• Le site #Internet_Archive mis en danger par des poids lourds de l’édition

    Sous la pression d’une #plainte déposée devant un tribunal new-yorkais par quatre poids lourds de l’édition aux États-Unis, le site Internet Archive a décidé d’avancer de 15 jours la fermeture de sa #bibliothèque_d’urgence, créée en réponse à l’#épidémie de #coronavirus.

    Une infraction « massive et délibérée » au #droit_de_reproduction. C’est ce que quatre éditeurs, dont la filiale américaine du groupe #Hachette, reprochent au site Internet Archive, connu notamment pour son archivage du web mondial, la #Wayback_Machine, dans laquelle on peut retrouver des pages web disparues.

    Mais l’Internet Archive, c’est aussi une immense #médiathèque, riche de millions de #livres, #films, #images, jeux vidéo et documents sonores. Côté bibliothèque, son « but ultime » est de « mettre tous les travaux publiés de l’humanité à la disposition de tous dans le monde ». Chacun·e, à condition d’être inscrit·e, peut emprunter jusqu’à dix livres à la fois, pour une durée de quinze jours. Les livres sont prêtés sous la forme de fichiers pdf. Selon Internet Archive, 17 500 livres sont empruntés chaque jour.

    Comme dans une bibliothèque classique, un livre doit être disponible pour pouvoir être emprunté – une règle que le site a « concoctée de toutes pièces », lui reprochent les plaignants. Ce concept du « #prêt_numérique_contrôlé » autorise un prêt à la fois pour un livre numérisé donné. Soutenu par le Conseil des directeurs des bibliothèques d’État des États-Unis, il n’avait encore jamais été mis en cause devant les tribunaux.

    Ce qui a décidé les #maisons_d’édition à risquer un #procès pas gagné d’avance, c’est la #Bibliothèque_nationale_d’urgence mise en place à la fin du mois de mars par Internet Archive, pour répondre à la fermeture des écoles, bibliothèques et universités en raison du coronavirus, et donc à l’impossibilité d’aller y chercher des livres. Installé aux États-Unis, le site avait simplement décidé de « suspendre les listes d’attente […] pendant toute la durée de l’urgence nationale américaine » : c’est-à-dire qu’il n’y avait plus besoin qu’un livre (numérique) revienne pour être emprunté à nouveau. Plusieurs lecteurs pouvaient ainsi en bénéficier en même temps.

    Mercredi 10 juin, son fondateur, #Brewster_Kahle, a publié sur son blog un billet (https://blog.archive.org/2020/06/10/temporary-national-emergency-library-to-close-2-weeks-early-returning-) pour annoncer la fin prochaine du dispositif, avancée au 16 juin, espérant trouver avec les détenteurs de droits « un système qui marche ».

    Son initiative a été soutenue publiquement par des dizaines de bibliothèques et d’universités, ces institutions se revendiquant du principe du « #fair_use », qui autorise des dérogations aux droits de reproduction, particulièrement quand il s’agit d’enseignement, et selon les circonstances. C’est le cas, estime Brewster Kahle, de l’épidémie due au coronavirus.

    Au contraire, cette ouverture des portes numériques est intervenue, selon les éditeurs, au pire moment, celui-là « même où de nombreux auteurs, éditeurs et librairies indépendantes, sans parler des bibliothèques, luttent pour survivre ». Le risque pour Internet Archive est vital, la loi sur le #droit_d’auteur (#Copyright_Act) autorisant des #dommages_et_intérêts pouvant atteindre 150 000 dollars par œuvre en cas de violation délibérée. Si le site propose au prêt 1,3 million de livres, certains sont toutefois dans le #domaine_public.

    « La #gratuité est un concurrent indépassable », estiment les éditeurs dans leur plainte, rappelant l’argument le plus éculé de l’industrie musicale. Internet Archive « ne fait qu’exploiter les investissements que les éditeurs ont faits dans leurs livres », accusent-ils, et « au moyen d’un modèle économique conçu pour profiter librement du travail des autres ». La plainte s’acharne à démontrer que l’Internet Archive serait une entreprise commerciale vivant de la #numérisation des livres, un travail qu’elle effectue contre rémunération pour les bibliothèques. Urgence ou pas, elle demande la destruction de toutes les copies illégales.

    Avec les livres prêtés par l’Internet Archive, on est pourtant loin du mp3 recopié ou downloadé en clic. Brewster Kahle rappelle dans une lettre adressée le 10 avril à Thom Tillis, un sénateur républicain président de la Commission sur la #propriété_intellectuelle, réservé sur la légalité du procédé, que son organisation, sans but lucratif, est régulièrement reconnue comme bibliothèque par la Californie. Cela fait bientôt dix ans, dit-il, que les livres sont prêtés selon la règle « #un_lecteur_à_la_fois ». De plus, se défend le fondateur de la bibliothèque, « nos livres numériques sont protégés par les mêmes protections techniques que celles utilisées par les éditeurs pour garantir que les lecteurs n’ont accès à un livre que pendant les deux semaines de son prêt, et que des copies supplémentaires ne peuvent être faites ».

    Toujours à destination de l’élu républicain, il explique : « Vos électeurs ont payé pour des millions de livres auxquels ils n’ont pas accès actuellement » – 15 millions de livres bloqués derrière les portes fermées de 323 bibliothèques, rien qu’en Caroline du Nord, l’État du sénateur, a compté Brewster Kahle.

    Aux éditeurs, il fait remarquer que la bibliothèque d’urgence ne comporte aucun livre publié il y a moins de cinq ans ; 90 % des livres empruntés ont plus de dix ans, et deux tiers datent du XXe siècle. Quant aux auteurs qui ne voudraient pas que leurs livres soient ainsi prêtés, il leur suffit de le demander par mail, poursuit Kahle. Certains ont au contraire, affirme-t-il, demandé à figurer dans la bibliothèque numérique.

    Dès le 31 mars, la Guilde des auteurs avait mobilisé ses membres contre la bibliothèque d’urgence, parlant de « piratage pur et simple », et proposé un modèle de réclamation. Ce groupement d’auteurs avait déjà fait connaître son désaccord avec le prêt de livres numérisés selon le principe « un livre papier, une copie numérique » en janvier 2019. Le #Syndicat_national_des_auteurs (#National_Writers_Unions) a de son côté préféré entamer des discussions amiables avec Internet Archive et les défenseurs du prêt numérique contrôlé.

    L’Internet Archive est en effet, aux États-Unis, loin d’être la seule bibliothèque à pratiquer de la sorte. La pratique du prêt numérisé contrôlé est théorisée, défendue et pratiquée par de nombreux juristes et des bibliothèques universitaires ou locales, comme celles des villes de Los Angeles, San Francisco et Boston. Un livre imprimé peut être prêté : c’est le principe des bibliothèques. Il doit en être de même pour sa déclinaison à l’identique au format numérique, un exemplaire numérique prêté à une personne à la fois.

    En attendant la décision du tribunal new-yorkais, des internautes se posent à travers le monde la question d’archiver l’Internet Archive et ses téraoctets de documents.

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/110620/le-site-internet-archive-mis-en-danger-par-des-poids-lourds-de-l-edition
    #open_access #confinement #édition_scientifique #recherche #justice

  • 58 syndicats norvégiens appellent à mettre fin au siège de Gaza :
    http://www.etun-palestine.org/site/2020/05/18/dozens-of-norwegian-groups-and-trade-unions-call-to-end-siege-on-gaz

    Our own government has spoken about the centrality of human rights, democracy, and the rule of law in Norwegian foreign policy. From this follows a duty to act. Norway has a clear responsibility as chair of the Ad Hoc Liaison Committee (AHLC) for Palestine since 1993. We, the signatories below, believe that ending the siege is long overdue.

    #Palestine #Gaza #Norvège #Syndicats #Pétition #coronavirus

    Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
    https://seenthis.net/messages/832147

  • 1er mai : le rôle central des travailleurs face aux crises | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/edition/1er-mai-confine-e-s-mais-mobilise-e-s/article/010520/1er-mai-le-role-central-des-travailleurs-face-aux-crises

    Par Nnimmo Bassey, May Boeve, Sharan Burrow, Luisa Neubauer et Yeb Saño*

    La pandémie de Covid-19 a des répercussions inimaginables sur nos vies et sur tous les secteurs de nos économies. Des centaines de milliers de vies sont perdues, les cas confirmés se comptent par millions et nombre de ceux qui se sont rétablis en subiront les conséquences tout au long de leur vie. Cette crise sanitaire planétaire aggrave les conséquences de la dégradation du climat et met en évidence le rôle essentiel des travailleurs et des travailleuses dans nos sociétés.

