• Citation ici au début de l’entretien :
      https://seenthis.net/messages/595515

      D’après toi, les gens votent FN par détresse ou par ignorance de ce qu’est vraiment ce parti ?

      Je ne crois pas trop à l’ignorance dans ce pays. Je ne crois pas que le vote FN soit un vote contestataire, c’est un vote raciste, un vote pro-répression policière, un vote pro-torture, un vote de gens qui croient qu’il suffit de taper fort pour que tout rentre dans l’ordre. Un vote d’enfant qui croit qu’il faut que papa soit autoritaire et qu’alors tout va bien se passer. Il me semble que les électeurs FN imaginent que ça ne va s’appliquer qu’aux délinquants ou aux Arabes, et comme on leur explique que le problème en France, c’est pas la pauvreté et la confiscation des richesses, mais les Arabes, ils se disent que ça ira mieux.

    • Je copie à la main une autre citation de la fin de l’entretien, qui contredit (il me semble) la précédente :

      C’est clair que je suis plus en colère.
      La crise de 2008, on commence seulement à comprendre qu’elle est sous-tendue par une théorie. Dans La Stratégie du choc, Naomi Klein écrit sur les théories de Chicago : si un groupe est choqué par une tempête, ou un attentat, et si tu provoques un deuxième choc, les gens feront ce que tu veux, un gouvernement pourra faire passer toutes les lois qu’il veut, ils ne réagiront pas. Je pense que c’est concerté ; les plus riches ont décidé de nous faire une guerre, ce que dit aussi la sociologue Monique Pinçon-Charlot. Je suis furieuse de ne pas l’avoir compris à ce point-là, et furieuse car ça provoque la montée des populismes en Hongrie, en Pologne, en France.

      Alors, le Vote FN, contestataire ou raciste ? Toute une discussion ici :
      https://seenthis.net/messages/595515

      #France #Elections_présidentielles_2017 #Vote_FN #FN #Racisme

    • Troisième citation, à la suite de la précédente, et qu’on trouve aussi ici :
      https://seenthis.net/messages/602894

      Les plus riches ont décidé de nous faire une guerre(...)Je fréquente des riches à Paris et leur indifférence est totale. Si tu leur dis qu’en Espagne, à 60 ans, on peut être obligé de travailler pour 2,60€ de l’heure, ils s’en foutent. Tu te rends compte qu’ils sont déjà prêts pour ce monde là. Dans leur tête c’est réglé : pour les pauvres, ça va être très dur, et ils s’en tamponnent.(...) On vivra entre riches dans des mini bulles bunkers. Tant pis pour les crevards. J’ai eu longtemps l’impression que les riches ne se rendaient pas compte, mais là je pense que c’est pire : c’est concerté, c’est ce qu’ils veulent, que les gens s’enfoncent dans une misère noire. Ils ne voient pas le travailleur comme un être humain mais comme un problème à gérer.

    • La playlist idéale de Virginie Despentes
      Les Inrocks, le 24 mai 2017
      http://www.lesinrocks.com/2017/05/24/musique/la-playlist-ideale-de-virginie-despentes-11948316

      Kate Tempest – Ketamine For Breakfast
      Kate Tempest – Europe Is Lost
      Beth Ditto – Fire
      Mary J. Blige – Glow Up
      Timber Timbre – Sewer Blues
      Paolo Nutini – Iron Sky
      Bruno Mars – 24K Magic
      Erykah Badu – Phone Down
      Missy Eliott – I’m Better
      The Rolling Stones – Just Your Fool
      Neil Young – Can’t Stop Working
      Lana Del Rey – Love
      Kendrick Lamar – Humble

    • Et pourquoi pas celle de phil man ?


      Vivre sans musique est une aberration mais les ouvrages de ce couple ne me sont pas indispensable et ne changeront pas le monde. Sans nier leur talents respectifs, ils n’arrivent pas à la cheville du célèbre #Lester_Bangs.

      A la fin des sixties, Lester publie ses premières chroniques de disques dans Rolling Stone, mais c’est dans les colonnes de Creem qu’il donnera, à partir de 1971, la pleine mesure de son rugissant talent. La revue de Detroit s’autoproclame ?America s only rock’n’roll magazine ?.

      La parution de Lester Bangs ? Mégatonnique Rock Critic s’accompagne de celle d’un coffret de trois CD, où est compilé le meilleur des musiciens préférés de Lester, ainsi que deux de ses propres compos, enregistrées à Austin avec les Delinquents. Dans Kill Him Again, Lester chante : ?Parfois j’ai envie d’être chanteur/ C’est pour moi la seule façon de toucher le ciel.?

      Pour batifoler entre astres noirs, comètes farceuses et étoiles immortelles, rien ne vaut l’écoute de ces insensés CD, où s’écharpent les Count Five, Richard Hell et les Stooges, Ornette Coleman, U-Roy et les Stooges encore, Nico, Elvis et les Stooges toujours. Soit, en quarante-cinq titres, une orgie punk, un festin jazz (très nu, le festin), une bamboula reggae, une fiesta metal et une surboum glam. Autant dire le track-listing le plus savamment maboul de l’histoire des compiles ? et ce d’autant que la version Stones de Jumpin’ Jack Flash y a mystérieusement été remplacée par celle des Vibrators. Ce qui revient un peu à faire repeindre le plafond de la chapelle Sixtine par un aquarelliste daltonien, mais aurait bien fait marrer le farouche contempteur de maisons de disques que fut Lester.

      http://www.lesinrocks.com/musique/critique-album/megatonic-rock-critic


      "Lester entreprit, non seulement de démythifier l’industrie du disque, mais de la démolir."

      « ...Parce que les plus célèbres rockeurs sont entourés d’une aura mythique, ce qui est une situation fondamentalement malsaine, et en fait c’est le virus même qui bousille le rock. »
      https://traces.revues.org/320
      https://www.researchgate.net/publication/30438972_Lester_Bangs_critique_rock
      #compilation #rock_critic

  • La France d’en bas n’est plus ce qu’elle était | Jack Dion
    https://www.marianne.net/debattons/editos/la-france-d-en-bas-n-est-plus-ce-qu-elle-etait

    Au fil des élections, certains avaient fini par considérer que la France d’en bas avait vocation à voter FN. Les privilégiés en étaient rassurés, tant l’épouvantail d’extrême droite s’est révélé d’une rare efficacité pour attirer les électeurs mécontents dans une impasse. Depuis le premier tour de la présidentielle, la donne est différente. On peut parler d’un tournant, même s’il est encore difficile d’en mesurer les conséquences, lesquelles se vérifieront (ou non) à l’occasion des législatives de juin prochain.

    Certes, en se hissant au second tour et en gagnant 1,2 million de voix par rapport à 2012 (+ 3,4 %), Marine Le Pen a confirmé son implantation, même le résultat est loin des prévisions initiales. Mais la percée de Jean-Luc Mélenchon a dessiné une nouvelle carte du vote populaire, dont la première victime a été l’extrême droite. Si la résistible ascension de Marine Le Pen a été stoppée dans les esprits et dans les urnes, c’est d’abord à lui qu’on le doit. Mieux vaudrait ne pas l’oublier. Cela éviterait les procès d’intention et les leçons de morale.

    Non seulement l’ex-ministre de François Mitterrand a gagné 3 millions de voix (+ 8,48 %) par rapport à 2012, mais, en laissant Benoît Hamon sur le carreau, il a inversé une courbe électorale qui semblait inéluctablement conduire la gauche de rupture à la marginalisation. Il a réussi ce pari fou en modifiant en partie le vote de classe. Si Marine Le Pen arrive toujours en tête chez les ouvriers (34 %), elle est suivie par Jean-Luc Mélenchon (24 %). Chez les chômeurs, Marine Le Pen réalise 30 % des voix, talonnée par Jean-Luc Mélenchon (27,5 %). De même, chez les employés, la candidate FN est en tête (30,1 %), devant le candidat des « insoumis » (23,1 %). Ajoutons que Jean-Luc Mélenchon a ravi la première place au FN chez les 18-24 ans (30 %). Son style de campagne, couplé à une utilisation décapante des réseaux sociaux, a bousculé l’ordonnancement désuet des vieilles machines, devenues des repoussoirs pour la nouvelle génération...

    @sinehebdo

  • « Là où les inégalités sont fortes, le Front national est fort » | Courrier des maires
    http://www.courrierdesmaires.fr/69092/la-ou-les-inegalites-sont-fortes-le-front-national-est-fort

    Le grand récit résumant la présidentielle française au duel entre le candidat des métropoles et l’égérie de la France périphérique n’est pas faux, en soi. Même s’il laisse de côté François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, il y a un fond de vérité, qui touche d’ailleurs tous les pays développés. Rien ne sert de le nier. Mais pour améliorer notre compréhension du vote, et cela me paraît plus que jamais nécessaire, il faut bien le mettre en balance avec toute une série de facteurs socio-démographiques ainsi que géographiques, notamment la répartition spatiale des différents groupes sociaux .

    Le risque, sinon, c’est de voir les Parisiens associer la notion d’urbanité à un vote vertueux et modéré, de penser la capitale et l’Ile-de-France uniquement comme un îlot progressiste. Et vice-versa, que certains commentateurs confondent la périurbanité ou la ruralité avec des comportements électoraux forcément extrémistes, populistes et contestataires.

    […]

    Il est urgent de complexifier nos grilles d’analyse. Arrêtons de faire fi de l’interdépendance économique et sociale entre les territoires : Paris irrigue le reste de la France, mais bénéficie aussi de l’importante mobilité de la population francilienne. Penchons-nous sur l’évolution de l’activité économique, pensons à la fois les hétérogénéités et les interdépendances entre les différents territoires.

    #géographie #front-national #élections #fn

  • Je suis jaloux, j’aurai aimé écrire cet article :

    Elections : la participation inégale | Xavier Molénat 19/04/2017
    http://www.alternatives-economiques.fr/elections-participation-inegale/00078390

    Cette bonne nouvelle a cependant quelque chose de l’arbre qui cache la forêt. L’élection présidentielle, avec son taux d’abstention aux alentours de 20 %, est en effet une exception électorale : dans tous les autres types de scrutin, désormais au moins un électeur sur trois, et souvent un électeur sur deux, ne prend pas part au vote. Pour les élections législatives, dont les prochaines échéances auront lieu en juin prochain, le taux d’abstention est passé de 30 % en 1993 à 43 % en 2012. Et dans le contexte actuel, le second tour de l’élection présidentielle et sa configuration inédite peut également réserver une « mauvaise » surprise…

    [...]

    Par ailleurs, le problème de la participation électorale est plus large que la seule abstention. Car, pour s’abstenir, il faut déjà être inscrit. Or, au 15 février 2017, seuls 88,6 % des électeurs potentiels étaient inscrits sur les listes électorales. Les années précédant celles où se déroulent des élections présidentielle et législatives sont généralement l’occasion d’un surcroît d’inscription, mais en 2016 cet effet s’est étiolé : 12,4 % des non-inscrits ont fait les démarches pour pouvoir participer aux élections de 2017, contre 15,6 % et 18,7 % pour les élections présidentielle et législatives de 2012 et 2007. Ce taux varie fortement selon la catégorie socio-professionnelle : seuls 11 ouvriers non-inscrits sur 100 se sont (ré)inscrits (17 en 2007), contre 28 pour les cadres et professions libérales (33 en 2007).

    [...]

    Enfin, si l’on s’intéresse aux seuls inscrits, un phénomène a été longtemps ignoré : la mal-inscription, autrement dit le fait d’être inscrit sur les listes électorales à une autre adresse que celle de son domicile principal. Cette mal-inscription, qui peut avoir de nombreuses causes (oubli de signaler un changement d’adresse, vote sur le lieu où l’on possède une résidence secondaire, étudiants en mobilité restant inscrits à l’adresse de leurs parents...), est loin d’être négligeable. Une équipe de chercheurs a établi l’an dernier qu’en 2012, 6,5 millions de personnes étaient mal-inscrites sur les listes, soit 15,1 % du corps électoral. Là encore, les jeunes sont les plus concernés.

