons-%C3%A9

    Réunis pour un conseil stratégique de l’attractivité, une trentaine de chefs d’entreprises étrangères installées en France et pesant 850 milliards d’euros ont fait l’objet d’une opération de séduction de la part de François Hollande, qui leur a promis de la « visibilité » pour encourager leurs investissements.
    « Comment investir si on n’est pas sûr que les données fiscales vont rester les mêmes tout au long de la vie de l’investissement ? », a-t-il demandé en assurant que la stabilité fiscale serait au coeur du pacte de responsabilité, un ensemble de baisse de charges programmé pour promouvoir la compétitivité.
    « Le pacte de responsabilité, c’est aussi un pacte de visibilité sur la trajectoire fiscale que notre pays doit poser clairement pour les entreprises et les ménages », a-t-il dit.

    #capitulation
    #court-termisme
    #colonisation_économique

  • Circulaires, manuels, livres : les ministères censurent le mot « genre » (Mediapart)
    http://www.mediapart.fr/journal/france/060214/circulaires-manuels-livres-les-ministeres-censurent-le-mot-genre

    Cédant à la pression des lobbies les plus conservateurs, le gouvernement a déjà, et depuis plusieurs mois, choisi de faire disparaître partout le mot « genre », désormais jugé trop sulfureux. Au prix d’absurdes acrobaties. Enquête sur une censure discrète qui signe aussi une incroyable défaite idéologique.

    Information reprise ailleurs :
    – Désolante capitulation gouvernementale (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/02/06/theorie-du-genre-desolante-capitulation-gouvernementale_4361045_3232.html
    – Le gouvernement à la chasse au genre
    http://www.humanite.fr/politique/le-gouvernement-la-chasse-au-genre-558648

    #éducation #école #ABCD_Égalité #MEN #genre #sexisme #censure #capitulation

  • Pas d’écotaxe sans consensus, dit Jean-Marc Ayrault - Le Point
    http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/pas-d-ecotaxe-sans-consensus-dit-jean-marc-ayrault-13-12-2013-1768829_240.ph

    « L’écotaxe reviendra s’il y a un consensus », a déclaré Jean-Marc Ayrault sur France Bleu Armorique.

    Excellente idée ça. Je propose de procéder de même pour... aller...

    Pas de relèvement de l’âge de la retraite sans consensus

    Pas d’augmentation de la TVA sans consensus

    ...

    D’autres idées ?

    • Le consensus c’est un concept qui est réservé aux forts, c’est à dire ceux qui ont un poids économique dans le monde capitaliste. Les simples citoyens eux, doivent s’écraser...

      Le fait que le plan d’aide à la Bretagne oublie l’économie solidaire http://seenthis.net/messages/205199 n’a rien d’un oubli malencontreux.
      Hollande et Ayrault sont là pour servir la soupe aux patrons, leurs modèles c’est Blair et Schroeder, ils espèrent entrer dans l’histoire comme étant ceux qui auront fini de faire entrer la France dans le libéralisme total (qui fera réduire le chômage mais augmenter la pauvreté)...

      Donc consensus dans la bouche d’Ayrault, c’est synonyme de « concessions » : concessions du législateur pour ne pas contrarier les patrons, pour vider la mesure de sa substance, pour sauver la face sur le plan symbolique, et reculer la tête haute..

      #capitulation

  • Pétition | Parlementaires : #Prostitution : les spécialistes des recherches sur le genre et sur la santé contre la pénalisation des clients | Change.org
    http://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/parlementaires-prostitution-les-sp%C3%A9cialistes-des-recherches-sur-le-genr

    Chercheuses et chercheurs sur le genre et dans le domaine de la santé, professionnel.le.s de santé, nous souhaitons intervenir dans le débat public à quelques jours de l’examen au Parlement de la proposition de loi n° 1437 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel. Loin des débats passionnels, nous voulons faire entendre l’expertise qui est la nôtre afin d’alerter les parlementaires et l’opinion sur les risques que la pénalisation des clients fait peser sur la santé des personnes qui se prostituent.

    Un point de vue et pétition « d’experts »

    • Oui, encore un autre point de vue, tristement fataliste (mais sans doute réaliste ?)
      En gros, vu qu’on ne peut pas faire disparaître le fléau, il faut ne pas lui permettre de se planquer sous le tapis, pour pouvoir le maintenir sous contrôle...
      #capitulation
      #pragmatisme
      #déprimant

      Qu’il s’agisse des rapports produits pour l’ONUSIDA ou le PNUD, d’évaluations rigoureuses du modèle suédois, ou encore des recherches en sciences sociales sur la prostitution, les analyses montrent en effet que toute pénalisation, même légère, contribue à marginaliser la prostitution de rue en la déplaçant vers des zones périphériques et sur internet. Le rapport français de l’IGAS de décembre 2012 sur le système prostitutionnel affirme ainsi que l’isolement et la clandestinité apparaissent comme des facteurs d’aggravation des risques. Cet isolement rend plus problématique le travail de prévention et de soutien social que les associations conduisent avec les personnes qui se prostituent, augmente les risques de violence auxquels elles sont exposées, et rend encore plus difficile l’accès aux services sanitaires. En outre, parce qu’elle signe l’illégalité de l’acte prostitutionnel, et donc sa clandestinité, la pénalisation a également pour effet d’affaiblir les capacités de négociation face aux clients, notamment en ce qui concerne l’utilisation du préservatif, les deux acteurs de cette relation particulièrement structurée par la domination masculine ne disposant pas à l’évidence des mêmes pouvoirs. Enfin, cette clandestinité rend plus difficile la lutte contre les réseaux de traite.
      Nous, chercheuses et chercheurs, professionnel.le.s de santé, encourageons le législateur à parfaire le volet social de cette proposition de loi pour permettre véritablement aux personnes qui le souhaitent de pouvoir quitter la prostitution. Toute mesure législative allant dans le sens de la déstigmatisation de la prostitution améliorera l’autonomie et les possibilités d’autoprotection des personnes qui se prostituent et sera bénéfique en termes de réduction des risques et de lutte contre les violences. Mais la pénalisation des clients va à l’encontre ces objectifs.

  • Réflexion sur mon blog sur la question de l’orgueil et de son influence sur la communication, notamment entre militants, suite à des discussion sur seenthis en particulier.

    Aussi, dans un contexte où la confiance des interlocuteurs n’est pas acquise, je crois qu’il est utile d’appréhender toute communication comme une partie de mikado, car nous devons nous concentrer sur le message, sans toucher tout ce qui pourrait alerter l’orgueil de l’interlocuteur.
    C’est un peu le sens de ce que l’on appelle communication assertive, communication sans jugement et autre communication non-violente.
    Ces techniques me semblent indispensables car avec un peu d’entrainement, cela peut vraiment « changer la vie ». Bien sûr la communication restera toujours un art difficile, où l’on a toujours à apprendre, où l’on peut même toujours se considérer comme débutant. Mais quand je pense qu’à l’école on continue à s’acharner sur l’imparfait du subjonctif et autres malformations héritées de la langue française, au lieu d’apprendre ces bases là, il y a de quoi être frustré.
    Les anglo-saxons eux sont moins frileux sur ces sujets, et (malheureusement) c’est le monde de l’entreprise qui semble à l’heure actuelle exploiter au mieux ces précieuses techniques, avec tous les écueils que l’on peut craindre. En effet tirer le meilleur de son prochain grâce à une bonne communication, si c’est à ses dépens, comme souvent en entreprise, c’est plutôt malsain. Justement, ne leur laissons pas le monopôle de ces outils.
    Je demande en tous cas à tous ceux qui ont des préjugés contre ces sujets, parce que justement trop connotés « entreprise », parce que vus comme des armes de manipulation et comme des munitions de l’oppression capitaliste, d’aller jeter un coup d’oeil à ces techniques.
    En particulier ce petit texte d’une consultante canadienne. Ne vous laissez pas rebuter par le contexte, par l’environnement qui cause de PNL, et lisez son « test du macho ».

