• Contre les syndicats, Amazon mobilise des employés sur les réseaux sociaux
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/03/31/contre-les-syndicats-amazon-mobilise-des-employes-sur-les-reseaux-sociaux_60

    Des comptes tenus par des employés rémunérés pour dire du bien d’Amazon participent à l’offensive du géant du Web contre la création d’un syndicat. Le site d’information américain The Intercept a publié, mercredi 31 mars, plusieurs documents internes confidentiels d’Amazon. Ils décrivent la mise en place d’un système d’« influenceurs » payés par le géant de la distribution pour prendre la défense de leur employeur sur les réseaux sociaux. Baptisé « Veritas », vérité en latin, ce programme, lancé en 2018, (...)

    #Amazon #manipulation #GigEconomy #lobbying #syndicat #travail

  • The Amazon union vote : What happens next.
    https://www.nytimes.com/2021/03/30/business/amazon-union-vote.html

    The counting of votes that will determine whether a union can form at an Amazon warehouse in Bessemer, Ala., begins Tuesday. But the results of the union election, one of the most consequential in recent memory, may not be known until later this week or early next week because the vote can often involve a painstaking process that will be closely scrutinized by representatives from the union and Amazon. The ballots, which were mailed out to workers in early February, must be signed and had (...)

    #Amazon #GigEconomy #syndicat #travail

  • Amazon va-t-il connaître son tout premier syndicat ?
    https://www.telerama.fr/debats-reportages/amazon-va-t-il-connaitre-son-tout-premier-syndicat-6848336.php

    Le bras de fer entre le géant l’e-commerce et ses salariés en Alabama se clôture ce lundi 29 mars. En cas de victoire, la multinationale américaine devra accepter la création d’un syndicat. Un enjeu de taille, scruté par le reste du pays. « Je suis fatigué avant même de partir de chez moi. » Malgré la démotivation, Perry Connelly garde un regard chaleureux et une voix calme quand il parle de ses longues journées chez Amazon. Cet Afro-Américain de 58 ans est water spider (« araignée d’eau ») dans le (...)

    #Amazon #GigEconomy #syndicat #travail

  • La ley de ‘riders’ obligará a las empresas a informar a los sindicatos sobre los algoritmos que afecten a las condiciones laborales
    https://elpais.com/economia/2021-03-10/trabajo-y-los-agentes-sociales-cierran-el-acuerdo-sobre-la-ley-de-riders-y-a

    Trabajo pacta con los agentes sociales la norma para evitar los falsos autónomos en las plataformas La ley de riders nace con el acuerdo de los agentes sociales. Finalmente, la CEOE ha dicho que sí en una reunión casi nocturna. UGT y CC OO ya habían aprobado la última propuesta del Ministerio de Trabajo. El texto legal definitivo, cerrado unos días atrás, consta de una página —sin contar la exposición de motivos— con un solo artículo. El primer apartado obliga a las empresas a dar información a los (...)

    #algorithme #consentement #GigEconomy #syndicat #travail

  • Chez Amazon, un combat syndical qui peut changer les Etats-Unis
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/22/amazon-dans-l-alabama-le-combat-syndical-qui-peut-faire-basculer-l-amerique_

    Près de 5 600 salariés d’un immense entrepôt situé dans l’Alabama doivent décider s’ils veulent créer un syndicat au sein de la multinationale, qui n’en a jamais toléré le moindre aux Etats-Unis.

    Lorsque, à la fin de l’été 2020, l’employé d’Amazon Darryl Richardson s’est rendu dans une chambre d’hôtel de Bessemer, la ville la plus pauvre de l’Alabama, pour rencontrer en secret les dirigeants du syndicat du commerce RWDSU, il n’imaginait pas le séisme qu’il allait provoquer. « Je suis encore surpris », confie cet ouvrier afro-américain de 51 ans.

    Avec trois camarades, M. Richardson voulait créer un syndicat dans le centre de distribution d’Amazon inauguré au début de la pandémie et a ainsi déclenché un affrontement majeur contre l’empire de Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde, qui ne tolère aucun syndicat sur le territoire des Etats-Unis.

    En mars 2020, Richardson était ravi d’avoir trouvé un emploi payé 15 dollars (12,50 euros) de l’heure, le double du salaire minimum local (7,25 dollars) : « Avant de commencer, j’étais tout excité », se souvient-il. Très vite, il déchante. La prime de 2 dollars, instaurée par M. Bezos au début de la pandémie, est supprimée au bout de deux mois. « J’étais déçu, car on avait toujours le risque de Covid. » Il ne supporte pas les cadences et la surveillance pendant les pauses, lorsqu’il faut se rendre aux toilettes. « Cela peut conduire à notre licenciement. » Et puis, il se souvient que dans son ancienne usine automobile, « le salaire horaire s’était envolé de 12,50 à 23,50 dollars en quelques années, lorsque la firme s’était syndiquée ». Alors, avec Joshua Brewer, jeune pasteur blanc devenu président local du syndicat, et Michael Foster, ouvrier d’une usine de poulets, il va organiser la mère des batailles contre Amazon.

    Le 20 octobre 2020, le petit groupe se met à manifester devant le gigantesque entrepôt d’Amazon, qui emploie 5 600 salariés, pour obtenir les signatures nécessaires (30 % des employés) à l’organisation d’un référendum sur la syndicalisation du site. « Nous sommes restés pendant soixante et un jours aux portes de l’entrepôt, 24 heures sur 24 », se souvient Joshua Brewer. Avant Noël, le nombre de signatures est atteint, le référendum doit être convoqué selon la loi fédérale.

    Amazon, qui n’a pas répondu au Monde, tergiverse. Pour mieux contrôler ses salariés, l’entreprise veut organiser le scrutin elle-même, dans l’usine, alors que l’épidémie de Covid-19 fait rage. Ce sera finalement par correspondance, avec une consultation qui s’achève dans quelques jours, le 29 mars.

    L’affaire a pris une dimension nationale, avec le soutien du syndicat des joueurs de football américain et une manifestation du mouvement Black Lives Matter

    L’affaire a pris une dimension nationale, avec le soutien du syndicat des joueurs de football américain et une manifestation du mouvement Black Lives Matter. Le président Joe Biden, proche des syndicats, a mis solennellement en garde Amazon, sans la citer, appelant les entreprises à respecter le droit des salariés à choisir de se syndiquer ou non.

    « C’est la lutte sociale la plus importante depuis des décennies, nous assure Stuart Appelbaum, président du syndicat RWDSU à New York. Amazon transforme industrie après industrie et créera le modèle de travail du futur. L’enjeu porte sur la manière dont seront traités les salariés. Cette élection dépasse le centre de tri, l’Alabama et même Amazon. »

    Comment expliquer qu’un tel mouvement surgisse dans le Sud rural, pauvre et noir, dans un entrepôt payant deux fois le salaire minimum, et non pas chez les militants de la gauche radicale des riches régions côtières, comme celles de Seattle et de New York ? En réalité, parce qu’il s’agit de la coagulation de deux mouvements, une lutte sociale et une lutte raciale, dont les Afro-Américains d’Alabama sont le dénominateur commun.

    « C’est la continuation d’un processus engagé depuis quatre-vingts ans, et qui revit depuis quelques années avec la prise de conscience de l’injustice que subissent les Noirs », estime Joshua Brewer, qui n’est « pas surpris » : « Les gens de l’Alabama sont des combattants depuis longtemps. » Birmingham, la grande ville qui jouxte Bessemer, fut, à partir du XIXe siècle, une région sidérurgique importante, et connut dès les années 1930 des syndicats non ségrégués, où les Noirs avaient des positions d’encadrement. Cet Etat fut le théâtre du début du combat des droits civiques, lorsque, en 1955, à Montgomery, 150 km plus au sud, Rosa Parks refusa de s’asseoir à l’arrière du bus, sur un des sièges réservés aux Noirs.