    [...]

    Non-inscription, mal-inscription et extranéité se combinent ainsi pour déformer le corps électoral par rapport à l’électorat potentiel, essentiellement au détriment des jeunes et des classes populaires, et donc en particulier de ceux qui se trouvent au croisement de ces catégories.

  • Bibliographie sur le vote FN :

    Discutée là :

    https://seenthis.net/messages/595515
    https://seenthis.net/messages/595617

    Des livres :

    –Pourquoi les pauvres votent à droite, Thomas Frank (2013)
    –Le Pari du FN, Hervé Le Bras (2015)
    –Les Français d’abord, de Valérie Igounet (2017)
    –Le Vote FN au village, Violaine Girard (2017)
    –Les Classes populaires et le FN, Gérard Mauger et Willy Pelletier (2017)

    Des articles :

    –Les trois visages du vote FN
    Joël Gombin, Le Monde Diplomatique, décembre 2015
    https://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/GOMBIN/54357

    –L’héritage toxique de Metaleurop. Les silences d’Évin-Malmaison.
    Aude, La Brique, le 9 novembre 2016
    http://labrique.net/index.php/thematiques/droit-a-la-ville/837-l-heritage-toxique-de-metaleurop-les-silences-d-evin-malmaison

    –Mon voisin vote Front national
    Willy Pelletier, Le Monde Diplomatique, janvier 2017
    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/01/PELLETIER/56999
    http://www.campuslille.com/index.php/entry/les-classes-populaires-et-le-fn-willy-pelletier

    –Les mille et une voies du vote Front national
    Gérard Mauger et Willy Pelletier, Libération, le 19 mars 2017
    http://www.liberation.fr/debats/2017/03/19/les-mille-et-une-voies-du-vote-front-national_1556879

    –The Dark Side of France
    Al Jazeera News, le 4 mai 2017
    http://www.aljazeera.com/programmes/peopleandpower/2017/05/dark-side-france-170503082525808.html

    Un film :

    –Retour à Forbach, de Régis Sauder (2017)

    Une vidéo :

    –10.6 millions d’électeurs FN : Diaboliser ou entendre ?
    Osons Causer, Youtube, le 10 mai 2017
    https://www.youtube.com/watch?v=-qiNlCkiqII

    #France #Elections_présidentielles_2017 #Vote_FN #FN #Racisme
    #recension

  • Nous, Daniel Blake - Le Monolecte
    https://blog.monolecte.fr/2017/05/07/nous-daniel-blake

    Moi, Daniel Blake est de ces films rares qui prennent aux tripes immédiatement, nous immergent dans leur univers, leur narration dès les premières images, nous maintiennent en apnée pendant tout l’impeccable déroulé de leur récit et ne nous lâchent plus jamais ensuite. Bien sûr, Ken Loach est loin d’être un perdreau de la dernière pluie, mais on peut aussi se dire qu’à force de tirer sur la corde de la misère sociale, elle finit par casser.

    Mais non, la force de ce réalisateur, c’est de porter une caméra à hauteur des gens, de leur vie quotidienne et d’en profiter pour nous raconter avec une précision d’entomologiste la manière concrète dont sont organisés les rapports de force dans la société contemporaine. Et sur ce chapitre, le constat est glaçant.

    #film #pauvreté #prison #société #violence

  • Le 7 Mai, je fais ce qu’il me plait !
    https://nantes.indymedia.org/articles/37670

    Nantes, #st #nazaire, #ZAD, mais surement aussi ailleurs, des rdv sont donnés pour être ensemble, échanger et s’organiser. Alors qu’on apprend le décès de Curtis, énième drame mortel suite a un contrôle policier à Anthony [rassemblement à 20h à Massy] allongeant la liste des violences policières qui frappe quartiers et mouvements sociaux avec une rage fascisante... Alors que l’état d’urgence est devenu un joug permanent permettant d’accentuer la répression... Alors que chacun des « projets » politicards mène dans le mur... il nous faudrait choisir dimanche entre l’oligarque de la finance et la reine du fascisme ? NON ! Le moindre mal n’existe pas. OUI ! Nous allons continuer à nous rassembler, en petit groupe, en assemblée ou en manif pour nous opposer à cette politique inique mais aussi affirmer que nous (...)

    #Resistances #election_s_ #... #/ #44 #Nantes #Resistances,election_s_

  • Lettre ouverte à un futur président déjà haï » parue dans le monde du 5 mai François Ruffin - 4 Mai 2017

    https://www.facebook.com/FrancoisRuffin80/photos/a.642440839270790.1073741828.642036589311215/729140700600803/?type=3&theater

    EN INTEGRALITE :

    Monsieur Macron, je regarde votre débat, ce soir, devant ma télé, avec Marine Le Pen qui vous attaque bille en tête, vous, « le candidat de la mondialisation, de l’ubérisation, de la précarité, de la brutalité sociale, de la guerre de tous contre tous » , et vous hochez la tête avec un sourire. Ça vous glisse dessus. Je vais tenter de faire mieux.

    D’habitude, je joue les petits rigolos, je débarque avec des cartes d’Amiens, des chèques géants, des autocollants, des tee-shirts, bref, mon personnage. Aujourd’hui, je voudrais vous parler avec gravité. Vraiment, car l’heure me semble grave : vous êtes détesté d’emblée, avant même d’avoir mis un pied à l’Elysée.

    Lundi 1er mai, au matin, j’étais à la braderie du quartier Saint-Maurice, à Amiens, l’après-midi à celle de Longueau, distribuant mon tract de candidat, j’ai discuté avec des centaines de personnes, et ça se respire dans l’air : vous êtes haï. Ça m’a frappé, vraiment, impressionné, stupéfait : vous êtes haï. C’était pareil la veille au circuit moto-cross de Flixecourt, à l’intuition, comme ça, dans les discussions : vous êtes haï. Ça confirme mon sentiment, lors de mes échanges quotidiens chez les Whirlpool : vous êtes haï. Vous êtes haï par « les sans-droits, les oubliés, les sans-grade » que vous citez dans votre discours, singeant un peu Jean-Luc Mélenchon. Vous êtes haï, tant ils ressentent en vous, et à raison, l’élite arrogante (je ne vais pas retracer votre CV ici).

    Vous êtes haï, vous êtes haï, vous êtes haï. Je vous le martèle parce que, avec votre cour, avec votre campagne, avec la bourgeoisie qui vous entoure, vous êtes frappé de surdité sociale. Vous n’entendez pas le grondement : votre heure, houleuse, sur le parking des Whirlpool, n’était qu’un avant-goût. C’est un fossé de classe qui, face à vous, se creuse. L’oligarchie vous appuie, parfait, les classes supérieures suivent.

    Il y a, dans la classe intermédiaire, chez moi, chez d’autres, encore un peu la volonté de « faire barrage », mais qui s’amenuise de jour en jour, au fil de vos déclarations, de votre rigidité. Mais en dessous, dans les classes populaires, c’est un carnage. Les plus progressistes vont faire l’effort de s’abstenir, et ce sera un effort, tant l’envie les taraude de saisir l’autre bulletin, juste pour ne plus vous voir. Et les autres, évidemment, le saisiront, l’autre bulletin, avec conviction, avec rage.

    Vous êtes haï, vous êtes haï, vous êtes haï. Et c’est dans cette ambiance électrique que, sans concession, vous prétendez « simplifier le code du travail par ordonnances ». C’est dangereux. Comme si, le 7 mai, les électeurs vous donnaient mandat pour ça.

    Dimanche 30 avril, sur France Inter, une électrice de Benoît Hamon regrettait votre « début de campagne catastrophique », votre « discours indigent », votre « dîner à La Rotonde », votre manque d’« aise avec les ouvriers ». Nicolas Demorand la questionna : « Et vous allez voter au deuxième tour, Chantal ? » « Plus c’est catastrophique, plus je vais y aller, parce que j’ai vraiment peur de l’autre », lui répondit l’auditrice en un fulgurant paradoxe.

    A cet énoncé, que répliqua votre porte-parole, l’économiste Philippe Aghion ? Il recourut bien sûr à la tragique Histoire : Shoah, négationnistes, Zyklon B, Auschwitz, maréchal Pétain. En deux phrases, il esquissa toute l’horreur du nazisme. Et de sommer Chantal : « Ne pas mettre un vote, s’abstenir, c’est en fait voter Mme Le Pen. Il faut que vous soyez bien consciente de ça. » Contre ça, oui, qui ne voterait pas ?

    Mais de ce rejet du pire, vous tirez un blanc-seing. Votre économiste parlait, le 30 avril, comme un missionnaire du FMI : « Réduire la dépense publique », « les coupes d’abord dans le social », « sur l’assurance-maladie », « la tarification à l’acte », « l’assurance-chômage », « les collectivités locales ». Tout y passait.

    Et d’insister sur le traitement de choc : « C’est très important, le calendrier, il faut aller très vite. Il faut miser sur le capital politique de l’élection pour démarrer les grandes réformes dès le début, dès le début. Quand on veut vraiment aller vite sur ces choses-là, je crois que l’ordonnance s’impose. Je vois la France maintenant, un peu un parallèle avec l’après-guerre, je crois que nous sommes à un moment semblable à la reconstruction de 1945. » Rien que ça : la comparaison avec une France à genoux, qui a servi de champ de bataille, qui n’avait plus de ponts, plus d’acier, plus d’énergie, bref, ruinée, alors que le CAC 40 vient, cette année, de verser des « dividendes record » aux actionnaires.

    Mais de quel « capital politique » parlez-vous ? La moitié, apparemment, de vos électeurs au premier tour ont glissé votre bulletin dans l’urne moins par adhésion à votre programme que pour le « vote utile ». Et pour le second, si vous obtenez la majorité, ce sera en souvenir d’Auschwitz et du « point de détail ». Des millions de Français ne se déplaceront pas, qui ne veulent pas choisir entre « la peste et le choléra », qui vous sont d’ores et déjà hostiles.

    C’est sur cette base rikiki, sur cette légitimité fragile que vous comptez mener vos régressions à marche forcée ? Que ça passe ou ça casse ? Vous êtes haï, monsieur Macron, et je suis inquiet pour mon pays, moins pour ce dimanche soir que pour plus tard, pour dans cinq ans ou avant : que ça bascule vraiment, que la « fracture sociale » ne tourne au déchirement. Vous portez en vous la guerre sociale comme la nuée porte l’orage. A bon entendeur.

    #mondialisation #ubérisation #précarité #brutalité_sociale #guerre #régression #FMI #Social #macron #présidentielles_2017 #élections #CAC40 #Amiens #François_Ruffin

    Paru initialement dans Le monde : http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/05/04/francois-ruffin-lettre-ouverte-a-un-futur-president-deja-hai_5122151_3232.ht
    en intégralité : https://www.anti-k.org/2017/05/05/francois-ruffin-lettre-ouverte-a-futur-president-deja-hai

    • Désintéressons-nous, une fois pour toutes, des élections ! Par Alain Badiou 27 04 2017
      https://www.les-crises.fr/desinteressons-nous-une-fois-pour-toutes-des-elections-par-alain-badiou

      *

      Dans un texte confié à Mediapart, le philosophe Alain Badiou invite à se désintéresser des élections, terrain de prédilection des adversaires de l’émancipation. « Hystériser, de façon à la fois dépressive et déclamatoire, des résultats électoraux, est non seulement inutile, mais nuisible », écrit-il, en appelant à « un véritable labeur politique » contre la servitude actuelle. *

      Je comprends l’amertume des protestataires, notamment les déçus du Mélenchonisme, à l’issue du premier tour des élections. Ceci dit, ils ont beau faire et beau dire : il n’y a dans ce vote aucune escroquerie, aucune aberration particulière.

      Il n’y a eu, en fait, que deux anomalies partidaires, qui ont malheureusement (pour les pouvoirs réels) décomposé le bloc parlementaire central. Ce bloc est composé de la droite et de la gauche classiques. Il soutient depuis quarante ans, voire deux siècles, le déploiement du capitalisme local. Or, le sortant local de la prétendue gauche, Hollande, ne se représentait pas, ce qui a décomposé son parti. D’autre part, la droite classique, à cause des funestes primaires, n’a pas choisi son meilleur vieux cheval : Juppé, mais un bourgeois de province à la triste figure, trop éloigné des délices « sociétaux » du capital moderne.

