• Humans reached Madagascar 6,000 years earlier than previously thought
    https://news.mongabay.com/2018/09/humans-reached-madagascar-6000-years-earlier-than-previously-thought

    Beyond revealing new information about early human migrations, the findings are significant because they seem to indicate that Madagascar’s megafauna wasn’t driven to extinction by the first wave of humans that reached the island.

    “We already know that Madagascar’s megafauna – elephant birds, hippos, giant tortoises and giant lemurs – became extinct less than 1,000 years ago. There are a number of theories about why this occurred, but the extent of human involvement hasn’t been clear,” lead author James Hansford from Zoological Society of London’s Institute of Zoology said via a press release.

    “Our research provides evidence of human activity in Madagascar more than 6,000 years earlier than previously suspected – which demonstrates that a radically different extinction theory is required to understand the huge biodiversity loss that has occurred on the island. Humans seem to have coexisted with elephant birds and other now-extinct species for over 9,000 years, apparently with limited negative impact on biodiversity for most of this period, which offers new insights for conservation today.”

    #Madagascar #préhistoire

  • US, French forces carry out archeological excavations in Syria’s Raqqa
    https://www.almasdarnews.com/article/us-french-forces-carry-out-archeological-excavations-in-syrias-raqqa

    American and French forces began excavations in an archeological hilltop near the northern city of Raqqa, local activists reported.

    A local activist released a photo which purportedly features heavy machineries for the US-led coalition in al-Mansoura hilltops of Raqqa western countryside.

    Mohab Nasser, originally from the city of Raqqa, said that similar excavations have been underway for months in the west and northwest countryside of Tabqa; particularly near Ja’bar, Al-Jarniyah and al-Kreen.

    AMN hasn’t yet been able to verify this claim.

    Pendant la guerre “l’#archéologie” continue ? #syrie

  • Claudine Cohen, une femme dans la préhistoire
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/claudine-cohen-une-femme-dans-la-prehistoire

    Que connaît-on aujourd’hui du rôle de la femme préhistorique ? Que nous apporte aujourd’hui l’ethno-archéologie sur la connaissance que l’on a des peuples chasseurs-cueilleurs ?

    De la même façon que le récit mythologique de nos ancêtres les gaulois réfractaires, le récit préhistorique a été construit sur un modèle quasi exclusivement masculin : Homme de Cro-Magnon, Homme de Neandertal, pas beaucoup de place pour les femmes dans les lignées humaines. Si la découverte de Lucy a tenté de corriger le tir, la question du rôle social, de la place de la femme dans les sociétés préhistoriques reste très largement conditionnée aux stéréotypes sociaux contemporains : l’homme à la chasse, la femme à la caverne. Comment étudier la place réelle des femmes dans ces proto-sociétés ? C’est un long et très complexe travail de déconstruction.

    https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2018/08/75fcf61a-afb4-47bf-b5a2-1b2a6a5b07d1/738_venus_of_brassempouy.webp

    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/14312-30.08.2018-ITEMA_21789035-3.mp3

    #préhistoire #femmes #Claudine_Cohen #audio #radio #podcast

  • Paléontologie : découverte en Sibérie d’une jeune métisse de 90 000 ans

    https://www.lemonde.fr/paleontologie/article/2018/08/22/paleontologie-decouverte-en-siberie-d-une-jeune-metisse-de-90-000-ans_534514

    L’analyse du génome de l’os trouvé dans une grotte de l’Altaï suggère qu’il provient d’une adolescente dont la mère était néandertalienne et le père dénisovien.

    Nous sommes tous métis, issus de brassages de populations immémoriaux. Mais Denisova 11 l’est d’une manière toute singulière. Cette ado vivait il y a environ 90 000 ans en Sibérie. Elle est morte vers l’âge de 13 ans, d’une cause inconnue, et a été enterrée dans la grotte de Denisova dans les montagnes de l’Altaï, où un fragment de ses os a été trouvé en 2012.

    Son ADN a été extrait et analysé, et son génome reconstitué a stupéfié les chercheurs : sa mère était une néandertalienne, et son père un dénisovien, deux lignées humaines disparues, dont il ne subsiste que quelques traces dans le patrimoine génétique d’une partie des hommes d’aujourd’hui.

    « Notre réaction ? La surprise », raconte Benjamin Vernot, qui a participé à ces analyses à l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig, en Allemagne, la Mecque de l’étude de l’ADN ancien, dirigé par le pionnier Svante Pääbo.

    « C’était tellement fou qu’on a passé plusieurs mois à vérifier que ce n’était pas une erreur. » Les vérifications ont été jugées suffisamment solides pour que la découverte soit publiée, jeudi 23 août, dans la revue Nature.

    Précision confondante

    La grotte de Denisova est célèbre dans les cercles de la paléontologie humaine depuis qu’elle a livré un fragment d’une phalange dont l’ADN a révélé, en 2010, l’existence d’une lignée humaine inédite, à qui a été donné le nom de cette grotte.

    Cette lignée est différente des néandertaliens qui peuplaient alors l’Europe, et d’Homo sapiens qui n’allait pas tarder à supplanter toutes ces populations. Les dénisoviens ne nous sont connus que par quelques ossements et quelques dents retrouvés dans la grotte de l’Altaï : on ne sait pas à quoi ils ressemblaient, mais on a pu retrouver des fragments de leur ADN dans le génome de populations actuelles de Papouasie ou d’aborigènes australiens. Mais aussi dans celui de populations arctiques, pour lesquelles la version dénisovienne de certains gènes influençant la gestion des tissus adipeux constituerait un avantage évolutif pour résister aux grands froids.

    Mais revenons à Denisova 11. L’étude de son ADN livre des informations d’une précision confondante sur son ascendance. L’équipe de Svante Pääbo a comparé son génome à celui de Denisova 3, la première dénisovienne identifiée et datée d’environ 40 000 ans, à celui d’un néandertalien trouvé dans la même grotte, et lui vieux de 120 000 ans environ, et aussi à celui d’un Africain actuel. Cette comparaison a montré que, chez Denisova 11, 38,6 % de fragments d’ADN pris au hasard se rapprochaient des spécificités d’un génome néandertalien, et 42,3 % de celui de Denisova 3.

    Cette quasi-parité pouvait signifier deux choses : soit qu’elle appartenait à une population dont les ancêtres étaient issus d’un mélange entre néandertaliens et dénisoviens ; soit que ses propres parents appartenaient chacun à un de ses groupes. Pour l’équipe de Leipzig, c’est cette seconde interprétation qui prévaut : Denisova 11 est une métisse de première génération, sa mère était néandertalienne, son père dénisovien.

    Coexister, « au sens biblique »

    Mais son arbre généalogique est encore plus mêlé : l’analyse génétique permet de plonger dans l’ascendance de son père dénisovien – c’est la partie de l’étude réalisée par Benjamin Vernot. « Il est probable que son père dénisovien a lui-même eu un ancêtre néandertalien, voire plusieurs, dans sa généalogie, possiblement aussi loin que 300 à 600 générations avant sa naissance », écrivent les chercheurs. Vertige de la profondeur d’analyse génétique…

    Et cet héritage néandertalien viendrait d’une population différente de celle à laquelle la mère de Denisova 11 est apparentée. Celle-ci était elle-même génétiquement plus proche de néandertaliens qui ont vécu en Croatie 20 000 ans plus tard que du « Neandertal de l’Altaï » retrouvé dans la même grotte de Denisova, et lui plus vieux de 50 000 ans.

    La reconstitution de ce puzzle génétique dessine donc un monde où des lignées humaines longtemps séparées restaient interfécondes et pouvaient à l’occasion avoir une descendance aux ramifications elles-mêmes croisées des générations plus tard. Elle suggère des mouvements de population sur de vastes territoires – 6 000 kilomètres séparent la grotte croate de Vindija et celle de Denisova.

    « Ces mouvements ont longtemps été envisagés sur un axe nord-sud, commente l’archéologue Pascal Depaepe (Institut national de recherches archéologiques préventives), qui n’a pas participé à l’étude. C’était sûrement bien plus compliqué avec des mouvements latéraux, en l’occurrence est-ouest, de la Sibérie vers la Croatie. » Des mouvements dont il a étudié les indices dans du mobilier archéologique (des silex taillés), en Europe occidentale, note-t-il. « Mais la Sibérie, c’est encore plus loin ! » Il n’est pas exclu non plus que la parenté consatée entre Croatie et Altaï soit due à une migration néandertalienne ouest-est plus ancienne...

    Autre enseignement : « Cela montre que les populations préhistoriques se mélangeaient assez facilement, remarque Pascal Depaepe. Elles n’ont pas fait que cohabiter, mais se sont connues au sens biblique du terme. » « Bien sûr, on savait que cela arrivait, par des analyses génétiques antérieures, constate Benjamin Vernot. Mais trouver l’os d’un descendant direct de ces métissages, c’est très cool, et l’illustration de la force de la sérendipité » – c’est-à-dire de ces choses que l’on découvre par hasard ou par chance, une dimension qui fait partie intégrante des recherches en paléontologie, selon M. Depaepe.

    Questions de « fitness »

    « Grâce à ce type d’études la génétique rejoint enfin l’archéologie qui nous montrait de profondes convergences dans les savoir-faire et les techniques des populations néandertaliennes et Denisova, se réjouit Ludovic Slimak (CNRS, Université Toulouse Jean-Jaurès). Ces convergences sont visibles dans les traditions techniques locales de ces deux populations, mais aussi plus largement vis-à-vis des populations néandertaliennes européennes. » Même si « la profondeur ethnographique de cette histoire-là nous échappe encore, note-t-il, on voit émerger quelque chose qui ressemble à une réalité concrète de ces populations humaines. Les peuples se rencontrent, se croisent, se déplacent. »

    Ces multiples métissages bousculent une nouvelle fois la définition de ce qu’est une espèce, en principe confinée dans les frontières de l’interfécondité. Svante Pääbo et ses collègues s’étaient d’ailleurs gardés, après la découverte de Denisova 3, de proposer un nom d’espèce binominal latin, comme pour Homo sapiens ou Homo neandertlhalensis. Si ces croisements étaient possibles, pourquoi néandertaliens et dénisoviens sont-ils restés génétiquement distincts ? Dans leur conclusion, Svante Pääbo et ses collègues écrivent que les premiers habitaient l’ouest de l’Eurasie, et les seconds une portion inconnue autour de l’Altaï. Les occasions de rencontres entre petits groupes, dans le temps et dans ces espaces immenses, n’étaient peut-être pas si fréquentes.

    Autre hypothèse : les individus issus de ces croisements auraient pu être en moins bonne santé que leurs parents et moins aptes à laisser une descendance – les scientifiques parlent de « fitness ». A l’inverse, notent-ils, l’arrivée de groupes plus nombreux d’Homo sapiens en Eurasie, venus d’Afrique autour de 60 000 ans, et eux aussi capables de se reproduire avec ces populations archaïques, a pu aboutir à leur « absorption » – un autre terme pour dire disparition.

  • Première découverte d’un fossile hybride : Père Denisovien, mère Néandertal

    Les néandertaliens et les Denisovans sont des groupes éteints d’hominidés qui se sont séparés il y a plus de 390 000 ans.
    [L’étude présente] le génome de ’Denisova 11’, un fragment d’os de la grotte de Denisova (Russie) et montre qu’il provient d’un individu qui avait une mère néandertalienne et un père Denisovan.
    Le père, dont le génome porte des traces d’ascendance néandertalienne, provenait d’une population apparentée à un Denisovan retrouvé dans la grotte.

    Un intérêt pour les migrations.

    La mère provenait d’une population plus proche des Néandertaliens qui vivaient plus tard en Europe, que d’un ancien néandertalien trouvé dans la grotte Denisova, suggérant que les migrations des Néandertaliens entre l’Eurasie orientale et occidentale s’étaient produites il y a 120 000 ans.

    La découverte d’une progéniture de Néandertal-Denisovan de première génération parmi le petit nombre de spécimens archaïques séquencés à ce jour suggère que le mélange entre des groupes d’hominidés du Pléistocène tardif était courant lorsqu’ils se sont rencontrés.

    #Préhistoire #Paléolithique #Néandertal #Denisovien #Denisova #40000BP #Viviane_Slon #Fabrizio_Mafessoni #Benjamin_Vernot #Max Planck Institute #University_of_Toronto #Russian_Academy_of_Sciences


    https://doi.org/10.1038/s41586-018-0455-x

  • “A female who died around 90,000 years ago was half #Neanderthal and half #Denisovan, according to #genome analysis of a bone discovered in a Siberian cave. This is the first time scientists have identified an ancient individual whose parents belonged to distinct human groups.”

    https://www.nature.com/articles/d41586-018-06004-0

    “Harris says that sexual encounters between Neanderthals and Denisovans might have been quite common.”