    L’actualité rejoint l’histoire, à en croire l’historienne Keri Leigh Merritt, qui y voit un nouveau « mouvement des droits civiques » : « Le mouvement a commencé dans les années 1950, avec la lutte contre la ségrégation, mais était devenu un mouvement social dans les années 1960, avec des revendications sur les salaires et la santé. Il reprend aujourd’hui là où l’avait laissé Martin Luther King, lorsqu’il a été assassiné, en 1968. »

    La peur du Covid-19, avec ses conséquences sanitaires et économiques, qui frappent en premier lieu les Afro-Américains, la relance du mouvement Black Lives Matter après la mort le 25 mai 2020 de George Floyd, étouffé par un policier blanc de Minneapolis (Minnesota), tout cela a permis au mouvement de se cristalliser. Sans oublier la détestation de Jeff Bezos, dont la fortune s’est envolée de 70 milliards de dollars (près de 60 milliards d’euros) pendant la crise sanitaire.Retour ligne automatique
    La presse accourt du monde entier

    La campagne politique tourne à plein. En ce mercredi 17 mars, la manifestation de soutien à Amazon a dû être annulée pour cause d’alerte à la tornade, tandis que les salariés de l’entrepôt avaient été renvoyés chez eux. Mais, dans son siège de Birmingham, le syndicat enchaîne les entretiens avec la presse, accourue du monde entier.

    « Amazon pensait qu’il pouvait profiter de Noirs pauvres et que, s’il payait 15 dollars au lieu de 7,25 dollars, ils feraient ce qu’il voudrait », nous explique dans son fauteuil Michael Foster, qui a mené la campagne. Cet Afro-Américain, salarié d’une usine de poulets, estime que la pandémie a conduit à une prise de conscience des Américains : « Avant, les gens ne voyaient que les beaux paquets qui arrivent dans les publicités, mais pas les conditions de travail intenables. » De New York, le président Stuart Appelbaum renchérit. « Les travailleurs nous disent qu’ils sont dirigés par un algorithme, disciplinés par une application sur leur téléphone et virés par SMS. Ils ont le sentiment d’être traités comme des robots par des robots. C’est déshumanisant. »

    Pour en avoir le cœur net, nous nous sommes rendus le lendemain sur le parking d’Amazon, gardé par une voiture de police. De nombreux salariés refusent de nous parler, l’œil rivé sur leur smartphone : il est 11 h 29 et leur pause s’achève à 11 h 30. Avant de se faire aimablement expulser par un vigile – le parking est un lieu privé –, on a pu interroger quelques salariés, au ton moins véhément.

    « Physiquement, ça va, presque tout le monde peut le faire », assure Makayala Roberts, jeune salariée blanche de 20 ans. « Vous voulez mon avis ? Les gens sont paresseux et ne veulent pas travailler », poursuit la jeune femme, qui reproche aux syndicats de pousser les promotions « à l’ancienneté ». Elle a voté non.

    Sandra McDonald, 62 ans, cigarette au bec, ne se plaint pas non plus des conditions de travail, alors qu’elle est manifestement abîmée par la vie. « Cela m’a pris un peu de temps pour devenir assez rapide. » Dans son anorak, elle se réjouit d’avoir un meilleur salaire – auparavant, elle était payée « 11 balles de l’heure », et encore, quand elle était payée ; elle se félicite d’avoir obtenu une assurance-maladie « dès le premier jour » et s’oppose fermement à toute syndicalisation. « Je connais l’Alabama. J’ai grandi dans le Sud. On n’a pas besoin de syndicat, comme les ouvriers de la sidérurgie ou de l’automobile. On peut aller voir notre supérieur, assure-t-elle. Je prie pour qu’ils perdent. »

    Pour décourager les syndicats, AmazonRetour ligne automatique
    a orchestré une campagne de communication sur l’utilité de dépenser 500 dollars de cotisation par an

    Pour décourager les syndicats, Amazon a orchestré une campagne de communication sur l’utilité de dépenser 500 dollars de cotisation par an, alors que les syndicats de grandes firmes automobiles de Detroit (Michigan) ont été décrédibilisés et leurs dirigeants condamnés dans une vaste affaire de corruption.

    « Dans mon syndicat c’est 1,4 % des revenus. A l’Eglise, le pasteur demande 10 % », rétorque Bren Riley, président du syndicat AFL-CIO pour l’Alabama. De plus, la loi de l’Etat est très restrictive. L’Alabama consacre (depuis 2016 dans sa Constitution) « le droit de travailler » : si le syndicat est créé, nul ne pourra être forcé à adhérer, à payer sa cotisation, et ce n’est pas le syndicat qui embauchera directement ou indirectement les salariés. Il aura en revanche le monopole de la représentation salariale et négociera les accords collectifs (rémunérations, santé, conditions de travail…).

    Bien malin qui peut prévoir l’issue du scrutin, d’autant que les salariés afro-américains sont taiseux, quand ils ne sont pas présentés par le syndicat. Dans les jardins des maisons vermoulues de Bessemer, les calicots soutenant la syndicalisation jalonnent les rues, mais le doute subsiste : les précédents combats dans le Grand Sud n’ont pas été couronnés de succès, notamment dans l’automobile − les constructeurs étrangers fuyant les syndicats de Detroit se sont installés là à partir des années 1980. Ni les salariés de Nissan, de Volkswagen, de Mercedes, ni ceux de Boeing, n’ont voté en faveur d’une syndicalisation de ces usines.

    Deux explications sont avancées. « Quand les syndicats arrivent, les entreprises commencent à traiter les sujets, explique Bren Riley (AFL-CIO). Résultat : certains ne voient pas l’utilité de s’organiser en syndicat. » Et puis, les Noirs et les Blancs n’ont pas fait cause commune. « Les élites blanches ont joué les Afro-Américains contre les Blancs pauvres », analyse l’historienne Keri Leigh Merrit. Chez Amazon, le cas est un peu différent : les employés sont à plus de 85 % Afro-Américains, ce qui pourrait éviter cet écueil. De plus, les ouvriers n’ont pas vu débarquer des syndicalistes du Nord sentencieux, venus leur expliquer ce qu’il fallait faire, comme ce fut le cas après la guerre de Sécession. « Notre campagne est menée en Alabama, par les travailleurs de l’Alabama », explique le président du syndicat RWDSU, Stuart Appelbaum.

    « Peu importe le résultat du vote, nous avons déjà gagné »

    Que se passera-il si les syndicats gagnent ? Le spectre d’une fermeture plane, alors que Jeff Bezos a renoncé à s’installer à New York lorsque les élus politiques locaux ont évoqué une syndicalisation. « Je ne veux pas que cela se termine comme en Floride, où ils ont fermé trois brasseries après l’autorisation des syndicats », craint la salariée Sandra McDonald.

    « Ou iraient-ils ? Ils ont besoin de [cet entrepôt] pour desservir le pays », se rassure Joshua Brewer. « Si nous gagnons, nous allons assister à une explosion de syndicalisation à travers les Etats-Unis et le monde », prédit M. Appelbaum, qui ajoute : « Peu importe le résultat du vote, nous avons déjà gagné. Nous avons montré qu’on pouvait affronter Amazon, qui croyait qu’on n’obtiendrait même pas l’organisation d’un scrutin et nous a jamais pris au sérieux. Les gens ont compris que si on peut le faire en Alabama, connu pour ne pas être favorable aux syndicats, on peut le faire partout. »

    L’affaire crée du tumulte chez les républicains. « Amazon devrait comprendre que sa guerre contre les petites entreprises et les valeurs des classes laborieuses a brûlé ses ponts avec ses anciens alliés », accuse le sénateur de Floride Marco Rubio dans une tribune publiée par USA Today. A contre-courant de l’antisyndicalisme de son parti, il met en garde : « Le temps où les patrons pouvaient considérer comme acquis le soutien des conservateurs est révolu. » Le pasteur Joshua Brewer répond : « Je l’encourage à appeler ses amis républicains pour nous aider dans ce combat. »

    #Amazon #GigEconomy #lutte #syndicat #travail

  • Je cherchais la première accusation, prononcée par #Macron, du monde universitaire français de séparer/casser la République...

