• https://journals.openedition.org/traces/5148
      La prison peut se définir comme un dispositif d’endiguement contre la contagion. D’abord vis-à-vis du corps social : elle érige une barrière matérielle et symbolique. Ensuite au sein même des murs : le modèle cellulaire, en particulier, tend vers la raréfaction des contacts humains. Son agencement architectural et ses principes de fonctionnement sont conçus pour conjurer toute propagation jugée malsaine, qu’elle soit physique ou impalpable. Une contradiction insoluble mine cependant cette vocation. En confinant le « mal » qu’elle prétend combattre, la prison le concentre ; elle est alors dénoncée comme lieu pathogène et école du crime. Face à la diversité des motifs de crainte (de l’homosexualité à la récidive, de l’épidémie à l’impiété), le motif de la contagion est récurrent. Esquissant une typologie à travers des exemples historiques et contemporains, cet article présente trois figures typiques de la contagion que la prison a pour fonction d’empêcher ou d’enrayer : la maladie (contagion physique), le vice (contagion morale) et la rébellion (contagion politique).

  • Il s’évade de prison pour souhaiter un bon anniversaire à sa fille
    Si ce Bruaysien, détenu à la maison d’arrêt de Béthune, a profité d’un atelier pour s’échapper, c’est juste pour aller voir sa fille qui fêtait ce jour-là ses 5 ans. Après l’avoir embrassée, il a appelé la police pour se livrer, mais les juges l’ont tout de même condamné à trois mois de prison supplémentaires.
    http://www.lavoixdunord.fr/252308/article/2017-10-25/il-s-evade-de-prison-pour-souhaiter-un-bon-anniversaire-sa-fille
    #prison

  • « Il clignait des yeux » : live-tweet macabre d’une exécution ratée aux Etats-Unis - Le nouvel Observateur
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/04/30/clignait-yeux-live-tweet-macabre-dune-execution-ratee-251857

    « Une veine a éclaté » 30/04/2014 à 12h29
    « Il clignait des yeux » : live-tweet macabre d’une exécution ratée aux Etats-Unis

    Ses tweets ont permis à la presse américaine, et par ricochet aux journaux du monde entier, de connaître les circonstances exactes d’un triste épisode de la vie des Etats-Unis.

    Bailey Elise McBride est journaliste pour Associated Press, au bureau de l’Oklahoma. Mardi, elle a assisté à une scène difficile à supporter : l’exécution ratée d’un condamné à mort. Celle de Clayton Lockett, victime d’un protocole qui n’avait jamais été essayé auparavant : l’injection de trois produits – un sédatif, un anesthésiant et du chlorure de potassium.

    Alors qu’il devait mourir vite et sans souffrir, Clayton Lockett a agonisé pendant 43 minutes avant de décéder d’une crise cardiaque. La durée moyenne d’une exécution se situe entre six et douze minutes.
    « Important que les gens sachent »

    Plusieurs témoins ont assisté à l’agonie – des journalistes, les avocats, le personnel pénitentiaire ; Bailey Elise Mc Bride, elle, a choisi de live-tweeter l’exécution, après la scène puisqu’il est interdit sur le moment d’utiliser son portable et même un stylo.

    Elle raconte qu’elle n’était pas convaincue du bienfondé de sa décision de tweeter mais le résultat – la médiatisation massive et précise de l’événement – lui convient.

    « Live-tweeter une exécution me semble inutile et même dérangeant. Mais après ce qu’il s’est passé, j’ai eu l’impression qu’il était important que les gens sachent. »

    #prison #exécution #peine_de_mort #Etats_Unis

  • Réforme pénale : « un bon texte inachevé » selon Robert Badinter - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2014/04/30/reforme-penale-un-bon-texte-inacheve-estime-robert-badinter_1008088

    Réforme pénale : «un bon texte inachevé» selon Robert Badinter

    Par Sonya Faure

    L’ancien garde des Sceaux Robert Badinter a estimé mercredi que la réforme pénale, qui doit être débattue en juin à l’Assemblée nationale, était « un bon texte inachevé » et a appelé les parlementaires à plus d’ambition. « Le texte va dans la bonne direction, il ne va pas assez loin. C’est un bon texte inachevé », a expliqué au Sénat l’ancien ministre de François Mitterrand à l’occasion d’auditions préparatoires à l’examen du texte de loi.

