Sciences - Le Temps

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  • Serrer la vis ou laisser faire, le dilemme de l’immunité collective - Le Temps
    https://www.letemps.ch/sciences/serrer-vis-laisser-faire-dilemme-limmunite-collective

    Un groupe de scientifiques a récemment publié un texte mettant en garde contre les mesures contraignantes déployées pour faire face à une potentielle deuxième vague de Covid-19.

    Le document, paru sous le nom de Déclaration de Great Barrington, du nom de la ville américaine où il a été signé, a été rédigé par trois épidémiologistes : Jay Bhattacharya de l’Université Stanford, Martin Kulldorff de l’Université Harvard et Sunetra Gupta de l’Université d’Oxford.

    Ils affirment que « les politiques actuelles de confinement produisent des effets désastreux sur la santé publique », parmi lesquels « une baisse des taux de vaccination chez les enfants, une aggravation des cas de maladies cardio-vasculaires, une baisse des examens pour de possibles cancers ou encore une détérioration de la santé mentale en général ».

    Par conséquent, réclament-ils, il faut retourner au plus vite à la vie d’avant et laisser les restaurants, les commerces, les lieux culturels ou sportifs et les écoles ouvrir selon leurs habitudes. Sauf pour une partie de la population : les plus vulnérables au virus, principalement les plus âgés, doivent complètement s’isoler.

    Cette stratégie, qu’ils appellent la « protection focalisée » (focused protection) permettrait d’après eux au coronavirus de se propager rapidement dans la population jeune sans faire de dégâts majeurs tout en préservant les activités socio-économiques. Après quoi la majorité de la population guérie serait naturellement immunisée contre la maladie.

    Seuil d’immunité

    Ce concept n’est pas vraiment neuf : il est même régulièrement évoqué depuis le début de l’épidémie sous le nom d’« immunité collective » – en fait un abus de langage, ce terme ne désignant pas une stratégie ou un mécanisme, mais le statut immunitaire d’une population vis-à-vis d’une maladie infectieuse.

    [...]


    Ce graphe montre que plus le virus est contagieux (R zéro élevé, axe horizontal), plus le seuil d’immunité collective est important (en % de la population, axe vertical). « Measles » : rougeole. « Influenza » : grippe. « Smallpox » : variole.
    JAMA

    [...]

    D’autres scientifiques ont épinglé la Déclaration dans la revue The Lancet, vue comme « une dangereuse illusion non étayée par des preuves scientifiques ».

    Propos confirmés par Olivia Keiser, cheffe de la division des maladies infectieuses à l’Institut de santé globale de l’Université de Genève et membre de la task force scientifique suisse : « Ce que la Déclaration suggère n’est pas scientifique car on ne connaît pas encore les mécanismes liés à l’immunité au coronavirus, si celle-ci est efficace ou combien de temps elle dure. »

    « Le texte n’est du reste pas basé sur des critères éthiques », ajoute-t-elle. Atteindre le seuil fatidique sera un long processus durant lequel mourront de nombreuses personnes – plusieurs centaines de milliers pour un pays comme les Etats-Unis. Les mesures seraient en outre discriminantes envers les personnes à faible revenu, plus vulnérables.

    Enfin, l’épidémiologiste rappelle que garder les personnes les plus fragiles dans une bulle coupée du reste de la société est une gageure. D’autant que les aînés ne sont pas les seuls à être sensibles au Covid-19 – la population générale, même jeune, peut développer de terribles complications dont le « long covid », une forme chronique.

    https://seenthis.net/messages/881524
    https://seenthis.net/messages/881371
    #Great_Barrington_Declaration #immunité_collective

    • En même temps... les enfants et les jeunes restent scolarisés, les adultes peuvent étudier, travailler et les personnes âgées ne peuvent sortir qu’une heure par jour. Une manière de contourner l’impossibilité constitutionnelle d’un confinement sélectif des vieux. Agilitay qu’ils disaient.

      Eux-aussi ont noté que les « seniors » avaient été trois fois moins contaminés que la population générale lors de la première vague (#Épicov), ce qui a limité la surmortalité. Le game ce serait d’arriver à des contaminations sélectives, ce qui a pas bien marché cet été (tout n’est pas perdu, on peut faire la morale ensuite), et moins encore avec la rentrée solaire. Il faut rater encore ?

      Un jour (...) on pourra annoncer que le nombre d’entrée en réa et de décès baisse. On dira qu’on commence à voir la fin du tunnel des horreurs. Et ce sera une affaire de responsabilité individuelle et familiale de ne pas contaminer ses vieux. Dans le meilleur des cas, cet apprentissage sanitaire par les cercueils va laisser du temps à l’invention de pratiques sociales (comme ce fut le cas à l’hôpital en mars avril dernier).

      L’objectif fixé à 5000 covid + jour, ils nous le rappelleront jusqu’à la date butoir, le vaccin de l’été prochain.

      #protection_focalisée #contamination_sélective

    • bah alors @zeka ? pourquoi avoir recopié le texte de la « mise au point » de regards par rapport à cette tribune de merde publiée « par amitié » ? Sans nous préciser que Regards avait fait une « mise au point » ? Tout ça est très très flou…

      http://www.regards.fr/idees-culture/article/mise-au-point

      Cette publication ne signifie pas un soutien de la rédaction de Regards au contenu du texte. Depuis le début de cette pandémie, nous ne cherchons pas à nier sa gravité et son étendue. Au contraire, nous déplorons le manque de réactivité, de moyens et de cohérence de l’État pour faire face à ce péril. Nous affirmons que cette situation est profondément liée à des politiques délétères pour l’hôpital et pour l’environnement.

