/2023

  • En France, la majorité présidentielle se fracture sur le conflit entre Israël et le Hamas
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/10/29/la-majorite-presidentielle-se-fracture-sur-le-conflit-entre-israel-et-le-ham

    Alors que l’exécutif veille à maintenir une ligne d’équilibre entre soutien à Israël et appel à une trêve humanitaire, des élus du camp d’Emmanuel Macron s’émancipent de la position diplomatique française. Ces divergences suscitent des remous internes.

    Deux remarques à propos de cet article :

    1°) Sylvain Maillard, le chef du groupe parlementaire macroniste, justifie la position de soutien à Israël par une posture émotionnelle et même tripale :

    « Mais c’est une situation tripale à laquelle nous devons faire face, poursuit le patron du groupe Renaissance. Trente-cinq de nos compatriotes ont été brûlés, massacrés ou violés et la priorité absolue est de sortir nos otages. Il est normal que les députés expriment ce que nous ressentons tous. Nous ne sommes pas des historiens. »

    Je suis surpris de constater d’ailleurs qu’il évoque des viols, qui à ma connaissance n’ont fait l’objet d’aucune confirmation et qui d’ailleurs n’ont pas été mentionné dans l’article du Monde de Samuel Forey Attaque du Hamas : retour sur le 7 octobre, une journée en enfer en Israël
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/28/attaque-du-hamas-retour-sur-le-7-octobre-une-journee-en-enfer-en-israel_6197
    Je trouve surprenant que cette citation ne soit pas assortie d’un commentaire du journaliste du Monde pour souligner cette absence de confirmation de cette accusation (voir par exemple https://www.unz.com/article/what-really-happened-on-7th-october)
    Un autre site de factchecking, citant le Shinbeth, affirme néanmoins que le Hamas aurait autorisé ses combattants à commettre des viols. Néanmoins, il ne semble pas y avoir eu de cas documentés par cette source : https://www.factcheck.org/2023/10/what-we-know-about-three-widespread-israel-hamas-war-claims

    2°) Derrière l’émotion, il y a aussi très clairement un calcul politique et clientéliste

    Le vote de la communauté juive
    L’Elysée ferme les yeux sur ces dissensions, préférant affirmer que tous les députés Renaissance sont alignés derrière le chef de l’Etat. Ces différences de sensibilités sur la question israélo-palestinienne sont cependant anciennes. Ainsi, en décembre 2019, la proposition d’une résolution, portée par Sylvain Maillard, à l’époque simple député, sur la lutte contre l’antisémitisme, avait-elle fait apparaître au sein du groupe La République en marche (LRM) un profond clivage. Cette proposition reprenait la définition associant l’antisionisme à une forme d’antisémitisme. Très contestée par une partie des députés macronistes, elle n’a pu être adoptée que grâce à l’apport de voix de droite, alors même que LRM détenait à elle seule la majorité absolue. Mardi 24 octobre, en réunion de groupe, c’est donc un vieux débat qui a ressurgi, exacerbé. M. Maillard s’est vu demander des comptes par ses collègues sur son rejet de la solution à deux Etats, position officielle de la France.
    Au-delà des convictions et des histoires personnelles des parlementaires se cache un non-dit, celui du vote de la communauté juive. Alors qu’il s’est sensiblement déplacé vers la droite ces dernières décennies, il sera très disputé par les candidats LR et Renaissance dans la bataille de Paris qui vient, en 2026. Un électorat qui observe avec attention la position des responsables politiques dans ce conflit. Dans son allocution du 12 octobre, saluée au-delà de la majorité macroniste, Emmanuel Macron appelait à « ne pas mener chez nous des aventures idéologiques par imitation, par projection ». Et à ne pas ajouter, « par illusion ou par calcul, des fractures nationales aux fractures internationales ». Un vœu pour l’instant resté pieux.

    #clientélisme #émotions #macronisme #viols

  • Comment Benyamin Nétanyahou est devenu le leader autoproclamé du « monde civilisé »

    .... Nétanyahou propose « une alliance antiterroriste de toutes les démocraties occidentales ». De telles thèses sont reprises par Ronald Reagan et son administration, de 1981 à 1989, au nom d’une « nouvelle guerre froide » contre « l’empire du mal » de l’URSS, auquel serait affiliée, dans une telle vision binaire, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat.

    .... Quatre ans plus tard [en 1993, 11 ans après l’invasion israélienne du Liban et l’évacuation de l’OLP], Arafat signe avec Yitzhak Rabin, le premier ministre israélien, les accords de paix d’Oslo, que Nétanyahou, devenu le chef de l’opposition, condamne comme une intolérable concession à la « terreur ». Peu importe que l’URSS ait disparu, il stigmatise l’OLP comme la tête d’une hydre terroriste, à combattre sans relâche. Nétanyahou s’affiche dans des meetings où sont scandés les slogans « Rabin, chien d’Arafat », voire « mort à Rabin ».

    Lorsque Rabin est assassiné, en 1995, certes par un terroriste, mais juif et Israélien, Nétanyahou croit sa carrière politique compromise. Mais il se remet vite à marteler le mantra de la « terreur », forcément arabe et anti-occidentale, parvenant à être élu de justesse en 1996 à la tête du gouvernement. Il s’attache, durant ses trois premières années au pouvoir, à méthodiquement vider de leur substance les #accords_d’Oslo.

    Redevenu simple député, il voit la rhétorique de l’Institut Jonathan triompher avec les attentats du 11 septembre #2001 et la « guerre globale contre la terreur » de George W. Bush. Nétanyahou se mobilise à Washington en 2002 pour assimiler l’OLP à Al-Qaida, tout en contribuant à la campagne de désinformation sur les armes de destruction massive en Irak. Jacques Chirac dénonce alors l’aveuglement d’une offensive de renversement de Saddam Hussein qui ne préparerait pas « le jour d’après ». La France évite ainsi que la désastreuse invasion de l’Irak ne débouche sur une confrontation mondialisée entre l’islam et l’Occident [hum, ndc]. Quant à Nétanyahou, il préfère, en 2006, célébrer, à l’hôtel King David de Jérusalem, le soixantième anniversaire de l’attentat de l’Irgoun, qui y fit 91 morts, dont 41 Arabes, 28 Britanniques et 17 Juifs. La plaque apposée à cette occasion est sans doute la seule au monde à honorer les auteurs d’un attentat plutôt que leurs victimes.

    https://www.lemonde.fr/un-si-proche-orient/article/2023/10/29/comment-benyamin-netanyahou-est-devenu-le-leader-du-monde-civilise_6197141_6

    https://archive.ph/Pi2Mj

    Bon, c’est Jean-Pierre Filiu hein.

    #Israël #Benyamin_Nétanyahou #biographie #Irgoun #Likoud

  • Attaque du Hamas : retour sur le 7 octobre, une journée en enfer en Israël

    Trois semaines après l’assaut le plus ambitieux de l’histoire du mouvement islamiste, le mode opératoire se précise. Plus de 2 000 hommes ont pénétré sur le territoire israélien à travers 29 brèches pratiquées dans la barrière entourant la bande de Gaza. L’invasion, succès militaire, a débouché sur des atrocités commises contre des civils

    .... « Le mode opératoire de l’attentat-suicide était très normé. Il s’agissait d’une mise à mort qui visait déjà délibérément les civils. Mais là, le cadre explose complètement. Il y a des actes de torture, des mises à mort douloureuses, cruelles », explique Laetitia Bucaille, professeure de sociologie à l’Institut national des langues et civilisations orientales et spécialiste de la société palestinienne.

    De nombreuses vidéos font apparaître des signes de violences post mortem : des coups de poing, de pied et de couteau infligés à des cadavres de soldats. Des images montrent un assaillant piétiner le visage d’un militaire décédé : « Voilà pour vous, tueurs d’enfants », lâche-t-il, en référence aux mineurs tués dans la bande de Gaza durant les campagnes militaires israéliennes. Dans un enregistrement retrouvé par l’armée israélienne, un autre appelle ses parents, depuis le kibboutz de Mefalsim : « Je t’appelle du téléphone d’une Juive ! Je l’ai tuée, elle et son mari ! J’en ai tué dix de mes mains ! Ouvre WhatsApp et regarde comment je les ai tués ! », hurle-t-il.

    Des dizaines de personnes ont été brûlées. Le docteur Chen Kugel, directeur du centre national israélien de médecine légale, témoigne : « Nous recevons beaucoup de sacs mortuaires remplis de membres qui n’ont pas été identifiés. Des corps ont été brûlés à plus de 700 degrés, ce qui m’invite à penser que de l’essence a été utilisée pour augmenter le brasier. Et certains ont été brûlés les mains liées, alors qu’ils étaient encore en vie, parce qu’il y a de la suie dans leur trachée-artère. » Les employés du centre ont découvert des têtes séparées des corps, sans pouvoir dire si elles l’ont été à la suite de décapitations ou lors d’explosions.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/28/attaque-du-hamas-retour-sur-le-7-octobre-une-journee-en-enfer-en-israel_6197

    https://archive.ph/W4Nzl

    edit actuellement, cette version made in Israël est sujette à caution, comme toutes les autres d’où qu’elles viennent. il semble que les civils tués en Israël ce jour-là l’aient été par des combattants du Hamas et du Djihad islamique, par des civils gazaouis et par Tsahal lors de sa contre offensive.

    #Israël #Hamas #7_octobre_2023

  • Guerre Israël-Hamas : à Kfar Bilu, dans la ferme des Polishuk, les volontaires ont remplacé les ouvriers
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/27/guerre-israel-hamas-a-kfar-bilu-dans-la-ferme-des-polishuk-les-volontaires-o

    Guerre Israël-Hamas : à Kfar Bilu, dans la ferme des Polishuk, les volontaires ont remplacé les ouvriers
    Par Raphaëlle Bacqué (Kfar Bilu, Israël, envoyée spéciale)
    Reportage Les Thaïlandais, employés à la cueillette des fruits, attendent d’être rapatriés dans leur pays. Les Palestiniens ne sont plus les bienvenus. Partout dans le pays, des bénévoles suppléent le manque de main-d’œuvre étrangère ou celle d’Israéliens rappelés par l’armée.
    Depuis des années, les Polishuk emploient pour la cueillette cinq ouvriers thaïlandais et deux Palestiniens de Gaza, logés sur place, dans ces maisons de bois qui donnent à cette ferme de Kfar Bilu, située à un peu plus d’une trentaine de kilomètres de Tel-Aviv, un petit air de banlieue américaine. Mais plus rien ne ressemble à « avant ». Depuis les attaques terroristes du 7 octobre, les Thaïlandais sont partis. Mardi, ils étaient alignés en longue file dans le hall de l’hôtel Intercontinental de Tel-Aviv, à attendre que l’ambassade de Thaïlande organise leur rapatriement. « Trois mille cinq cents des huit mille travailleurs venus en Israël ont déjà repris l’avion pour Bangkok », affirmait alors l’une des diplomates thaïlandaise. Et le flot ne tarit pas. Les deux ouvriers palestiniens ne reviendront pas non plus. « La police les a arrêtés », raconte encore Oded Polishuk, qui croit savoir qu’ils ont été emmenés jusqu’à Ramallah, la capitale de la Cisjordanie administrée par l’Autorité palestinienne, où se trouvent déjà de nombreux réfugiés. Depuis que la guerre menace, les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza détenteurs d’un permis de travail sont interdits de séjour en Israël. Par crainte des attentats, dit-on. D’ailleurs, les Polishuk n’en veulent plus. « Comment pourrait-on encore avoir confiance après ce qui s’est passé ? », lance le frère d’Oded, Gal, un ingénieur qui vient de s’engager dans l’armée.
    Devant les grands cageots de fruits, trois personnes s’activent. Ce sont des volontaires qui, depuis une dizaine de jours, arrivent partout dans les restaurants, les hôpitaux ou les fermes afin de remplacer les soldats mobilisés ou les ouvriers qui font défaut. Shiraz Salomon et Morian Menuhin font partie de ces bénévoles. « Dans la vie normale », comme dit Shiraz, ces deux quinquagénaires, amis de plus de vingt ans, sont tous deux associés dans un cabinet d’architectes de Tel-Aviv. Jusque-là, ils rénovaient, à Jaffa, ce vieux quartier collé à Tel-Aviv où vivent juifs et arabes israéliens, des maisons et de beaux lofts de briques et de bois, que Shiraz montre sur son téléphone portable. « Victim of love », lit-on sur son tee-shirt pendant qu’elle trie de grosses grenades rouges. C’est une fille de gauche, charmante, généreuse, tout à fait « bobo ». Lui est une sorte de géant, bonhomme et rassurant.
    Alors qu’ils avaient manifesté de concert, ces derniers mois, contre le gouvernement Nétanyahou, Shiraz et Morian ont cessé de parler de politique. « Pour éviter de trop s’engueuler, dit-elle, parce qu’il a viré dans la paranoïa et la guerre, quand je reste attachée à la paix avec les Palestiniens. » Cela fait amèrement sourire Morian, qui la juge « naïve ». Mais enfin, ils sont venus tous les deux accomplir ce travail harassant de tri « plutôt que de ressasser toute la journée en regardant les nouvelles angoissantes à la télé ».
    Dans les champs, trois autres volontaires cueillent des clémentines. Ceux-là sont des Français venus en Israël il y a une douzaine d’années, d’un tout autre style que les architectes de Tel-Aviv. (...) ».

    #Covid-19#migrant#migration#israel#gaza#palestinien#thailandais#travailleurmigrant#economie#conflit#maindoeuvre#crise#mortalite

  • A Moscou, la chasse aux migrants pour garnir les rangs de l’armée
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/27/a-moscou-la-chasse-aux-migrants-pour-garnir-les-rangs-de-l-armee_6196764_321

