https://www.ladn.eu

  • Meero : pourquoi les photographes détestent la nouvelle licorne française
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/meero-photographe-precarisation

    Pour Eric Delamarre, photographe indépendant, formateur et animateur du groupe Facebook DEVIS EXCEL GPLA (très suivi par les #photographes professionnels), il faudrait même songer à « boycotter ce type de plateformes », qui selon lui « abusent de leur position dominante ». « Ils profitent d’une population fragile déjà précaire qui parfois doute de ses capacités à trouver un client. S’ils lèvent des millions tant mieux, mais pourquoi ne pas les faire ruisseler ? Tous les retours que j’ai de personnes ayant travaillé avec eux vont dans le même sens : l’impression de s’être fait enfler ». Il y a quelques mois, Eric Delamarre a été sollicité par Meero, qui souhaitait améliorer ses pratiques. Mais ces discussions n’ont pas été suivies d’actions, constate le photographe.

    L’autre point noir souligné par les photographes est que Meero impose de céder l’ensemble de leurs droits sur une photo. « Nous perdons nos droits et il nous est interdit de poster les photos prises pour Meero sur nos sites internet », confirme Candice Laurent. Impossible donc de s’en servir pour enrichir son book et prospecter d’autres clients.

    Il est assez courant que les clients demandent aux photographes de leur céder des droits de reproduction pour une photo et pour une durée déterminée. Mais « céder ses droits "moraux", c’est-à-dire notamment le droit au respect du nom de l’auteur et de l’intégrité de la photographie, est impossible et illégal », explique Joëlle Verbrugge, avocate pratiquant le droit de la photographie, et autrice-photographe.

    #uberisation

  • Comment les adolescent draguent à l’ère des réseaux sociaux ?
    https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/usages-par-generation/nouveaux-codes-amoureux

    Comme chaque génération, les ados d’aujourd’hui réinventent les règles du jeu de la séduction. Plongée dans l’univers amoureux de la génération qui préfère s’envoyer des emojis et des snaps plutôt que des mots doux.

    À l’ère de Tinder, on pourrait imaginer que les relations amoureuses sont aussi simples qu’un swipe. À droite, ça matche. À gauche, bye bye et au suivant. Facile. D’autant plus que les réseaux sociaux étaient censés nous permettre de fluidifier la communication, d’exprimer nos sentiments en flux tendu. Et pourtant, chez les ados qui ont grandi avec un smartphone entre les mains, les relations amoureuses n’ont rien de simple. Ce serait même plutôt (très) compliqué. Entretien avec Sébastien Houdusse, Directeur général adjoint de BETC Digital, pour décrypter les nouvelles pratiques amoureuses des plus jeunes.

    Mais la chasse à l’amour avec un grand C exerce une vraie pression chez les juniors. Interrogée lors de l’étude BETC Teens, une adolescente de 14 ans racontait qu’« à l’école, c’est à celui qui sera en couple le premier. » Bref, si à 15 ans, t’es pas en couple, c’est que t’as raté ta vie.

    Pour atteindre ce statut tant convoité, le chemin est juché d’embûches. Oubliez les petits mots griffonnés sur un bout de papier passé discrètement en cours d’anglais. Aujourd’hui, c’est évidemment sur Instagram que ça se passe. Malgré la multitude d’applications qui ciblent les ados et leur proposent des fonctionnalités de dating, 34% des 13-17 ans affirment avoir été dragués sur Instagram. « Ça en fait l’application de dating la plus performante », confirme Sébastien Houdusse.

    #Instagram #Relations_amoureuses #Adolescents #Médias_sociaux

  • YouTube : comment sont fabriquées les vidéos buzz de l’INA
    https://www.ladn.eu/media-mutants/case-study-media/youtube-commen-fabriquees-videos-buzz-ina

    Entre la réaction décalée à l’actu et le doudou mémoriel, l’Institut audiovisuel français a trouvé la stratégie parfaite pour faire grossir le rang de ses fans.

    « Les archives de la télé, c’est un monde fascinant. C’est une résonance entre un programme et une époque dans laquelle il s’inscrit. Leur publication a toujours vocation à produire cette espèce de décalage », explique Antoine Bayet, responsable du Département des Éditions Numériques de l’INA (l’Institut National de l’Audiovisuel).
    Un rapport décalé avec l’actualité

    Des enfants des années 60 qui imaginent les années 2000, un clip de Michel Sardou ou encore Maïté qui assomme une anguille en direct... les vidéos de l’INA font partie du paysage web depuis leur arrivée sur YouTube en 2012. Ce contenu kitsch et ludique alimente une quarantaine de chaînes différentes, et a tendance à raviver le côté nostalgique des internautes. C’était le bon temps !

    Mais loin de se contenter de poster des vidéos à haute teneur en vintage, l’INA a développé une nouvelle stratégie. En plus de ces vidéos « longue traîne » et non contextualisées qui assurent 50% du trafic, l’INA s’est transformé en média journalistique à part entière et produit des vidéos en rapport avec l’actualité.

    Patrick Balkany est condamné à de la prison ferme ? Les journalistes de l’INA postent une ancienne interview de l’homme politique relativisant ses délits chez Thierry Ardisson. La Fashion Week arrive à Paris ? Les équipes déterrent une vidéo sur les « somptueuses fourrures » totalement à rebours des messages diffusés aujourd’hui par les créateurs. En bref, on colle à l’actualité, pour encore plus d’interactions avec l’audience. Quitte à faire dans le franchement glaçant.