    La voilà, c’était juin 2020 :

    « Le monde universitaire a été #coupable. Il a encouragé l’#ethnicisation de la #question_sociale en pensant que c’était un bon filon. Or, le débouché ne peut être que sécessionniste. Cela revient à #casser_la_République_en_deux », estime en privé le chef de l’Etat, qui souligne notamment les ambivalences des discours racisés ou sur l’#intersectionnalité.

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/10/il-ne-faut-pas-perdre-la-jeunesse-l-elysee-craint-un-vent-de-revolte_6042430

    L’article complet :

    Après le déconfinement, l’Elysée craint un vent de révolte : « Il ne faut pas perdre la jeunesse »

    Pour Emmanuel Macron, le confinement a été pénalisant avant tout pour les jeunes et pourrait, si l’on n’y prend garde, déboucher sur un « conflit de générations ».

    Jusqu’ici silencieux sur le mouvement de protestation contre les violences policières et le racisme, Emmanuel Macron devrait pour la première fois s’exprimer sur le sujet dimanche 14 juin, lors de son allocution depuis l’Elysée. L’occasion pour le chef de l’Etat d’apparaître en père de la nation, alors que les manifestations se multiplient et que certains craignent des débordements lors du rassemblement qui doit se tenir samedi 13 juin, à Paris, à l’appel de la famille d’Adama Traoré. « Le président va montrer qu’il est le président de tous les Français, qu’il considère et protège tous les enfants de la République », estime un proche soutien.

    Au sein de l’exécutif, on ne cache plus la crainte de voir se lever un vent de révolte au sein de la jeunesse. Si les Etats-Unis ne sont pas la France, l’affaire George Floyd sert de vecteur au mal-être de la partie la plus jeune de la population, estime-t-on à l’Elysée.

    « On a fait vivre à la jeunesse quelque chose de terrible à travers le confinement : on a interrompu leurs études, ils ont des angoisses sur leurs examens, leurs diplômes et leur entrée dans l’emploi. Il est normal qu’ils trouvent dans la lutte contre le racisme un idéal, un universalisme », répète M. Macron à ses interlocuteurs.

    La maxime du dentifrice

    Pour le chef de l’Etat, le confinement a été pénalisant avant tout pour les jeunes, alors qu’il a d’abord été décidé pour protéger les plus âgés, davantage exposés au coronavirus. Un paradoxe qui, si l’on n’y prend garde, pourrait déboucher sur un « conflit de générations », craint Emmanuel Macron.

    Le président partage les analyses de ceux qui estiment que la génération de Mai 68 est responsable d’un certain nombre de maux du pays mais aussi du monde, notamment en matière d’écologie. « Il ne faut pas perdre la jeunesse », résume-t-on au sommet de l’Etat, où l’on répète à l’envi la maxime du dentifrice, qui veut qu’une fois les lycéens ou les étudiants sortis dans la rue, il est difficile de les faire rentrer chez eux.

    Le risque est d’autant plus grand pour la République que la menace sécessionniste est réelle au sein du pays, affirme-t-on au sein de l’exécutif. Pour le chef de l’Etat, l’affaire George Floyd entre en résonance avec un passé colonial non encore digéré. « La guerre d’Algérie reste un impensé », aime répéter le locataire de l’Elysée, qui a tenté à plusieurs reprises de faire évoluer les mentalités sur ce sujet depuis le début de son quinquennat mais dit se heurter à l’absence d’interlocuteurs. « Il y a tout un travail à faire avec les historiens, mais cela prend du temps », explique-t-on au cabinet présidentiel.

    « Effacer les traces ne traite pas le traumatisme »

    De la même façon, le chef de l’Etat tient des propos très durs contre une partie des élites qui se trompe de combat en raisonnant sur le plan des communautés. « Le monde universitaire a été coupable. Il a encouragé l’ethnicisation de la question sociale en pensant que c’était un bon filon. Or, le débouché ne peut être que sécessionniste. Cela revient à casser la République en deux », estime en privé le chef de l’Etat, qui souligne notamment les ambivalences des discours racisés ou sur l’intersectionnalité.

    Pas question pour M. Macron de déboulonner les statues au nom de la lutte contre le racisme, comme certains le réclament pour celle de Colbert à l’Assemblée nationale. « Effacer les traces ne traite pas le traumatisme », rappelle-t-il à son entourage. En revanche, il faut amplifier la lutte contre les discriminations, notamment à l’embauche.

    Quelle réponse le chef de l’Etat peut-il apporter sur les violences policières ? Emmanuel Macron dit ne pas craindre une « FNisation » de la police. « Ce sont des citoyens comme les autres », répète-t-il. Mais il se dit prêt à faire évoluer les techniques d’interpellation en milieu urbain, comme le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a commencé à le faire en interdisant l’étranglement. De même, il milite pour la multiplication des caméras-piétons portées par les policiers. « Il faut aller vers davantage de transparence, on n’est pas encore allés au bout », dit-on au sommet de l’Etat.

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/10/il-ne-faut-pas-perdre-la-jeunesse-l-elysee-craint-un-vent-de-revolte_6042430

    #séparatisme #Emmanuel_Macron #islamo-gauchisme (même si il n’était pas encore prononcé en tant que tel dans les paroles de Macron ici) #sécession #secessionnisme #origine #culpabilité #université #facs #France #monde_universitaire

    –—

    La suite, dans la bouche de #Vidal, à partir de février 2021 :
    https://seenthis.net/messages/902062
    #Frédérique_Vidal

    Fil de discussion sur ce fameux "séparatisme" :
    https://seenthis.net/messages/884291

    ping @cede @karine4 @isskein

    • Mais qui souffle aux oreilles de MM. Macron et Blanquer ?

      « On ne compte plus au quotidien le militantisme, le sectarisme, l’uniformité idéologique qui sévit dans de trop nombreuses écoles ou universités. Encore récemment, en septembre, un jeune étudiant en science politique de l’université Lyon 2 a eu le courage de témoigner publiquement de l’idéologie qui gangrenait l’ensemble de ses cours de licence. On y retrouvait toute l’obsession pour la race et le genre, toutes les théories les plus incroyables venues des campus américains, comme les théories décoloniales, l’indigénisme, l’immigrationnisme, les théories du genre, le néo-féminisme, l’intersectionnalité, bref tout ce qui aujourd’hui contribue à malheureusement désunir notre peuple, dresser les communautés les unes contre les autres, et surtout laver le cerveau de toute une génération au détriment des savoirs bien sûr, des connaissances et de l’acquisition des compétences ».

      Mais qui a tenu ces propos il y a presque un an ? Qui donc a soufflé les idées d’Emmanuel Macron (https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/10/il-ne-faut-pas-perdre-la-jeunesse-l-elysee-craint-un-vent-de-revolte_6042430) et de Jean-Michel Blanquer (https://twitter.com/mart1oeil/status/1320281485631459330) ?

      Réponse :

      https://www.youtube.com/watch?v=_jPtwjaSTa0&feature=emb_logo


      #Marion_Maréchal, directrice de l’Institut des sciences sociales, économiques et politiques, 2 janvier 2020.

