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  • A Mexico, dans une école transformée en refuge, le désarroi de mineurs en route vers les Etats-Unis
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/30/a-mexico-dans-une-ecole-transformee-en-refuge-le-desarroi-de-mineurs-en-rout

    A Mexico, dans une école transformée en refuge, le désarroi de mineurs en route vers les Etats-Unis. Carlos, Ricardo, Alejandra, Leopoldo ont traversé le Mexique dans l’espoir de franchir la frontière américaine. Refoulés ou en attente, ces mineurs centraméricains isolés sont de plus en plus exposés aux violences du crime organisé.C’est la troisième fois que Carlos, Hondurien de 13 ans, tente la traversée jusqu’aux Etats-Unis. « Là, ça va marcher avec Biden », espère le frêle adolescent aux cheveux châtains et aux yeux noisette, assis dans l’immense patio bétonné du refuge Cafemin, planté au nord de Mexico. Il voyage seul. « Pour avoir plus de chances de passer », confie Carlos – son prénom a été modifié pour sa sécurité à la demande de Cafemin, où il fait une pause à mi-parcours de son odyssée de tous les dangers.Carlos a rejoint la déferlante d’enfants et d’adolescents centraméricains, accompagnés ou non, qui traversent le Mexique pour rejoindre les Etats-Unis, attirés par la nouvelle politique migratoire « humaniste » de Joe Biden, notamment envers les mineurs. Cette vague historique, qui provoque une crise à la frontière américaine, expose les plus jeunes aux extorsions des policiers ripoux et aux violences du crime organisé.
    L’ambiance est paisible dans cette ancienne école transformée, depuis 2012, en refuge de migrants par la congrégation des Sœurs joséphites. Sous le dôme en taule qui coiffe le patio, un groupe d’enfants d’à peine 8 ans jouent à des jeux de société. A l’écart, leurs mères discutent. Non loin, cinq adolescents sont blottis les uns contre les autres. Ils écoutent une mini-sono qui distille du reggaeton à bas volume, sous le regard bienveillant de sœur Maria Magdalena Silva Renteria, directrice de Cafemin, en jupe noir et chemisier blanc.La religieuse septuagénaire a dû s’adapter à « l’effet Biden » : « Notre refuge était réservé aux femmes. Mais l’appel d’air migratoire provoqué par ses annonces nous a contraints à accueillir des enfants, seuls ou en famille. Nous frôlons la saturation. Au nord, les refuges sont pleins à craquer. » En mars, plus de 172 000 clandestins ont été arrêtés par les gardes-frontières américains, la plupart centraméricains. Ce boum de 71 % en un mois représente la plus forte hausse mensuelle depuis quinze ans. Parmi eux, les mineurs isolés ont doublé (18 890 en mars), saturant les refuges américains.
    Pour sœur « Magda », « la politique d’ouverture de Biden a fait naître beaucoup d’illusions chez les Centraméricains qui fuient la pauvreté, la violence et les ravages climatiques. Des familles entières partent avec l’idée erronée que leurs enfants leur permettront de rester aux Etats-Unis. » Entre février et mars, les arrestations de migrants en famille ont décollé, à la frontière américaine, de 20 000 à plus de 50 000.« Notre épuisante guerre contre la migration est terminée », a insisté, mercredi 28 avril, le président américain lors de son discours au Congrès, appelant les législateurs à voter son ambitieux plan migratoire. Mais, pour l’heure, la saturation des centres d’hébergement l’a contraint à renoncer à un quota annuel d’accueil de 60 000 nouveaux réfugiés, ramené au seuil de 15 000 fixé par son prédécesseur. Les autres sont expulsés en masse vers le Mexique ou l’Amérique centrale, sous le prétexte de la crise sanitaire due au Covid-19.
    Assise sous les fresques décrépies qui ornent le refuge, Ingrid Menendez enrage : « Nous étions enfin aux Etats-Unis, raconte cette Guatémaltèque de 40 ans, partie avec ses deux fils de 14 et 10 ans. Nous nous sommes livrés en toute confiance aux autorités américaines. Mais on a été renvoyés immédiatement au Mexique. Sans moi, mes enfants seraient restés là-bas. » Cette incitation à laisser partir seuls des mineurs les confronte à des situations traumatisantes pour leur âge.
    La plupart ont eu recours à des passeurs, dont les tarifs ont décollé : « Ma famille avait payé plus de 12 000 dollars [10 000 euros] pour moi et Max, confie Leopoldo, Salvadorien de 16 ans, accompagné par son frère cadet de 14 ans. Notre passeur nous a abandonnés juste avant un barrage. » Max refuse, lui, d’être interviewé, restant rivé sur son Rubik’s Cube. A la demande de M. Biden, le Mexique, le Guatemala et le Honduras ont accepté, mi-avril, de renforcer leur dispositif militaire #pour bloquer en amont les migrants. « Cette militarisation les oblige à prendre des routes alternatives plus isolées qui les exposent davantage au crime organisé », s’inquiète sœur « Magda », qui déplore que « Mexico fasse le sale boulot des Etats-Unis ».