    A Moscou, la chasse aux migrants pour garnir les rangs de l’armée
    Par Benoît Vitkine(Moscou, correspondant)
    Comme s’il craignait les répliques des événements de la semaine précédente, Rouslan (le prénom a été modifié) fait un détour imperceptible, s’éloignant de quelques pas des portes métalliques derrière lesquelles s’abrite la mosquée de Kotelniki. « En réalité, il n’y a pas grand-chose à faire pour se protéger, reconnaît ce citoyen kirghiz d’une trentaine d’années, qui habite à quelques pâtés d’immeubles de là. Tu peux être contrôlé et arrêté partout : dans le métro, dans la rue, sur ton lieu de travail… » Le raid de la police, vendredi 20 octobre, dans cette banlieue-dortoir située à une heure du centre de Moscou, à la sortie de la prière musulmane, a marqué les esprits.
    En fait de mosquée, le lieu est une modeste salle de prière nichée dans les étages d’une tour HLM. Kotelniki, 70 000 habitants dont une forte population immigrée, en compte une poignée. Celle du boulevard Pokrovski défraie régulièrement la chronique : attroupements massifs, protestations des riverains, visites régulières de la police… En juillet, les forces antiémeutes sont entrées, précédées de gaz lacrymogènes, pour procéder à des contrôles d’identité. L’épisode du 20 octobre a été moins brutal. Il est lié non pas aux tensions ethniques et religieuses qui agitent occasionnellement Moscou (selon les estimations, contestées, du grand mufti de Russie, la capitale compterait 3 à 4 millions de musulmans), mais aux conséquences de la guerre en Ukraine : en manque de bras pour l’armée, et soucieux d’éviter une nouvelle vague de mobilisation impopulaire, le pouvoir russe fait la chasse aux migrants. (...)
    Environ 250 personnes ont été emmenées. Selon les informations du Monde, seize n’étaient pas revenues une semaine plus tard et ont été incorporées à l’armée. Parmi eux, le finaliste d’un télécrochet célèbre, Mamout Ouseïnov, qui a filmé toutes les étapes, depuis l’arrestation jusqu’à l’arrivée du groupe directement dans un dortoir militaire. C’est grâce à sa présence que l’affaire a reçu un certain écho. « Le même jour, rien que pour Kotelniki et ses environs, il y a eu deux autres rafles sur des marchés, précise Valentina Tchoupik, défenseuse historique des droits des migrants, qui vit désormais en exil. Depuis l’été, ce sont des dizaines à travers toute la Russie. »
    Face au scandale – relatif –, les autorités militaires ont expliqué que le but était de vérifier les états de service des personnes contrôlées. Depuis novembre 2022, une loi exige en effet que les étrangers ayant acquis la nationalité russe à l’âge adulte effectuent, s’ils ont moins de 30 ans, leur service militaire. La différence est notable, puisque les conscrits ne sont pas censés être envoyés sur le front ukrainien – même s’ils peuvent être mobilisés dès la fin de leur service.
    Sauf que tous les témoignages concordent pour affirmer que les officiers ont bien évoqué « l’obligation de signer un contrat d’un an », ce qui implique de rejoindre l’armée régulière pour être envoyé en Ukraine. « C’est l’une des techniques qu’ils utilisent fréquemment, constate Mme Tchoupik. Ils jouent de la confusion face à des gens qui ne connaissent pas leurs droits. Formellement, il s’agit du service militaire ; dans les faits, les recruteurs leur expliquent qu’ils doivent signer un contrat, et parfois ils les menacent de la prison. »
    Le Monde Application
    Plusieurs témoins de la rafle de Kotelniki assurent que l’alternative de la prison a bel et bien été évoquée par les officiers sur place, particulièrement insistants avec les titulaires d’un passeport russe. « Depuis quinze ans que je suis en Russie, tout le monde rêve d’obtenir la nationalité russe, constate Timour, originaire du Kirghizistan, qui a lui-même reçu son passeport peu avant la guerre. Ça te facilite la vie, ça la rend moins dangereuse… Maintenant c’est devenu synonyme de danger. » En réalité, les pressions exercées par Moscou sur les migrants ne visent pas seulement ceux ayant acquis récemment la nationalité russe. Dès le mois de septembre 2022, les autorités ont mis en place une procédure de naturalisation accélérée pour les étrangers signant un contrat avec le ministère de la défense. A en juger par les informations publiquement disponibles sur les pertes au combat, le dispositif n’a que peu séduit. La manœuvre a aussi crispé les pays d’Asie centrale et du Caucase, dont sont originaires la plupart des quelque 11 millions d’immigrés vivant en Russie, et qui s’opposent, plus ou moins fermement, à l’envoi de leurs ressortissants en Ukraine. Moscou a conduit ce travail tout en affirmant n’avoir aucun mal à recruter des volontaires pour la guerre, principalement grâce aux salaires mirobolants proposés par l’armée. Le 25 octobre, l’ancien président Dmitri Medvedev donnait ainsi le chiffre de 385 000 recrues pour l’année 2023. En plus de ce dispositif légal, les moyens utilisés pour incorporer des étrangers incluent la coercition et la duperie. Les témoignages et demandes d’aide qui remontent au réseau de Valentina Tchoupik, mais aussi à d’autres défenseurs des droits de l’homme, font état de migrants arrêtés pour être placés en position de vulnérabilité. (...)
    Mi-octobre, un acteur tadjik du nom de Charifdjon Tillozoda, qui s’était d’abord engagé avant de solliciter l’aide de ses proches pour échapper à l’envoi au front, s’est retrouvé sous le coup d’une accusation d’espionnage passible de vingt ans de détention. La prison constitue ensuite un autre vivier pour les recruteurs – ceux de Wagner, auparavant, et désormais ceux du ministère de la défense.La défenseuse des droits de l’homme assure toutefois que de telles pratiques se sont raréfiées alors qu’elles étaient, selon elle, massives en septembre-octobre 2022 et avril-mai 2023, avec des signalements à ses collègues se comptant alors en milliers par mois. Selon elle, les rafles actuelles se soldent plus souvent par des expulsions que par des tentatives de recrutement : « C’est une pratique récurrente à chaque fois que des élections approchent [un scrutin présidentiel est prévu en mars 2024], une pression très démonstrative est mise sur les migrants. Pour les policiers, c’est aussi une occasion de les voler. »
    Les cas de manipulations sont eux aussi fréquents. Le Monde a recueilli le témoignage d’un ressortissant ouzbek sur une pratique en vigueur à Sakharovo, une localité de la grande banlieue moscovite où est situé le principal centre administratif (et de rétention) pour les migrants de la capitale. Cet homme, qui demande à se faire appeler Sarvar et qui enchaîne depuis vingt ans les petits boulots dans la construction, s’y est rendu au début du mois d’octobre pour renouveler son permis de travail. (...) Sarvar assure avoir demandé, par curiosité, quelles étaient les conditions d’un tel contrat. Plus tard, au moment de déposer les documents requis pour son permis de travail, une employée lui a remis une liasse de documents à parapher pour finaliser la procédure, lui enjoignant de « faire vite » et de signer directement au guichet. Dix minutes plus tard, quand des policiers sont venus le chercher en lui disant : « Maintenant tu es des nôtres, que tu le veuilles ou non », Sarvar a compris qu’il avait signé, dans la masse de papiers, un contrat d’engagement avec le ministère de la défense.En demandant conseil à l’ambassade de son pays et à des juristes, le travailleur migrant a pu établir que le document n’était pas un contrat en bonne et due forme, mais une déclaration d’intérêt. Deux semaines plus tard, quand il est venu chercher son permis de travail, un officier a encore passé une demi-heure à essayer de le convaincre, allant jusqu’à prétendre qu’il aurait le choix entre aller au front et « rester dans la réserve ». « Depuis vingt ans, conclut Sarvar, je suis en règle, je paie mes impôts. J’ai tout subi, les passeports confisqués par les employeurs, les salaires non versés, les menaces et les violences de la police… Mais je n’imaginais pas qu’ils pourraient en arriver à un tel niveau de cynisme. »

    #Covid-19#migrant#migration#russie#guerre#recrutement#immigrant#caucase#asie#kirghizistan#oubzekhistan#passeport#nationalite#sante#droit

  • Italie : SOS Méditerranée forcée de gagner un port « lointain » pour débarquer 29 migrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/25/italie-sos-mediterranee-forcee-de-gagner-un-port-lointain-pour-debarquer-29-

    Italie : SOS Méditerranée forcée de gagner un port « lointain » pour débarquer 29 migrants
    Le Monde avec AFP
    Publié le 25 octobre 2023 à 20h04
    L’Ocean Viking, navire-ambulance de SOS Méditerranée, qui a secouru vingt-neuf migrants au large de la Libye mardi, devra débarquer ces rescapés à Ravenne, en Italie, un port « éloigné » de sa position actuelle impliquant « six jours de navigation supplémentaires », a dénoncé mercredi 25 octobre, l’ONG. « Après avoir passé huit heures en mer », ces personnes rescapées, qui « viennent en majorité de Syrie et du Soudan », deux pays en guerre, sont « épuisées », a ajouté SOS Méditerranée, précisant qu’elles sont désormais prises en charge à bord par ses équipes et celles de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
    A la suite d’un appel de détresse d’Alarm Phone – un numéro utilisé par les migrants rencontrant des difficultés lors de leur traversée de la Méditerranée – l’Ocean Viking a secouru mardi 24 octobre après-midi vingt-neuf personnes qui se trouvaient sur « une barque en fibre de verre impropre à la navigation dans les eaux internationales au large de la Libye », a rapporté dans un communiqué l’ONG basée à Marseille. Le centre de coordination des secours maritimes en Italie a demandé au bateau de l’ONG de mettre le cap vers le port éloigné de Ravenne, situé à 1 613 kilomètres, pour pouvoir débarquer les rescapés. Cette destination, à six jours de navigation, privera l’Ocean Viking « de toute possibilité de rechercher et de secourir des femmes, des hommes et des enfants en détresse en Méditerranée centrale » pendant un long laps de temps, a dénoncé l’ONG.L’Italie a récemment adopté un décret qui entrave en partie les activités des navires d’ONG, celles-ci étant désormais forcées de transporter les personnes secourues vers un port – souvent très lointain – dès la première opération, les empêchant de facto d’enchaîner les sauvetages. SOS Méditerranée a secouru près de 39 000 personnes en Méditerranée depuis 2016, principalement en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus dangereuse du monde. Depuis janvier, 2 166 migrants ont disparu sur cette route, selon l’Organisation internationale pour les migrations, un chiffre bien supérieur aux 1 417 disparus en 2022.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#mediterranee#traversee#routemigratoire#ong#humanitaire#alarmephone#sosmediterranee#sante#mortalite#libye#syrie#soudan

  • EU to step up support for human rights abuses in North Africa

    In a letter (https://www.statewatch.org/media/4088/eu-com-migration-letter-eur-council-10-23.pdf) to the European Council trumpeting the EU’s efforts to control migration, European Commission president Ursula von der Leyen highlighted the provision of vessels and support to coast guards in Libya and Tunisia, where refugee and migrant rights are routinely violated.

    The letter (pdf) states:

    “…we need to build up the capacity of our partners to conduct effective border surveillance and search and rescue operations. We are providing support to many key partners with equipment and training to help prevent unauthorised border crossings. All five vessels promised to Libya have been delivered and we see the impact of increased patrols. Under the Memorandum of Understanding with Tunisia, we have delivered spare parts for Tunisian coast guards that are keeping 6 boats operational, and others will be repaired by the end of the year. More is expected to be delivered to countries in North Africa in the coming months.”

    What it does not mention is that vessels delivered to the so-called Libyan coast guard are used to conduct “pullbacks” of refugees to brutal detention conditions and human rights violations.

    Meanwhile in Tunisia, the coast guard has been conducting pullbacks of people who have subsequently been dumped in remote regions near the Tunisian-Algerian border.

    According to testimony provided to Human Rights Watch (HRW)¸ a group of people who were intercepted at sea and brought back to shore were then detained by the National Guard, who:

    “…loaded the group onto buses and drove them for 6 hours to somewhere near the city of Le Kef, about 40 kilometers from the Algerian border. There, officers divided them into groups of about 10, loaded them onto pickup trucks, and drove toward a mountainous area. The four interviewees, who were on the same truck, said that another truck with armed agents escorted their truck.

    The officers dropped their group in the mountains near the Tunisia-Algeria border, they said. The Guinean boy [interviewed by HRW) said that one officer had threatened, “If you return again [to Tunisia], we will kill you.” One of the Senegalese children [interviewed by HRW] said an officer had pointed his gun at the group.”

    Von der Leyen does not mention the fact that the Tunisian authorities refused an initial disbursement of €67 million offered by the Commission as part of its more than €1 billion package for Tunisia, which the country’s president has called “small” and said it “lacks respect.” (https://apnews.com/article/tunisia-europe-migration-851cf35271d2c52aea067287066ef247) The EU’s ambassador to Tunisia has said that the refusal “speaks to Tunisia’s impatience and desire to speed up implementation” of the deal.

    [voir: https://seenthis.net/messages/1020596]

    The letter also emphasises the need to “establish a strategic and mutually beneficial partnership with Egypt,” as well as providing more support to Türkiye, Jordan and Lebanon. The letter hints at the reason why – Israel’s bombing of the Gaza strip and a potential exodus of refugees – but does not mention the issue directly, merely saying that “the pressures on partners in our immediate vicinity risk being exacerbated”.

    It appears that the consequences rather than the causes of any movements of Palestinian refugees are the main concern. Conclusions on the Middle East agreed by the European Council last night demand “rapid, safe and unhindered humanitarian access and aid to reach those in need” in Gaza, but do not call for a ceasefire. The European Council instead “strongly emphasises Israel’s right to defend itself in line with international law and international humanitarian law.”

    More surveillance, new law

    Other plans mentioned in the letter include “increased aerial surveillance” for “combatting human smuggling and trafficking” by Operation IRINI, the EU’s military mission in the Mediterranean, and increased support for strengthening controls at points of departure in North African states as well as “points of entry by migrants at land borders.”

    The Commission also wants increased action against migrant smuggling, with a proposal to revise the 2002 Facilitation Directive “to ensure that criminal offences are harmonised, assets are frozen, and coordination strengthened,” so that “those who engage in illegal acts exploiting migrants pay a heavy price.”

    It appears the proposal will come at the same time as a migrant smuggling conference organised by the Commission on 28 November “to create a Global Alliance with a Call to Action, launching a process of regular international exchange on this constantly evolving crime.”

    Deportation cooperation

    Plans are in the works for more coordinated action on deportations, with the Commission proposing to:

    “…work in teams with Member States on targeted return actions, with a lead Member State or Agency for each action. We will develop a roadmap that could focus on (1) ensuring that return decisions are issued at the same time as a negative asylum decisions (2) systematically ensuring the mutual recognition of return decisions and follow-up enforcement action; (3) carrying out joint identification actions including through a liaison officers’ network in countries of origin; (4) supporting policy dialogue on readmission with third countries and facilitating the issuance of travel documents, as well as acceptance of the EU laissez passer; and (5) organising assisted voluntary return and joint return operations with the support of Frontex.”

    Cooperation on legal migration, meanwhile, will be done by member states “on a voluntary basis,” with the letter noting that any offers made should be conditional on increased cooperation with EU deportation efforts: “local investment and opportunities for legal migration must go hand in hand with strengthened cooperation on readmission.”

    More funds

    For all this to happen, the letter calls on the European Council to make sure that “migration priorities - both on the internal and external dimension - are reflected in the mid-term review of the Multiannual Financial Framework,” the EU’s 2021-27 budget.

    Mid-term revision of the budget was discussed at the European Council meeting yesterday, though the conclusions on that point merely state that there was an “in-depth exchange of views,” with the European Council calling on the Council of the EU “to take work forward, with a view to reaching an overall agreement by the end of the year.”

    https://www.statewatch.org/news/2023/october/eu-to-step-up-support-for-human-rights-abuses-in-north-africa

    #migrations #asile #réfugiés #Afrique_du_Nord #externalisation #Ursula_von_der_Leyen #lettre #contrôles_frontaliers #Tunisie #Libye #bateaux #aide #gardes-côtes_libyens #surveillance_frontalière #surveillance_frontalière_effective #frontières #Méditerranée #mer_Méditerranée #Memorandum_of_Understanding #MoU #pull-backs #Egypte #Turquie #Jourdanie #Liban #réfugiés_palestiniens #Palestine #7_octobre_2023 #Operation_IRINI #IRINI #surveillance_aérienne #passeurs #directive_facilitation #renvois #déportation #officiers_de_liaison #réadmissions #laissez-passer #Frontex

    ping @isskein @_kg_ @karine4

    • *Crise migratoire : le bilan mitigé des accords passés par l’Union européenne pour limiter les entrées sur son sol*

      Réunis en conseil jeudi et vendredi, les Vingt-Sept devaient faire le point sur la sécurisation des frontières extérieures de l’UE. Mardi, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a proposé de conclure de nouveaux partenariats « sur mesure » avec le #Sénégal, la #Mauritanie et l’Egypte.

      Malgré la guerre entre Israël et le Hamas, qui s’est imposée à leur ordre du jour, le sujet de la migration demeure au menu des Vingt-Sept, qui se réunissent en Conseil européen jeudi 26 et vendredi 27 octobre à Bruxelles. Les chefs d’Etat et de gouvernement doivent faire un point sur la dimension externe de cette migration et la sécurisation des frontières extérieures de l’Union européenne (UE). Depuis janvier, le nombre d’arrivées irrégulières, selon l’agence Frontex, a atteint 270 000, en progression de 17 % par rapport à 2022. Sur certaines routes, la croissance est bien plus importante, notamment entre la Tunisie et l’Italie, avec une augmentation de 83 % des arrivées sur les neuf premiers mois de 2023.

      Si le #pacte_asile_et_migration, un ensemble de réglementations censé améliorer la gestion intra européenne de la migration, est en passe d’être adopté, le contrôle des frontières externes de l’Europe est au cœur des discussions politiques. A moins de huit mois des élections européennes, « les questions de migration seront décisives », prévient Manfred Weber, le patron du groupe conservateur PPE au Parlement européen.

      Nouveaux « #partenariats sur mesure »

      Mardi, dans une lettre aux dirigeants européens, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, a rappelé sa volonté de « combattre la migration irrégulière à la racine et travailler mieux avec des #pays_partenaires », c’est-à-dire ceux où les migrants s’embarquent ou prennent la route pour l’UE, en établissant avec ces pays des « #partenariats_stratégiques_mutuellement_bénéficiaires ». Elle propose de conclure avec le Sénégal, la Mauritanie et l’Egypte de nouveaux « #partenariats_sur_mesure » sur le modèle de celui qui a été passé avec la Tunisie. Sans oublier la Jordanie et le Liban, fortement déstabilisés par le conflit en cours entre Israël et Gaza.

      L’UE souhaite que ces pays bloquent l’arrivée de migrants vers ses côtes et réadmettent leurs citoyens en situation irrégulière sur le Vieux Continent contre des investissements pour renforcer leurs infrastructures et développer leur économie. « L’idée n’est pas nécessairement mauvaise, glisse un diplomate européen, mais il faut voir comment c’est mené et négocié. Le partenariat avec la Tunisie a été bâclé et cela a été fiasco. »

      Depuis vingt ans, l’Europe n’a eu de cesse d’intégrer cette dimension migratoire dans ses accords avec les pays tiers et cette préoccupation s’est accentuée en 2015 avec l’arrivée massive de réfugiés syriens. Les moyens consacrés à cet aspect migratoire ont augmenté de façon exponentielle. Au moins 8 milliards d’euros sont programmés pour la période 2021-2027, soit environ 10 % des fonds de la coopération, pour des politiques de sécurisation et d’équipements des gardes-côtes. Ces moyens manquent au développement des pays aidés, critique l’ONG Oxfam. Et la Commission a demandé une rallonge de 15 milliards d’euros aux Vingt-Sept.

      Mettre l’accent sur les retours

      Tant de moyens, pour quels résultats ? Il est impossible de chiffrer le nombre d’entrées évitées par les accords passés, exception faite de l’arrangement avec la Turquie. Après la signature le 18 mars 2016, par les Vingt-Sept et la Commission, de la déclaration UE-Turquie, les arrivées de Syriens ont chuté de 98 % dès 2017, mais cela n’a pas fonctionné pour les retours, la Turquie ayant refusé de réadmettre la majorité des Syriens refoulés d’Europe. Cet engagement a coûté 6 milliards d’euros, financés à la fois par les Etats et l’UE.