      A partir de la minute 0’38 :

      "Des succès [de l’ISSEP] que je crois indispensables au regard d’un certain nombre de dérives que nous constatons aujourd’hui dans notre système universitaire ou éducatif au sens large. On ne compte plus au quotidien et bien le #militantisme, le #sectarisme, l’#uniformité_idéologique qui sévit dans de trop nombreuses écoles ou universités. Encore récemment, en septembre, un jeune étudiant en sciences politiques de l’Université Lyon 2 a eu le courage de témoigner publiquement de l’#idéologie qui gangrenait l’ensemble de ses cours de licence. On y retrouvait toute l’obsession pour la #race et le #genre, toutes les théories les plus incroyables venues des #campus_américains, comme les théories décoloniales, l’#indigénisme, l’#immigrationnisme, les théories du genre, le #néo-féminisme, l’#intersectionnalité, bref tout ce qu’aujourd’hui contribue malheureusement désunir notre peuple, dresser les communautés les unes contre les autres et surtout laver le cerveau de toute une génération au détriment des #savoirs bien sûr, des #connaissances et de l’acquisition des #compétences. Ça va évidemment beaucoup plus loin puisque même des établissements comme la #Sorbonne ont intégré au sein du conseil d’administration certaines de leurs unités de formation des profils comme #Daniel_Obono dont on sait qu’elle est députée proche des #théories_indigénistes, députée de la #LFI. On voit aussi régulièrement des conférences empêchées, annulées sous la pression d’un certain nombre de #syndicats d’#extrême_gauche : je pense notamment à la conférence à Lille, l’université de Lille, qui a été empêchée pour la venue de François Hollande. Je pense aux insultes qu’a subi #Alain_Finkielkraut lorsqu’il a souhaité intervenir à Sciences Po. (...) Je pense aussi à tous ces enseignants qui sont vilipendés, harcelés, mis au ban, privés de cours voire littéralement virés parce qu’à un moment donné ils ont ont tenté de se dresser face précisément à cette uniformité idéologique ou face à ce rouleau compresseur militant.

      #2019 #gangrène #féminisme #désunion #lavage_de_cerveau

      https://academia.hypotheses.org/27305

  • The Alabama Workers Trying to Unionize an Amazon Fulfillment Center
    https://www.newyorker.com/news/us-journal/the-alabama-workers-trying-to-unionize-an-amazon-fulfillment-center

    South of Birmingham, warehouse employees are voting on whether to form a union. Their decision could have ripple effects around the country. One afternoon in late February, a sixty-five-year-old Alabamian named Randy Hadley stood on a street corner outside an Amazon facility in Bessemer, twenty minutes south of Birmingham. It was about time for a shift change, but the expected exodus from the enormous fulfillment center, which employs nearly six thousand workers, wasn’t happening. “Amazon (...)

    #Amazon #GigEconomy #surveillance #syndicat #travail

  • Good morning. We explain why the union election at Amazon has become such a big deal.
    The meaning of Bessemer

    A labor union’s effort to organize about 5,800 Amazon workers in Bessemer, Ala., has turned into a national story. The workers are now voting whether to join the union, in an election that runs through March 29.

    I asked Noam Scheiber, who covers workplace issues for The Times, to explain what’s going on. Our conversation follows.

    David: Why has this one local union election become such a big deal?

    Noam: Amazon is the second-largest private employer in the U.S. In the more than 25 years since its founding, the company has successfully resisted unionization at all of its U.S. facilities, which now number in the hundreds. But labor leaders believe that a single high-profile success will reverberate across the country.

    There are already signs that they may be right. Some nonunionized Amazon workers on Staten Island walked off the job last year, to protest pandemic working conditions. And the union that’s trying to organize the workers in Alabama — the Retail, Wholesale and Department Store Union — says it has received more than 1,000 inquiries from other Amazon workers since this campaign started.

    And I assume union leaders hope that success at Amazon may then lead to success elsewhere, too?

    Yes. They feel that if they can begin to unionize the company in the United States, then blue-collar workers have a chance at humane working conditions and a middle-class quality of life. If not, they argue, then the future of work for those without a college degree will be low-paying jobs with backbreaking productivity quotas that are heavy on surveillance. That’s how they describe Amazon’s labor model, with some justification.

    Amazon exerts a lot of influence over working conditions for tens of millions of other workers. When Amazon enters an industry, it often forces the competition to adopt similar labor practices — partly on pay, but also squeezing efficiency out of workers. Consider, for example, that shares of Walmart, Target, Kroger and Costco swooned after Amazon announced its acquisition of Whole Foods back in 2017.

    Amazon and the union have made competing claims about whether the jobs already come with good wages and benefits. Can you help us understand them?

    The company typically pays rank-and-file warehouse workers between $15 and $20 per hour and offers health care and retirement benefits. For a full-time worker, that translates into about $700 a week. Amazon touts its compensation package as “industry-leading,” though most of its workers are likely earning well below the national weekly median of about $1,000 for full-time workers.
    An Amazon employee at a fulfillment center in Staten Island, N.Y., last month.Johannes Eisele/Agence France-Presse — Getty Images

    Is there reason to think that Amazon workers could earn more if they formed a union?

    Yes, pay for unionized workers tends to be higher than for nonunion workers, even when you control for factors like education and experience. But I suspect Amazon will likely raise wages even if the union loses, because credible threats of unionization tend to drive up wages even at nonunion companies.

    The bigger benefit to workers from unionizing may be negotiating over working conditions that they frequently complain about, like the pace of the work and the aggressiveness of production goals.

    It’s been fascinating to see Joe Biden offer stronger pro-union words than any president in decades — and then see Marco Rubio, a conservative Republican, also encourage the Bessemer workers to join a union. Is it possible that labor unions are on the verge of growing again?

    There’s an element of social contagion here, in which successful activism by some workers can inspire others. We saw that during the teacher walkouts that began in West Virginia in 2018 and quickly spread to Oklahoma, Kentucky and Arizona. The same has recently happened in digital media and among white-collar tech workers.

    That said, it’s hard to believe we’ll see a reversal in the decades-long decline in unionization, as opposed to a slowing of the decline, absent a major change in U.S. labor law. The current law gives employers enormous advantages in a union campaign. They can subject workers to a barrage of anti-union rhetoric, through mandatory meetings, emails, signage. Unions have no comparable way of getting their message out. And the law rarely results in more than a slap on the wrist for employers that fire workers for supporting a union.

    What would “a major change in U.S. labor law” look like?

    Something along the lines of the PRO Act that the House just passed, which would dramatically increase the penalties for retaliating against workers who organize. Or card check, which would allow workers to unionize if a majority sign cards, allowing them to bypass a contentious election like this one.

    Another approach would be sectoral bargaining, in which a union could bargain with all the major employers in an industry by getting, say, 10 to 20 percent of the industry’s workers to sign cards. That would diminish the incentive of any one employer to fight a union campaign out of a fear of competitive disadvantage. Germany, France and Norway use sectoral bargaining.

    Given Biden’s pro-union history, could some of these proposals actually happen?

    As long as the filibuster is in place, it’s hard to imagine any legislation along these lines passing the Senate — though there are some intermediate steps he might be able to take, like allowing individual states to set up a sectoral bargaining system.

    More from The Times: David Streitfeld looks at Amazon’s history of keeping out labor unions. Astead Herndon explains why Biden got involved. Michael Corkery and David McCabe explain why Rubio did. And Michael and Karen Weise look at the many other big names who’ve gotten involved.

