La Rotative

Site collaboratif d’informations locales - Tours et alentours

  • Quand le cancer d’un politicien sert à rappeler que la vie normale c’est le travail
    http://larotative.info/quand-le-cancer-d-un-politicien-1068.html


    Le président (UDI) du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire vient de révéler publiquement qu’il souffre d’un cancer du foie. L’occasion pour lui et pour les médias locaux d’insister sur le fait qu’une maladie comme celle-ci n’empêche nullement de travailler normalement. Réaction de Thomas, qui vit avec une maladie grave et a de plus en plus de difficultés à souffrir... ce genre de discours.

    C’est au micro de France Bleu Touraine que Jean-Yves Couteau, récemment élu président du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire s’est exprimé à propos du cancer du foie contre lequel il se bat actuellement. Une intervention qu’il motive de la façon suivante :
    « J’ai eu envie de dire les choses parce que j’en ai marre que sous le manteau, on dise n’importe quelle connerie. Là c’est moi qui le dit. On peut avoir une activité professionnelle normale ! »

    (...)

    Une fois de plus quand il est question de maladie, on nous ressort le grand classique mais foutrement rhétorique « ce qui ne tue rend plus fort ». France Bleu va encore plus loin en donnant des précisions sur son site :
    Selon Gilles Calais, professeur en cancerologie au CHRU de Tours, 9 patients atteints d’un cancer sur 10 qui sont en âge d’avoir une activité professionnelle sont en arrêt de travail pendant la période du traitement. Pour autant, les traitements n’altèrent pas les facultés de décision. Cela induit juste une fatigue supplémentaire.
    « Juste » ? Sérieusement ? Comme si la fatigue n’avait aucune influence sur notre capacité à réfléchir. On chercherait à nous faire comprendre que les 90% de cancéreux qui n’ont pas le courage de Jean-Yves Couteau abusent qu’on ne s’y prendrait pas autrement. On rappelle de plus à France Bleu que le cancer touche aussi des personnes dont le corps est l’outil de travail. Pour elles non plus, la fatigue n’est pas « juste » un petit parasite supplémentaire.

    (...)

    Ces prises de positions publiques des politiciens sont quasi-systématiques, leur appui par la presse l’est tout autant. Il n’est qu’une seule image acceptable du malade. Celle de celui qui se bat pour que cela ne se voit pas, qui sait rester « digne » et ne se laisse pas abattre par la maladie qui le ronge.

    L’injonction à se conformer à cette image est très violente pour ceux qui quotidiennement font face comme ils peuvent, ni par courage ni par dignité mais parce qu’ils n’ont pas le choix. Elle est violente avec la grande majorité des malades qui ont la « faiblesse » de ne pas conserver une vie normale. Pas par choix en général. Cette violence sociale se surajoute à la violence intrinsèque à la maladie elle-même.

    Il faut le dire crûment : la réalité d’une maladie grave c’est que ça pourrit la vie quotidienne. Un point c’est tout. Les rodomontades des politiciens ne sont que des éléments de façade, faire bonne figure pour sauver les apparences ou éviter les regards accusateurs ou les questions indiscrètes. Les points positifs ou autres « bénéfices secondaires » après lesquels courent les partisans d’une maladie conforme à l’enthousiasme spectaculaire de notre société ne sont que des chimères.

    #normalité #travail #injonction #productivité

  • Un pays de camps : des migrants posent la tente à Tours
    http://larotative.info/un-pays-de-camps-des-migrants-1077.html

    A Tours, le 19 juin 2015, des demandeurs d’asile ont décidé de sortir de l’invisibilité dans laquelle l’État cherche à les maintenir. 33 d’entre eux ont dressé un campement au Sanitas.

    Las d’être traités comme des chiens, comme dans de nombreuses villes en France, à Tours, nous, demandeurs d’asile nous regroupons et appelons à l’aide.

    Nous protestons contre le traitement inique que l’État nous impose : en tant que demandeurs d’asile, l’État se doit de nous offrir l’hébergement alors que nous sommes ballotés depuis notre arrivée sans l’aide légale nécessaire.

    Dès ce soir, nous montons un camp de fortune, où seront logées 33 personnes, hommes, femmes et enfants, derrière le local de l’association Chrétiens migrants.

    Nous ne nous cacherons plus ! Nous sommes des êtres humains !

    Pour que la France ne se transforme pas en une terre de camps et tienne ses promesses de terre d’asile : aidez-nous !

    Tout comme à Calais, Paris, Rennes, Angers, #Vintimille, Menton….

    Solidarité.

    #Tours #migrants #pajol #camps

  • Dans les « drive » des supermarchés, l’exploitation des corps sous les ordres des machines
    http://larotative.info/dans-les-drive-des-supermarches-l-1062.html

    Derrière la multiplication des drive, service qui propose aux clients des supermarchés de faire leurs courses en ligne avant de les récupérer en voiture, se cache de nouvelles formes d’exploitation. Les travailleurs — en l’occurrence, surtout des travailleuses —, courent toute la journée pour accomplir leurs tâches sous les ordres des machines. Extraits d’une enquête de Marie Gueguen à Guichen, en Ille-et-Vilaine.

    « Dans le service Courses U de Guichen, quelque 600 commandes sont traitées chaque semaine. C’est-à-dire, pour un panier moyen de 50 articles, plus de 30 000 articles collectés et scannés, par une petite dizaine d’employées à temps plein payées au smic. A une telle échelle, on a du mal à imaginer ce que peut représenter un tel nombre de marchandises attrapées en rayon, portées, rangées, encaissées, chargées dans le coffre des voitures, par des petites mains qui n’en finissent pas de répéter les mêmes gestes.

    Chacun sait en quoi consiste leur activité pour s’y être soi-même livré en faisant ses courses dans un supermarché. A la différence qu’elles le font dix ou quinze fois par jour, en manipulant packs de bière, barils de lessive et sacs de terreau de 10 kilogrammes. Car l’un des principaux atouts du service proposé (faire ses courses en un clic), c’est de s’épargner la corvée de trimballer les charges des produits lourds ou volumineux. C’est ainsi que, sans toujours le mesurer, les clients se déchargent du poids de leurs courses sur les épaules des employées qui vont les prélever pour eux dans les rayons, les portent jusqu’au chariot, puis les acheminent jusqu’au coffre de leur voiture, sous les ordres d’une machine, avec la contrainte de boucler la listes des courses au plus vite dès que le chronomètre est lancé. Avant de recommencer.

    [...]

    D’un côté, le rêve du physicien réalisé : toutes les variables sont précisément mesurées et rapportées au paramètre « temps », toutes les trajectoires sont parfaitement déterminées, impeccablement géométrisées. De l’autre, l’utopie du manager rendue concrète : toutes les données pertinentes sont extraites, analysées, maîtrisées, en vue d’un accroissement continu de la productivité. Science et management réunis, pour un nouveau management scientifique essentiellement basé sur les nouvelles technologies. (...) L’homme est la variable d’ajustement d’un système qui existe en dehors de lui, à qui il n’apporte que sa force de travail, jusqu’à ce que son corps le lâche et qu’il soit remplacé.

    Car les machines ont encore besoin d’humains pour exécuter les tâches qu’elles prescrivent. A Guichen, le drive repose sur neuf femmes. (...) Ces neufs femmes sont parmi les plus courageuses et les plus endurantes que j’aie rencontrées, résistant au turnover constant des employés occasionnels (étudiants pour la plupart). A leur corps défendant : quatre ont dû prendre un arrêt maladie longue durée lors des six derniers mois. »

  • BALLAST Pour un #féminisme socialiste et inclusif
    http://www.revue-ballast.fr/feminisme-socialiste

    Dans ce texte, initialement paru en langue anglaise en 2014, la féministe et sociologue américaine Johanna Brenner retrace la débâcle néolibérale de ces dernières années, et l’impact, aussi profond que délétère, qu’elle eut sur le mouvement féministe mondial. Et en appelle, pour penser de nouvelles #alternatives émancipatrices et sociales (à même de fédérer sur des bases larges et inclusives, c’est-à-dire prenant en compte, en plus du combat de classe, les inégalités liées à l’ethnie ou l’orientation sexuelle), à puiser dans la riche et incontournable tradition féministe socialiste et ouvrière.

    #émancipation

  • À Tours, les partis de gauche s’allient avec Nouvelle Donne. À la Baule, Larrouturou trinque avec Gattaz
    http://larotative.info/a-tours-les-partis-de-gauche-s-1056.html

    Alors qu’à Tours, Nouvelle Donne pourrait être associée à une union de la gauche pour les élections régionales, le patron de cette formation conclura dimanche le « sommet des dirigeants » organisé à la Baule par l’Expansion et l’Express et ouvert par Pierre Gattaz. De quoi s’interroger sur la présence de Nouvelle Donne dans une telle alliance.

    Un parti qui recrute des militants sur la base du ras-le-bol de la politique traditionnelle en vendant de la « participation » et de la « citoyenneté » à tours de bras mais qui sert essentiellement à satisfaire les ambitions de son leader, Pierre Larrouturou. Un leader qui s’était démarqué lors de la mort de Rémi Fraisse en réclamant des arrestations préventives pour les méchants militants. On imagine qu’il doit être aujourd’hui ravi puisque la « commission d’enquête parlementaire sur les missions et modalités du maintien de l’ordre républicain dans un contexte de respect des libertés publiques et du droit de manifestation » (ça ne s’invente pas !) créée suite à cet évènement tragique propose une interdiction de manifester pour les militants reconnus comme « violents » afin d’éviter que la police ne les tue ou ne les mutile.