    Le dernier « succès » de l’INA fait suite à la tenue du Grenelle sur les violences conjugales. L’Institut en a profité pour ressortir un « micro-trottoir dans lequel des hommes justifiaient le fait de battre leur femme, indique Antoine Bayet. Elle a cumulé près de 3 millions de vues sur Facebook et plus de 500 000 vues sur YouTube. »

    Cette différenciation permet de poursuivre des objectifs multiples. Sur Facebook, les équipes s’assurent que les vidéos soient le plus partagées possible. Sur YouTube, les abonnés génèrent quant à eux des revenus publicitaires réguliers qui permettent notamment de rembourser les ayants droit. « On ne peut pas donner de chiffres, mais globalement, la redevance télé ne représente que 60% de notre financement alors que les radios de service public sont financées à hauteur de 90%. » D’après Social Blade, les trois meilleures chaînes – INA chansons, INA Société et INA Talk-Shows – rapportent entre 10 000 et 150 000 euros par an en moyenne.

    #Vidéo #INA #YouTube #Archives

  • Pour Alex Karp, CEO de Palantir, la Silicon Valley ne doit pas être politique
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/silicon-valley-pdg-palantir-pas-morale

    Chez les Big Tech, l’heure est plutôt aux remises en question. Pas pour Alex Karp, le PDG de la sulfureuse entreprise Palantir. Dans une tribune au Washington Post, il affirme que les patrons de la Silicon Valley n’ont pas à s’opposer aux ordres du gouvernement, même si ceux-ci sont jugés immoraux par les salariés.

  • Slow web : Tariq Krim explique comment fuir les techniques des GAFA
    https://www.ladn.eu/entreprises-innovantes/transparence/grandes-plateformes-junk-food-pensee

    Star du Web français dans les années 2000 avec son site Netvibes, Tariq Krim n’hésite pas à dénoncer les techniques obscures des géants de la tech pour nous influencer.

    Le design persuasif, c’est l’ensemble des techniques utilisées par les acteurs de la technologie pour nous scotcher un maximum de temps sur nos écrans. Surabondance de choix, notifications à tout-va, validation sociale... tout le monde est, aujourd’hui, soumis à ces pièges numériques au moindre clic.

    Le principe n’a rien de glorieux : les experts étudient les comportements des internautes et se débrouillent pour concevoir des sites, des services et des applications qui les rendent complètement accros. La bonne nouvelle, c’est que la résistance s’organise. En France, l’entrepreneur Tariq Krim propose notamment avec dissident.ai une plateforme qui permet de naviguer à bonne distance des algorithmes des GAFAM.
    Aux États-Unis, on justifie l’utilisation du design persuasif au nom du bien commun : on influence les utilisateurs, mais on fait des miracles en termes de santé prédictive, par exemple…

    Tariq Krim : Concevoir un logiciel est une responsabilité importante. Il est tellement facile d’exploiter une certaine forme de crédulité que les gens ont vis-à-vis de la technologie... Il y a trente ans, on imaginait l’ordinateur comme une machine neutre et infaillible. Désormais, on apprend qu’il peut nous mentir. Sauf qu’on a su cacher ce mensonge derrière des buzzwords marketing.

    T. K. : Le Slow Web pose les bases de l’intrusion d’un logiciel dans notre intimité. Ses trois règles sont :

    la transparence. Une action de l’utilisateur et ses implications doivent être compréhensibles. Aujourd’hui, si tu « likes » une photo sur Facebook, 50 paramètres de ton profil publicitaire vont changer sans que tu en sois informé.
    l’attention. Il faut des interfaces neutres, qui n’essaient pas de nous orienter dans une direction ou une autre.
    la privacy. Il ne s’agit pas de mieux gérer les données, mais de pouvoir stopper l’écoute ou l’analyse du logiciel dès que l’utilisateur le souhaite. Rendre le logiciel inerte. Une chose aussi intime que d’écouter de la musique ne doit pas devenir un outil de profilage politique, sexuel ou médical.

    #Plateformes #Tariq_Krim #Slow_web

    • Comment ça pourrait suffire, puisque justement il y a désormais plein (vraiment plein) de flux importants pour chaque, comme les événements de ta salle de concert préféré, les expos de ta ville, les dernières vidéos de Lama Faché, etc, qui ne sont PAS accessibles par un flux public standard, mais bien uniquement en événement Facebook, en API Youtube, etc. Dans un monde idéal tous ces services devraient avoir un flux Atom comme c’était le cas à un époque, mais justement ça fait plusieurs années qu’on est dans une phase de fermeture, donc faut bien arriver les rendre accessible dans un outil externe plus libre.

  • Yuka : quels sont les profils des utilisateurs de l’application ?
    https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/etude-marketing/qui-sont-yukaphiles

    Lancée en 2016, l’application Yuka a envahi nos smartphones et les rayons de nos supermarchés. Entre les ultra-convaincus qui suivent les recommandations à la lettre et ceux qui refusent la dictature du scan, qui sont vraiment les adeptes de Yuka ?

    « Attends, je vais regarder sur Yuka. » Cette petite phrase est devenue un classique des rayons du supermarché. Créée en 2016, Yuka n’est pas la seule application du genre mais est bien loin devant ses concurrents. Une étude réalisée par Ogury indique que près de 18% de la population française (adultes de plus de 18 ans) a téléchargé l’application. En comparaison, l’application OpenFoodFacts – dont Yuka utilise d’ailleurs la base pour noter les aliments – n’est utilisée que par 1% de la population française.