    http://opinions-opiniez.blogspot.fr/2013/11/lorgueil-faux-ami.html

    • @aude_v : c’est vrai quand cet aveu se passe entre gens « civilisés », mais ça ne fonctionne pas toujours. A ma connaissance, Jospin est le seul politicien français que j’ai vu reconnaitre une erreur (erreur d’appréciation), mal lui en a pris.. Le peuple de petits coqs arrogants que nous sommes lui a réservé railleries et quolibets, bien loin de l’estime que cet acte (pour une fois) courageux aurait dû lui faire gagner...
      http://www.ina.fr/video/1961785001006

    • @aude_v pour ce qui est des alternatives au soja j’ai l’impression que c’est beaucoup par oubli/méconnaissance qu’elles ont été délaissées, notamment avec l’abandon des assolements en polyculture et leur remplacement par des grosses monocultures céréalières et fourragères.
      Il y a aujourd’hui quelques initiatives pour les redévelopper http://www.ehlgbai.org/content/les-associations-céréales-légumineuses

    • @lyhel : je parlais de cet épisode en particulier, pas de Jospin en général.
      Effectivement Jospin a été vexé et a boudé comme un enfant. Très clairement un bel exemple de manifestation d’orgueil. Ceci dit, dans un système de démocratie représentative, ça ne m’a pas spécialement affecté, on gagnerait à avoir plus de Jospin, plutôt que des mecs qui s’accrochent au pouvoir coûte que coûte, façon Jack lang, Fabius et compagnie, cumulent et ne laissent pas la possibilité à d’autres d’apporter du sang neuf même après des tôles électorales. C’est très Vème république de considérer que Jospin a « abandonné » la France. Comme si le destin d’un pays entier pouvait réellement dépendre du destin d’un individu, comme on l’a entendu ici ou là. La monarchie a décidément ses nostalgiques...

      @aude_v : bien sûr, la posture de Jospin lors de son interview a ses limites, il était candidat à la présidentielle, et de ce point de vue, tout à fait dans la lignée de ceux qui veulent faire croire que ce sont des sauveurs -super héros- gonflés d’orgueil, adeptes frénétiques du « moi je »... Mais bon « avouer sa naïveté », dans le milieu bien macho du politicat patriarcal qui doit toujours montrer qu’il en a des plus grosses que les autres, sur ce coup là moi j’ai trouvé ça courageux. Il a assumé une faiblesse, une erreur. Pour la plupart des mecs, c’est une humiliation publique inenvisageable...

    • Je fais un effort pour ne pas m’étrangler.
      Cet « aveu » est totalement faux et hypocrite. C’est même une renonciation de Jospin qui avait jusqu’alors refusé de jouer le jeu du FN, de Chirac et des médias en se laissant embarquer sur le terrain du « problème de l’insécurité » au cours de cette campagne. À partir de là c’était cuit, il n’a rien gagné côté droite ou chevènementistes et a perdu des voix à gauche - il a failli ne pas avoir la mienne alors que j’étais encarté à l’époque. Merci Royal, Vaillant, Bartolone et compagnie pour leurs précieux conseils.
      Et il voulait nous faire avaler qu’il avait cru, « naïvement » pouvoir changer le monde d’un coup de baguette magique, lui qui à propos de Vilvoorde s’était magnifiquement défaussé - l’état, pourtant actionnaire majoritaire de Renault, ne pouvant pas tout ?

      Pour ce qui est de la personnalisation à outrance sous la Vème République, rappelez-moi quel est le crétin qui a fait voter l’inversion du calendrier électoral pour élire d’abord le président puis seulement l’assemblée ?
      J’ai dit une connerie plus haut, c’est là que Jospin et le PS ont perdu l’élection.

      Personnellement, je n’ai pas ressenti d’abandon, les sauveurs suprêmes c’est pas trop ma tasse de thé, juste de l’atterrement devant le degré d’incompréhension éberluée manifesté par tous les caciques PS de l’époque - en tout cas tous ceux qui ont pu prendre la parole entre le 21 et le 24 avril dans les fédés du 93 et du 75, les Cambadélis, Guigou, Désir, etc.

    • @Iyhel : je ne parlais pas du fond de l’affaire, moi aussi je me suis étranglé devant ce reniement à l’époque, comme je me suis étranglé pour Vilvoerde.
      Je parlais juste de la réponse atypique d’un politicien disant « je me suis trompé ».
      Si on veut vraiment parler de Jospin, il faudrait aussi alors parler de ça, quelques semaines plus tard, on a eu une autre vision de sa personnalité, orgueilleuse et peu honnête, quand il s’est montré irrespectueux envers Chirac, et incapable d’assumer :
      http://www.liberation.fr/politiques/2002/03/20/la-repentance-de-jospin_397568
      Enfin si vous doutez de ma capacité à discerner l’orgueil de Jospin, sachez que j’ai lu cela et qu’on ne trouvera sans doute pas de meilleur condensé :-) http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2010/01/03/1868094_lionel-jospin-il-revient-et-il-n-est-pas-cont

      Pour finir de vous rassurer, vous pourrez vérifier que je parle régulièrement de #capitulation idéologique sur seenthis, et je considère que Jospin en est un des grands initiateurs avec ses prédécesseurs socialistes. Enfin je fais partie de ces gens de gauche qui ont « propulsé » Le Pen au second tour en votant Besancenot, comme ils aiment à le dire, mais qui n’en ressens aucune culpabilité, car je ne peux être tenu pour responsable de ce résultat.

      Donc mon exemple n’est pas là pour réhabiliter ou encenser Jospin, comme je le disais, je le cite parce qu’à ma connaissance c’est la première fois que j’entendais dire de la part d’un politicien « oui je me suis trompé » et qu’il a été raillé pour cela, entretenant l’idée qu’un politicien naïf qui reconnait sa faiblesse est une mauviette, voire que ça le discrédite à jamais http://www.lesinrocks.com/2010/08/03/actualite/delinquance-le-ps-naif-un-vieux-refrain-1127165

      Cet exemple était destiné à rebondir sur la phrase d’@aude_v indiquant qu’on gagnait l’estime de l’autre à avouer sa faiblesse, pour nuancer (hélas) cette idée face à la réalité d’un milieu « macho ».

      Voilà, je souhaite juste que vous n’extrapoliez mes propos et ne me faites dire ce que je n’ai pas dit :-)
      Il se trouve que c’est Jospin le protagoniste de cette scène, mais j’aurais cité cet exemple quelle que soit l’identité et la couleur politique du politicien.

  • Et la Cour de justice de l’UE confirma la fin du monopole de la Sécu française | Atlantico
    http://www.atlantico.fr/decryptage/et-cour-justice-union-europeenne-confirma-fin-monopole-secu-francaise-clau

    arrêt du 3 octobre 2013 de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) marque la fin d’un long combat de la République française pour ne pas appliquer les décisions et la jurisprudence communautaires. En effet, tout ce que la France compte d’institutions et de politiciens s’était ligué, depuis 1992, pour tenter de préserver le monopole de la sécurité sociale dont pourtant notre pays avait avalisé l’abrogation par la signature de son président de l’époque, M. François Mitterrand.

    Le plus préoccupant pour l’Union européenne était qu’un État membre refusât avec obstination d’appliquer les règles communes. C’était tout l’édifice communautaire, bâti pierre par pierre depuis 56 ans, qui menaçait de s’effondrer. Dès lors, la réaction de la Cour de justice, organe judiciaire suprême de l’Union était inévitable, même si elle a tardé.

    Les juges de Luxembourg ne vivent pas dans une bulle ni sur une île déserte. Ils sont tous issus de leurs juridictions nationales avec lesquelles ils ont conservé des liens étroits et savent parfaitement ce qui se passe dans tous les pays de l’Union. A cet égard, ce qui se passait en France était particulièrement préoccupant puisque c’était la Cour de cassation, organe judiciaire suprême du pays, qui était à la tête du combat contre l’application du droit communautaire (et donc aussi du droit français, puisque tous les textes européens abrogeant le monopole de la sécurité sociale sont devenus, par transposition et depuis longtemps, des lois françaises). Il n’est pas indifférent à cet égard que l’avocat général de la Cour européenne, sur les conclusions duquel celle-ci s’est appuyée dans son arrêt, soit M. Yves Bot, ancien procureur de Paris.