    Alors que de vastes opérations de confinement ralentissent la propagation de la maladie, l’arrêt soudain des déplacements et de l’activité économique a un effet catastrophique sur les emplois, les revenus et les moyens de subsistance de la population mondiale.

    Selon l’Organisation internationale du travail, quatre personnes sur cinq parmi les 3,3 milliards de travailleurs dans le monde sont affectés par la fermetures de leur lieu de travail, et jusqu’à 195 millions d’emplois équivalents temps plein pourraient au total être détruits.

    #climat #covid_19 #OIT #syndicat_international

  • COVID-19 puts women in New Zealand’s sex trade in more danger than ever ; why isn’t the decrim lobby helping ?
    https://www.feministcurrent.com/2020/03/25/covid-19-puts-women-in-new-zealands-sex-trade-in-more-danger-than-e

    A 2007 survey conducted by NZPC to review the current laws showed that 10 per cent of women in prostitution say they “don’t know how to leave,” 8.5 per cent say they “can’t get help to leave,” 24 per cent “don’t know what else to do,” and 29.5 per cent “have no other income.”

    Yet NZPC assumes that it is these very women who have the power and responsibility to shut down the industry. They assume it is the “supply,” not the “demand” — or more accurately, the victims, not the perpetrators — who should be threatened with state intervention in case of “failure to comply.” Will prostituted women be arrested? Are we going to see a return of the brothel raids that police used to carry out before the Prostitution Reform Act? Will this be endorsed by NZPC?

    That the NZPC is putting full responsibility in the hands of these women, who have little if any alternative, and threatening them with police intervention if they fail to comply, demonstrates that the organization is not a feminist one, nor anything resembling a union standing for workers’ rights.

    If New Zealand’s sex trade expands because of women’s vulnerability and the economic fallout resulting from COVID-19, it goes without saying that this will lead to a spread of disease, and not only this respiratory illness. Syphilis is on the rise in New Zealand. In the year ending March 2019, 548 cases were reported, up from 82 in 2013.

    Yet NZPC continues to simply hand out condoms and pamphlets and promote the legitimization of the sex trade. It offers no exit services, and, as stated, even undermines the need for them when other people take on the task. It does not protect women from danger. The advice NZPC offers women in Stepping Forward, in terms of “dealing with violent clients,” is:

    “Make as much noise as possible to attract attention. Try calling FIRE, a passerby will probably pay more attention. If you wear a whistle around your neck, blow it in his ear.”

    Des féministes abolitionnistes se payent le STRASS local (#sex_work is work) qui renvoie systématiquement les prostituées à leur liberté de se prostituer, à leur agency et à leur empowerment... Autonomie, camarades ! Débrouille-toi pour repérer les johns qui ont la chaude pisse, débrouille-toi pour trouver un revenu quand tu n’as plus le droit de bosser. Un #syndicat qui commandite des études aussi accablantes sur le dernier recours que constitue la #prostitution et qui ne glisse pas le constat d’une exploitation de classe, de toute manière...

  • 1er Mai Confiné | Union Syndicale Solidaires 13
    https://www.solidaires13.org/1er-mai-confine

    Depuis plus de 130 ans nous défilons coudes à coudes pour célébrer la lutte et l’unité des travailleuses et des travailleurs du Monde entier. Aujourd’hui plus que jamais nous avons besoin d’exprimer cette solidarité. — <a href="https://my.framasoft.org/u/rouge-glace/?NYr5Xg&quot ; title="Permalink">Permalink</a>

    #confinement #corona #coronavirus #lejourdaprès #luttes #manifestations #partage_collegues #politique #quarantaine #syndicalisme #syndicats #travail

  • Corona Chroniques, #Jour43 - davduf.net
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour43

    Sur France Info, la procureur de Nanterre tente de relativiser ce qui s’est déroulé sur #L’Ile-Saint-Denis, dans la nuit de samedi à dimanche. Coursé par la police, un cambrioleur présumé se jette à la Seine. Quand il est repêché, les injures racistes fusent. Un policier : « Un bicot comme ça, ça ne nage pas », un autre : « Ha ha ha, ça coule. Tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied ». Pour la représentante du parquet, c’est évidemment inadmissible mais elle demande à ce qu’on ne généralise pas.

    Que le #Confinement soit, à l’évidence, marqué par un sur-#brutalité policière dans les quartiers populaires n’est pas évoqué. Pour ce cas là, justice sera faite, promet-elle. Pour celui-ci. Comme si ce qui importait, plus que tout, au fond, serait de continuer à narrer la fable d’une justice indépendante, d’une séparation des pouvoirs, persister à faire croire au mythe des démocraties bourgeoises pour reprendre Agamben. Ici, pour une raison implacable : la vidéo qui a capté l’instant a ce détail qui fait toute le différence, ils étaient deux à saisir la scène, un vidéaste et un preneur son [1]. L’abus de pouvoir est parfaitement audible, parfaitement odieux.

    Sur Twitter, les #syndicats de #police embrayent. Et me revoilà confiné avec eux, comme avant notre escapade, comme avant les cinq jours avec les enfants, retour à l’anormal pour bon et de mauvais : les yeux rivés sur l’écran, en pas même un quart d’heure, je plonge. A leur tour, si le syndicats lâchent leurs collègues, c’est évidemment pour mieux resserrer leurs rangs et tenter de faire oublier le racisme systémique dans une partie de la Maison police. Il s’agit avant tout d’isoler les cas du cluster, de les mettre en quarantaine. Et mieux : de les exhiber. Enfin, c’est au tour des meilleurs #journalistes de #préfecture de voler au secours de leurs sujets et de leurs sources (c’est leur droit, et leur militantisme) : dans leur fougue, ils ne voient pas qu’ils se précipitent, et leurs alliés, dans leur propre perte.

    (Comment sortir de là ?)

  • Coronavirus : les soignants de Mondor à Créteil en « danger grave et imminent » selon les syndicats , Le Parisien, 23 avril

    [...] L’intersyndicale CFDT-CGT-SUD Santé-FO Henri-Mondor à Créteil a déposé en fin de semaine dernière un avis de « danger grave et imminent » auprès de la direction. Pour alerter de la « situation très préoccupante au niveau psychologique des personnels de santé et l’épuisement dû aux conditions de travail actuelles ».

    Le danger grave et imminent qui sera examiné par l’inspection du travail porte sur trois points : la mise en place des horaires imposés, le bilan des moyens de protections individuels et collectifs à disposition et la reprise d’activité des blocs opératoires pendant la crise. [...] « Depuis la semaine dernière, on nous fait travailler à deux fois douze heures, soit près de 50 heures par semaine, ce qui conduira à 50 heures supplémentaires au bout de quatre semaines. Les conditions de travail sont catastrophiques. On parle de diminution du nombre de patients en réanimation, mais il n’y a rien de flagrant, nous avons toujours 85 patients en réanimation », argumente David Jacquelin de SUD Santé.