    #covid-19#migrant#migration#etatsunis#mexique#honduras#guatemala#sante#expulsion#mineur#politiquemigratoire#violence#pandemie#militarisation

  • Net rebond de la pandémie en Asie du Sud-Est
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/30/net-rebond-de-la-pandemie-en-asie-du-sud-est_6078685_3210.html

    Les trois « bons élèves » de la planète Covid, Thaïlande, Cambodge et Laos, trois pays d’Asie du Sud-Est qui avaient su jusque-là faire preuve d’une maîtrise singulièrement efficace de la pandémie, connaissent à leur tour un rebond inquiétant des infections. Si les taux de diffusion du virus restent relativement bas, comparés au reste du monde, ils n’en sont pas moins alarmants.En Thaïlande, les décès dus au Covid-19 ont plus que doublé en un mois : entre le début de la pandémie et vendredi 30 avril, 178 personnes sont mortes du virus. Chaque jour, plus de 2 000 cas positifs supplémentaires sont désormais signalés, portant à 61 700 le nombre d’infections.Pour une population de près de 70 millions d’habitants, ces chiffres sont certes incomparables avec les situations cauchemardesques en train de se développer en Inde ou en Amérique latine, et restent très en deçà des statistiques françaises et celles d’autres pays européens. Face à cette nouvelle flambée inattendue, les autorités ont cependant pris des mesures strictes dans un pays où la crainte du virus est particulièrement aiguë (...).
    La cause de ce rebond épidémique, qui est en train de placer sur la sellette le premier ministre, Prayuth Chan-o-cha, et son très controversé ministre de la santé, Anuthin Charnvirakul, a été provoquée au début du mois par l’apparition de clusters dans des boîtes de nuit du quartier de Thonglor, à Bangkok. Les mouvements de population dans tout le pays à l’occasion de Songkran, le Nouvel An thaïlandais – qui tombe le 13 avril –, n’ont rien arrangé.Les opposants au gouvernement accusent le premier ministre de mauvaise gestion et se déchaînent contre le ministre de la santé, qualifié d’incapable. Une pétition qui a déjà réuni plusieurs centaines de milliers de signatures circule pour demander sa démission. Selon un sondage, près de 80 % des Thaïlandais font peu ou pas du tout confiance dans la capacité gouvernementale à maîtriser le virus.
    « La Thaïlande n’a pas perdu le contrôle de l’épidémie », avance néanmoins François Nosten, professeur en médecine tropicale installé dans le pays depuis trente ans. Célèbre pour la lutte sans relâche qu’il mène pour l’éradication du paludisme, le directeur de la Shoklo Malaria Research Unit, basée dans la ville de Mae Sot, à la frontière birmane, estime que « jusqu’à 3 000 cas par jour, les autorités peuvent gérer la propagation du virus. Au-delà, cela deviendrait problématique ». Le médecin français souligne aussi que la Thaïlande dispose de « l’un des meilleurs systèmes de santé de la région », avantage auquel s’ajoute un réseau étendu de volontaires bénévoles, ainsi qu’une politique résolue de tests et de traçage des cas contacts.
    Si l’épidémie devait se développer dans des proportions inquiétantes, les hôpitaux n’auraient toutefois pas la capacité d’absorber le nombre de malades gravement atteints dans un pays où toute personne positive est contrainte à l’hospitalisation – même si elle n’a pas développé de symptômes. D’immenses hôpitaux de campagne, similaires à ceux montés par les Chinois à Wuhan, épicentre originel de la pandémie, ont été ouverts autour de Bangkok et de Chiangmai pour accueillir des personnes testées positives sans symptômes graves.Le Cambodge avait, lui aussi, semblé avoir été épargné par le virus. Mais la courbe des cas a soudainement augmenté depuis fin février avant de faire un bond spectaculaire – à la verticale – mi-avril, passant d’une cinquantaine d’infections journalières à des pics de plus de 600. A ce jour, 88 morts ont été recensés pour 11 761 cas – une hausse plus que significative dans ce royaume de 17 millions d’habitants. Les raisons de cette brutale augmentation s’expliquent par la fuite, de l’hôtel où elles effectuaient une quarantaine de rigueur, de quatre Chinoises fraîchement arrivées de République populaire : le 20 février, elles ont donné de l’argent à leurs gardes en échange d’une permission de sortie. Les jeunes femmes, dont deux avaient été testées positives au Covid-19, sont ensuite allées faire la fête dans Phnom Penh, dispersant le virus dans la capitale.A Phnom Penh, où un confinement est en vigueur depuis la mi-avril, les autorités sanitaires ont annoncé que la capacité hospitalière avait déjà été dépassée et que des écoles et des bâtiments normalement réservés à des fêtes de mariage avaient été transformés en centres médicaux. Hun Sen a menacé de prison tout contrevenant aux nouvelles réglementations. La fermeture des marchés alimentaires risque d’avoir des conséquences sérieuses pour tous les travailleurs précaires et les ouvriers du textile, l’un des secteurs d’activité les plus importants du pays, qui font face à des difficultés d’approvisionnement en nourriture.
    L’exemple du Laos montre que nul pays n’est à l’abri d’une nouvelle vague. Ce petit pays de 7 millions d’habitants, enclavé entre la Chine, la Thaïlande, le Vietnam et le Cambodge, et dirigé de main de fer par un Parti communiste issu de la guerre du Vietnam et de la « révolution » de 1975, avait longtemps fait figure d’exception : selon les chiffres officiels, tandis qu’aucun mort n’était à déplorer, le niveau d’infection est resté quasi négligeable durant des mois. Tout a basculé durant la fête du Pi Mai – le Nouvel An laotien – quand une jeune femme a contracté le virus après avoir festoyé avec des Thaïlandais ayant clandestinement franchi le Mékong, au niveau de la capitale, Vientiane.