    (...)

    On imagine que c’est cette même idée — à moins que ce ne soit son désir éternellement inassouvi de lumière médiatique — qui a poussé Pierre Larrouturou à accepter d’assurer la conclusion (en collaboration avec Michel Barnier (UMP)) du premier « Sommet des dirigeants ». Un évènement organisé par l’Express et l’Expansion à la Baule les 12, 13 et 14 juin 2015.

    Le titre — « comment redresser la France ? » — laisse assez peu de place au doute quand à ce qui va s’y dire d’un point de vue politique tant cela sonne dans l’air du temps d’un pessimisme économique dont le seul salut serait l’amplification de la logique néolibérale. Les doutes se dissipent encore quand on voit que l’introduction est assurée par le patron du MEDEF, Pierre Gattaz. Le programme précise que cette introduction sera « modérée » par le directeur de la rédaction de l’Express, Christophe Barbier. Quand on connaît les inclinaisons idéologiques de ce dernier, on doute que tout cela soit très modéré [2].

    Ce sommet d’entre-soi des classes dirigeantes — politiques et économiques — se tiendra dans un hôtel 5 étoiles, l’Hermitage Barrière de la Baule avec un dîner d’ouverture sur, tenez vous bien, « l’Eden Beach ». Pour y venir, des rames de TGV depuis Paris seront spécialement réservées aux participants afin qu’ils soient bien assurés de ne pas trop croiser la plèbe. Le programme mêle loisirs et conférences.

    (...)

    Une dernière info pour la route. S’il vous venait l’envie de participer, sortez vite le chéquier parce que ce n’est pas donné. Il en coûte ainsi 2580€ TTC pour un participant. Bien sûr, comme dans ces milieux là on est bien élevé, vous pourrez amener votre « accompagnant » (sic ! c’est qu’on sait ménager les subtilités au cas où madame ne soit pas une épouse légitime...) pour quelques menus euros supplémentaires, le tarif couple étant de 4080€ TTC pour trois jours de sauterie. Une paille. Notez, qu’à ce tarif tout est compris... ou presque. Le programme précise ainsi que tous les loisirs ne sont pas accessibles et que golf, spa, tennis et activités nautiques comptent en suppléments. Mesquin ! On espère qu’à Nouvelle Donne ils ont organisé une quête pour payer le 18 trous de Pierre Larrouturou.

    #Nouvelle_Donne #presse #medef #patronat #prends_ton_maillot_on_va_a_la_plage_avec_christophe_barbier

  • Conseils de prud’hommes : « le plafonnement des indemnités serait complètement scandaleux »

    http://larotative.info/conseils-de-prud-hommes-le-1041.html

    Après avoir supprimé l’élection des conseillers prud’hommes, le gouvernement souhaite désormais plafonner les indemnités que les conseils pourraient attribuer aux salariés licenciés abusivement. Rencontre avec Patrick Marchandin, militant CGT et vice-président du conseil des prud’hommes de Tours.

    Le gouvernement souhaite faciliter le recours à l’arbitrage pour trancher les litiges entre salariés et employeurs, et que les affaires portées devant le conseil de prud’hommes soient plus systématiquement amenées devant un juge départiteur. Quel regard tu portes sur ces mesures ?

    Je voudrais d’abord revenir sur la création de la « rupture conventionnelle ». Ce dispositif a été créé pour éviter les recours devant les conseils de prud’hommes. En pratique, les salariés ne sont quasiment jamais assistés lors de la négociation de la rupture ; ils pourraient être assistés par des conseillers du salarié, mais aucune disposition n’oblige l’employeur à les en informer. Un grand nombre de ruptures conventionnelles ne passent pas devant les conseils de prud’hommes, parce qu’il est très difficile de remettre en cause une rupture conventionnelle à partir du moment où elle est homologuée par la DIRECCTE.

    Contrairement aux conseillers prud’hommes, qui sont des magistrats non-professionnels, le juge départiteur est un magistrat professionnel qui intervient lorsque les conseillers n’ont pu se départager.

    L’arbitrage a aussi pour but d’éviter le passage devant le conseil de prud’hommes. Pour justifier le recours à l’arbitrage, on va nous refaire le coup du chantage aux délais. Or, j’estime que tout le monde doit avoir le droit de recourir aux juges prud’homaux.

    A propos de l’indemnisation du préjudice, la presse a annoncé récemment que le gouvernement envisageait de plafonner les dommages et intérêts pouvant être versés au salarié en cas de licenciement abusif. Cette disposition viserait à « sécuriser » les employeurs...

    Une telle disposition serait complètement scandaleuse. Un plafonnement signifierait que le juge ne serait plus maître de l’indemnisation du préjudice. L’idée est déjà en germe dans le projet de loi Macron, qui prévoit l’introduction d’un barème d’indemnités de licenciement aux prud’hommes.

    L’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 a déjà introduit un barème d’indemnisation en matière de conciliation. Or, ce barème prévoit des montants très inférieurs à ce qui se pratique devant les conseils.

    La question est de savoir si l’application de ces barèmes sera obligatoire. En conciliation, le barème est très peu utilisé. Mais un barème indicatif pourrait déjà influencer les décisions des conseillers, et on peut parier que les indemnités prévues ne seront pas à l’avantage des salariés, notamment ceux qui ont le plus d’ancienneté.

    La conciliation est la première étape de la procédure devant les prud’hommes. Pendant l’audience de conciliation, les parties peuvent convenir de mettre un terme à leur litige en trouvant un accord spontanément ou sur proposition du bureau de conciliation. Si aucun accord n’a pu être trouvé, l’affaire est renvoyée devant le bureau de jugement.

    Avec un plafonnement des indemnités, les employeurs pourront apprécier par avance ce que leur coûterait le licenciement abusif d’un salarié. On ne serait plus dans une démarche d’indemnisation du préjudice, mais dans une démarche de gestion des emplois. Cela faciliterait les licenciements, et on retirerait au juge une de ses prérogatives, qui est l’indemnisation complète du préjudice.

    #prud'hommes #licenciement #travail #libéralisation

  • Vers une politique municipale de la nuit : le « consensus nocturne » arrive à Tours
    http://larotative.info/vers-une-politique-municipale-de-1028.html

    Depuis 2010 on a vu se développer dans certaines grandes villes un discours jusque là inconnu et qui reste encore assez confidentiel : le monde de la nuit serait en crise, les contradictions et tensions qui y naissent posent problème et les pouvoirs municipaux ont décidé de se saisir vaillamment de la question. Des « conseils de la nuit » apparaissent ça et là, regroupant des acteurs triés sur le volet par les mairies et l’on négocie entre gens de bonne compagnie, dans un consensus souriant, l’avenir de la vie nocturne. Tours est entré depuis quelques mois dans ce processus et un cycle de réunions doit se dérouler sur toute l’année 2015. Il n’est peut-être pas inutile de se pencher avec précision sur le sujet pour comprendre ce qui se joue réellement ici.

    Une nuit optimisée

    La nuit, disons pour faire simple ce moment quotidien d’obscurité ou, pour reprendre le droit du travail français, le laps de temps entre 21h et 7h, a connu des évolutions majeures, d’abord techniques puis économiques, sociales et enfin politiques. D’un moment totalement dévolu à la reproduction des forces de travail (repas, sommeil, sexualité, encadrement des enfants, travaux domestiques), replié sur le noyau familial ou villageois et porteur de la culture du groupe au Moyen Age par l’intermédiaire des veillées, on est passé à un espace plus complexe où se superposent et s’entrecroisent les activités, les fonctions, les classes sociales, les intérêts, d’où naissent des conflits et où l’Etat entend se poser en médiateur, dépassant son rôle traditionnel du maintien de l’ordre nocturne sous l’Ancien Régime.

    Les débuts de la Révolution Industrielle, l’électrification, la production de masse, l’organisation scientifique du travail — qui nécessite de lourds investissements dans les machines et donc d’en maximiser l’utilisation — ont permis de se passer du soleil et de la lumière naturelle dans l’essentiel de l’activité économique. Le temps du travail s’allonge, devient fixe et réglé avec précision avec le développement du salariat moderne qui entend rationaliser l’utilisation de la force de travail des individus (extension du système des trois-huit). La nuit devient un espace contractuel de production et donc un espace de rapport de force et de lutte sociale, encadrée par un État qui légifère de plus en plus sur la question, par exemple avec l’interdiction du travail des femmes la nuit en 1892.

    Conseillisme nocturne

    Pour faire face à cette situation où des intérêts et des revendications s’entrechoquent de manière inextricable, les municipalités tentent de mettre les différents acteurs en présence autour de la table, en s’appuyant sur le cas de Nantes, ville à l’avant garde du consensus nocturne, dirigée par le PS. A l’origine, c’est un collectif de patrons de café-concert de Loire Atlantique, le collectif Bar-Bars, qui lance une triple alerte en 2010 : la délocalisation de la fête en périphérie (Le Hangar à Bananes) tue l’ambiance en centre-ville, les bars ne sont pas bien équipés ni suffisamment informés sur la législation autour du bruit et les bars ont tendance à faire travailler au noir les musiciens à cause de charges trop élevées et de la lourdeur de la procédure administrative. A partir de 2011 des négociations sont organisées sous le patronage du pouvoir local et elles aboutissent à la constitution d’un fonds abondé par de l’argent des brasseurs industriels de bière et de différentes institutions dont le Ministère du Travail qui entend ainsi lutter contre la précarité du statut d’artiste. Le mécanisme compte de nombreux soutiens et la communication qui l’entoure va faire sortir ce projet de ses simples frontières régionales. Après une phase d’expérimentation en de suivi étatique en 2013-2014, le mécanisme a été retenu pour être diffusé à l’échelle nationale, un Groupement d’Intérêt Professionnel a été crée à cet effet par le Ministère de la Culture le 20 avril 2015.