    #Amazon #Syndicats #Etats-Unis

  • Le nouveau mouvement syndical de Hong Kong face aux défis du Covid et de la loi sur la sécurité nationale

    Les travailleurs de Hong Kong ont formé des dizaines de nouveaux syndicats dans le cadre du mouvement de protestation de masse contre les atteintes à l’autonomie de Hong Kong en 2019. Dans un centre du capitalisme financier où le mouvement syndical a longtemps été faible, c’était un développement prometteur – bien que né du désespoir.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/03/13/le-nouveau-mouvement-syndical-de-hong-kong-face-aux-def

    #international #hongkong #syndicat

  • 14-hour days and no bathroom breaks : Amazon’s overworked delivery drivers
    https://www.theguardian.com/technology/2021/mar/11/amazon-delivery-drivers-bathroom-breaks-unions

    Drivers report being underpaid and having to urinate in bottles in their vehicles to keep up with delivery rates James Meyers worked as a driver for several Amazon delivery service providers in Austin, Texas, for about one year until he quit in October 2020 citing the immense workloads and poor working conditions. Fourteen-hour shifts were common because delivery service providers wouldn’t allow drivers to return any packages from their routes and the pressure to meet delivery rates meant (...)

    #Amazon #GigEconomy #syndicat #travail

    https://i.guim.co.uk/img/media/eb75d228495e6772353ba74fc1b7e9287216c4a1/0_141_4227_2536/master/4227.jpg

  • Le vote qui pourrait infléchir l’avenir des droits du personnel d’Amazon aux États-Unis
    https://www.amnesty.be/infos/blogs/blog-paroles-chercheurs-defenseurs-victimes/article/vote-inflechir-avenir-droits-personnel-amazon-etats-unis

    Les employé·e·s d’Amazon qui travaillent dans l’entrepôt BHM1 du géant de la technologie, situé à Bessemer, en Alabama, participent actuellement à un vote sans précédent sur la formation d’un syndicat, qui pourrait modifier le paysage de l’organisation des travailleurs et travailleuses aux États-Unis. Si une majorité d’entre eux se prononcent en faveur de ce projet, Amazon va pour la première fois devoir reconnaître un syndicat aux États-Unis. Ce vote a attiré l’attention des médias et de l’ensemble du (...)

    #Amazon #GigEconomy #syndicat #travail #AmnestyInternational

  • ’We deserve more’ : an Amazon warehouse’s high-stakes union drive
    https://www.theguardian.com/technology/2021/feb/23/amazon-bessemer-alabama-union

    Workers in Bessemer, Alabama, are pushing for a union – and experts say if they triumph, it could pave the way to organizing fulfillment centers in other states Darryl Richardson was delighted when he landed a job as a “picker” at the Amazon warehouse in Bessemer, Alabama. “I thought, ‘Wow, I’m going to work for Amazon, work for the richest man around,” he said. “I thought it would be a nice facility that would treat you right.” Richardson, a sturdily built 51-year-old with a short, charcoal (...)

    #WholeFoods #Amazon #consommation #GigEconomy #surveillance #syndicat #travail

    https://i.guim.co.uk/img/media/f44b6381f6832d80de2b29d0ca59b77749da5121/0_0_3000_1800/master/3000.jpg

  • Amazon changed traffic light timing during union drive, county officials say
    https://www.theverge.com/2021/2/17/22287191/amazon-alabama-warehouse-union-traffic-light-change-bessemer

    Organizers say the change made union efforts harder As part of its ongoing fight over an Alabama warehouse’s efforts to unionize, Amazon reportedly changed the timing of a traffic light outside the warehouse, according to reporting by More Perfect Union. Union organizers at the site had previously accused the company of altering the timing so that pro-union workers would not be able to canvass workers while stopped at the light. Until recently, the altered timing on the traffic light (...)

    #GigEconomy #lutte #surveillance #syndicat #travail

  • Comment Amazon trafique les feux rouges pour contrer les syndicats
    https://korii.slate.fr/et-caetera/comment-amazon-trafique-feux-rouges-contrer-syndicats-entrepot-bessemer-

    Tous les coups sont permis, même les plus vicieux. Les États-Unis ont une histoire syndicale à la fois forte et trouble, à laquelle les géants de la tech, qui emploient des centaines de milliers de personnes, semblent bien décidés à échapper. Et ce à tout prix : de Google à Instacart, les exemples de firmes ayant tenté le tout pour le tout pour freiner les vélléités d’organisation de leurs troupes, jusqu’à licencier quiconque menaçant de se syndiquer, les exemples ne manquent pas. L’un des plus récents, (...)

    #Amazon #GigEconomy #lutte #surveillance #syndicat #travail

  • Appel au soutien du mouvement syndical autonome de Hong Kong

    Cher.es camarades,

    Peu avant le déclenchement du mouvement de 2019 contre le projet de loi d’extradition, le régime de Pékin a progressivement restreint l’espace politique de Hong Kong, et les revendications de la population, ainsi que la défense des droits des salarié.es, ont été constamment ignorées.

    Au cours de l’année dernière, au nom de la sécurité nationale et de la lutte contre la pandémie, le gouvernement a privé la population de ses droits politiques et de ses droits en tant que salarié.es, de manière de plus en plus impitoyable. Les rassemblements publics ont été interdits par la police depuis plus d’un an ; même de simples activités d’information dans la rue pour faire connaître le syndicat ont fait l’objet de poursuites.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/02/15/appel-au-soutien-du-mouvement-syndical-autonome-de-hong

    #international #hongkong #syndicat

  • Former FBI Officials Tapped for Amazon’s Security Apparatus
    https://theintercept.com/2021/02/11/amazon-jobs-security-fbi

    As Amazon faces antitrust scrutiny, counterfeiting, and worker activism, the company is staffing up with former FBI agents focused on security and intelligence gathering. Amazon, one of the largest corporations in the world, supplies state-of-the-art facial recognition software to law enforcement agencies, provides the military with a range of technology services, and is now building out its security operation with over a dozen former FBI agents. The tech conglomerate, which began as an (...)

    #Walmart #FBI #Amazon #AmazonWebServices-AWS #GigEconomy #surveillance #syndicat #travail

  • Ne télétravaillez jamais

    Dans son discours du 28 octobre annonçant le reconfinement, Macron demande aux entreprises de recourir au télétravail pour limiter la propagation du covid. Depuis, le gouvernement préconise jusqu’à 100 % du temps de travail à distance pour les métiers qui le permettent. La plupart du temps, les syndicats sont une courroie de transmission de cette directive et s’insurgent contre les directions qui ne le mettent pas assez vite en place. Trop focalisés, par réflexe, à déceler les défaillances des patrons dans leur obligation de limitation des risques, les syndicats risquent surtout de pousser l’organisation du travail vers un point de non-retour de l’éclatement des collectifs de travail.
    Certains syndicalistes voient dans le télétravail un piège tendu aux travailleurs. L’un d’eux nous a envoyé une tribune. Peu importe sa boîte, peu importe son organisation syndicale, l’alarme qu’il rédige ici peut résonner dans toutes les entreprises.

    Voir la suite ici : https://www.lepostillon.org/Ne-teletravaillez-jamais.html

    #télétravail #distanciel #présentiel #syndicats

  • Dans l’Alabama, des salariés espèrent créer le premier syndicat Amazon des Etats-Unis
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/080221/dans-l-alabama-des-salaries-esperent-creer-le-premier-syndicat-amazon-des-

    Les 6 000 salariés de l’entrepôt de Bessemer votent pour la création d’un syndicat, un vote qui pourrait faire basculer les rapports de force au sein du géant du numérique, aux États-Unis et ailleurs.

    Quand Amazon a fait le choix de construire un entrepôt à Bessemer, la décision a été présentée par la direction comme un événement historique. Pour la première fois, a-t-elle souligné dans un communiqué, le géant du e-commerce allait mettre en place un centre de distribution en Alabama, une aubaine pour cette ville populaire à majorité afro-américaine, située dans la banlieue de Birmingham, la plus grande ville de l’État.

    Deux ans et demi plus tard, l’entrepôt pourrait entrer dans l’histoire pour d’autres raisons. Si les 5 800 salariés de cet État du Sud votent en faveur de la création d’une organisation syndicale, ce sera le premier syndicat Amazon aux États-Unis. Le cas échéant, la direction serait contrainte de négocier collectivement avec les salariés de Bessemer, mettant fin au statu quo dans lequel Amazon impose ses décisions de manière unilatérale.