    • éventuellement retitrer « la déclaration de merde de Great Barrington », pour clarifier :)
      (je vois que @zeka a disparu)

  • #Coronavirus : l’importance des #aérosols revue à la hausse - Le Temps
    https://www.letemps.ch/sciences/coronavirus-limportance-aerosols-revue-hausse

    Cela semble désormais une évidence : les aérosols, ces particules invisibles en suspension, seraient responsables d’au moins 70% des infections au coronavirus – soit bien plus qu’initialement estimé

  • Recovery persiste et signe concernant la chloroquine - Le Temps
    https://www.letemps.ch/sciences/recovery-persiste-signe-concernant-chloroquine

    L’hydroxychloroquine (HCQ) n’a aucun effet bénéfique significatif dans le traitement du Covid-19 à l’hôpital. Ce n’est pas la première fois que des scientifiques arrivent à cette conclusion, mais la dernière d’entre elles, parue dans The New England Journal of Medicine, vient de la vaste étude britannique Recovery. Il s’agit autrement dit d’un résultat majeur au sujet de ce médicament, dont l’efficacité n’a jusqu’à présent pas été prouvée.

    […]

    Parmi les résultats secondaires, les auteurs notent une durée médiane d’hospitalisation plus longue dans le groupe HCQ (16 jours contre 13) ainsi qu’une progression de maladie plus importante, évaluée par le risque de recourir à une assistance respiratoire au cours de l’hospitalisation.

  • Une vaste analyse enfonce le clou sur la chloroquine, jugée inefficace, voire dangereuse - Le Temps
    https://www.letemps.ch/sciences/une-vaste-analyse-enfonce-clou-chloroquine-jugee-inefficace-voire-dangereuse

    S’agissant de la combinaison HCQ/AZI, les auteurs notent qu’elle est associée à une augmentation du risque de décès de 27% par rapport au risque de base de mortalité associé au Covid-19, « possiblement en raison d’effets secondaires sur le système cardiovasculaire », suppose Thibault Fiolet. L’AZI est connue depuis plusieurs années comme étant à l’origine d’arythmies.

    « L’hydroxychloroquine seule est inutile et entraîne une surmortalité lorsqu’elle est combinée à l’azithromycine », résume un autre des auteurs, Matthieu Mulot, spécialiste en statistiques à l’Université de Neuchâtel. Ce dernier se félicite de ne pas avoir mené « une enquête à charge ou aux idées préconçues », mais d’avoir « analysé objectivement si ce traitement permettait de réduire ou non la mortalité, à l’aide des protocoles et des méthodes standards de méta-analyse ».

    « Cet article est pour moi de très bonne qualité au niveau méthodologique et statistique », confirme Caroline Samer, responsable de l’Unité de pharmacogénomique et de thérapies personnalisées aux Hôpitaux universitaires de Genève.

    Fait notable, les auteurs sont en majorité des thésards ou des post-doctorants qui ont effectué ces travaux sans financement, sans directeur de recherche, et sur leur temps libre. De quoi prêter le flanc aux critiques, et pourtant : la revue Clinical Microbiology and Infection est l’un des journaux de référence en la matière. La Société européenne de microbiologie clinique et des maladies infectieuses, à laquelle la revue est officiellement rattachée, a même relayé ces travaux dans un communiqué de presse.

    « Notre équipe s’est formée de manière informelle via les réseaux sociaux, mais avec les accords de nos directeurs respectifs », précise un autre signataire, Mathieu Rebeaud, de l’Université de Lausanne. Ce doctorant biochimiste s’est illustré la semaine dernière en cosignant un fameux canular scientifique dénonçant les revues prédatrices dans lesquelles sont parfois retrouvées des études douteuses.

    Cette fois, ce n’est pas une blague, mais du sérieux, jure-t-il : « Notre étude a été validée dans les règles de l’art par des spécialistes de la méta-analyse de maladies infectieuses, sans doute même avec davantage de prudence que si nous avions un grand ponte parmi nous. Nous ne nous attendions pas à une telle reconnaissance. »

  • Au Brésil, des scientifiques menacés de mort
    https://www.letemps.ch/sciences/bresil-scientifiques-menaces-mort

    Publiant d’abord leurs résultats sur le serveur preprint MedrXiv (sans validation indépendante par les pairs), les auteurs écrivent que la chloroquine est « associée à davantage d’effets toxiques et de létalité, en particulier au niveau de la prolongation des intervalles QTc » [une des phases temporelles de la contraction cardiaque déréglées lors d’arythmies]. Les travaux ont depuis paru dans la revue JAMA Network Open.

    Les choses auraient pu en rester là, comme pour les autres études non concluantes s’agissant de ce médicament. Mais ce serait compter sans l’emprise politique de cette affaire. Les partisans du président Bolsonaro s’en sont pris à Marcus Lacerda et à ses travaux, vilipendés sur les réseaux sociaux. Plus inquiétant, le scientifique s’est vu informer d’une mise sous enquête par les services du procureur fédéral, annonce relayée le plus officiellement du monde sur Twitter. Celui-ci est sommé de rendre des comptes sur son protocole, une attaque de plus du gouvernement brésilien sur la science, après les velléités de suppression des sciences sociales ou le dénigrement des sciences environnementales.