      Le deuxième tour “normal” aurait dû être Hollande/Juppé, ou au pire Le Pen/Juppé, avec dans les deux cas, une élection facile de Juppé. En l’absence des deux partis de gouvernement décomposés, nos vrais maîtres depuis deux siècles, à savoir les propriétaires et gestionnaires des capitaux, étaient quelque peu à la peine. Heureusement (pour eux), avec leur personnel politique habituel, les vieux briscards de la réaction ; avec aussi, bien entendu, l’aide de résidus sociaux-démocrates (Valls, Le Drian, Ségolène Royal et consorts), ils ont bricolé un substitut présentable du bloc parlementaire central en déshérence. Ce fut Macron. Ils ont aussi, chose très utile, et de grande portée à venir, rallié Bayrou, le vieux sage centriste expérimenté, l’homme de toutes les guerres électorales, y compris les plus difficiles. Tout cela fut fait avec brio, en un temps record. Le succès final est pratiquement assuré.

      Dans ces conditions, tout à fait explicables, le vote entérine, de façon plus claire que d’habitude, que la subjectivité pro-capitaliste et droitière, y compris sous ses formes quelque peu fascistoïdes, est absolument majoritaire dans ce pays.

      Une partie des intellectuels et une partie de la jeunesse refusent de le voir, ou le regrettent amèrement. Mais quoi ? Veulent-ils, ces amateurs d’élections démocratiques, qu’on leur change le peuple des votants, comme on fait d’une chemise sale ? Qui vote doit consentir au vœu de la majorité, tout de même ! En vérité, ces deux groupes mesurent le monde à l’aune de leur propre situation et de leurs propres rêves, sans en tirer la conclusion qui s’impose : il n’y a absolument rien à attendre du vote “démocratique”.

      Déjà Napoléon III, en 1850, avait vu que le suffrage universel était, non pas l’horreur que la bourgeoisie bien-pensante imaginait qu’il était, mais une véritable bénédiction, une légitimation inattendue et précieuse des pouvoirs réactionnaires. C’est encore vrai aujourd’hui, partout dans le monde. Napoléon le petit avait découvert que dans des conditions historiques à peu près normales, à peu près stables, la majorité numérique est toujours fondamentalement conservatrice.

      Concluons calmement. Hystériser les résultats d’une élection ne mène à rien qu’à une dépression vaine. Habituons-nous à ceci : il n’y aura jamais de mise à mort de notre servitude actuelle sans, au plus loin des rituels électoraux, la liaison historique de quatre facteurs :

      1 : une situation historique instable, qui bouscule fortement les subjectivités conservatrices. Très probablement, hélas, une guerre, comme pour la Commune de Paris en 1871, la révolution russe en 1917 et la révolution chinoise entre 1937 et 1947.

      2 : une division idéologique fortement établie, naturellement d’abord chez les intellectuels, mais finalement dans les larges masses elles-mêmes, sur le fait qu’il y a deux voies et non une seule, que tout l’espace de la pensée politique doit se structurer autour de la contradiction antagonique capitalisme/communisme, ou de tel ou tel de ses équivalents. Je rappelle au passage les principes de la deuxième voie : Etablissement, contre la propriété privée, de formes collectives de la gestion des moyens de production, du crédit et des échanges ; polymorphie du travail, notamment mise à mal de l’opposition manuel/intellectuel ; internationalisme conséquent ; formes de gestion populaire travaillant à la fin de l’Etat séparé

      3 : une levée populaire, certainement comme toujours minoritaire, mais qui met au moins en suspens le pouvoir d’Etat, levée souvent liée au point 1.

      4 : une organisation solide apte à proposer une synthèse active des trois premiers points en direction d’un effondrement des ennemis et de la mise en place aussi rapide que possible des éléments constitutifs de la deuxième voie, la communiste, ceux que j’ai rappelés ci-dessus.

      Deux de ces 4 points, le 1 et le 3, dépendent de la conjoncture. Mais nous pouvons dès maintenant travailler activement au point 2, tout à fait crucial. Et nous pouvons également travailler au point 4, notamment en soutenant, à la lumière partagée du point 2, des réunions et actions communes entre une fraction des intellectuels d’une part, et d’autre part le prolétariat sous trois de ses formes : les ouvriers et petits employés actifs, les familles ouvrières frappées et démoralisées par la désindustrialisation frénétique de la France depuis 30 ans, le prolétariat nomade, de provenance africaine, moyen-orientale ou asiatique.

      Hystériser, de façon à la fois dépressive et déclamatoire, des résultats électoraux, est non seulement inutile, mais nuisible.

      C’est se situer sans aucun recours sur le terrain des adversaires. Nous devons devenir indifférents aux élections, qui relèvent tout au plus du choix purement tactique entre : s’abstenir de jouer dans cette fiction « démocratique », ou soutenir tel ou tel compétiteur pour des raisons de conjoncture par nous précisément définies, dans le cadre, par ailleurs étranger aux rituels du pouvoir d’Etat, de la politique communiste. Nous devons consacrer notre temps, toujours précieux, au véritable labeur politique qui ne peut s’inscrire que dans les quatre points ci-dessus.

      Alain Badiou

      @Dror@sinehebdo https://seenthis.net/messages/594505

  • Une question qui me tarraude un peu, pour laquelle je ne semble pas trouver la trace d’un questionnement commun, mais aussi, c’est ma faute, je me suis volontairement coupé de la campagne en cours et je n’ai pas vraiment l’intention de remettre les doigts dans la prise, je tente surtout de venir en aide à ma grande fille nouvelle électrice et qui se désole du choix qui est désormais le sien, bref je ne vois pas beaucoup d’interrogations à propos des prochaines élections de l’Assemblée. Si Le Pen est élue j’imagine que le sort de l’Assemblée sera de peu d’importance, la Vème république devrait se retrovuer hors sol très rapidement. En revanche si Macron est élu avec quelle majorité va-t-il gouverner ?

    Je dis ça je ne dis rien, comme dirait la jeune électrice à laquelle j’essaye de venir en aide. Vous qui suivez tout cela avec un peu plus d’attention et de suite dans les idées que moi, est-ce que c’est un sujet qui est plus communément abordé ?

    • Je n’ai rien vu passé pour le moment. Mais je rêve d’un truc impossible, genre un système de coalition à la scandinave : pour cela il faudrait que Mélenchon se calme un peu et trouve en lui la sagesse de s’ouvrir et de faire un accord avec Hamon ou équivalent pour présenter des candidats uniques (éventuellement avec Poutou), pour emporter la majorité parlementaire et participer au gvt Macron pour le modérer un peu.

      Ceci bien sur dans la perspective où l’apocalypse n’aura pas lieu. Depuis ce débat en naufrage, je suis un peu plus rassuré, mais à peine.

    • Par ailleurs, j’ai très envie de faire un truc mais je suis trop loin de la France. J’ai vraiment envie d’aller dans les circonscriptions, communes et zones où Le Pen fait ses meilleurs scores et essayer de comprendre chez celles et ceux qui ont voté pour elle, ce qui les séduit, ce qui les pousse à adhérer à ses thèses et son idéologie. Juste parler, s’entretenir, écouter, ouvrir grand les yeux et les oreilles.

      Si l’une ou l’un de vous connait quelqu’un, chercheur ou journaliste sérieux qui fait ou a fait ce travail d’enquête de fond, je suis preneur.

    • @reka Juste avant que tu ne remplisses indûment ton panier (bio, forcément bio le panier), le film de Sauder répond effectivement à ta demande, dans le sens où il part à la rencontre des racines du problème. Il réalise l’exploit de donner à comprendre le mécanisme sans l’aborder frontalement, en interviwant des personnes qui si elles ne votent pas nécessairement pour le FN, vivent en compagnie de telles personnes et donc comprennent et expliquent parfaitement leurs raisonnements. La force du film réside bien davantage dans ce qu’il parvient à démontrer en suggérant, de même c’est un documentaire qui parle à la première personne du singulier.

      En revanche le livre de Valérie Igounet est lui plus une analyse historique du discours du FN, mais dans cette perspective, tu trouveras en filigrane de l’analyse l’évolution des mentalités et comment elle a été savamment travaillée par les cadres du FN, notamment tout ce qui concerne la dédiabolisation.

      Voilà cette fois, je crois que je t’ai tout dit.

    • @reka Tout d’abord désolé de citer un journal que tu proscris habituellement.
      Mais quand tu penses :

      J’ai vraiment envie d’aller dans les circonscriptions, communes et zones où Le Pen fait ses meilleurs scores et essayer de comprendre chez celles et ceux qui ont voté pour elle, ce qui les séduit, ce qui les pousse à adhérer à ses thèses et son idéologie. Juste parler, s’entretenir, écouter, ouvrir grand les yeux et les oreilles.

      Un article qui date, je crois de 2001 a vu son heure de gloire dans le dernier Diplo, vu l’actualité :
      Mon voisin vote Front national
      https://www.monde-diplomatique.fr/2017/01/PELLETIER/56999
      Il m’a ouvert les yeux sur la variété d’électeurs, loin des stéréotypes de « brebis perdues » ou de « racistes jusqu’à l’os ».
      Même @marielle l’a cité https://seenthis.net/messages/557773

    • De ce que j’ai retenu, Macron prévoit de faire passer des lois par ordonnance. Je crois qu’il y a quelques garde-fous pour ne pas que l’exécutif décide de tout tout seul mais il n’empêche qu’il se passera des avis de l’Assemblée nationale au max de ce qu’il peut faire.

    • Rapidement sur le point juridique.
      Pour légiférer par ordonnances, il faut une habilitation du Parlement. Les ordonnances prises diffèrent des lois en ce qu’elle sont assimilées à des règlements (plus proche de l’administratif que du legislatif, avec d’ailleurs un contrôle du juge administratif) : elles entrent en vigueur immédiatement, sans avoir besoin de décrets d’application. Par contre, pour qu’elles prennent valeur de lois, il faut une ratification du Parlement avant un certain délai.
      Donc pas débats, comme avec le 49,3 mais quand même un contrôle parlementaire. Il faut donc avoir une majorité favorable. (Et j’imagine que ça peut se faire en début de mandat pour des « réformes », mais que ça ne peut pas devenir une méthode dans la durée.)
      Après il serait loin d’être le premier à utiliser des ordonnances : c’est beaucoup employé pour simplifier des lois, assurer leur cohérence les unes par rapport aux autres dans le temps, pour transposer du droit européen en droit français, etc. La nouveauté serait plutôt d’utiliser le dispositif pour des « réformes » : des projets de lois habituellement largement discutés à l’assemblée (ainsi que dans la rue — et c’est ce dernier point qui doit vouloir être évité).

    • Dans l’esprit, le candidat Macron travaille main dans la main avec les dirigeants du monde bancaire et financier, des multinationales, du MEDEF, et de toute la sphère politico-[médiatico]industrielle qui a construit à grands coups de boutoirs l’espace glaçant du monde dérégulé du libéralisme moderne. Les paradis fiscaux sont leur refuge secret et leur arme de prédilection, mais créer un paradis fiscal à l’échelle de la France est l’objectif assumé.