    Yuka fait donc partie de ces applications que « tout le monde a sur son smartphone » - dans ce domaine elle est même comparable à Tinder, Deliveroo, Uber, Spotify ou même LinkedIn. Bref, Yuka joue dans la cour des grands.

    Yuka est rentrée dans nos smartphones et dans nos mœurs mais la folie des débuts et le scan à tout va s’essouffle. Aujourd’hui, les utilisateurs quotidiens représentent 2,4% des possesseurs de l’appli. Et 29% d’utilisateurs mensuels actifs. Le jour d’utilisation le plus fréquent ? Le samedi. Soit le jour où on a le temps de faire ses courses tranquillement en scannant les chips de l’apéro pour en avoir le cœur net : oui, les chips c’est gras.

    #Alimentation #Application #Yuka #Consomation

  • Deepfake : Zao, la nouvelle appli chinoise virale inquiète les utilisateurs
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/ia-machine-learning-iot/deepfake-zao-nouvelle-appli-chinoise-virale-inquiete-utilisateurs

    Ce n’est pas la première fois qu’une application transformant le visage des utilisateurs suscite l’inquiétude. À l’été 2019, l’application russe FaceApp téléchargée des millions de fois en quelques jours, avait également créé la polémique. Cette appli qui permet de se voir vieilli de 40 ans en quelques secondes avait été critiquée pour sa politique de confidentialité. En l’utilisant, vous acceptez de céder la propriété de votre photo d’origine ainsi que sa version modifiée à l’entreprise russe Wireless Lab OOO, qui gère l’application. Ce qui signifie que la société peut notamment exploiter votre photo à des fins commerciales. Mi-juillet, la Cnil avait publié sur son site une mise en garde et des conseils à l’attention des utilisateurs de ce type d’appli.

    Zao est une nouvelle illustration de l’ère du « World Wide Face ». Un concept proposé par Olivier Ertzscheid sur son blog Affordance. Pour le chercheur enseignant en sciences de l’information et de la communication, le visage est devenu une monnaie d’échange et un outil de surveillance de masse.

    #Deep_fake #Traitement_image

  • Complotisme : YouTube est-il responsable des contenus publiés ?
    https://www.ladn.eu/media-mutants/tv-et-nouvelles-images/youtube-rend-responsables-suggestions-videos

    Face aux critiques, la plateforme a mis en avant ses outils de contrôle des recommandations de vidéo et estime que c’est aux utilisateurs de faire le ménage.

    Ne dites plus jamais que c’est de la faute de YouTube si vous trouvez une vidéo complotiste ou contenant de fausses informations dans votre fil de recommandations. C’est en tout cas le message qu’ont tenté de faire passer Romain Cabrolier et Justine Ryst, respectivement manager et directrice en charge des partenariats sur la plateforme.

    Les utilisateurs sont responsables, même les plus jeunes

    Effectivement, il suffit de regarder un coup d’œil aux commentaires des vidéos de Lama Fâché pour voir que de nombreux internautes ne prennent pas pour argent comptant les « informations » diffusées. Les compteurs de likes, eux, s’emballent. Et peu importe que le public visé soit... les adolescents. Pour YouTube, ça ne change rien : même s’ils n’ont pas le recul nécessaire pour utiliser les outils à leur disposition, ils sont responsables de ce qu’ils regardent.
    Comment la plateforme veut rééquilibrer l’information

    Plutôt que de supprimer l’infox, YouTube préfère pousser d’autres types de contenus censés « équilibrer » l’information.

    YouTube essaye donc de pousser du contenu anti-fake news, mais refuse toujours le titre d’éditeur.

    #YouTube #fake_news #Plateforme

  • L’intelligence artificielle de Persado trouve les mots pour vous faire acheter
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/ia-machine-learning-iot/intelligence-artificielle-publicite-impactante

    Comment ça marche ?

    Au départ, il y a un message. Celui écrit par l’équipe marketing, « qui aurait été diffusé sans l’apport de Persado ». L’intelligence artificielle le digère, ainsi que la charte communication de la marque et son objectif business - qui consiste « souvent à augmenter les ventes, explique Hani Ramzi. L’intelligence artificielle teste ensuite différentes combinaisons et élit le meilleur message, celui qui sera le plus engageant, le message champion ». Pour sélectionner ce « message champion », l’IA s’appuie sur une base de connaissances de mots et d’images triés selon les émotions qu’ils suscitent, mais aussi sur l’historique de précédentes campagnes.
    Petites différences, gros résultats

    La différence entre le message initial et le message élaboré par Persado n’est pas toujours criante. « Parfois ça se joue à peu de choses, mais les gains en matière de performance sont énormes », précise Hani Ramzi. Dans une campagne réalisée pour Vodafone, le message d’une bannière publicitaire de base était « Ne ratez pas la dernière chance pour profiter de cette offre ». Il a été transformé par l’IA en « Récompensez-vous avec cette offre spéciale ». « Le premier message génère de l’anxiété, alors que le second est dans la gratification », explique Hani Ramzi. Le bouton « activer » de cette même publicité a lui été remplacé par un bouton « cliquer pour activer », « pour ajouter une impression de simplicité », poursuit-il.

    Et ça marche. De petits changements comme celui-ci sont concoctés par l’IA de Persado dans chacune des campagnes de Vodafone depuis 2012. Ils ont permis d’augmenter le taux de conversion de la marque de 40 % et de faire progresser son chiffre d’affaires de 11 %, avancent les dirigeants.