    Autrement dit, cette élection pourrait faire basculer les rapports de force au sein de l’entreprise. Tout dépendra du vote qui se déroule par correspondance entre le 8 février et le 29 mars. « Si les salariés d’un entrepôt Amazon se syndiquaient, ce serait un énorme pas en avant, explique Joseph McCartin, professeur d’histoire à l’Université de Georgetown et expert du syndicalisme américain. Cela pourrait faire tache d’huile. »

    La campagne lancée par le Retail, Wholesale and Department Store Union (RWDSU) à Bessemer fait déjà l’objet de nombreux soutiens. La loi américaine exige, en amont de l’élection, que le syndicat démontre le soutien d’au moins 30 % des salariés à son initiative auprès de la National Labor Relations Board. Cette agence fédérale est responsable de l’organisation des élections syndicales. Pour ce faire, le syndicat fait circuler et signer des cartes de soutien, appelées des union cards. Ces dernières sont souvent le fruit d’une longue campagne de sensibilisation, menée de manière clandestine pour minimiser les risques de répression de la part de l’entreprise.

    Une première tentative de créer un petit syndicat de techniciens à Amazon a échoué en 2014, mais on espère au RWDSU que cette fois-ci sera la bonne. En plus des sujets classiques qui conduisent à l’adhésion syndicale – la paie, les conditions de travail, les congés, etc. –, la volonté d’instaurer un contre-pouvoir à l’entreprise est au cœur de la campagne, explique-t-on au syndicat.

    « On veut se sentir plus respectés »

    « L’union fait la force, constate un salarié de Bessemer qui a souhaité rester anonyme afin d’éviter des représailles de la part de la direction. On se bat pour réaliser des vrais changements au travail, y compris des changements qu’Amazon ne réaliserait jamais [tout seul]. On voudrait avoir le droit de contester les décisions prises par Amazon, on voudrait que les problématiques liées à la santé des salariés soient mieux prises en compte, mais surtout, on veut se sentir plus respectés. »

    Amazon se défend, notant qu’elle offre à ses employés un salaire de base brut de 15 dollars par heure, bien au-delà du salaire minimum fédéral. « Nous ne pensons pas que le RWDSU représente l’opinion majoritaire de nos employés », espère Rachel Lighty, porte-parole d’Amazon.

    La campagne de recrutement a décollé rapidement, accélérée par la crise sanitaire dans cet entrepôt qui a ouvert ses portes au mois de mars 2020. Les premières discussions ont eu lieu dès l’été, alors qu’Amazon, profitant de la montée en puissance du e-commerce, connaît un succès fulgurant. Les entrepôts tournent déjà à plein régime, lorsque arrive le « Prime Day », deux journées de promotions réservées aux clients d’Amazon, qui font encore grimper les ventes. Quelques semaines plus tard, au mois de novembre, le syndicat communique sa demande d’une élection à la National Labor Relations Board.

    Cette campagne pourrait paraître à première vue surprenante puisqu’elle a lieu dans un État très conservateur, marqué par son passé ségrégationniste. Mais ce n’est pas un hasard si le premier syndicat Amazon se construit à Bessemer. Le sud des États-Unis compte de nombreuses usines agroalimentaires – et de nombreux salariés syndiqués, en grande partie afro-américains et latinos. Certains d’entre eux ont été déployés par le RWDSU pour soutenir la campagne Amazon.

    « C’est leur combat [mais] on est là pour les soutenir, explique Michael Foster, un salarié d’une usine de transformation de volailles aux alentours de Bessemer et un adhérent du RWDSU qui soutient le syndicat à Amazon. Ce n’est pas facile de prendre des risques et de défendre ses convictions, mais on leur explique que c’est comme ça qu’on peut améliorer notre quotidien au travail. Cette confiance, cette compréhension mutuelle, et ces rapports que nous avons construits avec les travailleurs participent à un mouvement très positif. »

    Et puis, politiquement et démographiquement, ce coin de l’Alabama ne ressemble pas tout à fait au reste de l’État. Le comté de Jefferson, un ancien bassin métallurgique, penche à gauche. La ville de Bessemer compte une population à 70 % afro-américaine, et beaucoup de travailleurs à l’entrepôt sont noirs, un autre facteur qui pourrait jouer en faveur du syndicat. Comme l’a rapporté le New York Times, les syndicalistes sur le terrain reprennent les thèmes du mouvement Black Lives Matter, mettant l’accent sur la justice sociale et la dignité humaine.

    « Depuis les années 1960, les syndicats sont associés avec le combat antiraciste, et pas toujours à juste titre », explique Joseph McCartin. Si les syndicats jouissent d’une image positive dans la communauté noire, ajoute-t-il, ils pâtissent parfois de cette association auprès des travailleurs blancs dans le Sud.

    L’espoir d’un effet d’entraînement

    L’élection ne concerne que le site de Bessemer. Même en cas d’une victoire syndicale, Amazon n’aura aucune obligation de négocier avec le reste de ses entrepôts aux États-Unis. Mais le RWDSU espère qu’elle aura un effet boule de neige, qu’une victoire dans l’Alabama deviendrait une source d’inspiration pour les centaines de milliers de travailleurs d’Amazon. Aux États-Unis, l’entreprise compte plus de 590 000 salariés.

    « C’est la peur d’Amazon aussi, j’en suis sûr », dit Christy Hoffman, secrétaire générale de l’UNI Global Union, une fédération syndicale mondiale qui regroupe des syndicats de service, basée à Genève.

    Depuis 2018, l’UNI Global Union gère l’Amazon Alliance, un réseau international de syndicats de commerce qui se réunit mensuellement. À la dernière réunion du comité directeur (une structure qui compte dans ses rangs le puissant syndicat allemand Verdi, la CGIL italienne, la CCOO espagnole, ou encore le RWDSU américain, parmi d’autres), l’ambiance était plutôt joyeuse, selon des sources à la fédération. « Les syndicats européens me disent que ça peut tout changer parce que si Amazon doit accepter les syndicats aux États-Unis, ça changera leur approche vis-à-vis des organisations syndicales en Europe aussi », explique Christy Hoffman.

    La crise du Covid-19 a mis en lumière les difficultés auxquelles font face les salariés aux États-Unis lorsqu’ils critiquent publiquement l’entreprise. Mais la pandémie a aussi montré la fragilité du dialogue social en Europe. Au printemps 2020, les salariés d’un centre de distribution dans le nord de l’Italie ont fait grève pendant deux semaines pour réclamer plus de masques et d’autres mesures de santé, critiquant l’inaction d’Amazon.

    En France, le géant du numérique a été condamné par la justice qui estimait que l’entreprise n’avait pas procédé à une évaluation des risques professionnels avec les organisations syndicales. En Espagne, le syndicat CCOO a dû faire appel au ministère du travail afin de pousser Amazon à mettre en place des mesures de protection.

    Depuis des années, poursuit Christy Hoffman, Amazon exporte ses stratégies de management en Europe. « On le voit concrètement avec les algorithmes et les mesures de productivité qu’ils utilisent, dit-elle. S’il n’y a pas de contre-pouvoir aux États-Unis, c’est plus dur de se défendre en Europe. »

    Il n’y a pas de conventions collectives aux États-Unis. Tout se joue au niveau de l’entreprise, ce qui fait que la différence entre les employeurs dits « syndiqués » et « non syndiqués » est immense. Selon les données du gouvernement fédéral américain, le salaire hebdomadaire médian d’un travailleur syndiqué en 2020 se situait à 1 114 dollars brut par semaine, bien au-delà des 958 dollars pour les travailleurs non syndiqués. Grâce à la négociation collective, les salariés syndiqués bénéficient aussi, en général, de meilleures mutuelles de santé et de plus de congés payés, sans parler des protections contre les licenciements.