      L’idée même que les impôts, les taxes, tout ce qui finance le bien public est un frein à l’expression de la liberté de créer de la richesse prônée par ces « disrupteurs » est une sorte de vol généralisé, assumé et mensonger qu’ils aimeraient beaucoup faire passer pour une forme de modernité incontournable. Ce qu’ils oublient, c’est que toute la richesse créée par les entreprises les plus performantes qu’ils souhaitent « libérer » ne peut se générer que par le maintien d’infrastructures et de biens publics au meilleur niveau : réseaux routiers, télécommunications, éducation, administrations, aides publiques, maintien du tissu associatif, gestion du patrimoine, culture, etc…

      Que la gestion de l’argent public soit mauvaise, mal répartie, soumises à des pressions, des conflits d’intérêt, c’est une certitude. Mais faire croire qu’il faudrait en dépenser moins, et dans le même temps qu’il faudrait en collecter moins, et surtout laisser les clés de la gestion économique globale à des acteurs économiques privés de type vautours, est un plan marketing politique assez étonnant. Le formidable engouement pour Uber, vaillante startup libérant les pauvres banlieusards de leur carcan du chômage forcé, en leur permettant de devenir leur « propre patron » comme VTC, a vite démontré l’inanité de la dérégulation libérale du capitalisme de plateforme. Aujourd’hui, les chauffeurs Uber protestent en masse, étranglés par les crédits inremboursables, soumis à des horaires monstrueux et, cerise sur le gâteau, pouvant prétendre gagner moins que le Smic en fin de mois en étant leur propre « patron ». Un patron totalement soumis et subordonné à l’entreprise disruptive Uber qui a augmenté ses profits en passant sa « commission » sur les courses de 20 à 25%. Pas de règles, Uber est libre d’étrangler ses chauffeurs, eux-même déclarés libres de travailler comme ils le souhaitent, puisque « entrepreneurs ».

      Le rêve d’une société où chacun peut « entreprendre », avec des règles minimales, qui « fluidifieraient » les échanges, l’emploi, est celui des prédateurs de l’économie néo-libérale, l’économie financière. Les startups n’en sont qu’une partie émergée, puisqu’au final, le projet de Macron n’est rien d’autre que la création [déjà en cours de constitution] d’un grand espace commercial, où les Français pourront aller consommer 24/24, et travailler le maximum avec le moins de règles possibles, tout en étant sommé de ne pas profiter de l’argent public des organismes paritaires sociaux, le tout dans un rapport de force entre détenteurs du capital et les autres, totalement distendu au profit des premiers.

      https://reflets.info/la-societe-deregulee-en-marche-demmanuel-macron

      Un article assez objectif.

    • Ouh la, il y a deux sujets très différents sur ce fil :

      1) avec quelle majorité Macron va gouverner ?

      2) qui vote FN et pour quelles raisons ?

      #France #Elections_présidentielles_2017

      Pour le premier sujet :
      –L’extrême gauche sera comme d’habitude exclue du parlement
      –Vu les scores du FN, ils vont probablement avoir beaucoup plus de députés qu’avant, mais « grâce » au scrutin majoritaire, ils n’en auront pas tant que ça
      –Vu l’Etat du PS de Hamon, ils vont probablement avoir beaucoup moins de députés qu’avant
      –Vu la jeunesse de la France Insoumise, les disputes avec le Front de Gauche, les reproches faits à Mélenchon suite au premier tour, l’allergie qu’il suscite encore chez beaucoup, et surtout le fait que le temps n’est pas encore venu d’une reconfiguration de la gauche, donc les Mélenchonistes vont arriver localement en conflit avec les candidats PC ou PS et, lui aussi, « à cause » du scrutin majoritaire, il va probablement y avoir peu d’élus de ce camp là
      –Je soupçonne donc un gros score pour la droite au sens large : les Républicains de toutes obédiences (des pires aux moins pires, de Fillon à Bayrou en passant par Sarkozy et Juppé), des Macronistes convaincus (un conglomérat de traîtres et de bras cassés qui ne savent pas trop où ils sont ni où ils vont), et la droite du PS (Valls et tous les autres traîtres). C’est donc avec cette clique de merde que Macron va faire sa majorité, son gouvernement, et son premier ministre (on parle de Laurence Parisot, ça fait mal...). Et puis en vrai ce sera le CAC40 qui gouvernera, et le FN qui lui succédera...

      #Emmanuel_Macron
      –-------------------------------------

      Pour le second sujet, je note :
      –Retour à Forbach, de Régis Sauder (film, 2017)

      –Les Français d’abord, de Valérie Igounet (livre, 2017)

      –Le Vote FN au village, Violaine Girard (livre 2017)
      https://seenthis.net/messages/595570

      –Mon voisin vote Front national, par Willy Pelletier (article, 2017)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2017/01/PELLETIER/56999
      (mais #paywall)
      Et une causerie sur le même sujet ici :
      https://seenthis.net/messages/594804

      –Et une discussion ici, mais qui n’est qu’un échange d’opinions pas très étayés :
      https://seenthis.net/messages/595515

      #Vote_FN #FN #Racisme

    • Reconfiguration : et il faudrait que ça continue d’ailleurs. La FI est à l’offensive, en particulier ces jours derniers vis à vis du PC, qui se montre comme d’habitude gourmand... à vouloir utiliser l’image de la FI tout en se présentant contre les candidats de la FI... très à la façon du PS en fait, dans sa façon de négocier.

    • On peut espérer que la FI termine le boulot entamé aux présidentielles en tuant presque définitivement le PC et le PS (pour ce dernier ce sera plus difficile). C’est quand même quelque chose que de nombreux militants de gauche souhaitaient depuis un bout de temps tellement ces 2 partis sont pourris jusqu’à l’os. Il faut se rappeler que le PCF, sans Mélenchon qui tire l’attelage, c’était 1% aux présidentielles de 2007... Ils ont foutu en l’air le front de gauche par purs calculs de plats de lentilles, ce qui leur arrive est donc tout à fait normal de mon point de vue et je serais la FI je n’aurais aucune confiance dans le PCF (je crois que c’est le cas du coup). Quant aux verts, difficile de leur accorder beaucoup plus de crédit, mais c’est peut-être moins difficile car les pires opportunistes sont finalement déjà partis depuis quelques temps (chez Macron ou PS).
      Vu de plus ou moins loin (j’envisage de peut-être m’investir dans la FI, même si ma sensibilité libertaire me donne quelques remords...), je pense qu’il ne faut clairement pas attendre de Mélenchon qu’il signe des accords électoraux au risque de voir tout ce qu’il a construit s’effondrer, autrement dit, je pense qu’il n’a même pas ce pouvoir. J’ai ouïe dire que le NPA (ou au moins un nombre conséquent de ses militants) discuterait sur le fait de se dissoudre dans la FI. Bref, je pense que l’avenir à court terme de la « vraie » gauche est là dedans, avec tous les inconvénients que cela peut avoir. Je ne me lasse pas d’admirer tout de même ce formidable coup de pied dans la fourmilière que la FI a réalisé et j’ai une vision plus optimiste que d’autres : il est possible qu’il y ait un nombre conséquent de députés FI même si effectivement il y a plus de chances que la droite l’emporte.

  • @gata cite ce texte :

    « Avec moi » (le 7 mai)
    Pierre Tevanian, Les Mots Sont Importants, le 30 avril 2017
    http://lmsi.net/Avec-moi-le-7-mai

    Avec ce commentaire (https://seenthis.net/messages/594094) :

    Je ne sais pas trop quoi en penser mais Tevanian (dans son long texte, très bon et honnête, texte évoqué dans ce fil mais jamais cité pour l’instant, je crois) parle aussi de la peur (de sa peur) à la fin et il écrit aussi ça :

    J’ai évoqué le paternalisme, c’est-à-dire ce mélange de posture antiraciste protectrice, de condescendance raciste et de tolérance sans limites à l’égard des discriminations, que Macron partage par exemple avec François Hollande. Mais dans beaucoup des prises de positions que j’ai lues, la question du racisme n’est même pas évoquée, et on se contente d’affirmer un lien mécanique entre l’ultralibéralisme de Macron et le triomphe du lepénisme dans cinq ans. Je reconnais dans ces équations simplistes une pauvreté intellectuelle typiquement franchouillarde, qui consiste d’une part à réduire le vote FN à un vote de protestation sociale, un vote ouvrier, un vote de pauvre, de perdant de la mondialisation libérale, bref un cri de souffrance, en minorant gravement la centralité du racisme dans ce vote (pourtant maintes fois revendiquée par les électeurs eux-mêmes, dans les enquêtes « sortie des urnes »), y compris dans sa frange ouvrière (qui par ailleurs ne représente qu’un septième du vote FN), et d’autre part à ne parler du racisme de cet électorat que comme un réflexe mécanique de peur de l’autre lié à la conjoncture économique – ce qui revient à nier les mécanismes sociaux, culturels et idéologiques spécifiques qui alimentent le racisme ou au contraire le battent en brèche.

    –---------------------------------------------------

    Je respecte et j’apprécie le travail de Tevanian, mais cette fois ci je ne suis pas d’accord, je ne sais pas ce que les autres en pensent.

    Mona Chollet, Dominique Vidal et Pierre Tevanian, parmi d’autres, avancent cet argument : Macron ce sera le capitalisme, alors que Le Pen ce sera le capitalisme + le racisme. Ils ajoutent que le racisme est le point qui leur semble le plus important, et que c’est trop facile de s’abstenir pour des blancs qui n’en subiront pas les conséquences.

    Je suis effectivement un blanc, un bourgeois relativement épargné par l’avenir sombre que nous proposent Trump et Le Pen, et aussi un marxiste qui pense que tout est d’abord question de domination sociale. Je suis conscient que l’un des effets les plus sévère, violent, injuste, cruel, insupportable est celui du racisme, de la discrimination de populations entières à cause de leurs origines, de leur aspect ou de leurs pratiques, et je suis aussi de ceux qui pensent que c’est l’une des questions les plus urgentes à régler, à combattre, et à laquelle il faut s’adresser. Néanmoins, je ne confonds pas l’effet et la cause. Je continue de croire (j’ai peut-être tort, mais je ne suis pas naïf) que le racisme n’est qu’une conséquence des inégalités sociales, du malaise social, de la crise sociale.

    Je ne dis pas que le vote FN n’est qu’un vote d’ouvrier et de pauvres, mais oui, en total désaccord avec Pierre Tevanian, je dis que le vote FN est un vote de colère, de protestation, de perdants de la mondialisation libérale, de réflexe lié à la conjoncture économique, de laissés pour compte qui voient une classe dirigeante et financière s’enrichir de façon indécente tout en nous disant que c’est la crise et qu’il faut se serrer la ceinture, qu’on ne pourra plus avoir une retraite, une éducation et des soins gratuits, alors que notre pays et notre planète n’ont jamais été aussi riches, etc. C’est un vote de perte de confiance envers les hommes et les femmes politiques et leurs partis qui nous gouvernent et nous ruinent depuis des décennies, et qui assombrissent notre avenir. Cette perte de confiance, elle me touche aussi. Je ne vote pas Le Pen parce que je ne pense pas que ce soit la solution, mais je comprends la colère, et je comprends aussi le majeur dressé sous forme de Brexit, de Trump ou de Le Pen.

    Alors oui, je pense que dans un tel contexte, le racisme n’est qu’une conséquence, la recherche d’une solution facile, d’un bouc émissaire à faire payer en temps de crise. Oui, je remarque que là où la crise est moins sévère, le fascisme et le racisme avancent moins fortement. Et nos dirigeants actuels en sont, à mon avis, triplement responsables : 1) car ce sont également eux qui, dans leurs discours, ont pointé du doigt ces boucs émissaires ; 2) parce que dans leurs pratiques, ils n’ont pas attendu le FN pour commencer déjà à les opprimer socialement, géographiquement, judiciairement etc. 3) parce que, ils le savent, le capitalisme pourra fleurir tout aussi bien sous un gouvernement FN.

    Donc je suis convaincu que Macron n’est pas la solution à Le Pen. Macron est la cause de Le Pen, et celui qui jette de l’huile sur son feu. Pour combattre le racisme de Le Pen, il faut combattre sa source qui est, selon moi, dans l’ultralibéralisme de Macron. Je me demande même si on n’a pas perdu trop de temps à combattre le racisme sans combattre le capitalisme, car pendant ce temps, plus de 7 millions de Français ont rejoint le vote FN. Ce sont ces 7 millions de Français qui devraient poser question. Toute solution cherchée ailleurs, chez les abstentionnistes par exemple, est d’une myopie qui, me semble-t-il, ne résoudra rien, ni à court ni à long terme...