    #Covid-19#migrant#migration#laos#cambodge#thailande#chine#sante#contamination#circulation#frontiere

  • Le Kirghizistan accuse le Tadjikistan d’avoir violé la trêve
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/01/le-kirghizistan-accuse-le-tadjikistan-d-avoir-viole-la-treve_6078761_3210.ht

    Les combats qui ont eu lieu cette semaine ont fait au moins 33 morts et 120 blessés selon les autorités kirghizes, tandis que le Tadjikistan, pays autoritaire et fermé, n’a pour l’instant annoncé aucune perte.

    Le Kirghizistan a accusé, samedi 1er mai, le Tadjikistan d’avoir violé le cessez-le-feu convenu l’avant-veille, jeudi 29 avril, après les pires affrontements frontaliers entre ces deux pays d’Asie centrale depuis leur indépendance en 1991. Les combats qui ont eu lieu cette semaine ont fait au moins 33 morts et 120 blessés selon les autorités kirghizes, tandis que le Tadjikistan, pays autoritaire et fermé, n’a pour l’instant annoncé aucune perte.

    Le Conseil national de sécurité du Kirghizistan a affirmé que l’armée tadjike avait ouvert le feu sur des habitations dans le district de Leilik, dans la région frontalière de Batken. Selon cette source, les habitants de la zone ont été évacués avant le début des tirs vers 13 heures (9 heures à Paris). Plus tôt dans la journée, Bichkek a accusé son voisin tadjik d’avoir bloqué une route stratégique reliant un territoire kirghiz au reste du pays.

    Combat pour la gestion de l’eau
    Le Kirghizistan a décrété deux jours de deuil national, samedi 1er mai et dimanche 2 mai, après les violences qui ont éclaté jeudi 29 avril autour de plusieurs zones frontalières, dont l’enclave tadjike de Voroukh. Plus d’un tiers de la frontière kirghizo-tadjike est contesté.

    De larges portions de frontière n’ont pas été démarquées en Asie centrale depuis la dislocation de l’URSS en 1991, provoquant de fréquentes tensions ethniques accentuées par le combat pour la gestion de l’eau, notamment autour de la fertile vallée de la Ferghana, également partagée avec l’Ouzbékistan.

    • WP en dit plus long

      Conflit de 2021 entre le Kirghizistan et le Tadjikistan — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Conflit_de_2021_entre_le_Kirghizistan_et_le_Tadjikistan

      Raisons
      Les combats se déroulent sur la section contestée de la frontière entre le Kirghizistan et le Tadjikistan. D’après les cartes de 1924-1927 et de 1989, le point de distribution d’eau de Golovny, qui est situé dans le cours supérieur de la rivière Isfara, appartient au Tadjikistan. Le point de distribution est utilisé pour l’irrigation et l’approvisionnement en eau dans les régions frontalières du Tadjikistan, du Kirghizistan et de l’Ouzbékistan.

      Une autre raison du conflit est le mécontentement de la population locale face à l’installation de caméras de surveillance. Après des querelles à ce sujet, les combats ont commencé avec la participation de militaires des deux pays.

      Chronologie
      Le 28 avril, les forces du Tadjikistan et du Kirghizistan à la frontière entre les deux pays près de Kök-Tash ont déclenché des affrontements, faisant quatre morts et des dizaines de blessés3.

      Au 29 avril, au moins 41 personnes ont été tuées des deux côtés et environ 10 000 personnes ont été évacuées de la zone où se déroulaient les combats4. Le même jour, les ministres des Affaires étrangères du Tadjikistan et du Kirghizistan ont convenu d’un cessez-le-feu à la frontière.

      Le 30 avril, le Tadjikistan a reconnu le cessez-le-feu dans une déclaration publiée par son service d’information, mais l’État n’a accepté aucune victime ni aucun dommage résultant de la violence. Le 1er mai, le président kirghize Sadyr Japarov a signé un décret qui déclare un deuil national de deux jours.

    • un article du 22/04/2021 (une semaine avant…) sur les conflits frontaliers entre Tadjikistan et Kirghizistan

      Everlasting or Ever-Changing ? Violence Along the Kyrgyzstan-Tajikistan Border | ACLED
      https://acleddata.com/2020/06/08/everlasting-or-ever-changing-violence-along-the-kyrgyzstan-tajikistan-bor

      In the volatile region of the Ferghana valley, where the borders of Tajikistan, Kyrgyzstan, and Uzbekistan converge (see map below), violent confrontations between locals and state forces have been a longstanding concern. Disputes between Kyrgyzstan and Tajikistan are particularly frequent as almost half of the 971-kilometer-long border territory remains contested, creating challenges for local populations hoping to address infrastructural and economic issues in the region. Disagreements over the connection of Tajikistan’s fertile Vorukh exclave to the mainland only adds to the disorder.

      apparemment, les affrontements se déroulent à la frontière la plus occidentale du Kirghizistan

    • Conclusion
      Resolving the persistent border conflict requires an approach that grapples with the deeper political realities of the region. The conflict’s intransigence may be partly linked to the political traditions in both countries. Tajikistan’s restrictions on independent media prevent public mobilization around the issue, ensuring that any political action taken to resolve the dispute remains symbolic. Border violence, even when it results in casualties, is not always covered by Tajik media (Eurasianet, 18 September 2019). This may play a role in limiting nationwide awareness of the situation and obstructing grassroots political pressure to address it, further isolating Vorukh residents from the rest of the country. In Kyrgyzstan, some experts contend that the lack of coordination between the central and local governments has undermined efforts to maintain peace and security. This problem has been aggravated by alleged corruption within local government in the border regions (Asia Plus, 18 September 2019). Meanwhile, leaders of both countries have been criticized for underplaying the seriousness of the issue, as public acknowledgement may result in loss of support for both presidents (IWPR, 19 September 2019).