    « Le moment est venu de savoir ce qu’on veut faire. Ou ce sera une énième réforme ou on dit stop et on examine ce qui peut être fait pour les décennies à venir », a lancé l’ancien président du Conseil constitutionnel.

    Pour l’instant, l’ancien sénateur qui dit avoir apprécié le travail préparatoire effectué en 2013 lors de la conférence de consensus, ne cache pas sa déception sur le texte issu des arbitrages gouvernementaux, après le bras de fer qui avait opposé la garde des Sceaux, Christiane Taubira, à Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur.

    « A quoi bon réunir autant de personnes compétentes émanant de tous les horizons de la vie judiciaire si c’est, en définitive, pour ne pas en tirer toutes les conséquences dans un projet de loi », a-t-il lancé en qualifiant le travail de la conférence de « ce qu’on a produit de mieux, et de très loin, depuis des années ».

    #Justice #prison #Badinter #réforme_pénale

  • Isolement en prison : « On ne peut pas en sortir sans sentir la merde » - Le Nouvel Observateur
    http://tempsreel.nouvelobs.com/l-enquete-de-l-obs/20140502.OBS5973/isolement-en-prison-on-ne-peut-pas-en-sortir-sans-sentir-la-mer

    Isolement en prison : « On ne peut pas en sortir sans sentir la merde »

    Ne pas devenir dingue. Ne pas te laisser happer. Résister aux hallucinations - les bourdonnements, le bruit d’une fête imaginaire au coin de la rue, les « Joe ! Joe ! » qui t’appellent de nulle part. L’enfant chauve que tu découvres un beau matin dans ta cellule avant
    de comprendre, un jour de terreur plus tard, qu’il s’agit d’un souvenir d’enfance, un gamin du quartier qui avait chopé une leucémie fatale quelques mois avant la mort de ta mère. Lutter. Ecrire, pour survivre. Remuscler ta pensée.

    Fixer un point du mur en essayant de discipliner les yeux, de ne pas les bouger. C’est presque impossible, ton regard ne veut pas rester en place. Tu finis par y arriver cinq minutes, dix minutes... Une heure. Le point que tu fixes commence à bouger, à danser. Le cerveau tente de mettre de l’ordre dans ces formes en mouvement. Tu te fais ton film, un cheval au galop, un gosse qui shoote dans un ballon... Des trucs, aussi, que tu ne veux pas voir, des gens que tu as bousillés. Tout est affaire de perception. Et, soudain, tu vis le moment le plus terrible de ton existence : tu te rends compte que tu n’es plus capable de distinguer la réalité du fantasme. Les petites images dansent sur le mur, et toi, tu ne sais plus où tu habites...

    #prison #isolement #États_Unis #Folie

  • la Croix Mobile
    http://m.la-croix.com/Actualite/France/Un-rapport-preconise-de-liberer-les-detenus-souffrant-de-troubles-mentau

    Un rapport préconise de libérer les détenus souffrant de troubles mentaux

    Un groupe de travail mis en place par Christiane Taubira préconise, dans un rapport non encore publié auquel La Croix a eu accès, de suspendre les peines de détenus atteints de troubles psychiatriques.

    Libérer les malades mentaux, telle est l’une des propositions phare du groupe de travail « Santé-Justice » mis en place l’an dernier par Christiane Taubira et Marisol Touraine. Dans un rapport remis récemment aux deux ministres, le groupe d’experts préconise d’étendre le dispositif des suspensions de peine aux détenus présentant des « troubles de nature psychiatrique ».

    Une proposition détonante qui pourrait, à terme, bouleverser la physionomie des prisons. On évalue en effet entre 20 et 30 % le pourcentage de détenus souffrant de troubles psychotiques (schizophrénie, psychose, paranoïa, bouffées délirantes aiguës, etc.)

    Très peu de condamnés libérés en 2012

    Les libérations pour raison médicale restent pour l’heure extrêmement limitées. Seuls 253 condamnés en ont bénéficié en 2012, un nombre infime si on le rapporte aux 90 982 personnes placées sous écrou cette même année. Ces libérations ont été prononcées dans deux cas de figure : soit le pronostic vital du détenu était engagé, soit son état de santé était jugé « durablement incompatible avec le maintien en détention ».