    [...] « Le rythme que l’on nous impose, c’est de la folie. Il faut prendre soin des soignants. S’ils tombent malades qui soignera ? Ce que l’on vit dans les hôpitaux est d’une violence absolue, comme on n’a plus l’habitude de la connaître depuis l’épidémie HIV il y a trente ans. On fait front, mais ça ne pourra pas durer comme ça, des soignants solides et expérimentés s’effondrent et ça n’est pas normal ! », dénonce Eric Tricot qui a remis ses délégations syndicales SUD à la direction en rejoignant le service de réanimation. « Pendant ce temps-là, on se sent méprisés par le gouvernement, poursuit-il. On nous habille avec des guenilles, on nous file des masques périmés et nos ministres se baladent avec des costumes à 3000 balles ! C’est la stratégie de casse du service public qu’on se prend en pleine face. Ça fait un an que nous faisons grève pour le dire ! »

    Saint-Malo. Prime Covid : préavis de grève à hôpital
    https://www.ouest-france.fr/bretagne/saint-malo-35400/saint-malo-prime-covid-preavis-de-greve-hopital-6816800

    Saint-Nazaire. Un préavis de grève à l’hôpital déposé par Force Ouvrière
    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-nazaire-44600/saint-nazaire-un-preavis-de-greve-a-l-hopital-depose-par-force-ouvriere

    Valognes. Un préavis de grève contre la suppression de postes à l’hôpital
    https://www.lamanchelibre.fr/actualite-869437-valognes-un-preavis-de-greve-contre-la-suppression-de

    #hôpital #prendre_soin_des_soignants #soignants #conditions_de_travail #syndicats #préavis_de_grève
    voir le dicton sans cesse asséné par Jean Oury "commencer par prendre #soin de l’#institution" à propos de l’hôpital, se promener du côté de la critique de la gestion des resources humaines, j’aime bien

  • Quelques éléments sur les travailleurs palestiniens dans les entreprises israéliennes dans le contexte de la pandémie COVID-19
    La Coalition pour la défense de la terre, la Nouvelle fédération syndicale palestinienne, le Syndicat des travailleurs des services postaux palestiniens et les Défenseurs des droits humains, Avril 2020
    http://www.laboursolidarity.org/Elements-sur-les-travailleurs
    https://tinyurl.com/elements0420-pdf

    « Le rôle de la Fédération générale des syndicats israéliens (Histadrut), que les travailleurs palestiniens sont tenus de payer chaque mois », observe M. Al-Blaidi, « est faible et ne fournit aucune protection juridique aux travailleurs palestiniens, surtout aujourd’hui, avec la propagation de la pandémie ». En fait, la Histadrout, selon Al-Blaidi, « fait partie du projet colonial des colons israéliens qui se combine avec les autorités d’occupation israéliennes pour violer les droits des travailleurs palestiniens ».

    #Palestine #coronavirus #travail #Histadrut #syndicats #colonisation

  • L’hécatombe du Covid-19 parmi les personnes âgées : colère et indignation !
    http://solidaires.org/L-hecatombe-du-Covid-19-parmi-les-personnes-agees-colere-et-indignation

    C’est dans les rangs des retraités qu’on comptera le plus de victimes, en EHPAD, à domicile, à l’hôpital. Pour enrayer la propagation de la maladie, l’urgence est de remédier à la pénurie de moyens, de personnels, de lits et de respirateurs dans les hôpitaux et, partout, de gants, masques, écrans faciaux, lunettes, blouses, gel hydro-alcoolique, ... afin que les personnels soignants et de service se protègent et protègent les résidents et patients.
    Il est désormais urgent que l’ensemble des personnes âgées puisse avoir accès aux tests de dépistage permettant l’accès aux soins pour les malades et le déconfinement pour ceux qui ne le sont pas.

    Tiens, dans le « groupe des 9 » qui publie ce communiqué, personne de la CFDT, qui signe des communiqués communs pour la bonne marche de l’économie avec le Medef.
    https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/crise-du-coronavirus/coronavirus-pour-le-medef-et-la-cfdt-face-la-crise-l-heure-est-au-rasse

    #Ehpad

    • C’est suffisamment rare et inhabituel pour être souligné : le président du Medef des Pays de la Loire, Samuel Tual, et la secrétaire régionale de la CFDT, Isabelle Mercier [...] cosignent un communiqué commun, ce mercredi 8 avril 2020

      Ils ont la mémoire courte chez ouest-torchon, les retraites, la loi travail etc...

      Il est essentiel que, dans un avenir le plus proche possible, la vie économique et sociale de la Nation puisse être progressivement restaurée. Il en va de l’avenir de notre pays, de notre région, de nos entreprises et de ses emplois.

      « De la méthode construite aujourd’hui dans le dialogue dépendra la solidité des réponses qui permettront ensuite de s’adapter à d’éventuelles répliques. »

      et de la solidité de ceux qui seront passés entre les gouttes.
      dans l’entretien avec I.Mercier

      Les plus vulnérables, CDD, intérimaires, stagiaires, apprentis, sont en première ligne…

      Pour eux, c’est catastrophique. Moins structurés, les précaires trinquent encore plus. C’est la double peine. Même s’il est fondamental et nécessaire de donner des aides aux entreprises, il faut aussi se mobiliser pour la masse silencieuse, alors que les associations ont du mal à fonctionner à cause du confinement.

      si même la CFDT dit ça...

    • Depuis que la CFDT plaide pour les « réformes » néolibérales, elle le fait en prétendant les orienter de façon à ouvrir de nouveaux droits à des salariés non garantis, « exclus ». C’est un reste de ce souci social extra professionnel et interprofesionnel post-déconfesionalisation qui avait fait de ce syndicat un des fers de lance des luttes d’immigrés (OS) et de femmes (ces couches dominées du salariat avaient ainsi pu faire usage de ce syndicat). Premiers « syndicats de chômeurs », et rares expérience de syndicalisation par bassin d’emploi, par delà les entreprises, statuts, etc. Les derniers y ont été les premiers dans l’après 68, en conjonction avec des couches qualifiés modernistes. Et cela donne encore, à l’occasion, un type de prise en compte des dégâts du progrès de la précarisation effectivement plus consistant que chez les autres syndicats.

    • La nouvelle a été officialisée mardi 24 mars. Selon les syndicats, la directrice, craignant la #contagion, n’aurait pas voulu augmenter le nombre d’#intérimaires, comme le groupe le lui demandait.
      Le #coronavirus a des effets inattendus. Deux cadres d’Amazon ont démissionné en fin de semaine dernière ou début de celle-ci : le directeur Europe, Roy Perticucci, et la directrice du site de Saran, Ana Fernandes, arrivée voilà environ un an. Celle-ci qui, selon la direction, est partie pour des « raisons personnelles et familiales », sera remplacée par Raphael Delrue, qui était auparavant au centre de distribution d’Amazon à Montélimar.

      Selon Jean-François Bérot, de Solidaires Loiret, Ana Fernandes aurait refusé d’intégrer les intérimaires supplémentaires, contrairement à ce que souhaitait le groupe américain, confronté à un afflux de commandes, conséquence du confinement.

      Un refus qui aurait été motivé par la peur de voir les risques de propagation du virus s’accroître et la crainte, peut-être, de voir sa responsabilité pénale engagée en cas de maladie. Les intérimaires supplémentaires n’auraient d’ailleurs pas encore été intégrés, à la date du 24 mars au matin. « Elle est partie s’occuper de sa famille au Portugal », croit savoir le syndicaliste.

      Les #syndicats avaient appelé à un #débrayage, mercredi 17 mars, contre, notamment, l’augmentation des effectifs. Ils ont déposé un dossier de danger grave et imminent, demandant la fermeture du site. Et, selon Jean-François Bérot, près de la moitié des salariés seraient absents, ce 24 mars, pour une raison ou une autre.

      Des mesures de sécurité « encore insuffisantes »
      Les salariés mécontents dénoncent la promiscuité importante des salariés (1.700 CDI et plusieurs centaines d’intérimaires), le fait que beaucoup soient obligés d’emprunter les transports en commun, le manque de gants et de gel...

      Selon Jean-François Bérot, des mesures se mettent petit à petit en place : marquage au sol pour respecter des écarts de deux mètres, distribution de gants dans certains services et de gel dans les escaliers, échelonnement des arrivées... « Ce n’est pas si mal à Saran, par rapport à d’autres sites, mais ce qui m’ennuie, ce sont les transports en commun. On attend aussi le contrôle de température et l’aménagement des vestiaires ».

      Amazon a, de plus, recentré ses activités sur les commandes de produits de première nécessité (produits d’entretien, d’hygiène, petite épicerie de produits secs, mais aussi bureautique, jeux...). « Une opération de communication », selon Julien Vincent, délégué central CFDT. « L’alimentaire représente une part infime du stock. En fait, rien n’a changé... »

      Source syndicale.

      Cas de #Covid_19 confirmé sur le site d’Amazon à Saran. La personne contrôlée positive faisait partie de l’équipe qui accueillait les camions et aurait été en contact avec 32 autres personnes selon les comptes de la direction du site.

      #travail #logistique #Amazon

  • Le Réseau Syndical International de Solidarité et de Luttes compile des articles faisant état de luttes syndicales chez Amazon de par le monde, en particulier pendant la pandémie...