  • A l’école, trois heures de contact étroit par jour
    https://www.letemps.ch/sciences/lecole-trois-heures-contact-etroit-jour

    Une étude a mesuré la quantité et la durée des contacts rapprochés entre #enfants et avec les instituteurs à l’#école primaire. Avec 323 contacts et trois heures par jour, la distanciation sociale ne sera pas une mince affaire. Mais l’étude d’Alain Barrat dégage aussi des pistes pour élaborer des solutions

  • #Coronavirus : Why death and mortality rates differ - BBC Future
    https://www.bbc.com/future/article/20200401-coronavirus-why-death-and-mortality-rates-differ

    During an epidemic, doctors are more likely to attribute a death with complex causes as being caused by the disease in question – a trait known as ascertainment bias.

    Pourquoi la #mortalité de l’épidémie est difficile à calculer… pour l’instant - Le Temps
    https://www.letemps.ch/sciences/mortalite-lepidemie-difficile-calculer-linstant

    La sévérité du #Covid-19, illustrée par la mortalité de la maladie, reste indéfinie. Variable d’un pays à l’autre, elle fluctue également au gré des décès, des guérisons et des choix méthodologiques.

    #sars-cov-2 #taux_de_mortalité #taux_de_létalité #case_fatality_rate #taux_de_mortalité_par_infection #infection_fatality_rate #CFR #IFR

    • le billet sur la méditation dont il est question dans la 4eme video -

      Tout le monde vous le dira : la méditation peut aider à calmer l’esprit. Et le corps. Ou pas. Du tout.

      Ce que la méditation permet surtout c’est de nous confronter à nos pensées, à notre bavardage intérieur, à nos obsessions, à nos compulsifs camouflages mentaux, à nos réponses automatiques. Rapidement, elle nous fait réaliser notre très grande tendance à fuir la réalité ; les faits comme les pensées.

      Oui, la méditation est un outil formidable pour aborder en conscience ce que nous avons dans la tête et aussi ce que notre corps exprime au travers de douleurs cycliques ou permanentes. En cultivant une attention soutenue à ce qui se présente, de manière systématique et chirurgicale, nous pouvons discerner et disséquer chaque mouvement mental, chaque répétition, chaque réflexe de fuite.

      Mais mais mais, la méditation ne nous permet pas, et je dirais même ne nous autorise pas à réfléchir notre petit (grand) manège mental. Car la technique, toutes écoles confondues, nous demande très expressément de mettre de côté chacune de nos pensées ou sensations, dès qu’elle est identifiée... jusqu’à ce que la suivante prenne le relais.

      En conséquence, une fois que nous avons aiguisé notre capacité d’attention - et si tant est que nous soyons intéressés par notre santé psychologique et par l’intelligence qui peut en émerger - il est important que l’analyse prenne le relais de la méditation/observation.

      Sinon, comment comprendre ce qui se passe dans notre esprit ? Comment ne pas perpétuer sans fin et à notre corps défendant toutes ces pensées parasites et majoritairement insensées ? Précisons ici que certaines peuvent être très très (très) étranges, dérangeantes, voire même effrayantes...

      De nombreux méditants, en réalisant la qualité de leurs pensées choisissent de méditer de manière soutenue, jusqu’à plusieurs heures par jour, afin d’évacuer ces circonvolutions problématiques (mais se rendent bien vite compte qu’elles reviennent toujours). Ou bien, ils sautent à pieds joints dans la pensée magique, l’adhésion à des croyances spirituelles pleines de vérités éthérées, voire se raccrochent à l’autorité rassurante d’un leader charismatique.

      Voilà l’histoire. Voilà comment la méditation peut mener à des souffrances plus importantes que celles qu’elle était supposée « soigner » ; à un profond manque de compréhension, à de lourds malentendus, à des échappatoires farfelues... et même à des désordres mentaux.

      La méditation est un outil puissant qui peut réellement affiner notre capacité d’attention et ainsi constituer un terreau favorable à une pensée de qualité.

      Ce n’est pas une voie magique vers la transcendance de notre corps ou de notre esprit, dans une dimension rêvée.

      Dans le plus grand intérêt de notre santé mentale, gardons bien ça en tête.

      – Élisabeth Feytit

      #méditation

      https://www.metadechoc.fr/aaah-la-meditation

      Interessant moi qui commence à pratiquer l’hypnose sur le figaro live ! et que j’ai réussi pour la première fois ce matin malgré les efforts soutenu de mon greffier pour me faire les abdos en même temps. Et quand même je suis vachement moins relou qu’hier enfin je pense ou j’espère. Mais c’est vrai que mon hypnotiseur du figaro m’apprend à laisser glisser mes ruminations et à etre aussi intelligente qu’une vache. Il dit quand même qu’il pense que ces ruminations sont un message de l’inconscient pour prévenir d’un danger mais un peu trop dosé pour pouvoir y reflechir utilement. En fait c’est pas contradictoire avec ce que dit Elisabeth Feytit !

      ps l’hypnotiseur en question est ici
      https://www.youtube.com/watch?v=c5vFsFbVDq4

      Peut etre que l’hypnose et la méditation c’est différent sinon il y aurais un même mot.