    Ce dernier point fait pour le moment l’objet d’une lecture très restrictive : les médecins n’envisagent souvent la santé du détenu que sous l’angle somatique, et non sous l’angle psychique. Une aberration pour le groupe de travail, qui préconise de réécrire l’article codifiant les suspensions de peine (720-1-1 du code de procédure pénale) afin d’en étendre le périmètre.

    #prison #santé #justice

  • Mémoire de la Shoah : le travail de détenus primé - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2014/01/20/memoire-de-la-shoah-le-travail-de-detenus-prime_974302

    Mémoire de la Shoah : le travail de détenus primé

    Menés par leur prof, Nathalie de Spirt, des mineurs de Fleury-Mérogis se voient récompensés par le prix Annie et Charles Corrin.

    « Au début du projet, deux de mes élèves savaient ce qu’étaient le nazisme et Hitler. Les deux autres pensaient que c’était quelque chose de pas bien. Mais ils auraient été incapables de dire de quel pays venait Hitler » : Nathalie de Spirt, prof d’histoire-géo au centre scolaire de la prison de Fleury-Mérogis, a de quoi être fière du chemin parcouru. Le travail de son petit groupe de détenus - un abécédaire du sport sous le nazisme - vient d’être récompensé par un prix sur l’enseignement de la Shoah, ex-aequo avec celui de lycéens parisiens de Montaigne. « A Fleury, je me sens comme une institutrice républicaine », confie Nathalie de Spirt qui s’apprête à recevoir, jeudi, le prix Annie et Charles Corrin, créé en 1990 par ce dernier, un survivant d’Auschwitz. Absents, ses élèves seront représentés par une vidéo où ils sont filmés de dos.

    Après avoir officié dix-huit ans dans des établissements classiques, cette enseignante tout en modestie a choisi il y a deux ans d’enseigner à Fleury-Mérogis : « On se sent bien plus utile. » A l’heure des dérapages de Dieudonné, l’attribution de ce prix à de jeunes détenus - l’un a moins de 16 ans, les trois autres ont entre 16 et 18 ans - illustre le rôle méconnu de l’Education nationale en prison. Elle rappelle aussi la place clé qu’occupe l’école dans la transmission de la mémoire, et dans la lutte contre toutes les formes d’ignorance qui font le lit des extrémismes.

    #prison #enseignement #Shoah

  • Sept ans après l’affaire Enis, qu’est devenue la « rétention de sûreté » ? - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2014/02/25/sept-ans-apres-l-affaire-enis-qu-est-devenue-la-retention-de-surete_98259

    Sept ans après l’affaire Enis, qu’est devenue la « rétention de sûreté » ?

    Le contrôleur général des lieux de privation de liberté demande des éclaircissements sur ce dispositif de « prison après la prison », prévu pour les détenus à la « dangerosité caractérisée ».

    C’est une révolution juridique qui trouve son origine dans un fait-divers. Le 15 août 2007, Enis, 5 ans, est enlevé et violé à Roubaix. L’auteur du crime s’appelle Francis Evrard. Il a 60 ans et sort tout juste de dix-huit ans de prison pour viol aggravé. Branle-bas-de-combat au sommet de l’Etat : Nicolas Sarkozy, tout juste élu à la présidence de la République, veut une loi pour empêcher les criminels sexuels « de recommencer de tels actes une fois purgée leur peine de prison ».

    Quelques mois plus tard, la rétention de sûreté voit le jour. Une mesure d’un genre nouveau, qui instaure une peine après la peine, en s’appuyant sur le concept (très en vogue) de « dangerosité ». Elle permet, « à titre exceptionnel », d’enfermer un criminel après qu’il a purgé sa peine, à condition que celui-ci ait été condamné à quinze ans de prison minimum et qu’il présente une « particulière dangerosité caractérisée par une probabilité très élevée de récidive ». Le placement en rétention, d’une durée d’un an, peut être renouvelé indéfiniment.

    Six ans après le vote de la loi du 25 février 2008, le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) s’est pour la première fois penché sur ce régime très polémique, que le candidat François Hollande s’était engagé à abroger. Dans un avis de six pages, que Libération a pu consulter, Jean-Marie Delarue livre un compte-rendu clinique et critique. Demandant des « éclaircissements sur la nature du régime applicable », il s’interroge également sur le « bien-fondé d’une privation de liberté » dans certains cas, avant de plaider pour un « sérieux enrichissement de la prise en charge actuellement pratiquée ».