    #France #Elections_présidentielles_2017 #Abstention #Barrage
    #Pierre_Tevanian #Vote_FN #FN #Racisme

    • Je n’ai pas lu le même passage, surtout la fin. Je n’avance pas un avis en ce qui me concerne car ce n’est pas clair pour moi non plus, mais au niveau de son argumentation, il ne dit pas « ils sont racistes et c’est comme ça ».

      À la fin de l’extrait, à l’exact inverse, il dit clairement que l’argumentation dont vous parlez qui consiste à dire que ça vient surtout de la cause économique empêche de prendre en compte tous « les mécanismes sociaux, culturels et idéologiques spécifiques [autres qu’économiques] qui alimentent le racisme ou au contraire le battent en brèche ».

      Donc il parle bien, non pas d’un fait qui arrive de nul part, mais de causes, et d’autres causes que celle économique. Ça me parait beaucoup moins simpliste qu’une raison juste morale, ce qui d’ailleurs serait bizarre puisque Tevanian fait partie du courant de pensée qui récuse complètement l’anti-racisme moral, et qui dit que le racisme est systémique. Mais systémique ne veut pas dire forcément que des raisons économiques.

      C’est comme ça que j’ai compris le passage, moi, pour l’instant.

    • Pas plus que les raisons économiques du racisme, Tévanian ne récuse l’antiracisme moral, sinon l’usage dépolitisant qui peut en être fait (SOS racisme par exemple).

      « dépasser l’antiracisme moral » (dont je ne comprends pas bien pourquoi il devrait être dépassé [2]).

      [2] Il faudra un jour revenir sur ce fait singulier, et à vrai dire problématique : le discrédit absolu de l’adjectif « moral » dans le monde militant, et la plus-value symbolique, la présomption de clairvoyance, de lucidité, d’intelligence stratégique et de courage que suffit à donner la mise en congé ostensible et théâtralisée de tout soucis moral.

    • ❝[Mona Chollet, Dominique Vidal et Pierre Tevanian, parmi d’autres] avancent que le racisme est le point qui leur semble le plus important, et que c’est trop facile de s’abstenir pour des blancs qui n’en subiront pas les conséquences.❝
      En termes de paternalisme, et précisément tel que décrit par Tevanian ( i.e. , « ce mélange de posture antiraciste protectrice, de condescendance raciste et de tolérance sans limites à l’égard des discriminations ») c’est déjà pas mal ! Ou alors, c’est une rime qui s’est arrimée de travers.
      Je ne pense être fondamentalement contre la démocratie (on me brulerait vif pour moins) mais dans le contexte français, des français, ma foi vacille entre les bêtes de l’apocalypse et les agités de la révolution.

      Être jeune biaise certainement mon sens des responsabilités - mais je ne crois pas que le vote utile (dont le résultat est un des axiome de notre raisonnement aujourd’hui) prenne en compte des considérations politiques à long terme.

      ❝Les gens sont fous, les temps sont flous.❝ scandait Jacques Dutronc , et ça ne fait qu’empirer.
      [Edit : merci, ça me paraissait aussi un peu élever pour du Antoine.. :s]

    • J’ai dit ça, moi ? Heureuse de l’apprendre.

      Il y a des non-Blancs qui clament qu’ils n’iront jamais voter Macron et des Blancs qui n’hésitent pas une seconde, donc on va éviter les résumés simplistes. Mais le nombrilisme blanc qui se fout du racisme et ne comprend pas la peur de certains face à la perspective d’un FN au pouvoir, ça existe, et on en a des témoignages éclatants ci-dessus.

      En ce qui me concerne j’ai la faiblesse de vouloir éviter de vivre dans un pays dirigé par des fascistes si je peux y faire quelque chose (ou de préférer que ça arrive dans 5 ans, si c’est inévitable, plutôt que tout de suite), mais c’est très personnel.

      Envie de hurler dès que je lis que parler de racisme serait avoir une posture « morale », je suppose que c’est le signe que cette campagne se termine.

      Si le problème n’était que de désespoir économique tout le monde aurait voté Mélenchon, non ? Pour autant personne ne parle de « racisme intrinsèque ». On en fait quoi de la stratégie du bouc émissaire et de ce racisme déversé à jet continu par tous les médias, dans tous les secteurs de la société, depuis bien 15 ans ? (Un autre choix des élites qui suscite nettement moins d’indignation que la fabrication de la candidature Macron, tiens.) Le racisme existe indépendamment de la situation économique (il y a des riches racistes, des pays riches et racistes, il y a l’héritage colonial, etc.) mais il flambe lorsqu’il est attisé pour faire oublier un système économique inique. On n’est pas condamnés à la pensée binaire, hein.

      « Je me demande même si on n’a pas perdu trop de temps à combattre le racisme sans combattre le capitalisme. » Arf... Lire ça avec un FN à 21%. Les bras m’en tombent.

    • Ce que je voulais dire c’est que tu étais l’une de celles et ceux qui, à raison, ramenait la question du racisme au centre du choix du second tour :

      Mais est-ce que c’est la seule explication ? Pour beaucoup de militants de gauche, le racisme et l’islamophobie sont des questions secondaires, abstraites, voire inexistantes, qui ne les concernent pas et qui les mettent profondément mal à l’aise ; souvent, même, ils les partagent plus ou moins consciemment. Et même si on flaire l’imposture de sa vitrine « sociale », le programme économique du FN ne suscite pas la même vindicte que les mesures (objectivement terrifiantes) annoncées sans complexes par les macroniens.

      https://seenthis.net/messages/593585

      De même, je ne lis ici ni nombrilisme blanc, ni personne qui se fout du racisme, ni personne qui n’a pas peur de la perspective d’un FN au pouvoir, ni même personne qui voudrait aussi, si possible, éviter de vivre dans un pays dirigé par des fascistes, aujourd’hui ou dans 5 ans. On peut au moins être d’accord là dessus, plutôt que de s’invectiver sur de mauvaises raisons.

      La question est de savoir si voter Macron est une solution, ou s’il continue à alimenter la source qui fait monter mécaniquement le score du FN.

      De cette question résulte celle du rôle de l’ultralibéralisme mis en place depuis 30 ans, et qui va être continué par Macron, dans la montée du FN, et dans la montée du racisme.

      Cette question semble plus difficile que je ne le croyais, puisque le lien me semblait évident, alors qu’à @mona il ne l’est pas, même si elle reconnaît que le racisme « flambe lorsqu’il est attisé pour faire oublier un système économique inique ».

      C’est dans cette hypothèse que je posais la question, mais je me trompe peut-être, qu’il est donc peut-être plus efficace de se battre contre ce « système économique inique » que contre sa conséquence, le racisme, sans que ça veuille dire que je me fous de la conséquence, juste que je cherche ce qui est plus efficace !

      @mona pose une autre question intéressante : « Si le problème n’était que de désespoir économique tout le monde aurait voté Mélenchon, non ? » que je reformule ainsi : « quand l’ultralibéralisme engendre la colère, pourquoi cette colère va plus vers l’extrême droite que vers l’extrême gauche ? » Je pense que les réponses sont complexes et contextuelles, mais j’en vois quelques unes :
      –les réponses de l’extrême droite sont plus simples à comprendre (c’est la faute aux immigrés)
      –les réponses de l’extrême droite qui flattent l’égoïsme sont plus populaires en temps de crise, quand on a moins envie de partager
      –les réponses de l’extrême droite donnent l’illusion qu’on peut s’en sortir sans complètement renverser le système capitaliste
      –les réponses de l’extrême droite, le racisme en particulier, sont bien relayées dans les médias et par les grands partis en France
      –beaucoup de membres de l’extrême gauche viennent de la gauche, et cette gauche en France est jugée (à tort ou à raison, mais parce qu’elle a participé à plusieurs gouvernements) comme complice du « système » et du marasme ultralibéral dans lequel on se trouve
      –peut-être aussi qu’en effet la gauche et l’extrême gauche, en France mais aussi dans le monde entier, on mal fait leur boulot d’explication et que, depuis 30 ans, on n’entend plus beaucoup les idéaux de gauche, et ils ne sont plus si clairs que ça
      –si le but de certains électeurs est de faire un gros « FUCK », de se venger en faisant chier le monde, alors voter FN est plus efficace que voter à l’extrême gauche
      Il y en a sûrement d’autres, qu’en pensez-vous ?

    • Qui vote FN et pour quelles raisons, demande @reka ici :
      https://seenthis.net/messages/595617

      Et quelques pistes :

      –Pourquoi les pauvres votent à droite, de Thomas Frank (livre, 2013)

      –Retour à Forbach, de Régis Sauder (film, 2017)

      –Les Français d’abord, de Valérie Igounet (livre, 2017)

      –Le Vote FN au village, Violaine Girard (livre 2017)
      https://seenthis.net/messages/595570

      –Mon voisin vote Front national, par Willy Pelletier (article, 2017)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2017/01/PELLETIER/56999
      (mais #paywall)
      Et une causerie sur le même sujet ici :
      https://seenthis.net/messages/594804

    • je trouve épouvantable de pouvoir encore exonérer la gauche ainsi :

      ...cette gauche en France est jugée (à tort ou à raison, mais parce qu’elle a participé à plusieurs gouvernements) comme complice du « système » et du marasme ultralibéral dans lequel on se trouve

      Complice ? du début de destruction des droits des chômeurs dès 1982 à la création des centres de rétention, du blocage des salaires au déblocage des loyers, de la modernisation de la police à coups de milliards (depuis 1981) à l’état d’urgence, de la glorification de l’entreprise comme coeur de la société aux privatisations, de l’explosion - sous l’égide du « mérite »- des inégalités de revenu à la multiplication des pauvres, de la multiplication des stages et d’innombrables de précarisation... bon j’arrête là une liste interminable des ACTES de cette gauche (de droite) depuis 36 ans.

      le fondé de pouvoir du capital Macron vient après l’élève d’Hec Hollande. Ni "trahison, ni « complicité », un rôle premier, décisif, majeur dans la restauration capitaliste.

      Si « la gauche et l’extrême gauche, en France mais aussi dans le monde entier, on mal fait leur boulot d’explication » (une foi dans la pédagogie dont le rapport avec l’émancipation n’ a rien d’évident), c’est peut-être aussi de ne toujours pas réussir à déciller sur le rôle de cette gauche. Qui éduquera les éducateurs ?

    • J’ai tenté de comprendre le vote FN et le rôle de Macron et ses copains banquiers dans tout ça.

      J’aimerais préciser une chose : quand je dis qu’il me semble que la crise pousse les gens vers le FN, je ne veux pas forcement dire que je pense qu’elle ne pousse que les plus pauvres vers le FN. En partie, cela pourrait être vrai, mais en partie les plus pauvres finissent surtout par cesser de voter.

      Le phénomène qui est probablement le plus efficace pour le FN est celui des classes moyennes qui s’appauvrissent un peu, mais surtout qui voient des gens en dessous d’eux s’appauvrir beaucoup et qui sont terrorisés de devenir comme eux (c’est d’ailleurs une stratégie connue du capitalisme : avoir un fort taux de chômage permet de faire pression sur ceux qui ONT un emploi pour qu’ils soient tellement « contents » qu’ils ne réclament ni augmentation de salaire, ni amélioration des conditions de travail, de chômage, de retraite ou même de transport, d’éducation et de soins de santé).

      Le reste du raisonnement reste valable : la terreur entraîne la recherche d’un bouc émissaire, ce bouc émissaire (l’immigration qui, effectivement, peuple les couches inférieures du confort moderne) est soufflé par ceux qui ne veulent pas être rendus responsables et, finalement, le racisme du FN est surtout une conséquence indirecte (bien que grave) du capitalisme. Macron et ses copains en étant la principale cause. C’est mon opinion en tout cas, mais je peux me tromper...

      Néanmoins, revenons aux plus pauvres...