    • Sur la méditation dans un commentaire à son texte Elisabeth Feytit ajoute ;

      Effectivement, la méditation est contre-indiquée pour certains malades psychiatriques, notamment parce qu’elle les met brutalement face aux méandres de leurs propres pensées, ce qui peut faire empirer leur état. Elle est cependant utilisée de manière clinique contre les troubles de l’anxiété ou de syndromes post-traumatique.

      Ok nickel pour bibi merci madame Feytit

    • oui mais j’entend tellement de personnes me venter les médiations comme remède à tout faire et le jus d’herbe à blé contre le cancer que ca fait du bien cette parole ultra minoritaire. Tout comme le discours sur le HP ca fait du bien aussi et même ici j’ai plutot lu des croyant·es que l’inverse (y compris moi)

  • « Les enfants ne semblent pas être moteurs dans la
    propagation du virus »

    « Pour le docteur Arnaud L’Huillier, pédiatre et infectiologue aux
    Hôpitaux universitaires de Genève, fermer les écoles n’est pas la
    solution la plus pertinente pour endiguer l’épidémie de coronavirus

    France, Italie, Chine, Japon, Corée du Sud… et maintenant Suisse. Une trentaine d’Etats à travers le monde ont décidé de fermer leurs écoles afin de contenir la propagation du SARS-CoV-2. Une décision qui ne fait pas l’unanimité parmi les experts, le rôle des enfants dans la propagation de l’épidémie étant débattu. Explications d’Arnaud
    L’Huillier, pédiatre et infectiologue aux Hôpitaux universitaires de
    Genève.

    – Le Temps : Les enfants présentent-ils un risque d’être contaminés par le SARS-CoV-2 ?

    – Arnaud L’Huillier : Oui, les enfants peuvent attraper ce coronavirus,
    mais les données dont nous disposons en provenance des pays les plus touchés, comme la Chine, la Corée du Sud et l’Italie, montrent qu’ils sont sous-représentés parmi les personnes atteintes. Une étude menée sur 44 000 personnes infectées en Chine a montré que seuls 2% d’entre elles avaient moins de 20 ans, alors que cette tranche d’âge représente 18 à 25% de la population chinoise. Un unique décès a été rapporté chez un patient chinois dont l’âge était compris entre 10 et 19 ans. Mais on ignore quel était son âge exact et s’il souffrait d’une éventuelle pathologie préexistante, qui l’aurait rendu plus fragile. Enfin, il n’y a à ce jour aucun décès documenté en raison du Covid-19 chez un enfant de moins de 10 ans, que ce soit en Chine ou ailleurs.

    (…)

    – La fermeture des écoles est mise en avant comme une bonne solution pour lutter contre la propagation de la grippe, est-ce aussi valable pour le coronavirus ?

    – La fermeture des crèches et des écoles primaires ne nous semble pas être une mesure adéquate pour contenir l’épidémie. Certes, les enfants jouent un rôle important dans la propagation des virus tels que la grippe, mais ils ne semblent pas être moteurs dans celle du
    SARS-CoV-2. Cela peut s’expliquer par le type de symptômes occasionnés par ce virus. Il affecte surtout les voies respiratoires profondes et ne fait pas couler le nez, ce qui chez les enfants est un vecteur de dissémination important des pathogènes. Les plus jeunes ont par ailleurs une toux moins efficace que les adultes, si bien qu’ils
    excrètent probablement moins de virus par ce biais. D’après le rapport de l’OMS sur la situation en Chine, de nombreux enfants ont été contaminés par le coronavirus dans le cadre familial. Mais ce sont les parents qui ont infecté les enfants et non l’inverse. Ces informations sont cohérentes avec d’autres données dont nous disposons pour la Suisse. Le virus n’est détecté que chez des enfants vivant avec une personne malade (…).

    https://www.letemps.ch/sciences/arnaud-lhuillier-enfants-ne-semblent-moteurs-propagation-virus

  • Anne-Marie Moulin : « Dans de mauvaises conditions, la #quarantaine vire au drame » - Le Temps
    https://www.letemps.ch/sciences/annemarie-moulin-mauvaises-conditions-quarantaine-vire-drame

    Que nous montre l’histoire sur le bien-fondé des quarantaines ?

    C’est à Raguse [actuelle Dubrovnik] en 1377, puis à Venise en 1423, que sont nées les premières mesures de quarantaine. Ces villes portuaires de l’Adriatique commerçaient intensivement avec l’Orient. Pour protéger l’Europe de la peste, tout navire en provenance d’une zone infectée se voyait imposer un isolement de 30 ou 40 jours (d’où le terme de « quarantaine »). Au fil des épidémies, ce délai a sans cesse été revu. Pour les épidémies de choléra, à la fin du XIXe siècle, il a été réduit à quelques jours.

    La pièce maîtresse du dispositif de quarantaine, jusqu’au début du XXe siècle, était le #lazaret. Entouré de murs épais, ce type d’établissement enfermait les malades contagieux, ou supposés tels. Mais dans ces lieux souvent sordides, les conditions de vie étaient épouvantables. Tous les internés aspiraient à s’évader. Ils s’échappaient souvent en soudoyant les gardiens…

    La mise en quarantaine du paquebot Diamond Princess a été un fiasco. Les quarantaines collectives sont-elles vouées à l’échec ?