    #CGLPL #rétention_sûreté #prison

  • L’OIP s’inquiète de « l’impasse sur les prisons » du projet de réforme pénale | Libertés surveillées
    http://libertes.blog.lemonde.fr/2013/11/05/loip-sinquiete-de-limpasse-sur-les-prisons-du-projet-de-reform

    L’OIP s’inquiète de « l’impasse sur les prisons » du projet de réforme pénale❞

    L’OIP est inquiète : le projet de réforme pénale adopté le 9 octobre en conseil des ministres « fait l’impasse sur une préconisation essentielle de la conférence de consensus : réformer la prison ».

    Le jury de la conférence de consensus sur la prévention de la récidive, qui a rendu ses conclusions en février au premier ministre, appelait à « une réforme profonde des conditions d’exécution de la peine privative de liberté », et le candidat Hollande avait lui aussi souhaiter « adapter les lieux d’enfermement à leur objectif de réinsertion dans la société ». L’observatoire international des prisons constate qu’il n’en est plus vraiment question dans le projet de réforme pénale.

    Pour l’association, les prisons restent régies « par une logique archaïque de bannissement et de châtiment » ; « les conditions de survie en milieu carcéral sont antinomiques avec la prise de conscience, la sociabilisation et l’acquisition des compétences », autant « d’effets nocifs, qui favorisent la récidive ».

    L’OIP publie ainsi une longue note, restée sans suite, adressée au ministère de la justice en juin dernier, en soulignant 12 points, inspirés des principes préconisés par le Conseil de l’Europe.

    #prison #réforme_pénale#OIP

  • Manifeste des 343 salauds : « Nous ne sommes pas vos putes » - L’EXPRESS
    http://www.lexpress.fr/actualite/manifeste-des-343-salauds-l-abjection-n-a-plus-de-limites_1295514.html

    Manifeste des 343 salauds : « Nous ne sommes pas vos putes »

    Par Morgane Merteuil

    fallait s’y attendre, la médiocrité des débats sur le travail sexuel, savamment entretenue par celles et ceux qui n’ont aucun intérêt à ce que les véritables enjeux de celui-ci soient abordés, ne pouvait que nous mener à l’abjection. Après l’article de Causette et ses 55 bonnes raisons de ne pas aller aux putes, c’est Causeur qui prend le relai avec son manifeste des 343 clients.

    Abjecte, la référence au manifeste des 343 salopes : lorsqu’en 1971, 343 femmes ont pris la parole pour dire qu’elles avaient avorté, elle défiaient alors les lois et l’ordre moral ; elles annonçaient que malgré les risques qu’elles prenaient, rien ni personne ne les empêcherait de disposer de leur corps. Et les risques étaient grands, alors, non seulement en termes de stigmatisation, de répression pénale, mais surtout, parce qu’en avortant dans des conditions clandestines, c’est leur vie que ces femmes risquaient. Beaucoup l’ont perdue, d’ailleurs, et continuent de la perdre aujourd’hui, faute d’accès légal à l’IVG. Que risquent ces 343 clients aujourd’hui ? RIEN. Et ne venez pas nous parler des peines inscrites dans la loi, qui ne seront appliquées au mieux que 3 fois pour l’exemple, car elles n’ont en réalité d’autres buts que de forcer les putes à toujours plus se cacher.

    Abjecte, votre refus de reconnaître vos privilèges, et votre discours anti-féministe qui voudrait nous faire croire que vous êtes les pauvres victimes des progrès féministes : alors que vous défendez votre liberté à nous baiser, nous en sommes à défendre notre droit à ne pas crever. La pénalisation des clients, en ce qu’elles condamne de nombreuses femmes à toujours plus de clandestinité, n’est certainement pas un progrès féministe, et c’est à ce titre qu’en tant que putes nous nous y opposons. Car c’est bien nous putes, qui sommes stigmatisées et insultées au quotidien parce que vendre des services sexuels n’est pas considéré comme une manière « digne » de survivre. Nous, putes, qui subissons chaque jour les effets de la répression. Nous, putes, qui prenons des risques pour notre vie, en tant que clandestines dans cette société qui ne pense qu’à nous abolir. Alors n’inversez pas les rôles, et cessez donc de vous poser en victime, quand votre possibilité d’être clients n’est qu’une preuve du pouvoir économique et symbolique dont vous disposez dans cette société patriarcale et capitaliste.

