http://www.revue-ballast.fr

  • «Ballast», la #revue qui veut fédérer la gauche radicale
    http://www.lesinrocks.com/2015/06/07/medias/ballast-la-revue-qui-veut-federer-la-gauche-radicale-11750220

    Créé en novembre 2014, ce trimestriel engagé, édité par Aden, et animé par trente personnes environ, ambitionne de fédérer l’ensemble des courants de la gauche radicale. Son site internet complète l’offre par une série d’articles politiques de fond. Entretien avec le collectif.

  • BALLAST Vous avez dit Soral ?
    http://www.revue-ballast.fr/vous-avez-dit-soral


    Le chapitre sur les #femmes vaut aussi son pesant de cacahuètes.
    En tout cas, une vraie somme de travail d’égoutiers pour ceux qui ont dû se taper sa vie et son œuvre pour décortiquer le personnage et son #idéologie de merde.

    Soral possède néanmoins trois pirouettes en la matière : la première, revendiquer les écrivains juifs qu’il affectionne (Marx, Goldmann, etc.) ; la seconde, mettre en avant, selon la logique bien connue, ses « amis » juifs (ils sont deux : Jacob Cohen et le musicien Gilad Atzmon — ce dernier a même été désavoué publiquement, du fait de ses « arguments racistes », par un collectif de penseurs palestiniens22...) ; la troisième, répéter qu’il n’est pas antisémite mais judéophobe ou judéocritique (autrement dit : qu’il cible « l’idéologie juive », comme système de pensée, et jamais les êtres en tant que personnes de chair et d’os), et, surtout, qu’il ne s’en prend jamais à ceux qu’il nomme les « Juifs sur les bords » ou « Juifs du quotidien ». La défense s’écroule pourtant dès l’instant où il déclare, en juin 2014 : « On a vu le petit Elkabbach – là, c’est mon analyse un peu plus racialo-communautaire –, qui est le petit sémite séfarade, se soumettre finalement comme une femme à quelqu’un [Poutine] qui représente encore, je dirais, la virilité aryenne, d’une certaine manière - même si elle est slave. Et ça, c’est la juste hiérarchie traditionnelle, vous voyez. Quand Poutine ouvre sa gueule, un Elkabbach la ferme. Et c’est comme ça que doit se concevoir un monde qui fonctionne bien23. » Jean-Pierre Elkabbach est très clairement attaqué en tant qu’individu membre d’une communauté ethnique déterminée. Autre exemple : un journaliste interroge Soral et lui demande ce qu’il juge obscène, en matière de littérature. Sans étonnement, Soral embraie sitôt, le visage traversé de successives moues écœurées : « J’ai ressenti un vif dégoût en lisant des pages plus ou moins autobiographiques de... ce n’est pas un hasard... Albert Cohen. Le type qui a écrit Belle du Seigneur et Mangeclous. Ça, ça me répugne. Il y a ce côté... je ne vais pas dire le mot pour ne pas m’attirer d’ennuis, mais ce côté complaisant, mis en scène, y’a du Elie Wiesel chez Albert Cohen. C’est pas un hasard. Ça m’insupporte. Moi je suis un goy du Nord, il y a le côté on se tourne pour pleurer, on pleure jamais face à la caméra. Sinon tout le reste c’est la famille, c’est Claude Lelouch, Boujenah, ça sent l’huile quoi... […] J’ai d’ailleurs ressenti cette gêne sans jamais identifier qu’il y avait une origine ethnico-culturelle là-dedans. J’ai toujours détesté les films de Woody Allen, qui sont incroyablement narcissiques et complaisants, et médiocres. Ça m’a toujours insupporté. Même les films des frères Cohen. […] Pleurer face à la caméra pour tirer les larmes du goys et lui faire les poches. C’est une évidence, on le voit. Mangeclous et Belle du Seigneur, c’est insupportable. En plus d’énormes pavés, comme ça, c’est gras, c’est gras. C’est une culture, quoi. Quand on aime ça... Aujourd’hui on est submergé par cette merde. […] Mon monde à moi, qui est le monde de la pudeur du Nord, de la pudeur héléno-chrétienne, de la retenue, de l’émotion subtile, etc., a été dévasté par la vulgarité séfarade, il faut le dire, judéo-méditerranéenne. C’est une souffrance terrible pour nous24. » Le sionisme n’a, ici, strictement rien à faire. Pas plus que la critique de l’Ancien Testament ou de la métaphysique juive. Seulement le #racisme crasse.

    #confusionisme #antisémitisme #politique #analyse #fascisme

  • « La République est un consensus mou »

    "Permettez-moi un petit détour personnel : issu d’un milieu populaire du nord minier de la France, non loin d’Hénin-Beaumont, je suis un pur produit de l’école laïque. Dans les années 1970, j’étais en classe avec une majorité d’enfants de l’immigration italienne et polonaise. La plupart d’entre eux étaient catholiques. Nous étions tous blancs et européens. Certains portaient des crucifix en pendentif ; des signes discrets mais visibles, et cela ne posait aucun problème à qui que ce soit. Surtout, on ne parlait alors jamais de laïcité à l’école. On ne débattait pas de la laïcité ad nauseam comme c’est devenu le cas aujourd’hui ; on la vivait tout simplement, de manière concrète, dans le respect des croyances de chacun. Quand j’ai commencé à m’intéresser à la politique quelques années plus tard, on se référait à la droite et à la gauche, car les partis dans ces deux camps portaient des programmes bien différenciés ; on opposait le socialisme au capitalisme ; les élections étaient âprement disputées car les projets politiques de chaque camp étaient différents. Davantage, la gauche, communiste et socialiste, représentait la classe ouvrière et les classes moyennes salariées. Les choses ont commencé à changer à partir des années 1980. La gauche accède au pouvoir et, en 1983, se déroule la Marche pour l’égalité : des jeunes, qu’on qualifiait alors de « Maghrébins » (un terme que l’on n’utilise presque plus dorénavant, qui a été remplacé – ce n’est pas un hasard – par celui de « musulmans »), font irruption dans le débat.