      « Pour les autres accords, le bilan est modeste, indique Florian Trauner, spécialiste des migrations à la Vrije Universiteit Brussel (Belgique). Nous avons étudié l’ensemble des accords passés par l’UE avec les pays tiers sur la période 2008-2018 pour mesurer leurs effets sur les retours et réadmissions. Si les pays des Balkans, plus proches de l’Europe, ont joué le jeu, avec les pays africains, cela ne fonctionne pas. »

      Depuis le début de l’année, la Commission assure malgré tout mettre l’accent sur les retours. Selon Ylva Johansson, la commissaire chargée de la politique migratoire, sur près de 300 000 obligations de quitter le territoire européen, environ 65 000 ont été exécutées, en progression de 22 % en 2023. Ces chiffres modestes « sont liés à des questions de procédures internes en Europe, mais également à nos relations avec les Etats tiers. Nous avons fait beaucoup de pédagogie avec ces Etats en mettant en balance l’accès aux visas européens et cela commence à porter ses fruits. »

      « Généralement, explique Florian Trauner, les Etats tiers acceptent les premiers temps les retours, puis la pression de l’opinion publique locale se retourne contre eux et les taux de réadmissions baissent. Les accords qui conditionnent l’aide au développement à des réadmissions créent davantage de problèmes qu’ils n’en résolvent. La diplomatie des petits pas, plus discrète, est bien plus efficace. »

      L’alternative, juge le chercheur, serait une meilleure gestion par les Européens des migrations, en ménageant des voies légales identifiées pour le travail, par exemple. Dans ce cas, affirme-t-il, les pays concernés accepteraient de reprendre plus simplement leurs citoyens. « Mais en Europe, on ne veut pas entendre cela », observe M. Trauner.
      Statut juridique obscur

      Le développement de ces accords donnant-donnant pose un autre problème à l’UE : leur statut juridique. « Quel que soit leur nom – partenariat, déclaration…–, ce ne sont pas des accords internationaux en bonne et due forme, négociés de manière transparente avec consultation de la société civile, sous le contrôle du Parlement européen puis des tribunaux, rappelle Eleonora Frasca, juriste à l’Université catholique de Louvain (Belgique). Ce sont des objets juridiques plus obscurs. »

      En outre, les arrangements avec la Turquie ou la Libye ont conduit des migrants à des situations dramatiques. Qu’il s’agisse des camps aux conditions déplorables des îles grecques où étaient parqués des milliers de Syriens refoulés d’Europe mais non repris en Turquie, ou des refoulements en mer, souvent avec des moyens européens, au large de la Grèce et de la Libye, ou enfin du sort des migrants renvoyés en Libye où de multiples abus et de crimes ont été documentés.

      Concernant la Tunisie, « l’Union européenne a signé l’accord sans inclure de clause de respect de l’Etat de droit ou des droits de l’homme au moment même où cette dernière chassait des migrants subsahariens vers les frontières libyenne et algérienne, relève Sara Prestianni, de l’ONG EuroMed Droit. Du coup, aucune condamnation n’a été formulée par l’UE contre ces abus. » L’Europe a été réduite au silence.

      Sous la pression d’Ursula von der Leyen, de Giorgia Melloni, la présidente du conseil italien, et de Mark Rutte, le premier ministre néerlandais, ce partenariat global doté d’un milliard d’euros « a été négocié au forceps et sans consultation », juge une source européenne. La conséquence a été une condamnation en Europe et une incompréhension de la part des Tunisiens, qui ont décidé de renvoyer 60 millions d’euros versés en septembre, estimant que c’était loin du milliard annoncé. « Aujourd’hui, le dialogue avec la Tunisie est exécrable, déplore un diplomate. La méthode n’a pas été la bonne », déplore la même source.
      Exposition à un chantage aux migrants

      « L’Union européenne a déjà été confrontée à ce risque réputationnel et semble disposée à l’accepter dans une certaine mesure, nuance Helena Hahn, de l’European Policy Center. Il est important qu’elle s’engage avec les pays tiers sur cette question des migrations. Toutefois, elle doit veiller à ce que ses objectifs ne l’emportent pas sur ses intérêts dans d’autres domaines, tels que la politique commerciale ou le développement. »

      Dernier risque pour l’UE : en multipliant ces accords avec des régimes autoritaires, elle s’expose à un chantage aux migrants. Depuis 2020, elle en a déjà été l’objet de la part de la Turquie et du Maroc, de loin le premier bénéficiaire d’aides financières au titre du contrôle des migrations. « Ce n’est pas juste le beau temps qui a exposé Lampedusa à l’arrivée de 12 000 migrants en quelques jours en juin, juge Mme Prestianni. Les autorités tunisiennes étaient derrière. La solution est de rester fermes sur nos valeurs. Et dans notre négociation avec la Tunisie, nous ne l’avons pas été. »

      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/26/crise-migratoire-le-bilan-mitige-des-accords-passes-par-l-union-europeenne-p

    • EU planning new anti-migration deals with Egypt and Tunisia, unrepentant in support for Libya

      The European Commission wants to agree “new anti-smuggling operational partnerships” with Tunisia and Egypt before the end of the year, despite longstanding reports of abuse against migrants and refugees in Egypt and recent racist violence endorsed by the Tunisian state. Material and financial support is already being stepped up to the two North African countries, along with support for Libya.

      The plan for new “partnerships” is referred to in a newly-revealed annex (pdf) of a letter from European Commission president, Ursula von der Leyen, that was sent to the European Council prior to its meeting in October and published by Statewatch.

      In April, the Commission announced “willingness” from the EU and Tunisia “to establish a stronger operational partnership on anti-smuggling,” which would cover stronger border controls, more police and judicial cooperation, increased cooperation with EU agencies, and anti-migration advertising campaigns.

      The annex includes little further detail on the issue, but says that the agreements with Tunisia and Egypt should build on the anti-smuggling partnerships “in place with Morocco, Niger and the Western Balkans, with the support of Europol and Eurojust,” and that they should include “joint operational teams with prosecutors and law enforcement authorities of Member States and partners.”

      Abuse and impunity

      Last year, Human Rights Watch investigations found that “Egyptian authorities have failed to protect vulnerable refugees and asylum seekers from pervasive sexual violence, including by failing to investigate rape and sexual assault,” and that the police had subjected Sudanese refugee activists to “forced physical labor [sic] and beatings.” Eritrean asylum-seekers have also been detained and deported by the Egyptian authorities.

      The EU’s own report on human rights in Egypt in 2022 (pdf) says the authorities continue to impose “constraints” on “freedom of expression, peaceful assembly and media freedom,” while “concerns remained about broad application of the Terrorism Law against peaceful critics and individuals, and extensive and indiscriminate use of pre-trial detention.”

      Amr Magdi, Human Rights Watch’s Senior Researcher on the Middle East and North Africa, has said more bluntly that “there can be no light at the end of the tunnel without addressing rampant security force abuses and lawlessness.” The Cairo Institute for Human Rights said in August that the country’s “security apparatus continues to surveil and repress Egyptians with impunity. There is little to no access to participatory democracy.”

      The situation in Tunisia for migrants and refugees has worsened substantially since the beginning of the year, when president Kais Said declared a crackdown against sub-Saharan Africans in speeches that appeared to draw heavily from the far-right great replacement theory.

      It is unclear whether the EU will attempt to address this violence, abuse and discrimination as it seeks to strengthen the powers of the countries’ security authorities. The annex to von der Leyen’s letter indicates that cooperation with Tunisia is already underway, even if an anti-smuggling deal has not been finalised:

      “Three mentorship pairs on migrant smuggling TU [Tunisia] with Member States (AT, ES, IT [Austria, Spain and Italy]) to start cooperation in the framework of Euromed Police, in the last quarter of 2023 (implemented by CEPOL [the European Police College] with Europol)”

      Anti-smuggling conference

      The annex to von der Leyen’s letter indicates that the Egyptian foreign minister, Sameh Shoukry, “confirmed interest in a comprehensive partnership on migration, including anti-smuggling and promoting legal pathways,” at a meeting with European Commissioner for Migration and Home Affairs, Ylva Johansson, at the UN General Assembly.

      This month the fourth EU-Egypt High Level Dialogue on Migration and the second Senior Officials Meeting on Security and Law Enforcement would be used to discuss the partnership, the annex notes – “including on the involvement of CEPOL, Europol and Frontex” – but it is unclear when exactly the Commission plans to sign the new agreements. An “International Conference on strengthening international cooperation on countering migrant smuggling” that will take place in Brussels on 28 November would provide an opportune moment to do so.

      The conference will be used to announce a proposal “to reinforce the EU legal framework on migrant smuggling, including elements related to: sanctions, governance, information flows and the role of JHA agencies,” said a Council document published by Statewatch in October.

      Other sources indicate that the proposal will include amendments to the EU’s Facilitation Directive and the Europol Regulation, with measures to boost the role of the European Migrant Smuggling Centre hosted at Europol; step up the exchange of information between member states, EU agencies and third countries; and step up Europol’s support to operations.

      Additional support

      The proposed “partnerships” with Egypt and Tunisia come on top of ongoing support provided by the EU to control migration.

      In July the EU signed a memorandum of understanding with Tunisia covering “macro-economic stability, economy and trade, green energy, people-to-people contacts and migration and mobility.”

      Despite the Tunisian government returning €67 million provided by the EU, the number of refugee boat departures from Tunisia has decreased significantly, following an increase in patrols at sea and the increased destruction of intercepted vessels.

      Violent coercion is also playing a role, as noted by Matthias Monroy:

      “State repression, especially in the port city of Sfax, has also contributed to the decline in numbers, where the authorities have expelled thousands of people from sub-Saharan countries from the centre and driven them by bus to the Libyan and Algerian borders. There, officials force them to cross the border. These measures have also led to more refugees in Tunisia seeking EU-funded IOM programmes for “voluntary return” to their countries of origin.”

      The annex to von der Leyen’s letter notes that the EU has provided “fuel to support anti-smuggling operations,” and that Tunisian officials were shown around Frontex’s headquarters in mid-September for a “familiarisation visit”.

      Egypt, meanwhile, is expected to receive the first of three new patrol boats from the EU in December, €87 million as part of the second phase of a border management project will be disbursed “in the coming months,” and Frontex will pursue a working arrangement with the Egyptian authorities, who visited the agency’s HQ in Warsaw in October.

      Ongoing support to Libya

      Meanwhile, the EU’s support for migration control by actors in Libya continues, despite a UN investigation earlier this year accusing that support of contributing to crimes against humanity in the country.

      The annex to von der Leyen’s letter notes with approval that five search and rescue vessels have been provided to the Libyan Coast Guard this year, and that by 21 September, “more than 10,900 individuals reported as rescued or intercepted by the Libyan authorities in more than 100 operations… Of those disembarked, the largest groups were from Bangladesh, Egypt and Syria”.

      The letter does not clarify what distinguishes “rescue” and “interception” in this context. The organisation Forensic Oceanography has previously described them as “conflicting imperatives” in an analysis of a disaster at sea in which some survivors were taken to Libya, and some to EU territory.

      In a letter (pdf) sent last week to the chairs of three European Parliament committees, three Commissioners – Margaritas Schinas, Ylva Johansson and Oliver Várhelyi – said the Commission remained “convinced that halting EU assistance in the country or disengagement would not improve the situation of those most in need.”

      While evidence that EU support provided to Libya has facilitated the commission of crimes against humanity is not enough to put that policy to a halt, it remains to be seen whether the Egyptian authorities’ violent repression, or state racism in Tunisia, will be deemed worthy of mention in public by Commission officials.

      The annex to von der Leyen’s letter also details EU action in a host of other areas, including the “pilot projects” launched in Bulgaria and Romania to step up border surveillance and speed up asylum proceedings and returns, support for the Moroccan authorities, and cooperation with Western Balkans states, amongst other things.

      https://www.statewatch.org/news/2023/november/eu-planning-new-anti-migration-deals-with-egypt-and-tunisia-unrepentant-

      en italien:
      Statewatch. Mentre continua il sostegno alla Libia, l’UE sta pianificando nuovi accordi anti-migrazione con Egitto e Tunisia
      https://www.meltingpot.org/2023/11/statewatch-mentre-continua-il-sostegno-alla-libia-lue-sta-pianificando-n

    • Accord migratoire avec l’Égypte. Des #navires français en eaux troubles

      Les entreprises françaises #Civipol, #Défense_Conseil_International et #Couach vont fournir à la marine du Caire trois navires de recherche et sauvetage dont elles formeront également les équipages, révèle Orient XXI dans une enquête exclusive. Cette livraison, dans le cadre d’un accord migratoire avec l’Égypte, risque de rendre l’Union européenne complice d’exactions perpétrées par les gardes-côtes égyptiens et libyens.

      La France est chaque année un peu plus en première ligne de l’externalisation des frontières de l’Europe. Selon nos informations, Civipol, l’opérateur de coopération internationale du ministère de l’intérieur, ainsi que son sous-traitant Défense Conseil International (DCI), prestataire attitré du ministère des armées pour la formation des militaires étrangers, ont sélectionné le chantier naval girondin Couach pour fournir trois navires de recherche et sauvetage (SAR) aux gardes-côtes égyptiens, dont la formation sera assurée par DCI sur des financements européens de 23 millions d’euros comprenant des outils civils de surveillance des frontières.

      Toujours selon nos sources, d’autres appels d’offres de Civipol et DCI destinés à la surveillance migratoire en Égypte devraient suivre, notamment pour la fourniture de caméras thermiques et de systèmes de positionnement satellite.

      Ces contrats sont directement liés à l’accord migratoire passé en octobre 2022 entre l’Union européenne (UE) et l’Égypte : en échange d’une assistance matérielle de 110 millions d’euros au total, Le Caire est chargé de bloquer, sur son territoire ainsi que dans ses eaux territoriales, le passage des migrants et réfugiés en partance pour l’Europe. Ce projet a pour architecte le commissaire européen à l’élargissement et à la politique de voisinage, Olivér Várhelyi. Diplomate affilié au parti Fidesz de l’illibéral premier ministre hongrois Viktor Orbán, il s’est récemment fait remarquer en annonçant unilatéralement la suspension de l’aide européenne à la Palestine au lendemain du 7 octobre — avant d’être recadré.

      La mise en œuvre de ce pacte a été conjointement confiée à Civipol et à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) de l’ONU, comme déjà indiqué par le média Africa Intelligence. Depuis, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déjà plaidé pour un nouvel accord migratoire avec le régime du maréchal Sissi. Selon l’UE, il s’agirait d’aider les gardes-côtes égyptiens à venir en aide aux migrants naufragés, via une approche « basée sur les droits, orientée vers la protection et sensible au genre ».
      Circulez, il n’y a rien à voir

      Des éléments de langage qui ne convainquent guère l’ONG Refugees Platform in Egypt (REP), qui a alerté sur cet accord il y a un an. « Depuis 2016, le gouvernement égyptien a durci la répression des migrants et des personnes qui leur viennent en aide, dénonce-t-elle auprès d’Orient XXI. De plus en plus d’Égyptiens émigrent en Europe parce que la jeunesse n’a aucun avenir ici. Ce phénomène va justement être accentué par le soutien de l’UE au gouvernement égyptien. L’immigration est instrumentalisée par les dictatures de la région comme un levier pour obtenir un appui politique et financier de l’Europe. »

      En Égypte, des migrants sont arrêtés et brutalisés après avoir manifesté. Des femmes réfugiées sont agressées sexuellement dans l’impunité. Des demandeurs d’asile sont expulsés vers des pays dangereux comme l’Érythrée ou empêchés d’entrer sur le territoire égyptien. Par ailleurs, les gardes-côtes égyptiens collaborent avec leurs homologues libyens qui, également soutenus par l’UE, rejettent des migrants en mer ou les arrêtent pour les placer en détention dans des conditions inhumaines, et entretiennent des liens avec des milices qui jouent aussi le rôle de passeurs.

      Autant d’informations peu compatibles avec la promesse européenne d’un contrôle des frontières « basé sur les droits, orienté vers la protection et sensible au genre ». Sachant que l’agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes Frontex s’est elle-même rendue coupable de refoulements illégaux de migrants (pushbacks) et a été accusée de tolérer de mauvais traitements sur ces derniers.

      Contactés à ce sujet, les ministères français de l’intérieur, des affaires étrangères et des armées, l’OIM, Civipol, DCI et Couach n’ont pas répondu à nos questions. Dans le cadre de cette enquête, Orient XXI a aussi effectué le 1er juin une demande de droit à l’information auprès de la Direction générale du voisinage et des négociations d’élargissement (DG NEAR) de la Commission européenne, afin d’accéder aux différents documents liés à l’accord migratoire passé entre l’UE et l’Égypte. Celle-ci a identifié douze documents susceptibles de nous intéresser, mais a décidé de nous refuser l’accès à onze d’entre eux, le douzième ne comprenant aucune information intéressante. La DG NEAR a invoqué une série de motifs allant du cohérent (caractère confidentiel des informations touchant à la politique de sécurité et la politique étrangère de l’UE) au plus surprenant (protection des données personnelles — alors qu’il aurait suffi de masquer lesdites données —, et même secret des affaires). Un premier recours interne a été déposé le 18 juillet, mais en l’absence de réponse de la DG NEAR dans les délais impartis, Orient XXI a saisi fin septembre la Médiatrice européenne, qui a demandé à la Commission de nous répondre avant le 13 octobre. Sans succès.