    Abjecte, enfin, mais dans un style qui n’a rien à envier aux abolitionnistes que vous prétendez combattre, votre paternalisme, lorsque vous énoncez « touche pas à ma pute » : nous ne sommes les putes de personne, et encore moins les vôtres.❞

    #strass

  • PHOTOS. Ce que nous racontent les murs des prisons françaises - Le Point
    http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/laurence-neuer/photos-ce-que-nous-racontent-les-murs-des-prisons-francaises-02-11-2013-1751

    PHOTOS. Ce que nous racontent les murs des prisons françaises

    Mettons un instant entre parenthèses les rapports pointant les effets délétères de la surpopulation carcérale et la vétusté des prisons françaises. Et ouvrons les yeux sur les trésors laissés par des générations de prisonniers sur les murs des centrales et des maisons d’arrêt. Sur tout ce que l’enfermement et la solitude ont été capables de féconder au-delà des graffitis et tags de protestation. Le visage fabuleusement émancipé de ce monde clos est livré dans un album inédit de 400 pages : Prisons : patrimoine de France*.


    « La prison dope l’imaginaire »

    Son auteur, le magistrat Étienne Madranges, a visité les cellules, jardins, cachots, donjons, lieux de culte, ateliers, souterrains, etc., de plus de 400 édifices pénitentiaires et immortalisé chaque parcelle du patrimoine artistique découvert, aussi immense que méconnu. « En regardant les 60 000 clichés pris lors de mes visites, je me suis rendu compte que les prisons n’étaient pas seulement des lieux de sanction et de réinsertion, des lieux de souffrance et d’espoir, des parloirs, des cellules et des ateliers, mais aussi des lieux de grande créativité, d’imagination artistique, d’épanouissement intellectuel même », témoigne l’auteur. Après tout, pourquoi l’imaginaire serait-il plus limité ici qu’ailleurs ? « Les détenus n’ont rien d’autre pour les distraire que cette invitation à développer leur art. Paradoxalement, la prison dope leur imaginaire, c’est un lieu de découverte de ses talents artistiques », décrypte Étienne Madranges.

    Ce fut même, pour certains détenus, artistes sans le savoir, un tremplin vers une carrière internationale. Mais ces graines d’artistes ne façonneraient pas de tels trésors sans « le formidable investissement de l’ensemble du personnel d’encadrement, des surveillants aux professeurs d’art plastique en passant par les travailleurs sociaux », relève le magistrat. « En faisant ce livre, c’est un hommage que je rends à l’administration pénitentiaire qui rend possible une telle créativité artistique. »

    #prison #art

  • Aux Etats-Unis, 10.000 détenus bientôt libérés par manque de moyens - Infos - Replay
    http://videos.tf1.fr/infos/2013/aux-etats-unis-10-000-detenus-bientot-liberes-par-manque-de-moyens-824434

    C’est une décision de La Cour suprême : l’administration pénitentiaire de Californie va devoir libérer 10.000 prisonniers. En cause, le manque de moyens alloué à l’Etat qui ne peut plus « accueillir » dignement les détenus dans des prisons surpeuplées.

    Un pas vers le contrôle des sous-traitants ou un moyen de pression pour augmenter le budget de la sous-traitance ?

    #prison #Etats-unis

  • Paris, le 9 août 2013

    Communiqué OIP : Le boulet fiscal d’un sortant de prison

    41 603 euros d’impôts sur le revenu : c’est la somme réclamée à un sortant de prison sur la base d’une saisie effectuée lors de son arrestation. Au cours de son interpellation pour trafic de stupéfiants (il a reconnu vendre du cannabis depuis 3 ans), les services de police avaient saisi chez Y.B. 60 700 euros en espèces et 305 grammes de résine de cannabis (d’une valeur estimée à 1 067 euros). Il se voit ainsi réclamer des impôts sur des revenus tombés dans les caisses de l’Etat, au risque d’entraver ses nombreuses démarches de réinsertion depuis sa sortie de prison le 19 décembre 2012.

    Sorti de prison sans ressource et sans logement stable après un an et demi de détention, Y.B. s’est engagé dans un parcours de réinsertion, dans le cadre d’une mesure de sursis avec mise à l’épreuve. Il obtient un emploi en contrat aidé dans une entreprise d’insertion, rémunéré au SMIC. Un travail qu’il parvient à assumer en dépit de périodes sans logement et d’autres en hôtel à 650 euros par mois. A partir de juin 2013, une association lui fournit un hébergement dans un appartement collectif, moyennant participation financière.