    A Paris, également aux mains du PS, Mme Anne Hidalgo, reprenant l’inquiétude formulée par M. Bertrand Delanoë lors des Etats Généraux de la nuit (novembre 2010) de voir les nuits parisiennes s’éteindre et frapper durement la réputation et le porte monnaie de la capitale, a installé un Conseil Parisien de la Nuit en décembre 2014 mêlant institutionnels, associations, professionnels, transports et experts. Lille a aussi réalisé ses Etats Généraux de la Nuit en 2013, Toulouse s’est dotée d’un maire de nuit en 2014 et Nantes a annoncé également la constitution de son Conseil de la Nuit pour septembre 2015.

    Preuve de cet engouement pour le conseillisme nocturne, une Première Conférence nationale de la Vie Nocturne s’est tenue les 13 et 14 avril derniers, à Nantes, justement. L’analyse du programme et des intervenant en dit long sur les contradictions qui entendent être surmontées dans cet espace de consensus qu’est devenue la nuit : sauvegarder la santé publique, notamment des plus jeunes, développer le tourisme, développer les activités touristiques, développer le vivre ensemble, développer la culture et garantir la tranquillité aux riverains...le tout, dans l’ambiance ouatée d’un séminaire d’université mêlant experts de l’ingénierie sociale, politiques rompus au management territorial, médecins addictologues de renom, géographes et urbanistes bon teint, pontes du monde de la nuit, industriels de la brasserie et hiérarques de l’administration culturelle. La novlangue bureaucratique tenant, bien sûr, une place de choix afin d’euphémiser ce qui se joue ici : « territoire », « synergie », « citoyen » et « médiation » paradent sur le programme comme une starlette sur la Croisette à Cannes.

    #bruit #aseptisation #nuit #vienocturne #culture #Tours

  • Hommage à François Michelin
    http://larotative.info/hommage-a-francois-michelin-1024.html

    François Michelin est décédé le 29 avril 2015. Les politiques de droite ou gauche ont unanimement salué le capitaine d’industrie. Manuel Valls, qui aime l’entreprise, a rappelé que cet homme avait porté haut les valeurs de l’industrie française dans le monde. Jean-Pierre Serezat, militant syndical et ouvrier chez Michelin pendant 37 ans, rappelle que l’industriel était aussi le bailleur de fond de la Cagoule et de l’Opus Dei.

    HOMMAGE A FRANÇOIS MICHELIN

    Pendant que d’autres vont vous rendre hommage, moi, Monsieur François Michelin, je vais le rendre à ceux qui vous ont permis d’exister.

    Je rends hommage aux centaines de milliers de travailleurs anonymes qui ont fait votre fortune et celle de la Maison Michelin.

    Je rends hommage aux militants de la C.G.T. et aux travailleurs du siècle dernier qui ont été licenciés, interdits de travail, voire déportés en 1939-1945, comme le communiste Robert Marchadier.

    Je rends hommage aux dizaines de milliers de licenciés économiques abusifs.

    Je rends hommage aux 2 500 travailleurs reconnus en maladies professionnelles.

    Je rends hommage aux 250 malades de l’amiante dont la plupart sont décédés. `

    Je rends hommage à tous ceux qui ont été empoisonnés par l’industrie du caoutchouc : benzène, toluène, hydrocarbure, amines aromatiques, radioactivité, fumées, vulcanisations, etc.

    Je rends hommage à ceux qui ont combattu la « Cagoule » au sein de votre usine, pendant que certains de vos cadres montaient régulièrement à Paris pour organiser ce mouvement fasciste destiné à renverser la République. Vous avez poursuivi une étroite relation avec la branche la plus conservatrice de l’Église, puisque nombre d’observateurs ont pu vous voir au monastère intégriste de Randol proche de Clermont-Ferrand.

    Je rends hommage aux « pisses-vinaigres » que j’étais pour vous, vous ayant tenu tête.

    Je rends hommage aux syndicalistes que vous avez haïs et décrits comme « les vers dans le fruit ».

    Je rends hommage aux 189 licenciés reconduits en taxi, dont certains se sont suicidés suite à ce scandale.

    Je rends hommage aux travailleurs vietnamiens qui ont été assassinés dans vos plantations après avoir connu l’enfer de conditions de travail rappelant l’esclavage le plus ignoble.

    Je rends hommage à ceux qui se sont suicidés, au travail ou à leur domicile, suite au harcèlement mis en place contre eux.

    #travail #Michelin #syndicalisme

  • Retour sur le rassemblement du 18 mai en mémoire de Zyed et Bouna
    http://larotative.info/retour-sur-le-rassemblement-du-18-1015.html

    Une trentaine de personnes se sont rassemblées lundi 18 mai entre 19h et 20h devant le palais de justice de Tours en mémoire de Zyed et Bouna, et en solidarité avec leurs familles et proches.

    Un rassemblement sous le choc du jugement rendu quelques heures auparavant par la cour d’appel de Rennes, pour les deux seuls agents mis en cause dans la mort des deux adolescents électrocutés dans le transformateur EDF où ils s’étaient réfugiés pour fuir le contrôle de la police, à Clichy-sous-Bois, le 27 octobre 2005.

    (...)

    Lors de la prise de parole du collectif local « D’ailleurs Nous Sommes d’Ici » qui a clôt le rassemblement, c’est cette solidarité qui a d’abord été exprimée avec émotion, avant de rappeler la nécessité d’élargir et de mener politiquement dans la durée le soutien au combat de toutes les familles touchées et mobilisées qui s’efforcent de se coordonner.

    « Ce qui est arrivé à Zyed et Bouna, ce qui arrive à tant d’autres victimes, n’est pas une fatalité, ni accidentel. C’est le résultat de politiques menées par tous les gouvernements successifs depuis plus de trente ans. C’est le résultat de pratiques sécuritaires discriminatoires que dénonçaient déjà les jeunes mobilisés pour l’égalité et contre le racisme lors de la grande marche de 83. C’est le résultat de violences exercées par la police sous la responsabilité et au nom de l’État, qui par conséquent presque toujours les couvre, judiciairement. Une violence d’État obéissant trop souvent à des ressorts racistes, lorsqu’elle commence par des contrôles policiers abusifs, répétitifs, pratiqués quotidiennement au faciès, en fonction de la couleur de la peau, en fonction de l’origine ou de la religion réelles ou supposées, en fonction de l’habillement, en fonction du quartier. C’est bien cela qui a fait fuir jusqu’à les tuer Zyed et Bouna, c’est bien la peur de cette violence causant régulièrement, au-delà du harcèlement et de l’humiliation, des blessures pouvant aller jusqu’à la mutilation (avec la banalisation de l’usage de flashball) et à la mort. »

    Une réponse a été faite à l’ignominie du propos de Marion Maréchal-Le Pen pour qui ce jugement prouverait qu’en 2005 « la racaille avait bien mis la banlieue à feu et à sang par plaisir », quand on pourrait plutôt voir dans ce verdict la preuve que les jeunes révoltés d’alors avaient raison de ne pas croire en « la justice de ce pays » à laquelle les familles ont toujours au contraire voulu se fier. Il a aussi été question des politiques d’immigration meurtrières, aux frontières extérieures, où s’écrasent et meurent nombre de migrants, confrontés là encore à une violence policière militarisée. Tandis qu’à l’intérieur du territoire aussi, des « frontières » séparent les centres-villes des quartiers populaires périphériques où sont relégués, parmi les plus pauvres, celles et ceux qui génération après génération, ne sont jamais tout à fait considérés ni traités comme des citoyens français à part entière. Discriminés au logement, à l’éducation, au travail, aux loisirs et pour enfoncer le clou, face à la police et à la justice.

    « Nous sommes donc ici pour Zyed et Bouna, morts électrocutés dans ce transformateur il y a 10 ans ; pour leur ami Muhittin gravement blessé qui a survécu mais reste douloureusement marqué à vie ; nous sommes ici pour toutes les victimes de cette violence et de ce racisme d’État ; nous sommes ici enfin pour tous les proches, menant pour obtenir vérité et justice des luttes si éprouvantes et si souvent déçues, aussi cruellement qu’aujourd’hui. »

    « Nous voulons dire à ces familles frappées par la même injustice toute notre solidarité, d’abord pour les renforcer dans leur courage d’agir, de poursuivre le combat jusqu’au bout. Et ensuite parce que l’enjeu est politique, au sens premier du terme, en ce qu’il concerne chacune et chacun d’entre nous ; en ce qu’il concerne toute la société, une société au sein de laquelle nous voulons que les choses changent radicalement, pour une égalité réelle entre toutes et tous. Notre détermination à cette fin doit être sans borne. Notre solidarité avec les familles des victimes de la violence et du racisme d’État doit être sans borne. »

    En fin de rassemblement, les personnes présentes ont scandé quelques slogans : « Zyed et Bouna on n’oublie pas » ; « Police partout, justice nulle part » ; « Pas de justice pas de paix ».