    I love the complicated human tree:

  • Paléontologie : découverte en Sibérie d’une jeune métisse de 90 000 ans
    https://www.lemonde.fr/paleontologie/article/2018/08/22/paleontologie-decouverte-en-siberie-d-une-jeune-metisse-de-90-000-ans_534514


    Cet os trouvé en 2012 dans la grotte de Denisova (Altaï) par des archéologues russes appartenait à une adolescente (Denisova 11) dont la mère était néandertalienne, et le père dénisovien.
    T. HIGHAM, UNIVERSITY OF OXFORD

    Nous sommes tous métis, issus de brassages de populations immémoriaux. Mais Denisova 11 l’est d’une manière toute singulière. Cette ado vivait il y a environ 90 000 ans en Sibérie. Elle est morte vers l’âge de 13 ans, d’une cause inconnue, et a été enterrée dans la grotte de Denisova dans les montagnes de l’Altaï, où un fragment de ses os a été trouvé en 2012.

    Son ADN a été extrait et analysé, et son génome reconstitué a stupéfié les chercheurs : sa mère était une néandertalienne, et son père un dénisovien, deux lignées humaines disparues, dont il ne subsiste que quelques traces dans le patrimoine génétique d’une partie des hommes d’aujourd’hui.

    #paywall

    • L’article original (non accessible)…

      The genome of the offspring of a Neanderthal mother and a Denisovan father | Nature
      https://www.nature.com/articles/s41586-018-0455-x

      Abstract
      Neanderthals and Denisovans are extinct groups of hominins that separated from each other more than 390,000 years ago. Here we present the genome of ‘Denisova 11’, a bone fragment from Denisova Cave (Russia) and show that it comes from an individual who had a Neanderthal mother and a Denisovan father. The father, whose genome bears traces of Neanderthal ancestry, came from a population related to a later Denisovan found in the cave. The mother came from a population more closely related to Neanderthals who lived later in Europe than to an earlier Neanderthal found in Denisova Cave, suggesting that migrations of Neanderthals between eastern and western Eurasia occurred sometime after 120,000 years ago. The finding of a first-generation Neanderthal–Denisovan offspring among the small number of archaic specimens sequenced to date suggests that mixing between Late Pleistocene hominin groups was common when they met.

      … est annoncé en une de Nature

      Mum’s a Neanderthal, Dad’s a Denisovan: First discovery of an ancient-human hybrid
      http://www.nature.com/articles/d41586-018-06004-0

      Genetic analysis uncovers a direct descendant of two different groups of early humans.
      […]
      To find a first-generation person of mixed ancestry from these groups is absolutely extraordinary,” says population geneticist Pontus Skoglund at the Francis Crick Institute in London. “It’s really great science coupled with a little bit of luck.

    • Nous sommes tous métis, issus de brassages de populations immémoriaux. Mais Denisova 11 l’est d’une manière toute singulière. Cette ado vivait il y a environ 90 000 ans en Sibérie. Elle est morte vers l’âge de 13 ans, d’une cause inconnue, et a été enterrée dans la grotte de Denisova dans les montagnes de l’Altaï, où un fragment de ses os a été trouvé en 2012.

      Son ADN a été extrait et analysé, et son génome reconstitué a stupéfié les chercheurs : sa mère était une néandertalienne, et son père un dénisovien, deux lignées humaines disparues, dont il ne subsiste que quelques traces dans le patrimoine génétique d’une partie des hommes d’aujourd’hui.

      « Notre réaction ? La surprise », raconte Benjamin Vernot, qui a participé à ces analyses à l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig, en Allemagne, la Mecque de l’étude de l’ADN ancien, dirigé par le pionnier Svante Pääbo.

      « C’était tellement fou qu’on a passé plusieurs mois à vérifier que ce n’était pas une erreur. » Les vérifications ont été jugées suffisamment solides pour que la découverte soit publiée, jeudi 23 août, dans la revue Nature.

      Précision confondante

      La grotte de Denisova est célèbre dans les cercles de la paléontologie humaine depuis qu’elle a livré un fragment d’une phalange dont l’ADN a révélé, en 2010, l’existence d’une lignée humaine inédite, à qui a été donné le nom de cette grotte.

      Cette lignée est différente des néandertaliens qui peuplaient alors l’Europe, et d’Homo sapiens qui n’allait pas tarder à supplanter toutes ces populations. Les dénisoviens ne nous sont connus que par quelques ossements et quelques dents retrouvés dans la grotte de l’Altaï : on ne sait pas à quoi ils ressemblaient, mais on a pu retrouver des fragments de leur ADN dans le génome de populations actuelles de Papouasie ou d’aborigènes australiens. Mais aussi dans celui de populations arctiques, pour lesquelles la version dénisovienne de certains gènes influençant la gestion des tissus adipeux constituerait un avantage évolutif pour résister aux grands froids.

      Mais revenons à Denisova 11. L’étude de son ADN livre des informations d’une précision confondante sur son ascendance. L’équipe de Svante Pääbo a comparé son génome à celui de Denisova 3, la première dénisovienne identifiée et datée d’environ 40 000 ans, à celui d’un néandertalien trouvé dans la même grotte, et lui vieux de 120 000 ans environ, et aussi à celui d’un Africain actuel. Cette comparaison a montré que, chez Denisova 11, 38,6 % de fragments d’ADN pris au hasard se rapprochaient des spécificités d’un génome néandertalien, et 42,3 % de celui de Denisova 3.

      Cette quasi-parité pouvait signifier deux choses : soit qu’elle appartenait à une population dont les ancêtres étaient issus d’un mélange entre néandertaliens et dénisoviens ; soit que ses propres parents appartenaient chacun à un de ses groupes. Pour l’équipe de Leipzig, c’est cette seconde interprétation qui prévaut : Denisova 11 est une métisse de première génération, sa mère était néandertalienne, son père dénisovien.

      Coexister, « au sens biblique »

      Mais son arbre généalogique est encore plus mêlé : l’analyse génétique permet de plonger dans l’ascendance de son père dénisovien – c’est la partie de l’étude réalisée par Benjamin Vernot. « Il est probable que son père dénisovien a lui-même eu un ancêtre néandertalien, voire plusieurs, dans sa généalogie, possiblement aussi loin que 300 à 600 générations avant sa naissance », écrivent les chercheurs. Vertige de la profondeur d’analyse génétique…

      Et cet héritage néandertalien viendrait d’une population différente de celle à laquelle la mère de Denisova 11 est apparentée. Celle-ci était elle-même génétiquement plus proche de néandertaliens qui ont vécu en Croatie 20 000 ans plus tard que du « Neandertal de l’Altaï » retrouvé dans la même grotte de Denisova, et lui plus vieux de 50 000 ans.

      La reconstitution de ce puzzle génétique dessine donc un monde où des lignées humaines longtemps séparées restaient interfécondes et pouvaient à l’occasion avoir une descendance aux ramifications elles-mêmes croisées des générations plus tard. Elle suggère des mouvements de population sur de vastes territoires – 6 000 kilomètres séparent la grotte croate de Vindija et celle de Denisova.

      « Ces mouvements ont longtemps été envisagés sur un axe nord-sud, commente l’archéologue Pascal Depaepe (Institut national de recherches archéologiques préventives), qui n’a pas participé à l’étude. C’était sûrement bien plus compliqué avec des mouvements latéraux, en l’occurrence est-ouest, de la Sibérie vers la Croatie. » Des mouvements dont il a étudié les indices dans du mobilier archéologique (des silex taillés), en Europe occidentale, note-t-il. « Mais la Sibérie, c’est encore plus loin ! » Il n’est pas exclu non plus que la parenté consatée entre Croatie et Altaï soit due à une migration néandertalienne ouest-est plus ancienne...

      Autre enseignement : « Cela montre que les populations préhistoriques se mélangeaient assez facilement, remarque Pascal Depaepe. Elles n’ont pas fait que cohabiter, mais se sont connues au sens biblique du terme. » « Bien sûr, on savait que cela arrivait, par des analyses génétiques antérieures, constate Benjamin Vernot. Mais trouver l’os d’un descendant direct de ces métissages, c’est très cool, et l’illustration de la force de la sérendipité » – c’est-à-dire de ces choses que l’on découvre par hasard ou par chance, une dimension qui fait partie intégrante des recherches en paléontologie, selon M. Depaepe.

      Questions de « fitness »

      « Grâce à ce type d’études la génétique rejoint enfin l’archéologie qui nous montrait de profondes convergences dans les savoir-faire et les techniques des populations néandertaliennes et Denisova, se réjouit Ludovic Slimak (CNRS, Université Toulouse Jean-Jaurès). Ces convergences sont visibles dans les traditions techniques locales de ces deux populations, mais aussi plus largement vis-à-vis des populations néandertaliennes européennes. » Même si « la profondeur ethnographique de cette histoire-là nous échappe encore, note-t-il, on voit émerger quelque chose qui ressemble à une réalité concrète de ces populations humaines. Les peuples se rencontrent, se croisent, se déplacent. »

      Ces multiples métissages bousculent une nouvelle fois la définition de ce qu’est une espèce, en principe confinée dans les frontières de l’interfécondité. Svante Pääbo et ses collègues s’étaient d’ailleurs gardés, après la découverte de Denisova 3, de proposer un nom d’espèce binominal latin, comme pour Homo sapiens ou Homo neandertlhalensis. Si ces croisements étaient possibles, pourquoi néandertaliens et dénisoviens sont-ils restés génétiquement distincts ? Dans leur conclusion, Svante Pääbo et ses collègues écrivent que les premiers habitaient l’ouest de l’Eurasie, et les seconds une portion inconnue autour de l’Altaï. Les occasions de rencontres entre petits groupes, dans le temps et dans ces espaces immenses, n’étaient peut-être pas si fréquentes.

      Autre hypothèse : les individus issus de ces croisements auraient pu être en moins bonne santé que leurs parents et moins aptes à laisser une descendance – les scientifiques parlent de « fitness ». A l’inverse, notent-ils, l’arrivée de groupes plus nombreux d’Homo sapiens en Eurasie, venus d’Afrique autour de 60 000 ans, et eux aussi capables de se reproduire avec ces populations archaïques, a pu aboutir à leur « absorption » – un autre terme pour dire disparition.

  • Sommaire Préhistoire.

    (en construction...chaque nouvel article y sera inclus)

    Paléolithique.

    – Les chevaux préhistoriques de Floride étaient sédentaires. (5Ma)
    https://seenthis.net/messages/746782 2018

    – La mécanique de marche humaine a évolué avant le genre Homo [apparu entre 200 000 et 300 000 ans] il y a 3.6 millions d’années.
    https://seenthis.net/messages/689824 2018

    – L’endocast de StW 573 (« Little Foot ») et l’évolution du cerveau homininé. (3.67Ma)
    https://seenthis.net/messages/746779 2018

    – Paléolithique archaïque : les premiers outils du lomekwien ? (3.3M a.)
    https://seenthis.net/messages/659607 2017

    – Le geste et la parole... (2.6Ma)
    L’étude suivante ne confirme pas l’« hypothèse technologique » qui propose que le langage gestuel évolue chez les premiers hominidés pour permettre la transmission culturelle des compétences de fabrication d’outils en pierre.
    La transmission par geste serait plus efficace que par la parole.
    https://seenthis.net/messages/661653 2017

    – Les humains ont-ils quitté l’Afrique plus tôt que prévu ?
    Découverte d’anciens outils en Chine (2.12Ma)
    https://seenthis.net/messages/708369 2018

    – La dispersion humaine à eu lieu il y a moins de 1 millions d’année en Europe du Sud.
    https://seenthis.net/messages/676250 2018

    – Probable apprentissage il y a 700 000 ans.
    https://seenthis.net/messages/670444 2018

    – Signs of symbolic behavior emerged at the dawn of our species in Africa
    Long-distance stone transport and pigment use in the earliest Middle Stone Age
    Scientists Discover Evidence of Early Human Innovation, Pushing Back Evolutionary Timeline (320 000a)
    https://seenthis.net/messages/690597 2018

    – Pourquoi des sourcils expressifs ont pu avoir de l’importance dans l’évolution humaine.
    https://seenthis.net/messages/687585 2018

    – La taille du cerveau des homininés à augmenté régulièrement
    https://seenthis.net/messages/671208 2018

    – L’organisation du cerveau humain moderne a émergé seulement récemment.
    https://seenthis.net/messages/663676 2017

    – Les humains ne provenaient pas d’une seule population ancestrale dans une région de l’Afrique ou comme le dit le titre de l’article original : nos espèces ont-elles évolué dans des populations subdivisées à travers l’Afrique, et pourquoi est-ce important ?
    https://seenthis.net/messages/708373 2018

    – Un site d’hominidés du Pléistocène supérieur a été identifié dans des roches d’éoliennes côtières sur la côte sud du Cap en Afrique du Sud (90 000a)
    https://seenthis.net/messages/687805 2018

    – La technologie acheuléenne et l’utilisation de l’environnement à Dawadmi, Arabie centrale pendant le Paléolithique inférieur. (2.8Ma-300000a)
    https://seenthis.net/messages/712594 2018