      Dans un courrier parvenu le 15 novembre, un porte-parole de la DG NEAR indique :

      "L’Égypte reste un partenaire fiable et prévisible pour l’Europe, et la migration constitue un domaine clé de coopération. Le projet ne cible pas seulement le matériel, mais également la formation pour améliorer les connaissances et les compétences [des gardes-côtes et gardes-frontières égyptiens] en matière de gestion humanitaire des frontières (…) Le plein respect des droits de l’homme sera un élément essentiel et intégré de cette action [grâce] à un contrôle rigoureux et régulier de l’utilisation des équipements."

      Paris-Le Caire, une relation particulière

      Cette livraison de navires s’inscrit dans une longue histoire de coopération sécuritaire entre la France et la dictature militaire égyptienne, arrivée au pouvoir après le coup d’État du 3 juillet 2013 et au lendemain du massacre de centaines de partisans du président renversé Mohamed Morsi. Paris a depuis multiplié les ventes d’armes et de logiciels d’espionnage à destination du régime du maréchal Sissi, caractérisé par la mainmise des militaires sur la vie politique et économique du pays et d’effroyables atteintes aux droits humains.

      La mise sous surveillance, la perquisition par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et le placement en garde à vue de la journaliste indépendante Ariane Lavrilleux fin septembre étaient notamment liés à ses révélations dans le média Disclose sur Sirli, une opération secrète associant les renseignements militaires français et égyptien, dont la finalité antiterroriste a été détournée par Le Caire vers la répression intérieure. Une enquête pour « compromission du secret de la défense nationale » avait ensuite été ouverte en raison de la publication de documents (faiblement) classifiés par Disclose.

      La mise en œuvre de l’accord migratoire UE-Égypte a donc été indirectement confiée à la France via Civipol. Société dirigée par le préfet Yann Jounot, codétenue par l’État français et des acteurs privés de la sécurité — l’électronicien de défense Thales, le spécialiste de l’identité numérique Idemia, Airbus Defence & Space —, Civipol met en œuvre des projets de coopération internationale visant à renforcer les capacités d’États étrangers en matière de sécurité, notamment en Afrique. Ceux-ci peuvent être portés par la France, notamment via la Direction de la coopération internationale de sécurité (DCIS) du ministère de l’intérieur. Mais l’entreprise travaille aussi pour l’UE.

      Civipol a appelé en renfort DCI, société pilotée par un ancien chef adjoint de cabinet de Nicolas Sarkozy passé dans le privé, le gendarme Samuel Fringant. DCI était jusqu’à récemment contrôlée par l’État, aux côtés de l’ancien office d’armement Eurotradia soupçonné de corruption et du vendeur de matériel militaire français reconditionné Sofema. Mais l’entreprise devrait prochainement passer aux mains du groupe français d’intelligence économique ADIT de Philippe Caduc, dont l’actionnaire principal est le fonds Sagard de la famille canadienne Desmarais, au capital duquel figure désormais le fonds souverain émirati.

      DCI assure principalement la formation des armées étrangères à l’utilisation des équipements militaires vendus par la France, surtout au Proche-Orient et notamment en Égypte. Mais à l’image de Civipol, l’entreprise collabore de plus en plus avec l’UE, notamment via la mal nommée « Facilité européenne pour la paix » (FEP).
      Pacte (migratoire) avec le diable

      Plus largement, ce partenariat avec l’Égypte s’inscrit dans une tendance généralisée d’externalisation du contrôle des frontières de l’Europe, qui voit l’UE passer des accords avec les pays situés le long des routes migratoires afin que ceux-ci bloquent les départs de migrants et réfugiés, et que ces derniers déposent leurs demandes d’asile depuis l’Afrique, avant d’arriver sur le territoire européen. Après la Libye, pionnière en la matière, l’UE a notamment signé des partenariats avec l’Égypte, la Tunisie — dont le président Kaïs Saïed a récemment encouragé des émeutes racistes —, le Maroc, et en tout 26 pays africains, selon une enquête du journaliste Andrei Popoviciu pour le magazine américain In These Times.

      Via ces accords, l’UE n’hésite pas à apporter une assistance financière, humaine et matérielle à des acteurs peu soucieux du respect des droits fondamentaux, de la bonne gestion financière et parfois eux-mêmes impliqués dans le trafic d’êtres humains. L’UE peine par ailleurs à tracer l’utilisation de ces centaines de millions d’euros et à évaluer l’efficacité de ces politiques, qui se sont déjà retournées contre elles sous la forme de chantage migratoire, par exemple en Turquie.

      D’autres approches existent pourtant. Mais face à des opinions publiques de plus en plus hostiles à l’immigration, sur fond de banalisation des idées d’extrême droite en politique et dans les médias, les 27 pays membres et les institutions européennes apparaissent enfermés dans une spirale répressive.

      https://orientxxi.info/magazine/accord-migratoire-avec-l-egypte-des-navires-francais-en-eaux-troubles,68

    • La Question d’Israël, Olivier Tonneau (10 pages / 43k signes)
      https://blogs.mediapart.fr/olivier-tonneau/blog/161023/la-question-disrael

      Ce texte mûrit depuis des années. J’aurais préféré ne pas l’écrire en des temps de fureur et de sang mais sans l’effroi de ces derniers jours, je ne m’y serais peut-être jamais décidé.

      Effroi devant les crimes du Hamas : j’ai repris contact avec Noam, mon témoin de mariage perdu de vue depuis des années qui vit à Tel Aviv, pour m’assurer qu’il allait bien ainsi que ses proches. Effroi devant les cris de joie poussés par tout ce que mon fil Facebook compte d’ « antisionistes », puis par le communiqué du NPA accordant son soutien à la résistance palestinienne quelques moyens qu’elle choisisse – comme si la guerre justifiait tout et qu’il n’existait pas de crimes de guerre.

      Effroi, ensuite, face aux réactions des médias français qui, refusant absolument toute contextualisation de ces crimes, préparaient idéologiquement l’acceptation de la répression qui s’annonçait. Effroi face à cette répression même, à la dévastation de Gaza. Effroi d’entendre Netanyahou se vanter d’initier une opération punitive visant à marquer les esprits et les corps pour des décennies, puis son ministre qualifier les Gazaouis d’animaux. Ainsi les crimes commis par le Hamas, que seule une mauvaise foi éhontée peut séparer des violences infligées par le gouvernement d’extrême-droite israélien aux Palestiniens, servent de prétexte au durcissement de l’oppression qui les a engendrés. Effroi, enfin, face au concert d’approbation des puissances occidentales unanimes : les acteurs qui seuls auraient le pouvoir de ramener Israël à la raison, qui d’ailleurs en ont la responsabilité morale pour avoir porté l’Etat Hébreu sur les fonts baptismaux, l’encouragent au contraire dans sa démence suicidaire.

      (via @colporteur)

    • Israël. L’agonie d’une démocratie (25 oct. 2023)
      https://www.youtube.com/watch?v=XUE2scIrnQc

      Rencontre avec :
      Charles #Enderlin, journaliste, grand reporter et auteur franco-israélien. Il a été correspondant à Jérusalem pour la chaîne de télévision France 2 de 1981 à 2015. Auteur de nombreux ouvrages dont notamment « Au nom du Temple : l’irrésistible ascension du messianisme juif en Israël, 1967-2012 » (Le Seuil, 2013), « Les Juifs de France entre République et sionisme » (Le Seuil, 2020), « De Notre Correspondant à Jérusalem. Le journalisme comme identité » (Le Seuil, 2021). Il vient de publier « Israël. L’agonie d’une démocratie » (60 pages. 5€. Libelle, Seuil 2023 - https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782021539158-israel-l-agonie-d-une-democratie-charles-enderlin)
      Modération : Jean-Paul Chagnollaud, président de l’iReMMO

      (via @loutre)

    • Palestine, Israël : nouvelle séquence d’un long conflit colonial
      interview de Rashid Khalidi

      https://www.contretemps.eu/palestine-israel-conflit-colonial

      Rashid Khalidi est un historien palestinien-américain, spécialiste de l’histoire moderne de l’Orient arabe. Il est depuis plus de vingt ans rédacteur en chef du Journal of Palestine Studies. Il a été conseiller auprès des négociateurs palestiniens lors des pourparlers de paix dans les années 1990. Il est titulaire de la chaire Edward Said d’études arabes modernes à l’université de Columbia (New York) et auteur de huit ouvrages, dont le plus récent est The Hundred Years’ War on Palestine. A History of Settler Colonialism and Resistance 1917-2017 (Picador/ Metropolitan Books, 2020).

      (via @cabou)

    • Craig Mokhiber, directeur des Droits Humains de l’ONU à New York, vient de démissionner pour protester contre la faiblesse de l’action de l’ONU.

      https://seenthis.net/messages/1024143

      Dans une lettre à son supérieur, il dit, entre autres :

      « Il s’agit d’un cas d’école de génocide. Le projet colonial européen, ethno-nationaliste, de colonisation en Palestine est entré dans sa phase finale, vers la destruction accélérée des derniers vestiges de la vie palestinienne indigène. en Palestine . »

      Vo (anglais, 5 pages) : https://blogs.mediapart.fr/stephane-m/blog/011123/gaza-est-victime-dun-genocide-occidental-commissaire-de-lonu-le-reve

      vf : https://ismfrance.org/index.php/2023/11/01/lettre-de-demission-de-craig-mokhiber-directeur-du-bureau-de-new-york-du-

      (via @stephane_m )

      –—
      Quelques jours plus tard, constat quant à la diffusion de cette lettre :

      https://seenthis.net/messages/1024786

      La lettre n’a pas fait grand bruit, à part sur les réseaux sociaux. Des mots trop lourds de sens (pourtant utilisés délibérément, en prenant appui sur des éléments factuels), en opposition frontale avec la posture prudente et consensuelle de la diplomatie internationale. Tellement que les médias n’ont pas semblé savoir quoi faire de cette patate chaude. Parmi les grands médias anglophones, seul The Guardian s’est aventuré à écrire un papier. Une entrevue sur Al Jazeera. Un mot dans The Independent. Un article atterré sur Fox News. Et un torrent de critiques, d’insultes et d’alertes à l’antisémitisme sur les réseaux sociaux.

      https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20231104-la-d%C3%A9mission-d-un-haut-responsable-de-l-onu-symbole-d-un-mon

      Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, Craig Mokhiber n’a pas été le seul haut responsable à jeter l’éponge. Il y a deux semaines, un employé du département d’État américain [1], chargé du transfert d’armes à l’État hébreu, a démissionné, s’inquiétant des conséquences de ces livraisons pour les civils palestiniens et les perspectives de paix au Proche-Orient.

      [1, ndp] Josh Paul, https://seenthis.net/messages/1030146

    • Comment Israël a bombardé une église où des civils étaient réfugiés à Gaza par Juliette Prigent et Olivier Escher (motion design)

      https://www.lemonde.fr/international/video/2023/10/27/comment-israel-a-bombarde-une-eglise-ou-des-civils-etaient-refugies-a-gaza_6

      Le 19 octobre, à 22 h 30, le ministère de l’intérieur gazaoui déclare qu’une église grecque orthodoxe a été bombardée à Gaza. C’est ici que se réfugiaient des centaines de personnes. Selon le ministère de la santé gazaouis, administré par le Hamas, 16 personnes ont été tuées lors de ce bombardement. Le lendemain, l’armée israélienne a reconnu auprès de l’Agence France-Presse avoir réalisé un raid aérien ayant touché l’église. Ce bombardement vient contredire l’argumentaire de Tsahal expliquant que l’armée israélienne ne cible que le Hamas dans la bande de Gaza.

      (vidéo en libre accès, 3 minutes, 27 oct. / trouvé tout seul mais @kassem aussi)

      Tir d’obus à l’hôpital Al-Shifa à Gaza : les images pointent la responsabilité des Israéliens Par Thomas Eydoux , Liselotte Mas , Cellule Enquête vidéo et Adrien Vande Casteele (Motion design, 15 novembre 2023)

      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/15/tir-d-obus-a-l-hopital-al-shifa-a-gaza-les-images-pointent-la-responsabilite

    • Des pays d’Amérique du Sud et la Jordanie prennent leurs distances avec Israël

      https://www.mediapart.fr/journal/international/011123/le-fil-du-jour-guerre-au-proche-orient-de-premiers-etrangers-et-binationau

      La Jordanie a choisi de rappeler « immédiatement » son ambassadeur en Israël, mercredi 1er novembre, pour protester contre l’offensive menée par Israël à Gaza. Dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères, Ayman Al-Safadi, a dit « rejeter et condamner la guerre israélienne continue à Gaza qui tue des innocents et provoque une catastrophe humanitaire sans précédent ».

      Plusieurs pays d’Amérique du Sud, comme la Bolivie, ont aussi annoncé couper leurs relations diplomatiques avec Israël dans le cadre du conflit au Proche-Orient. La Bolivie a justifié cette prise de distance « en signe de rejet et de condamnation de l’offensive militaire israélienne agressive et disproportionnée menée dans la bande de Gaza ». Le Chili a dénoncé de son côté des « violations inacceptables du droit humanitaire » tandis que la Colombie un « massacre ».

      Le Chili et la Colombie ont rappelé mardi leurs ambassadeurs en Israël pour marquer leur désaccord avec la guerre que mène Israël à la Palestine. Le Chili a déclaré « condamner avec énergie » et observer « avec une grande préoccupation » les opérations militaires israéliennes, dénonçant un « châtiment collectif pour la population civile palestinienne à Gaza ». Le président colombien, Gustavo Petro, a déclaré sur X avoir « décidé de convoquer » l’ambassadrice en Israël, Margarita Manjarrez. « Si Israël ne cesse pas le massacre du peuple palestinien, nous ne pouvons pas rester », a-t-il justifié.

    • Assemblée pour la Palestine
      وحدة الشعوب للتحرير
      Internationalists United !

      https://lundi.am/Appel-internationaliste-a-une-assemblee-pour-la-Palestine

      (Versions française, anglaise et arabe)

      Si ce front est capable de se lever aujourd’hui pour Gaza, il pourra le faire demain contre les bombes des régimes russe et syrien en Syrie, contre celles de la Turquie sur le Kurdistan. Il pourra soutenir les féministes en Iran et à Abya Yala, les révolutionnaires au Soudan ou en Algérie, les luttes des Arménien.ne.s et des Ouïghours, la résistances des Mapuche et des Sahraouis. C’est ce que signifie l’entraide entre révolté.e.s. C’est ce que nous appelons l’#internationalisme des peuples.

      Se battre pour la Palestine, c’est se battre pour le monde.

      Si vous voulez agir mais ne savez pas quoi faire, si vous avez la rage et vous ne voulez plus vous sentir impuissant.e.s, si vous voulez vous mettre en mouvement au lieu de regarder la mort les écrans, rejoignez-nous !

      Nous appelons à une assemblée autonome et transnationale en région parisienne, à Montreuil le jeudi 9 novembre à 18h30 à l’espace AERI au 57 rue Etienne Marcel 93100

    • RSF dépose plainte devant la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre commis contre les journalistes en Palestine et en Israël

      https://rsf.org/fr/rsf-d%C3%A9pose-plainte-devant-la-cour-p%C3%A9nale-internationale-pour-des-crim

      Guerre entre Israël et le Hamas : quatre membres de la famille d’un journaliste libanais tués dans une frappe israélienne

      https://www.ladepeche.fr/2023/11/05/guerre-entre-israel-et-le-hamas-quatre-membres-de-la-famille-dun-journalis

    • Guerre Israël-Hamas : « Emmanuel Macron entend pratiquer une diplomatie sans diplomates »

      https://www.mediapart.fr/journal/international/081123/guerre-israel-hamas-emmanuel-macron-entend-pratiquer-une-diplomatie-sans-d

      https://justpaste.it/cpmie

      Directeur d’Afrique du Nord-Moyen-Orient (Anmo) au Quai d’Orsay de 1998 à 2002, ancien ambassadeur au Tchad, en Irak et en Tunisie, Yves Aubin de la Messuzière, arabisant érudit, est l’un des rares diplomates français à avoir dialogué avec les dirigeants du Hamas, en particulier avec l’actuel chef du bureau politique du mouvement islamiste, Ismaël Haniyeh. « Je ne suis d’aucun camp, sinon celui de la paix et des humanistes, précise-t-il. Je condamne toutes les violences contre les populations civiles, qu’elles soient israéliennes, palestiniennes ou autres. »

      [...]

      Ce qui m’a frappé, c’est de constater que par les brèches ouvertes dans la barrière de Gaza sont entrés en Israël, en même temps que les combattants du Hamas en uniforme, beaucoup de jeunes à moto, en short, souvent sans armes, dont certains sont revenus avec des otages. Ces jeunes, sans travail, sans espoir, sans avenir, constituent une bonne partie de la population de Gaza. C’est cette même jeunesse désespérée et révoltée qui avait manifesté en 2018, face à la barrière construite par Israël à l’occasion de la « Journée de la terre », lors des « marches du retour » : armée de pierres et de cocktails Molotov, elle s’était retrouvée face aux snipers de l’armée qui avaient fait des dizaines de morts et de blessés.

      (via @ericw)

    • « Je ne suis pas là pour qu’on me dise ce que je dois penser ». Tout fut dit dans cette phrase. A ce moment-là, Leila Shahid aurait dû se lever et partir. L’histoire est toujours écrite par les vainqueurs et le « terrorisme » n’est que l’alibi pour imposer un point de vue belliciste.