      At the same time, border communities demand inclusion in these processes (CABAR, 30 March 2020). Many experts suggest that the most viable approach would involve bringing civil society, local residents, and government actors together to work collaboratively on a joint path forward, particularly in light of the insufficient military and political response thus far (CABAR, 8 April 2020; UN Women, 20 May 2020). In the absence of a more inclusive approach, the future of the Kyrgyz-Tajik borderland will likely remain uncertain, and the political violence landscape will likely remain the same.

    • Tajik citizens captured Kyrgyz houses in Leilek and took head of Kyrgyz village hostage - AKIpress News Agency
      https://akipress.com/news:657579:Tajik_citizens_captured_Kyrgyz_houses_in_Leilek_and_took_head_

      Tajik military vehicles are driving through the village of Borborduk in the Jany-Jer rural district of the Leilek district of Batken region, the press service of the Batken region police confirmed on April 30

  • En Allemagne, le tribunal constitutionnel inflige un sérieux revers à Angela Merkel sur le climat
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/30/en-allemagne-le-tribunal-constitutionnel-inflige-un-serieux-revers-a-angela-

    A cinq mois des élections législatives allemandes du 26 septembre, c’est un coup de semonce juridique qui a tout d’une petite bombe politique. Dans un arrêt publié jeudi 29 avril, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe a retoqué la loi de 2019 sur la protection du climat, estimant qu’elle ne contient pas d’exigences suffisantes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre après 2030 et que, ce faisant, elle conduit à « restreindre pratiquement et potentiellement toute forme de liberté » pour les générations futures.

    #paywall

  • Covid-19 : guerre de l’oxygène dans les hôpitaux indiens
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/24/covid-19-guerre-de-l-oxygene-dans-les-hopitaux-indiens_6077919_3210.html


    Un travailleur organise des bouteilles d’oxygène médical à destination des hôpitaux, dans la banlieue d’Hyderabad, en Inde, le 23 avril 2021.
    NOAH SEELAM / AFP

    Le sous-continent connaît une pénurie majeure d’oxygène, alors que l’épidémie, qui flambe de jour en jour, a mis à genoux le système de santé. Les établissements doivent désormais refuser les malades.

    Combien de malades ont déjà péri, faute de soins, malgré leurs SOS désespérés lancés sur les réseaux sociaux ? Les témoignages bouleversants de familles de victimes ne se comptent plus. L’Inde est en proie, depuis une semaine, à une crise majeure, inédite, « inacceptable », répètent les médecins. Le pays souffre d’une pénurie aiguë d’oxygène, alors que la deuxième vague épidémique grossit chaque jour comme un tsunami balayant tout sur son passage.

    Quelque 346 000 cas et 2 624 décès, un nouveau record, ont été enregistrés, vendredi 23 avril. Les hôpitaux sont à court de matériel pour assurer la survie des personnes atteintes du Covid-19 et en détresse respiratoire. Les établissements refusent les malades, qui meurent devant leurs portes après avoir attendu des secours en vain, parfois pendant plusieurs jours, et multiplié les appels à l’aide. C’est une véritable tragédie. Samedi matin, la direction d’un hôpital de New Delhi a annoncé la mort dans la nuit de vingt patients par manque d’oxygène.

    Dans la capitale, où le taux de positivité atteint 32 %, la situation est l’une des plus critiques, avec 24 331 nouvelles infections au 23 avril, et 348 décès. Toute la journée, vendredi, les hôpitaux de la mégapole de plus de 20 millions d’habitants ont lancé des messages d’alerte sur l’épuisement de leurs réserves en oxygène. Un des établissements privés du sud de la ville a prévenu qu’il suspendait toute nouvelle admission de patient « jusqu’à ce que l’approvisionnement en oxygène se stabilise ».

    Usines sous protection
    Le chef du gouvernement, Arvind Kejriwal, n’a cessé d’interpeller ces derniers jours le gouvernement, qui gère les quotas d’oxygène attribués aux différents Etats. Et accuse l’Haryana et l’Uttar Pradesh d’avoir détourné ou bloqué des camions en route pour New Delhi, qui ne dispose pas, contrairement à ses voisins, d’usine de fabrication. C’est une guerre sans merci que se livrent les Etats pour servir en priorité leurs hôpitaux. Les fabricants sont désormais protégés par des hommes armés et la file de camions devant les établissements continue de grossir, tant la demande a explosé.

    Mercredi, la Haute Cour de justice, saisie par un hôpital privé de la capitale à qui il ne restait plus que deux heures de réserves d’oxygène, a ordonné au gouvernement de Narendra Modi de déployer des forces paramilitaires pour assurer le passage des camions-citernes qui doivent approvisionner la capitale. Les magistrats ont exhorté le gouvernement à cesser toute utilisation industrielle de l’oxygène et à réserver la production à des fins médicales. Le lendemain, c’est la Cour suprême qui a enjoint au gouvernement d’élaborer un « plan national » d’approvisionnement en oxygène et en médicaments essentiels.

  • « Face à l’Iran, Israël a perdu toute direction »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/23/yair-golan-face-a-l-iran-israel-a-perdu-toute-direction_6077786_3210.html

    Yaïr Golan, ancien vice-chef d’état-major de l’armée israélienne et député du parti de gauche Meretz, défend un nouvel accord sur le nucléaire iranien.