    #violences_policières

  • Histoire et perspectives actuelles de lutte pour refuser les heures supplémentaires dans l’Éducation Nationale
    http://larotative.info/histoire-et-perspectives-actuelles-976.html

    « Le refus des heures supplémentaires constitue un formidable moyen d’action »

    Nous sommes allés voir le syndicat SUD Éducation 37 qui porte encore aujourd’hui une opposition farouche aux heures supplémentaires, afin qu’il nous éclaire sur la portée et la nécessité d’une telle revendication actuellement.

    Salut, vous avez lu la brève histoire de cette lutte, qu’est-ce que cela vous inspire ?

    Il s’agit d’une belle histoire de mobilisation ! Elle prouve que tout le monde peut et doit être concerné par la question des heures supplémentaires. Elle est le corollaire d’un certain nombre d’autres questions qui s’enchaînent : celle de la qualité du service rendu, donc de l’apprentissage des élèves, mais aussi des conditions de travail et de l’organisation de celui-ci dans l’Éducation nationale. On a bien trop souvent aujourd’hui tendance à renvoyer cette question aux individus (les enseignants) qui peuvent prendre (ou refuser) les heures supplémentaires. A plus d’un titre il s’agit d’un enjeu commun.

    Le système d’heure sup. a changé depuis, quel est-il actuellement ?

    Actuellement les enseignants sont soumis à une heure supplémentaire [8] qu’ils ne peuvent refuser si le chef d’établissement leur demande. Elle est justifiée par le fait que les services, en fonction de la répartition des classes, ne peuvent pas toujours tomber justes. Au-delà, tous les enseignants ont le droit de refuser les heures supplémentaires. Les services (18 heures ou 15 heures par semaine selon que l’on soit Certifié ou Agrégé) sont des maxima de service (fait encore affirmé dans les nouveaux statuts valides à compter de la rentrée 2015), et le sous service n’existe pas ! Bien sûr la hiérarchie ne présente pas les choses ainsi et fait pression pour que les enseignants prennent plus d’une heure. Et elle utilise pour cela les plus mauvais arguments possibles (culpabilisation des enseignants face aux élèves qui n’auront pas de cours, menaces sur l’avancement ou sur les emplois du temps, remise en cause de projets...).

    Il existe aussi des heures supplémentaires exceptionnelles qui correspondent à des besoins ponctuels (soutien particulier, tutorat, remédiation, ...) qui ne peuvent être prévues à l’avance et intégrées dans les services.
    Ces dernière restent marginales, mais on voit que depuis votre exemple de 1974 tout a été fait pour faciliter et développer le recours aux heures supplémentaires !

    A qui bénéficie la multiplication des heures sup. dans l’éducation nationale ?

    Clairement à l’institution qui économise ainsi des quantités de postes ! Les heures supplémentaires représentent autour de 10 % des heures dans un lycée par exemple. Cela fait autant de postes non créés, de fonctionnaires qui n’existent pas et de jeunes qui ne sont pas embauchés [9]. Et pour atteindre cette proportion, l’administration compte sur l’heure imposable à tous, mais surtout sur les deux ou trois autres heures que certains enseignants acceptent de prendre. Il n’est pas exceptionnel de voir des services atteindre 23 heures de cours par semaine, ce qui peut faire jusqu’à sept heures supplémentaires (si la personne est un Agrégé). Nous sommes parfois bien au-delà de l’exemple de 1974 que vous donniez semble-t-il... On peut sérieusement douter aussi de la qualité de l’enseignement fourni.

    Pourquoi les enseignants acceptent ces heures sup. ?

    Rarement pour des raisons de service. Cela peut arriver dans de petits établissements que certains collègues soient amenés à prendre deux ou trois heures en plus car ils savent très bien qu’un poste ne pourra jamais être créé, et qu’aucun contractuel ne sera nommé (ou n’acceptera de venir).

    Le plus souvent, il faut bien le dire, pour les collègues il s’agit de pallier la baisse des rémunérations alors que l’on a des enfants qui poursuivent des études, ou que l’on doit faire face à des événements imprévus (séparation, chômage du conjoint...). Il faut dire que non seulement le point d’indice des fonctionnaires est gelé depuis de longues années (et pour longtemps encore !), mais aussi — et tout le monde peut le constater sur sa fiche de paie — que les prélèvements obligatoires augmentent. Les salaires baissent donc. Tous les ans, un certain nombre de collègues viennent demander aux chefs d’établissement de pouvoir faire des heures supplémentaires face à la baisse de leur pouvoir d’achat.

    (...)

  • Le Sénat adopte une version encore plus dure du projet de loi Macron
    http://larotative.info/le-senat-adopte-une-version-encore-1003.html

    Pendant son examen au Sénat, ce projet de loi a été amendé par la majorité UMP-UDI, qui en a remis une couche dans les mesures anti-sociales. Les sénateurs ont par exemple élargi les zones où les patrons du commerce pourront recourir au travail de nuit, en ajoutant aux « zones touristiques internationales », les « zones touristiques caractérisées par une affluence particulièrement importante de touristes » [1] ; ils se sont aussi attaqué au compte pénibilité, en supprimant la fiche individuelle retraçant l’exposition de chaque salarié aux facteurs de pénibilité et en limitant à 3 ces facteurs [2].

    Plutôt que de réagir, la plupart des sénateurs du Parti « Socialiste » se sont abstenus, montrant bien qu’au-delà des étiquettes, ils sont toujours prêts à s’allier avec la droite pour taper sur les travailleurs et les travailleuses. Parmi ces abstentionnistes, Stéphanie Riocreux, la suppléante de Jean Germain... C’est tellement gros que, même au sein du PS, certains s’étouffent :

    « Le texte voté (ce mardi) après-midi accentue fortement l’orientation libérale du projet initial. L’abstention de la plupart des sénateurs socialistes n’en est que plus stupéfiante. (...) L’abstention du groupe socialiste au Sénat envoie comme message au pays, aux salariés, aux organisations syndicales, que ce texte - caricature d’un projet de loi qui divisait déjà profondément la gauche - serait suffisamment acceptable ou soutenable pour ne pas s’y opposer ».

    #macron #sénat #commerce

  • Visite de Cazeneuve à Calais : après les discours, les violences policières continuent
    http://larotative.info/visite-de-cazeneuve-a-calais-apres-998.html

    Le 4 mai, le ministre de l’Intérieur est allé à Calais pour « observer les conditions d’accueil des migrants ». Dès le lendemain, les violences policières reprenaient.

    La vidéo ci-dessous, mise en ligne par le collectif Calais Migrant Solidarity, se passe de commentaires. On y voit des extraits du discours prononcé par Bernard Cazeneuve le jour de sa visite, entrecoupés d’images filmées le lendemain, montrant des policiers qui s’en prennent violemment à des migrants.

    https://www.youtube.com/watch?v=oLn4DP2J5ME

  • Face à la répression, l’information est une arme : soutien à IAATA.info
    http://larotative.info/face-a-la-repression-l-information-993.html

    Soupçonné d’être responsable de la publication d’un article sur IAATA.info, site collaboratif et anti-autoritaire toulousain, une personne est poursuivie par la justice.
    Parce qu’informer face à la répression policière est légitime et nécessaire, communiqué de soutien dénonçant la criminalisation et l’intimidation des médias libres.

    Ce jeudi 7 mai, la presse [1] a annoncé qu’un Toulousain était poursuivi par la justice pour « provocation publique à la commission d’un délit ou d’un crime ». Il est soupçonné d’être un « administrateur » de IAATA.info, un site d’information anti-autoritaire basé à Toulouse.

    Cette poursuite serait liée à la publication d’un compte-rendu de la manif du 21 février 2015 à Toulouse. Cette manifestation était organisée un an après la manifestation nantaise contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes où 3 personnes avaient été éborgnées par des tirs de flashball. Elle avait pour mot d’ordre « Contre les violences policières et en soutien aux ZAD ».
    L’article en question propose quelques pistes de résistance contre les techniques de maintien de l’ordre employées par la police. Ce sont ces mêmes techniques qui ont conduit à la mort de Rémi Fraisse le 26 octobre 2014 et qui entrainent la mutilation de nombreuses personnes, dans les manifestations et dans les quartiers populaires.

    Rappelons que, suite à la mort de Rémi, rien qu’à Toulouse sur l’ensemble des manifestations de novembre ce sont près de 60 personnes qui ont déjà été poursuivies et 4 sont encore en prison.

    Rappelons aussi que la police tue une dizaine de personnes chaque année [2].

    En 2014, Amadou Koumé à Paris, Abdelhak Gorafia à Roissy, Pierre Cayet à Saint-Denis, Abdoulaye Camara au Havre, Morad à Marseille, Houcine Bouras à Colmar, Bilal Nzohabonayo à Tours, Rémi Fraisse sur la ZAD des Sivens, Timothée Lake à Toulouse sont morts entre les mains de la police, sans compter les nombreuses et nombreux mutilé-e-s et blessé-e-s par les armes policières.

    Un grand nombre de personnes se battent depuis plusieurs années contre la police et sa violence. Les médias libres, les collectifs militants, les associations et les familles des victimes relaient régulièrement sur internet, par voie de tracts et d’affiches, des guides d’auto-défense juridiques, des conseils pour se protéger pendant les manifestations et des conseils pour sécuriser nos communications sur internet ou par téléphone.

    Les pratiques d’automedias sont d’autant plus importantes aujourd’hui que la police continue à mutiler et à tuer dans l’impunité. Il est inacceptable d’être poursuivi-e et arrêté-e pour « provocation publique à la commission d’un délit ou d’un crime », lorsqu’on appelle à se défendre face aux violences policières.