    • "Le cycle de violences est amené à se perpétuer tant que durera l’occupation israélienne" (15 min.)

      https://www.youtube.com/watch?v=iMh_qiAjTTg&t=52s

      Le journaliste et essayiste Alain Gresh, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, et directeur du journal en ligne Orient XXI, est notre invité. Auteur de nombreux ouvrages sur le Proche-Orient, il vient de republier un livre co-signé avec Hélène Aldeguer : « Un chant d’amour Israël-Palestine, une histoire française » (Coédition Libertalia/Orient XXI). Son dernier article dans le Monde diplomatique s’intitule « Barbares et civilisés »

    • Henry Laurens : « On est sur la voie d’un processus de destruction de masse » à Gaza, entretien avec Rachida El Azzouzi (Mediapart, 19 novembre 2023).

      https://seenthis.net/messages/1028271

      Pour l’historien, spécialiste de la Palestine, professeur au collège de France, « l’effondrement des conditions sanitaires et l’absence de ravitaillement à destination des populations concernées peuvent indiquer que l’on est sur la voie d’un processus de destruction de masse » dans la bande de Gaza.

      ☆ Conférence à l’Inalco, 18/12/2023, 2h ☆ :
      https://www.youtube.com/live/lMZAGlZcNo0?si=7hZuI3YREkiMsEId

    • Comment le Hamas est devenu le visage violent de la résistance palestinienne | Entretien avec #Tareq_Baconi

      https://seenthis.net/messages/1028148

      les Palestiniens n’ont pas été récompensés de leurs concessions par la moindre forme d’autodétermination. À la place, leur concession a été utilisée pour étouffer toute voix palestinienne effectivement capable d’obtenir des concessions d’#Israël. La leçon durable acquise par le #Hamas auprès de l’#OLP, c’est qu’on ne peut pas concéder, qu’on ne peut assurément pas engager quelque forme de négociation que ce soit, à partir d’une position de faiblesse.

    • Yagil Levy, sociologue : « Le système politique d’Israël est complètement paralysé » (Le Monde, 24 nov. 2023)

      https://seenthis.net/messages/1028409

      Je ne connais aucun exemple dans l’histoire militaire récente [depuis la seconde guerre mondiale] où l’on observe ce ratio de pertes entre soldats et civils. Côté israélien, les pertes se montent à environ 60 soldats, comparé à 14 000 personnes tuées dans Gaza, dont au moins 6 000 enfants. C’est un ratio de un contre cent.
      On ne voit nulle part un tel rapport. C’est à ce prix qu’est économisée la vie des soldats, et cela entre en contradiction avec le besoin de légitimation vis-à-vis de l’extérieur. On n’entend pas en Israël de discours mettant en cause l’action militaire à Gaza, car dès que l’on prend en considération la morale, Israël ne peut plus se battre à Gaza, sauf à perdre plus de soldats. Si le coût humain de l’opération montait en flèche, elle deviendrait illégitime, mais cette fois aux yeux de la population.

    • « A Gaza, plus de cent employés des Nations unies sont morts, c’est sans précédent »

      https://www.lemonde.fr/israel-palestine/article/2023/11/26/a-gaza-plus-de-100-employes-des-nations-unies-sont-morts-c-est-sans-preceden

      L’ancien porte-parole d’agences onusiennes Khaled Mansour souligne, dans un entretien au « Monde », que la fuite des Palestiniens vers le sud de Gaza rappelle des scènes d’exode, au Rwanda ou en Bosnie. Un échec pour la communauté internationale.

    • Gaza : les enjeux de la plainte pour génocide visant Israël devant la Cour internationale de justice

      L’Afrique du Sud, à l’origine de la saisine des juges de La Haye, leur demande, avant même qu’ils se prononcent sur le fond, d’ordonner à Israël de cesser les attaques contre l’enclave palestinienne. Les audiences se dérouleront jeudi et vendredi.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/10/gaza-les-enjeux-de-la-plainte-pour-genocide-visant-israel-devant-la-cour-int

      Il faudra des années avant que les juges de La Haye tranchent sur le fond. Mais l’Afrique du Sud leur demande d’ores et déjà de prendre des « mesures conservatoires » pour arrêter les crimes en cours dans le territoire palestinien. La Cour n’a certes pas les moyens de faire exécuter ses décisions. Dans l’hypothèse où elle appellerait à des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU, il est quasi certain que les Etats-Unis, qui soutiennent l’Etat hébreu dans sa guerre, y mettraient leur veto. Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a d’ailleurs déclaré, mardi 9 janvier, que la plainte visant Israël devant la CIJ est « dénuée de fondement ». L’avis des juges sur les mesures préalables pourrait néanmoins avoir une portée symbolique considérable.

      • La plainte (pdf, 80 pages) : https://www.icj-cij.org/sites/default/files/case-related/192/192-20231228-app-01-00-en.pdf

      • La plaidoirie (intégrale, 3h18min, voiceover vf, source ONU) :
      https://www.youtube.com/watch?v=0Q_zTb9dfGU&feature=youtu.be

  • Apple et Google désactivent la localisation à Gaza et en Israël
    https://www.nextinpact.com/lebrief/72740/apple-et-google-desactivent-localisation-a-gaza-et-en-israel

    Apple (qui édite Apple Plans) et Google (qui édite Google Maps et Waze) ont désactivé les mises à jour automatiques de leurs applications de #cartographie à #Gaza et dans certaines zones israéliennes.

    Auprès de Bloomberg, un porte-parole de Google a confirmé que les fonctionnalités permettant de consulter le trafic et les risques d’encombrement en temps réel étaient désactivées – celles permettant d’établir un trajet et d’estimer une heure d’arrivée restent utilisables.


    L’une des sources de Bloomberg chez Google déclare que la décision a été prise sur demande de l’armée israélienne, pour éviter que le Hamas ne puisse déceler ses mouvements terrestres.
 #Israël s’apprête en effet à envahir Gaza par la terre. 


    Des actions similaires avaient été réalisées dans le contexte de la guerre en Ukraine.

    edit

    Les brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, évoquent des combats au sol dans deux secteurs de la bande de Gaza avec l’armée israélienne : « Nous faisons face à des incursions israéliennes au sol à Beit Hanoun [nord] et Al Boureij [centre]. De violents combats sont en cours », écrivent-elles dans un communiqué.

    https://www.lemonde.fr/international/live/2023/10/27/en-direct-guerre-israel-hamas-intenses-bombardements-israeliens-sur-la-bande

    #guerre #gazaouis

    • Dans la bande de Gaza, Israël franchit une nouvelle étape en intensifiant ses opérations militaires, 28 octobre, 10h, modifié à 14h42
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/28/israel-intensifie-ses-operations-dans-la-bande-de-gaza_6197007_3210.html

      Il était attendu que la guerre de l’armée israélienne à Gaza débute au cours d’une nuit. Sur ce point, toutes les sources semblaient d’accord, ces derniers jours, lorsqu’il s’agissait d’envisager la manière dont devaient commencer les #opérations_terrestres israéliennes dans la bande, déjà ciblée par des bombardements intenses. Pour le reste, depuis le schéma d’une #invasion au sol de grande ampleur, esquissé dans l’urgence après l’attaque du Hamas du 7 octobre, jusqu’à un plan intégrant des actions localisées avant un déploiement d’infanterie en plusieurs phases, toute une gamme d’actions a été envisagée. Dernièrement, une série d’opérations limitées à certains secteurs, opérée par des forces très mobiles, semblait privilégiée.

      .... une nouvelle étape militaire a été franchie, ainsi décrite par le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari : « L’armée de l’air s’attaque avec des moyens importants à des cibles souterraines et à des infrastructures de la terreur, et les forces de l’infanterie étendent le champ de leurs opérations. » « Les IDF [Forces de défense israéliennes], a-t-il ajouté, agissent avec force… pour atteindre les objectifs de cette guerre. »
      Lesquels ? Le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, avait défini succinctement ces objectifs, deux jours plus tôt, au cours d’un discours télévisé où il expliquait que l’armée avait pour mission d’« éliminer le Hamas en détruisant ses capacités militaires et ses structures diverses, tout en faisant tout ce qui est en notre pouvoir pour ramener [un échantillon minimal de] nos otages ». Après l’attaque du Hamas, lorsque la réponse militaire israélienne semblait animée par une volonté de répliquer que rien ne semblait pouvoir tempérer, la question des #otages ne figurait pas au cœur des projections tactiques. Avec le temps, cette position s’est nuancée.

      Combats au sol

      Mais alors que des tentatives de négociations à ce sujet sont toujours en cours, s’astreindre à attendre une libération collective avant de déclencher les opérations terrestres apparaît comme un piège à plusieurs sources militaires israéliennes. L’une d’elles estimait, vendredi, ne voir dans le processus de négociations qu’une « façon de gagner du temps, pour le Hamas, en espérant jouer l’usure contre nous ». ....

      L’« extension » décrite par le contre-amiral Hagari se réfère à deux opérations menées dans les vingt-quatre heures précédentes au cours desquelles ont eu lieu une #attaque_terrestre d’une unité à bord de blindés, et une opération par la mer. Des combats au sol, désormais, semblent donc avoir lieu. L’armée israélienne s’installe dans une forme d’action qu’il est toutefois difficile de cerner avec exactitude, sans doute intentionnellement, afin d’éviter de pousser les alliés du Hamas, comme le Hezbollah libanais, à entrer dans le conflit. Vendredi après-midi, une source proche des milieux sécuritaires israéliens analysait sans détour : « Je ne crois pas qu’il faille s’attendre dans l’immédiat à une invasion terrestre avec quatre ou cinq divisions. Dans un premier temps, les incursions ponctuelles auront pour mission de frapper le Hamas mais aussi de collecter du renseignement, en vue de frappes sur leur réseau de tunnels, ou encore de localiser des otages. En fait, il est possible de dire que l’opération, sous cette forme, a déjà commencé. »

      ... Dans les heures qui ont précédé le début de cette « extension » décrite par l’état-major israélien, une autre déclaration avait été faite, sous la forme d’une animation en 3D diffusée et assortie d’une carte détaillant des installations à caractère militaire du Hamas construites sous le principal #hôpital de Gaza, #Al-Shifa. Des accusations qui avaient commencé à être prononcées dès 2009 et qui concernent d’autres hôpitaux. Signe que ces établissements pourraient faire partie des cibles ? ....

    • Qu’est-ce que ça veut dire, « couper les communications » à Gaza ?
      https://www.slate.fr/story/255485/que-veut-dire-couper-communications-internet-telephone-bande-gaza-palestine-is

      La plupart des infrastructures permettant d’assurer une liaison téléphonique et internet à Gaza ont été détruites par les frappes de l’armée israélienne.

      .... « Il s’agit d’une évolution terrifiante », a déclaré à Wired Marwa Fatafta, responsable de la région Moyen-Orient-Afrique du Nord au sein du groupe de défense des droits civils numériques Access Now. Retirer complètement Gaza du réseau tout en lançant une campagne de bombardements sans précédent signifie simplement que quelque chose d’atroce est sur le point de se produire. »

      Cette vive inquiétude est partagée par la plupart des observateurs internationaux. Deborah Brown, une chercheuse travaillant pour Human Rights Watch (HRW) au sein de la division Technologies et droits humains, estime que « cette coupure de l’information risque de servir de couverture à des atrocités de masse et de contribuer à l’impunité des violations des droits humains ».
      Amnesty International, qui a également perdu contact avec ses équipes gazaouies, alerte sur la difficulté « d’obtenir des informations et des preuves essentielles sur les violations des droits humains et les crimes de guerre commis contre les civils palestiniens à Gaza, et d’entendre directement ceux qui subissent ces violations ».
      En l’absence de tout réseau permettant de faire sortir des informations depuis Gaza, le bilan humain de l’assaut mené hier soir par l’armée israélienne n’est pas encore connu. À cette heure, la seule source demeure l’armée israélienne ....

    • “Obviously, statistics from Gaza are subject to bias, so we can’t use them to determine when the number of dead Palestinians has reached a sufficient level. Perhaps when the fog of war has cleared, we’ll realize Israel has killed more Gazans than was necessary, but now is not the time to ease up.”

      [hum hum : un « nombre de morts suffisants » ?! il parlerait aussi crûment à des journalistes ? il manque des mots « terroristes du Hamas » ? ]

      How does Gaza’s health ministry calculate casualty figures ?
      Chris McGreal
      https://www.theguardian.com/world/2023/oct/27/how-does-gazas-health-ministry-calculate-casualty-figures

      Israel and Joe Biden have shown scepticism about accuracy of rising death toll but others point to historical reliability of data

      [...]

      On Thursday, the [health] ministry said the Israeli bombing of Gaza had killed 7,028 Palestinians, including 2,913 children, in the nearly three weeks since Hamas killed about 1,400 Israelis and abducted more than 200 others in its cross-border attack.

      In a move to head off allegations of fabrication, the ministry also issued a 212-page list of the names and identity numbers of every Palestinian it says has been killed in the Israeli bombardment.

      The Council on American-Islamic Relations called on Biden to apologise for his “shocking and dehumanising” remarks.

      The council’s director, Nihad Awad, said: “Journalists have confirmed the high number of casualties, and countless videos coming out of Gaza every day show mangled bodies of Palestinian women and children and entire city blocks levelled to the ground.

      [...]
      Omar Shakir, the Israel and Palestine director at Human Rights Watch, said he saw no evidence that the numbers were being manipulated.

      “We have been monitoring human rights abuses in the Gaza Strip for three decades, including several rounds of hostilities. We’ve generally found the data that comes out of the ministry of health to be reliable,” he said.

      “When we have done our own independent investigations around particular strikes, and we’ve compared those figures against those from the health ministry, there haven’t been major deviations.

      “Their numbers generally are consistent with what we’re seeing on the ground in recent days. There have been hundreds of airstrikes per day in one of the most densely populated areas of the world.

      “We’ve looked at satellite imagery. We’ve seen the number of buildings, and the numbers that are coming out are in line with what we would expect with what we’re seeing on the ground. So you put all those things together and we’re quite confident in the overall casualty numbers.”

      Shakir said a grey area was differentiating combatants from civilians among the dead, but the large proportion of women and children killed was indicative of high civilian casualties. He also said there was a need to draw a distinction between the immediate casualty numbers that came out quickly on any given day and those compiled over time, when there was more clarity.

      [...]

      A UN official who declined to be publicly identified said his agency had used and checked Gaza health ministry data for years.

      “I have seen nothing that says to me they are making the numbers up. We looked at some of the Israeli bombings and the numbers of deaths the ministry is claiming for a particular attack are broadly in line with what we have seen in previous wars.”

      He said the reason for the higher overall casualty figures was that the attacks were “much bigger than anything we’ve seen in previous wars. It’s not that they’re inflating the numbers.”

      Shakir said the health ministry had got caught up in the broader battle for public opinion in which Israel has faced its own accusations of manipulating casualty figures to downplay civilian deaths and of falsely claiming that unarmed Palestinians killed by the army in the West Bank were combatants.

      “Unfortunately, when reality is too difficult to stomach, Israel and so many of its allies prefer to deny it or bury their head in the sand,” Shakir said.

      “As long as they can create a fog of war and misinformation about what’s taking place, it provides cover for this to continue. To continue to have 100-plus Palestinian children killed every day.”

      #Gaza #brouillard_de_guerre #désinformation #Israël

    • Pour dissiper un malentendu potentiel : ma remarque n’a rien à voir avec du fact checking. Elle était là pour indiquer que The Onion est parodique. Isoler le titre du contenu qu’il publie annule cet effet, que je trouve, pour ma part, bien plus pertinent pour dénoncer le folie furieuse exprimée par Biden.

    • c’est le ridicule à 3h du mat’, j’en mourrais pas, mais stp n’y voit pas offense.
      lisant ailleurs des articles qui mettaient en doute le nombre de gazouis tués, j’ai pris au sérieux le post, d’abord sans m’arrêter au "enough" , cherché des éléments étayés sur le bilan humain des frappes israéliennes, puis lu en cours de publication ici le papier de The Onion (que je ne connaissait pas, tout le monde l’aura compris). ça aurait pu être un dérapage réel (on a vu hier que B. n’a pas attendu le grand âge dans ce domaine https://seenthis.net/messages/1023128), quel était le contexte etc. finalement, éberlué, j’ai ajouté l’extrait de The Onion et indiqué entre [ ] mon étonnement.
      lecture approximative puis littérale, plutôt confiant quant à tes posts, je n’ai nullement pensé à toi @kassem (si l’info avait été réelle, tu l’aurais sans doute commentée).
      une idiotie et un malentendu qui m’aura permis de lire et citer cet article du Guardian qui, sur l’ampleur de la boucherie en cours et sauf informations qui viendraient le contredire, fait un sort à la prudence qui peut (doit) accompagner toute info sur la guerre, prudence dont j’ai pu manquer à propos du déroulé de l’attaque du 7 octobre [ https://seenthis.net/messages/1023110#message1023165], qui reste obscur sur bien des points

    • Compter les victimes par temps de guerre

      https://www.lemonde.fr/international/live/2023/10/28/en-direct-guerre-israel-hamas-la-bande-de-gaza-soumise-a-un-black-out-est-la

      Compter les victimes, par temps de guerre, n’est pas seulement un recensement statistique et la mesure de drames humains. Il s’agit aussi d’une donnée politique, parfois dissimulée, parfois exagérée, par empressement ou manipulation. Dans le cas de la bande de Gaza, l’impossibilité de procéder à des vérifications indépendantes conduit à une situation paradoxale : la seule source est le ministère de la santé dans le territoire palestinien, de facto sous le contrôle du Hamas, maître des lieux. Tous les grands médias, les organisations non gouvernementales ou encore l’ONU reprennent ses bilans provisoires s’agissant du nombre de Palestiniens tués, comme ils le faisaient au cours des cycles d’affrontements précédents à Gaza.