    Dans un lieu vaste et confortable, cela peut très bien se passer. D’ailleurs, les personnes rapatriées de Chine qui ont été mises en quarantaine dans le sud de la France ou dans le Calvados, ont expérimenté des formes modernes de lazarets. Mais quand les gens sont entassés dans des taudis, dans de mauvaises conditions, la quarantaine vire au drame. La promiscuité entre personnes infectées et non infectées multiplie le risque de contamination.

    Enfin, la contrainte peut être contournée. Un des plus fameux exemples est celui du Grand Saint-Antoine. Le 25 mai 1720, de retour du Levant, le navire devait accoster à Marseille, chargé d’étoffes, après une traversée marquée par de nombreux décès. Suspect, l’équipage a été mis en quarantaine. Mais il a débarqué clandestinement la précieuse cargaison. Une terrible épidémie de peste s’est ensuivie, causant plus de 90 000 morts.

  • Glaciers, la lente agonie

    « Cette année encore, les géants de glace suisses ont perdu 2% de leur masse. Le phénomène de fonte est généralisé sur l’ensemble de la planète. Bien qu’une zone fasse exception en Himalaya, l’horizon 2100 sonne comme le glas des neiges éternelles.

    (…)

    Les glaciers sont-ils malades ou mourants ?

    « Dans les Alpes, je dirais mourants, malheureusement », répond Daniel Farinotti, professeur en glaciologie à l’ETH Zurich et à l’Institut
    fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (SLF). Peu
    importe le modèle appliqué, ces sculpteurs de vallées seront réduits à peau de chagrin d’ici à la fin du XXIe siècle. Nul besoin de se
    plonger dans les archives pour se rendre compte du retrait des glaces.

    Depuis dix ans, la vitesse de diminution des volumes glaciaires
    observée dans les Alpes étonne même ceux qui les étudient au
    quotidien. « Bien sûr, lorsque j’ai commencé mes études en 2000, le
    phénomène de recul était bien évoqué, mais je ne pensais pas être le
    témoin d’une manifestation d’une telle ampleur », poursuit le
    glaciologue. Les auteurs d’une étude parue dans la revue La
    Météorologie en août 2019, réalisée sur les glaciers d’Argentière et
    de la Mer de Glace, situés aux abords du Mont-Blanc, avancent des
    constats accablants. Depuis le début du XXe siècle, 25 à 32% de
    l’épaisseur de glace a disparu de la surface de leurs objets d’étude.

    (…)

    Quel avenir prédisent les glaciologues ?

    Selon les modèles, entre 82 à 96% de la surface glaciaire devrait
    disparaître d’ici à 2100. « Les scénarios climatiques impliquent
    beaucoup d’incertitude, prévient Daniel Farinotti. Mais en substance,
    tout dépendra de la réduction de nos émissions de gaz à effet de
    serre, donc de nos actions individuelles et collectives, y compris nos
    choix politiques. » Selon l’expert, toute méthode de géo-ingénierie
    pour pallier cette inéluctable fonte est comme un emplâtre sur une
    jambe de bois. »

    https://www.letemps.ch/sciences/glaciers-lente-agonie

  • Olga Dubey, à fond sur le champignon pour protéger fruits et légumes - Le Temps
    https://www.letemps.ch/sciences/olga-dubey-fond-champignon-proteger-fruits-legumes

    Retarder le pourrissement des fruits et légumes. Pourquoi ? Impossible de le comprendre dans cet article du Temps, journal suisse des libéraux conservateurs francophones. Ce qui en ressort surtout c’est la nécessité de créer une start-up, aussi inutile que soit le produit. On habillera toujours la chose de préoccupations écologiques et on profitera du soutien de la recherche publique.

    #agriculture #smart_agriculture #startup #pourrissement #alimentation

  • La demande de sable a triplé en 20 ans, l’ONU s’inquiète - Le Temps
    https://www.letemps.ch/monde/demande-sable-triple-20-ans-lonu-sinquiete

    La demande en sable et en gravier atteint 40 à 50 milliards de tonnes par an, 3 fois plus qu’il y a 20 ans. L’extraction a contribué à la diminution de plages et d’aquifères, la pollution, des inondations et des sécheresses. L’ONU veut travailler avec LafargeHolcim.

    Le sable et le gravier constituent des composantes « non reconnues de nos économies et du développement », a estimé mardi devant la presse le directeur exécutif de la base de données des ressources mondiales à Genève d’ONU Environnement (GRID-Genève), Pascal Peduzzi.[...]

    Les pays les plus affectés se trouvent en Asie et en Afrique. Parmi eux, la Chine est confrontée à une augmentation de population et d’infrastructures. Elle a aussi utilisé du sable pour établir rapidement des bases militaires sur les îles contestées dans la Mer de Chine.

    Par habitant, Singapour, qui a étendu son territoire sur la mer de 20% depuis 1973, est le plus gros consommateur. Ces excroissances utilisent 1,2 milliard de tonnes par an.