    Yaïr Golan était vice-chef de l’état-major général de l’armée israélienne jusqu’en 2017. Sous l’uniforme, il a déploré en silence que le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, s’oppose à l’accord sur le nucléaire iranien de 2015. Elu au Parlement, en 2019, pour le parti de gauche Meretz, il critique l’opposition d’Israël à la relance des négociations par Washington.

    En 2015, que pensiez-vous de l’accord sur le nucléaire ?
    Lorsque l’accord a été signé, nous, les hauts responsables de l’armée, du renseignement, du Mossad, l’avons lu et examiné en détail, et nous avons conclu qu’il était raisonnable. Ce n’était pas le meilleur possible, parce qu’il n’était pas imposé à une nation vaincue. Les Américains avaient dû faire des compromis pour maintenir une coalition unie [avec les autres signataires : Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne]. Nous avons estimé qu’il fallait l’accepter avec satisfaction, et travailler avec les Américains et d’autres pour définir le cadre de l’accord suivant. Ce « deal » nous a fait gagner du temps. Il a allégé la pression sur Israël. Après quelques mois, nous avons vu que les Iraniens remplissaient leurs engagements.

    Cet avis était-il partagé par la haute hiérarchie sécuritaire ?
    Par la plupart d’entre nous. Le chef d’état-major à l’époque, Gadi Eizenkot, et le patron du Mossad, Tamir Pardo, pensaient et pensent encore qu’il était bon pour Israël. M. Nétanyahou a continué de s’y opposer, mais à quoi bon ? L’accord était conclu.

    Qu’en est-il d’une dimension secrète du programme nucléaire ?
    Les Iraniens n’hésitent pas à tricher lorsque cela les arrange. Il faut de bonnes inspections – et l’accord avait des limites sur ce point. Il faut d’excellents renseignements pour s’assurer qu’ils n’ont pas de projets cachés. Vous devez être préparé à certaines violations et tenir prêtes vos capacités militaires. Mais l’accord a ramené le projet iranien à un stade très préliminaire, et cela a été plus efficace que toute autre mesure que nous ayons tentée depuis le début des années 2000.

    La révélation par Israël de sa possession d’archives du programme iranien en 2018 a pourtant contribué à décider Donald Trump à retirer les Etats-Unis de l’accord…
    Leur saisie était un grand succès, mais elles ont apporté peu d’informations nouvelles. M. Nétanyahou en a fait un spectacle parce que cela le servait politiquement. La plupart des Israéliens n’ont pas la moindre idée du projet iranien. Pour un politicien, c’est le paradis ! Vous pouvez en faire ce que vous voulez. Je crois que si le problème avec l’Iran était gelé grâce à un accord, ce serait terrible politiquement pour M. Nétanyahou. Parce qu’il unit ses partisans en affirmant que quelqu’un va nous détruire, exactement comme les nazis, et que lui seul peut les sauver de cet horrible futur.

  • Le Royaume-Uni s’excuse pour les soldats morts originaires de ses anciennes colonies, et les reconnaît victimes de « racisme généralisé »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/22/londres-s-excuse-pour-les-soldats-morts-originaires-de-ses-anciennes-colonie

    Le Royaume-Uni a présenté jeudi 22 avril ses excuses après la publication d’un rapport accablant, lequel admet que la mort de plus de 150 000 soldats (qui avaient été recrutés dans les anciennes colonies britanniques et avaient combattu aux côtés des forces armées de Sa Majesté durant la première guerre mondiale) n’a jamais été commémorée, et ce en raison d’un « racisme généralisé ». « Je veux m’excuser » a déclaré au nom du gouvernement et devant les députés Ben Wallace, ministre de la défense, qui a ainsi « exprim[é s]on profond regret ». « Nous ne pouvons pas changer le passé, mais nous pouvons nous racheter et agir », a-t-il tenu à ajouter

  • La Russie annonce le début du retrait de ses troupes près de l’Ukraine
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/22/la-russie-annonce-le-debut-du-retrait-de-ses-troupes-pres-de-l-ukraine_60776

    Moscou avait multiplié ces derniers jours les exercices en mer Noire et en Crimée, après avoir déployé des dizaines de milliers de troupes aux frontières de l’Ukraine, avec laquelle les relations sont tendues depuis 2014.

  • « Please help » : en Inde, les messages désespérés des habitants de New Delhi
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/22/please-help-les-messages-desesperes-des-habitants-de-new-delhi_6077595_3210.