      L’#Autorité_palestinienne (AP), à Ramallah, en revendique aussi la paternité et la véracité. Elle verse les salaires des fonctionnaires qui compilent ces données à Gaza et assure les contrôler. Le ministère de la santé sur place est un mélange entre employés recrutés depuis que le Hamas est au pouvoir dans l’enclave et anciens fonctionnaires affiliés au Fatah, le parti rival, qui gouverne l’Autorité palestinienne, dont l’adjoint de Mai Al-Kaila, la ministre de la santé à Ramallah.

      Pourtant, de façon inattendue, la Maison Blanche elle-même a mis en cause ces bilans. S’exprimant le 25 octobre, le président Joe Biden a souligné qu’il n’avait pas « confiance » dans les chiffres avancés, explique[nt] les journalistes Clothilde Mraffko et Piotr Smolar dans cet article : Le bilan réel des morts dans la bande de Gaza, une controverse très politique
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/28/bilan-des-morts-a-gaza-une-controverse-tres-politique_6196975_3210.html

      « Je suis sûr que des innocents ont été tués, et c’est le prix à payer quand on mène une guerre. » [Biden] Le contraste est saisissant entre la mise à distance de ces morts civiles et l’empathie sincère des responsables américains pour les victimes israéliennes de l’attaque du Hamas.

      « On ne peut rien prendre au pied de la lettre venant du Hamas, notamment le supposé ministère de la santé », a renchéri le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, le 26 octobre, tout en « ne contestant pas » que des milliers de Gazaouis aient été tués. La réponse de cet officiel à une question sur les violations éventuelles des lois de la guerre par l’armée israélienne a été révélatrice du positionnement américain. « Nous n’allons pas réagir en temps réel aux événements se déroulant sur le champ de bataille, à chaque allégation et chaque frappe », a-t-il noté.

      ... l’autorité de santé [de Gaza] rappelle que ce décompte ne comprend ni les corps encore sous les décombres, ni ceux « qui ont été enterrés directement sans avoir été transportés à l’hôpital [ou] ceux dont les hôpitaux n’ont pas pu terminer leurs procédures d’enregistrement ». Le rapport en conclut que « plusieurs centaines » de personnes tuées ne figurent probablement pas sur la liste.

      ... Selon [Richard Peeperkorn, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les territoires palestiniens], des estimations évoquent autour d’un millier de corps encore sous les gravats à Gaza. « Je trouve que c’est une question un peu cynique qui revient encore et encore. S’il se trouve que c’est un millier de plus ou un millier de moins, est-ce que cela change le débat ? »

      https://archive.ph/6cNX4

      #Gazaouis #E-U #massacre

    • Le Monde est bien gentil.

      De nos jours, je me dis que les infos de terrain remontées par les journalistes indépendants, MSF, l’UNICEF ou la population, bien que partielles, bien que « non officielles », doivent pouvoir servir à faire des estimations statistiques fiables. T’en dit quoi @simplicissimus ?

      Que font les fact-checkers des journaux occidentaux ?

    • merci @olaf, mais je suis bien incapable de dire quoi que ce soit. Je connais – un peu et de loin – la production de données, suffisamment pour savoir que faire tourner, en situation normale, un état-civil est un processus assez lourd et donc pour m’interroger sur ce qui peut en subsister dans le chaos absolu dans lequel se trouvent les administrations gazaouies.

      Quant aux sources ouvertes, avec des biais aussi violents, je ne pense pas qu’on puisse en tirer une estimation, en tous cas, en aucun cas statistique, comme tu le dis.

      Peut-être, après coup, sera-t-il possible d’avancer une estimation du résultat du massacre, mais, même là, c’est pas gagné, tant la partie massacrante est déterminée à décrédibiliser toute estimation, minimiser un décompte de non humains, nier l’idée même qu’il puisse y avoir des victimes de leur fait (cf. la notion de « bouclier humain »).

      cf les victimes civiles en Irak, en Syrie, …
      en 2017, p. ex.
      Victimes civiles des frappes américaines en Irak : les chiffres faux du Pentagone
      https://www.tf1info.fr/international/victimes-civiles-des-frappes-americaines-en-irak-les-chiffres-faux-du-pentag

    • Israel security source claim 20,000 killed in Gaza
      https://www.middleeastmonitor.com/20231105-israel-security-source-claim-20000-killed-in-gaza

      A senior Israeli security source has disclosed that an estimated 20,000 people were killed in occupation airstrikes in the Gaza Strip. Itamar Eichner, the diplomatic correspondent of Yedioth Ahronoth wrote today that the security source added that: “Hundreds were killed in the rubble of the tunnels. The pressure on Hamas is increasing, and only when they feel the sword on their necks will they offer a deal to release the abductees in order to save their skins.”
      It must be recalled that last week US President Biden questioned the 7,000 dead figure released by the Ministry of Health in Gaza. Biden said he had “no confidence in the number that the Palestinians are using.” He added, “I have no notion that the Palestinians are telling the truth about how many people are killed.”
      It would be interesting to hear what President Biden’s opinion is about the current Israeli security estimate. Perhaps he would now accept the Palestinian figures.

  • Libérée par le #Hamas, Yocheved #Lifshitz a milité toute sa vie pour les droits des #Palestiniens
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/26/liberee-par-le-hamas-yocheved-lifshitz-a-milite-toute-sa-vie-pour-les-droits

    Cette femme âgée de 85 ans, qui proteste inlassablement avec son mari, toujours otage, contre les conditions de vie des habitants de #Gaza, a été relâchée mardi après son enlèvement, le 7 octobre, dans le #kibboutz de Nir Oz.

    Par Raphaëlle Bacqué(Tel-Aviv, envoyée spéciale)
    Publié aujourd’hui à 06h00, modifié à 15h33
    Temps deLecture 5 min.

    Yocheved Lifshitz, 85 ans, au lendemain de sa libération par le Hamas, à l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv, le 24 octobre 2023. ARIEL SCHALIT / AP
    Yocheved Lifshitz paraît frêle et pâle, au milieu de ses dix petits-enfants, sur cette photo qu’ils ont prise à l’hôpital de Tel-Aviv, où elle se remet toujours de ses dix-huit jours de détention. On remarque tout de suite ce regard un peu perdu, sous des cheveux noirs coupés court, et sa petite silhouette qui semble flotter dans une tenue de coton noire.

    Sur la vidéo qu’a fait circuler le Hamas sur ses chaînes Telegram, quelques heures à peine après sa libération, mardi 24 octobre, des membres du mouvement islamiste, qui s’y entendent en communication, semblaient d’ailleurs tout attentifs à marcher à petit pas à côté de cette femme de 85 ans, en lui tenant le bras, avant de la remettre, en même temps que Nourit Kuper, 79 ans, aux mains de la Croix-Rouge. Ont-ils seulement su qui elle était, demande-t-on à son petit-fils Daniel ?

    « Oui, elle le leur a dit, et avec une grande colère », confie-t-il au Monde. C’est que Yocheved et son mari, Oded, de trois ans son cadet, enlevé avec elle le 7 octobre dans ce kibboutz de Nir Oz que le couple avait fondé en 1952, ont toujours été d’inlassables militants des droits des Palestiniens. Au milieu des années 1990, raconte d’ailleurs volontiers sa fille Sharone, qui, après l’enlèvement de ses parents, a aussitôt quitté Londres pour Tel-Aviv, Oded Lifshitz avait même rencontré le chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Arafat. Ce dernier venait de s’installer à Gaza, à quelque 3 kilomètres du kibboutz, juste après avoir reçu, en 1994, le prix Nobel de la paix, en même temps que les anciens premiers ministres israéliens Shimon Pérès et Yitzhak Rabin pour leurs efforts en faveur de cette paix qui paraît aujourd’hui si lointaine.

    Yocheved a dit aussi à ses geôliers que, quelques semaines avant leur enlèvement, les Lifshitz conduisaient encore régulièrement les malades de Gaza jusqu’aux hôpitaux israéliens afin qu’ils y soient soignés… Toute la famille Lifshitz, d’ailleurs, milite pour Shalom Akhshav (« la paix maintenant », en hébreu), ce mouvement qui plaide « pour un compromis raisonnable entre les peuples israélien et palestinien ». En somme, par une tragique ironie de l’histoire, les terroristes du Hamas ne pouvaient ignorer que leur prisonnière et son époux sont de ces Israéliens qui protestent inlassablement contre les conditions dans lesquelles vivent les Palestiniens dans cette prison à ciel ouvert qu’est Gaza.

    « Shalom »
    Si le Hamas a diffusé si complaisamment la vidéo de la libération de Yocheved Lifshitz, c’est d’ailleurs parce que, en un geste et en un mot, leur prisonnière a rappelé cet engagement. Juste avant qu’elle ne le quitte, on y voit en effet la vieille dame se retourner vers son ravisseur, encagoulé et armé, pour lui serrer la main en murmurant distinctement un « shalom », ce mot hébraïque qui veut dire « paix » en même temps qu’il est un salut. Depuis quarante-huit heures, ce geste et ce « shalom » bouleversent une société israélienne déjà profondément traumatisée par les 1 400 morts et quelque 200 enlèvements perpétrés par les terroristes lors de leur attaque surprise du 7 octobre.

    Même ses quelques mots pour dire qu’elle avait été « bien traitée », lors d’une conférence de presse organisée par sa fille et son petit-fils, sans que le gouvernement israélien ait eu son mot à dire, ont choqué jusqu’aux autres familles d’otage. « Au moment même où des efforts considérables sont déployés pour convaincre le monde que les otages doivent être libérés le plus rapidement possible, c’est étrange de l’entendre dire qu’ils sont bien traités », s’insurge Ronen Tzur, le directeur de la communication du Forum des familles d’otages et de disparus, qui reconnaît la rupture de tout contact avec les Lifshitz.

    Ce que raconte Yocheved Lifshitz, alors que son mari est toujours détenu, est pourtant le premier témoignage public sur la façon dont s’est déroulée l’une des prises d’otages perpétrées par le Hamas. Pour s’imaginer l’événement, il faut d’abord plonger à moins de 3 kilomètres du mur d’enceinte et de l’énorme grille électrifiée entourant Gaza, là où se trouve le kibboutz de Nir Oz, où vivent les Lifshitz.

    Trois semaines avant le 7 octobre, retrace ainsi la vieille dame, parfois secondée par sa fille Sharone, cette petite communauté de près de 400 personnes, fondée sur l’idéalisme des débuts d’Israël, avait subi des attaques qui, avec le recul, ressemblent à des avertissements. « Le Hamas nous avait préparés, pour ainsi dire, dit-elle d’ailleurs clairement. Ils avaient incendié nos champs en envoyant des ballons qui allumaient des feux. » Elle assure cependant que « l’armée israélienne ne nous a pas pris au sérieux. Le gouvernement nous a abandonnés ».

    « Un enfer »
    Le matin du samedi 7 octobre, alors que le calme paraît être revenu, les habitants voient soudain « des groupes comme des essaims faire sauter cette clôture coûteuse » entourant Gaza et fondre vers le kibboutz dont ils ouvrent les portes. « Des masses ont alors envahi nos maisons, battant les gens sans faire de distinction entre les jeunes et les vieux », dit-elle, comme si elle revoyait encore ce qu’elle appelle « un enfer ».

    Oded et Yocheved Lifshitz savent ce qu’est la violence. Si cette fille d’immigrés polonais qui ont quitté l’Europe en 1933 a été professeure d’éducation physique et photographe, lui est un ancien journaliste. En 1982, il a ainsi été l’un des premiers à pénétrer dans Sabra et Chatila et à relater les massacres survenus dans ces camps de réfugiés palestiniens, à Beyrouth-Ouest, qui firent des centaines, voire des milliers de morts.

    C’est autre chose, cependant, d’être soi-même visé. En 2015, un vidéoclip électoral du Likoud avait fait scandale : il mettait en scène des figurants déguisés en djihadistes déferlant en pick-up et demandant « la direction de Tel-Aviv ». Le groupe d’hommes armés, habillés et encagoulés de noir qui pénètre dans le kibboutz, ce 7 octobre, ressemble tout à fait à ce cauchemar.

    En quelques heures, ils dévastent tout, tuent vingt personnes, pillent, brûlent et enlèvent 80 habitants, dont le couple âgé. Dans cette folie, les Lifshitz ont été séparés, mais, précise son fils aujourd’hui, sa mère a eu le temps de voir que son mari était blessé après avoir reçu « une balle dans la main, alors qu’il tentait de bloquer la poignée de la porte blindée » derrière laquelle ils se tenaient.

    « Peur d’une peste »
    Yocheved Lifshitz, bras et jambes entravés, est jetée brutalement en travers d’une moto. « Pendant que nous roulions, ils m’ont frappée avec un bâton en bois. Ils ne m’ont pas cassé les côtes, mais j’ai eu très mal et j’avais du mal à respirer », relate-t-elle. Bientôt, on la descend à l’entrée d’un de ces #tunnels par lesquels le Hamas fait passer en contrebande armes et nourriture. « Nous avons marché pendant des kilomètres, à travers ce système géant de tunnels qui ressemble à des toiles d’araignée. La terre est humide, tout est toujours humide, détaille-t-elle. Lorsque nous sommes arrivés, ils nous ont dit qu’ils croyaient au Coran, qu’ils ne nous feraient pas de mal et que nous vivrions dans les mêmes conditions de vie qu’eux dans les tunnels. »

    Les deux ou trois premières heures, elle est gardée dans une salle avec vingt-cinq autres #otages, mais, bientôt, les ravisseurs les séparent selon le lieu où ils ont été enlevés et elle reste avec quatre autres otages du kibboutz, chacun accompagné d’un garde. On lui a pris sa montre et ses bijoux, mais, pour le reste, les ravisseurs les traitent convenablement. Ils les nourrissent de pain pita, de fromage et de concombres et installent des matelas pour la nuit.

    L’un des otages, blessé aux jambes et aux bras en tombant de la moto où il avait été placé, « reçoit ainsi chaque jour la visite d’un infirmier qui nettoie ses plaies » et d’un médecin qui lui administre des antibiotiques. Les ravisseurs paraissent aussi particulièrement se préoccuper de l’hygiène. Les otages disposent de shampooing et de toilettes propres que les terroristes nettoient régulièrement « pour qu’on n’attrape pas de maladies, ils avaient peur d’une peste », rapporte Yocheved Lifshitz.

    Au cours de sa conférence de presse, lorsqu’on lui a demandé si ses geôliers avaient essayé de discuter avec les otages, elle a répondu, sans être plus précise : « Nous leur avons dit : “Pas de politique.” Ils ont parlé de toutes sortes de choses et ont été très amicaux avec nous. » Peut-elle parler plus franchement, alors que quelque deux cents otages sont encore aux mains du Hamas ? Yocheved Lifshitz a, en tout cas, discrètement donné aux familles des nouvelles des #prisonniers qu’elle a pu croiser pendant ces dix-huit jours d’enfer. Et espère, désormais, le retour de son mari.❞

  • Guerre à Gaza : Israël inondera les tunnels du Hamas de gaz neurotoxiques sous la supervision de la marine américaine
    Par David Hearst | Published date : Jeudi 26 octobre 2023 | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/actu-et-enquetes/guerre-palestine-gaza-israel-tunnels-hamas-gaz-neurotoxiques-marine-a

    Les groupes de la résistance palestinienne à Gaza s’attendent à ce qu’Israël inonde les tunnels du Hamas de gaz neurotoxiques et d’armes chimiques sous la surveillance des commandos américains de la Delta Force dans le cadre d’une attaque surprise contre la bande côtière, a déclaré à Middle East Eye une source arabe de haut niveau proche de ces groupes.

    Israël et les États-Unis espèrent obtenir un effet de surprise afin de pénétrer dans les tunnels du Hamas, sauver environ 220 otages et tuer des milliers de combattants des Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, a indiqué la source dans un communiqué, notant que l’information provenait d’une fuite aux États-Unis.

    Middle East Eye n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations contenues dans la fuite.

    « Le plan repose sur l’élément de surprise afin de gagner la bataille de manière décisive, en utilisant des gaz interdits sur le plan international, en particulier des gaz neurotoxiques, et des armes chimiques. De grandes quantités de gaz neurotoxiques seraient pompées dans les tunnels », a indiqué la source.

    La Delta Force américaine supervisera « le pompage de grandes quantités de gaz neurotoxiques dans les tunnels du Hamas, capables de paralyser les mouvements corporels pendant une période comprise entre six et douze heures ».

    « Pendant cette période, les tunnels seraient infiltrés, les otages sauvés et des milliers de soldats d’al-Qassam tués », a-t-elle ajouté.