    – Les traces les plus ancienne d’une activité humaine au Philippines date de 709 000 ans... Ils savaient donc naviguer !
    https://seenthis.net/messages/693239 2018

    – La vague sans précédent d’extinctions de grands mammifères durant les 66 millions dernières années est liée à nos ancêtres.
    https://seenthis.net/messages/690587 2018

    – Une dent trouvée à Tautavel, vieille de 560.000 ans, devient le plus ancien fossile humain de France
    https://seenthis.net/messages/710501 2018

    – Les derniers Néandertaliens interglaciares exploitaient les lapins à des fins alimentaires et pour leur fourrures. (370 000a)
    https://seenthis.net/messages/807867 2019

    – Les comportements modernes d’« Homo sapiens » apparus plus tôt que ce qu’on croyait. (320 000a)
    https://seenthis.net/messages/678589 2018

    – La dépendance aux drogues est-elle influencée par un rétrovirus venu de nos ancêtres ? (250 000a)
    https://seenthis.net/messages/725693 2018

    – Découverte de retouches osseuses d’environ 115 000 ans à Lingjing, Henan, Chine
    https://seenthis.net/messages/687935 2018

    – Les plus anciens outils en bois de Néandertal trouvés en Espagne. (137 000-50 000a)
    https://seenthis.net/messages/690600 2018

    – Comme on pouvait peut-être s’en douter (l’histoire est toujours plus complexe qu’on ne le pense), il y a eu beaucoup de sorties d’Afrique. Il y a avait « l’Out of Africa I et II », maintenant, nous avons au moins « Out of Africa III ».
    https://seenthis.net/messages/690545 2018

    – La culture du Paléolithique moyen ancien en Inde autour de 385-172 ka redéfinit les modèles de migrations dit « Out of Africa ».
    https://seenthis.net/messages/668000 2018

    – Découverte du plus ancien fossile d’humain moderne hors d’Afrique. (220 000a)
    https://seenthis.net/messages/663646 2017

    – Preuves d’une chasse rapprochée pendant le dernier interglaciaire par Neandertal. (120 000a)
    https://seenthis.net/messages/707997 2018

    – Des paléorivières qui traversaient le Sahara ont peut-être servi d’anciennes voies de migration humaine. (100 000a)
    https://seenthis.net/messages/690066 2013

    – Les outils en pierre sculptée, également appelés noyaux Levallois, étaient utilisés en Asie de l’Est plus tôt que prévu (80 000 à 170 000 ans au lieude 30 000 ans) et vraisemblablement sans apport extérieur .
    https://seenthis.net/messages/747741 2018

    – Les humains ont prospéré en Afrique du Sud au moment et après l’éruption du supervolcan Toba il y a 74 000 ans.
    https://seenthis.net/messages/691906 2018

    – L’éruption volcanique massive de Toba sur l’île de Sumatra, il y a environ 74000 ans, n’a pas provoqué un « hiver volcanique » de six ans en Afrique de l’Est et provoqué ainsi la chute de la population humaine de la région.
    https://seenthis.net/messages/670115 2018

    – Découverte du premier dessin ? Il a 73 000 ans.
    https://seenthis.net/messages/724733 2018

    – Un artefact de pierre gravé provenant de Crimée a pu aider à démontrer le symbolisme néandertalien (35 000 et 37 000a cal BP)
    https://seenthis.net/messages/691572 2018

    – Pourquoi l’Homme (Homo Sapiens) est le dernier homininé ? Homo sapiens a développé une nouvelle niche écologique qui le sépare des autres homininés .
    https://seenthis.net/messages/716235 2018

    – Les scientifiques ont analysé les premiers ADN humains anciens de l’Asie du Sud-Est : les résultats révèlent trois grandes vagues de migrations dans la région au cours des 50 000 dernières années et leurs conséquences sur les différents langages.
    https://seenthis.net/messages/695805 2018

    – Réévaluation chronologique des transitions du Paléolithique moyen et supérieur et du Paléolithique supérieur précoce en Espagne cantabrique [ou précisions sur la coexistence Néandertal/Humain anatomiquement moderne].
    https://seenthis.net/messages/689020 2018

    – Utilisation symbolique des coquillages marins et des pigments minéraux par les Néandertaliens ibériques il y a 115 000 ans
    https://seenthis.net/messages/687926 2018

    – La datation U-Th (Uranium-Thorium) des croûtes carbonatées révèle l’origine néandertalienne de l’art pariétal ibérique.
    (64 800a)
    https://seenthis.net/messages/671457 2018

    – Deux épisodes distincts de mélange génétique entre les humains modernes et les Dénisoviens. (44 000-54 000a)
    https://seenthis.net/messages/677431 2018

    – La grotte de Denisova est maintenant mieux datée et a permis une meilleure connaissance des relations Néandertal-Dénisoviens et de leur environnement.
    https://seenthis.net/messages/763866 2019

    – Première gravure sur roche néandertalienne trouvée à Gibraltar
    (39 000a)
    https://seenthis.net/messages/671855 2014

    – Une étude de l’université de York révèle que « La compassion a aidé les Néandertaliens à survivre ».
    https://seenthis.net/messages/677089 2018

    – Neandertal au menu de grands carnivores.
    https://seenthis.net/messages/665999 2017

    – Réévaluation de la mandibule de Montmaurin-la niche.
    Cette étude permet aussi d’émettre l’hypothèse que le peuplement de l’Europe était le résultat de plusieurs vagues de population, à différents moments, peut-être à l’origine d’un même ancêtre commun, ainsi que d’une histoire complexe « d’effacements » et de recolonisations.
    https://seenthis.net/messages/660798 2017

    – Première découverte d’un fossile hybride : Père Denisovien, mère Néandertal
    https://seenthis.net/messages/717078 2018
    – Commentaires et traductions supplémentaires :
    https://seenthis.net/messages/716737

    – "Dans les moindres détails : comment nos ancêtres aux traits autistiques ont mené une révolution dans l’art de l’ère glaciaire".
    https://seenthis.net/messages/694629 2018

    – « Illuminer la grotte, dessiner en noir : analyse du charbon de bois à Chauvet-Pont d’Arc »
    https://seenthis.net/messages/691023 2018

    L’art rupestre d’il y a 40 000 ans en Indonésie ressemble étonnamment à celui d’Europe
    https://seenthis.net/messages/672653 2017

    "Une peinture de bœuf musqué à Niaux ? Nouvelle proposition de lecture d’une figure du Salon noir de la Grotte de Niaux (Ariège)"
    https://seenthis.net/messages/668503 2018

    – Une nouvelle piste de recherche : des linguistes cherchent le lien entre le langage et les arts pariétal et rupestre. Mais l’article original en dit plus sur les capacités cognitives d’Homo Sapiens.
    https://seenthis.net/messages/685101 2018

    – Le désert occidental australien peuplé depuis environ 47 800 ans.
    https://seenthis.net/messages/725687 2018

    – Loup des neiges, Caribou, la liste des animaux momifiés s’allonge ! Des mineurs ont découvert les restes d’un veau de caribou et d’un louveteau pris dans le pergélisol canadien depuis 50 000 ans.
    https://seenthis.net/messages/725643 2018

    – Des vers de 40000 ans extraits du permafrost
    https://seenthis.net/messages/721517 2017

    Est-ce que Cro-Magnon 1 avait une neurofibromatose de type 1 ?
    https://seenthis.net/messages/689576 2018

    – Des réseaux sociaux à la Préhistoire.
    Les premiers humains semblent avoir reconnu les dangers de la consanguinité il y a au moins 34 000 ans et ont développé des réseaux sociaux et d’accouplement étonnamment sophistiqués pour les éviter.
    https://seenthis.net/messages/668163 2018

    – L’empreinte d’un ancien changement climatique abrupt trouvée dans l’Arctique.
    https://seenthis.net/messages/708360 2018

    – Bien choisir sa pointe en fonction du gibier.
    https://seenthis.net/messages/667509 2018

    – La recherche sur le site de Gault repousse la date des premiers nord-américains : La datation par luminescence confirme la présence humaine en Amérique du Nord avant 16 000 ans.
    https://seenthis.net/messages/710762 2018

    – Colonisation de l’Amérique : la route du Varech.
    https://seenthis.net/messages/665930 2017

    – L’étude des pointes de lance donne une nouvelle explication de la façon dont les premiers humains se sont installés en Amérique du Nord.
    https://seenthis.net/messages/682803 2018

    – La dernière période glaciaire a-t-elle affecté l’allaitement chez les Amérindiens ? De nouvelles découvertes établissent un lien entre la mutation génétique et la croissance des canaux mammaires, et les dents en forme de pelle.
    https://seenthis.net/messages/689822 2018

    – Sous la plage, une empreinte de pas de 15000BP.
    Terminal Pleistocene epoch human footprints from the Pacific coast of Canada
    https://seenthis.net/messages/682163 2018

    – Art rupestre. Colombie : la paix dévoile des merveilles d’art rupestre cachées dans la jungle : Geo.fr
    https://seenthis.net/messages/702058 2018

    – Les Natoufiens fabriquaient de la bière il y a 13 000 ans (avant l’arrivée de l’agriculture).
    https://seenthis.net/messages/722216 2018

    – Les archéologues ont découvert du pain fabriqué il y a 14 400 ans, soit 4000 ans avant le début de l’agriculture. (Moyen-Orient)
    https://seenthis.net/messages/708830 2018

    – Du nouveau à l’Ouest : l’art paléolithique du Rocher de l’Impératrice (Plougastel-Daoulas, Finistère)
    https://seenthis.net/messages/690966 2018

    – Preuve de la destruction d’un outil de valeur en pierre à une fin rituel sur le site de la fin du Natoufien dans la grotte de Hilazon Tachtit il y a 12 000 ans.
    https://seenthis.net/messages/807347 2019

    – Göbekli Tepe, le plus vieux temple du monde, berceau de l’#architecture et des classes sociales
    https://seenthis.net/messages/715592 2018

    – « Cheddar Man », le plus ancien squelette complet (Mésolithique, 9000 BP) trouvé sur les îles britanniques.
    https://seenthis.net/messages/666932 2017

    – L’histoire de la population nord-européenne révélée par les anciens génomes.
    – il y a eu deux routes de colonisation de la Scandinavie
    – l’agriculture et l’élevage ont été importés par de nouveaux arrivants
    https://seenthis.net/messages/664866 2017

    – L’hypothèse des routes maritimes pour la colonisation de l’Europe. 9000BP
    https://seenthis.net/messages/726261 2014

    – D’où vient l’ambre dans la péninsule ibérique préhistorique ?
    https://seenthis.net/messages/719108 2018

    – Les humains sont arrivés à Madagascar 6 000 ans plus tôt que prévu
    https://seenthis.net/messages/721857 2018

    – De nouvelles preuves archéologiques provenant du sud-ouest de Madagascar révèlent que des humains modernes ont colonisé l’île des milliers d’années plus tard que prévu

    https://seenthis.net/messages/746791 2018

    Mésolithique

    – Les archéologues ont trouvé des traces de la colonisation de l’âge de pierre submergées dans le sud-est de la Finlande
    https://seenthis.net/messages/717096 2018

    Néolithique

    – Les agriculteurs néolithiques ont coexisté avec les chasseurs-cueilleurs pendant des siècles après s’être répandus à travers l’Europe
    https://seenthis.net/messages/668821 2018

    - Comment les agriculteurs du Néolithique se sont adaptés au changement climatique. 8200BP
    https://seenthis.net/messages/717099 2018

    – Le débat du peuplement du Sud-Est asiatique clôt par une analyse novatrice de l’ADN ancien extrait de squelettes âgés de 8 000 ans... Et ce n’est pas la solution qu’on pouvait espérer (comme souvent).
    https://seenthis.net/messages/708003 2018

    – Mise en évidence d ’inégalité sociales , d’ élites et ce, sur plusieurs milliers de kilomètres en Europe . Grandes haches alpines du Néolithique européen Ve et IVe millénaires av. J-C.
    https://seenthis.net/messages/690538 2018

    – Les génomes andins anciens montrent des adaptations distinctes à l’agriculture et à l’altitude. (7000BP).
    https://seenthis.net/messages/746794 2018

    – Le sud-est asiatique à connu une explosion démographique il y a 4000 ans.
    https://seenthis.net/messages/725240

    – Découverte du plus ancien et le plus grand cimetière monumental d’Afrique orientale. ... des mégalithes en Afrique.
    https://seenthis.net/messages/716364 2018

    – Les routes de l’orge.
    https://seenthis.net/messages/710253 2018

    – La guerre et la structure des clans expliquent un événement biologique singulier : le goulot d’étranglement du Néolithique.
    https://seenthis.net/messages/698269 2018

    – Une civilisation du végétal inconnue en Asie du sud-est ?
    https://seenthis.net/messages/697555 2018