    Mais ils sont une minorité. Si à peu près un tiers des salariés américains appartenaient à un syndicat dans les années 1960, ils ne sont plus que 10,6 % aujourd’hui. Des tentatives d’inverser la tendance font face, depuis longtemps, à une opposition féroce de la part des employeurs. Cette hostilité a même donné naissance à une industrie spécialisée dans la répression syndicale : une constellation de boîtes de conseil et de cabinets d’avocats qui se consacrent au « union-busting ». Avec l’appui de cette aide extérieure, les employeurs font souvent campagne contre la mise en place d’un syndicat lors d’une élection.

    C’est l’approche d’Amazon à Bessemer. Après avoir embauché comme avocat Harry Johnson, un ancien membre de la NLRB, l’agence fédérale qui conduit les élections syndicales, l’entreprise a lancé un site web, doitwithoutdues.com (« Fais-le sans cotisations ») afin de faire campagne en faveur du « non ». Accompagné de photos montrant des salariés souriant au travail, le site met l’accent sur le prix de la représentation syndicale : « Pourquoi ne pas économiser votre argent pour acheter […] les choses dont vous avez envie ? », demande-t-on aux lecteurs.

    Comme l’ont révélé Bloomberg et le Washington Post, Amazon organise aussi des réunions obligatoires dans lesquelles on explique aux salariés pourquoi ils devraient voter contre le syndicat. Et l’entreprise envoie des SMS aux salariés les encourageant de voter « non » à partir du 8 février.

    « Amazon m’envoie des textos, [les messages] sont dans nos salles de pause, ils sont même dans les toilettes pour nous dire de voter contre. C’est un niveau de propagande assez dingue, et c’est très trompeur », dit le salarié anonyme de Bessemer.

    L’entreprise défend sa campagne de communication. « Il est très important que les salariés comprennent le processus électoral et les implications de l’adhésion syndicale », répond la porte-parole d’Amazon.

    Au bout du compte, ces méthodes sont assez classiques, explique Joseph McCartin. Selon la loi américaine, « les employeurs ont le droit à la libre expression et le droit de prendre position contre le syndicat. Il y a certaines choses qu’on ne peut pas dire. On ne peut pas menacer la fermeture du site si les salariés se syndiquent. Mais il y a un seuil de tolérance assez élevé ».

    Ce n’est pas tout. Amazon a également contesté – sans succès – le décret de la NLRB prévoyant de tenir l’élection syndicale par correspondance. L’agence a pris cette décision pour des raisons sanitaires, notant que la région souffrait d’un taux de circulation élevé du virus. Depuis le début de la pandémie, un résident sur 10 dans le comté de Jefferson a été infecté, et le mois de décembre 2020 a connu un nombre record de cas. Mais selon Amazon, cela ne constituait pas un véritable cluster, et les salariés devraient se rendre sur place pour voter.

    « Les employeurs ont toujours voulu tenir des élections syndicales sur leur propriété, explique Joseph McCartin. Les employeurs ont toujours pensé que ça leur donne un avantage, parce que l’élection a lieu chez eux. Même s’ils ne voient pas comment les salariés votent, ça envoie un message. »

    Le fait que le vote se tient par correspondance est un autre élément qui pourrait favoriser le syndicat, selon Christy Hoffman de l’UNI Global Union. « Très souvent, les salariés, et surtout dans des petites entreprises, sentent de la pression pour aller voter. Leur directeur les encourage à aller voter, explique-t-elle. Or ce sont ces gens-là qui peut-être ne participeraient pas à une élection par correspondance s’ils n’étaient pas vraiment en faveur du syndicat. Ils pourraient peut-être rester sur le banc de touche. »

    Finalement, c’est la majorité parmi les votants qui sera déterminante. Rendez-vous le 30 mars pour le décompte des voix.

    #Amazon #racisme #GigEconomy #lutte #syndicat #travail

  • Livreurs : la lente conquête syndicale
    https://www.alternatives-economiques.fr/livreurs-lente-conquete-syndicale/00095447

    A quelques mois des ordonnances qui trancheront sur les modalités du dialogue social pour les plates-formes, de plus en plus de villes se dotent de collectifs de livreurs. Un salaire de 10,30 euros de l’heure pour 4 500 livreurs en CDI – vous avez bien lu, en contrat à durée indéterminée –, c’est l’objectif annuel que vient d’annoncer Just Eat, qui souhaite salarier et fidéliser ses livreurs aujourd’hui indépendants. Avec la fermeture des restaurants, le couvre-feu à 18 heures, le secteur de la (...)

    #Deliveroo #Frichti #JustEat #UberEATS #migration #FoodTech #GigEconomy #lutte #syndicat #travail #CFDT #CLAP (...)

    ##CGT

  • Y a que la vérité qui blesse ! – L’envolée
    https://lenvolee.net/y-a-que-la-verite-qui-blesse

    Le 4 janvier dernier, par une « note de la direction » placardée dans toutes les prisons, l’administration pénitentiaire (AP) a interdit la diffusion du n° 52 du journal L’Envolée aux prisonnier·e·s abonné·e·s ; en même temps, elle a porté plainte pour diffamation et injure. Depuis vingt ans, L’Envolée soutient que les prisonniers, les prisonnières et leurs proches sont les mieux placés pour énoncer quelques vérités sur la #prison. À travers cette #censure et cette plainte, il s’agit de réduire au silence cet espace de libre expression, d’information et d’élaboration collective d’une critique de la prison.

    L’Envolée publie des textes et des lettres qui décrivent le quotidien carcéral, dénoncent les conditions de détention et luttent contre l’enfermement. Notre journal est un porte-voix pour celles et ceux qui ont été mis au ban de l’humanité ; en effet, aucune parole de prisonnier·e·s ne peut être rendue publique hors du contrôle de l’administration pénitentiaire : conversations téléphoniques et parloirs peuvent être écoutés ; les courriers sont lus systématiquement et les passages « dérangeants » censurés. De plus, pour trop de gens à l’extérieur, toute parole sortie des prisons est forcément une parole infâme, toujours suspecte d’exagération ou de mensonge.

    https://seenthis.net/messages/897833
    #lenvolée

  • « On surveille l’individu non plus pour ce qu’il fait, mais pour ce qu’il est »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/25/fichiers-de-renseignement-on-surveille-l-individu-non-plus-pour-ce-qu-il-fai

    L’extension de la collecte des données relatives à « des opinions politiques, des convictions philosophiques, religieuses ou une appartenance syndicale » a été conçue avec la volonté d’écarter toute opposition ou contradiction, estime l’avocat pénaliste David Curiel.

    Tribune. Le 4 janvier, le Conseil d’Etat a rejeté les demandes en référé de plusieurs associations et syndicats, qui entendaient faire suspendre l’exécution de trois décrets du 4 décembre 2020 modifiant le traitement de données à caractère personnel. Ces trois décrets ont élargi les données pouvant être collectées dans les fichiers de renseignements suivants : le PASP (prévention des atteintes à la sécurité publique) destiné aux policiers, le Gipasp (gestion de l’information et prévention des atteintes à la sécurité publique), destiné aux gendarmes, et le EASP (enquêtes administratives liées à la sécurité publique), relatif aux enquêtes administratives.

    Les requérants soutenaient que les décrets étaient entachés d’illégalité, du fait notamment de l’atteinte considérable aux libertés fondamentales. Toutefois, le Conseil d’Etat a soutenu que les arguments avancés par les associations et les syndicats n’étaient pas de nature à faire naître un doute sérieux sur la légalité de ces dispositions. Il a en effet considéré que les trois décrets ne portaient pas une atteinte disproportionnée à la liberté d’opinion, de conscience et de religion, ou à la liberté syndicale.