    La gauche au pouvoir, entre 1981 et 1983, met en œuvre des mesures de redistribution assez radicales. Le pouvoir mitterrandien s’intéresse aux revendications de ces jeunes et l’Élysée pilote la création de SOS Racisme. Mais la gauche a vite renoncé sur le plan économique et a tourné le dos à ses engagements égalitaires. Elle a donc échoué sur ce plan, puis a perdu progressivement son électorat populaire. Mitterrand tourne le dos au socialisme et fait le choix de la poursuite de l’intégration européenne dans un cadre néolibéral (Acte unique européen, puis traité de Maastricht). C’est une rupture fondamentale. Jean-Pierre Chevènement, alors dans l’aile gauche du Parti socialiste, opère un changement de cap qui sera lourd de conséquences pour la gauche : le CERES Centre d’études, de recherches et d’éducation socialiste, d’inspiration marxiste) devient Socialisme et République en 1986, puis le Mouvement des citoyens en 1991, quand Chevènement quitte le PS. La problématique marxienne, de la lutte des classes et de combat pour l’égalité sociale, passe au second plan au profit d’un discours républicain de plus en plus identitaire : être républicain devient synonyme de « Français », et renvoie donc à l’appartenance à une communauté nationale. À partir du début des années 2000, cela débouche sur l’alliance républicaine « des deux rives » et l’adieu à la gauche de #Chevènement lors de la campagne présidentielle de 2002. À l’occasion des célébrations du bicentenaire de la Révolution en 1989, le républicanisme communautarien triomphe. Mitterrand, réélu en 1988, pratique « l’ouverture » : des personnalités de droite rejoignent le gouvernement Rocard. Les commémorations escamotent les événements ou actes réellement révolutionnaires – je pense ici à la Constitution de l’An II, qui est la seule constitution républicaine, au sens propre du terme, qui ait jamais existé. Le PS commence à revendiquer timidement son tournant néolibéral, qu’il ne corrigera jamais malgré quelques réformes sociales-démocrates sous le quinquennat de Lionel Jospin. C’est à cette époque que des figures centrales de la gauche intellectuelle et politique abandonnent leurs fondamentaux de gauche pour se tourner vers la célébration d’une République théorique et identitaire (je pense ici à Régis Debray, à Max Gallo ou à Alain Finkielkraut – ce dernier étant encore considéré de gauche à l’époque). Une droite revancharde revient au pouvoir une première fois en 1986, puis en 1993. La presse de gauche, tel Libération, se désintéresse de la question sociale et fait l’éloge de l’économie de marché. Ces nouvelles politiques « de gauche » désespèrent le peuple, qui commence à se tourner vers le FN.

    En 1989, à Creil, éclate ce que l’on a appelé l’« affaire du foulard », au moment même où tombe le Mur de Berlin. Lionel Jospin perçoit judicieusement que cette affaire est une diversion aussi inutile que dangereuse pour la gauche. Il saisit le Conseil d’État, qui estime en substance que tant qu’il n’y a pas d’actes prosélytes le port du voile ne peut être prohibé, car rien dans la loi 1905 ne prescrit une telle restriction aux libertés individuelles. La plus haute juridiction administrative fait une interprétation pluraliste de la loi de 1905. Des intellectuels néo-républicains (Debray, Élisabeth Badinter, Finkielkraut) parlent à cette occasion d’un « Munich de la République ! ». En 2004, le camp communautarien parvient à faire adopter une loi qui prohibe les « signes religieux ostentatoires ». Loin de calmer les esprits, la « loi foulardière », selon l’expression d’Alain Badiou, va davantage radicaliser les laïcs communautariens qui vont exiger d’autres d’interdictions (la loi de 2010 interdit le port de la burqa dans l’espace public). La surenchère et l’outrance verbale contre « l’islamisme » ou « l’islamofascisme » (Manuel Valls), ou tout simplement « l’islam » et « les musulmans », ne choquent plus grand monde de nos jours. On ne compte plus les unes de magazines qui désignent l’islam comme un danger national (Marianne et Le Point sont spécialistes de ces couvertures racoleuses, mais ils ne sont pas les seuls). Le roman Soumission de Michel Houellebecq et L e Suicide français d’Éric Zemmour ont établi des records de vente. Ce sont deux ouvrages qui professent une islamophobie sans fard. Ces discours de haine et d’exclusion sont même devenus une doxa ; un ensemble de croyances et de pensées qui vont de soi, alors qu’il ne s’agit que d’un assemblage d’amalgames, d’affirmations sans fondement, voire de déclarations mal intentionnées qui ont pour objectif de construire un « problème musulman » en France. Les présupposés antireligieux de certains laïcs apparaissent en surface : l’ennemi n’est plus le catholique, mais le musulman. La férocité de la charge est d’autant plus féroce que l’islam renvoie à l’extranéité, à ce qui est étranger à la « tradition française ».