    Sand and Sustainability: Finding New Solutions for Environmental Governance of Global Sand Resources
    https://wedocs.unep.org/handle/20.500.11822/28163

    #sable #extraction #construction #urbanisation

  • Le constat du dangereux déclin de la nature avec l’accélération « sans précédent » du taux d’extinction des espèces - Magazine GoodPlanet Info
    https://www.goodplanet.info/actualite/2019/05/06/le-constat-du-dangereux-declin-de-la-nature-avec-lacceleration-sans-pre

    Nous republions ici dans son intégralité le communiqué des scientifiques de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Ce communiqué accompagne la publication d’un rapport de référence sur l’état des lieux de la biodiversité. Il dresse un constat inquiétant de l’érosion du vivant et de la biodiversité. Le rapport de l’IPBES sur le déclin de la nature et du vivant est le résultat d’années de travaux entrepris par la communauté scientifique internationale. Ses principales conclusions se résument ainsi :
    – Le dangereux déclin de la nature que traduit un taux d’extinction des espèces « sans précédent » et qui s’accélère
    – La réponse mondiale actuelle est insuffisante
    – Des « changements transformateurs » sont nécessaires pour restaurer et protéger la nature
    – Les intérêts particuliers doivent être dépassés pour le bien de tous
    – C’est l’évaluation la plus exhaustive de ce type, elle comptabilise 1.000.000 espèces menacées d’extinction

    « La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine – et le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier », alerte le nouveau et historique rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), dont le résumé a été approuvé lors de la 7ème session plénière de l’IPBES, qui s’est réunie la semaine dernière (du 29 Avril au 4 mai) à Paris.

    « Les preuves accablantes contenues dans l’évaluation globale publiée par l’IPBES et obtenues à partir d’un large éventail de domaines de connaissance, présentent un panorama inquiétant », a déclaré le président de l’IPBES, Sir Robert Watson. « La santé des écosystèmes dont nous dépendons, ainsi que toutes les autres espèces, se dégrade plus vite que jamais. Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier ».

    (et qu’on n’arrête de parler de la nature comme une prestataire de "services", c’est agaçant !)

    https://www.ipbes.net

  • Afrique : les aliments industriels nourrissent l’épidémie de diabète - Le Temps
    https://www.letemps.ch/sciences/afrique-aliments-industriels-nourrissent-lepidemie-diabete

    Alors que la France continue à inonder l’Afrique avec son blé excédentaire et subventionné (50% de la production part à l’export), les populations souffrent de diabète et d’obésité sans pouvoir accéder aux soins. L’article du quotidien suisse Le Temps donne trop largement la parole aux tenants de l’éducation des consommateurs et se contente de mettre mollement en cause l’industrie agro-alimentaire.

    Régime sans gluten pour les riches et diabète pour les pauvres donc ! On pense un peu à ceci : https://seenthis.net/messages/777550

    #agriculture #alimentation

  • Comment les géants pétroliers sapent l’Accord de Paris - Le Temps
    https://www.letemps.ch/sciences/geants-petroliers-sapent-laccord-paris

    Il met en évidence le fait que les cinq principaux groupes pétroliers et gaziers cotés en bourse – ExxonMobil, Shell, Chevron, BP et Total – ont dépensé, depuis la COP21 à fin 2015, 1 milliard de dollars en opérations de lobbying et de relations publiques de façon à poursuivre et à intensifier leurs programmes d’extraction d’énergies fossiles. Et afin de pouvoir continuer également à bénéficier d’aides publiques, alors qu’ils ont engrangé 55 milliards de dollars de profits en 2018. En contradiction flagrante avec l’Accord de Paris, ces cinq compagnies ont agi de manière à contrôler, à retarder ou à bloquer les politiques énergétiques contraignantes. Elles sont ainsi parvenues à retarder les actions des Etats visant à limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C d’ici à la fin du siècle.

    #club_des_cinq #économie_fossile #exxonMobil #shell #chevron #BP #Total #Cop21

  • Pour « Sortir du chaos » , il faut aussi mener campagne
    Pour décrocher Le ballon d’or : Gilles Kepel en analyste et témoin de la dévastation du Moyen-Orient

    Elisabeth Badinter : « Je ne pense pas qu’on puisse parler librement des crétins des Alpes »
    « Histoire absurbe » : Antoine de Baecque entre érudition et goût de l’internet

    Matières premières : l’ananas entre en force au Parlement régional d’Andalousie
    Espagne : l’extrême droite n’est plus exotique

    Au lit comment jouer à la cyberguerre ?
    Se faire peur est déclaré

    Philippe et Bayrou, lequel est plus écologique ?
    Sapin de Noël naturel ou artificiel, la mésentente cordiale

    #de_la_dyslexie_créative


    https://larueourien.tumblr.com

  • L’article du Monde est sous #paywall :

    Réchauffement climatique : en 1979, tout le monde savait déjà
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/08/26/1979-1989-decennie-verte_5346313_3232.html

    Celui du Temps est en accès libre :
    Comment nous avons perdu le combat contre le changement climatique
    https://www.letemps.ch/sciences/avons-perdu-combat-contre-changement-climatique

    I – 1979-1982
    Printemps 1979 : un militant inquiet
    Automne 1979 : une mobilisation cahin-caha
    1980-1981 : malgré la blitzkrieg de Ronald Reagan, la mobilisation grandit

    II – 1983-1989
    1983-1984 : l’exceptionnalisme américain contre le changement climatique
    1985 : le trou d’ozone contre le réchauffement
    1987-1988 : la censure de la science, et le brûlant été 1988
    Eté 1988 : la conférence de Toronto, le « Woodstock du climat »
    1989 : la Maison-Blanche se rebiffe
    Novembre 1989 : l’enterrement définitif à Noordwijk

    • Réchauffement climatique : en 1979, tout le monde savait déjà

      Une étude révèle que l’humanité a été très proche, il y a quarante ans, de prendre les bonnes décisions pour arrêter le réchauffement !