    – L’ADN ancien révèle un remplacement génétique malgré la continuité de la langue dans le Pacifique Sud.
    https://seenthis.net/messages/672945 2018

    Age des métaux

    – Évolution de la population et climat. Une étude à l’âge du Bronze.
    https://seenthis.net/messages/714571 2018

    – comment faisait-on de la fibre végétale à l’Âge du Bronze ?
    https://seenthis.net/messages/711092 2018

    – Premier exemple de transmission d’une culture en tant qu’idée.
    https://seenthis.net/messages/674612 2018

    – Les plus anciens virus humains découverts étaient âgés d’environ 450 ans, mais la plupart n’avaient pas plus de 50 ans. Maintenant c’est 4500 ans !
    https://seenthis.net/messages/709274 2018

    – On savait qu’Ötzi était décédé d’une mort violente. Voici maintenant une tentative pour reconstituer le scénario !
    https://seenthis.net/messages/704506 2018

    – Première preuve de l’utilisation d’un mors parmi les premiers équidés domestiques, et en particulier les ânes, au Proche-Orient.
    https://seenthis.net/messages/695836 2018

    – La fille d’Egtved (Age du Bronze) n’était pas du Danemark
    https://seenthis.net/messages/695823 2018

    – La vie de la fille d’Egtved reconstituée (Age du bronze).
    https://seenthis.net/messages/687927 2018

    – Les caractéristiques génétiques maternelles de la population de Tagars de l’âge du fer de Sibérie méridionale (1er millénaire avant JC)
    https://seenthis.net/messages/725635 2018

    – Les chercheurs ont découvert des traces d’opiacés conservés à l’intérieur d’un vase datant de la fin de l’âge du bronze.
    https://seenthis.net/messages/727296 2018

    Techniques.
    De nouvelles perspectives pour l’étude de la maîtrise du feu en préhistoire.
    https://seenthis.net/messages/695828 2018

    – Gran Dolina, Sierra de Atapuerca (Burgos, Espagne) : La couche TD6 (aux environs de 800 000 ans donc) serait plus importante que ce qu’on avait pensé auparavant.
    https://seenthis.net/messages/663680 2017

    – Techniques. Ré-évaluation. A qui profitait la violence ?
    (Interpersonal violence at Playa Venado, Panama (550-850 AD) : a reevaluation of the evidence). Latin American Antiquity.
    https://seenthis.net/messages/725642 2018

    #sommaire_préhistoire

  • Découverte du plus ancien et le plus grand cimetière monumental d’Afrique orientale. ... des mégalithes en Afrique.
    20 août 2018

    Une équipe internationale, comprenant des chercheurs de l’université Stony Brook et de l’institut Max Planck pour la science de l’histoire humaine, a trouvé le plus ancien et le plus grand cimetière monumental d’Afrique orientale. Le site de Lothagam North Pillar été construit il y a 5 000 ans par les premiers pasteurs vivant autour du lac Turkana, au Kenya. On pense que ce groupe a eu une société égalitaire, sans hiérarchie sociale stratifiée. Ainsi, leur construction d’un projet public aussi vaste contredit des récits de longue date sur les sociétés complexes du début, qui suggèrent qu’une structure sociale stratifiée est nécessaire pour permettre la construction de grands bâtiments publics ou de monuments.

    (résumé de ScienceDaily).

    Le site était un cimetière construit et utilisé pendant plusieurs siècles, il y a environ 5 000 à 4 300 ans. Les premiers éleveurs ont construit une plate-forme d’environ 30 mètres de diamètre et ont creusé une grande cavité dans le centre pour enterrer leurs morts. Après que la cavité ait été remplie et recouverte de pierres, les constructeurs ont posé de grands piliers de mégalithes, dont certains provenaient d’un kilomètre de distance. Des cercles de pierre et des cairns ont été ajoutés à proximité. Un minimum estimé à 580 individus était densément enterré dans la cavité centrale du site. Les hommes, les femmes et les enfants d’âges différents, des nourrissons aux personnes âgées, ont tous été enterrés dans la même zone, sans qu’aucune sépulture particulière ne soit traitée avec un traitement spécial. De plus, essentiellement tous les individus étaient enterrés avec des ornements personnels et la distribution des ornements était à peu près égale dans tout le cimetière. Ces facteurs indiquent une société relativement égalitaire sans forte stratification sociale.

    Une société égalitaire capable de construire d’importants monuments permanents.

    Historiquement, les archéologues ont théorisé que les gens construisaient des monuments permanents pour rappeler une histoire, des idéaux et une culture communs, lorsqu’ils avaient établi une société agricole sédentaire et socialement stratifiée avec des ressources abondantes et un leadership fort. On pensait qu’une structure politique et des ressources pour la spécialisation étaient des conditions préalables à la construction de monuments. Les monuments anciens ont donc été considérés auparavant comme des indicateurs fiables de sociétés complexes ayant des classes sociales différenciées. Cependant, le cimetière de Lothagam Nord a été construit par des pasteurs mobiles qui ne montrent aucune preuve d’une hiérarchie sociale rigide. « Cette découverte remet en cause les idées antérieures sur la monumentalité », explique Elizabeth Sawchuk de l’Université Stony Brook et l’Institut Max Planck pour la science de l’histoire humaine. « En l’absence d’autres preuves, Lothagam North fournit un exemple de monumentalité qui n’est pas manifestement liée à l’émergence de la hiérarchie, nous obligeant à considérer d’autres récits de changement social. »

    Cette découverte est cohérente avec des exemples similaires existant ailleurs en Afrique et sur d’autres continents dans lesquels de grandes structures monumentales ont été construites par des groupes jugés égalitaires dans leur organisation sociale. Cette recherche a le potentiel de remodeler les perspectives mondiales sur la façon dont - et pourquoi - de grands groupes de personnes s’unissent pour former des sociétés complexes.

    Dans ce cas, il semble que Lothagam North ait été construit pendant une période de profond changement. Le pastoralisme venait d’être introduit dans le bassin de Turkana et les nouveaux arrivants arrivant avec des moutons, des chèvres et du bétail auraient rencontré divers groupes de pêcheurs-chasseurs-cueilleurs vivant déjà autour du lac. En outre, les nouveaux arrivants et les habitants ont été confrontés à une situation environnementale difficile, les précipitations annuelles ayant diminué pendant cette période et le lac Turkana ayant diminué de près de 50%. Les premiers éleveurs ont peut-être construit le cimetière comme un lieu où les gens se rassemblent pour former et entretenir des réseaux sociaux capables de faire face aux grands changements économiques et environnementaux.

    « Les monuments ont peut-être servi de lieu de rassemblement, de resserrement des liens sociaux et de renforcement de l’identité communautaire », déclare Anneke Janzen, également de l’Institut Max Planck pour la science de l’histoire humaine. « L’échange d’informations et l’interaction par le biais de rituels partagés ont peut-être aidé les éleveurs mobiles à naviguer dans un paysage physique en pleine mutation. » Après plusieurs siècles, le pastoralisme s’est enraciné et le niveau des lacs s’est stabilisé. C’est à cette époque que le cimetière a cessé d’être utilisé.
    (...).

    #Préhistoire #Néolithique #pratiques_funéraires #mégalithes #5000BP #Afrique #Turkana
    #Stony_Brook_University #Max_Planck_Institute

    Elisabeth A. Hildebrand, Katherine M. Grillo, Elizabeth A. Sawchuk, Susan K. Pfeiffer, Lawrence B. Conyers, Steven T. Goldstein, Austin Chad Hill, Anneke Janzen, Carla E. Klehm, Mark Helper, Purity Kiura, Emmanuel Ndiema, Cecilia Ngugi, John J. Shea, Hong Wang. A monumental cemetery built by eastern Africa’s first herders near Lake Turkana, Kenya. Proceedings of the National Academy of Sciences, 2018; 201721975 DOI: 10.1073/pnas.1721975115

    Massive Monumental Cemetery Near Lake Turkana | Max Planck Institute for the Science of Human History
    http://www.shh.mpg.de/1030272/lake-turkana

  • Aux origines des #civilisations (1/4) | ARTE

    https://www.arte.tv/fr/videos/071465-001-A/aux-origines-des-civilisations-1-4

    En quatre volets, cette série documentaire remonte aux sources de notre civilisation. Une passionnante odyssée. Premier volet : la naissance des villes. C’est au Moyen-Orient que la civilisation a pris son essor, lorsque nos ascendants chasseurs-cueilleurs se sont regroupés pour la première fois, puis sédentarisés, donnant naissance aux premiers villages et cités du monde.

    Des collines de Turquie aux plaines d’Irak, c’est au Moyen-Orient que la civilisation a pris son essor, lorsque nos ascendants chasseurs-cueilleurs se sont regroupés pour la première fois, puis sédentarisés, donnant naissance aux premiers villages et cités du monde. Ancêtres de nos mégapoles contemporaines, les villes, reflet du besoin de société, deviendront le creuset des premières inventions et innovations – et resteront tout au long de l’histoire humaine d’incroyables accélérateurs de progrès. Le processus a commencé sur le site de Göbekli Tepe, dans le sud-est de l’Anatolie, dont les immenses et mystérieux piliers gravés, érigés il y a environ 20 000 ans, constituent le premier monument au monde. D’abord lieu de rassemblement pour différentes tribus, la zone a aussi vu naître, 10 000 ans plus tard, la culture du blé, qui va entraîner l’attachement des hommes à la terre…

    #arte #documentaire

  • Un #fromage vieux de 3 200 ans découvert dans une tombe égyptienne
    https://www.francetvinfo.fr/sciences/archeologie/un-fromage-vieux-de-3200-ans-decouvert-dans-une-tombe-egyptienne_290007

    Un fromage vieux de 3 200 ans a été découvert dans l’ancienne capitale de l’#Égypte antique, Memphis, selon une étude relayée vendredi 17 août par le HuffPost. Une équipe scientifique a retrouvé des pots cassés remplis d’une mystérieuse substance blanche dans la tombe de Phtames, l’ancien maire de #Memphis.

    #archéologie #alimentation #égyptologie

    Lien vers l’article du Anatical chemistry : https://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/acs.analchem.8b02535

  • Göbekli Tepe, le plus vieux temple du monde, berceau de l’#architecture et des classes sociales

    http://www.lefigaro.fr/culture/2018/08/10/03004-20180810ARTFIG00003-gobekli-tepe-le-plus-vieux-temple-du-monde-bercea

    ARCHÉOLOGIE - La communauté scientifique estime que l’organisation nécessaire à la construction de cet édifice vieux de 12.000 ans, retrouvé en 1995 en Turquie et classé en juillet au patrimoine mondial de l’Unesco, constitue l’une des premières manifestations d’une civilisation fondée sur des distinctions sociales.

    #archéologie

    • Des collines de Turquie aux plaines d’Irak, c’est au Moyen-Orient que la civilisation a pris son essor, lorsque nos ascendants chasseurs-cueilleurs se sont regroupés pour la première fois, puis sédentarisés, donnant naissance aux premiers villages et cités du monde.

      Ancêtres de nos mégapoles contemporaines, les villes, reflet du besoin de société, deviendront le creuset des premières inventions et innovations – et resteront tout au long de l’histoire humaine d’incroyables accélérateurs de progrès.

      Le processus a commencé sur le site de Göbekli Tepe, dans le sud-est de l’Anatolie, dont les immenses et mystérieux piliers gravés, érigés il y a environ 20 000 ans, constituent le premier monument au monde. D’abord lieu de rassemblement pour différentes tribus, la zone a aussi vu naître, 10 000 ans plus tard, la culture du blé, qui va entraîner l’attachement des hommes à la terre…

      https://www.arte.tv/fr/videos/071465-001-A/aux-origines-des-civilisations-1-4

      Il y avait une émission (sur France Culture ?) qui revenait sur les origines des #classes et qui les dataient du passage des chasseurs-cueilleurs, reposant sur les savoirs donc plus égalitaires, aux sociétés sédentaires, reposant sur la propriété et donc moins égalitaires.
      Mais je ne la retrouve pas...

      Je ne sais pas si c’est dans cette émission ou une autre que l’historien considérait qu’avec la sédentarisation commençait le déclin de l’humanité.

  • Les routes de l’orge.
    L’orge s’est propagée vers l’est : un article révèle des voies de propagation à travers divers paysages eurasiens. Et c’est encore un résultat d’une analyse génétique.

    L’une des cultures les plus importantes au monde, l’orge, a été domestiquée au Proche-Orient il y a environ 11 000 ans. L’orge est une culture très résiliente, capable de pousser dans des environnements variés et marginaux, comme dans les régions de haute altitude et de latitude. Des preuves archéobotaniques montrent que l’orge s’est répandue dans toute l’Eurasie vers 2000 BC. Pour mieux comprendre les voies de propagation de l’orge en Eurasie, [les chercheurs ont] utilisé l’analyse de séquences répétées (SSR) pour déterminer la diversité génétique et la structure de la population de trois taxons d’orge existants : l’orge domestique (Hordeum vulgare L. subsp vulgare), l’orge sauvage (H. vulgare sous-espèce spontaneum) et une forme de rachis cassant à six rangs (H. vulgare sous-espèce vulgare et agriocrithon (Aberg) Bowd.).