    À cela vient se greffer l’impensé post-colonial de la France, notamment les crimes de l’armée française et d’une partie de la population pied-noir en Algérie. Voilà où nous en sommes. Disons-le clairement : interdire le foulard est contraire à la loi de 1905, c’est donc un acte anti-laïc. La loi anti-hijab a été une diversion, un tour de passe-passe politicien qui s’avère tragique pour la gauche : au lieu de combattre l’exploitation capitaliste et les dominations liées aux rapports de classe – dominations qui se doublent, ne l’oublions jamais, de dominations liées à l’ethnie et au genre –, une partie de la gauche a cédé à une psychose anti-islam régressive. Le discours incantatoire et abstrait sur la République et la laïcité n’est pas le signe d’un renouveau de la gauche et de ses valeurs. Contrairement à la doxa en la matière, le combat contre les dominations liées à l’ethnie ou au genre ne constitue pas une « dérive communautaire », mais un retour vers la lutte des classes abandonnée par la gauche. Ce sont les adeptes d’une laïcité abstraite qui font le jeu des conservatismes de tout poil. Cette interprétation magique de la laïcité consacre une dérive morbide vers un consensus nationaliste inquiétant. Aujourd’hui, si tout le monde déclame son amour pour la République et la laïcité (Mélenchon, Valls, Sarkozy, Le Pen), quel politicien de premier plan – y compris à gauche – combat avec la même fougue le racisme antimusulman qui est devenu un problème majeur en France ?"

    Philippe Marlière

    http://www.revue-ballast.fr/philippe-marliere-la-republique

  • BALLAST Philippe Marlière : « La République est un consensus mou »
    http://www.revue-ballast.fr/philippe-marliere-la-republique-est-un-consensus-mou

    Dans les sociétés démocratiques – d’un point de vue culturel et cultuel – un État peut-il imposer à ses citoyens des normes de conduite et exiger d’eux qu’ils se conforment aux « valeurs » essentielles de la France ? C’est une question fondamentale sur le plan des libertés publiques. Je réponds sans équivoque négativement à cette question : un État démocratique doit traiter ses citoyens comme des sujets autonomes et responsables. Il doit donc se tenir à l’écart de leur choix de vie. C’est un principe démocratique essentiel, quelle que soit d’ailleurs la nature du régime (une république ou une monarchie constitutionnelle). J’aborde de front, sans plus tarder, la question du #hijab (le foulard musulman) dans les établissements scolaires, ou celle du port de la burqa (le voile intégral) dans les espaces publics. Au nom du principe de non-domination, du respect des choix de vie de chacun et de l’autonomie individuelle, l’État n’a ni à les interdire, ni à légiférer sur ces questions. En votant les lois de 2004 et de 2010, le législateur est devenu un acteur partisan, voire liberticide. Son rôle est de préserver la #liberté et l’autonomie de tous, dans le cadre de la #loi. Que l’on ne m’accuse pas de promouvoir une laïcité « positive » ou « ouverte » (en sous-entendant que mon interprétation de la #laïcité serait erronée ou laxiste). Cette qualification est hors-sujet et, bien sûr, mal intentionnée car elle veut disqualifier toute personne qui pose, comme je viens de le faire, le principe de la #neutralité de l’État vis-à-vis de tous. S’il faut distinguer entre deux interprétations idéal-types de la #laïcité en France aujourd’hui, j’opposerai une laïcité communautarienne à une laïcité pluraliste.

    #démocratie

  • BALLAST Journal d’un résistant vietnamien
    http://www.revue-ballast.fr/journal-dun-resistant-vietnamien

    Le Journal d’un combattant Viet-Minh, signé Ngo-Van-Chiêu, a paru au Seuil en 1955. Il s’agissait de documents épars, couverts de boue, que Jacques Despuech, correspondant de presse, traduisit et agença sous la forme d’un livre. Épuisé depuis longtemps, nous en publions ici un extrait, tiré du chapitre « En pays occupé ». La scène se déroule en janvier 1951 et l’auteur, ancien employé des postes entré dans la lutte indépendantiste, a trente ans ; il fuit, blessé au bras après un bombardement au napalm.

  • Pablo Iglesias : « Faire pression sur Syriza, c’est faire pression sur Podemos, pour montrer qu’il n’y a pas d’alternative »
    http://www.revue-ballast.fr/pablo-iglesias

    Le 24 mai dernier, Podemos et ses listes citoyennes remportaient les élections municipales et régionales en Espagne — ébranlant ainsi l’ancien système politique dominé par le Parti socialiste et le Parti populaire et suscitant, en France, l’enthousiasme et l’espoir de beaucoup, en ces temps sinistres. Dans cet entretien paru il y a quatre jours dans les pages de la New Left Review, Pablo Iglesias revient sur l’analyse de la situation politique espagnole et la stratégie du jeune mouvement, né en janvier 2014. Contradictions à affronter, apparition d’un concurrent comme le parti Cuidadanos, causes de la crise économique et du récit officiel, post-franquisme, gauche et droite, Games of Thrones, rapport de Podemos à l’État monarchique et pressions allemandes contre la Grèce : le porte-parole (...)