    La Cour européenne avait clairement et fermement dit le droit par son arrêt du 16 décembre 1999 (affaire C‑293/98), condamnant la République française « pour avoir manqué aux obligations qui lui incombent en vertu des directives de 1992 », et par celui du 25 mai 2000 (affaire C‑50/99), définissant les régimes français de sécurité sociale comme des régimes professionnels, donc soumis à concurrence.

    Or, la Cour de cassation française campait sur un arrêt de 1996, donc largement antérieur aux arrêts ci-dessus, et refusait de prendre en compte la nouvelle jurisprudence créée par ces derniers....

    #assurance-maladie
    #Cour-de-justice-de-l'Union-européenne
    #monopole

  • Pour son amie la finance, la France s’obstine à saborder la taxe Tobin européenne | Attac France
    http://www.france.attac.org/articles/pour-son-amie-la-finance-la-france-sobstine-saborder-la-taxe-tobin-eur

    Par la voix de Christian Noyer1, gouverneur de la Banque de France et représentant français au Directoire de la BCE, les autorités françaises ont renouvelé leur assaut contre le projet de taxe Tobin élaboré par la Commission européenne. Sous l’influence du lobby bancaire, le gouvernement français semble décidé à l’épreuve de force avec le commissaire Semeta, dont le projet, selon M. Noyer, « n’est pas viable et doit être entièrement revu ». S’il n’intervient pas rapidement pour ramener Bercy et la Banque de France à la raison, François Hollande confirmera que la France a décidé de saborder la taxe Tobin européenne. 

    M. Moscovici avait déjà jugé « excessif » ce projet en juillet dernier. Depuis, le lobby Bercy-banquiers-BCE a redoublé d’assauts contre tout ce qui pourrait ressembler à une taxe Tobin. La semaine dernière, le gouvernement pesait de tout son poids pour faire barrage à un amendement du rapporteur socialiste du budget 2014, Christian Eckert, qui souhaitait durcir un peu la taxe française (introduite en 2011 par Sarkozy) pour qu’elle s’applique aux transactions de court terme. Hier, dans une interview au Wall Street Journal, M. Noyer qualifie le projet de la Commission d’erreur « qui déclencherait la destruction de pans entiers de l’industrie financière française, provoquerait une délocalisation massive d’emplois et porterait atteinte globalement à la reprise ».

    Particulièrement singulier est le motif avancé par les banquiers et repris par le gouvernement français pour dénoncer la taxe Tobin : elle « amputerait la liquidité des marchés financiers », a osé affirmer le ministre du budget Bernard Cazeneuve. Quel scoop ! C’est précisément le but de la taxe : réduire la liquidité excessive des marchés, qui contribue de façon décisive à leur instabilité chronique. Depuis quinze ans, Attac répète que le principal mérite de la taxe Tobin sera qu’elle rendra trop coûteuses ces transactions répétées un nombre gigantesque de fois dans la même journée dans un but purement spéculatif. Et voici que cet effet d’utilité publique devient le principal argument contre la taxe…

    #économie
    #Taxe-Tobine
    #finance
    #France
    #lobby
    #banque
    #bankers
    #spéculation

  • Qu’est ce que c’est … Le salaire indirect ?
    http://www.tantquil.net/2013/10/23/quest-ce-que-cest-le-salaire-indirect

    Dans le langage courant, on dissocie deux catégories de cotisations : les cotisations salariales et patronales. En fait, les deux forment les cotisations sociales dont une partie serait payée par le patron (patronale) et l’autre par le salarié (salariale). Mais cette distinction n’est que théorique. Quand on regarde nos fiches de paie, on peut s’imaginer que notre travail coûte au patron ce qu’on appelle le salaire brut (salaire net + part salariale des cotisations sociales).

    Mais le salaire brut est un leurre, le salarié ne paye aucune partie des cotisations sociales. C’est le patron qui, en réalité, paye l’intégralité des cotisations sociales. D’ailleurs, eux ne se font pas d’illusion et entre eux ils parlent de salaire « super brut », c’est-à-dire le salaire net + l’ensemble des cotisations sociales (salaire indirect). Soit le prix d’achat de notre force de travail, le salaire total en somme.

    #analyse #salaire

    • Pourquoi et comment la bourgeoisie attaque les salaires indirects ?

      Pour les patrons, le fait de nous payer est en soi une charge. Elle figure dans ce qu’ils appellent « les coûts de production ». Alors pour ne pas baisser de suite le salaire net, parce que ça se voit et que les prolos gueuleraient, autant le faire sur le salaire indirect. Ça tombe bien, c’est exactement le programme du gouvernement PS pour la rentrée 2013 ! On laisse la parole à notre ministre de l’économie :

      « Nous ne pouvons pas continuellement avoir des charges sociales qui pèsent sur le travail. »

      Pierre Moscovici, juillet 2012, le Monde.

      C’est que s’attaquer aux salaires indirects c’est… Moins direct, justement. Moins visible. Cela crée un déficit des différentes caisses, et ceux sont en définitive victimes de ces attaques sont aussi ceux parmi les prolos qui sont les plus vulnérables, les plus précaires, les chômeurs, les allocataires de la CAF, qui se voient radiés pour un rien, qui voient leurs droits se réduire…

      au nom de la « lutte contre les déficits » bien sûr... CQFD.. 40 ans que la manoeuvre fonctionne...

      #sémantique #régression_sociale #manipulation #lutte_des_classes #démantèlement #état_providence #capitulation #PS

  • Ils ne s’arrêteront pas ! - Le libéralisme est un totalitarisme
    http://blog-citoyen.over-blog.fr/2013/10/ils-ne-s’arrêteront-pas.html

    Il importe de le souligner : ce sont bien des mesures politiques prises par la puissance publique qui sont à l’origine du libéralisme, de la mondialisation, et non de la simple évolution du jeu économique auquel la politique n’aurait point de part, comme on tente de nous le faire accroire ; il ne s’agit pas d’une évolution spontanée, inéluctable, mais bien d’un projet politique reposant sur des « règles du jeu » consciemment décidées et mises en œuvre par les instances publiques. On voit bien l’enjeu : s’il s’agit d’une évolution spontanée, résultant des choix d’une myriade d’acteurs économiques conduisant leurs affaires en toute liberté, elle en devient quasi naturelle, c’est la marche du monde, quasiment la marche du progrès, et il n’y a d’autre choix possible que de s’y ajuster pour en tirer toutes les opportunités. Il n’y a rien d’autre à faire, et depuis le « il n’y a pas d’autres alternative » de Margaret Tatcher le discours n’a pas changé. Mais cette insistance à affirmer que le débat n’a pas de lieu d’être aurait dû nous alerter. Le « libéralisme » repose sur des mesures politiques, et ce qu’une politique a fait, une autre peut le défaire pour faire autre chose. C’est à notre main, pour peu que nous prenions en compte toute la profondeur des changements nécessaires et que nous soyons en mesure d’imaginer une autre marche du monde.

    • A la décharge de la puissance publique, ce n’est pas à leur initiative, mais sous la pression du pouvoir économique que la mutation libérale est orchestrée depuis les années 1970.
      Ce qui me désole, c’est que dans la classe politique aucune personnalité des partis dits de « gouvernement » ne soit capable de se révolter contre cette servitude des politiques vis à vis du pouvoir financier... Le pouvoir politique « collabore » avec le pouvoir financier, et ce verbe lourd de sens convient parfaitement à la situation..
      #capitulation

    • Le personnel politique dit de « gouvernement » est intégré à la caste dirigeante qui ne pense qu’à proroger ses privilèges. Oh ce n’en sont que les sous-fifres : les vrais détenteurs du pouvoir ne s’exposent pas ainsi. Mais aucune chance que ce personnel ainsi coopté par les puissants ne se révoltent, ils font désormais cause commune avec les capitalistes contre le peuple. Cependant votre remarque amène d’autres questions : pourquoi ce personnel se fait-il élire et réélire ? N’est-ce pas finalement notre responsabilité collective qui est en jeu ?