      Depuis quelques semaines j’ai parfois eu du mal à expliquer pourquoi je m’abstenais, quel était le calcul, la motivation etc. Et puis hier soir, je suis allé voir (en retard par rapport à tout le monde), I, Daniel Blake, le dernier film de Ken Loach. En sortant de ce film, j’ai compris rétrospectivement pourquoi je n’ai pas voté et pourquoi je ne pourrai jamais voter pour Macron. La politique de Macron et ses amis banquiers est celle qui désespère le monde, qui donne envie, au choix, de pleurer, de tuer, de se suicider et/ou de voter FN. On a gagné 5 ans, mais on a pris le plus court chemin pour s’y rendre...

      #Ken_Loach #Cinéma #Daniel_Blake

      https://seenthis.net/messages/534010
      https://seenthis.net/messages/539415
      https://seenthis.net/messages/542080
      https://seenthis.net/messages/596365

      Et la réalité dépasse clairement la fiction :

      Prison ferme pour vol d’une valeur de 20 euros
      Le Figaro, le 25 avril 2017
      https://seenthis.net/messages/593354

      #Justice #Injustice #Vol #Prison

    • Je dis tout ça, et je m’aperçois qu’au même moment, l’équipe de #Osons_Causer (quoi qu’on en pense) dit à peu près la même chose ici :

      10.6 millions d’électeurs FN : Diaboliser ou entendre ?
      Osons Causer, Youtube, le 10 mai 2017
      https://www.youtube.com/watch?v=-qiNlCkiqII

      Critiqué là :
      https://seenthis.net/messages/597540

      Avec des références, ce qui donne (je n’ai pas tout lu) :
      https://seenthis.net/messages/597642

    • Donc je suis convaincu que Macron n’est pas la solution à Le Pen. Macron est la cause de Le Pen, et celui qui jette de l’huile sur son feu. Pour combattre le racisme de Le Pen, il faut combattre sa source qui est, selon moi, dans l’ultralibéralisme de Macron. Je me demande même si on n’a pas perdu trop de temps à combattre le racisme sans combattre le capitalisme, car pendant ce temps, plus de 7 millions de Français ont rejoint le vote FN. Ce sont ces 7 millions de Français qui devraient poser question. Toute solution cherchée ailleurs, chez les abstentionnistes par exemple, est d’une myopie qui, me semble-t-il, ne résoudra rien, ni à court ni à long terme...

      Tout à fait @sinehebdo et je suis persuadée que combattre le racisme c’eut été de voter au premier tour pour le programme le plus égalitaire, celui de L’avenir en commun de la France Insoumise même si on éprouvait de l’aversion pour JLM, le meilleur programme selon Jean Gadrey.

      « Pour que les choses soient (encore plus) claires, je n’ai pas voté pour B. Hamon mais pour J.L. Mélenchon. Pour son programme, le meilleur selon mes critères, plus que pour sa personnalité... »
      http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2017/05/10/l%e2%80%99echec-de-benoit-hamon-s%e2%80%99explique-aussi-pa

    • Bon, je ne veux pas trop en rajouter sur Tevanian que j’aime bien par ailleurs, et dont j’aime bien aussi la « La mécanique raciste », mais il me semble ici qu’il passe à côté de la question posée.

      Qu’il y ait des racistes pauvres et des racistes riches, et des mécanismes spécifiques, ne fait aucun doute.
      Que le racisme soit au minimum l’un des ressorts du vote FN, ne fait aucun doute non plus.

      La question posée à laquelle il ne répond pas est : y a-t-il d’autres raisons que le racisme qui peut pousser quelqu’un, riche ou pauvre, à voter FN ?

    • Virginie Despentes est d’accord avec Tevanian et les autres... :

      #Virginie_Despentes : “Ma colère est une colère de vaincu”
      Nelly Kaprièlian, Les Inrocks, le 26 mai 2017
      https://seenthis.net/messages/601851

      D’après toi, les gens votent FN par détresse ou par ignorance de ce qu’est vraiment ce parti ?

      Je ne crois pas trop à l’ignorance dans ce pays. Je ne crois pas que le vote FN soit un vote contestataire, c’est un vote raciste, un vote pro-répression policière, un vote pro-torture, un vote de gens qui croient qu’il suffit de taper fort pour que tout rentre dans l’ordre. Un vote d’enfant qui croit qu’il faut que papa soit autoritaire et qu’alors tout va bien se passer. Il me semble que les électeurs FN imaginent que ça ne va s’appliquer qu’aux délinquants ou aux Arabes, et comme on leur explique que le problème en France, c’est pas la pauvreté et la confiscation des richesses, mais les Arabes, ils se disent que ça ira mieux.

      #paywall

    • Je copie à la main une autre citation de la fin de l’entretien, qui contredit (il me semble) la précédente :

      C’est clair que je suis plus en colère.
      La crise de 2008, on commence seulement à comprendre qu’elle est sous-tendue par une théorie. Dans La Stratégie du choc, Naomi Klein écrit sur les théories de Chicago : si un groupe est choqué par une tempête, ou un attentat, et si tu provoques un deuxième choc, les gens feront ce que tu veux, un gouvernement pourra faire passer toutes les lois qu’il veut, ils ne réagiront pas. Je pense que c’est concerté ; les plus riches ont décidé de nous faire une guerre, ce que dit aussi la sociologue Monique Pinçon-Charlot. Je suis furieuse de ne pas l’avoir compris à ce point-là, et furieuse car ça provoque la montée des populismes en Hongrie, en Pologne, en France.

      Alors, le Vote FN, contestataire ou raciste ?

    • Pourquoi c’est forcement l’un à l’exclusion de l’autre ? Les personnes subissant la stratégie du choc décrit par Naomi Klein ET qui sont racistes votent FN. Les gens qui subissent la même chose mais ne sont pas racistes ne votent pas FN. Et il y a des gens qui ne subissent pas la stratégie du choc mais en bénéficient largement et qui sont racistes et qui votent FN. Le gros de l’electorat FN ce sont les commerçants, les militaires, les flics, les agriculteurs et après tout ca il y a des ouvriers.

      S’en ficher du racisme au point de voter FN pour être prétendument contestataire c’est être raciste. Voter FN c’est choisir un vote réactionnaire qui est aussi une regression pour les femmes et la persecuution des homos assurés. Les gens qui choisissent de contester de cette manière ne peuvent pas être dispensé du caractère raciste (sexiste et homophobe) de leur choix.

    • La crise de 2008, on commence seulement à comprendre qu’elle est sous-tendue par une théorie.

      Vraiment ?
      Je trouve cela particulièrement lent à la détente, parce qu’il suffit d’être du côté de la cognée pour comprendre très très vite de quoi il en retourne vraiment : https://blog.monolecte.fr/2008/10/09/ceci-nest-pas-une-crise

      Pour le racisme et le FN, ça marche tant que tu penses que le FN est raciste. Si tu as un tout petit peu d’historicité, tu sais que le FN est raciste, mais…

      Le markéting politique, ça marche. Pas tout le temps (hein, Fillon, mais la marche était tout de même vachement haute !) et pas sur tout le monde, mais ça marche.
      Donc oui, le #pinkwashing de Marine Le Pen a marché et il faut avouer que les médias industriels l’ont bien aidée en banalisant totalement son parti. Bien sûr, pas sur tout le monde, mais quand même. Il y a aujourd’hui des gens racisés qui pensent réellement que le Pen fille n’est pas sous-tendue par une pensée raciste et qui croient en toute bonne foi qu’elle s’est vraiment fritée avec son père pour des questions idéologiques (et non stratégiques). Y a des gens qui pensent que le FN sera totalement normalisé quand le père Le Pen passera l’arme à gauche. Il y a des jeunes qui ne connaissent pas la vie et l’œuvre du père Le Pen, qui ont une éducation historique limitée et qui trouvent dans le FN un parti accueillant pour les jeunes. Y a même des gens qui croient que le FN est vraiment un parti populaire, c’est à dire, préoccupé par le petit peuple et qu’il a un programme social.

      Ne pas oublier non plus le #confusionnisme cultivé avec beaucoup de soin et de cynisme par l’extrême droit en général et le FN en particulier : quand on voit les empoignades que ça a pu créer chez des gens politisés, éduqués et prévenus, je ne vois pas comment ça n’aurait pas fait des ravages dans la population que l’on va qualifier de moins attentive, ceux qui s’informent devant TF1 ( France 2 ou M6) et se distraient devant Hanouna, par exemple. D’ailleurs, leur rhétorique #anti-système a tellement bien marché que tout le monde s’en est emparé pour grappiller des voix, avec le succès que l’on connait. Donc, ce serait bien de ne pas négliger l’efficience de la #propagande de #banalisation et de confusion que nous nous tapons depuis des années.

      Ne pas négliger non plus le fait que comme un bateau qui coule, tout le landernau politique donne sévèrement de la gite à droite, ces derniers temps et que quand tu entends un Premier ministre socialiste tenir publiquement et revendiquer des propos délibérément racistes, avec l’approbation plus ou moins prononcée d’une part des classes politiques et médiatiques, il y a de quoi être confus quant à ce qui définit le #racisme : « Bah, c’est pas raciste de dire que les gitans, c’est tous des voleurs, hein, tout le monde sait ça ».
      De la même manière que nos #institutions sont à présent et de manière évidente, devenues profondément racistes : pour qu’on s’émeuve des crimes policiers contre les racisés, il a fallu qu’un gars se prenne 10 cm de matraque dans l’anus… Rien que d’énoncer les faits me file le vertige. Et encore, j’ai comme l’impression que l’émotion est bien passée et que tout le monde trouve plus ou moins normal aujourd’hui que les racisés risquent tout le temps d’être brutalisés ou tués par la #police. De la même manière que la plupart des gens ne s’émeuvent pas plus que cela du fait que les racisés prennent systématiquement des peines de prison fermes pour des délits mineurs quand les blancs prennent du sursit pour des faits plus lourds et que les riches ne sont jamais inquiétés, même pour des crimes.

      Tout cela est devenu banal, normal, tout comme tout le monde s’est habitué à l’idée qu’à une #manifestation, tu prends le risque réel et tangible d’être grièvement blessé…

      Donc oui, le FN est un parti raciste, oui les racistes continuent à voter massivement et fidèlement pour ce parti qui leur correspond, mais non, ce n’est pas la seule composante de l’électorat FN. Eh oui, des gens croient sincèrement que le FN n’est pas raciste, mais que cet honorable parti fait l’objet d’une campagne de dénigrement organisé par les #merdias (ce mot est un indicateur encore plus précis que celui d’anti-système) qui veulent saboter le seul parti anti-système !

      Oui, ne pas oublier que le #complotisme et la #victimisation font aussi partie de la #stratégie de #contamination des esprits du FN…

    • Ne pas négliger non plus le fait que comme un bateau qui coule, tout le landernau politique donne sévèrement de la gite à droite, ces derniers temps et que quand tu entends un premier ministre socialiste tenir publiquement et revendiquer des propos délibérément racistes, avec l’approbation plus ou moins prononcée d’une part des classes politiques et médiatiques, il y a de quoi être confus quant à ce qui définit le #racisme.

      Ah oui, on peut affirmer que lorsque le bateau société fait eau de toute part, le Landernau politique (et l’opinion par conséquent) se réfugie à tribord. Les « bons-vieux » fantasmes de retour à « l’ordre et à la morale » ne mourront jamais complètement.
      La plus grande confusion s’est emparée de l’équipage et des passagers mais ce qui définit le racisme n’a pas changé : c’est principalement ceux ou celles qui le définissent qui sont à la ramasse.

    • Perso je ne comprends pas comment le FN est banalisé. Tout ce que j’ai vu c’était des journalistes qui cognaient de manière agressive sur des représentants du FN qui étaient invités, contrairement à toutes les autres formations politiques. L’auditeur de radio (ou de télé j’imagine) qui en a marre et qui veut tout changer, je le trouve pas idiot de se dire que le parti anti-système c’est le FN vu le traitement médiatique qui en est fait.

    • Je suis d’accord avec la confusion qu’il y a avec le mot racisme aujourd’hui et l’impacte de la TV. J’ai pas la TV et les seuls personnes susceptibles de voter FN que je croise dans la vie sont dans la bourgeoisie, du coup j’ai une vision probablement déformée des choses.