    Un parcours qui se trouve aujourd’hui compromis par les exigences de la Direction générale des finances publiques de lui verser une somme astronomique. Quelques jours avant sa libération, Y.B. a reçu une mise en demeure de la Direction générale datée du 5 décembre 2012 lui indiquant : « en application des dispositions du Code général des impôts, vous êtes présumé avoir perçu un revenu imposable équivalent à la valeur de ces biens » (espèces et cannabis saisis lors de son interpellation). Lui sont demandés 23 933 euros au titre de l’impôt sur le revenu et 15 227 euros au titre des prélèvements sociaux (CSG, contribution au remboursement de la dette sociale…). Le tout sera majoré à plusieurs reprises pour défaut de paiement, pour atteindre au 26 juillet 2013 la somme de 41 603 euros.

    A sa sortie, Y.B. engage auprès des services fiscaux une demande de délai de paiement. Un échéancier de 50 euros par mois lui est accordé pour sa dette d’impôt sur le revenu. Mais en juillet, son salaire est intégralement saisi pour le paiement des prélèvements sociaux, causant en outre un prélèvement de 106 euros de sa banque pour les frais d’avis à tiers détenteur. Si Y.B. « était soucieux de régulariser ses dettes, il se retrouve aujourd’hui sans ressource tout en travaillant », déplore son travailleur social. Ajoutant qu’il ne peut plus assurer le paiement de sa participation à l’hébergement à l’association qui le prend en charge, ni « acheter son Pass Navigo pour se rendre au travail ». Pour parfaire le caractère absurde de la situation de Y.B., le niveau de revenu porté sur son avis d’imposition lui interdit l’accès à toute prestation sociale.

    A deux reprises, le travailleur social de Y.B. a adressé un courrier aux ministres de la Justice et de l’Economie et des Finances. Il leur indique que cette situation « met à mal l’insertion de Y.B » et qu’il paraît « ubuesque » de payer l’impôt sur un revenu saisi et « issu d’un trafic » pour lequel il a été condamné. Il ajoute que « le signal envoyé par l’administration fiscale » lui paraît « être à l’opposé des conclusions de la conférence de consensus sur la lutte contre la récidive ». Et de son travail d’accompagnement socio-éducatif, « où l’accent est mis sur la réinsertion afin d’éviter la récidive ». Deux courriers restés à ce jour sans réponse, alors que Y.B. n’en voit « plus le bout » et se demande désormais s’il va « réussir à s’en sortir ».

    #prison #reinsertion #administration_fiscale #petite_entreprise #OIP

  • L’évadé de la prison de Sequedin prend juste des « vacances »... - Lindépendant.fr
    http://www.lindependant.fr/2013/07/19/l-evade-de-la-prison-de-sequedin-prend-juste-des-vacances,1776794.php

    L’évadé de la prison de Sequedin prend juste des « vacances »...

    Il s’est évadé de la prison de Sequedin, dans le Nord, mardi, en faussant compagnie aux policiers qui le ramenaient au centre pénitentier. Mais sa cavale ne devrait pas durer trop longtemps puisque Mohamed prend seulement des ... « vacances ». C’est en tout cas ce que son frère, Aïssa, a déclaré à nos confrères de La Voix du Nord. Le fugitif aurait l’intention de regagner sa cellule « à la rentrée ».

    « Oui, on s’est vus (mercredi) midi, on s’est promenés au soleil, en plein centre-ville de Lille. On n’a pas mangé, comme c’est le Ramadan », a précisé le jeune homme au quotidien qui lui demandait s’il avait des nouvelles de son frère, en cavale depuis quelques jours.

    La Voix du Nord n’a pas manqué de lui demander si son fugitif de frère avait conscience du risque de voir sa peine rallongée après ces congés estivaux. Ce à quoi le jeune homme a rétorqué : « il fait ce qu’il veut. Il m’a dit ’je fais mes vacances, je rentre en prison à la rentrée’ ». Avant d’ajouter : « J’aurais fait la même chose, c’est tentant. A Sequedin, il dort par terre, dans sa cellule, avec deux Irakiens qui ne parlent même pas français ».