    Amazon : quelques informations internationales
    Réseau Syndical International de Solidarité et de Luttes, le 17 mars 2020
    http://www.laboursolidarity.org/Amazon-quelques-informations-1058

    #Amazon #travail #syndicats #coronavirus
    #USA, #France, #Italie, #Allemagne, #Espagne, #Pologne

    Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
    https://seenthis.net/messages/832147

  • (Reçu par mail, de FO Finistère)

    Informations syndicales par temps de pandémie
    #syndicat #coronavirus #droits #guide

    Camarades,

    Pour répondre à une partie des questions que les salarié.e.s se posent en cette période de pandémie et de confinement généralisé, nous avons édité un guide. Vous pouvez le télécharger ici :

    https://drop.infini.fr/r/cwEgPkSQYo#ua4G/xU+jbj5doCpRUMLVrCLBZvVFaAw7aXG3cRv2EQ=

    Il sera mis à jour très régulièrement car la situation évolue très vite.

    Ne laissez pas votre employeur vous faire prendre des risques. Utilisez votre droit de retrait pour vous sortir des situations dangereuses.

    Rassemblez-vous avec vos collègues et alertez (l’employeur, la Direccte).

    En cas de doute, ne restez pas seul.e :
    contactez l’Union Départementale pour être informé.e.s et soutenu.e.s.
    Au 02 98 44 62 52 de 9h à 18h
    Par mail sur : juridique[@]udfo29.infini.fr

    Guide disponible en version texte « dynamique » sur : https://bourrasque-info.org/spip.php?article1655

    Tu trouveras ci-dessous le sommaire du guide :

    Activité partielle (aussi appelée « chômage partiel » ou « chômage technique ») 3
    Conditions de mise en place 3
    La rémunération du salarié 4
    Représentant-e-s du personnel 5
    Arrêts maladie pour garde d’enfants de moins de 16 ans 6
    Textes de référence 6
    Assistantes maternelles 7
    Assurance chômage et allocations 9
    Congés payés 10
    Droit d’alerte 11
    Qu’est-ce que c’est ? 11
    Références juridiques 12
    Exemple de courrier 13
    Droit de grève 15
    Droit de retrait 16
    En résumé 16
    Détails juridiques 16
    Le cas particuliers du Droit de Retrait pour les personnels soignants 17
    Fonctionnement du CSE 20
    Intérimaires et CDD 21
    Logement 22
    Procédures aux Prud’hommes en cours 23
    Personnes étrangères 24
    Réformes en cours et mobilisations 25
    Salariés particulièrement vulnérables 26
    Pathologies concernées 26
    Salariés infectés par le Covid-19 27
    Si votre entreprise continue son activité normalement 28
    Trajets 28
    Télétravail 30

  • Foutre Machin - Notes et propositions vulgaires pour en finir - La bogue
    https://labogue.info/spip.php?article689

    Ci-dessous un texte et une vidéo mêlant analyse du mouvement actuel et appel à se mobiliser massivement pour le rendez-vous du 14 mars à Paris (lien vers le blog dédié en fin d’article).
    Cette manifestation suscite actuellement une forte émulation et fait l’objet de plusieurs appels, pages, groupes et vidéos sur facebook.
    Comme une invitation au voyage...
    Tic, tac, tic, tac : c’est l’histoire d’un ras-le-bol populaire qui balance
    Premier mouvement : l’heure de la révolte (quand on plongeait vers l’inconnu)

    À partir du 17 novembre 2018, le soulèvement des gilets jaunes a marqué une série de ruptures au sein des « traditions » de contestation en France :

    Le lien vers la vidéo : https://foutremachin.noblogs.org

  • The Faces of a New Union Movement | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/culture/photo-booth/the-faces-of-a-new-union-movement

    Haag is part of a wave of young workers who have been unionizing in sectors with little or no tradition of unions: art museums, including the Guggenheim and the New Museum, but also tech companies, digital-media brands, political campaigns, even cannabis shops. At Google, around ninety contract workers in Pittsburgh recently formed a union—a significant breakthrough, even if they represent just a tiny fraction of the company’s workforce. More than thirty digital publications, including Vox, Vice, Salon, Slate, and HuffPost, have unionized. (The editorial staff of The New Yorker unionized in 2018.) Last March, Bernie Sanders’s campaign became the first major-party Presidential campaign in history with a unionized workforce; the campaigns of Eric Swalwell, Julián Castro, and Elizabeth Warren unionized soon after. At Grinnell College, in Iowa, students working in the school’s dining hall unionized in 2016, becoming one of the nation’s only undergraduate-student labor unions. Sam Xu, the union’s twenty-one-year-old former president, said, “Mark Zuckerberg was running Facebook out of his dorm room. I’m running a union out of my dorm room.”

    The American labor movement has been reinvigorated in recent years, with the teacher-led Red for Ed strikes, the General Motors walkout, and the Fight for $15’s push to raise the minimum wage. A Gallup poll last summer found that sixty-four per cent of Americans approve of unions—one of the highest ratings recorded in the past fifty years. The highest rate of approval came from young people: sixty-seven per cent among eighteen-to-thirty-four-year-olds. Rebecca Givan, an associate professor of labor studies at Rutgers University, said that many young people are interested in joining unions because they’re “feeling the pinch”—many “have a tremendous amount of student debt, and, if they’re living in cities, they’re struggling to afford housing.” Givan added that many feel considerable insecurity about their jobs. “The industries that they’re organizing in are volatile,” she said. Jake Rosenfeld, an associate professor of sociology at Washington University, said, “Underemployed college-educated workers aren’t buying what was until recently the prevailing understanding of our economy: that hard work and a college degree was a ticket to a stable, well-paying job.”

    #Syndicats #Gig_economy

  • Au Pays basque, les paysans ont créé leur chambre d’agriculture alternative
    https://m.reporterre.net/Au-Pays-basque-les-paysans-ont-cree-leur-chambre-d-agriculture-alterna

    Euskal Herriko Laborantza Ganbara (EHLG – chambre d’agriculture basque - en euskara, la langue basque) est une association pour aider les paysans créée en 2005. Endossant le même rôle qu’une chambre d’agriculture départementale sans pour autant être reconnue comme un office public, elle encourage une politique agricole différente de celle des chambres officielles.

    #agriculture #chambre_d'agriculture #syndicat_agricole #agriculture_paysanne #Pays_basque coucou @koldobika

  • Le gouvernement a créé une #cellule_militaire pour surveiller les opposants à l’agro-industrie

    Le gouvernement veut « faire taire tous ceux qui mènent des actions symboliques contre le système de l’#agriculture_industrielle », dénoncent de multiples défenseurs de l’#agriculture_paysanne et biologique, réunis dans cette tribune. Ils s’inquiètent fortement de la création de la #cellule_de_renseignement #Demeter, lancée fin octobre, soi-disant destinée à lutter contre l’« #agribashing ».

    Il y aura un avant et un après Demeter. Le 13 décembre, le ministre de l’Intérieur de la République française Christophe #Castaner s’est rendu dans le Finistère en compagnie de la présidente de la #FNSEA #Christiane_Lambert. Dans le cadre d’une #convention signée entre son ministère et ce #syndicat_agricole. Cette première anomalie démocratique — depuis quand la #police républicaine est-elle aux ordres d’une structure privée ? — n’est pas la dernière, de loin.

    En effet, ce voyage avait pour but principal de lancer une cellule de la #gendarmerie_nationale appelée Demeter, la déesse grecque des moissons. Et marque reconnue, depuis des lustres, de l’agriculture sans pesticides. Quel en est le but affiché ? La lutte contre « l’agribashing ». Ce terme est une invention des communicants de la FNSEA, qui prétend sans en apporter la moindre preuve qu’on assisterait en #France à une entreprise concertée de dénigrement du monde agricole. Elle permet à ce syndicat de maintenir ce qu’elle fait depuis des dizaines d’années : une pression lobbyiste pour obtenir en retour des avantages économiques.