    Middle East Eye a contacté la Maison-Blanche et le Département américain de la Défense mais n’a obtenu aucun commentaire.

    Les États-Unis collaborent avec Israël au sujet de son invasion prévue de Gaza. (...)

    #7oct23

    • « Inonder les tunnels de gaz », comme c’est joliment euphémisé. Ça avance comme la guerre de Corée. A la fin, y-a un général qui va proposer d’envoyer une bombe atomique. Mais ils se contenteront de tout aplatir à coup de bombes traditionnelles, au point que les survivants seront ceux qui auront réussi à se terrer dans les grottes et les sous-sols. Et après, on ne comprendra pas pourquoi le territoire est dirigé par des paranoïaques notoires.

      (on écrit Mélenchon ;-) )

    • c’était un grand progrès pour les nazis que d’avoir inventé les chambres à gaz pour mettre en oeuvre une tuerie de masse, quotidienne, décentralisée et sur le long terme de personnes prisonnières dans leurs camps, conjointement au flux continu de crémations que cela exigeait.
      utiliser pour tenter de préserver des otages des gaz incapacitants pour ensuite flinguer un par un des combattants est aussi une toute autre scène, de guerre, de combat, que l’extermination industrielle à quoi aboutira(it) une prolongation des bombardements sur Gaza (un Hiroschima-Nagasaki au ralenti et sans emploi du nucléaire).
      on nous promet une guerre toujours plus technique, enfin ciblée, humanitaire et utopique. ça a tout d’une diversion destinée à afficher une attention aux vies des civils.

    • « Prochaines étapes » des combats en préparation : l’armée israélienne face aux tunnels de la bande de Gaza | Le Grand Continent
      https://legrandcontinent.eu/fr/2023/10/27/prochaines-etapes-des-combats-en-preparation-larmee-israelienne-fac

      L’armée israélienne a annoncé au matin du 26 octobre avoir mené un raid « ciblé » au sol dans la bande de Gaza, « en préparation des prochaines étapes du combat ». La forme que pourrait prendre une offensive terrestre de l’armée israélienne reste encore incertaine. L’armée fait face au défi stratégique posé par le réseau de tunnels traversant la bande de Gaza.

    • A Jabaliya a eu lieu une forme de résumé du conflit en cours. L’armée israélienne a privilégié les notions opérationnelles. (...) Le coût humain et politique d’opérations similaires risque de devenir difficilement acceptable aux yeux des soutiens d’Israël. L’ancien conseiller national à la sécurité, Eyal Hulata, désormais à l’Institut national du contre-terrorisme de l’université Reichman, à Tel-Aviv, en est convaincu : « Nous sommes face à un compte à rebours, en termes diplomatiques. Le temps nous est compté. »

      Pour autant, la situation de piège dans laquelle se trouve l’armée israélienne n’est peut-être pas complètement gelée. D’une part, le réseau des tunnels, s’il est en partie endommagé, peut empêcher la coordination entre les différents groupes du Hamas. Les conduits sont équipés de moyens de #communication, mais la section des câbles qui courent sur leurs parois aurait pour effet d’isoler les combattants, cassant leur #coordination. De plus, dans un réseau en profondeur, l’alimentation en #oxygène est vitale. Sans renouvellement de l’air, les combattants terrés dans les conduits seraient peu à peu asphyxiés. A mesure que le réseau s’est étendu, les besoins pour y renouveler l’#air se sont accrus. Techniquement, il faut des moteurs pour opérer cette circulation, et donc du carburant pour les faire fonctionner. Le Hamas a stocké des quantités importantes de carburant en prévision de cette confrontation, mais cette capacité n’est pas infinie. Selon plusieurs sources, elle accorde au groupe armé et à ses alliés une autonomie qui se compterait en semaines. Ensuite, si le carburant devait faire défaut et le système d’aération s’arrêter, le résultat serait simple : « Les combattants seraient obligés de sortir comme des lapins, et nous, nous les attendrons  », assure une source militaire israélienne.

      [...]

      « Il n’y a aucune technique miracle pour venir à bout de ce réseau [de tunnels]. Il faudra sans doute procéder par quadrillages, et utiliser toute une gamme de techniques pour détruire ses différents tronçons, en fonction des conditions », avertit Daphné Richemond-Barak.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/02/frapper-le-hamas-parmi-la-population-civile-l-impossible-strategie-de-l-arme

      https://archive.ph/qAgzz

      #tunnels

    • Personne n’arrêtera l’état sioniste et ce dernier n’arrêtera pas tant qu’il n’aura pas subi de très lourdes pertes.

      A ce moment là et à ce moment là seulement il prétendra que c’est sous la pression de ses alliés qu’il s’est arrêté, ces derniers se hâtant de confirmer en fumistes sans vergogne qu’ils sont.

  • Guerre Israël-Hamas : avec l’envoi du « Tonnerre », la France renforce sa présence militaire en Méditerranée orientale
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/26/guerre-israel-hamas-avec-l-envoi-du-tonnerre-la-france-renforce-sa-presence-

    Même si le président et l’état-major des armées ont surtout insisté sur la dimension humanitaire de ce déploiement, le Tonnerre, qui a quitté Toulon dès la fin de journée mercredi, est bien plus qu’un simple « navire-hôpital », comme il a été largement présenté.

    […]

    […] le Tonnerre est aussi un bâtiment capable d’embarquer plus d’une quinzaine d’hélicoptères, qui peuvent ensuite conduire des frappes ou des opérations de surveillance. Ce mercredi, en plus de ses 200 marins, le Tonnerre est également parti avec un groupement tactique embarqué, c’est-à-dire des unités de l’armée de terre dotées de tout leur matériel : du véhicule blindé au camion logistique. Un PHA peut transporter jusqu’à 900 soldats en plus de son propre équipage et toute la gamme des véhicules des armées, jusqu’à un escadron complet de chars Leclerc soit 13 blindés.

    #les_fourberies_de_macron

    • Mais quel nom ! créé par et pour ceux qui dirigent le monde par la violence, avec ça, on est certain·e de rester bloqués à l’antiquité.
      Côté créatif plutôt que tonnerre qui fait un peu poney et bein entendu si j’avais été maitresse du monde j’aurais plutôt choisi châtiment , assez similaire à tonnerre non ? arf certes ça fait un peu russe mais l’aspect militaire et guerrier y est.

    • Avec deux porte-avions, l’armée américaine veut constituer une « bulle » navale autour d’Israël
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/27/avec-deux-porte-avions-l-armee-americaine-veut-constituer-une-bulle-navale-a

      Après l’envoi de l’« USS Gerald R. Ford », les Etats-Unis ont annoncé l’arrivée d’ici quelques jours de l’« USS Dwight D. Eisenhower » en Méditerranée. Une force de plus de 15 000 marins, principalement destinée à dissuader une escalade régionale avec l’Iran.

      .... En plus de ses deux porte-avions, le Pentagone a ainsi décidé, le 16 octobre, de dérouter vers la #Méditerranée orientale un groupe amphibie complet, spécialisé dans les #opérations_spéciales, qui était déployé au Koweït pour un exercice : l’USS Bataan, fort d’au moins 3 000 soldats. Les Européens ont par ailleurs aussi commencé à déployer des bâtiments en direction d’Israël et de la bande de Gaza. D’abord pour d’éventuelles évacuations sanitaires, mais aussi pour d’autres opérations si le contexte l’exigeait.

      La #France devrait ainsi bientôt avoir au large de Chypre un #porte-hélicoptères amphibie en plus de deux #frégates déjà sur zone. Les Britanniques ont envoyé deux porte-aéronefs. Le Danemark et l’Allemagne ont, eux, décidé de repositionner des bâtiments qui étaient jusque-là sous commandement de l’OTAN pour la défense du flanc est de l’Europe.

      https://archive.ph/K3G8E

      #coordination_inter_armes #mer #marine (s) #aviation #Europe #E-U #GB #Israël

    • Conclusion of Juniper Oak 23.2 Joint Exercise of the IDF and U.S. Central Command, janvier 2023, Israël Defense Force
      https://www.idf.il/en/articles/2023/conclusion-of-juniper-oak-23-2-joint-exercise-of-the-idf-and-u-s-central-command

      The exercise tested collective U.S.-Israeli readiness and improved the interoperability of both militaries to enhance their shared ability to counter regional threats. The
      exercise simulated target strikes and complex operational scenarios by integrating joint communication and command and control systems.

      WhatsApp_Ima...
      Approximately 6,500 U.S. Armed Forces officers and soldiers took part in this exercise, which was the largest ever performed by the U.S. Armed Forces. The exercise
      showcased some of the most advanced capabilities of the militaries and is the first in a series of exercises to be held in 2023.

      The exercise began with a joint aerial and naval live fire exercise, including missile boats and combat helicopters, during which forces carried out coordinated strikes at targets simulating naval threats.

      The two air forces then simulated a range of different scenarios using fighter, transport and aerial refueling aircraft, rescue helicopters, RPAs, reconnaissance aircraft and American B-52 bombers, which dropped live munitions across southern Israel.

      Israeli Navy missile boats and a submarine maneuvered in tandem alongside an American aircraft carrier as a unified task force with defensive and striking capabilities against a variety of threats.

      Israeli Sa’ar 5-class corvettes were refueled by an American tanker in offshore waters to increase the IDF’s area and range of operation in both routine and emergency scenarios.
      WhatsApp_Ima...

      In addition, fighter jets and bombers were refueled by Israeli “Re’em” refueling aircraft and American KC-46 refueling tankers, the future refueling aircraft of the IAF.

      The air forces simulated the rescue of an abandoned pilot in a mountainous and complex area of the Golan Heights, where USAF personnel rescued an IAF pilot.

      The Israeli Ground Forces and U.S. Army conducted a joint training drill consisting of ground maneuvering and dozens of rocket launches, during which long-range rockets were launched from the American HIMARS and launchers in the Israeli Artillery Corps’ Rocket Array.

  • Un tiers des hôpitaux de la bande de Gaza mis hors service par les bombardements et le blocus israéliens
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/26/un-tiers-des-hopitaux-de-la-bande-de-gaza-mis-hors-service-par-les-bombardem

    Dans vingt-quatre à quarante-huit heures, la plupart des hôpitaux de l’enclave palestinienne n’auront plus d’électricité, faute de carburant pour faire fonctionner leurs générateurs. Les patients en soins intensifs, ceux qui ont besoin de dialyse et les cent trente bébés actuellement sous incubateur à Gaza se retrouveront condamnés à une mort quasi certaine .

    • les spécialistes militaires (...) s’interrogent sur ses réserves en munitions et en effectifs.

      https://justpaste.it/ac1iy

      après 19 jour de bombardements de Gaza, la guerre, ralentie par le blocage institutionnel US, va s’accélérer.
      déjà, notre stratège a changé de tenue. ce « cher Bibi » (E.M) porte une chemise noire.

      pour pallier le manque d’effectifs nécessaire à l’invasion terrestre d’un champs de ruines, Tsahal peut compter sur l’appui naval américain (missiles, renseignements) et français (renseignement), une poignée de gradés US de la contre guérilla

      Nous sommes dans un cercle d’impuissance et de calcul dont on ne sortira pas. La catastrophe ira donc à son terme, et nous en subirons les conséquences.

      https://seenthis.net/messages/1022488

      #Israël #Gaza

    • je le dis avec retard, faute de prendre du recul et bien que n’ignorant pas totalement l’histoire et la situation (en particulier dans les territoires occupés), dans la sidération émotionnelle et en raison de l’hostilité politique à ce qu’est devenue une résistance palestinienne qui s’est confessionnalisée sous égide fondamentaliste depuis Sabra et Chatila, j’ai me suis roulé dans la farine de la propagande israélienne qui a immédiatement répondue à l’attaque du 7 octobre dernier par le Hamas.
      ces bébés morts improbables, cette proportion effarante de civils martyrisés et tués dont on découvre progressivement qu’elle fut bien plus faible que celle proclamée et causée, pour des quantités inconnues, par trois types d’acteurs distincts : des civils palestiniens s’engouffrant dans les brèches ouvertes par les combattants palestiniens, ces mêmes combattants, les soldats israéliens lors de leur riposte, ont focalisé mon attention et je déplore après-coup ce manque de prudence.

      néanmoins, ce qui reste le plus proche de ce que furent originellement les pogroms européens c’est le massacre de civils par des civils encouragés par des forces politico-militaire pourvu d’organes de propagande (et de ce coté, le Protocole reste en usage, tandis que de l’autre la déshumanisation des palestiniens a fait de foudroyants progrès).
      on est bien loin d’en discerner l’éventuelle ampleur et nul ne sait pas quand une vérité suffisamment étayée quant à ce qui s’est passé le 7 octobre sera établie. quoi qu’il en soit, je n’arrive pas à me départir de la conviction qu’une tendance exterminationiste anime avec une puissance variable les deux parties en présence et qu’elle informe déjà le monde (et pas seulement le monde occidental)

      le génocide annoncé des palestiniens risque d’avoir lieu. à moins qu’une hypothétique extension du conflit ait pour résultat un retrait israélien, scénario hautement improbable à cette heure, mitage militaro-colonial aidant, la « solution à deux états » comme celle d’un état binational sont caduques.

      le tragique de la situation me (nous ?) dépasse absolument. l’impensable contraint à penser, je crains que cela ne soit long.

      merci @seenthis pour les divers échanges permis ici. #merci en particulier @kassem, @gonzo, @arno, @rumor dont les seens ont contribué à ce qu’enfin je décille.

      #propagande_de_guerre #propagande

  • L’immigration vers les pays de l’OCDE a atteint « des niveaux sans précédents » en 2022
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/23/immigration-des-niveaux-record-dans-l-ocde-en-2022_6196150_3210.html

    L’immigration vers les pays de l’OCDE a atteint « des niveaux sans précédents » en 2022
    Quelque 6,1 millions d’immigrés permanents supplémentaires ont été accueillis. De nombreux gouvernements ont adopté des politiques favorables aux travailleurs étrangers.Par Julia Pascual
    Une situation historique, des flux inédits. En 2022, l’immigration dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a atteint « des niveaux sans précédent », rappelle l’institution dans un rapport rendu public lundi 23 octobre. Ce phénomène s’explique surtout par l’augmentation de l’immigration pour motif humanitaire et professionnel et, dans certains pays, par des effets de rattrapage de l’immigration familiale post-Covid 19. « Sans compter les Ukrainiens, qui ont représenté 7 millions de réfugiés, nous atteignons 6,1 millions d’immigrés permanents en plus en 2022 », détaille Jean-Christophe Dumont, expert des migrations internationales à l’OCDE, soit une hausse de 26 % sur un an.
    Ces volumes sont à rapporter à la population de l’OCDE, évaluée à 1,26 milliard de personnes. « Les chiffres préliminaires pour 2023 laissent entrevoir une nouvelle hausse », anticipe l’organisation. L’Inde et la Chine sont les premières nationalités des nouveaux arrivants. Et les premiers pays de destination sont, dans l’ordre, les Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne. La France arrive au sixième rang avec plus de 300 000 nouvelles entrées, devant l’Italie (+ 272 000 entrées) et derrière le Canada (+ 437 000 entrées).
    Si l’immigration familiale continue de constituer la première catégorie d’immigrés nouveaux dans les pays concernés, avec 41 % des arrivées, sa part est assez stable dans le temps, la hausse des flux étant portée par d’autres facteurs de mobilité.Ainsi, le nombre de nouveaux réfugiés est passé de 425 000 en 2021 à près de 625 000 en 2022. Cette dynamique n’est pas en voie de se tarir si l’on considère l’augmentation de la demande d’asile : plus de 2 millions de nouvelles demandes ont été enregistrées dans les pays de la zone en 2022, bien au-delà des 1,7 million de demandes comptabilisées en 2015 et en 2016.
    Les pays d’origine des demandeurs d’asile sont le Venezuela (221 000), Cuba (180 000), l’Afghanistan (170 000) et le Nicaragua (165 000). « Cette hausse s’explique en grande partie par l’explosion des demandes aux Etats-Unis, qui se sont élevées à 730 000 », explique le rapport. L’Allemagne arrive en deuxième position avec près de 220 000 demandes d’asile en 2022, un chiffre toutefois inférieur à ceux de 2015 et de 2016. La France, elle, a enregistré près de 140 000 demandes en 2022.
    L’immigration permanente pour motif professionnel connaît elle aussi une dynamique importante, portée par les pénuries de main-d’œuvre. Elle représente 21 % des nouveaux immigrés en 2022, contre 16 % seulement en 2019, avant la pandémie de Covid-19. Les hausses dans certains pays sont « spectaculaires », remarque le rapport. Au Royaume-Uni, l’immigration de travail a doublé en un an, elle a crû de 59 % en Allemagne, de 39 % aux Etats-Unis ou encore de 26 % en France.
    Ces dynamiques sont portées par les gouvernements. La plupart des pays de l’OCDE ont placé l’immigration de travail « au premier plan des préoccupations politiques », relève le rapport. Les auteurs citent la réforme en Espagne de la loi générale sur l’immigration, la modification en Allemagne de la loi pour l’immigration des travailleurs qualifiés ou des réflexions en cours en Australie pour attirer davantage de travailleurs qualifiés.
    En dehors de l’immigration dite permanente, les flux temporaires augmentent eux aussi de façon historique. Les migrations temporaires de travail vers l’OCDE ont représenté 2,4 millions de permis délivrés, parmi lesquels 650 000 saisonniers recrutés en 2022, en premier lieu aux Etats-Unis, et principalement pour les activités agricoles. « Ces hausses sont une combinaison d’un effet de rattrapage post-Covid avec un effet conjoncturel des programmes économiques qui ont soutenu la demande », analyse M. Dumont.
    De même, l’immigration étudiante connaît une embellie notable avec 42 % d’augmentation des arrivées. En 2022, environ 1,9 million d’étudiants sont arrivés dans le cadre d’une mobilité internationale, hors mobilité intra-européenne. « Pour la quatrième année de suite, le Royaume-Uni arrive en tête des pays d’accueil des nouveaux étudiants internationaux, devant les Etats-Unis, observe l’OCDE. Viennent ensuite le Canada, l’Australie et le Japon. »
    « Ces chiffres nous montrent que l’immigration n’est pas hors de contrôle, insiste M. Dumont. La majorité de l’immigration est régulée. C’est aussi la preuve que l’économie arrive à absorber ces flux historiques, même s’il y a des tensions, notamment sur le marché du logement. » En outre, M. Dumont insiste sur le fait que l’augmentation de l’immigration « ne se fait pas au détriment des conditions d’insertion sur le marché du travail de l’ensemble des immigrés ». Leur taux d’emploi atteint même un niveau record en 2022 avec 71 % des immigrés présents dans l’OCDE qui occupent un emploi, contre 68,7 % en 2021. En France, ce taux frôle 62 %, en augmentation mais toujours en dessous de la moyenne des pays de l’Union européenne (66,8 %).l

    #Covid-19#migrant#migration#france#OCDE#immigration#economie#travailleurmigrant#etudiant#asile#politiquemigratoire

  • VIDEO. Guerre entre Israël et le Hamas : Emmanuel Macron a présenté les « condoléances de la France » au peuple israélien
    https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/guerre-entre-israel-et-le-hamas-emmanuel-macron-a-presente-les-condolea

    Ce type est formidable : pour circonscrire l’affaire ne t’en mêle pas et je m’en mêle.