    L’apport majeur de ces décrets réside dans les nouveaux articles R. 236-13 et R. 236-23 du code de la sécurité intérieure. Avant ces décrets, il était uniquement possible de ficher des données relatives à « des activités politiques, philosophiques, religieuses ou syndicales ». Cependant, depuis le 2 décembre 2020, et confirmé depuis le rejet des référés du 4 janvier, il est désormais possible de ficher des données relatives à « des opinions politiques, des convictions philosophiques, religieuses ou une appartenance syndicale » et également « des données de santé révélant une dangerosité particulière ». Cette évolution a été qualifiée de « terminologique » par le ministre de l’intérieur.

    Un boulevard pour l’Etat

    En réalité, elle est beaucoup plus profonde et lourde de sens. Sur la forme, tout d’abord, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) déclare qu’elle ne s’est pas prononcée sur cette modification, qui ne figurait pas dans le projet qui lui avait été soumis. Il est, dès lors, surprenant que le gouvernement n’ait pas présenté cette modification substantielle à la CNIL, dont l’essence même est de veiller à la protection des données personnelles contenues dans les fichiers et traitements informatiques. Sur la forme, toujours, ce texte a fait l’objet d’un décret, échappant de facto au débat contradictoire du Parlement, dont l’une des missions est de contrôler l’activité gouvernementale. Il s’en est retrouvé privé.

    Ces deux modalités d’élaboration du texte ne sont pas hasardeuses : elles démontrent une réelle volonté d’écarter toute opposition ou contradiction. De plus, la CNIL a un pouvoir de contrôle, consistant à vérifier sur place la mise en œuvre concrète de la loi. Pourtant, la nouvelle rédaction de l’article R. 236-9 prévoit désormais que ce contrôle peut être restreint afin « d’éviter de gêner des enquêtes, des recherches ou des procédures administratives ou judiciaires ou d’éviter de nuire à la prévention ou à la détection d’infractions pénales, aux enquêtes ou aux poursuites en la matière ou à l’exécution de sanctions pénales ».

    Disons-le clairement, c’est un boulevard pour l’Etat. La CNIL a été écartée a priori, elle l’est également a posteriori. Sur le fond, force est de constater que ces nouveaux décrets visent la collecte de données afin de lutter, notamment, contre la menace terroriste. A propos des lois scélérates, ces lois de 1893 et 1894 visant à réprimer le mouvement anarchiste, Léon Blum écrivait en 1898 : « Dirigées contre les anarchistes, elles ont eu pour résultat de mettre en péril les libertés élémentaires de tous les citoyens. »

    Changement de paradigme

    Car c’est bien de cela qu’il s’agit aujourd’hui, si ce n’est que le terrorisme a remplacé l’anarchisme. Ces nouveaux décrets opèrent un changement de paradigme : la prise en compte de l’individu non plus pour ce qu’il fait, mais pour ce qu’il est. L’individu est appréhendé comme suspect et comme celui qui risque de passer à l’acte. Car, gardons cela en tête, on ne fiche plus une activité avérée et incontestable mais une opinion politique, une conviction philosophique ou religieuse, une simple appartenance syndicale.

    De nombreuses questions doivent se poser sur ce nouveau fichage : la plus évidente, pourquoi collecter ces données ? Si un individu est interpellé pour avoir commis un délit, ce fichage peut-il être un argument supplémentaire pour le renvoyer devant un tribunal correctionnel ? Comment détermine-t-on si telle opinion politique ou telle conviction religieuse doit être fichée ? Comment ces fichiers vont être alimentés ? A ces questions, pourtant essentielles, nous n’avons aucune réponse.

    Cela interroge sur ce que l’on considère comme une information vraie, une source fiable, un renseignement utile, sur ce que l’on peut coder comme un danger potentiel, ce que l’on peut dire de son imminence alors même que celui-ci n’a pas encore eu lieu. Michel Foucault écrivait en 1975, dans Surveiller et Punir, que le simple fait de se savoir surveillé entraîne une forme d’obéissance. Les opinions, dès lors qu’elles sont examinées, recensées, fichées, servent une visée utilitariste, le contrôle de la population pour l’amener vers une forme de docilité. C’est en ce sens qu’il serait possible de penser un nouveau monopole conféré à l’Etat : celui de la surveillance légitime.

    David Curiel est avocat pénaliste au barreau de Paris

    #données #religion #EASP #Gipasp #Pasp #profiling #surveillance #syndicat #CNIL

  • Loi séparatisme : une grave atteinte aux libertés associatives
    https://www.liberation.fr/debats/2021/01/21/loi-separatisme-une-grave-atteinte-aux-libertes-associatives_1818075

    Pour un collectif d’associations et de chercheurs, ce nouveau texte, qui a pour objectif d’encadrer, contrôler et sanctionner davantage l’action associative, constitue une menace grave pour l’ensemble de leurs actions. Tribune. Après la loi sécurité globale, le projet de loi confortant le respect des principes de la République, dite « loi séparatisme », constitue une atteinte sans précédent aux socles de notre république et menace nos libertés les plus fondamentales. Contrairement à ce qui est avancé (...)

    #activisme #législation #surveillance #syndicat

  • Des flics devant, des agresseurs dans le dos : la manif du 5 décembre telle que vécue dans le cortège syndical, Des communistes libertaires syndiqué·es à la CGT et à Solidaires - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/des-flics-devant-des-agresseurs-14663

    Lors de la manifestation du 5 décembre 2020 à Paris, le cortège syndical a affronté des violences policières hélas habituelles. Mais, pour la première fois, il a également dû subir l’assaut d’un groupe de manifestant·es. Agressions verbales, agressions physiques, saccage de matériel, incendie d’une barricade coupant le cortège en deux et facilitant l’attaque policière… Récit complet.

    #manifestation #cortège_de_tête #syndicat #syndiqués #insurrectionalistes #diversité_des_tactiques #violences_policières

  • En Corée du Sud, pendant la pandémie des livreurs meurent d’une surcharge de travail
    https://www.mediapart.fr/journal/international/180121/en-coree-du-sud-pendant-la-pandemie-des-livreurs-meurent-d-une-surcharge-d

    La situation des livreurs des plateformes de e-commerce devient un problème national en Corée du Sud. Les restrictions liées à la pandémie a augmenté la demande, sans que les entreprises ne s’adaptent. Selon les syndicats, 19 d’entre eux seraient décédés d’une surcharge de travail en 2020. Séoul (Corée du Sud).– « Je suis tellement épuisé. » Début octobre, il est 4 h 28 lorsque M. Kim envoie ce message à son collègue. Après plus de 20 heures de service, il lui reste un quart de son camion à livrer dans la (...)

    #COVID-19 #GigEconomy #santé #travail #syndicat

    ##santé

  • Vanessa Codaccioni : « L’État nous pousse à agir comme la police »
    https://reporterre.net/Vanessa-Codaccioni-L-Etat-nous-pousse-a-agir-comme-la-police

    Promouvoir la surveillance de tous par tous. Voilà ce que veut l’État, comme l’explique Vanessa Codaccioni dans son dernier ouvrage, « La société de vigilance ». Et en plus d’appeler les citoyens à la délation, il les surveille toujours plus en renforçant les pouvoirs de la police, comme l’illustre la loi de « sécurité globale ». Ce samedi 16 janvier, près d’une centaine de marches des libertés devraient à nouveau avoir lieu en France, contre la proposition de loi relative à la « sécurité globale ». La (...)

    #algorithme #CCTV #activisme #biométrie #écologie #féminisme #aérien #facial #législation #reconnaissance #religion #vidéo-surveillance #BlackLivesMatter #délation #Islam #surveillance (...)

    ##syndicat