    Depuis toujours, les mouvements sociaux et les personnes en lutte se réapproprient des medias pour permettre la diffusion de l’information alternative, la coordination dans les luttes, l’émergence d’une voix autre que celle des medias dominants. IAATA.info en est un exemple parmi d’autres.

    IAATA est un site ouvert à la participation de tous et toutes, qui garantit l’anonymat des contributeur-ices et qui représente l’émanation collective d’une ville.
    La police cherche à identifier un-e responsable auquel-le faire porter le chapeau, à l’isoler en individualisant les poursuites. Il n’y a pourtant nulle responsabilité éditoriale individuelle à trouver puisque ce site s’appuie comme d’autres sur un fonctionnement collectif, participatif, sans hiérarchie, dans la continuité d’une ligne anti-autoritaire.

    A l’heure où l’État vote de nouvelles lois antiterroristes et la loi sur le renseignement, à l’heure où la liberté d’expression paraît n’appartenir qu’à certain-e-s, à l’heure où la justice relance l’affaire de Tarnac, à l’heure où les tribunaux poursuivent Le Jura Libertaire, il faut avoir une position claire.

    L’armada sécuritaire du gouvernement nous concerne tous ! Montrons-leur notre détermination.
    Nous continuerons à soutenir et diffuser tous contenus relatifs à l’autodéfense face à la police et à la justice !
    Nous continuerons à porter des projets de medias indépendants et anti-autoritaires face aux intimidations de l’État !

    Attaquer l’un d’entre nous, c’est nous attaquer tou-te-s !
    Solidarité avec les médias libres et avec tous les réprimé-e-s !

    Le 9 mai 2015.

    Premiers signataires :
    Les collectifs d’animation et de modération de Rebellyon, Paris-Luttes.info, Brest Médiaslibres, Renverse.ch, la Rotative, Reimsmédiaslibres, ...

    #répression #violences_policières #médias_libres

  • Haut de la rue Nationale : condenser tous les clichés de l’époque dans une opération d’urbanisme (1/2)
    http://larotative.info/haut-de-la-rue-nationale-condenser-973.html

    A Tours, le haut de la rue Nationale faisait auparavant office d’entrée de ville majestueuse. Détruit pendant la guerre, reconstruit, il a perdu la place centrale qu’il occupait auparavant, et souffrirait d’après d’éminents spécialistes d’un déficit d’ attractivité . D’où un nouveau projet confié à #Eiffage. En voici une analyse critique (première partie).

    L’objectif de ce projet ? Pas besoin de le chercher très loin, on le retrouve dans la bouche de tous les acteurs du projet. Du maire aux urbanistes la SET [1], chargés de l’aménagement du site, en passant par l’architecte ou les communicants, tous le répètent à l’envie : il s’agit de développer l’attractivité de la ville de Tours. Comprendre : attirer les touristes et les investisseurs capables de se délester de quelques dollars dans l’économie locale — et par voie de conséquences dans les poches de la mairie à travers les taxes et impôts locaux. En l’occurrence, le premier bénéficiaire de ce nouveau projet est un membre honorable de l’internationale du béton : c’est Eiffage qui sera chargé de la construction.

    Il faut bien comprendre que rien dans ce projet n’est destiné aux habitants, malgré les jolis discours des promoteurs. En dessous du slogan « la porte d’entré du Val de Loire », un court texte accroché aux murs de l’espace <strike>publicitaire</strike> de présentation publique du projet résume bien les choses : il s’agit de damer le pion aux autres villes ligériennes dans la course à celle qui sera la ville la « plus dynamique économiquement » et pour cela de « conquérir les visiteurs français et étrangers ».

    (...)

    Pratiquement, on aura donc deux hôtels d’une même franchise qui se feront face, l’un affichant quatre étoiles quand l’autre se contentera de trois (ça doit être la caution populaire). Une fois que les nouveaux commerces auront investi les lieux, on aura sous les yeux un énième exemple de la ville globale : la même architecture, les mêmes chaînes et les mêmes usages (et non-usages) que partout ailleurs. Et ce malgré les discours sur le projet qui exaltent des spécificités locales fantasmées.

    D’ailleurs, dans le grand jeu du marché de la ville, tenter de se distinguer en faisant venir un groupe hôtelier présent partout dans le monde, c’est plutôt prendre le risque de perdre ce qui reste de l’originalité de la ville. Originalité pourtant reconnue comme étant elle-même facteur de la sacrosainte attractivité. Mais peut-être que le but nous échappe. Et que l’objectif est, plus prosaïquement, de convaincre les touristes étrangers en démontrant que la ville de Tours respecte suffisamment les standards internationaux pour qu’ils puissent venir découvrir les châteaux de la Loire Valley sans trop d’inconfort, et sans avoir à craindre un dépaysement excessif.

    (...)

    Avant d’en remettre une couche, on peut d’ailleurs reconnaître ce mérite aux élus, architectes et aménageurs : élèves appliqués, ils suivent les leçons de l’urbanisme mondialisé à la lettre .

    #urbanisme #aménagement #béton

  • Chronique de l’absurdité ordinaire : sur une intervention policière à domicile
    http://larotative.info/chronique-de-l-absurdite-ordinaire-987.html

    Témoigner de son soutien à un mouvement révolutionnaire égyptien, c’est se rendre suspect aux yeux des flics

    Lundi 11 heures du matin. On revenait d’un week end assez chargé avec concert, etc. On se repose, chacun d’entre nous dort profondément dans sa p’tite chambre, on profite du premier jour des vacances. La sonnette de la maison retentit deux fois. Ouh, ça doit être le facteur, la flemme de se lever. A un moment, on entend des voix au sein de la maison, l’un d’entre nous se lève pour voir ce qu’il y a, ce qui se passe.

    Arrivé en bas (la maison est sur deux niveaux), je vois deux personnes qui cherchent à entrer par la porte de la cuisine. Commence alors un dialogue qui me fait directement rentrer dans l’ordre de l’irréel. C’était deux flics, en civil, l’un me montre sa carte. Je leur parle depuis la fenêtre : « Bonjour. Police. Vous pouvez me dire ce qu’il y a d’inscrit sur le drapeau ? »

    Je leur demande s’ils ont un mandat ou une ordonnance du juge leur permettant de pénétrer notre domicile sans autorisation. Ils esquivent, et veulent absolument savoir ce qui est écrit sur ce drapeau. J’adopte alors une position que j’allais garder jusqu’à leur départ : celle de ne rien leur dire et de leur répéter sans arrêt qu’ils n’ont pas le droit d’être ici.

    Il y a eu le copinage, puis l’énervement, puis l’intimidation (du genre on peut vous arrêter, on peut vous demander vos papiers, vous êtes en train de commettre un délit etc etc etc ). Ils sont finalement partis sans s’empêcher de prendre des photos (mais cette fois-ci en dehors de la maison), puis après sont passés, repassés, re-repassés. Ils m’ont dit à la fin que j’allais recevoir une convocation.

    On est du coup un peu sur le cul de cette intervention matinale. Le drapeau en question est un fanion où est écrit en arabe « jeunesse du 6 avril ». Il trône dans notre jardin, à côté d’un drapeau mexicain. Ce drapeau a été récupéré en Égypte par l’un des colocs, auprès de militants de la jeunesse du 6 avril, l’un des groupes qui a démarré la révolution égyptienne.

    #surveillance #Égypte #police

  • La mairie de Tours supprime la gratuité dans les cantines pour les enfants les plus pauvres
    http://larotative.info/la-mairie-de-tours-supprime-la-983.html

    Quand le maire FN du Vaucluse a annoncé une telle mesure (cf fin d’article) toute la presse nationale en a parlé. Mais à Tours et Toulouse, où se sont des maires UMP aux commandes, la question ne passe pas le stade du local...

    Heureusement, cette suppression de la gratuité pour les plus pauvres est une mesure destinée à les aider ! C’est ce qu’ose expliquer Marion Nicolay-Cabanne, conseillère municipale déléguée à l’action sociale et vice-présidente du CCAS, dans les pages du quotidien local. Dans son idée, laisser un reste à payer à ces familles aura un effet bénéfique, puisque cela les encouragera à aller mendier des aides supplémentaires auprès de travailleurs sociaux :

    « Ce sont des familles en difficulté qui ont sûrement besoin d’être épaulées. C’est donc une bonne chose qu’elles rencontrent des travailleurs sociaux. Ce n’est pas satisfaisant pour nous de n’être qu’un guichet ; on est là pour aider, proposer des solutions à ces personnes que nos services ne connaissent pas forcément. »

    L’élue reconnaît que ce sont des familles en difficulté, mais prétend que supprimer la gratuité des repas va les aider... On reste bien dans la ligne annoncée par Olivier Lebreton il y a quelques mois, et qui justifie toutes les coupes : « Du social, on en fait déjà beaucoup ».

    Au webzine 37°, Nicolay-Cabanne démontre ensuite qu’elle prend les pauvres pour des démeurés, en confondant problèmes de budget et problèmes de revenus :

    « Pour certaines familles, la gratuité des cantines ne permet pas de comprendre ni de réfléchir aux déséquilibres qu’il peut y avoir dans le budget familial. »

    Cette décision de la mairie de Tours sera certainement saluée par Joris Hebrard, maire FN du Pontet, qui en juin dernier envisageait de prendre une mesure similaire. Dans cette commune du Vaucluse, un élu UMP expliquait au journal Le Parisien : « C’est une mesure anti-sociale. On touche les familles les plus défavorisées, monoparentales, les gens au RSA ou en fin de droit au chômage ». Mais à Tours, la droite n’a pas ce genre de scrupules.