    #Publicité #Intelligence_artificielle #Industrie_influence

  • Trottinettes électriques : Pourquoi les détestons-nous autant ?
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/pourquoi-detestons-nous-trottinettes

    En un an, les services de trottinettes électriques ont envahi les villes françaises, Paris et Lyon en tête. De quoi agacer voire révolter certains riverains. Accidents, travailleurs précaires, encombrement des trottoirs… que reproche-t-on exactement aux trottinettes ? On fait le point, argument par argument.

    #Transport #Plateformes #Mobilité #Trottinettes

  • https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/internet-developpe-une-culture-mediocrite

    « Au lieu de rendre la planète plus intelligente, Internet développe une sous-culture de la médiocrité. »
    Bruno Walther.

    Le digital marque la victoire posthume d’Ivan Illich. Il illustre avec superbe ses démonstrations. En quelques années, Internet est devenu un objet mutant dysfonctionnel. Il était censé rapprocher les hommes, il les fracture. Au lieu de rendre la planète plus intelligente, il développe une sous-culture de la médiocrité.
    La réalité est cruelle : la finalité de l’Internet est uniquement de croître, de s’imposer à tous.

    Pour cela, il mute et impose le bovarysme comme un horizon indépassable.

    Que vient faire Emma Bovary dans cette aventure ? Rappelez-vous de ce personnage de Flaubert, toujours insatisfait, qui cherche à échapper à tout prix à l’ennui, à la banalité et à la médiocrité de la vie provinciale. Il est caractéristique de l’usage que nous faisons de l’Internet. Sur les réseaux sociaux, la réalité n’est plus qu’une perception. On se construit un monde imaginaire fait de selfies, de margaritas sur des plages ensoleillées. La réussite sociale se compte en nombre de likes. L’enjeu n’est plus d’être ou d’avoir mais de paraître.

    L’humanité numérique semble droguée aux mouvements. Le temps se rétrécit.

    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/internet-developpe-une-culture-mediocrite

    Constat que je partage amèrement. Internet devait en théorie nous libérer de notre isolement spatial, mais ce faisant il nous enferme dans l’immédiateté la plus volatile.. Il nous a dépossédé de notre capacité à gérer notre temps.

  • The Valley, Culture numérique... 4 livres pour se rebeller contre la tech
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/4-livres-rebeller-contre-tech

    The Valley, Culture numérique, Obfuscation... Plongez dans quatre ouvrages qui questionnent la révolution numérique, ses acteurs, son histoire et donnent parfois envie de s’insurger.

    #Obfuscation

  • Interview du youtubeur Amixem : sur YouTube il faut plaire à l’algorithme
    https://www.ladn.eu/media-mutants/reseaux-sociaux/amixem-youtube-surtout-plaire-algorithme

    Avec plus de 5 millions d’abonnés, le youtubeur Amixem est l’un pionnier de YouTube. Il nous raconte comment son métier a évolué. Clairement, pour tenir dans la durée, il faut s’adapter aux exigences changeantes de l’algorithme.

    Tu as commencé sur YouTube en 2012. Qu’est ce qui a changé depuis 7 ans ?

    Les règles du jeu ne sont plus du tout les mêmes. La première chose à prendre en compte, c’est bien évidemment l’algorithme de YouTube. On peut même dire qu’il a un pouvoir de vie ou de mort sur les youtubeurs.

    Et qu’est-ce que veut l’algorithme ?

    Avant il était très important d’avoir un grand nombre de likes. YouTube détectait une bonne vidéo avec le nombre de pouces en l’air, mais cela occasionnait de la triche. Les youtubeurs demandaient beaucoup de likes et c’était assez malsain et peu pertinent. Maintenant la règle du jeu, c’est le watchtime. Le but pour YouTube est de garder les internautes le plus de temps possible sur la plateforme. Ils vont donc regarder le nombre de minutes visionnées pour chaque vidéo. Si les gens restent plus longtemps, alors ton contenu est davantage propulsé. Avec ce système, on ne peut pas vraiment tricher.

    Le revers de la médaille, c’est qu’il faut que les vidéos soient très rythmées pour ne pas ennuyer les spectateurs. Cela favorise surtout les contenus faciles à consommer, ce qui est très dommage. Les concepts un peu plus longs, comme les documentaires par exemple, percent beaucoup moins. Il est très rare d’atteindre 5 millions de vues sur des formats dont le rythme est lent.

    Une remarque intéressante sur le crowdfunding

    Les youtubeurs peuvent être soutenus par leur communauté pourtant.

    Le financement par les fans reste la seule solution quand on fait de la vulgarisation. C’est un travail qui prend beaucoup plus de temps et qui nécessite le soutien de sa communauté. J’ai commencé comme ça sur Twitch. Je n’avais pas de partenariats ni de publicités. C’était mon public qui me faisait des dons quand ils passaient une bonne soirée, un peu comme un pourboire. Mais je n’ai pas aimé cette situation et je préfère largement être payé par des collaborations avec des marques ou par la publicité. Comme ça, j’ai l’impression de ne rien devoir à personne. Être soutenu par sa communauté, c’est pesant au final. Si tu fais un format très risqué et que tu te plantes, tu peux te prendre un retour de bâton super dur, car les gens ont l’impression que c’est leur argent que tu as gaspillé. Je préfère être sur un modèle où je ne dois rien aux gens et où tout est gratuit.