    L’orge cultivée se propageait à travers l’Eurasie via plusieurs voies différentes, qui étaient très probablement séparées à la fois dans le temps et dans l’espace. Les datations directes au radiocarbone publiées récemment et fournies par Liu et al. [ Journey to the east : Diverse routes and variable flowering times for wheat and barley en route to prehistoric Chinahttps://doi.org/10.1371/journal.pone.0187405_ ], ainsi que les dates publiées précédemment (par exemple [ _https://doi.org/10.1098/rspb.2013.3382 , https://doi.org/10.1016/j.cell.2015.07.002, http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0196652#_ ]), ont fourni un cadre précieux pour considérer ces modèles phylogéographiques, comme l’a fait un article original de Zhao [http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0196652#]_ , qui a proposé une variété des routes ont été prises par les agriculteurs s’étendant vers l’est en Chine.

    [Les auteurs proposent] la chronologie suivante pour la propagation de la culture de l’orge en Eurasie :

    1/ L’IAMC [Inner Asian Mountain Corridor]
    Plusieurs pools génétiques d’orge avec différents caractères morphologiques et génotypes de temps de floraison se sont répandus à travers l’IAMC au 2ème millénaire cal. BC. De l’IAMC, l’orge s’est dispersée plus au nord et à l’est au 1er millénaire. BC.

    2/ Une route vers le sud du plateau tibétain
    Un pool distinctif d’orge des basses terres s’étendait vers l’est au sud du plateau iranien au 5ème et 4ème millénaire BC. et à travers l’Asie du Sud, enserrant la limite du plateau, avec des dattes dans le nord de l’Inde au 3ème millénaire avant notre ère.

    3/ Une route maritime entre l’Asie du Sud et la Chine, la Corée et le Japon
    Bien que non encore confirmé, un lien maritime entre la civilisation de l’Indus et la Chine côtière aurait pu amener l’orge en Chine du 3 au 2 millénaire. BC., avec une possible voie maritime ultérieure durant la période Han, à la fin du 1er millénaire BC. / début du 1er millénaire AD. Ce pool de gènes a un SGH d’hiver, qui peut avoir été sélectionné pour croître en rotation avec une culture de riz d’été.

    4/ Une propagation en haute altitude sur le bord sud du plateau tibétain
    Un pool de gènes distinctif, principalement avec un SGH hivernal et un caryopse nu, s’est propagé autour de la bordure sud du plateau tibétain, probablement dans le plateau depuis son extrémité ouest ou sud au début du 2e millénaire BC. Ce pool de gènes est également présent dans le plateau nord-est par c. 2 000 cal. BC.

    5/ Une route le long du bord nord du plateau tibétain
    Au cours du 1er millénaire BC., deux pools génétiques d’orge ont été dispersés au Xinjiang au nord du plateau tibétain, au moins 1 000 ans après leur extension au sud du plateau tibétain. Ces pools génétiques auraient pu traverser le corridor Tianshan d’est en ouest ou d’ouest en est.

    6/ Une propagation aux latitudes élevée dans la steppe nord
    Trois groupes de gènes principalement nordiques, avec différents génotypes de temps de floraison, se sont dispersés vers le nord depuis le sud de l’Asie centrale depuis la fin du 2e et le début du 1er millénaire. BC. Un éventuel mouvement de trans-steppe d’orge s’est produit vers la fin de cette période, ou pendant les périodes historiques plus tardives.

    7/ Une propagation en deux étapes au Japon
    Un gisement de gènes du nord s’est propagé à Hokkaido depuis l’Extrême-Orient russe, vers le milieu et vers la fin du 1er millénaire AD. Un pool de gènes différent s’est répandu au Japon depuis le sud, au cours de la fin du 1er millénaire BC. Ces dates renvoient à des preuves substantielles de la culture de l’orge au Japon.

    Barley heads east : Genetic analyses reveal routes of spread through diverse Eurasian landscapes
    http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0196652
    http://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?id=10.1371/journal.pone.0196652.strk&size=inline

    #Préhistoire #agriculture #Néolithique #4000BC #Asie #routes #carte
    #Diane_L._Lister #Huw_Jones #Hugo_R_Oliveira #The_John_Bingham_Laboratory_NIAB_ Cambridge #McDonald_Institute_for_Archaeological_Research #Manchester Institute_of_Biotechnology_University of Manchester #University_of_Cambridge

  • Think everyone died young in ancient societies? Think again | Aeon Ideas
    https://aeon.co/ideas/think-everyone-died-young-in-ancient-societies-think-again

    You might have seen the cartoon: two cavemen sitting outside their cave knapping stone tools. One says to the other: ‘Something’s just not right – our air is clean, our water is pure, we all get plenty of exercise, everything we eat is organic and free-range, and yet nobody lives past 30.’

    This cartoon reflects a very common view of ancient lifespans, but it is based on a myth. People in the past were not all dead by 30. Ancient documents confirm this. In the 24th century BCE, the Egyptian Vizier Ptahhotep wrote verses about the disintegrations of old age. The ancient Greeks classed old age among the divine curses, and their tombstones attest to survival well past 80 years. Ancient artworks and figurines also depict elderly people: stooped, flabby, wrinkled.

    #longévité #archéologie

  • La #violence n’aurait pas toujours existé - Le Temps
    https://www.letemps.ch/societe/violence-naurait-toujours-existe
    https://assets.letemps.ch/sites/default/files/styles/share/public/media/2015/01/23/ab9806e8-a325-11e4-b189-26eecf90f1b5.jpg.png?itok=Iurief7G

    L’#archéologie permet-elle de retracer la #préhistoire de l’#empathie ? « Oui. On la voit quand on trouve des squelettes qui présentent des blessures handicapantes ou des malformations congénitales. Il y a de nombreux cas, par exemple un Néandertalien retrouvé à Shanidar, en Irak, qui était dépourvu d’un avant-bras et qui avait vécu plus de 40 ans : cela signifie que le groupe l’avait pris en charge, qu’on ne l’avait pas rejeté et laissé mourir. » Que sait-on des attitudes préhistoriques à l’égard des enfants ? « On n’a pas de moyens archéologiques pour savoir comment les enfants du paléolithique étaient éduqués. Mais si on regarde les peuples chasseurs-cueilleurs contemporains, on constate qu’il n’y a pas de violence éducative chez eux. La fessée, la claque, ça n’existe pas. »

    Comment l’#humanité paisible des débuts devient-elle brutale ? « Dès que les groupes se sédentarisent, la démographie augmente. Cela entraîne un changement économique, la domestication des plantes et des animaux. Du stockage apparaît, des biens. C’est là que, dans les peintures rupestres, on voit surgir des personnages plus grands que les autres : des élites. Je ne veux pas me la jouer Rousseau, mais les faits sont là. » Y a-t-il des peuples sédentaires sans violence ? « Des sociétés dites horticultrices de petite taille La question du nombre est essentielle. »

    La #propriété, c’est le mal !

  • Que peut-on déduire d’un ADN ? Peut-on déterminer la "race" d’une personne ? Bien sûr que non puisqu’il n’existe pas de races. Et d’ailleurs, l’une des preuves de la non-existence des races est que la diversité génétique entre individus est la même à l’intérieur et à l’extérieur de ces soi-disant "races".

    En 2008, j’ai été alerté par cet article :

    A qui appartient votre ADN ?
    Franz Manni, Le Monde Diplomatique, juin 2008
    https://www.monde-diplomatique.fr/2008/06/MANNI/15953

    Qui faisait allusion à la tentative de certains scientifiques de trouver un gène juif :

    Y chromosomes of Jewish priests
    Karl Skorecki, Sara Selig, Shraga Blazer, Robert Bradman, Neil Bradman, P. J. Waburton, Monica Ismajlowicz, Michael F. Hammer
    Nature 385:32, le 2 janvier 1997
    https://www.nature.com/articles/385032a0

    Et dont la méthodologie avait été grandement critiquée :

    Ashkenazi levites’ “Y modal haplotype” (LMH) – an artificially created phenomenon ?
    A.Zoossmann-Diskin
    HOMO - Journal of Comparative Human Biology, 57:87-100, le 24 février 2006
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0018442X0500065X

    Donc, du point de vue des gènes, le problème était réglé, me semblait-il.
    ==============================================
    Et puis est arrivée l’ère de l’épigénétique qui ne regarde pas seulement le code génétique, mais tout ce qu’il y a autour, et en particulier une partie du génome dont on avait négligé l’importance, comme les ARN non codants ou le polymorphisme nucléotidique des allèles des gènes (les SNPs).

    Ces caractéristiques, ou traits peuvent être déterminés par l’environnement ou l’histoire de la personne et, dans la mesure où certains de ces traits sont également transmis à la génération suivante, ils peuvent donc être communs à des personnes ayant vécu dans un même environnement, sans toutefois être de la même famille !

    Il est possible qu’on mette sous le terme épigénétique tout un tas de théories fumeuses, mais il y en a qui semblent être plus sérieuses, même si je ne m’y connais pas assez pour pouvoir juger...

    Bref, je suis tombé sur cet article qui m’avait laissé perplexe, et que j’avais oublié jusqu’à la semaine dernière :

    Genes mirror geography within Europe
    Novembre J, Johnson T, Bryc K, Kutalik Z, Boyko AR, Auton A, Indap A, King KS, Bergmann S, Nelson MR, Stephens M, Bustamante CD
    Nature 456:98-101, le 31 août 2008
    https://www.nature.com/articles/nature07331

    En analysant non seulement le génome, mais aussi les SNPs, de 3200 Européens, ils ont été capables de dessiner une carte de répartition génétique et, donc, de pouvoir déduire du génome de quelqu’un sa région de provenance.

    Bon, certains pays ne sont représentés que par 1 individu ou 2 ou 3, et au début de l’article ils disent qu’ils ont éliminé ce qui avaient des origines différentes de leur pays de résidence, ce qui devrait éliminer un paquet de monde...

    Cela me parait tout à fait délirant d’imaginer une "race" génétiquement identifiable d’Écossais, et j’aimerais savoir à partir de combien de génération est-on considéré comme Écossais, mais je n’ai pas trouvé de critique sérieuse...

    C’est la même technique qui identifie des routes de migration vieilles de 5000 ans :

    Maritime route of colonization of Europe
    Peristera Paschou, Petros Drineas, Evangelia Yannaki, Anna Razou, Katerina Kanaki, Fotis Tsetsos, Shanmukha Sampath Padmanabhuni, Manolis Michalodimitrakis, Maria C. Renda, Sonja Pavlovic, Achilles Anagnostopoulos, John A. Stamatoyannopoulos, Kenneth K. Kidd, and George Stamatoyannopoulos
    PNAS 111:9211-9216, le 24 juin 2014
    http://www.pnas.org/content/111/25/9211

    Massive migration from the steppe was a source for Indo-European languages in Europe
    Haak W, Lazaridis I, Patterson N, Rohland N, Mallick S, Llamas B, Brandt G, Nordenfelt S, Harney E, Stewardson K, Fu Q, Mittnik A, Bánffy E, Economou C, Francken M, Friederich S, Pena RG, Hallgren F, Khartanovich V, Khokhlov A, Kunst M, Kuznetsov P, Meller H, Mochalov O, Moiseyev V, Nicklisch N, Pichler SL, Risch R, Rojo Guerra MA, Roth C, Szécsényi-Nagy A, Wahl J, Meyer M, Krause J, Brown D, Anthony D, Cooper A, Alt KW, Reich D.
    Nature 522:207-211, le 2 mars 2015
    https://www.nature.com/articles/nature14317

    Bref, à discuter, mais ce n’est pas simple...

    #Science #ADN #SNP #gènes #génome #génétique #épigénétique #évolution #races #origine #géographie

    Et, à tout hasard, je les rajoute à la compilation #archéologie :
    https://seenthis.net/messages/633249

    • Il y a d’autres vidéos de cette généticienne sur ce sujet que j’ai pas encore vu :
      https://www.youtube.com/watch?v=WQwzEKFdTL4


      Au passage je trouve interessant qu’elle ne parle pas de patriarcat et matriarcat mais seulement de matrilocalité, patrilocalité, matrilinéarité et patrilinéarité. C’est en même temps assez heureux de la part d’une approche génétique.
      A un moment elle dit que 90% des groupes humains sont patrilocaux et qu’en fait ce sont les femmes qui se déplacent sur la terre et non les hommes qui restent dans leur village, accrochés à leur propriété, leur pouvoir, leur héritage matériel.

      Autre chose qu’elle dit et que j’ignorais, il n’y a des blanc·hes parmis chez l’homo sapiens depuis seulement 9000 ans EC (ère commune, alternative à BC).