    Emmanuel Macron a dit redouter « une conflagration régionale dont chacun sortirait perdant ». Il a appelé « le Hezbollah, le régime iranien, les Houthis au Yémen » à « ne pas prendre le risque inconsidéré d’ouvrir de nouveaux fronts », alors que la situation est très tendue à la frontière avec le Liban. Le président français a par ailleurs proposé que la coalition internationale actuellement déployée en Irak et en Syrie pour lutter contre l’Etat islamique « puisse aussi lutter contre le Hamas ».

    #psychopathe

  • Israel-Palestine war: Israeli officials ’unhappy’ with released woman’s description of captivity
    By MEE staff | Published date: 24 October 2023 | Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/news/israel-palestine-war-captive-description-officials-unhappy

    Israeli officials are reportedly unhappy with an interview given by an elderly former captive of Hamas in Gaza because she had not been well prepared for the statement.

    In a press meeting on Tuesday, 85-year-old Yocheved Lifshitz, an Israeli captive released from Gaza on Monday evening, said she was beaten on 7 October, the day Palestinian fighters stormed southern Israel, but later treated “gently”.

    Sources told Israel’s state-owned Kan News that the interview was a “mistake”, adding that a “preliminary meeting” may not have been held with Lifshitz prior to her press statement and that if one had been held, not “all questions” to do with the preparation were asked.

    Lifshitz is one of four Israelis who have been released after Hamas-led Palestinian fighters stormed Israeli communities near the Gaza Strip in an attack that killed around 1,400 Israelis, mostly civilians. Israel believes 220 captives are being held in Gaza.

    The former Israeli hostage was one of the oldest held by Hamas in Gaza, and spent more than two weeks in captivity.

    (...)
    When Lifshitz was asked why she shook hands with the Hamas fighter before her release, she replied: “They were gentle with us, our needs were supplied.”

    During the press statement, Lifshitz also condemned the Israeli army’s lack of preparedness for the attack on 7 October, saying that “two billion” shekels had been spent on security systems that did not work.(...)

    #7oct23

    • Libérée par le Hamas, Yocheved Lifshitz a milité toute sa vie pour les droits des Palestiniens
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/26/liberee-par-le-hamas-yocheved-lifshitz-a-milite-toute-sa-vie-pour-les-droits

      Yocheved a dit aussi à ses geôliers que, quelques semaines avant leur enlèvement, les Lifshitz conduisaient encore régulièrement les malades de #Gaza jusqu’aux hôpitaux israéliens afin qu’ils y soient soignés… Toute la famille Lifshitz, d’ailleurs, milite pour Shalom Akhshav (« la paix maintenant », en hébreu), ce mouvement qui plaide « pour un compromis raisonnable entre les peuples israélien et palestinien ». En somme, par une tragique ironie de l’histoire, les terroristes du Hamas ne pouvaient ignorer que leur prisonnière et son époux sont de ces Israéliens qui protestent inlassablement contre les conditions dans lesquelles vivent les Palestiniens dans cette prison à ciel ouvert qu’est Gaza.
      « Shalom »
      Si le Hamas a diffusé si complaisamment la vidéo de la libération de Yocheved Lifshitz, c’est d’ailleurs parce que, en un geste et en un mot, leur prisonnière a rappelé cet engagement. Juste avant qu’elle ne le quitte, on y voit en effet la vieille dame se retourner vers son ravisseur, encagoulé et armé, pour lui serrer la main en murmurant distinctement un « shalom », ce mot hébraïque qui veut dire « paix » en même temps qu’il est un salut. Depuis quarante-huit heures, ce geste et ce « shalom » bouleversent une société israélienne déjà profondément traumatisée par les 1 400 morts et quelque 200 enlèvements perpétrés par les terroristes lors de leur attaque surprise du 7 octobre.
      Même ses quelques mots pour dire qu’elle avait été « bien traitée », lors d’une conférence de presse organisée par sa fille et son petit-fils, sans que le gouvernement israélien ait eu son mot à dire, ont choqué jusqu’aux autres familles d’otage. « Au moment même où des efforts considérables sont déployés pour convaincre le monde que les otages doivent être libérés le plus rapidement possible, c’est étrange de l’entendre dire qu’ils sont bien traités », s’insurge Ronen Tzur, le directeur de la communication du Forum des familles d’otages et de disparus, qui reconnaît la rupture de tout contact avec les Lifshitz.

      Ce que raconte Yocheved Lifshitz, alors que son mari est toujours détenu, est pourtant le premier témoignage public sur la façon dont s’est déroulée l’une des prises d’otages perpétrées par le Hamas. Pour s’imaginer l’événement, il faut d’abord plonger à moins de 3 kilomètres du mur d’enceinte et de l’énorme grille électrifiée entourant Gaza, là où se trouve le kibboutz de Nir Oz, où vivent les Lifshitz.

      https://archive.ph/rfTaO

      #Israël #Hamas

    • Ali Abunimah is now on bluesky sur X :

      Elderly Israeli Yocheved Lifshitz turns around, shakes the hand of a Palestinian Qassam Brigades soldier and says “Shalom” as she is transferred to the Red Cross. The resistance are keeping their promise to safely return home all detained noncombtants, as conditions allow.

      https://twitter.com/AliAbunimah/status/1716573935943266606

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1716570755150872576/pu/vid/avc1/636x360/H0kHbrd9bNrMlycs.mp4?tag=12

    • Je vois passer beaucoup de ce genre de commentaires cette nuit, et franchement j’ai beaucoup de mal. Si on veut démontrer son humanité, il y a quand même mieux que de se pavaner en train de libérer une femme de 85 ans qu’on vient de prendre en otage pendant quinze jours. Par exemple en ne prenant pas en otage une femme de 85 ans.

    • cette militante du dialogue Israélo palestinien va subir un long débriefing. ses interventions média seront à surveiller

      edit

      Leurs époux sont toujours retenus dans la bande de Gaza .... Le porte-parole de la branche militaire du Hamas, Abou Obeida, a affirmé dans un communiqué que les deux femmes otages avaient été libérées « pour des raisons humanitaires pressantes » grâce à une médiation du #Qatar et de l’#Egypte. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a affirmé de son côté avoir facilité la libération de ces deux #otages. .... Les négociations sur une éventuelle libération d’un groupe de 50 otages ont échoué, le Hamas exigeant qu’Israël autorise les livraisons de carburant à Gaza, ce que rejette l’Etat hébreu tant que tous les otages n’auront pas été libérés, selon des responsables au fait des #pourparlers, rapporte le Wall Street Journal. .... D’après les estimations des responsables du kibboutz [Nir Oz] , environ un quart de ses 400 habitants ont été tués, kidnappés ou sont portés disparus.

      https://www.20minutes.fr/monde/israel/4059174-20231023-guerre-hamas-israel-mouvement-islamiste-palestinien-affir

      #Yocheved_Lifshitz #kibboutz_Nir_Oz #otages #Hamas #Israël

    • @arno
      J’ai bien conscience que c’est de la propaguande et que peut etre les Quassam mangent des mémés israeliennes hors caméra mais je comprend pas le pbl de sortir les civils non combattants via la croix-rouge quand c’est possible pour les éloigner des bombes. C’est quand même un geste qui montre un « humanisme » plus élévé que les bombardement de Gaza. J’ai pas vu écrit "otage"et a te lire j’ai l’impression que ton pbl c’est le sexe et l’age de la dame. Comment on fait a guerre proprement et « humainement » (tellement d’hommerie dans l’hypocrisie de ce mot) ? Quel types de civils non-combattants doit on éloigner du feu ? Quel est la différence entre un « civil non-combattant évacué à la croix-rouge » et un « otage libéré qui n’aurais jamais du être otagé » ?

    • Les terroristes ne doivent jamais paraître humains. Et à chaque fois que tu parles d’eux et de leurs actes, tu dois rappeler que ce sont des terroristes inhumains. Sinon tu es comme eux.

      Il n’en reste pas moins qu’il s’agit apparemment d’une survivante de la directive Hannibal... ainsi qu’une survivante des bombardements d’autodéfense... ainsi qu’une survivante des armées diaboliques du Hamas. J’ignore lequel des 3 est le plus prodigieux.

      (je n’adhère pas forcément à tout ce que j’écris ; je me laisse coupablement aller à un certain cynisme, et j’ai honte... au moins 30 secondes... mon cynisme est cependant à priori moins létal que les Quassam ou les JDAM)

    • J’avais pas vu l’article de 20mns mis par @colporteur - on parle bien d’otages et on apprend que les « époux » sont toujours retenus (si c’est des prostates non-combattantes ca passe de les otagé manifestement). Mais vu qu’il y a un échange je pense maintenant qu’on peu parler d’otages. Si j’ai compris ce que j’ai lu, les deux femmes libéres avaient des besoins de santé qui justifiaient leur évacuation. C’est quand même un peu plus sympa vu d’ici que de couper électricité et l’eau ou bombarder 55 hopitaux...

      Je sais pas ce qu’est la directive Hannibal, mais est-ce que ces otages ou civiles non-combattants sont sur des territoire qui devraient revenir à la Palestine selon les directives de l’ONU ? Si c’est le cas c’est pas exactement simplement ce que j’appellerait des « non-combattants » ou des « otages » ? Je veux pas dire que des colonialistes israeliennes mériteraient d’etre prises en otage, mais je voudrais comprendre du mieux possible ce que couvre tous ces mots qui sont pas claire, cad terroristes/resistants, otages/civiles-non-combattants/colons...

      (Il y a « campisme » aussi qui à popé hier dans cette guerre de vocabulaire et là aussi j’avoue ne pas trop comprendre quelle hommerie cache ce mot. Il doit y avoir des infos sur seenthis désolé pour ce hors sujet.)

    • " On peut définir le campisme comme la "science du camp". une affaire scout, "toujours prêts, ou vcegda gatov chez les pionniers.

      https://wikirouge.net/Campisme
      (peut mieux faire...)

      Le « campisme » : une vision binaire et idéologique des questions internationales, Bernard Dréano
      https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/160818/le-campisme-une-vision-binaire-et-ideologique-des-questions-internat

      en consultant les cartes successives de la présence juive puis de la création et de l’extension d’Israël, on constate que la bande de Gaza a dès la création d’Israël été un isolat bordé par Israël et l’Égypte.
      si on adopte une définition politique extensive de l’État colon, on considérera que les habitants israéliens et juifs du désert du Néguev sont des colons. si on en reste au droit international (impérialiste), il n’en est pas de même. nombre des morts suite aux massacre commis par le Hamas sont d’ailleurs nés dans le Neguev, et on a pu lire que certains tâchaient d’entrenir des relations avec des gazaouis, prenaient position contre le traitement infligé par Israël aux Bédouins du Néguev, faisaient partie de ceux qui lors de la récente contestation massive du régime avaient réintroduit la question d’une paix juste avec les palestiniens (outre le fait quelle doit escompter un traitement acceptable de son mari et des autres otages, Yocheved Lifshitz vient de fournir une image fort troublante à ce sujet)
      https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/israel
      lorsque des otages sont en cause, il est classique (si on est pas en Russie avec le massacre de Beslan en 2004 https://fr.wikipedia.org/wiki/Prise_d%27otages_de_Beslan) que l’État supposé garant de leur sécurité soit traversé de contradictions quant à la manière de procéder, négocier, ou pas ? jusqu’ou ? (WP évoque un refus de laisser livre du carburant à Gaza, blocus, libération de prisonniers palestiniens par milliers, ouverture de négociations politiques sur le devenir des palestiniens ? un état palestinien ? mais où ?!?). l’article de 20mn cite la presse US qui parle de tractations s !ur le sort des otages. si cessez-le-feu il pouvait y avoir c’est aussi par là que ça passe. cependant, dans bien des cas, la libération d’otages revient en boomerang contre l’État des libérés.

      ainsi, par exemple, la Démocratie chrétienne italienne a-t-elle chose le refus de toute négociation préférant un Aldo Moro mort exécuté par les BR plutôt que libéré et apte à livrer publiquement une analyse politique de la putréfaction du compromis historique qui a continué à lier la DC au PCI.

      Ici les enjeux sont tout autres, le Gouvernement israélien d’unité nationale devra finir, quand ? comment ? c’est le jeu de parties israéliennes (dont celle, disons "pour une paix juste", passée de minoritaire à marginale, que l’on silence à coups de licenciements et de censure) y compris dans la manière de mener la guerre.
      #campisme #négociation

    • D’après certains témoignages, la directive Hannibal aurait débordé du cadre lors de la riposte à l’attaque (terroriste) du Hamas, au sens où apparemment, des tirs de mortiers auraient été employés pour déloger les combattants (terroristes) embusqués avec des civils israéliens (innocents).

    • כאן חדשות sur X : “גורמים שעוסקים בהסברה הישראלית בימים האחרונים: העובדה שאפשרו ליוכבד ליפשיץ לשאת הצהרה בשידור חי הייתה טעות. לא בטוח שהיה מישהו שערך דיון מקדים בנושא ושאל את עצמו את כל השאלות • בתמונה: כך סיקרו ב”סקיי ניוז" את הצהרתה AmichaiStein1
      https://twitter.com/kann_news/status/1716761417380950040

      “Each person had a guard watching him or her. They took care of all the needs. They talked about all kinds of things, they were very
      friendly.”
      sky Yocheved Lifshitz details what it was like while
      being held hostage by Hamas.

    • Les responsables israéliens seraient mécontents d’une interview donnée par une ancienne captive âgée du Hamas à Gaza parce qu’elle n’avait pas été bien préparée à cette déclaration.

      https://seenthis.net/messages/1022869

      le Sin beth patauge dans la semoule ou quoi ? je voyais Yocheved Lifshitz partie pour une semaine de débriefing avant éventuelle prise de parole (ou internement).

      edit : la trad automatique de la partie en hébreu du tweet cité : « Facteurs impliqués dans la propagande israélienne ces derniers jours : le fait que Yocheved Lifshitz ait été autorisé à faire une déclaration en direct était une erreur. Il n’est pas sûr que quelqu’un ait eu une discussion préliminaire sur le sujet et se soit posé toutes les questions. • Sur la photo : voici comment Sky News a couvert sa déclaration »

    • le Sin Beth, aux fraises, a fait comme si on ne savait pas qui était libéré, alors qu’il leur est loisible d’enfermer le temps qu’il faut dans un hôpital militaire qui est susceptible de revenir de captivité avec un discours et une attitude inapproprié

      Haaretz :

      Lifshitz is a peace activist who together with her husband helped sick Palestinians in Gaza get to hospital for years, her grandson told Reuters. Lifshitz and her 83-year-old husband, Oded, were kidnapped from their home at the Nir Oz kibbutz, close to the border with Gaza in southern Israel and Oded remains a captive, according to the Israeli government.
      “They are human rights activists, peace activists for all their life,” grandson Daniel Lifshitz told Reuters in Tel Aviv before the release was confirmed. “For more than a decade, they took... sick Palestinians from the Gaza Strip, not from the West Bank, from the Gaza Strip every week from the Erez border to the hospitals in Israel to get treatment for their disease, for cancer, for anything,” he added.