    #Youtubeurs #YouTube #Algorithme

  • #internet est une utopie : les fausses promesses du numérique
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/internet-developpe-une-culture-mediocrite

    Gueule de bois. C’est le sentiment que nombre d’entre nous avons aujourd’hui. Nous avons fait la fête sur les promesses d’un nouveau monde. Nous pensions que les technologies en général et l’Internet en particulier signaient la promesse d’une nouvelle espérance. Nous imaginions que la technologie était par essence porteuse de sens. Qu’elle pouvait se substituer aux règnes des idéologies déchues. Internet était prophétique. C’était la multiplication des petits pains avec le porno en plus. Puis vint l’impensable. — Permalink

    #fakenews #populisme

  • amazon ferme la totalité de ses pop-up stores, 87 magasins 7 Mars 2019 - L’ADN
    https://www.ladn.eu/news-business/actualites-annonceurs/amazon-ferme-popup-stores

    Le géant du e-commerce Amazon a annoncé la fermeture de l’ensemble de ses pop-up stores, soit 87 magasins. D’après Business Insider https://www.businessinsider.fr/us/amazon-is-closing-all-pop-up-stores-2019-3 , l’entreprise de Jeff Bezos va donc ce séparer des collaborateurs concernés par les fermetures.
    En place depuis cinq ans, les Amazon pop-ups fermeront leur portes le 29 avril 2019.

    « Après une longue réflexion, nous avons décidé de mettre fin à notre programme de pop-up stores.
    A la place, nous allons étendre les concepts Amazon Books et Amazon 4-star qui nous permettre d’offrir une meilleure expérience et une plus large sélection à nos clients, » a expliqué Amazon. 

    #amazon #pop-up stores #licenciements #commerce #phygital #délire #centres_commerciaux #fantasme #délire de #jeff_bezos

  • Surveillance : publier des fake news pour embrouiller les GAFA
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/embrouiller-gafa-fausses-donnees

    Vous n’échapperez pas à la surveillance de masse, mais vous pouvez la gêner. C’est la théorie des chercheurs américains Helen Nissembaum et Finn Brunton. Leur livre Obfuscation, La vie privée, mode d’emploi explique comment embrouiller les algorithmes en publiant de fausses infos.

    Selon votre profil Facebook vous avez accouché hier et vous vous êtes cassé une jambe il y a trois semaines. Rien de tout cela n’est vrai. Facebook, lui, vous croit sur parole. Ne vous étonnez pas si une publicité pour des couches ou des béquilles apparaît dans votre feed. Ça n’a l’air de rien, mais ces intox perturbent l’algorithme du réseau social. C’est ce qu’on appelle l’obfuscation. Derrière ce terme un peu barbare (et compliqué à prononcer) se cache une idée simple : gêner la surveillance de masse en publiant (subtilement) de fausses infos. L’objectif de ceux qui pratiquent cette méthode ? Protéger leur vie privée et protester contre le capitalisme de surveillance.

    Le concept est décrypté dans le livre Obfuscation, La vie privée, mode d’emploi des chercheurs américains en sciences de l’information Helen Nissembaum et Finn Brunton. La version française a été publiée en mars 2019 aux éditions C&F.
    On n’échappe pas à Big brother comme ça

    Les auteurs partent du constat que la surveillance est partout et qu’il est très complexe d’y échapper. Une liste vertigineuse énumère sur deux pages toutes les fois où un individu est surveillé au cours d’une même journée. De la caméra de surveillance dans sa rue aux phrases surlignées sur sa liseuse Kindle, en passant par l’utilisation de ses cartes de fidélité et de son smartphone. Rien de très nouveau, mais la juxtaposition fait froid dans le dos.

    Pour échapper à cet espionnage de masse la meilleure solution serait de se déconnecter de Facebook, Google et consorts, stocker ses données chez soi et chiffrer tous ses messages. « Le problème c’est que tout le monde n’a pas les connaissances techniques pour le faire », explique Laurent Chemla, informaticien et auteur de la préface du livre. Et se déconnecter des grandes entreprises de la tech n’est pas si simple. La journaliste de Gizmodo Kashmir Hill raconte très bien dans une série d’articles intitulée « GoodBye big Five » à quel point se débarrasser des grandes plate-formes est une épreuve quasi impossible.

    Brouiller les données serait donc la seule solution qu’il reste aux individus soucieux de préserver leur intimité. Ce n’est peut-être pas la plus efficace, mais au moins, elle est accessible à tous.
    « C’est une guérilla » dont les armes sont économiques

    Les auteurs définissent l’obfuscation comme l’« arme du faible ». « On est de toute évidence dans un rapport très inégalitaire. Face à la volonté des États et des GAFA de contrôler nos données, il y a peu de solutions », explicite Laurent Chemla. « C’est une guérilla », précise-t-il. Une guerre asymétrique. Et les armes de cette guerre sont économiques. En clair : on se bat contre des géants avec des bâtons, mais il faut se battre quand même. « Si tout le monde publie de fausses informations alors les données perdent de la valeur. C’est un moyen de financer un peu moins les monstres comme Google, Facebook et Amazon. »

    Brouiller les pistes pour tromper l’ennemi ? L’astuce ne date pas d’hier et trouve ses racines dans le monde réel. Les auteurs rappellent que pendant pendant la Seconde Guerre mondiale, les bombardiers britanniques et américains utilisaient des paillettes d’aluminium. Ces paillettes brouillaient le signal des radars allemands, empêchant les opérateurs ennemis de localiser les bombardiers.
    Inonder son profil Facebook d’histoires loufoques