  • Rimer à coups de poings : vie et mort d’Arthur Cravan
    http://www.revue-ballast.fr/rimer-a-coups-de-poings-vie-et-mort-darthur-cravan

    Il fut Arthur Cravan. C’est-à-dire poète, vagabond, boxeur, mystificateur et amant. Quoique figure phare de Guy Debord, l’écrivain bourlingueur tomba peu à peu dans l’oubli, loin des cercles initiés, jusqu’à ce que le romancier Patrick Deville le ressuscite dans les pages de son Viva. Portrait de l’ogre trublion. (...) Source : Ballast

  • BALLAST Henri Curiel, entre deux rives
    http://www.revue-ballast.fr/henri-curiel-entre-deux-rives

    Le nom d’Henri Curiel est ressorti publiquement ces derniers jours, suite à la parution du Roman vrai d’un fasciste, signé par Christian Rol. On y apprend que René Resciniti de Says, parachutiste, instructeur militaire et membre de l’Action française décédé en 2012, aurait, selon ses propres dires, assassiné le militant communiste anticolonialiste le 4 mai 1978, au pied d’un ascenseur. En guise de portrait, nous publions un extrait de l’ouvrage de Gilles Perrault, Un homme à part, paru en 1984. La scène se déroule à la prison de Fresnes, après son arrestation, en 1960, pour sa participation au réseau Jeanson lors de la Guerre d’Algérie.

  • BALLAST Laurent Cordonnier : « La #marchandisation des conditions d’existence est totale ! »
    http://www.revue-ballast.fr/laurent-cordonnier

    Je ne connaissais pas cette phrase d’Orwell, mais je la trouve tout à fait juste. Vraiment excellente. C’est très décourageant pour des intellectuels de devoir sans cesse essayer de réarmer leur combat, en faisant remonter à la surface « la très haute intelligence et la très haute #théorie ». On a l’impression que pour gagner un centimètre dans un #débat #politique ou intellectuel, aujourd’hui, il faudrait réapprendre à tout le monde Karl Marx, John Meynard Keynes ou Michal Kalecki, pour commencer « à causer » sérieusement... Les bras nous en tombent. Les années de grandes théories sont passées à la poubelle. Il faut donc s’y prendre autrement. Attaquer plus vite, perdre moins de temps, trouver une porte dérobée, passer par une fissure, adopter des stratégies de contournement. La question est de savoir ensuite si ces stratégies ne sont pas complètement désespérées elles-mêmes. Evidemment, il faut conquérir les esprits, essayer de travailler l’imaginaire de nos contemporains, les interpeller de manière plutôt douce que violente. Même si on peut douter qu’un #roman n’ait jamais changé le monde, surtout les petits qui ne se vendent pas (rires).

    #dystopie

  • Que pense #Podemos ? (2/4) ~ Revue Ballast
    http://www.revue-ballast.fr/que-pense-podemos-24

    Les commentateurs officiels peinent encore à définir Podemos, que l’on dit pourtant aux portes du pouvoir. Cet objet politique non identifié bouscule les petites cases de la clique médiatique : populistes, eurosceptiques, alter-mondialistes ? Et chacun d’y aller de son étiquette ou d’agiter le traditionnel chiffon rouge : communistes, marxistes-léninistes, chavistes, bolivariens, castristes, etc. Que pensent, au fond, ses fondateurs ? Quels sont leurs stratégies, leurs références, leurs leviers théoriques ? Qui est à la barre de ce mouvement qui ne cesse d’appeler à couper la société en deux : non plus entre la gauche et la droite, mais entre le peuple et les puissants. Nous les avons lus, et écoutés, en langue espagnole. Itinéraire d’un mouvement qui perturbe échiquiers et agendas politiques.

    #stratégie #politique #Espagne

    • Il questionne la stratégie classique de la gauche critique : se revendiquer d’une information alternative ou d’une contre-information reviendrait, selon lui, à se placer d’emblée comme minoritaire ou marginal.

      Ses initiateurs établissent que les discours de haine sociale des médias audiovisuels ont besoin d’un ensemble de conditions d’énonciation pour avoir un effet sur la pensée et le comportement des gens. Ils respectent un certains nombre de rites et de pratiques qui légitiment leur parole. Ainsi, les messages libéraux n’ont pas une efficacité supérieure à ceux des contestataires du fait de leur parfaite logique, mais parce qu’ils s’inscrivent dans une machinerie discursive bien huilée. Pour en donner un exemple simple, si le message « le privé est plus efficace que le public » est énoncé sur un plateau de télé d’une grande chaîne, à une heure à forte audience, juste après un magnéto sur un service public déficient, par un homme âgé, diplômé, en costard-cravate, avec une intonation assurée et qui reçoit l’assentiment des autres invités, il aura une dimension performative immensément supérieure aux envolées anticapitalistes d’un salarié dans un mégaphone, à la fin d’une manifestation.

    • Vraiment intéressant.

      Pablo Iglesias décèle une caractéristique commune à la droite conservatrice et aux militants et intellectuels critiques : ils partagent une forme d’élitisme face à ces nouveaux espaces de bataille idéologique, qui seraient illégitimes, propices au fast-thinking, à la « pensée-minute » (Gilles Deleuze), aux « penseurs pour caméras » (Pierre Bourdieu). Les formes de création de consciences politiques contre l’ordre dominant seraient incompatibles avec ces outils d’abrutissement généralisé, devant lesquels l’intelligence ne pourrait s’abaisser sans perdre la profondeur de l’analyse révolutionnaire.