    Une femme atteinte du Covid-19 attend à l’intérieur d’un pousse-pousse d’être admise dans un hôpital pour être soignée, à Ahmedabad (Inde), le 17 avril.La peur s’est emparée des habitants de Delhi. Peur d’attraper un virus qui fait des dégâts considérables et fauche jeunes et personnes âgées, peur pour les proches, les amis, qui cherchent désespérément depuis plusieurs jours un lit en soins intensifs dans un hôpital. Certaines familles de malades désemparées s’approvisionnent en médicaments et en oxygène à des prix exorbitants sur le marché noir. La capitale indienne manque de tout. Les SOS submergent les réseaux sociaux : « Please help », peut-on lire dans la plupart des messages. Plusieurs hashtags ont fait leur apparition sur Twitter pour alerter sur des situations de détresse ou échanger des informations concernant les disponibilités en lits, médicaments, matériel.
    Le chef du gouvernement de Delhi, Arvind Kejriwal, n’a pas caché la gravité de la situation, informant sur Twitter, mardi 20 avril, que certains hôpitaux de la mégalopole de plus de 20 millions d’habitants ne disposaient « plus que de quelques heures d’oxygène » en réserve. Il a de nouveau lancé un appel au gouvernement pour qu’il augmente l’approvisionnement en oxygène de la capitale.Bombay connaît également une pénurie aiguë, comme tout l’Etat du Maharashtra, qui reste le plus contaminé. Mercredi, vingt-deux malades sont morts dans un hôpital de Nashik, en raison d’une coupure d’alimentation en oxygène des ventilateurs pendant une demi-heure.
    La capitale indienne, déserte, ne résonne plus que du son des ambulances qui foncent, sirènes hurlantes, sur les rues vides et des pétarades des deux-roues qui livrent des courses ou des repas aux familles dans les quartiers huppés. Toutes les activités sont à l’arrêt depuis lundi, avec la décision du chef de gouvernement de confiner la capitale pour sept jours. Les habitants sont enfermés chez eux, fenêtres fermées, comme si le virus allait s’abattre sur leur maison.Le pays a battu un nouveau record, mercredi 21 avril, avec la plus forte augmentation quotidienne jamais enregistrée dans le monde - 315 000 nouveaux cas en vingt-quatre heures et 2 104 décès. Ce record sera sans doute pulvérisé dans les jours prochains. La courbe des contaminations est verticale. L’Inde a plongé dans une crise sanitaire majeure.
    Mardi soir, le premier ministre, Narendra Modi, dans un discours à la nation, est de nouveau apparu totalement à contre-courant. Après avoir qualifié d’« ouragan » la deuxième vague de Covid-19 qui balaye le pays, il s’est contenté d’appeler les citoyens à ne pas perdre courage dans l’adversité, se félicitant que toutes les mesures aient été prises pour éviter un verrouillage de l’Inde. Il a demandé aux Etats de n’utiliser le confinement qu’en « dernière option » et de se concentrer uniquement sur les zones de micro-confinement. Malgré l’effondrement du système hospitalier, la situation critique de milliers d’Indiens, la négligence des autorités et le manque de prévention, il a soutenu que le pays était mieux préparé pour faire face à la deuxième vague.Les Etats, comme le Maharashtra, ont fait fi de son discours, annonçant des mesures de restriction ici et là, couvre-feu, confinement, pour contenir la propagation de la maladie.
    S’agissant des travailleurs migrants, qui avaient tant souffert lors de la première vague à cause du confinement brutal et extrême décidé par Narendra Modi, il y a un an, en mars 2020, le premier ministre a demandé « instamment à l’administration des Etats de renforcer la confiance des travailleurs et de les convaincre de rester où ils sont. Cette confiance des Etats contribuera grandement à convaincre les travailleurs et les ouvriers qu’ils recevront le vaccin où qu’ils soient dans les prochains jours et que leur travail n’en souffrira pas », a-t-il affirmé.Las ! L’exode a déjà eu lieu. Des migrants ont fui massivement les grandes villes, ignorant les messages rassurants. « Main hoon ha », « ne partez pas » leur a enjoint lundi Arvind Kejriwal, le chef de gouvernement de Delhi, juste après avoir annoncé le confinement de la capitale. « J’en appelle à vous. C’est un petit confinement. Ne quittez pas Delhi, ne partez pas. Je suis très optimiste et j’espère que nous n’aurons pas besoin de prolonger le confinement. Le gouvernement prendra soin de vous. » Des cohortes de travailleurs saisonniers, en rangs serrés sur des centaines de mètres, ont gagné les terminaux de bus et de trains. Des hommes célibataires ou avec femme et enfants, munis de sacs et de baluchons, de vieux pots de peinture remplis de victuailles ou d’affaires. « Nous rentrons au village, auprès de nos familles, nous ne voulons pas revivre le cauchemar de l’année dernière », ont-ils expliqué. Ces migrants ont été les grandes victimes de la première vague, coincés, piégés durant de longues semaines dans les grands centres urbains, sans salaire, ni toit, ni nourriture, en dehors de celle distribuée par des ONG. Les transports avaient été mis à l’arrêt en quelques heures et des millions de travailleurs pauvres avaient dû rejoindre leur région à pied, à vélo, au péril de leur vie.
    Leur départ montre, s’il le fallait, que la confiance est bel et bien perdue.

    #Covid-19#migrant#migration#inde#sante#travailleurmigrant#retour#village#deplacementinterne#travailleursaisonnier#confinement

  • Au Royaume-Uni, un déconfinement prudent face à la menace des variants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/21/au-royaume-uni-un-deconfinement-prudent-face-a-la-menace-des-variants_607751