    #prison #évasion #vacances

  • Les petites virées des détenus guyanais
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/07/21/01016-20130721ARTFIG00183-les-petites-virees-des-detenus-guyanais.php

    Les petites virées des détenus guyanais

    Dans le département d’origine de la garde des Sceaux, Christiane Taubira, trois prisonniers se sont offert récemment une petite virée à l’extérieur du centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly, a appris Le Figaro. « Le 14 juillet, vers 15 h 30, un collègue posté sur un mirador a remarqué trois détenus qui escaladaient le mur d’enceinte pour réintégrer l’établissement », raconte Diokine Gomis, secrétaire départemental du syndicat FO-pénitentiaire. « Il semble qu’ils soient sortis régler des comptes, car la femme de l’un d’entre eux avait été frappée, poursuit ce surveillant. Au passage, ils ont rapporté une bouteille de whisky, une autre de vodka et deux téléphones portables. Ils auraient tout aussi bien pu ramener des armes… »

    Une dizaine de jours plus tôt, FO avait une nouvelle fois soulevé le problème des gardes au quartier de semi-liberté de Rémire-Montjoly, qui accueille les détenus en fin de peine bénéficiant d’aménagements pour exercer en journée, du lundi au vendredi, une activité à l’extérieur de l’établissement. « Il n’y a pas de surveillant la nuit, le week-end et les jours fériés, s’émeut Diokine Gomis. Cela dure depuis plusieurs années, on ne nous donne pas les moyens de faire correctement notre travail ! »

    #prison #Guyane #petite_virée

  • Stérilisations forcées dans les prisons pour femmes en Californie | Slate.fr
    http://www.slate.fr/life/75081/sterilisations-prisons-pour-femmes-californie

    Stérilisations forcées dans les prisons pour femmes en Californie

    Une enquête du Center for Investigative Reporting (CIR), publiée le 7 juillet, révèle la pratique d’opérations de stérilisation dans des prisons pour femmes en Californie, sans autorisation de l’Etat fédéral. Au moins 148 femmes ont été opérées entre 2006 et 2010, en violation de la législation carcérale, et l’organisme évoque 100 autres cas probables datant de la fin des années 1990.

    Une base de données sur les services médicaux destinés aux prisonniers de l’Etat de Californie indique le versement de 147.460 dollars à des médecins pour pratiquer ces opérations entre 1997 et 2006.

    Anciennes détenues et militants pour le droit des prisonniers affirment que les femmes ont été forcées par l’administration pénitentiaire, qui ciblait les femmes enceintes susceptibles de revenir en prison, à subir ces opérations. Elles auraient été victimes de pressions psychologiques de la part du médecin de l’établissement, qui leur expliquait qu’il serait irresponsable de prendre le risque d’une nouvelle grossesse.

    James Heinrich, médecin qui a pratiqué ces opérations, affirme avoir rendu un grand service à ces femmes pauvres qui n’auraient pas été en mesure d’assumer une maternité supplémentaire. Il ajoute que le coût des opérations est marginal comparé à celui de la prise en charge des enfants qui seraient venus au monde sans ces interventions.

    #prison #Californie #Stérilisations_forcées #Femme

  • « Des surveillants en armure passaient les détenus à tabac » - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2013/07/04/des-surveillants-avec-casque-et-armure-passaient-a-tabac-les-detenus_9158

    « Des surveillants en armure passaient les détenus à tabac »

    Interview Samuel Gautier de l’Observatoire des prisons dénonce des actes de maltraitances à l’égard de détenus, commis en quasi impunité dans une prison près de Lyon.
    Recueilli par Marie Piquemal

    L’Observatoire international des prisons rend public ce jeudi un rapport confidentiel de l’Inspection des services pénitentiaires datant de 2011. Les faits décrits sont accablants. Des gardiens de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, près de Lyon, auraient commis pendant plus d’un an des actes de violences graves à l’encontre de détenus, dans l’impunité quasi-totale. « Le système de maltraitance de détenus mis en place entre avril 2009 et juillet 2010 est avéré », assure l’OIP qui dénonce « l’inertie des autorités judicaires et de contrôle permettant à de graves abus de perdurer ». Samuel Gautier, chargé d’enquête à l’Observatoire, explique.
    Les faits remontent à quatre ans. Quand avez-vous pris connaissance de ce qu’il se passait ?