      Cette vidéo pas encore vu non plus semble répondre à tes préoccupations :
      Races : pour en finir avec les fantasmes racistes !
      https://www.youtube.com/watch?v=8E4u9vypCa0

      Les anthropologues et les biologistes sont d’accord aujourd’hui pour dire qu’il y a environ 150 000 ans, c’est en Afrique qu’est apparu Homo Sapiens, notre ancêtre à tous. Les femmes et les hommes ont peuplé la terre en évoluant de façon différente en fonction du hasard, de l’environnement et par sélection de certaines caractéristiques de leur patrimoine génétique, ce qui explique nos différences et que chacun est un être unique, même si nous faisons tous partie de la même espèce, Homo Sapiens. Mais la biologie n’explique pas le racisme qui est avant tout une construction intellectuelle et politique liée à des enjeux économiques. Les théories racistes ont proliféré tout au long de l’histoire pour justifier l’esclavage, la colonisation, le nazisme, la ségrégration, l’apartheid... Ces théories racistes qui affirmaient une hiérarchie selon sa couleur de peau sont encore malheureusement fortement ancrées dans nos inconscients collectifs. Ayons le courage de l’admettre sans victimisation, sans culpabilité pour nous permettre de les identifier afin de les dépasser. Par Evelyne Heyer, professeur en anthropologie génétique au Muséum national d’Histoire naturelle, département Hommes, Natures, Sociétés, commissaire scientifique général du Musée de l’Homme Lilian Thuram, président de la Fondation Éducation contre le racisme Pascal Blanchard, historien spécialiste du « fait colonial » de l’histoire de l’immigration et des enjeux d’identité, il est chercheur au Laboratoire Communication et Politique (CNRS/UPR 3255, Paris), et co-dirige le groupe de recherche Achac (colonisation, immigration, post-colonialisme)

    • Ancient genomes from present-day France unveil 7,000 years of its demographic history. Brunel, S., Bennett, E.A., Cardin, L., Garraud, D., Barrand Emam, H., Beylier, A., Boulestin, B., Chenal, F., Cieselski, E., Convertini, F., Dedet, B., Desenne, S., Dubouloz, J., Duday, H., Fabre, V., Gailledrat, E., Gandelin, M., Gleize, Y., Goepfert, S., Guilaine, J., Hachem, L., Ilett, M., Lambach, F., Mazière, F., Perrin, B., Plouin, S., Pinard, E., Praud, I., Richard, I., Riquier, V., Roure, R., Sendra, B., Thevenet, C., Thiol, S., Vauquelin, E., Vergnaud, L., Grange, T., Geigl, E.-M., Pruvost, M. PNAS, le 25 mai 2020.
      https://www.pnas.org/content/117/23/12791

      7 000 ans d’histoire démographique en France
      CNRS, le 25 mai 2020
      https://seenthis.net/messages/856485

      La France a connu deux vagues d’immigration pendant la préhistoire
      Denis Sergent, La Croix, le 27 mai 2020
      https://seenthis.net/messages/856485

  • Colombie : la paix dévoile des merveilles d’art rupestre cachées dans la jungle : Geo.fr
    https://www.geo.fr/reportages/colombie-la-paix-devoile-des-merveilles-d-art-rupestre-cachees-dans-la-jungle-18

    Au cœur de la jungle du Guaviare, zone stratégique du conflit dont des groupes armés se disputent encore le contrôle, se dressent les tepuys du parc naturel du Chiribiquete et de la Serrania de la Lindosa, montagnes érodées de l’ère tertiaire, aux allures de tambours géants.

    Disséminées dans l’océan vert émeraude du sud de la #Colombie, sur un territoire presque aussi grand que la Suisse, ils abritent contre leurs flancs des centaines de #fresques_rupestres, d’une valeur inestimable pour la compréhension du #peuplement de l’#Amazonie.

    #archéologie #peinture_rupestre #beau

    • C’est un peu étonnant, parce que dans Hobsbawm je lis que les bonhommes étaient carrément plus petits qu’aujourd’hui :

      « Humanity was smaller in yet a third respect: Europeans were, on the whole, distinctly shorter and lighter than they are today. To take one illustration from the abundance of statistics about the physique of conscripts on which this generalization is based: in one canton on the Ligurian coast 72 per cent of the recruits in 1792–9 were less than 1.50 metres (5 ft. 2 in.) tall. »

      Extrait de : Eric Hobsbawm, Age of Revolution 1789-1848

    • Il s’agit d’un graphique servant à illustrer l’oral de fin de 3e de ma fille. Son sujet est de démontrer que l’image de la femme à travers l’histoire a été biaisée par le fait que les historiens eux-mêmes projetaient leurs préjugés sur les artefacts qu’ils trouvaient. Ma fille avait été frappée lors de la visite des grottes de Pech Merle par le fait que les conservateurs des grottes avaient totalement dû revoir leur vision de la période préhistorique : ce que l’on prenait pour des empreintes de femmes (parce que femmes = petites) étaient en fait des empreintes d’ado de 11-12 ans, qu’une grande partie des œuvres venaient en fait très probablement de femmes et que ce que l’on pensait jusqu’à très récemment de l’organisation sociale ou de la santé des Cro Magnon était probablement faux.

      Par ailleurs, diverses sources convergent pour dire que le Moyen Âge obscur et rétrograde était à la fois une simplification et une falsification écrite par les vainqueurs. Le Moyen Âge, c’est 1000 ans de civilisation occidentale…

    • L’époque qui nous intéresse et qui est signalée — entre autres — par Silvia Federici dans Caliban et la Sorcière, c’est le Moyen Âge central, appelé aussi temps des cathédrales : une période d’une incroyable prospérité en Europe, caractérisée par une forte résistance au féodalisme et des courants contestataires favorables à une société plus égalitaire, y compris entre les hommes et les femmes.
      Ceux qui ont cherché à mettre en place un nouveau monde ont été taxés d’hérésie et impitoyablement pourchassés et exterminés. Même leurs œuvres et témoignages ont été détruits.
      Reste des monuments qui défient encore le temps et des preuves disparates d’une période d’une prospérité ensuite oubliée pendant des siècles.

      Le graphique est la transposition des données anthropométriques collectées au cours du temps dans les sépultures du secteur de Londres → London Bodies : the Changing Shape of Londoners from Prehistoric Times to the present Days, Muséum de Londres, 1998.

      La taille des corps à Londres au cours des temps

      Tout le monde sait qu’aux États-Unis et en Europe, la taille moyenne de la population a beaucoup augmenté pour les générations récentes, un phénomène généralement attribué à une meilleure alimentation au cours de l’enfance et de l’adolescence. […]

      Ces chiffres [de l’étude du musée de Londres] montrent que les femmes furent en moyenne plus grandes durant la période qui va du Xe au XIIe siècle, toutes autres périodes comprises, même aujourd’hui.
      […]
      Un observateur fait sur ces chiffres le commentaires suivant : « les ossements qui ont été exhumés des tombes en Angleterre de personnes autour de l’an 1000 parlent de personnes solides et en bonne santé […] d’une diète simple et saine qui leur donnait des membres solides ainsi que des dents en excellent état »… [par contre], les archéologues qui ont étudié les derniers siècles du Moyen Âge (les XIVe et XVe siècles) disent qu’ils peuvent presque voir la dévastation de la grande peste menaçante devant la preuve de restes de squelettes de plus en plus fragiles et en mauvaise santé »

      Au cœur de la monnaie, Bernard Lietaer, Albin Michel, 2011.
      #stature #taille #femmes #inégalités #histoire

    • @arno : un fait « amusant » quand j’ai cherché des données sur l’évolution de la taille moyenne au cours du temps → la plupart du temps, les données remontent au XIXe siècle. Alors forcément, étant donné qu’on est dans la pire période possible, tout ce qui suit n’est qu’amélioration. Rappelons que dans le Londres industriel de Dickens, la pollution et la malnutrition faisaient tellement rage dans le milieu ouvrier que les gosses étaient trop malingres pour trimer. Du coup, les manufacturiers allaient « recruter » de solides paysans dans le reste du pays pour faire tourner les machines.

    • @mad_meg Il est amusant de noter que ce que notre Histoire a baptisé Renaissance était en fait une période de sombre déclin… sauf pour la bougeoisie marchande et le capitalisme contre-révolutionnaire, réaction à la chute de la féodalité. La renaissance commence avec la Reconquista espagnole par l’Église catholique, l’expulsion des Juifs et des Arabes, le lancement du plus grand féminicide de tous les temps : la chasse aux sorcières. Du point de vue artistique, on se vautre avec complaisance dans des resucées d’une antiquité rêvée un peu moisie et pompeuse et les sciences pondent surtout la hiérarchisation des êtres humains !
      Youpi !

      Le Moyen Âge central peut être qualifié de Petite Renaissance. Mais comparé à ce qui a suivi…

    • Sympas le cours de ta fille. J’aurais adoré apprendre ca en cours d’histoire !

      Pour le mot Renaissance il me semble liée à l’idée de renaissance de l’antiquité (fantasmé par les bourges & curés) et du coup dans toute sa couillerie fasciste avec l’esclavage, culte des vierges, phallosophes, misogynie hardcore ... Je trouve pas les mots naissance et renaissance si positif que ca surtout si c’est pour parlé de naissance et renaissance du fascisme. Je ne préférè pas traité la période la moins inégalitaire du moyen-age de renaissance même petite. On pourrait dire Moyen-age d’Or pour illustré la prospérité dont les femmes ont bénéficié et l’idée de déclin qui suit avec le haut-moyen-age et la renaissance.

    • J’ai vu passer ton billet initial, tu penses !… Si je n’ai pas commenté, c’est que je n’avais en l’état rien à dire. Si ce n’est une petite montagne de questions préalables. En caricaturant à peine, ton « énoncé » est un pur exercice de projection d’idées préconçues ;-)

      Contrairement à l’image qui nous est renvoyée constamment, le statisticien ne trouve pas son bonheur dans les chiffres. Du moins, pas tant qu’il ne sait pas d’où ils sortent et comment ils ont été obtenus. J’ai donc cherché une source pour ses données, qui en manquent dramatiquement, le sous-titre selon des données du muséum de Londres relevant quasiment de la galéjade : on ne trouve rien de tel, ou en tous cas d’aussi synthétique dans les publications ; il y a donc un gros travail de synthèse et de mise en forme de plusieurs publications. À vérifier dans la référence que tu cites, gros bouquin achetable sur les librairies en ligne…

      En revanche, on trouve pas mal de données sur des lieux variés et des époques qui peuvent être lointaines. J’en ai collectées quelques unes dans le fichier Excel sur gg :drive.
      https://drive.google.com/file/d/1iH8xEoe2JzkkTAn2G5js9g7Zsk8PlA8I/view?usp=sharing

      Les préalables :
      • comment s’assurer de la comparabilité de chiffres concernant des époques distantes de deux millénaires. D’un côté, on a des séries depuis, en gros le milieu ou la fin du XIXè en suivant des protocoles plus ou moins décrits (je pense, p. ex. en France, aux données physiques (pour les garçons !…) issues des mensurations effectuées lors du recensement des classes d’âge pour le service militaire (qui ont d’ailleurs abondamment servi à l’époque pour y trouver une validation de théories… de l’époque, … c’est-à-dire plutôt racistes). De l’autre, on estime une taille à partir d’ossements collectés dans des cimetières ou autres sites archéologiques.
      • tu mentionnes toi-même que dans ce cas, la détermination du sexe est en partie liée à la variable étudiée (grand -> garçon,…)
      • la taille d’un adulte résulte de facteurs dont la plupart sont liés à des éléments sociaux (alimentation, travail physique ou pas (y compris dans l’enfance), résidence urbaine ou rurale, …)
      • comment s’assurer que le dépôt d’ossements ne résulte pas d’un processus biaisé aboutissant à une sélection sur des critères inconnus (fosse commune -> pauvres ou épidémie, tumulus de « nobles », caveau familial, périodes d’ensevelissement surreprésentées, remaniements ultérieurs (cf. les catacombes de Paris)…)
      • enfin quelles sont les tailles des différents échantillons et quelle est la dispersion des observations (écarts-types, p. ex.) ?

      Bon, on peut se dire (pur acte de foi) que si les chiffres ont été mis dans un même graphique, c’est qu’ils ont subi un minimum de prétraitements qui les rendent comparables et commentables.

      Dans ce cadre, le premier traitement que j’en fait est de les représenter sur un nouveau graphique permettant de visualiser l’écart, tout en gardant l’enchaînement historique (il y a 2 dimensions chronologiques, donc il n’y a pas trop de problèmes).