    Lundi 19 avril, le Royaume-Uni a atteint la barre symbolique des 10 millions de Britanniques ayant reçu leurs deux doses de vaccin contre le Covid-19 – 33 millions ont par ailleurs déjà bénéficié d’une première dose. Pour autant, « il va falloir que nous apprenions à vivre avec le virus, car nous ne savons pas jusqu’où va la protection de la population grâce aux vaccins. A en croire le consensus des scientifiques, nous n’échapperons pas à une troisième vague d’infections plus tard cette année », a prévenu le premier ministre, Boris Johnson, lors d’une conférence de presse mardi 20 avril.Malgré la très forte baisse des contaminations dans le pays (elles sont au plus bas depuis l’été 2020, avec désormais moins de 2 000 malades à l’hôpital), pas question pour le 10 Downing Street d’accélérer un calendrier de déconfinement annoncé dès février et jugé très prudent, trop pour l’aile droite, très pro-business, du parti conservateur. Les voyages internationaux sont toujours prohibés jusqu’au 17 mai au plus tôt, date à laquelle les théâtres, salles de cinéma et musées devraient enfin pouvoir accueillir du public – la plupart sont fermés depuis plus d’un an maintenant.Le gouvernement Johnson, qui a promis que le troisième confinement (commencé le 19 décembre 2020) « sera le dernier », a été très critiqué pour sa gestion brouillonne et à contretemps de la pandémie en 2020.
    La propagation de variants susceptibles d’échapper aux vaccins le tétanise, d’autant plus qu’une grande part de la population britannique a reçu des doses d’AstraZeneca. Or, des études cliniques ont déjà montré que l’efficacité de ce produit chutait fortement au contact notamment du variant sud-africain.« Il est trop tôt pour réserver vos vacances », a prévenu le premier ministre, mardi 20 avril au soir, sachant que la « liste rouge » des pays à forts taux d’infection aux coronavirus « évolue en permanence ». Lundi, c’est l’Inde qui a été ajoutée à la liste (comptant déjà l’Argentine, le Chili, la Guyane ou le Bangladesh) : à partir du 23 avril, toutes les personnes résidant au Royaume-Uni revenant d’Inde devront s’isoler, à leurs frais, dix jours dans des « hôtels quarantaines » près des aéroports anglais. En cause, le variant « indien », dit B.1.617, responsable d’une brutale troisième vague en Inde. Le nombre de cas détectés au Royaume-Uni reste marginal mais progresse très vite : 215 cas déjà mardi soir, révélait le Daily Mail, contre 77 la semaine dernière, avec un test positif sur 200 relevant du variant indien.
    sLa polémique montait, mardi, dans les rangs de l’opposition travailliste et chez les experts. Pourquoi avoir tant hésité avant de mettre l’Inde sur la liste ? Parce que Boris Johnson avait planifié un voyage officiel – qu’il s’est finalement résolu à annuler lundi ? Et pourquoi attendre le 23 avril pour imposer les « hôtels quarantaines » de retour d’Inde, alors que 16 vols directs depuis le pays sont encore programmés d’ici là, avec potentiellement jusqu’à 4 500 arrivées au Royaume-Uni ? Des moyens inédits, avec de multiples centres de tests mobiles, ont par ailleurs été déployés depuis le 12 avril dans Londres pour tenter de circonscrire l’apparition de cas d’infections au variant sud-africain. A en croire la BBC, la personne à l’origine de ces infections serait revenue d’Afrique en février, d’un pays qui n’était pas encore sur la liste rouge. Et, sur dix pensionnaires d’une maison de retraite déclarés positifs à la mi-avril, six avaient déjà reçu une dose du vaccin AstraZeneca deux ou trois semaines avant leur test positif…

    #Covid-19#migration#migrant#grandebretagne#sante#variant#inde#quarantaine#circulation#frontiere

  • L’Andalousie veut permettre aux personnes vaccinées contre le Covid-19 de voyager… en Espagne
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/20/l-andalousie-veut-permettre-aux-personnes-vaccinees-contre-le-covid-19-de-vo

    Les Espagnols auront-ils bientôt besoin d’un certificat de vaccination pour voyager… dans leur propre pays ? Le président de l’Andalousie, Juan Manuel Moreno, a proposé, lundi 19 avril, d’ouvrir le débat, « tout de suite », entre les présidents des dix-sept régions espagnoles et le gouvernement central.
    « Nous pensons qu’il est nécessaire que la population qui est complètement immunisée, avec deux doses de vaccin, puisse, grâce aux certificats de vaccination, avoir la liberté de se déplacer entre les territoires et aussi, par exemple, d’aller à des concerts ou au théâtre, a déclaré le dirigeant conservateur. Il y a déjà 600 000 Andalous immunisés qui devraient avoir la possibilité de bouger, ce qui permettrait d’activer la reprise économique. Nous ne pouvons pas attendre que 80 % de la population soit immunisée… »
    En Espagne, cela fait bientôt six mois que la majorité des dix-sept communautés autonomes sont fermées sur elles-mêmes, les habitants ayant interdiction de sortir de leur région de résidence, que ce soit pour visiter leurs proches ou pour se rendre dans une résidence secondaire. Hormis durant les fêtes de Noël, quelques exceptions ayant été possibles pour permettre les réunions de famille, et des ouvertures ponctuelles de la région de Madrid, de l’Estrémadure et des archipels des Baléares et des Canaries, les voyages hors des « frontières » régionales sont limités aux raisons professionnelles et aux motifs impérieux. Certaines régions ont même restreint la mobilité à l’échelle de la commune, du canton ou de la province, comme le Pays basque, la Catalogne ou encore l’Andalousie, où, depuis trois mois, les habitants n’ont pas le droit de sortir de l’équivalent de leur département.L’Andalousie est d’autant plus pressée de permettre la mobilité des personnes vaccinées qu’elle est techniquement prête pour ça : elle a été l’une des premières régions d’Espagne à mettre en place, dès la fin du mois de février, un certificat de vaccination numérique, avec code QR, portant la date et le numéro du lot du vaccin administré, téléchargeable sur le site de la santé publique andalouse et l’application locale ClicSalud +. Les régions de Castille-Leon, Madrid ou la Galice, gouvernées par le Parti populaire (PP, droite), qui ont développé, depuis, des certificats similaires, pourraient être tentées de lui emboîter le pas.(...)En Espagne, les communautés autonomes, en coordination avec le ministère de la santé, émettront et fourniront les certificats européens. L’échec tonitruant de l’application nationale Radar Covid, téléchargée par 18 % des Espagnols, mais inefficace, notamment en raison du manque de collaboration de certaines régions autonomes, comme la Catalogne ou Madrid, a sans doute découragé le gouvernement d’imposer un nouvel instrument de gestion centralisé.