    Assez rapidement, en fait. Nous avons commencé à recevoir des courriers de détenus se plaignant des conditions de traitement. C’était en mars-avril 2010. Les faits qu’ils décrivaient étaient particulièrement graves, comme ce prisonnier qui reçoit un coup de tête par un agent pénitentiaire pour une banale histoire d’ouverture de porte. Cet autre passé à tabac, et qui s’en est sorti avec un traumatisme crânien et un nez cassé. Plusieurs racontaient les humiliations, les privations répétées et sans jusitifications. Certains surveillants entraient même dans les cellules avec casque et armure (comme les CRS) avant de donner coups de pieds et coups de poings.

    #prison #maltraitance #OIP

  • Nicolas en prison : horrifiée, la droite découvre les effets de ses lois | Derrière le barreau | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/derriere-le-barreau/2013/06/24/nicolas-en-prison-horrifiee-la-droite-decouvre-les-effets-de-ses-lois-2


    Nicolas en prison : horrifiée, la droite découvre les effets de ses lois

    Le tribunal correctionnel de Paris a condamné un opposant au « mariage pour tous » à quatre mois de prison dont deux mois ferme. Le tribunal a jugé utile d’ordonner un mandat de dépôt à l’encontre de ce jeune homme de 23 ans, coupable de « rébellion » et qui se trouve donc écroué à la maison d’arrêt indigne et surpeuplée de Fleury-Mérogis.

    L’opposition se mobilise car ce garçon, Nicolas, serait un « prisonnier politique ». C’est vrai. Prisonnier d’une politique pénale instituée par la droite et que l’actuelle ministre de la Justice Christiane Taubira ne destitue pas.

    Cette politique pénale fait qu’aux comparutions immédiates de Paris, on n’attend pas « trois fois rien » pour incarcérer, une fois rien suffit : un vol à l’étalage ou un mot trop haut et c’est le mandat de dépôt.
    La droite découvre que la justice n’est pas laxiste

    Fière en son temps de brandir le nombre croissant d’interpellations, on pourrait croire que la droite se réjouirait de ce cas exemplaire : infraction-arrestation-sanction. Mais théoricienne du complot, elle préfère dénoncer « les harcèlements arbitraires des forces de l’ordre dont seraient victimes les manifestants contre la loi Taubira ».

    Les anti-mariage pour tous se mobilisent, ils sont choqués par une condamnation choquante : deux mois ferme pour une rébellion… Ils ont raison. La droite découvre donc que la justice n’est pas laxiste.

    Ludovine de la Rochère, présidente du mouvement anti, est « bouleversée par ce qui est arrivé à ce jeune homme » : il lui fallait donc un frère de droite pour s’identifier. Mais que dit-elle sur tous ceux qui ont précédé, ceux qui ont suivi, qui prennent quatre mois pour un petit délit ? Est-ce que pour eux, la prison sert de leçon ?

    #prison

  • Cellules de rattrapage à Fleury-Mérogis - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2013/06/27/cellules-de-rattrapage-a-fleury-merogis_914297

    Cellules de rattrapage à Fleury-Mérogis

    « J’ai jamais été branché école, je suis un manuel. J’ai été jusqu’au BEP [brevet d’enseignement professionnel, ndlr] menuiserie et après, j’ai travaillé à la Poste. Si on m’avait dit un jour que je retournerais à l’école, en plus alors que je suis en prison… » Pierre (1), 30 ans, s’étonne lui-même. Un an après son incarcération à Fleury-Mérogis, il a décroché le DAEU (diplôme d’accès aux études universitaires), l’équivalent du bac pour des personnes sorties du système scolaire. Et aujourd’hui, il fait une demande pour s’inscrire en licence d’histoire - « j’aime bien cette matière, ma sœur a une maîtrise ».

    Assis derrière un bureau, Pierre a l’air moins intimidé que les deux autres détenus à côté de lui, étudiants également, par la nuée de visiteurs officiels et de journalistes qui se pressent dans la salle de classe de la prison. Manifestement heureux d’échanger, il raconte en détail son emploi du temps : « Lundi matin, j’ai histoire ; l’après-midi cercle de lecture ; mardi matin, c’est la philo » , etc. « Etudier en prison, c’est une chance à saisir parce que le scolaire, c’est jamais perdu, dit-il. En sortant, je vais reprendre le travail, ça peut aider. » « C’est aussi une manière de prouver que malgré les erreurs de parcours, on est capable de faire quelque chose » , ajoute ce détenu à l’expression châtiée.

    #prison #scolarité