  • Quand l’os pénien rencontre l’os clitoridien : baculum baubellumque
    Jean-Louis Hartenberger, Histoires de Mammifères, le 21 avril 2015
    http://www.scilogs.fr/histoires-de-mammiferes/quand-los-penien-rencontre-los-clitoridien-baculum-baubellumque

    Le baculum ou os pénien sert de nombreux mammifères dans leurs ébats amoureux : les mâles de plusieurs espèces de Primates, Carnivores, Rongeurs, Chauve souris en sont pourvus. Pour répondre à leurs assauts, le clitoris des femelles des mêmes est soutenu lui aussi par un os, le baubellum. Il faut reconnaître que si le baculum de très différentes espèces a été étudié, décrit, mesuré, figuré, et son action soutenue de divers arguments, en revanche le baubellum est tout juste cité de façon anecdotique dans la littérature savante, presque ignoré. Ainsi les écoliers du monde globalisé (scholar google) dans les 15 dernières années évoquent le mot baubellum 25 fois alors qu’ils accordent 40 fois plus de citations à baculum.

    A rajouter sur la compilation d’article sur la #sexualité animale et humaine :
    https://seenthis.net/messages/686795

    les femelles de notre espèce ont exercé une pression de sélection qui a rendu superflu ce soutien osseux

    A rajouter aussi à la compilation #archéologie et #sexisme :
    https://seenthis.net/messages/633249

    #clitoris #pénis #animaux #baculum #baubellum #préhistoire #évolution

  • La guerre et la structure des clans expliquent un événement biologique singulier : le goulot d’étranglement du Néolithique.
    30 mai 2018

    Tian Chen Zeng, Alan J. Aw, Marcus W. Feldman. Cultural hitchhiking and competition between patrilineal kin groups explain the post-Neolithic Y-chromosome bottleneck.

    L’article dans Nature : Nature Communications, 2018 ; 9 (1)
    DOI : 10.1038/s41467-018-04375-6

    L’article sur le site de l’Université de Standford :
    https://news.stanford.edu/2018/05/30/war-clan-structure-explain-odd-biological-event


    Le professeur Feldman entouré des deux jeunes étudiants (première année de sociologie) à l’origine de cette idée.

    Il y a environ 7 000 ans, quelque chose de bizarre semble s’être produit chez les hommes : des études récentes suggèrent que leur diversité génétique - en particulier la diversité de leurs chromosomes Y - s’est effondrée au cours des deux millénaires suivants. L’effondrement était si extrême que c’était comme s’il n’y avait qu’un seul homme à accoupler pour 17 femmes.

    Un coupable culturel.

    Il n’est pas sans précédent que la diversité génétique humaine fasse un plongeon de temps en temps, mais le goulot d’étranglement du chromosome Y, qui a été déduit des modèles génétiques chez les humains modernes, était étrange.

    Tout d’abord, il a été observé uniquement chez les hommes - plus précisément, il a été détecté uniquement à travers des gènes sur le chromosome Y, que les pères transmettent à leurs fils.

    Deuxièmement, le goulot d’étranglement est beaucoup plus récent que d’autres événements biologiquement similaires, laissant entendre que ses origines pourraient avoir quelque chose à voir avec l’évolution des structures sociales. Certes, soulignent les chercheurs, les structures sociales étaient en train de changer. Après le début de l’élevage et de l’élevage il y a environ 12000 ans, les sociétés se sont organisées de plus en plus autour de groupes de parenté étendus, dont beaucoup étaient des clans patrilinéaires - un fait culturel aux conséquences biologiques potentiellement importantes. La clé est de savoir comment les membres du clan sont liés les uns aux autres.

    Alors que les femmes peuvent se marier dans un clan, les hommes de ces clans sont tous liés par des ancêtres masculins et ont donc tendance à avoir les mêmes chromosomes Y. Du point de vue de ces chromosomes au moins, c’est presque comme si tout le monde dans un clan avait le même père. Cela ne s’applique qu’à l’intérieur d’un clan, cependant, et il pourrait encore y avoir une variation considérable entre les clans. Pour expliquer pourquoi même la variation inter-clan aurait pu diminuer pendant le goulot d’étranglement, les chercheurs ont émis l’hypothèse que les guerres, si elles éliminaient à plusieurs reprises des clans entiers au fil du temps, effaceraient aussi un bon nombre de lignées mâles et leurs chromosomes Y uniques.

    La preuve apportée par des modèles mathématiques et des simulations informatiques.

    Pour tester leurs idées, les chercheurs se sont tournés vers des modèles mathématiques et des simulations informatiques dans lesquelles les hommes combattaient - et mouraient - pour les ressources dont leurs clans avaient besoin pour survivre. Comme l’équipe le prévoyait, les guerres entre les clans patrilinéaires ont radicalement réduit la diversité des chromosomes Y au fil du temps, tandis que les conflits entre clans non patrilinéaires - groupes où hommes et femmes pouvaient se déplacer entre clans - ne l’ont pas été. Le modèle de Zeng, Aw et Feldman explique également que parmi les lignées mâles qui ont survécu au goulot d’étranglement du chromosome Y, quelques lignées ont subi des expansions spectaculaires, cohérentes avec le modèle du clan patrilinéaire, mais pas d’autres.

    #préhistoire #Néolithique #guerre #organisation sociale #7000BP #Standford
    #Tian_Chen_Zeng #Alan_Aw #Marcus_Feldman

  • Raphaël Liogier : « La façon de faire l’amour est politique » - The Dissident - The Dissident
    https://the-dissident.eu/raphael-liogier
    https://the-dissident.eu/wp-content/uploads/2018/05/bloggif_5ae869485daf1.jpeg
    J’ai un gros doute sur l’#historicité de la #domination du #corps des #femmes

    Depuis le Néolithique, les femmes sont perçues comme des objets, au sens économique du terme. Elles sont source d’une jouissance symbolique. On accumule du prestige en couchant avec une ou plusieurs femmes. Pour que le prestige soit renforcé il faut qu’elles-mêmes soient les plus « neuves » possibles. Cela explique la valorisation de la virginité. D’où ce que j’appelle dans le livre « la jalousie rétrospective » caractéristique des hommes : « Avec combien de mecs as-tu couché avant ? » C’est quelque chose qui existe très peu en sens inverse et par imitation. Ce capitalisme sexuel fait qu’on nie la jouissance des femmes dont elles sont l’objet. Cette négation est allée jusqu’à l’excision physique dans certaines ethnies. Mais en réalité, dans nos sociétés, il y a une « excision morale » se traduisant par cette construction de la féminité comme étant sans cesse liée à des valeurs de retrait, de pudeur, de retenue. L’attente est valorisée. On le voit avec le mythe du prince charmant. La princesse attend d’être prise dans les bras du prince , qui la juche fièrement sur son cheval. Il échange sa prestance contre le corps de la femme

    • Je suis assez de ton avis @monolecte quelquesoit l’origine ou l’ancienneté de la domination des hommes sur les femmes faut changer ca.

      Pour néanderthal j’ai vu que c’etait les femmes qui étaient échangées dans les unions par les relevés ADN de cretains sites, mais les paléoanthropologue disaient que c’etait peut être variable d’une région à l’autre.

      Il y a aussi une découverte récente avec néanderthal VS cro-magnon. A cause d’un allèle dans le gène Y mais je me rappel plus exactement. Les femmes cro-magnon ne pouvaient pas avoir des enfants avec les néanderthaliens ou alors c’est l’inverse. Ca peu avoir favorisé une forte culture de rapte et de viol chez les cro-magnon a des fins génocidaires. Mais comme c’est seulement pour l’europe et que la culture du viol est présente partout, ca me semble pas suffisant. Je vais voire si je retrouve les infos là dessus.

      Je croi que c’est là dedans mais pas sur : https://seenthis.net/messages/645099

    • J’ai pas fini de lire mais pour l’instant je voie un mec qui s’approprie les recherches féminises sans cité ses sources et le seul nom auquel il se refère c’est Kant.

      et quant il dit que la virilité a commencé à se sentir menacé en 2000 !!! En fait dans l’antiquité romaine les mecs se trouvaient déjà dévirilisé et menacé par une féminisation. C’est le bullshit habituel des mecs féministe. essentialisme tout pourris. Je vais pas pouvoir arrivé au bout.

    • Il fait pas vraiment d’archéologie, il mentionne le néolythique et passe à Bertrand Cantat...
      Bon il y a des choses interessantes dans ce qu’il dit, en particulier au début sur #metoo et le faible nombre de noms d’agresseurs que les utilisatrices de ce tag ont balancé et l’idée que les pratiques sexuelles sont culturelles.

  • La fille d’Egtved (Age du Bronze) n’était pas du Danemark

    https://www.sciencedaily.com/releases/2015/05/150521082458.htm
    http://humanities.ku.dk/news/2015/the_bronze_age_egtved_girl_was_not_danish
    https://www.nature.com/articles/srep10431

    Le texte intégral :
    https://journals.openedition.org/perspective/6305

    L’une des découvertes les plus connues de l’âge du bronze danois, l’Egtved Girl, 1370 av. J.-C., n’est pas née à Egtved, au Danemark, c’est ce que révèlent de nouvelles recherches du Musée national du Danemark et de l’Université de Copenhague. Les analyses isotopiques du strontium des cheveux, des dents et des ongles montrent qu’elle est née et a grandi à des centaines de kilomètres d’Egtved, probablement dans le sud de l’Allemagne, et qu’elle est arrivée à Egtved peu avant sa mort.

    (...)

    C’est la première fois que les chercheurs ont été capables de suivre avec précision les mouvements d’une personne préhistorique.

    Les recherches ont montré qu’elle provenait de la Forêt Noire dans le sud-ouest de l’Allemagne - tout comme les restes incinérés d’un enfant de six ans enterré avec elle. Le cercueil de la fille date de l’enterrement à un jour d’été en l’an 1370 avant JC.

    En détail :

    Si l’on considère les deux dernières années de la vie de la fille, on peut voir que 13 à 15 mois avant sa mort, elle est restée dans un endroit avec une signature isotopique du strontium très semblable à celle qui caractérise sa région natale. Puis elle a déménagé dans une région qui pourrait bien avoir été le Jutland. Après une période d’environ 9 à 10 mois, elle est retournée dans la région d’origine et y est restée quatre à six mois avant de se rendre à son dernier lieu de repos, Egtved. Ni ses cheveux ni son ongle du pouce ne contiennent une signature isotopique de strontium qui indique qu’elle est revenue en Scandinavie jusqu’à peu de temps avant sa mort. Comme la signature isotopique du strontium d’une région n’est décelable que dans les cheveux et les ongles après un mois, elle doit être venue au Danemark et à Egtved environ un mois avant sa mort.

    « A l’âge de bronze, l’Europe occidentale, le sud de l’Allemagne et le Danemark étaient les deux principaux centres de pouvoir, des royaumes très semblables. Nous trouvons beaucoup de liens directs entre les deux dans les preuves archéologiques, et je suppose que la fille Egtved était une fille de l’Allemagne du Sud qui a été donnée en mariage à un homme du Jutland pour forger une alliance entre deux familles puissantes »

    Kristian Kristiansen

    Selon lui, le Danemark était riche en ambre et en échangeait pour le bronze. En Grèce mycénienne et au Moyen-Orient, l’ambre de la Baltique était aussi convoité que l’or et, grâce aux intermédiaires du Sud de l’Allemagne, de grandes quantités d’ambre étaient transportées en Méditerranée et de grandes quantités de bronze venaient en paiement au Danemark. À l’âge du bronze, [celui-ci] était une matière première aussi précieuse que le pétrole aujourd’hui, de sorte que le Danemark est devenu l’une des régions les plus riches d’Europe du Nord.

    "L’ambre était le moteur de l’économie de l’âge du bronze, et afin de maintenir les routes commerciales, des familles puissantes forgeaient des alliances en donnant leurs filles en mariage les unes aux autres et permettaient à leurs fils d’être élevés l’un par l’autre comme une sorte de sécurité "Kristian Kristiansen.

    #Préhistoire #Age_du_Bronze #Europe #migrations #Egtved #Karin_Margarita_Frei
    #National_Museum_of_Denmark
    #University_of_Copenhagen
    doi:10.1038/srep10431

    Référence papier

    Eva Andersson Strand, Ulla Mannering et Marie-Louise Nosch, « Mise en œuvre d’une approche globale des textiles anciens au Centre de recherche sur les textiles de Copenhague », Perspective, 1 | 2016, 75-92.

    Référence électronique

    Eva Andersson Strand, Ulla Mannering et Marie-Louise Nosch, « Mise en œuvre d’une approche globale des textiles anciens au Centre de recherche sur les textiles de Copenhague », Perspective [En ligne], 1 | 2016, mis en ligne le 31 décembre 2016, consulté le 21 mai 2018. URL : http://journals.openedition.org/perspective/6305 ; DOI : 10.4000/perspective.6305

  • The Egtved Girl | ARTE in English
    https://www.arte.tv/fr/videos/069090-000-A/la-fille-d-egtved

    C’est l’une des sépultures les plus célèbres de l’âge de bronze. La momie de la « fille d’Egtved » (du nom du village du Jutland, au Danemark, où elle a été découverte en 1921) offre un aperçu fascinant de la vie quotidienne de nos ancêtres d’Europe du Nord, aux alentours de 1370 avant J.-C. La fille d’Egtved n’a pas fini de révéler ses secrets...

