@aude_v ▻http://blog.ecologie-politique.eu/post/Feminisme-pourquoi-tant-d-interet
J’ai observé le mouvement des hommes pendant plusieurs années. Je suis proche de certains hommes qui y participent. Je ne peux pas venir ici en tant qu’amie même si je le voudrais peut-être vraiment. Ce que je voudrais faire, c’est crier. Et dans ce cri, il y aurait les cris des femmes violées, et les pleurs des femmes battues. Et bien pire encore : au centre de ce cri, il y aurait le son assourdissant du silence des femmes, ce silence dans lequel nous sommes nées parce que nous sommes des femmes et dans lequel la plupart d’entre nous meurent.
Oui, c’est le cri de ceux qui n’existent pas, le cri étouffé de la misère du monde, et parmi ceux-ci celui des femmes, doublement frappées de n’être pas écoutées et parce qu’elles sont des femmes.
Le pire, je crois, c’est que dans l’indifférence des hommes au sort des femmes, ce sont les femmes qui perpétuent la tradition. Moi, c’est ma mère qui m’a élevé, et elle était plus dure avec ma sœur qu’avec moi ou mes deux frères.
Je parlais avec ma sœur, il y a quelques jours. On discutait des relations entre frères et sœurs dans notre famille. Elle m’a rappelé une dispute épique avec notre grand frère. Il avait été particulièrement été odieux ce jour-là. Ma sœur m’a dit : « Je me suis jeté sur lui et je l’ai mordu au ventre. Je voulais lui arracher un morceau. J’y serais arrivé si vous ne lui étiez pas venu en aide. J’en ai encore le gout en bouche et il en a gardé la marque longtemps » . Devinez qui a été puni ? Ma sœur a été envoyée en pension dans l’indifférence générale de ses frères.
Pour ma mère qui se disait féministe, on devait le respect aux femmes, mais ça voulait juste dire "respecter les convenances".