    #salauds_de_pauvres #wauquiez_président

  • Révoltes urbaines, pillage et marchandises
    http://larotative.info/revoltes-urbaines-pillage-et-980.html

    L’émeute qui a secoué la ville de Baltimore ce lundi 27 avril, suite aux funérailles de Freddie Gray, jeune Noir tué par la police, a été accompagnée de scènes de pillage. Et les commentateurs critiquant la violence de la révolte se sont empressés d’ironiser sur le butin des pillards.

    Écrit suite aux émeutes qui avaient répondu à l’assassinat de Martin Luther King Jr. en 1968, le passage suivant du livre Chien Blanc de Romain Gary offre une piste de réflexion sur la question du pillage qui accompagne souvent les révoltes urbaines qui touchent régulièrement les villes américaines.

    Cette ruée au pillage est une réponse naturelle d’innombrables consommateurs que la société de provocation incite de toutes les manières à acheter sans leur en donner les moyens. J’appelle « société de provocation » toute société d’abondance et en expansion économique qui se livre à l’exhibitionnisme constant de ses richesse et pousse à la consommation et à la possession par la publicité, les vitrines de luxe, les étalages alléchants, tout en laissant en marge une fraction importante de la population qu’elle provoque à l’assouvissement de ses besoins réels ou artificiellement créés, en même temps qu’elle lui refuse les moyens de satisfaire cet appétit. Comment peut-on s’étonner, lorsqu’un jeune Noir du ghetto, cerné de Cadillac et de magasins de luxe, bombardé à la radio et à la télévision par une publicité frénétique qui le conditionne à sentir qu’il ne peut pas se passer de ce qu’elle lui propose, depuis le dernier modèle annuel « obligatoire » sorti par le General Motors ou Westinghouse, les vêtements, les appareils de bonheur visuels et auditifs, ainsi que les cent mille autres réincarnations saisonnières de gadgets dont vous ne pouvez vous passer à moins d’être un plouc, comment s’étonner, dites-le-moi, si ce jeune finit par se ruer à la première occasion sur les étalages béants derrière les vitrines brisées ? Sur un plan plus général, la débauche de prospérité de l’Amérique blanche finit par agir sur les masses sous-développées mais informées du tiers monde comme cette vitrine d’un magasin de luxe de la Cinquième Avenue sur un jeune chômeur de Harlem.

    J’appelle donc « société de provocation » une société qui laisse une marge entre les richesses dont elle dispose et qu’elle exalte par le strip-tease publicitaire, par l’exhibitionnisme du train de vie, par la sommation à acheter et la psychose de la possession, et les moyens qu’elle donne aux masses intérieures ou extérieures de satisfaire non seulement les besoins artificiellement créés, mais encore et surtout les besoins les plus élémentaires.

    (...)

    Ces gens-là ne pillent pas : ils obéissent. Ils réagissent au diktat du déferlement publicitaire, de la sommation à acquérir et à consommer, à ce conditionnement incessant auquel ils sont soumis dix-huit heures sur vingt-quatre. Les commercials de la radio et de la télé appellent à la révolution.

    #Baltimore #pillage #émeute

    • On doit pouvoir en faire autre chose que des aliénés.
      We want to riot not to work, Brixton 1981.
      https://infokiosques.net/lire.php?id_article=476

      En d’autres termes, en refusant l’identification avec la production capitaliste, ces jeunes sous-cultures défient la reproduction de la relation capitaliste, relation adapté à cette production. Au niveau le plus fondamental, ces attaques visent les autorités de l’État en tant qu’elles organisent la reproduction capitaliste. Et c’est pourquoi la police ne veut pas laisser seuls ceux qui essaient de mettre en pratique le droit de ne pas travailler
      « à ce moment, les pillages débutèrent, la police resta en arrière et personne n’essaya d’aller vers eux. Il y eut une accalmie dans la bagarre et derrière nos bar-ricades, la zone était libérée, pas de meneurs et pas d’autorité. Le deuxième bar fut attaqué et brûlé, et puis la plomberie (qui n’aimait pas les gens du quartier) et rapi-dement, tous les magasins devinrent des cibles potentielles. Pour lapremière fois, les gens prenaient ce qu’ils voulaient sans avoir à travailler comme des esclaves ou mendier à l’État pour avoir l’argent. Quand le magasin de vêtements fut envahit,
      ceux qui étaient à l’intérieur jetaient des vêtements à ceux de l’extérieur ! Beaucoup de choses négatives ont eu lieu à ce moment mais c’est parce que nous avons cessé d’être offensifs et que les gens commençaient à être saouls. Aussi, c’était une vraie chance pour les gens de prendre ce qu’ils voulaient pour eux-mêmes et d’oublier le reste. La plupart de ces actes anti-sociaux arrivèrent en périphérie ; la prochaine fois nous serons prêts à gérer ces actes collectivement comme nous le faisons pour les combats. Les gens ont agi ensemble pour la plupart, avant de brûler des bâtiments, des gens de la foule s’assuraient que personne n’était à l’intérieur. à en croire les médias, les gens s’en foutaient... »

  • Le 1er mai à Tours : des témoignages de militants dans les années 20
    http://larotative.info/temoignages-du-1er-mai-a-tours-977.html

    Le 1er mai n’a pas toujours été un jour férié. A l’origine, il s’agissait d’une date internationale de grèves et de manifestations pour la conquête de la journée de huit heures. En France, cette revendication est conquise en 1919, et le 1er mai 1919 est officiellement chômé. Ce jour-là, 15 000 personnes manifestent dans les rues de Tours. Dans les années qui suivent, la mobilisation sera plus faible, notamment en raison de la scission de la CGT. Voici quelques témoignages de militants syndicaux qui racontent leur 1er mai.

    1926

    « 1926 fut ma première participation au 1er mai. Nous sommes partis de l’entreprise seulement trois apprentis. Là aussi, j’étais très fier, mais pas tellement rassuré sur ce que seraient les conséquences de cette participation, sur la suite du contrat d’apprentissage. Ces conséquences se sont traduites par un lavage de tête maison du "prote" (nom donné dans l’imprimerie au chef d’atelier), une paire de claques administrée par ma mère et en douce les félicitations de mon père. »

    Henri Maurice
    1928

    « Dans l’atelier où j’étais apprenti, le 1er mai, comme partout à Tours, on travaillait. Dans la boîte, nous étions une douzaine. Il y a avait un ouvrier, Baron Lucien, cheminot révoqué à la suite des grèves de 1920, réintégré dans les derniers. C’était un super ouvrier, ancien apprenti de Penhoet ; lui ne travaillait pas le 1er mai.

    Ce matin-là, il était à l’embauche ; les autres compagnons se lançaient des coups d’œil moqueurs ; nous, les apprentis, qui l’admirions pour ses prises de position, nous étions choqués.

    Il rentre dans l’atelier avec un petit paquet sous le bras, enveloppé dans un journal, met ses bleus, prend une échelle, grimpe dans les poutres au sommet de l’atelier avec son paquet, développe une oriflamme rouge frappée d’une faucille et d’un marteau, l’accroche et redescend, se lave les mains, quitte ses bleus et s’en va.

    Scandale du patron : à son arrivée, il donne l’ordre de décrocher l’oriflamme ; seul le contremaître s’en charge.

    Le lendemain, à l’embauche, Lucien met ses bleus et s’assoit sur un tas et, au contremaître qui lui demande de travailler, il répond : "Quand on m’aura rendu mon drapeau." Ce qui fut fait.

    Les ouvriers sont muets ; nous, les arpét’s, on est admiratifs. Il faut dire que ce camarade, comme je l’ai dit plus haut, était un ouvrier d’exception, aussi bien manuel que traceur difficile à remplacer. »

    François Louis

  • Charles Martel et la bataille de Poitiers : des flammes de l’enfer au triomphe à l’extrême-droite
    http://larotative.info/charles-martel-et-la-bataille-de-972.html

    A propos du livre Charles Martel et la bataille de Poitiers : de l’histoire au mythe identitaire, publié chez Libertalia.

    La bataille qui s’est déroulée en 732 (ou 733) entre les troupes franques de Charles Martel et l’armée arabo-berbère d’Abd al-Rahmân est devenu un outil de propagande pour l’extrême-droite européenne qui y voit un symbole de la résistance contre « l’invasion musulmane » (parfois qualifiée de « grand remplacement »). D’où l’intérêt du livre publié aux éditions #Libertalia intitulé Charles Martel et la bataille de Poitiers : de l’histoire au mythe identitaire . Les auteurs, William Blanc et Christophe Naudin, y étudient la manière dont s’est construit ce mythe.

    Replaçant la bataille dans un contexte historique large, l’ouvrage retrace le parcours des conquêtes islamiques, de Médine au Maghreb et à l’Espagne, ainsi que les rapports entre les différentes forces en présence. Battant en brèche l’idée d’une alliance de la chrétienté contre une invasion musulmane, les auteurs évoquent notamment les accords passés entre Sarrasins et « autochtones », en Aquitaine ou en Provence.

    Si Charles Martel a bien battu les troupes d’Abd al-Rahmân entre Tours et Poitiers – les anglo-saxons parlent plutôt de la « bataille de Tours » (battle of Tours) que de la bataille de Poitiers –, l’événement n’a pas eu la portée que certains voudraient lui prêter. Ce n’est pas le choc de civilisations que croit y voire Samuel Huntington. Les Sarrasins ne repasseront les Pyrénées qu’en 759, après la prise de Narbonne, et ce conflit n’empêchera pas le fils de Charles Martel, Pépin le Bref, de développer des relations avec Sulaymân, qui contrôle Barcelone et Gérone, mais aussi avec le califat abbasside basé à Bagdad.