    • Vous parlez de « responsabilité » et vous touchez du doigt ce que je considère comme le principal vice de forme de ce qu’on appelle démocratie représentative.

      Dans les faits, la délégation du pouvoir, qui est la spécificité essentielle de la démocratie représentative, ça favorise systématiquement la mise en place d’une aristocratie spécialisée dans l’exercice du pouvoir au gré des élections (on a des intermittents du pouvoir qui ont finalement un statut proche des intermittents du spectacle, ce n’est pas un hasard), ce qui de facto vide de sens les mots « démocratie » et « représentation » vu qu’ils décident entre eux et nous ne ressemblent pas assez pour nous représenter.

      Mais ce n’est pas tout. Dans la démocratie représentative, qui est responsable de quoi ?
      L’électeur qui est maintenu à l’écart de tout mais qui doit assumer son vote, ou l’élu qui demande à ses électeurs de voter pour lui les yeux fermés et de lui faire entièrement confiance par la suite ?
      On notera d’ailleurs le lapsus : on parle beaucoup d’élus qui « exercent » des responsabilités, comme on exerce un job grisant, gratifiant, en CDD. Des responsabilités, ça s’exerce pas, ça s’assume ! Et à long terme. On devrait pouvoir être redevable de ses actes même après son mandat...

      Enfin pour savoir pourquoi le peuple n’est plus de gauche et vote pour un PS qui n’est plus de gauche, là faut creuser encore plus. Pour moi ignorance et addictions sont le hypothèses qui tiennent la corde..

  • David Graeber L’« anthropologue anarchiste » et sa monumentale étude sur l’histoire de la dette

    http://www.rue89.com/2013/10/11/jai-lu-graeber-dette-depuis-balade-banquier-246437

    « Qu’est-ce qu’une #dette, en fin de compte ? Une dette est la perversion d’une promesse. C’est une promesse doublement corrompue par les mathématiques et la violence. »

    De la #monnaie grecque (Classical Numismatic/CC)
    Et ce passage de la promesse à sa perversion commence avec les pièces de monnaie.

    La différence entre le #crédit et la monnaie sonnante et trébuchante, c’est que les pièces peuvent êtres volées et personne ne demandera d’où elles viennent.

    A la taverne du coin, la soldatesque aura du mal à faire accepter une ardoise. Si elle tend du flouze, le patron sera moins réticent. En temps de guerre, la confiance se fait rare, le crédit aussi. Les pièces de monnaie sont apparues dans le sillage des soldats.

    Pour Graeber, le processus est simple :

    pour nourrir une armée, il faut que les #soldats puissent acheter avec des pièces de la boustifaille sur des marchés ;
    pour cela, il faut créer des marchés – où les soldats pourront acheter des poules, des fruits, des légumes ;
    ce que font les conquérants en exigeant que les #taxes soient payées en pièces métalliques. L’or et l’argent étant acquis par la guerre, extraits des mines par des esclaves et distribués aux soldats ;
    pour obtenir ces pièces et payer les taxes, les peuples « occupés » sont donc forcés de vendre leurs poules, fruits et légumes aux #militaires ;
    bingo.
    Du coup, les #historiens font valser les périodes :

    en temps de paix, c’est la monnaie virtuelle qui prédomine (la confiance règne, on se fait crédit) ;
    en temps de #guerre, la monnaie « en dure » fait la loi (on préfère des pièces à une promesse).
    Les bons du Trésor américain, « un tribut impérialiste »

    L’#anthropologue va plus loin :

    « De fait, on pourrait interpréter l’ensemble de l’#Empire romain à son apogée comme une immense machine à extraire des métaux précieux, à les transformer en pièces de monnaie et à les distribuer à l’armée – tout en encourageant les populations conquises, par des politiques fiscales, à utiliser ces pièces dans leurs transactions quotidiennes. »

    Plus près de nous, la #Banque d’Angleterre a été créée lorsqu’un consortium de quarante marchands de Londres et d’Edimbourg a offert au roi Guillaume III un prêt de 1,2 million de livres pour l’aider à financer sa guerre contre la France.

    Bref, la monnaie – et la dette – auraient toujours à voir avec la violence et l’esclavage. Et Graeber de souligner, perfide, que les « bons du Trésor » émis par les Etats-Unis sont achetés par les pays placés sous leur protection militaire. Ne peut-on pas parler de « tribut » ?

    « Le système de bons du Trésor américain, par exemple, est un tribut impérialiste. Pendant la guerre froide, les Etats qui ont acheté la dette américaine n’étaient autres que l’Allemagne de l’Ouest, le Japon, la Corée du Sud, les pays du Golfe, tous sous protection américaine. A plusieurs reprises, l’Allemagne a essayé de se désengager de cette dette et, à chaque fois, les #Etats-Unis ont menacé de retirer leurs troupes de l’Allemagne de l’Ouest. Les bons du Trésor sont en réalité un impôt indirect qui finance le budget du Pentagone. »

    Au commencement, le troc. Au cœur de l’économie se nicherait un « penchant naturel à tous les hommes » qui « les porte à trafiquer, à faire des trocs et des échanges ». Le postulat d’#Adam_Smith est devenu une vérité acceptée.

    Selon cette thèse, la monnaie naît des difficultés pratiques posées par le troc. Si tu n’as pas besoin d’une vache en échange de tes poulets, je te les paie avec des pièces.

    Le crédit se développerait en dernier. Après le troc et la monnaie.

    « Historiquement, les marchés commerciaux sont nés du vol »

    Sauf que, selon #David_Graeber, c’est bidon. Personne n’a jamais vu une #société fonctionner ainsi. Les #échanges se font d’abord entre voisins. Les gens se connaissent, se font confiance. « Prends la vache si tu la veux ! » Même si c’est un non-dit, celui qui repart avec le bovidé sait qu’il en doit une à son voisin. Le crédit apparaît en premier. Vient ensuite la monnaie.

    Alors pourquoi les #économistes s’entêtent selon Graeber ?

    « L’inlassable récitation du mythe du troc, utilisée comme une incantation, est avant tout pour les économistes une façon de conjurer le risque de devoir regarder en face cette réalité. [...] Historiquement, les marchés commerciaux sont nés du vol. »

    Schématisons. Pour Graeber, c’est l’#esclavage, puis le #monnayage, qui en arrachant les personnes et les objets à leur contexte ont participé à faire émerger l’idée d’un #marché impersonnel traversé de rapports froids et mathématiques.

    Dette, 5000 ans d’histoire paru aux éditions Les Liens qui Libèrent

    #Economie #Anthropologie #Dette #Histoire #Finance #livre

    • L’avocate : « Quelle est votre position [sur la dette du Tiers-Monde, ndlr] ? »

      David Graeber : « La dette ? Nous voulons l’abolir [...]. Pour nous, trente ans de flux financiers des pays pauvres vers les riches, ça suffit ! »

      L’avocate (pourtant supposée gauchisante) : « Mais ils l’ont emprunté, cet argent. Il est clair qu’on doit toujours payer ses dettes. »

      L’air lui manque, ses mains deviennent moites, l’agacement pointe dans sa gorge. Ses arguments se bousculent :

      par la magie des intérêts composés, la somme empruntée par des dictateurs sous la pression des pays riches a déjà été remboursée « trois ou quatre fois » ;

      le FMI impose des coupes si drastiques que des gamins en crèvent ;

      le taux d’intérêt rémunère le risque de faire défaut fait partie du système.

      Elle, imperturbable : « Mais il faut rembourser ses dettes. »

      D’où la question qui tire toute la réflexion du livre :

      « [Qu’est-ce qui donne à cet énoncé (“il faut rembourser ses dettes”)] cette force morale capable de donner un air inoffensif et banal à des horreurs ? »

      Ce qui est dingue, c’est que la seule justification morale du prêt avec intérêt, c’est à dire la seule chose qui peut justifier le privilège des créanciers de prélever des intérêts, c’est l’idée que la faillite existe et que parfois un investisseurs peut perdre tout ou partie de son placement.