    Le ministre, confronté avec son gouvernement à une situation politique difficile, a donc décidé de jouer ce rôle dangereux, affirmant par exemple : « Depuis quelques années, un phénomène grandit, inacceptable. De plus en plus, nos agriculteurs sont visés par des intimidations, des dégradations, des insultes. »

    Empêtré dans cette imprudente déclaration, le ministre démontre dans le même texte qu’il est incapable de prouver par le moindre fait la réalité de ce phénomène. Les #chiffres qu’il cite pour 2019 parlent d’eux-mêmes : sur la base de 440.000 exploitations agricoles, les plaintes portent sur 314 tracteurs volés, 24 vols avec violence, 657 voitures dérobées.

    Encore faut-il préciser que les vols avec violences ont diminué en un an de 31,4 %. La plupart des centres urbains se damneraient pour de telles #statistiques. Il est visiblement plus simple de mobiliser la police que de régler la situation dramatique de la #paysannerie française.

    Il y a encore plus grave. Volontairement, n’en doutons pas, M. Castaner mélange dans un stupéfiant gloubi-boulga la #délinquance vile — cambriolages, vols de matériel, incendies, dégradations —, les #occupations_de_terres_agricoles par des #gens_du_voyage, les actions antifourrure ou antichasse. C’est mettre sur le même plan criminel le vol, le droit des populations nomades, celui de la critique sociale et politique.

    Il y a encore plus grave. M.Castaner entend s’attaquer dans le cadre de Demeter, ainsi qu’il l’écrit, aux « actions de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples #actions_symboliques de #dénigrement du milieu agricole ou d’#actions_dures ayant des répercussions matérielles ou physiques ». Cette fois, on aura compris : il s’agit de faire taire tous ceux qui mènent des actions symboliques contre le système de l’agriculture industrielle, dont la FNSEA est le principal soutien.

    La #démocratie, ce n’est pas pactiser avec les #lobbies dans le dos de la société

    Qui mène « des actions symboliques » contre ce système ? Le mouvement des #Coquelicots, qui réclame la fin des #pesticides, soutenu par un million de citoyens. Les #maires qui prennent des arrêtés contre ces poisons chimiques. Des dizaines de milliers de paysans qui ont déjà choisi l’agriculture biologique. Beaucoup d’autres, qui défendent le modèle de l’agriculture paysanne contre les projets délirants d’usines à vaches, à cochons ou à poulets. Et au total des centaines de milliers de citoyens engagés contre l’importation massive de #soja_transgénique et donc l’#élevage_industriel, contre la mort des oiseaux et des insectes, pour des rivières débarrassées de la pollution et des rivages sans algues vertes, enfin pour une #alimentation de haute qualité.

    Il ne fait aucun doute, à nos yeux, qu’une ligne a été franchie. La démocratie, ce n’est pas pactiser avec les lobbies dans le dos de la société. Et quand le ministre parle « d’améliorer [la] coopération avec le monde agricole et de recueillir des renseignements », chacun comprend ce que cela veut dire. Cela signifie l’#intimidation accrue de tous les adversaires décidés de la FNSEA, qui passe nécessairement par la #surveillance_électronique et informatique, d’éventuelles #écoutes_téléphoniques, voire des #filatures, des #infiltrations, ou pire encore, la #délation.

    Nous prévenons solennellement le gouvernement que nous refusons cette #criminalisation et que nous demandons le démantèlement de la cellule Demeter. Notre contestation de l’agriculture industrielle, non-violente, se fait et se fera au grand jour, dans la conviction d’exprimer la volonté majoritaire de la société française. Nous voulons beaucoup de paysans, beaucoup plus de paysans, heureux et fiers de leur métier, enfin payés au prix convenable pour leur participation au bien commun. C’est en effet un autre monde que celui de la FNSEA.

    https://m.reporterre.net/Le-gouvernement-cree-une-cellule-militaire-pour-surveiller-les-opposan
    #répression #surveillance #résistance #industrie_agro-alimentaire #agriculture_biologique

    ping @davduf @odilon @fil @etraces
    @mathieup @daphne @albertocampiphoto

    • Présentation de « DEMETER », la cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole

      Edito

      Depuis quelques années, un phénomène grandit, inacceptable. De plus en plus, nos agriculteurs sont visés par des intimidations, des dégradations, des insultes. Des individus s’introduisent dans leurs exploitations agricoles et les bloquent. Ils font des films aux commentaires orduriers, avant de jeter les exploitants en pâture sur les réseaux sociaux. Parfois même, les intrus dégradent, cassent et volent.

      En se multipliant, certains actes confinent à l’absurde. Je pense à ces militants animalistes responsables de la mort de plus de 1 400 animaux dans l’Eure pour leur avoir fait peur en s’introduisant dans un élevage de dindes.

      Ces phénomènes, nous devons les prendre très au sérieux : ils gâchent la vie des agriculteurs, inquiets chaque jour de savoir ce qui peut leur arriver. Ils nourrissent l’agribashing, la défiance et l’hostilité.

      Comme élu des Alpes-de-Haute-Provence, terre d’élevage, j’ai vu tous les sacrifices que doivent accepter nos agriculteurs, toute la passion qu’ils mettent dans leur métier et le soin qu’ils donnent à leurs animaux.

      La réalité, c’est que nos agriculteurs font un travail difficile, exigeant, essentiel. Ils ne connaissent pas de repos, font une partie de la renommée de la France et nous permettent de bénéficier de produits de qualité exceptionnelle. Ils se soumettent à des contrôles stricts et réguliers, s’investissent pour améliorer le bien-être animal. La loi est particulièrement vigilante, c’est elle seule qui doit s’appliquer, et l’État est là pour y veiller. Rien ne justifie une quelconque intimidation.

      Nous devons assurer la sécurité des agriculteurs et les défendre, impérativement.

      J’ai donc décidé d’une série d’actions pour mieux protéger nos agriculteurs et c’est l’objet, notamment, de la Cellule Demeter. Créée au sein de la Gendarmerie nationale, la cellule Demeter va permettre :

      d’améliorer notre coopération avec le monde agricole et de recueillir des renseignements ;
      de mieux connaître les groupes extrémistes à l’origine des atteintes et de pouvoir anticiper et prévenir leurs actions ;
      de pouvoir gagner en efficacité par des actions et des enquêtes mieux coordonnées.

      Cette cellule est un signal fort envoyé aux agriculteurs : les forces de l’ordre se tiennent à leur côté et sont là pour les aider.
      La création de la cellule est également une étape dans un plan plus vaste encore pour la sécurité du monde agricole. Ainsi, par la signature d’une convention entre le ministère de l’Intérieur, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs :

      nous nous assurons que des échanges d’information réguliers se fassent entre agriculteurs et forces de l’ordre ;
      nous renforçons la prévention en garantissant des diagnostics de sécurité pour les exploitations ;
      nous nous engageons à donner priorité aux interventions pour les agriculteurs victimes d’actions violentes.

      Cette convention, tout comme la Cellule Demeter, ce sont des actes forts et concrets. Ils s’inscrivent pleinement dans la stratégie déployée par le Gouvernement en faveur du monde agricole et le ministère de l’Intérieur participe ainsi à la mise en place des Observatoires de l’agribashing créés à l’initiative du ministère de l’agriculture.

      Avec Laurent Nuñez, nous sommes déterminés à combattre de toutes nos forces les atteintes contre les agriculteurs et leurs exploitations. Nous sommes déterminés à ce que chacun puisse exercer sa profession librement. Nous sommes résolus à protéger notre agriculture.

      Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur
      Les objectifs de la cellule DEMETER :

      Créée début octobre 2019 par la direction générale de la gendarmerie nationale, la « Cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole » (cellule DEMETER) est destinée à apporter une réponse globale et coordonnée à l’ensemble des problématiques qui touchent le monde agricole en menant collégialement les actions dans les 4 domaines :

      de la prévention et de l’accompagnement des professionnels du milieu agricole par des actions de sensibilisation et de conseils destinées à prévenir la commission d’actes délictueux, en lien avec les organismes de représentation du monde agricole (SDSPSR) ;
      de la recherche et de l’analyse du renseignement en vue de réaliser une cartographie évolutive de la menace et détecter l’émergence de nouveaux phénomènes et/ou groupuscules (SDAO en coordination avec SDPJ) ;
      du traitement judiciaire des atteintes visant le monde agricole par une exploitation centralisée du renseignement judiciaire, un partage ciblé de l’information et une coordination des investigations le nécessitant (SDPJ) ;
      de la communication, en valorisant opportunément toutes les actions menées dans ces différents domaines par la gendarmerie au nom de la cellule DEMETER et par des actions ciblées destinées à rassurer le monde agricole par la prise en compte de ses problématiques par les forces de l’ordre (SIRPA).