    « Les pouvoirs, franc, omeyyade ou simplement locaux (gouverneurs en sécession dans les Pyrénées d’un côté, Provençaux de l’autre) n’ont pas hésité à nouer des relations commerciales, diplomatiques, voire des alliances, où le facteur religieux n’a que peu d’importance. Le conflit n’était pas permanent. Évidemment, d’un côté comme de l’autre, victoire comme défaite étaient vues comme des signes de la volonté de Dieu. Mais l’affrontement n’a pas été une guerre sainte (...). Difficile, dès lors, de considérer la bataille de Poitiers comme l’une des étapes majeures d’un affrontement séculaire, de toute façon fantasmé, entre Islam et chrétienté. »

    Après l’évocation de la bataille, les auteurs retracent la mémoire de l’événement à travers les siècles. Loin d’être considéré comme un héros, Charles Martel a pendant longtemps été vu par les sources ecclésiastiques comme un tyran ayant pillé les biens de l’Église pour les distribuer à ses soldats. Un extrait d’un manuscrit reproduit dans le livre le représente d’ailleurs brûlant dans les flammes de l’enfer. L’image de Charles Martel comme sauveur de la chrétienté en prend un sacré coup.

  • Intervention policière à La Rabière : « Les flics braquaient les parents, les enfants »
    http://larotative.info/intervention-policiere-a-la-962.html

    Jeudi 16 avril, à Joué-lès-Tours. Vers 15h45, un important dispositif policier s’est mis en place à La Rabière, aux abords de l’arrêt de tram. Tir de flashball, charges, menaces... Un contrôle ordinaire ?

    4 ou 5 fourgons de policiers en tenue anti-émeute, des voitures de la Brigade Anti Criminalité (BAC), des flics de la brigade canine... D’après plusieurs témoins, près d’une quarantaine de policiers se sont déployés autour du centre commercial du quartier en milieu d’après-midi. « Un effectif de malade », décrit un habitant. « Ils sont venus en mode Robocop » témoigne un autre. Avec boucliers, flashballs, et parfois le visage masqué.

    Une habitante qui rentrait de sa formation raconte :

    « J’ai eu peur tellement les policiers étaient nombreux, j’ai cru qu’il y avait eu un meurtre. Quand on m’a dit que c’était un contrôle, je n’y ai pas cru. Ils étaient sur la défensive, comme s’ils attendaient que ça dégénère. »

    Effectivement, le motif de cette démonstration de force était apparemment de réaliser des contrôles d’identité sur réquisition du procureur de la République de Tours [2]. C’est en tous cas ce qu’un gradé a expliqué à un militant du conseil représentatif des associations noires (CRAN), tout en refusant de lui communiquer son numéro de matricule. Sans préciser ce qui rendait nécessaire un tel déploiement. Beaucoup y ont vu une provocation.

    D’ailleurs, ça a bien failli dégénérer. Le ton est monté pendant le contrôle d’un homme handicapé, qui s’est plaint des conditions du contrôle. Son fils s’est interposé, avant de fuir sous la menace des policiers. Un flic a tiré avec son flashball, apparemment sans toucher sa cible, avant que retentisse un cri : « Chargez, allez, on se met en rang ! »

    Un jeune habitant du quartier raconte : « La BAC est resté professionnelle, mais les flics en tenue braquaient les parents, les enfants, en criant "Rentrez chez vous". Ils ont tiré sans raison ». Pour ce jeune homme, ce « rentrez chez vous » devait plutôt s’entendre dans le sens « rentrez dans votre pays »....

    Un autre témoin : « A l’heure de la sortie de l’école, alors que le square était plein, ils auraient pu faire des blessés ». Une habitante : « Les flics ont chargé, puis avançaient en braquant leurs armes vers les mères. Les gens fuyaient ».

    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=2goamtP91tk

  • Les subventions très politiques de la mairie de Tours aux associations
    http://larotative.info/les-subventions-tres-politiques-de-958.html

    Evidemment, ça choque moins que quand un maire FN sucre ses subventions à la LDH, mais c’est pas mal non plus : le maire UMP de Tours réduit de 2/3 la subvention du Planning Familial 37, et supprime celle de l’asso qui vient en aide aux migrant-es.

    La Mairie de Tours vient de révéler le montant des subventions accordées aux différentes associations dites de « solidarité » [1]. Alors que la baisse moyenne des dotations est de 3,5 %, deux associations voient leur budget très fortement diminuer voire carrément sabré.

    La première est le Planning Familial qui voit sa dotation passer de 9 000 € à 3 000 €. La seconde est Chrétiens Migrants dont les 2 500 € alloués en 2014 se volatilisent tout simplement pour 2015. Cette subvention permettait notamment à l’association de payer le loyer de son local au Sanitas, Chrétiens Migrants n’ayant jamais obtenu de rabais sur ce loyer — ni de mise à disposition gratuite d’un local, comme c’est le cas pour d’autres associations.

    (...)

    Serge Babary a assuré le Planning Familial de son intérêt, ainsi que de celui de ses adjoints, pour la défense des droits des femmes et a prévu de revoir bientôt ses représentants. Difficile toutefois de ne pas voir derrière cette décision la main — au moins la bienveillance — de la branche boutiniste et « Manif pour Tous » des adjoints au maire : Edouard de Germay, Cécile Chevillard, Thibault Coulon et Aurélie Ossadzow. Alors qu’ils se sont publiquement engagés à combattre l’égalité hommes-femmes (qualifié de « théorie du genre ») et s’opposent plus ou moins ouvertement à la légalité de l’IVG, comment s’étonner que les subventions à leurs opposants s’écroulent ?

    D’autant que parallèlement, la subvention accordée au Mouvement du Nid, association d’inspiration catholique militant pour l’abolition de la prostitution, reste stable d’une année sur l’autre à 6 500 €. Sans vouloir trop faire de mauvais esprit, on peut se demander si le fait d’avoir des locaux situés entre l’archevêché et le service de communication du diocèse de Tours n’explique pas la générosité de la mairie.

    #migration #associations #planning_familial

  • Mourir au travail pour 18 centimes
    http://larotative.info/mourir-au-travail-pour-18-centimes-952.html

    Peut-on comparer des tragédies comme celle du #Rana_Plaza en 2013 et celle du World Trade Center en 2001 ? En tous cas, les lois qui en découlent sont différentes. S’il y a urgence sécuritaire, il n’y a pas urgence pour préserver la vie au travail.

    L’explosion de la mine de Courrières fit 1 099 morts en 1906 ; Clémenceau envoya la troupe, sabre au clair, car les ouvriers se plaignaient. L’explosion de l’usine Union Carbide de #Bhopal fit 3 828 morts officiels en 1984, puis le bilan fut ré-évalué à 7 575 morts, et estimé enfin à 25 000. Cela donna lieu à une indemnisation à hauteur de 25 000 roupies (715 €) par victime. Le Capital sait prendre ses responsabilités.

    55 000 personnes sont mortes de l’amiante en France entre 1965 et 1995, soit 1 830 par an. 50 à 100 000 décéderont d’ici 2050. Or, le risque de l’amiante est essentiellement un risque professionnel. Selon l’Organisation Internationale du Travail (O.I.T.), 100 000 personnes dans le monde décèdent chaque année d’avoir été exposées à l’amiante. Les responsables n’ont jamais été convoqués au pénal.

    Qui paie ? L’État, la Sécu, travailleurs de tous les pays secouez vos poches ! Le Capital va bien, merci. Valeo, propriétaire de Ferodo, qui utilisa l’amiante à plein poumons, a une action à 145 euros qui progresse bien, et le chiffre d’affaires de Ferodo est de 6,9 milliards de dollars.

    Faisons dans le blasphème. La tragédie du World Trade Center, le 11 septembre 2001, fit 2 296 morts. Très rapidement, Georges Bush fit publier un Patriot Act aux conséquences mondiales. Pas une gare en Occident sans ses militaires en armes, pas une école sans barrière, pas un pays sans lois liberticides. Guantanamo, au nom du « plus jamais ça », autorisa entre 2002 et 2008 l’enfermement de plusieurs centaines de personnes sans jugement, provoquant 9 morts sous la torture.

    La différence ? Les responsables des attentats du 11 septembre sont des terroristes. Les conseils d’administration des sociétés Auchan, Camaïeu, Benetton, Mango, Carrefour, etc. sont des bienfaiteurs qui œuvrent pour l’emploi.

    Le sang sur les tee-shirts, ça se lave à combien ?

    #santé #travail

  • Du traitement médiatique de la grève du 9 avril
    http://larotative.info/du-traitement-mediatique-de-la-950.html

    Le 9 avril, à Paris et dans des dizaines de villes en France, plus de 300 000 personnes étaient en grève et manifestaient à l’appel de plusieurs organisations syndicales, entonnant notamment des slogans contre la loi Macron (« C’est la loi des patrons »).

    La mobilisation parisienne était assez impressionnante. Le cortège s’étirait de la place d’Italie aux Invalides, réunissant des grévistes venu-es en cars de toute la France : dockers de Dunkerque, cheminot-es de Tours, salarié-es d’Airbus à Nantes, travailleurs du bâtiment de Toulouse, etc. A Tours, malgré le départ de cinq cars du département pour rejoindre la manifestation parisienne, 2 000 personnes manifestaient ce jeudi matin.