      Et là, pourtant la faillite est « l’impensé », « l’inenvisageable », « l’écueil ultime », qui fait qu’on est prêt à sacrifier les populations (rigueur, paupérisation..) pour épargner les créanciers opportunistes et imprudents, et rembourser la dette..
      A mettre en relation avec ça : http://seenthis.net/messages/183714#message183895 sur la nécessité de la banqueroute

      Mais non la banqueroute, la faillite c’est le tabou absolu, le blasphème plus fort encore que la spoliation, que l’expropriation : les capitalistes eux-mêmes (du FMI au Figaro...) envisagent leurs propres spoliation d’une partie de leurs capitaux plutôt qu’accepter l’idée d’un défaut de paiement envers nos créanciers, ou pire du retour de l’inflation, qui, comble de l’horreur, verrait les non-épargnants regagner du pouvoir d’achat par rapport aux épargnants...

      Mais existe-t-il des solutions douces de désendettement en dehors de l’inflation, la plus hypocrites de toutes ?

      http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/10/09/20002-20131009ARTFIG00524-le-fmi-propose-une-supertaxe-sur-le-capital.php

      #inféodation #soumission #capitulation

      Pour le reste, faillite ou spoliation, c’est la peste et le choléra, comme prévu la bulle explose, la chaine de Ponzi se disloque, bcp d’argent va partir en fumée..
      http://seenthis.net/messages/179510

    • David Graeber : « Le système capitaliste a terminé sa course. »
      http://ragemag.fr/david-graeber-systeme-capitaliste-termine-course-46632

      Eh bien on va vers une nouvelle crise financière, n’est-ce pas ? Rien n’a été réparé. On est à mi-chemin de la prochaine récession. Difficile d’imaginer que la prochaine crise économique ne sera pas aussi terrible que celle-ci, si ce n’est pire. C’est clair : le système capitaliste a terminé sa course. Il a un manque total pour imaginer une grande vision, une grandeur pour sauver le système, même dans les classes dirigeantes. Même si la survie de l’écosystème en dépend, il n’y a personne dans les classes dirigeantes qui a de vision pour le sortir de la crise. La raison à tout cela, c’est que le vrai projet politique des classes dirigeantes est une sorte de guerre contre l’imagination humaine.

  • "La « décroissance permet de s’affranchir de l’#impérialisme économique »
    http://www.reporterre.net/spip.php?article4546

    Elle débute en 1972 avec la publication du rapport au Club de Rome Les limites de la croissance. En tant que projet de société socialiste anti-productiviste et anti-industraliste, la décroissance est alors proche de l’#écosocialisme qui apparaît dans les mêmes années avec André Gorz. Cette première phase de la décroissance est essentiellement une phase de critique de la croissance : on veut l’abandonner car elle n’est pas soutenable. C’est une phase « écologique ».

    Mais un second courant, porté par Ivan Illich – qui a d’ailleurs refusé de participer au Club de Rome –, est apparu en disant que ce n’est pas parce que la croissance est insoutenable qu’il faut en sortir, mais parce qu’elle n’est pas souhaitable ! C’est la critique du #développement – terme que l’on utilise dans les pays du Sud comme équivalent de la croissance au Nord –, c’est le mouvement post-développementiste. Personnellement, je me rattache à ce courant-là depuis que j’ai viré ma cuti au milieu des années 1960 alors que j’étais au Laos. La fusion de ces deux courants s’est opérée à l’occasion du colloque organisé en février-mars 2002 à l’Unesco « Défaire le développement, refaire le monde ».

    • #Interview de #Serge-Latouche sur l’histoire de la #décroissance et sur son positionnement #politique actuel.

      Et oh, bizarrerie : encore un qui dit vouloir s’éloigner du signifiant « de #gauche ».

      #croissance #économie #socialisme #Ivan-Illich #occidentalisation #sortir-de-l'économie

      L’économie est une religion, et non pas une science. Par conséquent, on y croit ou on n’y croit pas. Les économistes sont des prêtres, des grands ou des petits, des orthodoxes ou des hétérodoxes. Même mes amis Bernard Maris ou Frédéric Lordon – les meilleurs d’entre eux. Les altermondialistes, par exemple, dont la plupart sont des économistes, ont tendance à réduire tous les malheurs du monde au triomphe du néo-libéralisme. Mais ils restent dans le productivisme et la croissance. Or le mal vient de plus loin. La décolonisation de l’imaginaire que je préconise vise précisément à extirper la racine du mal : l’économie. Il faut sortir de l’économie !

      A la différence de mes camarades du journal La Décroissance, qui passent leur temps à exclure, je pense que nous devons faire un bout de chemin avec des gens comme Pierre Rabhi, Nicolas Hulot, le mouvement Slow Food, etc. La décroissance, c’est comme une diligence. Même s’il y a un cheval qui tire à hue et l’autre à dia, l’important est que la diligence avance. Les initiatives des villes en transition et de simplicité volontaire – comme ce qu’Illich appelait le « techno-jeûne » – s’inscrivent aussi parfaitement dans la décroissance.

      Pour moi, elle est à gauche. Mais le débat est biaisé. Comme le dit Jean-Claude Michéa, finalement, ne faut-il pas abandonner la dichotomie droite-gauche qui tient à notre histoire ?

    • @rastapopoulos : tu en conclus quoi... enfin, conclure, c’est aller un peu vite en besogne... disons, tu as des pistes de variables explicatives ?

      Rien d’élaboré de mon côté, juste du vrac pour l’instant, mais j’ai l’impression que l’élection de Hollande et la politique qui a suivi sont des facteurs de grande confusion et de délitement de l’idée même de gauche. Déjà, j’ai été interloquée par la disparition, ou du moins, le silence, de nombres voix ancrées à gauche depuis l’automne 2012. Je ne pense pas qu’il faille en tirer des conclusions.
      Comment critiquer la politique libérale quand elle est appliquée aux forceps par un gouvernement qui se réclame de la gauche ?

      J’en parlais l’autre jour avec @bravepatrie, mais c’était bien plus facile pour beaucoup de monde, voire jubilatoire, de taper sur Sarko. On va dire que le bougre était très inspirant pour le camps d’en face.
      Du danger prévisible de la personnalisation en politique...

      À creuser.

    • Rien d’élaboré de mon côté, juste du vrac pour l’instant, mais j’ai l’impression que l’élection de Hollande et la politique qui a suivi sont des facteurs de grande confusion et de délitement de l’idée même de gauche.

      Je crois que c’est avant tout l’idée de la débacle, de résignation, de #capitulation qui provoque cela. Le manque de soutien de l’opinion publique. Quand tu vois que le rejet du mariage homo mobilise 40% de la population pendant que la banquise fond plus vite que prévu, pendant que la France est mise sous tutelle des banquiers, et que les écolos ou le FDG plafonnent à 5%, c’est dur, tu es obligé de faire des concessions. On peut pas se permettre le luxe de jouer les puristes isolés... Real politik ? Peut être.

      Et puis rien à faire, gauche et extrême-droite dénoncent des choses similaires, pas pour les mêmes raisons, mais . L’extrême-droite se fait un plaisir de récupérer les voix de ceux que la crise a broyés, en recyclant les discours que la gauche anticapitaliste diffusait dans le vide 10 ans en arrière pour alerter en vain sur la crise à venir... Et nous on se tait de peur d’être désormais assimilés à l’extrême droite..
      cf http://seenthis.net/messages/156724

    • A mon sens, la piste du système devenu nihiliste et hors de contrôle versus toutes les structures humaines jugées forcément comme concurrentes est vraiment féconde. Elle explique la confusion actuelle, les recoupements dans les analyses de gens n’ayant à priori rien à faire ensemble... En cela, les analyses de Grasset (dedefensa) sont passionnantes. Même si en effet, elles peuvent sembler ineptes par leur simplisme et leur absence de lien avec tous les corpus idéologiques habituels.

    • @monolecte

      Je ne crois pas que l’élection de Hollande ait démarré quoi que ce soit. Peut-être révélé plus fort.

      En tout cas la critique de la gauche et du fait de s’affilier à elle, à ce terme, ça ne date pas d’hier. Ne serait-ce que dans la mouvance anarchiste, ce sont de vieux débats.