      Rapport d’étonnement. Cet été, toute l’Europe cuisait sous la canicule. Le 1er août, la National Oceanic and Atmospheric Administration expliquait que l’année 2017 a été la troisième année la plus chaude de l’histoire moderne après 2016 et 2015. Le 6 août, une équipe scientifique internationale publiait une inquiétante étude dans la revue PNAS prévenant que l’actuelle combinaison de la fonte de l’Antarctique de l’ouest – une perte de 2 720 milliards de tonnes de glace depuis 1992 d’après Nature du 13 juin –, de la déforestation et des émissions de gaz à effet de serre aggrave le risque de l’« effet domino » à partir d’un réchauffement à 2° Celsius – qui pourrait être atteint avant 2100. Ces « rétroactions auto-renforçantes », estime l’étude, pourraient pousser « le système terrestre vers un seuil planétaire » et « provoquer un réchauffement continu ».

      La Terre deviendrait alors, « dans quelques décennies », une étuve avec « des températures de 4° à 5° supérieures à la période préindustrielle », tandis que le niveau des mers s’élèverait « de 10 à 60 mètres ». Des régions côtières, des villes entières seraient submergées, des îles disparaîtraient, le Sahara s’étendrait vers le sud, la pénurie d’eau deviendrait fatale, le régime de la mousson serait gravement perturbé, des milliers d’espèces disparaîtraient, les phénomènes climatiques extrêmes se multiplieraient. Quant à la civilisation humaine, je vous laisse imaginer…

      « Enjeu “non partisan” »

      Le plus dramatique peut-être dans notre impuissance actuelle face à cette catastrophe annoncée est que l’humanité a été très proche, il y a quarante ans, de prendre les bonnes décisions pour arrêter le réchauffement ! C’est ce que révèle une investigation de l’essayiste américain Nathaniel Rich, « Perdre la Terre », publiée le 1er août dans le New York Times, appuyée sur dix-huit mois d’enquêtes et plus de cent interviews de scientifiques, de politiciens et d’écologistes.

      Dans les années 1970, rappelle Rich, « l’effet de serre » est déjà bien connu des scientifiques, et décrit dans n’importe quel « manuel d’introduction à la biologie ». Il est alors clair que plus l’atmosphère contient de dioxyde de carbone, plus elle se réchauffe, et qu’il faut réagir au fait que nous en produisons des quantités astronomiques en brûlant du charbon, du pétrole et du gaz. En 1979, un rapport de la National Academy of Sciences américaine prévient que « la question du dioxyde de carbone devrait figurer à l’ordre du jour international dans un contexte qui maximisera la coopération ». Quant aux démocrates et aux républicains, ils jugent que le problème du réchauffement est grave et doit devenir un enjeu « non partisan ».

      Ils sont entendus ! A Genève, lors de la première Conférence mondiale sur le climat de 1979, les scientifiques de 50 pays conviennent qu’il est « urgent » de réduire les émissions. Quatre mois plus tard, à Tokyo, le groupe des sept pays les plus riches s’engage à prendre des mesures. Dans les années qui suivent, grâce au militantisme du consultant indépendant Rafe Pomerance, des Amis de la Terre et du climatologue James E. Hansen, les risques d’un changement climatique rapide font les couvertures des journaux…

      Premières campagnes « climatosceptiques »

      Et puis en 1985, la découverte par le grand public du « trou » de la couche d’ozone, qui nous protège des rayons ultraviolets, dramatise la question climatique. L’ONU s’en empare, la Convention de Vienne sur la protection de la couche d’ozone est signée, Etats-Unis en tête, en dépit d’une opposition virulente des entreprises de réfrigération ou chimiques. Elle est confirmée par la signature du protocole de Montréal en 1987, qui entraîne une mobilisation internationale contre les chlorofluorocarbones – en 2016, une étude parue dans Science indique que le « trou » a diminué de 4 millions de km2, évitant « deux millions de cancers de la peau ».

      Fort de ce succès, les scientifiques et les écologistes mobilisés pensent qu’ils vont pouvoir obtenir gain de cause pour contenir les émissions de gaz à effet de serre. En 1988, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), placé sous l’égide de l’ONU, est créé. En 1989, à La Haye, 149 pays conviennent qu’un traité international contraignant doit être rapidement signé, préparant le Sommet de la Terre à Rio en 1992…

      Hélas, en 1990, le consensus s’effondre aux Etats-Unis. Les premières grandes campagnes « climatosceptiques » démarrent, menées par l’American Petroleum Institute et l’organisation de lobbying Global Climate Coalition financée par les entreprises opposées à toute mesure de restriction. Dépensant des millions de dollars, ils vont réussir à retourner des politiciens et des scientifiques proches des industriels, jusqu’à paralyser la ratification du protocole de Kyoto par les Etats-Unis.

      Pourtant, dès les années 1970, « tout le monde savait, rappelle Nathaniel Rich. Et nous le savons tous encore ».