    L’état de conservation remarquable de ses vêtements - une jupe et une tunique courte en fil de laine – ainsi que de précieux bijoux en bronze, ont d’abord attiré l’attention. De son corps lui-même, il ne restait que des dents, des ongles, et surtout des cheveux de 23 centimètres de long – qui viennent seulement de révéler leurs secrets. Grâce à l’analyse de ses restes, passés au crible des technologies modernes, les chercheurs ont réussi à reconstituer le trajet qu’avait parcouru la jeune fille au cours de sa vie. Les résultats sont fascinants. Avant de mourir vers l’âge de 18 ans et d’être enterrée en grande pompe, la fille d’Egtved avait en effet effectué un long voyage…

    (53 min)
    Available from 24/02/2018 to 24/05/2018

  • Les routes de l’#esclavage (1/4)
    476-1375 : au-delà du désert

    Domination, violence, profit : le système criminel de l’esclavage a marqué l’histoire du monde et de l’humanité. Au fil de ses routes, cette série documentaire retrace pour la première fois la tragédie des traites négrières. Captivant et implacable. Premier volet : de la chute de Rome en 476 à la fin du XIVe siècle.

    Après la chute de Rome en 476, les peuples (Wisigoths, Ostrogoths, Berbères, Slaves, Byzantins, Nubiens et Arabes) se disputent les ruines de l’Empire. Tous pratiquent l’asservissement – « esclave » viendrait du mot « slave ». Mais au VIIe siècle émerge un Empire arabe. Au rythme de ses conquêtes se tisse, entre l’Afrique et le Moyen-Orient, un immense réseau de traite d’esclaves, dont la demande ne cesse de croître et qui converge vers Bagdad, nouveau centre du monde. Après la révolte des Zanj – des esclaves africains –, qui s’achève dans un bain de sang, le trafic se redéploie vers l’intérieur du continent. Deux grandes cités commerciales et marchés aux esclaves s’imposent : Le Caire au nord, et Tombouctou au sud, place forte de l’Empire du Mali d’où partent les caravanes. Au fil des siècles, les populations subsahariennes deviennent la principale « matière première » de ce trafic criminel.

    https://www.arte.tv/fr/videos/068406-001-A/les-routes-de-l-esclavage-1-4

    #film #documentaire #Afrique #Empire_romain #histoire #pratique_généralisée #traite #Fustat #économie #Nubie #guerre #violence #butins_de_guerre #Bagdad #main-d'oeuvre #Islam #Berbères #dromadaires #Sahara #Tombouctou #Empire_du_Mali #or #altérité #Touareg #essentialisme #fatalité #Basora #Le_Caire #esclaves_domestiques #paternalisme #négation_de_l'être #domination #esclavage_doux #oasis #Atlas_catalan

    #Catherine_Coquery-Vidrovitch :

    Dans l’Empire arabo-musulman, « l’#esclave n’était pas différencié par sa couleur, ça ne comptait pas. L’esclave était différencié par sa #culture. Il n’avait pas la culture du dominant »

    #géographie_culturelle #domination

    #Ibrahima_Thioub, université Cheickh Anta Diop, Sénégal :

    « Pour mettre en esclavage un individu, un des phénomènes importants c’est de le construire comme autre, de construire une #altérité. Les sociétés humaines ont des registres assez larges. On peut utiliser la différence de #couleur_de_peau, la différence de #religion. Dans la #traite_trans-saharienne, on va combiner les deux ».

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ibrahima_Thioub

    Ibrahima Thioub :

    « L’intérêt des maîtres, c’est de faire croire à l’individu qu’il est esclave non pas parce qu’un jour on lui a opposé un rapport de force qui est réversible, mais parce que, par sa nature, il est destiné à être un esclave. C’est une #idéologie extrêmement forte. Si votre sang est considéré comme un sang servile, et que cette nature vous la transmettez à votre descendance, il devient impossible de sortir du phénomène esclavagiste »

    Selon ce qui est dit dans ce reportage, 3,5 millions d’Africains ont circulé sur les routes de l’esclavage entre le 7ème et le 14ème siècle.

  • On a rencontré le véritable Indiana Jones

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/05/06/stephen-rostain-l-archeologue-qui-remue-l-amazonie_5295088_1650684.html

    Tombé très jeune amoureux du monde amérindien, l’archéologue Stéphen Rostain, baroudeur infatigable a passé trente ans de sa vie à sortir de l’oubli et à faire revivre les populations précolombiennes.

    « L’Amazonie, faut r’connaître, c’est du brutal ! » Quand Stéphen Rostain vous raconte sa vie d’archéologue, on ne peut s’empêcher de penser à cette réplique de son film-culte, Les Tontons flingueurs, dont il prend un malin plaisir à caser des citations dans chacun de ses articles.

    Il a beau être du genre « grand et fort », le terrain a souvent failli avoir raison de lui. Suspendu sur une branche au-dessus du vide pour avoir dérapé sur des déblais, terrassé en Equateur par une fière typhoïde particulièrement tenace, la main grosse comme un ballon de foot à la suite d’une piqûre de palmier ­vénéneux ou les jambes dévorées par une ­colonie de fourmis rouges sur laquelle il ­venait d’uriner par mégarde, il s’en sort finalement toujours aussi bien que les héros de Marvel, qu’il adule depuis tout petit.

    Nourri de « mauvaise littérature » (Bob ­Morane) et de BD, il trouve dans Tintin et le temple du Soleil sa vocation d’archéologue, confirmée quand il rencontre le « Dieu » de l’archéologie mexicaine, Roman Piña Chan, et participe aux fouilles sur le site de Teotihuacan. « J’avais 20 ans, et bourlingué de Belize au Guatemala avant de me retrouver au Mexique. Pour gagner ma vie, je jouais au poker avec les ouvriers de son équipe. C’est là que je suis tombé amoureux du monde amérindien. »

    Il trouvera la force de ne pas verser dans l’idolâtrie des « grandes civilisations andines », en envoyant valser les Incas de Tintin et surtout la communauté scientifique française qui ne jure que par les Mayas. « J’ai décidé de m’intéresser aux Basses-Terres, quand tous les archéologues étaient focalisés sur les Hautes-Terres (Andes). On m’a prédit l’oubli et le chômage, car l’archéologie amazonienne, ça n’existait pas. Mon plus proche voisin fouillait à 3 000 km de moi ! »

    Ingéniosité des Amérindiens

    Sa première mission officielle, il la mène en Guyane, où il est censé étudier les haches de pierre mais réalise qu’il n’y a jamais eu de ­recherches archéologiques d’envergure dans ce territoire. « Ce fut un peu ma chance, il fallait d’abord reconstruire le cadre général, faire de la cartographie, explorer les grottes, s’intéresser à l’agriculture. »

    Alors que personne ne s’intéresse au paysage, il organise un vol en ULM et découvre des centaines d’hectares de « champs surélevés », une technique de culture en zone inondable dont il deviendra le spécialiste. « Les ­collègues soutenaient que les Amérindiens n’avaient pas pu édifier de telles structures, qui devaient plutôt être l’œuvre de bagnards agissant sous le fouet des Européens ! Il y avait une condescendance et une arrogance extrêmes, car on imaginait que le climat et l’environnement contraignant, voire hostile, avaient ­conditionné une stagnation culturelle des ­populations précolombiennes. »

    Stéphen Rostain va désormais consacrer sa carrière à faire reconnaître l’ingéniosité de ces populations. En 1994, il soutient sa thèse sur « L’occupation amérindienne ancienne du littoral de Guyane ». Mais comment trouver les traces de peuples dont les villages et les chefs furent balayés par l’arrivée des conquistadors et leurs cohortes d’épidémies (80 % à 95 % de la population aurait été décimée) ? Et où chercher des empreintes d’habitations dans un pays sans roche, où le bois et la palme, matériaux périssables, remplaçaient la pierre ?

    En s’intéressant autant aux paysages qu’aux sous-sols ; en utilisant les nouvelles technologies d’imagerie (lidar, satellites) qui permettent de repérer des formes étranges de sols, ­indices d’occupations humaines antérieures ; en s’associant avec des botanistes, des anthropologues, des ethnologues, et même des entomologistes ; en mettant en œuvre de nouvelles techniques de fouilles, comme celle « par ­décapage », pour ouvrir horizontalement de grandes superficies et repérer les trous de ­poteau qui racontent l’organisation des maisons anciennes. Bref, en inventant une nouvelle archéologie, adaptée aux pays tropicaux.

    « L’archéologie tropicale est difficile, ingrate »

    André Delpuech, directeur du Musée de l’homme, rencontre Stéphen Rostain en 1995, en Guadeloupe. « Il présentait le résultat de ses fouilles sur l’île d’Aruba, aux Antilles, où il avait mis au jour les vestiges d’un village. Il a eu du flair ! Il passait pour un iconoclaste total et certains doutaient de ses résultats. C’est vrai qu’il est plus facile de disserter sur une colonne ­ corinthienne que d’imaginer à quoi ressemblait un village à partir d’un alignement de trous de poteau ! L’archéologie tropicale est difficile, ingrate. Tous les archéologues ne sont pas prêts à prospecter dans les marais avec de l’eau jusqu’à la ceinture. »

    Stéphen Rostain passe trente ans à arpenter le Suriname, l’Equateur, le Brésil. Sur le site de Pambay, en Equateur, il exhume la plus vieille maison amazonienne (3 000 ans), près de laquelle il trouvera des jarres, de la vaisselle, des outils.

    Pendant ces années, il se lie avec deux figures de l’archéologie qui démarrent l’exploration de ce « continent vert » : le Brésilien Eduardo Neves et l’Américain Michael Heckenberger. A eux trois, ils vont radicalement faire changer le regard porté sur l’Amazonie, montrer que cette forêt a été entretenue ­depuis 10 000 ans par des populations beaucoup plus nombreuses que ce que l’on croyait, qui traçaient des routes, cultivaient le riz, le maïs, sélectionnaient les espèces d’arbres utiles, avaient une culture aussi riche que celle de n’importe quelle autre civilisation.

    Changer de « lunettes »

    Grâce à son collègue Doyle McKey, écologue, Stéphen Rostain perce par exemple le secret de l’excellent état de conservation des champs surélevés qui, entre les pluies et les incendies récurrents, auraient dû disparaître. En fait, ce sont des colonies de fourmis qui font leurs nids sur ces buttes, y rapportent des végétaux qu’elles mastiquent puis transforment en compost où elles cultiveront des champignons qu’elles mangeront. « Les mammifères sociaux agriculteurs que sont les humains ont donc édifié les buttes entretenues ensuite par les insectes sociaux ingénieurs que sont les fourmis ! », jubile l’archéologue.

    Pour comprendre cette interaction permanente entre l’homme et l’environnement, il a fallu changer de « lunettes ». Idem quand son autre collègue et ami Dimitri Karadimas, ­ anthropologue aujourd’hui décédé, lui donne la clé des dessins que l’on voit sur nombre de céramiques, où les Européens imaginent des crocs de jaguar, faute de connaître les liens ­ entre les Amérindiens et une espèce particulière de guêpes amazoniennes : « Prédatrices des mygales, elles y pondent des œufs d’où ­sortent des larves qui mangeront l’araignée ­vivante de l’intérieur. Normal que cela ait inspiré à ces populations nombre de mythes ! »

    Comme le souligne Geoffroy de Saulieu, ­archéologue à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), « Stéphen ne se contente pas d’inventorier les vestiges du passé. Il promeut une archéologie du futur, pour mieux gérer le patrimoine naturel et culturel demain. Ce n’est pas l’environnement qui a voué ces sociétés au sous-développement. En transposant à l’Afrique centrale la méthodologie élaborée en Amazonie, je mets en évidence le même phénomène de mépris des populations qui ont pourtant su mieux que nous transformer la forêt tout en préservant la capacité de sa régénérescence. »

    Défendre le classement de sites amazoniens

    Ces vingt dernières années, le nombre ­d’archéologues formés en Amérique du Sud a explosé. « Mais il est inacceptable que les Français ne connaissent pas l’histoire de leurs colonies, s’indigne Stéphen Rostain. Du primaire au lycée, pas une leçon sur la Guyane ou la Guadeloupe, gommées des manuels officiels ! »

    Directeur de recherches au laboratoire ­d’archéologie des Amériques (CNRS), Stéphen Rostain veut maintenant publier les quantités de données rapportées, « sinon cela s’appelle du pillage », diffuser ce savoir par des livres (Amazonie. Les 12 travaux des civilisations précolombiennes, Belin, 2017), des expositions, ­défendre le classement de sites amazoniens au Patrimoine de l’humanité. Pour cela, à 56 ans, il promet de se sédentariser. Peut-être le seul défi impossible à relever pour cet amoureux de Blaise Cendrars, qui n’a pas fini de bourlinguer.