    Sur le net, la technique prend différentes formes. Le livre énumère des dizaines de méthodes. Il est possible d’embrouiller les algorithmes « à la main ». En postant de fausses infos sur Facebook par exemple. C’est ce qu’a fait le développeur et entrepreneur Kevin Ludlow en 2012. Il a inondé son profil de centaines de fausses anecdotes pendant des mois, « tellement d’histoires que l’on pourrait écrire un roman en trois volumes avec, précisent les auteurs. Il s’est marié et il a divorcé ; s’est battu contre un cancer (deux fois), a eu les os fracturés à plusieurs reprises, a conçu et mis au monde des enfants, (…) embrassé une douzaine de religions. »

    Sans aller jusqu’à s’inventer une vie délirante, de petits gestes simples suffisent pour tromper les algorithmes. « Lorsque vous achetez quelque chose pour un proche sur Amazon, vous pouvez éviter de préciser que vous faites un cadeau, suggère Laurent Chemla. Si j’achète une poupée pour ma nièce sans préciser à Amazon que c’est un cadeau, l’algorithme me proposera d’autres modèles de poupée. » Un moyen de brouiller votre profil Amazon.
    Cliquer sur des pubs qui ne nous intéressent pas

    D’autres moyens un peu plus évolués sont aussi disponibles. Certains outils permettent de générer de fausses données automatiquement. L’un des plus connus s’appelle Trackmenot. Il permet de dissimuler vos recherches sur internet en les noyant dans un flot de recherches factices générées aléatoirement. Si vous recherchez "café Paris wifi", par exemple, le navigateur pense que vous avez aussi cherché "jus de fruits Lyon", "lampe halogène" et "méthodes épilation". Il y a aussi Adnauseam. Une extension pour navigateur web qui clique de façon aléatoire sur tous les bandeaux publicitaires de toutes les pages web où navigue un internaute. L’idée ici est de réduire la valeur du clic en les dissimulant derrière ceux générés automatiquement. Plus récemment, des codeurs ont développé un petit programme pour gêner la récolte de données d’écrans publicitaires.

    Il est complexe de connaître l’ampleur de ce mouvement de protestation contre la collecte des données. Laurent Chemla estime qu’il s’est densifié ces dernières années, mais qu’il reste marginal. Notamment en France. « Sur les sujets de protection des libertés en ligne, la France est généralement un peu en retard. Il suffit de regarder le vote pour la loi copyright. Les députés français ont voté à 95 % pour. C’est un score soviétique. Bien au-dessus des autres pays. »
    Brouiller les données, c’est gaspiller ?

    La technique de l’obfuscation suscite certaines critiques. Les sceptiques avancent que la méthode n’est pas très efficace. Les algorithmes sont-ils bêtes au point de gober toutes ces salades ? Google and co n’ont-ils pas déjà mis en place des solutions pour identifier les données étranges et les éliminer de leur collecte ? « Les services de surveillance d’État mettent certainement les moyens pour identifier une donnée marginale parmi une masse de données. Mais je ne suis pas sûr que les GAFA aient les moyens de le faire », estime Laurent Chemla.

    On pourrait aussi accuser la méthode de ne pas être très écolo. Faire tourner les serveurs pour raconter n’importe quoi, on a vu mieux en matière de sobriété numérique. Helen Nissembaum et Finn Brunton répondent que l’énergie consommée par l’obfuscation est minime comparée à l’impact environnemental des débits de fichiers audio et vidéos quotidiens. « Au bout du compte, l’eau qui goutte petit à petit d’un robinet mal fermé est sans doute, et de loin, moindre que celle consommée pour prendre chaque jour une douche. Mais l’on trouve que c’est un gâchis, parce que cela ne correspond pas à une nécessité », comparent-ils. Pour eux, lutter contre la marchandisation des données et l’espionnage de masse est bel et bien une nécessité.

    Pour Laurent Chemla, le réel antidote contre la surveillance de masse se trouve chez les services alternatifs à ceux des géants de la tech. Les utiliser permet de décentraliser le web et de complexifier le traçage des données. L’obfuscation reste, à ses yeux, une solution pertinente en attendant que ces services se démocratisent.

    #C&F_éditions #Obfuscation #Helen_Nissenbaum #Finn_Brunton

  • Streaming : la réalité angoissante des influenceurs chinois de YY
    https://www.ladn.eu/media-mutants/realite-angoissante-live-streaming-chinois-documentaire

    Le documentaire « People’s Republic of Desire », réalisé par Hao Wu et projeté pour la première fois en France mardi 12 mars à China Connect, montre l’envers du décor de la plate-forme chinoise de live-stream YY. Le film, tourné façon Black Mirror, suit le quotidien de deux influenceurs.

    Comme tous les jours, Shen Man, 22 ans, se remaquille avant de commencer son show en live sur YY, plate-forme chinoise équivalente à Twitch. Elle est dans son appartement, derrière un ordinateur, équipée d’un casque, d’un micro et d’une webcam. Shen Man salue, sourire aux lèvres, les personnes qui la regardent, chante de temps en temps, raconte des blagues, parle de sa poitrine, répond à quelques questions que lui posent ses dizaines milliers de spectateurs. Shen Man, est l’une des protagonistes du documentaire « People’s Republic of Desire » de Hao Wu, projeté pour la première fois en France mardi 12 mars lors de l’événement China Connect à Paris, et disponible sur la plate-forme Amazon Prime.