      En ce qui concerne Michéa, je rappelle quand même le fond de sa démarche, au-delà des piques et des passages polémiques : historiquement le mouvement socialiste et le mouvement anarchiste sont complètement dissociés de la Gauche (les libéraux et les radicaux). Ni de gauche, ni de droite, ni libéraux, ni réactionnaires. Tout ceci était clamé noir sur blanc. C’est seulement au moment de l’affaire Dreyfus, que par stratégie, une partie de ces mouvements (pas tous) s’est alliée à la gauche afin de faire front commun contre l’antisémitisme, et contre le risque réel, à ce moment, d’un coup d’état. Sauf que cette liaison a perduré, et les idéaux socialistes (surtout le socialisme ouvrier et utopique, plus proche des anarchistes que le socialisme scientifique) se sont dilués petit à petit dans les partis de gauche, politique, pouvoir, etc.

      Autrement dit :
      1) la vraie gauche est intrinsèquement libérale
      1bis) dans l’autre sens : les théoriciens libéraux étaient des hommes de gauche, croissance, capitalisme, marché, main invisible, foi dans le progrès technique, etc : à gauche
      2) aucun théoricien socialiste (ceux qui ont lancé/popularisé ce terme, au XIXe donc) ne s’est jamais revendiqué de gauche (c’était une insulte chez les Marx, dit l’anecdote)

      D’où le fait de plaider pour se détacher réellement de nouveau de « la gauche », trouver un ou plusieurs autres signifiants rassembleurs, et faire bande à part (quand bien même on lutterait de temps en temps pour une même cause).

      Je ne dis pas que c’est ce qu’il faut faire. Mais je rappelle un peu l’histoire, le pourquoi du comment des gens comme Serge Latouche ou d’autres, embrayent peut-être dans cette direction.

    • @fil

      Pfiou, lu l’article.

      Alors attention : tout en dégommant et mettant en garde avec raison à propos de gens de droites qui s’approchent de la décroissance, l’article est à mon avis plus vicelard que ça. Procédé récurent chez Ariès, il en profite quasiment à chaque chapitre pour faire des amalgames en incluant dans sa critique des gens qui n’ont absolument rien à voir avec la droite, ni le biorégionalisme, paganisme ou autre, mais qui ont critiqué SA manière de voir la décroissance. Notamment tous ceux qui ont critiqué son besoin de créer un parti politique. Il met volontairement dans le même sac, mais la plupart du temps sans nommer personne, des individus (Latouche, Jappe) ou des groupes (des mouvements décroissants plus portés vers l’anarchisme, les animateurs de decroissance.info, etc) avec d’autres individus et groupes de droite, organicistes, naturaliste, blablabla.

      Pour avoir suivi pendant plusieurs années ces débats au moment où ça se montait (les revues des différents courants, le parti, l’assez génial forum de decroissance.info, entre autre), c’est clair qu’il y a un rapport. (L’article en question datant bien du n°1 d’Entropia en 2006.) @bug_in pourra éventuellement témoigner de cette époque aussi. :D

      C’est intéressant hein. Mais ya pas que la critique de la droite dedans quoi.

    • Que peut signifier la proposition de s’éloigner du paradigme droite/gauche ? Il peut à mon avis s’agir de constater qu’à partir du moment où même des intellectuels unanimement considérés comme progressistes qualifient de « gauche » ces convertis à l’économie que sont les politiciens professionnels du PS, alors, prétendre qu’ils se distinguent des politiciens professionnels dits « de droite » est stérile.

      Un paradigme stérile doit être abandonné. Capitalisme, économie et finance sont trois facettes d’un unique système d’exploitation qu’il n’est question ni de sauver, ni de prolonger, ni de ripoliniser.

    • Capitalisme, économie et finance sont trois facettes d’un unique système d’exploitation qu’il n’est question ni de sauver, ni de prolonger, ni de ripoliniser.

      Je suis assez d’accord sur la question de l’urgence.

      Disons que quand le bateau prend l’eau, on peut arrêter de s’interroger sur les opinions politique du mec d’à côté pour savoir si on peut s’autoriser à ramer dans le même sens que lui pour atteindre la berge et se débarrasser du bateau. La question de ce qu’on fera après, ça doit venir dans un second temps..

    • Pour ma part, j’aimerais plus souvent entendre des justifications de la camaraderie qu’on voudrait nous imposer avec cette soit-disant « gauche socialiste » qui prolonge et amplifie l’oeuvre des servants (sincères et assumés) du Capital.

      Car en matière de fréquentations douteuses, c’est un peu facile de pointer du doigt les camarades qui se refusent au panurgisme qui consiste à hurler avec les loups quand c’est pour mieux après se ranger derrière le socialiste providentiel du jour choisi par les patrons du caca-rente.

    • Personnellement, je ne suis pas outillée intellectuellement pour comprendre comment la #décroissance est un truc de #fachos.
      D’ailleurs, je commence à me demander si j’ai bien compris, toute ma vie, ce qu’était un #facho.

      Je trouvais le papier intéressant sur la mise en perspective de la #décroissance qui me semblait être précisément une notion indiscutablement ancrée à gauche... ben là, franchement, je suis très dépassée.
      Je m’en vais crever de ce pas dans mon cimetière des archéo-éléphants de la sous-pensée.

    • Bienvenue au club alors @monolecte. Depuis le début que je fréquente Seenthis, je me fais tancer vertement lorsque je propose certains liens et j’ai fini par m’autocensurer. Ceci dit, mes contradicteurs m’ont permis de faire des recherches complémentaires sur tel ou tel auteur ou blogueur et du moment que j’approfondis mes connaissances, j’y trouve mon compte.
      Maintenant, je reconnais bien humblement que certains ici m’énervent un peu quand ils se posent en donneurs de leçons et prétendent te faire ostraciser un auteur à cause des ses fréquentations.
      Que faisons-nous ici, tous autant que nous sommes ?
      Nous proposons des liens mettant en valeur des articles qui nous ont plu ou interrogé. On peut donner un avis contradictoire sans pour autant humilier. C’est ce que je m’efforce de faire depuis le début. La langue française est assez riche me semble-t-il pour s’exprimer avec courtoisie. Cependant, on sent parfois des non-dits qui sont pire que des attaques personnelles.
      Je sais qu’il peut être difficile de s’exprimer avec sincérité et sans à priori sur les personnes.
      Maintenant quant à savoir ce qu’est un fasciste, ce n’est pas difficile : un fasciste c’est quelqu’un qui a le culte du chef (homme providentiel), qui est fanatisé par un discours simpliste faisant vibrer en lui tout ce qui s’y est cristallisé de frustration, et qui est prêt à commettre les pires crimes sur injonction de sa hiérarchie, son mentor, son gourou, son chef.
      Y en a-t-il beaucoup parmi nous (comme dirait mon chat) qui se reconnaissent dans cette définition ?

    • Par contre, @monolecte, même si moi aussi j’ai mal à la tête à force :-) , j’ai quand même une question car ce que tu dis m’embrouille finalement : je n’ai pas lu dans les interventions quiconque affirmer que la décroissance est un truc de fachos. Que veux-tu dire ?
      Je veux être sûr qu’on lit la même chose.

      La question qui se pose ici, si je résume bien, c’est dans l’état actuel des choses, faut-il faire feu de tout bois pour mettre en oeuvre la décroissance, quitte à cotoyer des « fachos » qui pensent/agissent sur certains aspects un peu comme nous, ou bien faut il veiller à se tenir toujours éloignés d’eux, de peur que la promiscuité nous corrompe, salisse notre âme, voire nous entraine vers le côté obscur de la force ?
      Je suis plus tenté par le premier scénario (je suis plus flippé par le sort de la planète que par la capacité des fachos à nous pourrir), pour d’autres c’est l’inverse.

      En gros on est en train de s’engueuler pour choisir un chemin pour atteindre le même sommet, parce qu’on n’a pas les mêmes filtres personnels : aptitude à l’endurance, l’escalade, la sensibilité au vertige, etc...