      Admettons que les programme à la Hanouna influent sur la normalisation des idées du FN, faut quand même être à la base homophobe et sexiste pour regarder ce programme et s’en divertir. Qu’il y ai beaucoup de personnes des classes populaires qui regardent ca c’est possible mais faut déjà être des classes populaires ET homophobe pour trouver ca amusant. Et je pense pas que être de classe populaire implique automatiquement d’être homophobe ou que l’homophobie soit plus rependue chez les classes populaires que dans les autres classes. Par contre il faut être homophobe pour trouver « l’humour » de cette émission divertissante.

      Je pense qu’il est important de parler du racisme, de la xénophobie, (et aussi sexisme, homophobie) le définir et rappeler l’historique du racisme au sein du FN, et de surtout pas faire comme si la spécificité du FN ne reposait pas là dedans. C’est la clé du problème. Si il y a quelques ouvriers qui sont ignorants du racisme du FN il faut les en informé et pas faire comme si le FN n’était pas/plus raciste. J’ai l’impression que le fait de parler en terme de « contestation OU racisme » ou dire que le vote ouvrier FN pourrait ne pas être raciste (+sexiste+homophobe+) c’est encore banalisé le FN. Même pensé sérieusement que le FN soit un vote contestataire ca me dérange. C’est pas vraiment ce que j’appellerai « contestataire » ou alors c’est de la contestation « réactionnaire » car le FN est un parti qui prône un retour vers un système et des valeurs traditionnelles.
      J’ai pas de contacte avec ces ouvriers qui votent FN et ne savaient pas que c’était un parti raciste, sexiste, homophobe dont le programme est réactionnaire. Peut être qu’ils sont nombreux, mais je peu pas croire que ce soit vraiment le cas. Je pense que les gens (ouvriers ou pas) comprennent très bien le fond de ce qu’est la « préférence nationale » et que ceux qui votent FN entendent profité de leur privilèges au détriment d’autres personnes. Qu’ils fassent les hypocrites ou qu’ils soient dans le déni de dominants est typique, c’est comme ca que ca fonctionne, mais c’est pas parce que c’est des ouvriers qui se comportent ainsi qu’on devrait jouer le déni qu’ils demandent.

    • J’ai écrit mon message du dessu après celui de @monolecte du coup je suis en retard.

      Sur le fait que les médias ne banalisent pas le FN, j’ai quant même souvent l’impression que le vocabulaire et les thématiques du FN sont banalisées par les partis et les médias. Mais je ne sais pas comment sont traité les candidat·e·s puisque c’est pas le genre de choses que je regarde dans la press.
      Par rapport à la banalisation du FN il y a cet article de libé trouvé ce matin qui me semble exemplaire :
      https://seenthis.net/messages/603160

      edit sur le sois disant éléctorat ouvrier du FN voire ceci https://seenthis.net/messages/603055

    • #racisme (banalisation du) : certains l’assument ouvertement

      Lu ce matin dans la presse locale :

      Un garçon originaire du Rwanda a été insulté, son ami frappé, dans et devant un bar de la rue Bressigny à Angers, dans la nuit du vendredi 5 au samedi 6 mai.
      Cette nuit-là, les deux amis se rendent dans cet établissement pour boire un verre.
      A peine sont-ils entrés dans le bar qu’ils sont alpagués par un individu, qui s’adresse au garçon blanc (le pote du Rwandais) : « Ton pote, c’est une sous-race. Sa race est inférieure à celle de mon chien ».
      Un autre individu y va de ses remarques : « Vive la race blanche ».
      Propos agrémentés de saluts nazis. Ambiance.

      Après enquête, trois jeunes garçons ont été identifiés et sont convoqués en justice le 28 juin prochain.

      Parmi eux François-Aubert Gannat , fils de Pascal Gannat , chef de file régional du Front national.

      Un détail de poids, au-delà de l’étiquette politique (tiens ? on dirait que l’étiquette politique a quand même de l’importance) , quand on sait que ce même garçon a été condamné pour des faits similaires… deux jours seulement avant ces nouveaux actes !

      En savoir plus sur le lascar :
      https://www.google.fr/search?q=francois+aubert+gannat&sa=X&sqi=2&ved=0ahUKEwi5rtaLjZ3UAhXGtBoKHa2JD

    • La prise du pouvoir en direct par le capital, sans plus aucun effort de médiation, son programme outrancièrement de classe, l’inféodation des médias sous contrôle des puissances d’argent : tous les masques vont tomber. Même la crise civilisationnelle, dont le corps social est profondément travaillé mais sans en avoir l’idée claire, va apparaître en pleine lumière, devenir comme une évidence, annoncée par la start-up nation, la managérialisation de la politique depuis le sommet d’un gouvernement de co-workers jusqu’à la base d’un parti de helpers. Et toute à son ravissement infra-culturel, la secte macronienne égocentrique – elle croit être « la France » alors que, par adhésion, elle ne représente en réalité que 10% de l’électorat ! –, cette classe nuisible assistée de tous ses porte-voix, va nous régaler de sa philosophie d’open space, de son impayable sabir, de ses visions de la vie et de sa pensée positive. L’écœurement général, au milieu d’un irrépressible sentiment de grotesque, va connaître de foudroyants progrès. Et avec lui, comme toujours dans les périodes de crise, la conscience politique.

      [Un sondage Opinionway indique que Macron n’a recueilli que 55% d’adhésion directe parmi ses électeurs, 45% l’ayant choisi comme « vote utile ». Il peut donc se prévaloir de 55% de 24.1% de 79% (le taux de participation). Soit 10.47%.]

  • Sortir de la nasse électorale
    Serge Quadruppani, Lundi Matin, le 3 mai 2017
    https://lundi.am/Sortir-de-la-nasse-electorale

    Et, pour nous détendre et contribuer au débat sur le second tour, #Serge_Quadruppani propose aussi cette vidéo :

    Peut-on s’opposer au fascisme en élisant un représentant de l’oligarchie financière ?
    Serge Quadruppani, Les Contrées Magnifiques, le 27 avril 2017
    http://quadruppani.blogspot.ca/2017/04/peut-on-sopposer-au-fascisme-en-elisant.html
    https://www.youtube.com/watch?v=cggl4WN77Mw

    Compilation d’articles sur les difficiles choix du second tour :
    https://seenthis.net/messages/594094

    #France #Elections_présidentielles_2017 #Abstention #Barrage

  • Résultat du premier tour de l’élection présidentielle française de 2017 à l’étranger :
    http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/services-aux-citoyens/actualites/article/election-presidentielle-retrouvez-les-resultats-du-premier-tour-pour

    Il y a quelques cas spéciaux :

    Au Tadjikistan et au Yémen : aucun suffrage exprimé !
    En Libye : il n’y a eu que 7 voix d’exprimées, 1 pour Mélenchon, 3 pour Hamon, et 3 pour Fillon !
    En Syrie : il n’y a eu que 43 voix d’exprimées, 1 pour Hamon, 2 pour Mélenchon, 2 pour Le Pen, 6 pour Macron, et 32 pour Fillon !
    A part ces pays, le pays où la participation est la plus faible est israel (entre 10 et 20%).

    En israel : 60% pour Fillon ; 31% pour Macron ; 3.7% pour Le Pen ; 1.6% pour Mélenchon
    Au Liban : 61% pour Fillon ; 16% pour Macron ; 12% pour Le Pen ; 7% pour Mélenchon
    Le Maroc se distingue avec de très forts scores (plus de 30%) pour Mélenchon à Fes, Rabat et Tanger, mais de très fort scores (plus de 35%) pour Fillon à Agadir et Marrakech

    Sinon, Le Pen fait 27% en Biélorussie et à Djibouti, et 32% à Assomption, en Argentine
    Mélenchon fait plus de 30% au Laos, en Mongolie, au Mozambique, au Soudan et en Tunisie, mais aussi 32% à Reykjavik en Islande, et frôle les 30% à Ouagadougou, Montréal, Calcutta et Kyoto
    Sans compter israel, le Liban et la Syrie où il explose les scores, Fillon fait plus de 40% en Arménie, en Côte d’Ivoire, aux Émirats Arabes Unis, au Kazakhstan, à Maurice, Monaco, Panama et en Russie
    et Macron est élu des le premier tour en Algérie, Allemagne, Danemark, États-Unis, Pays Bas, Royaume Uni, Suède, Zimbabwe, et il fait même 64% à Djouba en Éthiopie (9 des 14 suffrages exprimés !)

    Déjà discuté là :
    https://seenthis.net/messages/595080

    #France #Elections_présidentielles_2017

    • Résultat du second tour de l’élection présidentielle française de 2017 à l’étranger :
      http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/services-aux-citoyens/actualites/article/election-presidentielle-retrouvez-les-resultats-du-second-tour-pour-

      Au second tour, à l’international, Macron frôle les 90%, donc il n’y a pas grand chose à regarder : dans certaines circonscriptions en Afrique du Sud, en Irak, en Libye, au Pakistan ou au Sénégal, il fait même 100% !

      Marine Le Pen est quand même majoritaire dans quelques circonscriptions, comme Ekaterinbourg en Russie (4 voix pour elle, 3 pour Macron !) et Damas en Syrie (9 pour elle, 5 pour Macron, 1 vote blanc).

      Il faut donc regarder l’abstention, les blancs et nuls. Israel a le record de l’abstention (83%), avec aussi la Libye, Sainte Lucie, le Sénégal et la Syrie (98% d’abstention, 15 votants sur 807 inscrits), mais ce sont à peu près les mêmes pays qui se sont abstenus au premier tour.

      Il n’est pas facile de regarder les blancs et nuls dont les chiffres sont donnés en brut, mais à première vue les taux ne sont pas extraordinaires, sauf pour quelques villes : Genève a le record des blancs et nuls (plus de 3000 au second tour contre 600 au premier tour), suivis par Bruxelles (près de 2000 contre 300 au premier tour), Londres et Montréal (plus de 1000 contre respectivement 400 et 200 au premier tour), Beyrouth (plus de 400 contre 90 au premier tour) et, dans une moindre mesure, Ouagadougou et Calcutta. Dans toutes ces villes, Marine Le Pen fait un score minable, sauf à Beyrouth où elle fait plus de 31% des voix !

      Evolution entre les deux tours :

      Bruxelles : 2000 contre 321 au premier tour
      Beyrouth : 432 contre 87 au premier tour
      Genève : 3229 contre 636 au premier tour
      Montréal : 1084 contre 225 au premier tour
      Londres : 1033 contre 375 au premier tour

      Bruxelles : Participation : -3% ; Blancs et Nuls : +500%
      Beyrouth : Participation : -13% ; Blancs et Nuls : +400%
      Genève : Participation : +0.2% ; Blancs et Nuls : +400%
      Montréal : Participation : +6% ; Blancs et Nuls : +400%
      Londres : Participation : +7% ; Blancs et Nuls : +200%

      Aussi signalé ici :
      https://seenthis.net/messages/597307

  • Au Liban, Fillon a fait 61%, suivi par Macron à 16%. Mélanchon et Hamon, au total, atteignent tout juste 9%.

    Premier tour de la présidentielle française : les résultats au Liban
    https://www.lorientlejour.com/article/1048185/premier-tour-de-la-presidentielle-francaise-les-resultats-au-liban.ht

    Au Liban, où le taux de participation était de 50,62% (soit 9.028 votants, dont 8.941 bulletins valides, sur 17.664 inscrits), c’est François Fillon qui est arrivé premier avec 60,97% des voix, soit 5.451 voix, devant Emmanuel Macron qui a recueilli 16,02% des suffrages, soit 1.432 voix, a annoncé l’ambassade de France à Beyrouth.

    Marine Le Pen a, elle, obtenu 12,29% des suffrages,soit 1.099 voix, Jean-Luc Mélenchon 6,60% des suffrages, soit 590 voix, et Benoît Hamon 2,46% des suffrages, soit 220 voix.