      Ça me rappelle aussi certaines des critiques qui ont été formulées contre #Alternatiba

      En méconnaissant le fait que « les gens, les travailleurs préfèrent l’ennemi, ils le croient, ils comprennent ce qu’il dit », la critique se rendrait autant inaudible qu’impuissante. Puisque l’ennemi agrège des forces et obtient le consentement par un discours attractif, qui touche, séduit et se présente comme la norme, il est nécessaire de lui disputer cette hégémonie sur son terrain. À ses détracteurs, il répond : « Nous ne définissons pas les conditions de la bataille. »

      C’est vrai je trouve, et c’est rare de l’entendre.

  • L’abécédaire de Bensaïd
    http://www.revue-ballast.fr/labecedaire-de-bensaid

    Attente : « Opaque époque. Triste tiédeur. Ce qui est en crise, c’est pourtant moins l’utopie que les contenus de l’attente. Les raisons, au terme de ce siècle obscur, en sont multiples et assez évidentes : les désillusions du progrès, la débâcle d’un futur bureaucratiquement administré, le souci immédiat de survie dans un présent précarisé. (...) Source : Ballast

  • Assassiner l’espoir
    http://www.revue-ballast.fr/assassiner-lespoir-par-slavoj-zizek

    « Je proclame mon respect profond pour Syriza et son combat. Sa persévérance même nous rend libres : tant que Syriza existe, nous savons tous qu’il nous reste encore une chance », écrivait récemment le philosophe slovène. Il revient, dans ce texte que nous avons traduit (paru en anglais le 24 avril), sur l’espoir que soulèvent les pourtant très modérés Syrira et Podemos et les coups de force de l’Union européenne, qu’il compare aux manœuvres nord-américaines contre l’Amérique latine, pour tenter d’y mettre au plus vite un terme. Source : Ballast

  • Ne vous sentez pas seuls et isolés
    http://www.revue-ballast.fr/ne-vous-sentez-pas-seuls-et-isoles-par-le-sous-commandant-marcos

    Nous sommes frères dans l’insatisfaction, la révolte, l’envie de faire quelque chose, l’anticonformisme. L’histoire qu’écrit le pouvoir nous a appris que nous avions perdu, que le cynisme et le profit étaient des vertus, que l’honnêteté et le sacrifice étaient stupides, que l’individualisme était le nouveau dieu, que l’espérance était une monnaie dévaluée, pas cotée sur les marchés internationaux, sans pouvoir d’achat, sans espérance. Nous n’avons pas appris la leçon. Nous avons été de mauvais élèves. Nous n’avons pas cru que nous enseignait le pouvoir. (...) Source : Ballast

  • BALLAST Pasolini — contre la #marchandise
    http://www.revue-ballast.fr/pasolini-contre-la-marchandise

    Pasolini a condamné sans détours la #dictature sanguinaire (les massacres éthiopiens obligent à s’en souvenir) instaurée par le Duce. Mais il a dénoncé, avec plus de vigueur encore, un fascisme qui à ses yeux ne disait pas son nom, celui qui montrait patte blanche, celui qui préférait les galeries aux galons, celui de cette société dans laquelle il vivait, la guerre passée, et que l’on disait déjà de #consommation – cette #société qu’il définissait comme « le dernier des désastres, le #désastre de tous les désastres ».

    • Alleluuiiiaaaa !!! Je tague #antifa car là on a affaire à un vrai.

      Il faudrait également filer le lien à serges pour qu’il comprenne où peut bien se cacher la « peste brune ».

      Ça c’est du bonhomme !! Je n’y résiste pas :

      Le fascisme, je tiens à le répéter, n’a pas même, au fond, été capable d’égratigner l’âme du peuple italien, tandis que le nouveau fascisme, grâce aux nouveaux moyens de communication et d’information (surtout, justement, la télévision), l’a non seulement égratignée, mais encore lacérée, violée, souillée à jamais

      L’ennemi unique => la marchandise.

      On peut donc affirmer que « la tolérance » de l’idéologie hédoniste voulue par le nouveau pouvoir est la pire des répressions de l’histoire humaine.

      Je bois du petit lait ;-) Si quelqu’un était sympa il irait poster ce lien à la horde, mais je doute qu’ils apprécient...

      JE SUIS .... ANTIFA quand je lis un papier comme ça.

  • BALLAST Paul Ariès : « La politique des grandes questions abstraites, c’est celle des dominants »
    http://www.revue-ballast.fr/paul-aries-politique

    Vous affirmez que les combats populaires sont souvent « conservateurs ». Vous risquez de heurter les rangs « progressistes », en prêtant à ce mot des vertus positives, non ?

    Cette affirmation est bien sûr une provocation… à penser ! Il serait facile, déjà, de dire qu’il s’agit bien de conserver une Terre-pour-l’humanité. Je crois que nous devons nous libérer de la foi béate dans le Progrès (économique, technique, etc.) pour apprendre à différencier ce qui relève de la conservation (des conditions de la vie) et ce qui relève de la réaction (notamment religieuse). J’avoue que ma fréquentation des milieux de la décroissance de droite a réveillé mon anticléricalisme, tant leurs postures de dames-patronnesses empuantissent. La réaction est tout ce qui défend les intérêts matériels et moraux des possédants/dominants. Je suis adepte du pachamamisme, car si le système soumet la nature aux lois de l’économie, il s’agit bien de soumettre l’économie aux lois du vivant – voilà ce qu’est pour moi la conservation. J’ai montré aussi dans mon dernier ouvrage, Écologie et milieux populaires, les modes de vie populaires au secours de la planète, que les gens ordinaires ont un bilan carbone bien meilleur que les riches et même que beaucoup d’écolos déclarés, car ils possèdent encore d’autres rapports au travail, à la consommation, à l’espace, au temps, aux loisirs, à la maladie, au vieillissement, à la mort, donc à la vie. C’est tout cela qu’il faut conserver/développer. Nous serons en droit de désespérer lorsque les modes de vie populaires se seront éteints totalement. Tant que les gens du commun ne sont pas que des riches auxquels ils ne manqueraient que l’argent, il y a de bonnes raisons d’espérer. Conserver c’est aussi bien sûr transformer. Il ne s’agit surtout pas d’idéaliser le passé : la télévision nous décérébralise, mais la religion hier, aussi.