    • @baroug : oui, c’est vrai, j’aurais pu développer la dimension historique. En fait, ma définition n’est pas si restrictive que ça car en chacun de nous sommeille un facho. Et si quelqu’un avait la velléité de me dire que je sombre dans le psychologisme à deux balles, qu’il ne perde pas son temps à le faire. Je retourne à mes occupations.

  • Il est temps d’appeler les choses par leur nom :
    L’Etat est désormais une banale entreprise comme une autre.
    Propriété des capitalistes.
    Les citoyens-collaborateurs ont toujours le droit de vote pour élire leur président-PDG, mais le dit président ne doit rendre des comptes qu’à ses actionnaires, ses créanciers du système financier privé, autrement dit les capitalistes.

    Il semblerait que la gauche altermondialiste se soit endormie sur ses lauriers en assistant avec satisfaction au début de la démondialisation. Elle va devoir réactualiser ses slogans. Passer de « Le monde n’est pas un marchandise » à « Le monde n’est pas une entreprise »

    cf interview Luc Boltanski :
    http://www.telerama.fr/idees/trois-regards-sur-l-apres-cahuzac-pour-sortir-de-la-crise-democratique,9639

    Après la Seconde Guerre mondiale, une sorte de compromis avait été passé entre l’Etat et les grandes firmes capitalistes. Au premier, le soin d’assurer les conditions de reproduction de la force de travail — l’éducation, la santé, etc. — et le développement des infrastructures. Aux secondes, la responsabilité de payer l’impôt nécessaire à leur financement. Quand le capitalisme européen entre en crise, dans les années 1960-1970, de nouvelles voies sont explorées par les multina­tionales pour surmonter cette dernière et se soustraire aux contrôles étatiques, en réorganisant les modes de production, en développant des activités financières dérégulées et en transférant des capitaux dans des paradis fiscaux. Mais l’Etat, pour faire face à des dépenses sociales accrues par un chômage devenu endémique, a dû emprunter sur le marché des capitaux. Ce qui l’a rendu tributaire du capitalisme et a sapé un de ses principaux appuis idéologiques : le principe de sa souveraineté. Les marchés financiers et les agences de notation prenaient en effet le dessus sur un pouvoir que les dirigeants politiques devaient, pourtant, à leurs mandats électoraux.

    #Boltanski explique pourquoi la critique est devenue inaudible, résignée. En cause : la « tyrannie de la réalité », chère à @mona Chollet.

    dans le dernier tiers du XXe siècle s’est mis en place un mode de gouvernement « gestionnaire ». Des techniques de contrôle et de management venues de l’entreprise ont été étendues à la sphère publique — école, culture, santé —, puis appliquées à la gestion de l’Etat. Bien qu’il se dise compatible avec la démocratie, ce mode de gouvernement limite le rôle de la critique et, avec elle, de la politique. Les mesures prises sont en effet présentées comme si elles étaient dictées par des forces extérieures, quasi naturelles. La référence à une « nécessité » — « nous n’avons pas d’autres choix » — constitue l’instrument idéologique principal de ce mode de gestion, et la capacité des dirigeants à faire face à cette nécessité, c’est-à-dire à s’y plier, devient la vertu politique par excellence.

    Selon moi, dans notre passivité, il y a enfin une résignation, que tout ça était inéluctable.
    Comme si on avait intégré la #capitulation, sans la conscientiser réellement. On assiste à l’aboutissement d’un processus de 30 ans. Ce processus avait démarré en 1983 en France, quand Mitterand a cédé face à Reagan et Thatcher. Il a pris de l’ampleur en 1989 avec la chute du mur de Berlin, et la traduction politique européenne du triomphe capitaliste néolibéralisé en 1992 : le traité de Maastricht. Et depuis, on déroule les "réformes"pour démanteler l’Etat et le vendre à la découpe aux capitalistes.

    #privatisation #désétatisation #capitalisme

  • Après cinq ans de crise, un livre remet les banques en accusation
    http://www.telerama.fr/idees/apres-cinq-ans-de-crise-un-livre-remet-les-banques-en-accusation,95610.php?

    La #violence sociale vous semble-t-elle compréhensible, voire légitime face à la violence de la #crise ?
    Elle est compréhensible, mais je ne peux pas la légitimer. Je la comprends cependant d’autant mieux depuis que j’ai entendu cette phrase de la bouche même d’un député européen : « Tant qu’aucun politique n’aura été liquidé par la foule, on continuera. » Ce que je dis là ne constitue pas un encouragement à prendre le fusil mais à prendre conscience du fait qu’une fraction du pouvoir #politique – notamment au niveau européen – est déjà dans un rapport de forces extrêmement violent avec la #population. Les mêmes se disent qu’on peut imposer ces ajustements structurels brutaux aux populations du sud de l’Europe tant qu’elles se laissent faire. Le jour où elles se rebelleront, on envisagera autre chose.

    • [les politiques d’austérité budgétaire]
      ne permettent pas de réduire la dette publique. Au contraire, elles l’accroissent dans la mesure où, en provoquant la récession, elles contraignent les Etats à emprunter à un taux réel supérieur à leur croissance, ce qui accroît mécaniquement les déficits. Ces plans de restriction budgétaire imposés par la « troïka » (FMI, Banque centrale européenne, Commission européenne) sont voués à l’échec. Peut-être ne sont-ils que des alibis pour imposer un programme néolibéral de démantèlement de l’Etat providence ?

      Il est temps de se rendre à l’évidence...

      Je ne connaissais pas, intéressant le bonhomme..

      Pourquoi n’y a-t-il eu quasiment aucun débat sur ce sujet, pourtant d’une importance considérable pour tous les citoyens ?
      Les Français ont été privés de débat public alors que cinq minutes suffisent pour expliquer la nocivité de ce projet. En réalité, Bercy et les banques n’ont pas voulu de débat. La discussion au Parlement a été expédiée et entièrement orchestrée par le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, dont l’argumentation reposait en partie sur des mensonges. Les quelques amendements tolérés par son administration n’ont rien changé sur le fond. On peut se demander si l’organisation de la discussion publique autour du mariage pour tous n’a pas été un moyen de divertir le débat de la question bancaire ? On a programmé la délibération sur la réforme bancaire le lendemain de la fin des débats parlementaires sur le mariage pour tous, à un moment où l’espace public était saturé par cette question. Les députés n’ont eu ni le temps ni l’énergie de discuter d’un sujet technique et difficile, auquel les Anglais ont, eux, consacré un an de réflexion, et sur lequel ils envisagent d’aller beaucoup plus loin que nous.

    • Ce matin, DS d’ASI se posait la question de comment il était possible de passer aussi peu de temps sur l’ANI tout en passant autant de temps sur le mariage pour tous. Il semblait proposer le fait que les adversaires ne s’étaient pas mobilisés.

      A mon sens, c’est tout simplement que plus aucun contre-pouvoir réel n’existe pour relayer auprès du plus grand nombre les vraies informations, avec la violence nécessaire pour cela. On peut se souvenir de la violence du « J’accuse » de Zola... Qui oserait aujourd’hui écrire un truc pareil et le publier en première page ?

      Nous sommes des lilliputiens enfermés dans un bocal fermé à double tour. Et le reste de la population ne nous entend pas, là, nous, les qui lisons ASI, le Diplo, Rezo ou ... SeenThis...

    • @BigGrizzly :
      il y a effectivement une fracture sociologique. La (vraie) gauche est désormais une petite minorité instruite, active sur le web, informée via le web, coupée du reste du monde.
      Reste du monde qui, sur TF1, qui sur l’Est Eclair, bouffe à longueur de temps du Boston, Cahuzac, Frigide Barjot, ou chasse au Roms, pour alimenter ses #phobies pendant que le gouvernement met en oeuvre la #capitulation...
      (officiellement on suit les préconisations des « agences de notation » pour gérer correctement les dépenses publiques, c’est doux comme le dos d’un agneau..)