      Le périmètre de compétence de la cellule DEMETER :

      La nécessité d’appréhender la globalité du phénomène des atteintes au milieu agricole implique que le périmètre de compétence de la Cellule DEMETER englobe la prévention et le suivi :

      des actes crapuleux, qu’il s’agisse d’une délinquance de proximité et d’opportunité (ex : vol isolé de gasoil ou d’outillage,etc.) ou d’une criminalité organisée voire internationale (ex : filière de vol de GPS agricole, etc.) ;
      des actions de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ou d’actions dures ayant des répercussions matérielles ou physiques.

      Peuvent ainsi être citées, de manière non exhaustive :

      les vols (d’engins, de matériels, de production, etc.) visant les exploitations agricoles de tous types (élevage, pisciculture, culture, viticulture) ;
      les dégradations (incendies, sabotage de matériel, etc.) commises à l’encontre des exploitations agricoles de tous types ;
      les cambriolages commis aux seins des exploitations agricoles (hangars, etc.) ou aux domiciles des agriculteurs ;
      les violations de domiciles ou intrusions visant des exploitations agricoles ou des professionnels de l’agro-alimentaire aux fins d’y mener des actions symboliques (libération d’animaux, tournage de vidéos clandestines,etc.) ;
      les occupations illégales de terrains agricoles aux fins d’installation temporaire par des groupes
      constitués de gens du voyage ou d’organisation d’événements festifs non autorisés (free-parties) ;
      les dégradations commises à l’encontre de certains professionnels liés aux milieu agricole ou agro-
      alimentaire (boucheries, abattoirs, activités de transport d’animaux d’élevage, etc.) ;
      les actions anti-fourrure liées à des élevages spécifiques ;
      les actions menées par certains groupes antispécistes vis-à-vis du monde de la chasse, intimement
      lié au monde agricole (impact de la régulation cynégétique sur la protection des cultures, identité
      rurale, etc.) peuvent être intégrées à la cellule DEMETER en fonction des circonstances.

      L’organisation de la cellule DEMETER :

      Destinée à garantir une approche transverse et globale, la Cellule DEMETER implique, au niveau central, la participation prioritaire et permanente :

      de la SDSPSR au titre des diverses actions de prévention et de suivi de la convention de partenariat entre la DGGN et la FNSEA/JA ;
      de la SDAO au titre du recueil et de l’exploitation du renseignement et de l’analyse de la menace ;
      de la SDPJ, du SCRC et de l’OCLDI, au titre de l’analyse des phénomènes de délinquance et du suivi et de la coordination des affaires judiciaires ;
      du SIRPA au titre de l’accompagnement médiatique du dispositif.

      À cet effet, la Cellule DEMETER est une structure :

      fonctionnelle, n’imposant pas de mise à disposition co-localisée des personnels des entités impliquées ;
      permanente afin d’assurer néanmoins un suivi constant de la problématique.

      Elle est un réseau de référents (titulaire/suppléant) spécifiquement chargés, au sein de leurs sous-directions ou services, de la centralisation et de l’analyse des informations.
      Signature d’une convention avec la fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles et jeunes agriculteurs

      La signature d’une convention tripartite entre la FNSEA, les JA et le ministère de l’intérieur est destinée à :

      instaurer un échange réciproque et régulier avec la profession
      généraliser les dispositifs de prévention technique de la malveillance (diagnostics de sureté des exploitations)
      à prioriser l’intervention au profit des agriculteurs confrontés à des infractions violentes

      Les atteintes au milieu agricole (Données GN - Actualisation au 30 novembre 2019)

      Les tensions pesant sur le monde agricole ont conduit à la mise en place, le 3 octobre 2019, de la cellule « Demeter », au sein de la GN. Depuis le 1er janvier 2019, les atteintes à l’encontre du milieu agricole sont en hausse (+1,5%). Une étude plus approfondie fait apparaître des disparités géographiques importantes et révèle l’émergence de phénomènes ciblés (vols de matériels agricoles). Le regain d’attention des professionnels du secteur sur les risques auxquels ils sont exposés s’amplifie au regard de la hausse des audits et consultations de sûreté réalisés (+22,4 % soit 333 audits et consultations). Ces actions se poursuivent pour répondre aux inquiétudes des 440.000 exploitants de métropole.
      Un bilan en voie d’amélioration

      Le bilan 2019 des atteintes aux biens commises au préjudice du monde agricole affiche une hausse de +1,5 % (+216 faits) pour un total de 14 498 faits enregistrés (2 atteintes chaque
      heure). Deux tiers d’entre-elles (64,5%) sont constituées de vols simples (sur ou hors exploitations agricoles), en baisse de -2,2 %.

      Dans le détail, les vols avec violences (24 faits) comme les vols dans ou sur véhicules (1 310 faits) reculent respectivement de -31,4 % et -10,1 %. A contrario, on assiste à une recrudescence des destructions et dégradations (+23,3 % pour un total de 1 675 faits), des cambriolages et vols par ruse (+16,2 % pour un total de 1 484 faits) et des vols de véhicules (+10,2 % pour un total de 657 faits). Les crimes et délits dont sont victimes les agriculteurs se caractérisent par une forte logique saisonnière, connaissant leurs pics au printemps et en été. Après un début d’année marqué par la hausse continue de ces actes à l’encontre du monde agricole, une inversion de tendance s’observe à compter du mois d’août 2019, comparé aux mêmes mois 2018. L’étude géographique de l’évolution des AAB dans le milieu agricole témoigne de situations contrastées selon les territoires d’outre-mer ou de métropole. On enregistre en moyenne 133 faits de délinquance/an par département.

      La cartographie des départements les plus impactés par les atteintes dans les exploitations agricoles trouve une certaine cohérence avec celle des grandes zones de culture et d’élevage. Les régions à dominante céréalière sont notamment très concernées. Ce phénomène peut notamment s’expliquer par la présence de nombreux engins agricoles qui sont l’objet de trafics.
      Des vols de matériels agricoles à haute valeur ajoutée en augmentation

      Depuis le 1er janvier, 314 tracteurs et 307 accessoires agricoles ont fait l’objet d’une inscription pour vol dans le FOVES, en hausse par rapport à l’année 2018. Cela représente près d’1 tracteur volé chaque jour. Les préjudices qui résultent de ces vols peuvent s’avérer particulièrement élevés. Selon l’indice mensuel des prix d’achat des moyens de production agricole (Ipampa), publié chaque fin de mois par l’Insee, le prix moyen des tracteurs agricoles a ainsi progressé de +20,8% en 10 ans (2008 à 2018), soit une moyenne de 2% par an.
      Une sensibilisation en hausse

      Depuis le 1er janvier 2019, 264 exploitations agricoles (+24,5%) et 69 (+15%) concessionnaires agricoles ont fait l’objet d’un audit ou d’une consultation de sûreté. L’implication des référents et consultants sûreté est à souligner mais l’effort doit se poursuivre au regard des 440 000 exploitations agricoles installées en métropole.

      https://www.interieur.gouv.fr/Le-ministre/Dossiers-de-presse/Presentation-de-DEMETER-la-cellule-nationale-de-suivi-des-atteintes-a

  • Surveillés, exploités : dans l’enfer des #livreurs_à_vélo

    Dans cette enquête inédite, Le Média révèle les mécanismes de #surveillance des livreurs mis en place par les plateformes pour mieux les exploiter, et plus largement les conditions de travail scandaleuses auxquelles ils sont soumis : temps de travail excessif, mise en danger de mort...

    Depuis quelques années, les livreurs à vélo sont apparus dans le paysage urbain. Avec leurs sacs colorés, ils parcourent les rues des plus grands villes européennes. Ils travaillent pour des #plateformes_numériques, souvent dans des conditions plus que précaires.