    • Je serais curieux de savoir s’il y a une étude pour tenter de savoir pour qui votent les franco-libanais aux élections françaises selon leur affiliation politique au Liban. (Bon, en même temps, avec 90% de votes à droite, c’est pas super-mystérieux non plus…)

    • Élection présidentielle : le vote en France et dans le monde arabe
      http://www.middleeasteye.net/fr/news/live-blog-l-lection-pr-sidentielle-fran-aise-873875422
      Algérie/Tunisie/Maroc : Macron fait de meilleurs scores qu’en France !
      Middle East Eye s’est procuré les résultats des votes de la communauté française en Algérie, en Tunisie et au Maroc. Dans les trois pays, Emmanuel Macron arrive en tête des sondages avec un score supérieur à celui réalisé en France et c’est en Algérie – où il s’est rendu en février dernier – qu’il réalise son meilleur résultat avec 51,9 % de voix.
      En Algérie toujours et en Tunisie, il est suivi par Jean-Luc Mélenchon alors qu’au Maroc, c’est François Fillon qui se hisse à la deuxième place avec 28,8 % des votes, un bon résultat dû, selon des sources locales, à la forte présence de chefs d’entreprise et de retraités français, qui votent traditionnellement à droite. François Fillon réalise également un bon score en Algérie et en Tunisie où il arrive en troisième position.
      Loin derrière suivent Benoît Hamon – avec moins de 6 % des voix – et surtout Marine Le Pen (moins de 5 %).
      Enfin, c’est au Maroc que la participation a été la plus élevée (53,2 %). (...)

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      RESULTATS OFFICIELS TRANSMIS PAR LE CONSULAT GENERAL DE FRANCE –
      http://jssnews.com/2017/04/24/resultat-des-elections-presidentielles-francaise-les-resultats-en-israel
      RESULTATS DANS TOUT ISRAEL A L’EXCEPTION DE LA CAPITALE JERUSALEM :
      Nombre d’électeurs inscrits à la clôture du scrutin : 57738
      Nombre de votants : 8434
      Nombre de suffrages exprimés : 8370
      NOM ET PRENOMS DES CANDIDATS (dans l’ordre figurant sur la liste arrêtée par le conseil constitutionnel)
      M. Nicolas DUPONT-AIGNAN 1,08 %
      Mme Marine LE PEN 3,72 %
      M. Emmanuel MACRON 30,93 %
      M. Benoît HAMON 0,98 %
      Mme Nathalie ARTHAUD 0,10 %
      M. Philippe POUTOU 0,25 %
      M. Jacques CHEMINADE 0,10 %
      M. Jean LASSALLE 0,51 %
      M. Jean-Luc MÉLENCHON 1,60 %
      M. François ASSELINEAU 0,33 %
      M. François FILLON 60,41 %

      RESULTATS A JERUSALEM (en suffrages)
      Inscrits : 16483
      Votants : 3156
      Suffrages exprimés : 3118
      Nicolas DUPONT-AIGNAN : 30
      Marine LE PEN : 117
      Emmanuel MACRON : 989
      Benoît HAMON : 56
      Nathalie ARTHAUD : 4
      Philippe POUTOU : 17
      Jacques CHEMINADE : 4
      Jean LASALLE : 22
      Jean-Luc MELENCHON : 77
      François ASSELINEAU : 21
      François FILLON : 1781

    • Un rapide examen (le plus long, c’est d’importer proprement le pdf dans mon tableur…)
      (total 148 pays)

      E. Macron en tête dans 110 pays (plus de 50% des suffrages exprimés dans 8 pays, Allemagne 55,92%, puis Zimbabwe, Pays-Bas, Algérie, Suède, États-Unis, Royaume-Uni et Danemark)

      F.Fillon en tête dans 32 pays (max. 74,72% en Syrie, suivi loin derrière par le Liban, 60,97%, Israël, 60,41% et Jérusalem, 57,12% puis moins de 50%)

      les pays où la première place n’est pas occupée par F. Fillon ou E. Macron

      Djibouti : M. Le Pen, 27,21% des 1415 suffrages exprimés

      Laos, Mongolie et Mozambique : J.-L. Mélenchon avec 31,61%, 32,50% et 33,66% des 560, 40 et 202 suffrages exprimés

      Libye : où B. Hamon et F. Fillon sont ex æquo avec 3 votes chacunsur les 7 exprimés

      Tadjikistan et Yemen : pas de suffrages exprimés

    • Berlin avec macron à 40%...
      Je suis parti depuis 4 ans, suis je encore français dans la mesure ou je totalement déconnecté d’un quotidien et d’une réalité de vie.
      Il y a fort longtemps un article sur la communauté turc de Paris, c’était peut dans le Diplo ou le Monde ou il étai dit en substance que la diaspora avait 10 ans de retard sur leur compatriotes restés au pays et la pour eux la Turquie était un pays fantasmé.
      Voire peut être le résultat du référendum ou Erdogan a explosé tous les pronostics.
      L’éloignement est deep conservateur.

    • @loutre « RESULTATS DANS TOUT ISRAEL A L’EXCEPTION DE LA CAPITALE JERUSALEM » : comment ça la capitale ?! OK, c’est jssnews qui parle...

      Je me demande en fait si Jérusalem n’est pas séparée du reste parce que, au contraire, les Palestiniens binationaux peuvent y voter (mais se mobilisent encore moins que les israéliens binationaux)

  • Pour voter :

    Un choix « physique »
    Benjamin Stora, Médiapart, le 1er mai 2017
    https://blogs.mediapart.fr/benjamin-stora/blog/010517/un-choix-physique

    –--------------------------

    Contre voter :

    Ni patrie ni patron ! Ni Le Pen ni Macron !
    Paris Sous Tension, le 1er mai 2017
    https://parissoustension.noblogs.org/ni-patrie-ni-patron-ni-le-pen-ni-macron

    Compilation d’articles sur les difficiles choix du second tour :
    https://seenthis.net/messages/594094

    #France #Elections_présidentielles_2017 #Abstention #Barrage

  • Ni patrie ni patron ! Ni Le Pen ni Macron !-Non Fides
    http://www.non-fides.fr/?Ni-patrie-ni-patron-Ni-Le-Pen-ni-Macron

    @Ad Nauseam - Personne n’ignore les résultats des élections du premier tour des présidentielles. Pour nous cela n’est pas essentiel. Certes, que des millions de personnes se déplacent encore pour aller voter témoigne que nous vivons encore dans une société composée en bonne partie de citoyen-ne-s obéissant-e-s, et (...)

    #Non_Fides / #Mediarezo

  • Leur dire #non. Une réponse au « votez #Macron ! » | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/ludivine-bantigny/blog/300417/leur-dire-non-une-reponse-au-votez-macron

    Christine Angot nous traitera de « salauds » – comme elle l’a fait dans Libération. On aimerait pouvoir lui répondre que les salauds ne sont pas de ce côté. Auprès d’elle, c’est sans doute peine perdue. Mais au-delà, il est possible d’expliquer pourquoi, tout en luttant pied à pied contre le FN, sans relâche et sans concession, ce combat ne passe pas par le vote Macron.

  • Dire non au désastre
    https://www.mediapart.fr/journal/france/010517/dire-non-au-desastre

    Contre Le Pen, nous voterons Macron le 7 mai. Ce ne sera pas pour approuver son programme mais pour défendre la #démocratie comme espace de libre contestation, y compris face aux politiques du candidat d’En Marche !. Tandis qu’avec l’extrême droite identitaire et autoritaire, la remise en cause de ce droit fondamental est assurée.

    #France #élection_présidentielle #Emmanuel_Macron #Fascisme #Jean-Luc_Mélenchon #Léon_Trotsky #Marine_Le_Pen

  • Je renvoie ce texte ici parce qu’il a le mérite de démontrer brillamment ce que je pense et de m’éviter, donc, un effort de formulation.

    A genoux ! | Le blog de Floréal
    https://florealanar.wordpress.com/2017/04/29/a-genoux-2

    29 avril 2017 par Floréal

    A la présidentielle de 2007, le candidat du FN a obtenu 3.834.530 voix. Sarkozy fut élu. Pour l’élection suivante, la candidate FN recueillait 6.421.426 voix. Hollande fut élu. Récemment, la candidate FN a obtenu 7.678.491 voix.
    On constate donc une incessante progression du FN, et on a le droit de penser – c’est mon cas – que les politiques menées de 2007 à 2017 y sont en grande partie pour quelque chose. Il convient de rappeler également l’immense responsabilité de Mitterrand dans l’essor du FN, favorisé à outrance par le Machiavel de Château-Chinon dans le seul but d’emmerder la droite classique. C’était politiquement très dangereux (la preuve !) et moralement dégueulasse, mais c’était Mitterrand, le grand héros du peuple de gauche. A ce titre, il faut croire qu’il mérite moins de violence et d’insultes que ce cher abstentionniste, même s’il joua avec le feu au point que nous soyons tous aujourd’hui menacés par l’incendie.
    Moi, à la place des électeurs de Mitterrand, de Sarkozy et de Hollande, je me sentirais quand même un peu responsable des politiques qui ont favorisé cette constante progression du FN puisque ayant, par mon vote, permis à ces hommes de mener ces politiques. En m’adressant à l’abstentionniste, pour tenter de le convaincre d’éviter la victoire de la candidate du FN le 7 mai prochain, je crois que je ferais donc preuve d’un peu d’humilité et que je m’interrogerais, d’une part, sur cette sale manie qui consiste à s’auto-amnistier de toute responsabilité dans le désastre en condamnant toujours les autres, et, d’autre part, à désigner stupidement et à l’avance l’indispensable, unique et invariable bouc émissaire des trouilles et des désillusions au travers de cet abstentionniste.
    Au lieu de ça, eh bien non, c’est toujours les termes désagréables, blessants et injurieux qui dominent, assénés avec une suffisance sidérante. Au mieux, le citoyen tenté par l’abstention est un sophiste, au pire un agent du fascisme. Entre les deux, à en croire les innombrables commentaires ou dessins publiés, il est tour à tour responsable des noyades de migrants en Méditerranée, complice de Bachar al-Assad, de Poutine et autres crapules du même genre, et aussi, évidemment, déjà coupable de toutes les saloperies à venir. Et eux, ces accusateurs, qui ont placé au pouvoir ceux-là mêmes qui n’ont cessé d’offrir des tremplins au FN, que sont-ils ? D’ardents républicains, bien sûr, de grands démocrates conscients des dangers, des remparts contre la barbarie, que dis-je ?, des Jean Moulin !
    Y en a un peu marre, les amis, de ce concert de casseroles, de calomnies et de bêtise ! Moi, si j’étais abstentionniste ( ? ) mais toutefois prêt à me laisser tenter pour un coup de pouce électoral aux vaillants résistants antifascistes de la Toile, j’exigerais pour le moins de ces permanents responsables de rien qu’ils me le demandent gentiment, poliment. Et même à genoux !❞

  •  ????

    Non, l’abstention ne favorise pas le Front national.
    https://reporterre.net/Non-l-abstention-ne-favorise-pas-le-Front-national

    Déterminants du vote Front National
    http://www.slpv-analytics.com/statpedia/drivers-du-vote-front-national

    Le Front National est-il favorisé par des taux d‘abstention élevés ? Cette question a fait les gros titres des journaux après les municipales de 2014. Il n’est pas si simple d’y répondre, car les outils standards (corrélation, régression) donnent des réponses biaisées. Une fois l’endogénéité des données correctement prise en compte, l’association positive entre abstention et score du FN s’avère nettement plus prononcée que ne le laisserait croire une simple analyse de corrélation.

    L’abstention favorise-t-elle le Front national ?
    Vrai et faux
    http://www.stacian.com/labstention-favorise-t-elle-le-front-national
    Le candidat socialiste Frédéric Barbier, vainqueur de l’élection législative partielle dans le Doubs dimanche 8 févier, a devancé de peu son opposante du Front national. L’abstention est dénoncée comme étant la cause du score important réalisé par le FN, comme souvent en cas de présence du parti d’extrême droite au second tour des élections en France.

    Mais existe-t-il réellement une corrélation entre le taux de participation et le score du Front national ?