  • Contre les prix trop élevés d’accès aux publications, les scientifiques font le mur - Le Temps
    https://www.letemps.ch/sciences/contre-prix-eleves-dacces-aux-publications-scientifiques-mur

    Contre les prix trop élevés d’accès aux publications, les scientifiques font le mur

    En plein essor du libre accès aux publications scientifiques, de nouveaux outils émergent pour aider à trouver facilement – et sans payer – des articles placés derrière un coûteux « paywall » ou une autre forme d’abonnement

    Les sciences ont-elles perdu leur caractère ouvert et universel ? Le mouvement de l’open access ou accès libre, dans lequel les publications scientifiques sont disponibles gratuitement et non plus contre d’onéreux abonnements, semble en tout cas en témoigner.

    L’open access, porté par des plateformes telles que PLoS, acronyme anglais pour Bibliothèque publique des sciences, constitue une alternative aux éditeurs scientifiques classiques et privés comme Elsevier, Springer Nature ou Wiley dont les tarifs, régulièrement revus à la hausse, irritent le milieu académique qui cherche des parades.

    En 2017, le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS), tout comme l’Union européenne, s’est ainsi fixé l’objectif de rendre disponible en open access, à partir de 2020, la totalité des publications scientifiques qu’il finance. Le 4 septembre, onze fonds européens de financement de la recherche ont même publié un « Plan S » qui rendra cela obligatoire. Le fonds suisse soutient ce plan mais veut l’étudier juridiquement avant de le signer.
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    Sciences

    Sans abonnement, les chercheurs et le public font face à des paywalls qui obligent à payer en moyenne une trentaine de francs par article, ou plusieurs milliers de francs pour des bouquets d’abonnements à l’année. « Pour la bibliothèque de l’Université de Genève, cela représente plus de 4,5 millions de francs par année pour l’ensemble des ressources électroniques (journaux, livres, bases de données) », estime Jean-Blaise Claivaz, coordinateur open access et données de recherche à l’Université de Genève.
    Disruption illégale

    Ce marché figé a donné des idées à certains. En 2011, Alexandra Elbakyan, une chercheuse kazakhe, a créé Sci-Hub, une plateforme qui donne accès gratuitement – et illégalement – à plus de 70 millions d’articles scientifiques. Début 2016, 164 000 articles y étaient téléchargés chaque jour.

    « Actuellement, en Suisse, il n’est pas illégal de télécharger sur Sci-Hub, le téléchargeur n’est pas punissable, explique Jean-Blaize Claivaz. A l’Université de Genève, nous pourrions arrêter tous les abonnements et utiliser Sci-Hub. Ce n’est pas une position que l’université est prête à endosser mais nous ne pourrions pas être poursuivis. »

    Une autre façon légale de contourner les paywalls des éditeurs scientifiques est de chercher l’article dans les nombreuses archives numériques ouvertes des bibliothèques. Ces dernières contournent les abonnements en permettant aux chercheurs de verser leurs propres articles et de les rendre accessibles gratuitement – quoique en une version « brouillon » dépourvue des ultimes modifications apportées par les éditeurs avant publication. Mais faire sa bibliographie sur ces plateformes reste long et fastidieux, car il faut faire ses recherches sur chaque archive.

    C’est pour pallier ce problème que sont récemment apparus de nouveaux outils capables d’automatiser le processus, des sortes de moteurs de recherche qui vont simultanément interroger un grand nombre d’archives. Certains sont à visée commerciale (Kopernio, Anywhere Access), d’autres à but non lucratif (Open Access Button, Unpaywall). Si chacun possède ses particularités, le principe est le même : face à un paywall, ces outils (qui peuvent prendre la forme d’une extension de navigateur web) se chargent de trouver une version de l’article hébergée dans une archive ouverte, quelque part dans les méandres d’internet.
    Unpaywall mis en place à Genève

    Pour Jean-Blaize Claivaz, « le côté non lucratif d’Unpaywall et la présence dans son équipe de grands noms de la scène open access attirent la sympathie et une certaine confiance de la communauté scientifique. Ça lui donne un certain avantage face à ses concurrents. »

    La bibliothèque de l’Université de Genève a d’ailleurs récemment intégré un bouton Unpaywall à son système de recherche d’article scientifique. « Nous avons comparé l’accès avec et sans Unpaywall à l’Université de Genève et nous avons constaté que cette solution augmentait l’accès à la littérature scientifique en sciences de la vie d’environ 25% », ajoute-t-il.

    Les grandes entreprises du secteur voient plutôt d’un bon œil l’arrivée de ces petits acteurs qui s’inscrivent dans une position moins radicale que Sci-Hub, qui collectent des données monétisables et qu’il est possible de racheter pour mieux contrôler.

    Kopernio a été racheté en avril par Clarivate Analytics, entreprise peu connue du grand public mais propriétaire du Web of Science, rassemblement de sept grandes bases de données bibliographiques qui est derrière le calcul du fameux facteur d’impact des journaux. Fin juillet, Elsevier et Impactstory, la société éditrice d’Unpaywall, ont conclu un accord qui permet à l’éditeur d’intégrer Unpaywall dans sa propre base de données.

    Mais ces solutions demandent toutes de faire un effort d’installation et d’intégration. Malgré ses démêlés judiciaires et pour l’heure, Sci-Hub semble rester la solution la plus simple pour accéder à l’ensemble, ou presque, de la littérature scientifique.

    #sciences