  • Intersectionnalité des luttes : Angela Davis sur les révolutions arabes, Israël, la Palestine, la démocratie, les droits des Noir-e-s... - Revue Ballast - Archive 2014 via @rezo http://www.revue-ballast.fr/angela-davis-si-israel-se-retrouve-isole-il-ne-pourra-pas-continuer-so Extraits (interview intégrale sur le site de la revue Ballast, cf lien)

    Depuis l’essor du capitalisme global et des idéologies associées au néolibéralisme, il est devenu particulièrement important d’identifier les dangers de l’individualisme. Les luttes progressistes (contre le racisme, la répression, la pauvreté, etc.) sont vouées à l’échec si elles ne s’accompagnent pas du développement d’une conscience certaine de la promotion insidieuse de l’individualisme capitaliste. Alors même que Nelson Mandela a toujours insisté sur le fait que ce qu’il avait accompli était le fruit d’un effort collectif, mené avec tous les camarades qui ont lutté à ses côtés, les médias n’ont eu de cesse de l’ériger personnellement au rang de héros. Un processus similaire a tout fait pour dissocier Martin Luther King Jr. du grand nombre de femmes et d’hommes qui constituait le cœur du mouvement pour la liberté au milieu du XXe siècle. Il est essentiel de récuser et de résister à cette description de l’Histoire comme le succès de quelques héros, afin que chacun, aujourd’hui, puisse reconnaître son potentiel et le rôle qu’il peut jouer dans les combats toujours plus nombreux qui sont menés. (...)

    Comment définiriez-vous le « féminisme noir » ? Quel rôle pourrait-il jouer dans les sociétés contemporaines ?

    Le féminisme noir a émergé comme tentative théorique et pratique de démontrer que la race, le genre et la classe sont inséparables dans le monde social que nous constituons. Au moment de son apparition, il était régulièrement demandé aux femmes noires ce qui était le plus important à leurs yeux : le mouvement noir ou le mouvement des femmes. Nous répondions alors que ce n’était pas la bonne question. Ce qu’il fallait se demander était comment comprendre les points de jonction et les connexions entre les deux mouvements. Nous cherchons toujours aujourd’hui à comprendre la manière dont la race, la classe, le genre, la sexualité, la Nation et le pouvoir sont inextricablement liés, mais aussi le moyen de dépasser ces catégories pour comprendre les interactions entre des idées et des processus en apparence sans liens, indépendants. Mettre en avant les connexions entre les luttes contre le racisme aux États-Unis et celles contre la répression des Palestiniens par Israël est, dans ce sens, un procédé féministe.

    Que pensez-vous de l’idée qui consiste à se désengager totalement du système des partis politiques et de rompre avec la démocratie dite « représentative » ?

    Je ne pense évidemment pas que les partis politiques existants puissent être nos principaux chevaux de bataille, mais je pense que nous pouvons utiliser l’arène électorale comme un terrain sur lequel nous organiser. Aux États-Unis, nous avons besoin, depuis longtemps, d’un parti politique indépendant, un parti des travailleurs, antiraciste et féministe. C’est sur cette base d’activisme que nous allons pouvoir construire de nouveaux mouvements radicaux.

    Pourquoi demander aux populations arabes de se révolter alors que nous ne faisons rien, chez nous, pour changer nos propres institutions ?

    En effet, peut-être devrions-nous inverser la demande : je pense qu’il est tout a fait justifié que les populations du monde arabe nous demande d’empêcher nos gouvernements de mettre en place et de soutenir des régimes répressifs, et tout particulièrement Israël. La soi-disante « Guerre contre la terreur » a fait d’inestimables dégâts dans le monde, parmi lesquels l’intensification du racisme anti-musulman aux États-Unis, en Europe et en Australie. Et nous, progressistes du « Nord global », n’avons certainement pas reconnu et assumé nos responsabilités dans la perpétuation des attaques idéologiques et militaires contre les populations du monde arabe.

    Vous étiez dernièrement à Londres pour donner une conférence sur la Palestine, G4S [une entreprise britannique de services de sécurité] et le complexe industrialo-pénitentiaire : quelles sont les connexions entre ces trois thèmes ?

    G4S a insidieusement profité des soi-disant menaces sécuritaires et des politiques sécuritaires imposées par les États pour s’infiltrer dans la vie des populations du monde entier, et plus spécialement en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Palestine. Cette société, qui est la troisième plus grande entreprise privée du monde derrière Walmart et Foxcomm, et le plus grand employeur privé du continent africain, a appris à profiter du racisme, des politiques anti-immigration et des technologies de sanction en Israël et partout dans le monde. G4S est directement responsable des conditions d’incarcération des prisonniers politiques palestiniens, des prisons en Afrique du Sud, de la nature quasi carcérale de certaines écoles aux États-Unis, du mur d’apartheid en Israël/Palestine et du mur de séparation sur la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Et, bizarrement, nous apprenons lors de cette rencontre à Londres, que G4S gère également des centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle en Angleterre.