    Contrairement à Youtube ou Instagram, le modèle de YY ne repose pas sur des marques voulant faire de la publicité via les influenceurs, mais sur un système de votes et de cadeaux. Similaire aux systèmes de tips et d’abonnement de Twitch en plus exacerbé. Pour devenir populaire et gagner de l’argent, les influenceurs doivent récolter un maximum de cadeaux virtuels, des fleurs et des bijoux notamment, de la part de leurs spectateurs. Ces cadeaux sont ensuite reconvertis en argent. De quoi permettre à Shen Man de gagner environ 40 000 dollars par mois. Le salaire de certains atteint 200 000 dollars mensuel.
    Losers et nouveaux riches

    Les fans les plus pauvres - que les utilisateurs de la plate-forme appellent parfois les « Diaosis », c’est-à-dire « losers » - ne peuvent se permettre que de petits cadeaux. Certains sont tout de même capable de dépenser une grande partie de leur salaire pour faire plaisir à leur idole, qu’ils considèrent comme un ami virtuel voire plus. L’une des fans interrogés dans le documentaire dit que Shen Man représente tout ce qu’elle aimerait être, un autre dit que c’est la petite amie idéale. Shen Man et Big Li sont eux-mêmes d’anciens « Diaosis » devenus riches.

    Les gros sous ne viennent pas de ces fans, mais de spectateurs plus riches appelés « Tuhao » (nouveaux riches). En offrant des cadeaux chers, ils se font repérer par l’hôte qui les remercie en direct. Reconnaissance ultime pour les utilisateurs de YY. « J’ai un certain contrôle sur l’hôte et je suis mis sur un piédestal par les fans », résume l’un de ces spectateurs riches dans le documentaire. Parmi cette catégorie d’utilisateurs, certains dépensent des sommes colossales. Les live-streamers les plus populaires sont généralement sponsorisés par l’un de ses spectateurs ultra-riches, un « patron », qui lui-même fait partie d’une agence. Pendant le concours annuel organisé par YY pour élire les hôtes les plus populaires, les patrons peuvent payer plusieurs millions de dollars pour faire gagner leurs poulains. Les agences sont aussi là pour coacher les hôtes et hôtesses, et prennent une commission de 20 % sur leurs revenus. La plate-forme YY prend, quant à elle, 60 % de leur revenu selon le documentaire.

    #Live_stream #Chine #Télévision #Internet

  • Le Web a 30 ans. Et non, il n’était pas forcément mieux avant
    30 ans du Web : le revenge porn et les cyber-attaques ne sont pas nouveaux
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/data-big-et-smart/meilleur-comme-pire-30-ans-web

    Le Web fête ses trente ans. Son anniversaire fait resurgir l’idée que le Web utopique du départ aurait glissé vers une version cauchemardesque. Cette conviction doit être relativisée. L’historienne Valérie Schafer rappelle que les conduites criminelles existent depuis les débuts, tout comme les initiatives visant à en faire un espace où règne créativité et égalité.

    Cela ne vous aura pas sans doute pas échappé, le Web fête ses trente ans aujourd’hui. Un anniversaire célébré en demi-teinte. Beaucoup de publications dénoncent ce que le Web est devenu : un espace perverti par la haine et une forme de capitalisme de surveillance. Dans une tribune Medium, l’un de ses créateurs, l’informaticien Tim Berners-Lee, estime que le Web souffre d’importants dysfonctionnements et qu’il convient de le sauver.
    Non le Web, c’était pas forcément mieux avant

    Si la haine sur les réseaux nous semble particulièrement prégnante aujourd’hui, l’idée d’un Web utopique à ses débuts devenu cauchemardesque doit être relativisée. « Le cyberharcèlement, les spams… existent déjà sur Internet, dans les mails, les forums, avant même le Web. Les premiers spams apparaissent dans les années 1970 », explique l’historienne Valérie Schafer.

    « Quand le Web se développe en France, il est accompagné au milieu des années 1990 d’une vague de procès, avec les premières plaintes de l’Union des étudiants juifs de France et de la Licra pour incitation à la haine raciale, mais aussi des affaires touchant à des contenus à caractère pédophile, ou encore la circulation d’une recette de fabrication de bombe sur Internet », raconte la spécialiste de l’histoire du numérique. France 2 consacrera même un reportage à cette recette de bombe en août 1995.
    Premier cas de revenge porn dans les 90s

    Même les premiers cas de « revenge porn » apparaissent dans années 1990. « Le Tribunal de Grande Instance de Privas se prononce en 1997 sur le cas d’un étudiant en informatique, qui a diffusé sur Internet des photographies à caractère pornographique de son ex petite amie accompagnées d’un commentaire sur "les mœurs" de celle-ci », précise Valérie Schafer.

    La violence sur les réseaux existe donc déjà depuis la création du Web. Dans une tribune Médium, Tim Berners-Lee convient lui-même qu’il sera difficile d’éradiquer ces comportements, même s’il est possible de les minimiser à l’aide de lois. Mais l’informaticien se montre sceptique vis-à-vis des projets législatifs visant à réguler les échanges sur les réseaux comme le règlement antiterroriste. Il estime, dans une interview au Monde, qu’ils pourraient conduire à la mise en place d’outils de censure massive. Et c’est l’un des paradoxes : faire d’Internet un endroit meilleur, plus apaisé, tout en évitant de trop le réguler.