    • Tu as raison @baroug, on n’en a pas tellement parlé. Mais pour dire quoi ? Depuis le début (cet automne), on s’offusque du fait que c’est masqué par le mariage. On s’offusque du fait que l’UMP fait semblant de s’opposer à l’ANI, tout en n’évoquant que le mariage gay. J’écrivais déjà en mai dernier que le PS userait des sujets sociétaux en guise de fumigènes, à la façon dont l’UMP usait des sujets de sécurité à son époque, pour mener la même politique. Mais à part ça, avons nous vocation à systématiquement agiter nos poings dans le vide ? La documentation sur l’ANI existe depuis le début, mais très clairement, tout le monde s’en fout, et surtout, personne n’en a parlé.

      C’est pénible de devoir conclure cela, mais malgré sa déroute idéologique, le PS a un pouvoir de mobilisation supérieur aux autres partis. Qu’il s’agisse des étudiants ou des salariés, quand le PS valide qu’il faut manifester, ben ça bouge. En tout cas, ça a pas mal bougé à l’époque de Sarkozy, au point qu’avec le recul, je trouve que Sarkozy était plus précautionneux que Hollande, qui agit sans aucun tact, et avec une violence extraordinaire (NDDL, ANI... ... ...).

    • @BigGrizzly : il est clair que Sarko doit être vert de jalousie de voir comment Hollande a fait passer son truc. Avec Hollande, personne ne se rend compta quand les syndicats manifestent, vu qu’ils ne manifestent plus..

      L’opinion est moutonnière, une bonne partie n’a pas plus de conviction que le jury du concours de beauté qui va élire celle dont il pense que les autres vont trouver la plus belle. Quand elle va voir que Hollande a réussi à faire passer - et le mariage homo - , - et la réforme du code du travail - « l’opinion » va le réhabiliter.
      Dès demain on va voir sortir des sondages indiquant une inversion de la courbe de popularité..

  • Le Sénat adopte le projet de loi sur l’emploi malgré un coup d’éclat des communistes
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/04/20/texte-sur-l-emploi-les-senateurs-communistes-quittent-la-seance_3163583_8234
    c’est marrant comme certains débats peuvent trainer (mariage égalitaire) et d’autres être expédié en douce sans que la presse s’y intéresse et sans que les parlementaires puissent voter. Si le PS peut faire passer certaines lois en force, pourquoi faire trainer ainsi d’autres lois et laisser l’homophobie se développer et s’étaler un peu partout... L’article du monde n’explique pas cette loi, on sera juste que le Medef est pour et le PC contre.
    Au passage il y a une petite perle de novlangue :

    « Ce texte représente un tournant avec la flexi-sécurité à la française » a déclaré Jean-Marc Vanderenberghe (UDI-UC).

    La #flexi-sécurité mais qu’est ce que c’est ce truc ????

    • L’article du monde n’explique pas cette loi

      C’est le we, donc depeche AFP :-)

      Principale modification, le Sénat a supprimé la « clause de désignation » permettant aux partenaires sociaux de désigner l’organisme assureur qui prendra en charge la généralisation de la complémentaire santé prévue par le texte. Les autres amendements adoptés sont mineurs.

      Mais c’est vrai, je cherche désespéremment des explications sur ce qui motivait le PS à vouloir désigner une mutuelle unique par branche et non laisser le choix aux entreprises. Egalitarisme strict ou copinage avec certaines mutuelles ? Il suffisait de aux partenaires sociaux d’établir des garanties minimales et non de désigner un organisme imposé.
      Dans ma boite, on est en train de mettre une bonne mutuelle prise en charge à 90% par l’employeur (nous), on voudrait pas que la convention collective nous désigne et nous impose une autre mutuelle moins intéressante pour les employés..

      Sinon globalement, si ce sujet n’est pas médiatisé, certes on comprend l’intérêt du pouvoir, des médias pour qui ce n’est pas un sujet télégénique, mais je crois aussi que c’est parce que la population est blasée. C’est une comme une #capitulation, plus ou moins admise par tous, après des années de matraquage culpabilisateur sur le fait que c’est parce qu’on est trop rigides qu’on n’est pas compétitifs et que chômage et que crise et que tout ça... On rend les armes. On n’est pas fiers et on préfère regarder ailleurs...

    • Franchement, non, l’écran de fumée du « mariage pour tous » est un leurre pour exciter les foules, relancer l’extrême-droite (le PS ne pouvant décemment plus compter sur le vote de conviction s’accroche au vote utile pour faire barrage à la montée du FN, qu’il orchestre par ailleurs) et faire passer toutes les saloperies que l’UMP n’a pas oser faire.

    • @mad_meg

      Si le PS peut faire passer certaines lois en force, pourquoi faire trainer ainsi d’autres lois et laisser l’homophobie se développer et s’étaler un peu partout...

      Calcul électoral en effet, mais périlleux
      cf http://seenthis.net/messages/132358
      Quant au problème de la « conviction » évoqué par Agnès à propos du vote, c’est vrai, c’est le noeud stratégique du bazar.

      Reprenons : Hollande n’a pas de convictions. Il cherche la meilleure stratégie et n’a qu’un modèle, Sarkozy, qu’il imite ou prend à contre-pied selon les besoins, avec plus ou moins de succès (lequel se calquait sur Mitterand, etc..).
      La technique du sujet qui fout le bordel dans l’opposition est une tactique bien connue : Chirac avec le référendum sur le TCE a réussi à foutre durablement le bordel à gauche (entre pro-européens et gauche anti-libérale) , même si lui aussi s’est pris les pieds dans le tapis avec la victoire du non.. Hollande voulait faire pareil avec le mariage gay, mais il se prend les pieds dans le tapis aussi, il flippe maintenant pour les municipales..

      Peu importent ces petits dégats collatéraux, Hollande remplit ses objectifs : ne pas se faire déposséder du pouvoir. Rappelons qu’à la base, il avait plus peur de se faire évincer par les marchés financiers que par la rue. Souvenez-vous l’interview aux anglais pendant la campagne présidentielle :"ne vous inquiétez pas, laissez moi accéder au pouvoir avec mon folklore de gauche, vous serez rassurés par la suite". Il n’a pas menti.

      Le cas Italien, la destitution de Berlusconi est l’évènement historique majeur, qui symbolise cette dérive irréversible post-démocratique.
      La démocratie représentative ne porte pas au pouvoir les représentants des convictions du peuple, mais ceux qui savent le mieux rassurer les pouvoirs concurrents (pouvoirs financiers, médiatique, et l’opinion publique), ceux qui donnent le plus de gages aux puissances réelles. C’est comme si Hollande était mandaté par la technocratie européenne pour neutraliser l’opinion publique, en faisant diversion avec les sujets sociétaux et la bonne gestion du vote protestataire, quitte à stigmatiser sur lui l’hostilité populaire.
      30 ans qu’on parle de réformes obligatoires, la population résiste comme elle peut, mais la loi du plus fort fait son oeuvre.
      Un peu comme Pétain, il est désigné pour orchestrer la #capitulation. Il fait le sale boulot, ça peut sembler peu glorieux, mais lui ça lui convient. Et nous on prend le maquis...

    • L’explication tactique permettant de trouver un peu d’intelligence à ce type qui n’est que malveillance est tout à fait pertinente.
      N’empêche qu’instrumentaliser ce sujet précis, le mariage pour tous, l’utiliser qui plus est pour faire passer dans le silence des lois scélérates les unes après les autres (ANI...), c’est tout bonnement minable. Minable. Minable. Minable. Minable. Minable.

      Je lisais ce matin Filoche terminant son message d’un « notre grand Parti socialiste ». Il sucre déjà les fraises ? C’est désespérant de constater combien certains instants il a une acuité sur les choses tout à fait passionnante, et l’instant d’après, il vire parfaitement sénile...

  • Tiens donc encore une rupture ? Voilà encore une parfaite continuité... avec le Sarkozysme...

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/11/15/la-politique-de-l-offre-de-hollande-une-vraie-rupture-dans-l-histoire-de-la-

    « Le tournant initié par François Hollande relève du social-libéralisme, tranche Rémi Lefebvre, proche de l’aile gauche du parti. Même si le candidat Hollande tenait un discours modéré, sans trop promettre, le pacte de compétitivité s’apparente au tournant de la rigueur en 1983, dans le sens où c’est un retour au réel et une forme de capitulation devant les injonctions des milieux économiques. »

    #rupture #PS #capitulation