    Dans cette enquête inédite, nous révélons les mécanismes de surveillance des livreurs mis en place par des plateformes telles que #Deliveroo, #Foodora ou #Uber_Eats pour mieux les exploiter, et plus largement les conditions de travail scandaleuses auxquelles ils sont soumis. À partir de l’histoire de #Frank_Page, jeune livreur Uber Eats décédé à la suite d’un accident de voiture près de l’autoroute, nous retraçons la façon dont les plateformes numériques de livraison imposent des rythmes dangereux et affectent aux livreurs des parcours potentiellement meurtriers.

    Mais cette histoire en cache plein d’autres. Derrière cette organisation du travail prétendument novatrice se cachent des pratiques régulières de répression syndicale, chez Deliveroo ou chez Uber. De Bordeaux à Dijon, en passant par Paris, les livreurs qui essaient de s’organiser face aux plateformes en paient le prix, parfois chèrement. Et cela ne se limite pas à la France.

    Ainsi, nous révélons en exclusivité que Deliveroo a espionné des syndicalistes en Angleterre en essayant de recueillir des données privées et en espionnant leurs réseaux sociaux. Le flicage ne s’arrête pas là. Grâce à l’association #Exodus_Privacy, nous avons aussi découvert comment certaines applications - celle de Deliveroo, notamment - surveillent leurs livreurs et récoltent certaines données, qui sont par la suite redirigées vers de régies publicitaires, exposant ces entreprises à une potentielle violation de la loi européenne sur la vie privée.

    https://www.youtube.com/watch?v=vASAMVRiy8s&feature=emb_logo


    https://www.lemediatv.fr/emissions/les-enquetes/surveilles-exploites-dans-lenfer-des-livreurs-a-velo-sJHkn_vURXeCnFw7IvBks

    A partir de la minute 33, il y a une interview avec Paul-Olivier Dehay, fondateur de l’ONG Personal data.io (https://wiki.personaldata.io/wiki/Main_Page).
    Il explique comment les plateformes de livreurs utilisent les données collectées :

    « On peut diviser son groupe d’ ’employés’ grâce à ces outils, et commencer à appliquer des traitements différents à chacun de ces sous-groupes. Par exemple offrir des bonus à certains et pas à d’autres, des encouragements, faire des expériences de traitements différents. C’est un outil managérial pour gérer la force ouvrière des livreurs. Ces plateformes cherchent à opérer en ayant un maximum d’informations sur le marché, mais par contre en livrant un minimum d’informations à chaque entité pour faire son travail. Donc quand un livreur livre un plat il ne sait pas si dans l’heure il va avoir encore 3 ou 4 boulots, il n’a aucune information sur les prédictions ou quoi que ce soit, parce que la plateforme cherche à pousser un maximum de risques économiques vers les livreurs, et cherche à optimiser toujours dans son intérêt. On voit que l’asymétrie d’information pour ces plateformes est stratégique pour eux. Uber n’a pas de voiture, Deliveroo n’a pas de vélo, ce qu’ils ont c’est de l’information, et de l’information qui vaut de l’argent pour des restaurants, pour des livreurs, et pour des consommateurs au final. C’est mettre tous ces acteurs ensemble qui va permettre à la plateforme de faire de l’argent. On peut tout à fait imaginer un scénario où chacune des parties se réapproprie un maximum de ces données et au final se demande ’En fait, pourquoi on a besoin de cet intermédiaire ? Pourquoi est-ce qu’on ne peut pas agir avec des outils qui nous permettent d’interagir directement’. Si on suit cette logique d’exposition de la plateforme, de mise à nu de la plateforme, on se rend compte qu’au final il n’y a rien derrière, il n’y a rien qui a vraiment une valeur, c’est dans l’#asymétrie de l’information qu’ils construisent la valeur »

    #exploitation #travail #conditions_de_travail #précarité #surveillance #gig_economy #économie_de_la_tâche #livreurs #auto-entrepreneurs #liberté #enquête #deliveroo_rider #téléphone_portable #smartphone #syndicats #risques #accidents #coursiers #coursiers_à_vélo #grève #accidents #décès #morts #taxes #résistance #taux_de_satisfaction #Dijon #Brighton #algorithme #déconnexion #Guy_MacClenahan #IWGB #réseaux_sociaux #flexibilité #sanctions #contrôle #Take_it_easy #dérapage #strike #pisteur #géolocalisation #publicité #identifiant_publicitaire #Appboy #segment.io #Braze #information #informations #charte #charte_sociale
    ping @albertocampiphoto

    ping @etraces

  • Did Someone Say Workers? (Part 1 of 2) | The Public Source
    https://thepublicsource.org/did-someone-say-workers

    The conspicuous absence of Lebanon’s labor movement is critical at this juncture; we know that labor mobilization played a crucial role in Egypt and Tunisia’s 2011 revolutions, and that it is a key feature of Sudan’s ongoing uprising. To understand the absence of labor in Lebanon’s revolutionary moment, we must turn to three factors: the assault of post-civil war neoliberal economic policies on Lebanese labor, an inhospitable legal environment, and organizational problems within the labor movement itself.

    #travailleurs #syndicats #Liban

  • #Linda_Kebbab, déléguée nationale d’Unité SGP police FO, le #syndicat majoritaire :
    « On aurait aimé, lors de ses #vœux, que le ministre pense aux policiers qui ont assuré la pérennité de ce gouvernement, fulmine-t-elle. Mais il préfère s’offrir un répit médiatique avant la campagne des municipales. » (https://www.liberation.fr/france/2020/01/14/les-syndicats-policiers-remontes_1773087)

    Commentaire reçu via une mailing-list mobilisation des enseignant·es-charcheur·es, le 15.01.2020 :

    Tout tient dans cette phrase, on a un gouvernement qui tient grace aux forces de l’ordre...et c’est pas une dangeureuse gauchiste qui le dit !

    #police #maintien_de_l'ordre #citation #gouvernement #municipales #France

    ping @davduf @reka @fil

  • Le nouveau système de retraite est un piège pour les syndicats (Romaric Godin, Mediapart, 13 janvier 2020)
    https://www.mediapart.fr/journal/france/130120/le-nouveau-systeme-de-retraite-est-un-piege-pour-les-syndicats?onglet=full

    Les syndicats, limités à la gestion du désastre

    (…) Mais cela va encore plus loin. Car le dernier piège se referme avec l’article 3 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale de 2020 voté l’automne dernier. Cet article met fin au principe de la loi Veil de 1994 qui établissait la compensation de toutes les baisses de cotisations par l’État. Le gouvernement peut désormais, sans en aviser les partenaires sociaux, décider de réduire les cotisations sociales et choisir ou non de les compenser.

    Or, l’article 1 du projet de loi organique sur les retraites, s’il fixe le cadre financier par la règle d’or, ne donne aucune garantie sur les ressources. On ne rétablit pas le principe de la compensation. Si donc, comme c’est hautement probable, le gouvernement poursuit sa politique de compétitivité-coût par la baisse du coût du travail, le conseil d’administration du CNRU sera chargé d’ajuster le système par des mesures qui font payer les retraités ou les futurs retraités. Ce sera d’abord l’allongement de la durée du travail grâce à l’âge d’équilibre qui reste bien dans le projet de loi pour le système par points et imposera ainsi un système de bonus/malus. L’âge d’équilibre augmentera avec l’espérance de vie (article 10).

    Ce sera ensuite la baisse du taux de remplacement des retraites par rapport au dernier salaire. De ce point de vue, le projet de loi en son article 9 offre certes une garantie en promettant une évolution positive des taux d’acquisition et de service (ou de conversion) des points acquis. Mais c’est en réalité une faible protection. D’ici à 2045, les deux taux seront compris entre l’inflation et le revenu moyen par tête. À partir de 2045, ils seront par défaut égaux au revenu moyen par tête. On assure que cette situation est meilleure que la revalorisation à l’inflation actuelle.

    Mais il existe trois réserves. D’abord, les retraites de l’ancien système continueront à être revalorisées au niveau de l’inflation, ce qui va concerner pendant longtemps une grande majorité des retraités (les premières pensions issues en partie du système par points arriveront en 2037). Ensuite, la revalorisation au salaire moyen est la règle en Allemagne et cela n’a pas empêché une forte chute du taux de remplacement des salaires et même une baisse de la moyenne des pensions versées pour deux raisons : l’éclatement du marché du travail et la modération salariale. Les réformes du marché du travail vont donc jouer contre les futurs retraités.