    Le créateur du Web estime toutefois qu’il est possible de le « sauver » en jouant sur d’autres dysfonctionnements. Le fait que le Web repose en grande partie sur la publicité et la vente de données, notamment. Il encourage la population mondiale à se réunir autour d’un « contrat pour le Web » pour « discuter de ce dont nous avons besoin pour en faire un endroit meilleur et plus ouvert », explique-t-il au Monde. Mais peu d’actions très concrètes ressortent de son discours. Si ce n’est donner la possibilité aux gens de contrôler et de se servir de leurs données.
    Wikipedia, symbole d’un Web du partage

    La volonté de construire un cyberespace respectueux, libre et pas uniquement basé sur des échanges commerciaux n’est pas nouvelle. « Fondé sur l’ouverture, la gratuité, la participation, Wikipedia, qui démarre en 2001, incarne bien des valeurs d’un Web de l’information et du partage », évoque Valérie Schafer.

    Un certain nombre d’associations cherchent à préserver les valeurs d’Internet et du Web depuis sa création. A l’image de « l’Electronic frontier foundation créée dès les années 1990 », précise Valérie Schafer. Ou « Framasoft créée en 2001 et dont les outils proposent des alternatives à ceux des GAFAM en proposant de "Dégoogliser" Internet » et en promouvant le logiciel libre. »

    De multiples exemples montrent qu’égalité et créativité sont bien vivants sur le Web. Mais les préserver demande, selon Valérie Schafer, « une prise de conscience et des choix, de la part des internautes, des politiques en passant par les acteurs techniques et économiques. »

    #Histoire_numérique #Web #Valérie_Schafer

  • Jeux vidéo : comment les marques communiquent sur Fortnite et Apex
    https://www.ladn.eu/mondes-creatifs/jeux-video-marques-fortnite-apex-legends

    Dans l’univers du gaming, l’événement a fait sensation. Fortnite, célèbre jeu Battle royale (un genre mêlant jeu de survie et de tir) développé par Epic Games s’est pris, en quelques heures, une déculottée. Le coupable ? Apex Legends, un jeu multijoueurs du même type édité par le concurrent Electronic Arts. Les audiences Twitch, plateforme sociale dédiée au streaming live de jeux vidéo, parlent d’elles-mêmes : avec plus de 25 millions de joueurs actifs en une semaine, Apex Legends engrange, en une seule journée, 8,28 millions d’heures vues, là où Fortnite en avait enregistré - ce qui n’est déjà pas si mal - 6,6 millions.

    Damien Fouï, Directeur de création chez DareWin, agence de publicité spécialisée dans le divertissement, n’en revient pas lui-même : « Si vous m’aviez posé la question il y a une semaine, je vous aurais répondu "non, personne ne détrônera Fortnite" ».

    Non, mais là, j’y crois pas... pour deux stages !!!! à 400 balles !

    Pour appréhender cet univers chaotique et choper la balle au bond, le mieux reste encore de jouer, et les équipes de DareWin sont bien placées pour le savoir. En 2018, l’agence avait lancé une campagne de recrutement sur Fortnite, à la recherche de deux stagiaires créatifs suffisamment fous pour jouer contre leurs futurs employeurs. Maligne, la campagne avait connu un retentissement mondial et des retombées impressionnantes, dont 50 entretiens réalisés pour plus de 600 demandes d’ajouts au compte PlayStation de l’agence, près de 120 articles internationaux (AdAge, BBC...), 190 millions d’impressions sur les réseaux sociaux et deux stagiaires, tout beaux tout neufs, prêts à bosser d’arrache-pied. Bref, un case study de passionnés dont les marques devraient s’inspirer.

    « Fortnite regorge de possibilités créatives, explique Damien. Le seul problème relève d’enjeux légaux et éthiques. Beaucoup de joueurs sont mineurs, il reste donc compliqué de déployer de grosses opérations marketing car la loi ne va pas dans le sens des marques ».

    Pour autant, beaucoup ont réussi à émerger en utilisant certains leviers du jeu, à commencer par la NFL (National Football League) aux États-Unis qui avait développé de nouveaux « skins » (tenues, équipements et divers objets à trouver sur Fortnite) pour le jeu en 2018.

    #Jeux_vidéo #Publicité #Fortnite

  • Nomophobie : les chiffres de l’utilisation du smartphone dans le couple
    https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/usages-par-generation/nomophobie-etude-utilisation-smartphone-couple

    Toujours vissé à la main, le smartphone devient une extension de nous-mêmes. Alors que le 6 février se déroule la Journée Mondiale sans téléphone portable, une étude Ipsos révèle les usages du téléphone au sein du couple chez les 18-35 ans. Et il y a de quoi prôner la digital detox.

    Alerte ! Le smartphone s’invite même dans les moments les plus intimes. Un jeune sur cinq avoue répondre à un appel ou à un message alors qu’il fait l’amour. Gênant... Moins intime mais tout aussi désagréable, 71% des millennials disent qu’il leur arrive de regarder leur téléphone pendant que l’autre parle.

    Selon l’étude réalisée par Ipsos pour Caprice des Dieux, 67% des 18-35 ans utilisent leur portable en pleine nuit. Consulter son smartphone est le premier geste du matin pour un quart des personnes interrogées. Un tiers des jeunes disent quand même bonjour à leur conjoint.e avant de se jeter sur leur feed Insta. Même constat au coucher, où près d’une personne interrogée sur 5 regarde ses notifications avant de s’endormir.

    Le smartphone est donc omniprésent dans la vie de couple. Et la vie tout court. Nomophobie – la peur d’être privé.e de son smartphone ou d’être dans l’incapacité de le consulter – a même été désigné « mot de l’année 2018 » par le Cambridge Dictionnary. De quoi prêcher pour la digital detox.

    #Culture_numérique #Comportement #Téléphone_mobile