    Vous dites souvent que le complexe industrialo-pénitentiaire s’apparente à de « l’esclavage moderne ». À quel point cette industrie est-elle rentable ?

    Comme elle est en continuelle expansion, le cas G4s en est la preuve, on peut supposer qu’elle l’est de plus en plus. Elle inclut maintenant, en plus des prisons privées (et publiques, qui sont plus privatisées qu’on pourrait le penser et de plus en plus soumises à la dictature du profit), les centres de détentions pour mineurs, les prisons militaires et les centres d’interrogation. Qui plus est, le secteur le plus rentable de l’industrie pénitentiaire est celui des centres de détention pour migrants. On peut alors comprendre pourquoi la loi anti-immigration la plus répressive, ici aux États-Unis, a été rédigée par des prisons privées, dont l’objectif explicite était de maximiser leurs profits.

    (....)

    Vous parliez de « légitimité de la violence » ; cela renvoie à la situation en Palestine. On entend aujourd’hui la communauté internationale, les médias et le monde exiger des Palestiniens l’arrêt de la violence comme précondition à des négociations. Exactement comme il avait été demandé aux leaders du mouvements pour les droits civiques ou aux Indiens d’Amérique. Qui impose cette règle qui veut que l’opprimé assure la sécurité de l’oppresseur ?

    Mettre la question de la violence au premier plan permet de masquer les véritables problématiques qui font le coeur de la lutte pour la justice. Le même processus a été utilisé pendant la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud. Il est intéressant de noter que Nelson Mandela, qui a été sanctifié comme un des plus grands défenseurs de la paix de notre ère, figurait sur la liste des terroristes des États-Unis jusqu’en 2008. Les vraies problématiques de la lutte palestinienne pour la liberté et l’auto-détermination sont rendues invisibles par ceux qui, usant du terrorisme, portent la résistance palestinienne au même niveau d’horreur que l’apartheid israélien.

    À quand remonte votre dernière visite en Palestine ? Quelle impression vous a-t-elle laissée ?

    J’y suis allée en juin 2011 avec un groupe d’Indiens d’Amérique et de femmes de couleur, universitaires et activistes. La délégation comptait des femmes qui avaient grandi sous le régime d’apartheid en Afrique du Sud, dans le sud des États-Unis sous les lois Jim Crow et dans les réserves indiennes. Bien que nous étions déjà tous engagés dans le mouvement pour la justice en Palestine, nous avons été profondément choqués par ce que nous avons vu et avons décidé d’encourager nos différents groupes à rejoindre le mouvement BDS et à intensifier la campagne de lutte pour une Palestine libre. Certains d’entre nous ont plus récemment réussi à faire passer une résolution exhortant l’American Studies Association à participer au boycott académique et culturel d’Israël. D’autres ont œuvré pour le passage d’une résolution par la Modern Language Association visant à censurer Israël pour avoir refusé l’entrée en Cisjordanie à des universitaires qui voulaient faire des recherches et dispenser des cours dans des universités palestiniennes.

    Il existe de nombreux moyens de résistance pour les populations opprimées — la loi internationale stipulant même qu’il est possible de résister par la lutte armée. Aujourd’hui, le mouvement de solidarité palestien a pris le chemin de la résistance non-violente. Est-ce, selon vous, la bonne route ?
    (...) il est clair que si Israël se retrouve isolé économiquement et politiquement, comme tente de le faire la campagne BDS, il ne pourra pas continuer de développer son régime d’apartheid. Si nous, aux États-Unis par exemple, pouvions forcer Obama à cesser de donner 8 millions de dollars par jour à Israël, nous ferions un grand pas vers la fin de l’occupation israélienne.

    Vous faites partie d’un comité pour la libération de Marwan Barghouti et tous les prisonniers politiques. Pourquoi est-ce une priorité à vos yeux ?

    Il est essentiel que Marwan Barghouti et tous les prisonniers politiques incarcérés dans les prisons israéliennes soient libérés. Marwan Barghouti a passé plus de deux décennies derrière les barreaux. Sa situation est d’ailleurs tout a fait symptomatique de l’expérience de la plupart des familles palestiniennes dont au moins un membre a été emprisonné par les autorités israéliennes. Il y a actuellement plus de 5000 prisonniers palestiniens et nous savons que depuis 1967, 800 000 Palestiniens, soit 40 % de la population masculine, ont été incarcérés par Israël. Demander la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens est un élément essentiel des revendications pour mettre fin à l’occupation.

    Lors d’une conférence à Londres, en octobre 2013, vous avez déclaré que la question palestinienne devait se globaliser, qu’elle était une problématique sociale que tous les mouvements luttant pour la justice devaient inscrire dans leur programme. Que vouliez-vous dire par là ?

    Tout comme le combat contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud a fini par devenir une des préoccupations premières d’une grande majorité des mouvements de lutte pour la justice dans le monde, la question palestinienne doit devenir la priorité de tous les mouvements progressistes aujourd’hui. On a eu tendance à considérer la Palestine comme une question à part et, malheureusement, souvent marginale. Le moment est venu d’encourager tous ceux qui croient en l’égalité et la justice à se joindre à la lutte pour libérer la Palestine.