    Enfin, l’article 9 prévoit que le gouvernement aura finalement la main sur les taux d’acquisition et de service « en l’absence d’approbation » d’une délibération du CA de la nouvelle caisse de retraite universelle. Bref, l’État pourra, pour financer sa politique de compétitivité, réduire le taux de service du point.

    Autrement dit : le système de retraite qui sera en place dès 2022 sera un système géré par les coûts et uniquement par les coûts. C’est d’ailleurs le vrai intérêt du système par points dit à cotisations définies. Les cotisants ignorent absolument le montant de leurs pensions et le taux de remplacement jusqu’au moment de leur retraite. C’est donc ce critère qui sert de variable d’ajustement. Pour s’en convaincre, on rappellera que les régimes complémentaires par points existant en France ont vu leur taux de remplacement se réduire d’un tiers entre 1993 et 2018.

    Le système est centré sur l’équilibre financier et non sur le maintien du niveau de vie des retraités qui n’est pas évoqué dans le projet de loi. Et comme les syndicats n’auront aucune maîtrise, ni aucune garantie sur les ressources, ils ne seront que les gérants du désastre ou les accompagnateurs de l’ajustement du système par les retraités.

    Accepter un tel système revient donc purement et simplement à accepter cette logique : le maintien d’un coût du travail faible permettra de créer assez d’emplois et de richesses pour équilibrer le système sans baisser le niveau de vie des retraités. C’est donc un aveu de confiance dans la logique de la politique de l’offre et de la défiscalisation du capital comme politique économique. Cette confiance semble étrange. Les cas suédois et allemand montrent que les retraités ont fait les frais de cette logique avec l’explosion du risque de pauvreté chez les personnes âgées de ces deux pays. C’est pourtant le choix implicite de la CFDT.

    De ce point de vue, le gouvernement a remporté samedi 11 janvier une éclatante victoire. Car s’il a, pendant des mois, multiplié les concertations et chercher des compromis, ce n’est pas réellement par hésitation ou incertitude sur la réforme elle-même. Le projet de loi publié le 10 janvier reprend très largement les conclusions du rapport Delevoye dont les grands principes étaient en réalité prêts dès 2017.

    Cette recherche du compromis ne visait donc pas à modifier le projet, mais en réalité, à faire accepter une politique économique centrée sur la compétitivité externe et la protection du capital aux syndicats. Son modèle, c’était la concertation suédoise de 1991-1992 qui avait débouché sur le système qui a constitué l’inspiration de la réforme française. Cette concertation avait créé un large consensus, allant de la droite jusqu’aux syndicats, autour de la nécessité de la stabilité financière et de la préservation du coût du travail. Mais, malgré son adhésion au système par points, la CFDT ne pouvait accepter officiellement des mesures d’économies puisqu’elle défendait une réforme de « justice sociale ». C’était sa position en novembre dernier. Dès lors, elle rejetait effectivement une logique qui est celle de la gestion par les coûts. Avec la tragicomédie de « l’âge pivot », sa position a changé.

    En acceptant de discuter de mesures d’économies dans le cadre restrictif de l’équilibre financier sur cinq ans, d’une gouvernance encadrée et de la préservation du coût du travail, la confédération bascule ouvertement dans le consensus néolibéral. Jadis, le réformisme entendait contraindre le capitalisme à améliorer le sort des travailleurs. Il a aujourd’hui un autre sens : accepter de soumettre davantage les travailleurs à la loi du capital en espérant que ce dernier se montrera reconnaissant. Mais cette victoire du gouvernement pourrait n’être qu’une victoire à la Pyrrhus dans un pays qui n’est pas dupe des intentions de l’exécutif.

  • #Retraites : véritables négociations syndicales ou trahisons marginales ?

    Ce mardi 7 janvier, le gouvernement rouvre la discussion avec les organisations syndicales sur le projet de réforme des retraites alors que le calendrier marque le premier mois de mobilisation. Karel Yon, spécialiste de la sociologie politique et syndicale, nous explique les ressorts et les coulisses de ces négociations.

    https://radioparleur.net/2020/01/07/reforme-des-retraites-veritables-negociations-syndicales-ou-trahisons-
    #retraite #syndicats #négociations #négociations_syndicales

  • Grévolution : 1er round d’une grève généralisée
    http://www.platenqmil.com/blog/2019/12/29/grevolution--1er-round-dune-greve-generalisee

    Une analyse intéressant et très positive du mouvement en cours.

    Grévolution : 1er round d’une grève généralisée
    29 Décembre 2019

    Par Plateforme d’Enquêtes Militantes

    Depuis trois semaines, la France est traversée par un mouvement général de grève de très grande ampleur. Si cette grève est aussi forte, c’est parce qu’elle ne se contente pas de puiser dans le répertoire classique de la mobilisation sociale. Ce mouvement de grève s’appuie sur une année de lutte incroyable avec les Gilets Jaunes. Mais il s’appuie aussi sur la radicalité du mouvement contre la Loi Travail en 2016 et 2017 et sur la bataille des cheminot.e.s et des étudiant.e.s en 2018 – autant de combats dont les échecs sont peut-être en train d’être dépassés et dont certaines réussites se sont finalement consolidées. Comme le soulignait très justement une gréviste de la RATP lors d’une AG à Saint Lazare : « la référence c’est pas 1995 ou autre chose, la référence c’est 2019 ! ».

    En condensant une multitude de révoltes, ce mouvement redonne du souffle à une diversité de pratiques et de mots d’ordre globaux qui se sont renforcés jours après jours plutôt que de se limiter à une offensive par semaine ou par mois. La lutte est en cours et beaucoup de choses restent encore à imaginer et à construire. Mais dans un contexte européen en crise, il faut souligner l’ampleur de ce que suscite le cas français, par couches successives, en termes de production de contre-pouvoirs aux politiques néolibérales et autoritaires. C’est ça l’enjeu de l’affrontement, qui assume de plus en plus une portée historique, se situant bien au-delà du cadre national.

    #Grève #Gilets_jaunes #Syndicats

    • CES FORCES QUI COMPOSENT ET RECOMPOSENT LES LUTTES AUTOUR DES RETRAITES, Temps critiques
      https://lundi.am/Ces-forces-qui-composent-et-recomposent-les-luttes-autour-des-retraites

      UN MOUVEMENT NON RÉDUCTIBLE À CELUI SUR LES RETRAITES

      Depuis le 5 décembre 2019 c’est la grève qui est de retour, alors que depuis Nuit debout, le mouvement contre la loi-travail et l’événement Gilets jaunes, cette forme de lutte apparaissait en retrait, — si on excepte la dernière grève à la SNCF — et avec elle les manifestations de type syndical. Les forces qui composent le mouvement actuel sur les retraites viennent rencontrer, mais aussi heurter d’autres forces qui, soit les précèdent (le mouvement des Gilets jaunes), soit les accompagnent (étudiants, lycéens) à partir de leur propre base qu’on ne peut qualifier de revendicative [1]. Mais si la rencontre peut potentiellement se faire — du moins on peut l’espérer — c’est que toutes posent, à leur propre façon la question des conditions de vie et le fait que la survie n’est pas un mode de vie.

      Dans cette mesure, on peut dire que si le mouvement pour les retraites est au centre de la lutte actuelle et en constitue sa force prédominante, elle n’est pas et doit encore moins devenir l’horizon de la lutte. Le mouvement est en effet bien plus large et les retraites ne représentent que la partie émergée de la révolte actuelle qui s’exprime ici de façon immédiate contre les réformes à travers une sorte de front du refus opposé au « nouveau monde » qui lui est présenté et auquel il faudrait s’adapter (le darwinisme social de la révolution du capital).

      C’est parce que les Gilets jaunes ne pouvaient qu’aller au-delà de cette immédiateté, du fait de leur composition sociale, que leur urgence sociale porte en germe une généralité suffisante pour que s’y intègre aussi la question de la retraite... et pour que, finalement, ils restent eux-mêmes dans le jeu. C’est ce qu’on peut voir dans les AG et dans les rues où le « style Gilets jaunes » tend, si ce n’est à s’imposer, du moins influence certaines fractions de salariés. C’est ce point que les syndicats ont du mal à avaler. Mais cet « effet Gilets jaunes » reste cependant limité : il est à cet égard inapproprié de parler d’une « giletjaunisation » du mouvement.

      #chômage