    On aurait pu imaginer que les médias français s’intéresseraient à cet événement. Ouais, on aurait pu, même si l’absence d’équipes de télévision sur le parcours de la manifestation parisienne laissait présager le pire. Voici donc quelles étaient les Unes des principaux sites d’information français au soir du 9 avril :

    L’événement n’était pas trop mal placé sur lemonde.fr, mais faisait seulement l’objet d’une note de blog. Il était absent des titres égrainés par David Pujadas en ouverture du journal de France 2 au soir de de la manifestation. Et ce matin, 10 avril, l’invité de France Inter était Philippe Val...

    Mention spéciale à Libération, qui titrait aujourd’hui en page 12 « Les manifs ne courent plus les rues », alors que le journal n’avait absolument pas fait mention auparavant de la mobilisation construite par les organisations syndicales depuis de longues semaines. Les journalistes font mine de déplorer que les syndicats « peinent à élargir [la mobilisation] au-delà du cercle militant », mais comment le faire quand les médias n’accordent aucune place aux luttes sociales et syndicales ?

    Ce mouvement de grèves et de manifestations n’aura existé que pour ceux et celles qui l’ont vécu. Et faute de couverture médiatique, les membres du gouvernement ne seront certainement pas interpellés sur l’expression des travailleurs contre leur politique — on préférera recueillir leur avis sur la guerre des chefs au sein du FN [1]. Une fois de plus, ces médias ont démontré qu’en matière d’information sur les luttes sociales, on ne pouvait compter que sur nous-mêmes.

    #9avril #médias #LePen2017 #syndicalisme

    • @monolecte c’est clairement un problème. que certain-es tentent de poser dans leurs syndicats. la dernière fois qu’un mouvement social a eu gain de cause, c’était avec le CPE et l’émergence d’une contestation extrêmement bordélique et chiante pour le pouvoir.

    • Enfin là, c’était essentiellement une manif où la CGT devait prouver que malgré ses turpitudes internes, elle était encore en mesure de (se faire) compter... Il s’agissait par ailleurs de dire « non à la loi Macron » mais ce « non » n’a rien d’évident à imposer. Bureaucratie syndicale ou pas, nul ne sait ce qui pourrait imposer une bifurcation à la gauche de droite (sauf un blocage généralisé de la production et de la circulation que rien ne parait annoncer ou permettre).

      Le CPE est un mauvais exemple puisque ne s’agissait en rien d’un épisode du feuilleton de la #représentation légitime, mais bien d’une mobilisation réelle dans laquelle bien des gens n’ayant aucun rapport au militantisme de gauche pou au syndicat étaient impliqués.

      De plus, il se trouve que depuis plus de 30 ans la plupart des mobilisations effectives et d’ampleur « nationale » (il faut entendre par là, interpro et sur des territoires divers) ont eu lieu sur la base du refus d’un projet de « réforme » (si on excepte la lutte des sans pap en 1996). Et que cela ne s’est jamais produit contre le PS, la gauche plurielle, à l’exception du mouvement des chômeurs et précaires de 1997/98...

      Comme dans le cas de la Grèce aujourd’hui, le schéma de 36 en France, où un poussée populaire contraint les représentants, le pouvoir, au moment même où celui-ci est « le moins éloigné du peuple » ne guère connu de nouveau développement. (cf. les années 80 ici, après l’"alternance").

      1936 est une expérience dont la gauche institutionnelle à tiré des leçons. Pour eux, qui viennent désormais au pouvoir sur le reflux de la politisation (celle de 68 et ses suites, par exemple, pour le PS) il est toujours question de prévenir toute autonomie des luttes, de la désamorcer préventivement (cf, l’exemple de la création de SOS Race contre l’autonomie des collectif de « jeunes issus de l’immigration » mais pas que), de réduire l’espace disponible en l’occupant (#police_préventive).

      Reste une chose plutôt surprenante ce 9 avril : le traditionnel chauvinisme d’orga qui interdit aux manifestants venus à l’appel de la cégété d’accepter tout texte ou tract qui n’est pas siglé par l’orga légitime était beaucoup moins de mise... Crise de la direction du syndicat, consensus républicain post massacre charlie/casher, expérience répétée du « pouvoir de gauche » (et cette fois sans même l’illusion que le PCF serait là pour veiller au grain) permettent peut-être que des interrogations nouvelles, un ouverture, se manifestent...

      Si de tels cloisonnements tombaient ; le darwinisme social, al concurrence et le fatalisme en prendraient plein la gueule. C’est pas fait...

    • On a manqué gagner en 2010 contre le sabotage des retraites. Plus le mouvement durait, plus les orgas syndicales perdaient du terrain et plus les citoyens organisaient de vraies actions qui faisaient chier.
      Là où les dominants ont commencé à flipper, c’est quand des collectifs ont commencé à bloquer l’arrivée aux plateformes logistiques des hypermarchés, parce qu’on tapait dans le talon d’Achille du système de flux des marchandises avec la contrainte de l’approvisionnement permanent des villes. Et ça sentait la défaite pour eux quand les raffineries se sont mises en grève : sans le flux des ressources, le seul flux qui compte, celui du pognon, s’arrête. Et là, ils savaient qu’ils auraient dû céder.

      Ils ont donc cassé la dynamique en négociant séparément avec les bloqueurs dangereux : les raffineries et les routiers.

      Sans leur soutien, c’était mort.

      Donc, on a tous perdu.

      Et vous avez vu ce qui est arrivé aux routiers et aux travailleurs des raffineries ensuite.

  • Sociologie politique des précaires : « Il faudrait mettre un pauvre en tant que président »
    http://larotative.info/sociologie-politique-des-precaires-931.html

    Le lundi 30 mars 2015, la sociologue Nonna Mayer était présente à Tours pour présenter l’ouvrage collectif "Les inaudibles : sociologie politique des précaires". Voici l’enregistrement de la conférence.
    Présentation du livre par Nonna Mayer

    « Plus on est précaire, moins on s’intéresse à la politique. Plus on est précaire, moins on exprime une préférence politique (...). La précarité a bien un effet sur le vote. Mais même pour les personnes qui sont hyper précaires, le lien à la politique n’est pas rompu. Plus de 7 sur 10 déclarent une proximité partisane. Plus de 8 sur 10 sont capables de se placer sur une échelle gauche-droite. Elles ont encore des préférences ; le problème, c’est d’aller voter.

    Plus on est précaire, plus on a tendance à voter à gauche, plus on a tendance à détester Sarkozy, plus on a de sympathie pour Marine Le Pen — mais qui ne se traduit pas nécessairement en vote. Là aussi, à notre grande surprise, ce ne sont pas les plus précaires qui votent pour Marine Le Pen, contrairement à ce qu’on raconte : c’est ceux qui sont juste au-dessus de la précarité, ceux qui regardent vers le haut, qui envient les riches et qui ont le sentiment que juste en-dessous d’eux, il y a des gens qui touchent les aides alors que eux ne les touchent pas. C’est là qu’on trouve le vote Marine Le Pen : chez des travailleurs pauvres, mais pas nécessairement précaires.

    (...)

    Il y a le cri du cœur de Leïla, Grenoble, mariée, deux enfants, sans emploi :

    "Faudrait, je sais pas, faudrait mettre un pauvre en tant que président, voilà ce qu’il faudrait. Mettre une personne pauvre en tant que président, car cette personne elle saura ce que les personnes ont besoin exactement. Eux ils ont leur argent, eux ils ont leur nourriture tous les jours. Eux ils peuvent même manger du caviar s’ils en ont envie. Nous on va se promener avec les pantalons à 5 euros du marché qui se déchirent au bout de cinq lavages. Voilà quoi, il faut rester logique. Moi mes enfants ce sont des enfants qui n’ont pas d’argent de poche, parce qu’on peut pas." »

    « Le vote protestataire, c’est la tarte à la crème, parce que dans tout vote il y a une dimension de vote "contre" (...). Ceux qui votent pour Marine Le Pen en 2012, à 95 % ils pensent qu’il y a trop d’immigrés. Donc ce n’est pas n’importe quelle protestation. Heureusement, tous ceux qui pensent qu’il y a trop d’immigrés ne votent pas Marine Le Pen : ça ferait 75 % de votes Le Pen, on n’en est pas là (...). Mais il y a un point qui réunit cet électorat au demeurant complètement divers : c’est la fixation sur l’immigration. Quand on leur demande le problème le plus important au moment de voter, les électeurs Le Pen [répondent] : "C’est l’immigration comme triple atteinte à nos emplois, nos aides sociales, l’identité de la France" et j’en passe. »

    « Ce qui nous frappe plutôt, c’est moins la critique de la démocratie représentative que le sentiment que la classe politique ne les représente pas. Ce qui n’est pas tout à fait la même chose. C’est une critique de leurs représentants, qui ne les représentent pas. Ils ont le sentiment d’être à mille années lumières des politiques pour la plupart. Il n’y a pas seulement celle qui nous dit "le président des pauvres" [1], il y en a une qui nous dit : "Moi je voudrais les prendre par la main les candidats, et leur faire passer une journée comme moi, et qu’ils voient combien ça coûte le métro, et comment je fais pour me débrouiller à la cantine, et comment je fais pour en même temps m’occuper de mes filles et aller chercher du boulot". Et elle voulait leur faire faire un stage. Elle dit : "Tous les candidats à la présidence de la République, ils devraient faire un stage chez nous pour comprendre." Donc ce n’est pas la démocratique qu’elle rejette. Elle dit que ceux qui sont là-haut ne connaissent rien à ce qui se passe en bas. »

    #précarité #politique