  • Pour se consoler de la victoire de Lepentanyahou :

    Gidéon Levy : Une victoire des travaillistes ne fera qu’enraciner l’occupation
    Agence Média Palestine / Haaretz, le 1er février 2015
    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2015/03/03/gideon-levy-une-victoire-des-travaillistes-ne-fera-quenraciner-

    La victoire de Netanyahu est une bonne chose pour la Palestine
    Yousef Munayyer, Ballast / New-York Times, le 18 mars 2015
    http://www.revue-ballast.fr/la-victoire-de-netanyahu-est-une-bonne-chose-pour-la-palestine

    Gidéon Levy : Netanyahu mérite le peuple israélien, et ce peuple le mérite
    Agence Média Palestine / Haaretz, le 18 mars 2015
    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2015/03/20/gideon-levy-netanyahu-merite-le-peuple-israelien-et-ce-peuple-l

    Ali Abunimah : Pourquoi je suis soulagé que Netanyahu ait gagné
    Agence Média Palestine / Electronic Intifada, le 18 mars 2015
    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2015/03/20/ali-abunimah-pourquoi-je-suis-soulage-que-netanyahu-ait-gagne

    #israel #Palestine #Elections

  • BALLAST | Angela Davis : « Si Israël se retrouve isolé, il ne pourra pas continuer son apartheid »
    http://www.revue-ballast.fr/angela-davis-si-israel-se-retrouve-isole-il-ne-pourra-pas-continuer-so

    Une interview passionnée d’Angela davies, qui n’a rien perdu de sa radicalité.

    L’élection de Barack Obama a été très largement célébrée comme une victoire contre le racisme. N’était-ce pas là un écran de fumée qui a, pendant longtemps, paralysé la gauche et les Afro-Américains engagés dans la lutte pour l’émancipation ?

    Les significations qui ont été données à l’élection d’Obama sont, pour la plupart, totalement fallacieuses. Tout particulièrement celles qui font de l’accession d’un homme noir à la présidence des États-Unis le symbole de la victoire sur le racisme. Je pense, cependant, que cette élection était importante en elle-même, étant donné que la plupart des gens – dont la majorité de la population noire – ne pensait pas possible, au départ, qu’une personne noire puisse un jour être élue à la tête de l’État. La jeunesse a vraiment créé un mouvement – qu’on pourrait même appeler un cybermouvement – qui a rendu l’impossible possible. Le problème est qu’ils n’ont pas alimenté cette puissance collective pour continuer à faire pression sur Obama et le pousser à prendre des mesures plus progressistes (contre l’incursion militaire en Afghanistan, pour le démantèlement de Guantanamo, vers la mise en place d’un meilleur régime d’assurance santé). Même si nous sommes critiques envers Obama, je pense qu’il est important de préciser que cela n’aurait pas été mieux avec Romney à la Maison Blanche. Ce n’est pas le bon président qui nous a fait défaut ces cinq dernières années, mais des mouvements populaires bien organisés.

    Vous imaginez une société sans prisons : n’est-ce pas utopique ? Comment cela pourrait-il fonctionner et que mettez-vous en place sur le terrain pour faire accepter cette idée ?

    Je suis convaincue qu’une société sans prison est réaliste et envisageable dans le futur, mais dans une société nouvelle basée sur les besoins de la population et non sur le profit. L’abolition des prisons est aujourd’hui perçue comme utopique justement parce que la prison et les idéologies qu’elle s’attache à véhiculer avec force sont totalement ancrées dans notre monde contemporain. L’utilisation de plus en plus massive de l’incarcération comme stratégie de détournement et l’accroissement du nombre de personnes emprisonnées aux États-Unis (environ 2,5 millions), empêchent de mettre en lumière et de traiter les problèmes sociaux fondamentaux (le racisme, la pauvreté, le chômage, le défaut d’éducation, etc.). La population finira par se rendre compte que la prison n’est qu’une fausse solution. Le plaidoyer pour l’abolition des prisons doit et ne peut se faire que dans un ensemble de revendications plus large incluant celles pour une éducation de qualité, la fin des discriminations à l’emploi, la gratuité des soins de santé et d’autres réformes progressistes. Cela participera à la promotion de la critique anticapitaliste et les initiatives vers le socialisme.

    Que répondez-vous si l’on vous dit : le combat est sans fin ?

    Je dirais que nos luttes murissent, grandissent, produisent de nouvelles idées, font surgir de nouvelles problématiques et de nouveaux terrains sur lesquels nous devons mener notre quête de liberté. À l’instar de Nelson Mandela, nous devons avoir la volonté d’entreprendre la longue marche vers la liberté.

  • Angela Davis : « Si Israël se retrouve isolé, il ne pourra pas continuer son apartheid »
    http://www.revue-ballast.fr/angela-davis-si-israel-se-retrouve-isole-il-ne-pourra-pas-continuer-so

    Née en 1944 en Alabama, Angela Davis est devenue – sans vraiment le vouloir, confia-t-elle dans ses mémoires – l’une des principales figures du Mouvement des droits civiques américains. Opposante à la guerre du Vietnam, membre du Parti communiste, marxiste, féministe et proche du philosophe Herbert Marcuse, Davis fut inculpée en 1971 – l’État de Californie l’accusant d’avoir pris part à une sanglante prise d’otages – puis acquittée un an plus tard. En tant que citoyenne, auteure et professeure, elle milita depuis contre le système carcéral, le port d’armes, la peine de mort, la discrimination à l’endroit des homosexuels, la guerre d’Irak et l’occupation de la Palestine. Entretien. Source : (...)