    #Covid-19#migration#migrant#espagne#andalousie#sante#passeportvaccinal#deplacementinterne#UE

  • Covid-19 : l’Australie et la Nouvelle-Zélande ouvrent une « bulle de voyage »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/20/covid-19-l-australie-et-la-nouvelle-zelande-ouvrent-une-bulle-de-voyage_6077

    Lundi, les deux voisins des antipodes, qui ont fermé leurs frontières internationales en mars 2020 pour lutter contre la pandémie de Covid-19, ont inauguré un nouvel espace de liberté. Il permet à leurs habitants de se déplacer d’un pays à l’autre sans aucune contrainte.
    Devant les bornes d’enregistrement de l’aéroport international de Sydney, lundi 19 avril, Sue Grocott oscille entre rires et larmes. Dans quelques heures, elle atterrira à Auckland et rencontrera, pour la première fois, son petit-fils d’un an. L’Australie et la Nouvelle-Zélande, dont les frontières internationales sont fermées depuis mars 2020, ont inauguré, le matin même, une « bulle de voyage » qui permet aux habitants des deux pays de se déplacer de part et d’autre de la mer de Tasman sans motifs impérieux ni quarantaine hôtelière. « Le début d’un nouveau chapitre dans notre réponse au Covid-19 et pour notre rétablissement », s’était félicitée, le 6 avril, la première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern.
    Les deux voisins des antipodes, qui ont adopté une stratégie de tolérance zéro vis-à-vis du SARS-CoV-2, ont réussi à éradiquer la circulation du virus sur leur territoire et à retrouver une vie normale – sans masques et avec très peu de mesures de distanciations physiques –, mais au prix d’un isolement inédit. Depuis plus d’un an, leurs frontières sont fermées aux étrangers non-résidents et toute personne arrivant sur leur sol est soumise à une quarantaine, obligatoire et payante, dans un hôtel.En Australie, les ressortissants ne peuvent, en outre, quitter leur pays qu’en cas de raisons essentielles, après avoir obtenu une dérogation des autorités. Depuis octobre 2020, Canberra avait ouvert son territoire aux Néo-Zélandais, mais la réciproque n’était pas vraie et Wellington avait maintenu les mesures de quatorzaine pour les « Kiwis » de retour dans l’archipel suite à un séjour sur l’île-continent.
    Après avoir maintes fois repoussé la perspective d’instaurer un corridor sanitaire, le gouvernement néo-zélandais a finalement jugé, début avril, que « le risque [était] aussi faible que possible ». Désormais les citoyens des deux pays peuvent se déplacer librement et sans tests préalables. Mais cette « bulle » pourra être immédiatement suspendue si des cas d’origine inconnue sont découverts d’un côté ou de l’autre de la mer de Tasman.
    (...)En Nouvelle-Zélande où, en 2019, les Australiens représentaient près de 40 % des visiteurs étrangers, les autorités misent sur cette liberté retrouvée pour relancer le secteur touristique, durement affecté par la fermeture des frontières internationales. Selon leur calcul, le pays pourrait engranger jusqu’à 600 millions d’euros grâce au retour des voyageurs australiens à deux mois de l’ouverture de la saison de ski.Pour Canberra, il s’agit surtout d’une « première étape ». Le gouvernement conservateur rêve d’instaurer d’autres « bulles de voyage » avec d’autres Etats de la région ayant réussi à contrôler l’épidémie de coronavirus, comme Singapour, la Corée du Sud ou encore certaines îles du Pacifique mais, pour l’instant, il estime que les conditions ne sont pas réunies. Le 1er avril, le petit archipel des Palaos et Taïwan avaient été les premiers à inaugurer ce concept. Hong Kong et Singapour ont également entrepris des discussions en octobre 2020.

    #Covid-19#migrant#migration#australie#nouvellezelande#sante#bulledevoyage#circulation#frontiere#tourisme#zerocovid

  • « Si on m’avait dit que je travaillerais au calme dans cet endroit paradisiaque… » : en Thaïlande, un éden pour les télétravailleurs sans frontières
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/19/si-on-m-avait-dit-que-je-travaillerais-au-calme-dans-cet-endroit-paradisiaqu

    L’île de Koh Phangan accueille de nombreux exilés occidentaux, adeptes du travail à (longue) distance. La crise sanitaire a accentué le phénomène des « nomades numériques », soucieux de changer de cadre de vie. Un casque sur les oreilles, les yeux rivés sur l’ordinateur, Jonathan Dizdarevic est concentré sur son écran : cet ingénieur en informatique, Français d’origine bosniaque, travaille d’arrache-pied sur le développement d’une application VPN, réseau privé virtuel qui permet d’établir une connexion Internet sécurisée. L’air est si chaud, si moite, à peine rafraîchi par un ventilateur, que ce grand blond de 33 ans a tombé la chemise. Derrière lui, un paysage paradisiaque : une plage à la splendeur de carte postale, sable blanc sur horizon bleuté, la « zen beach » où une foule d’exilés volontaires vient chaque soir admirer le soleil rouge sang qui s’enfonce dans le golfe de Thaïlande. Un peu plus loin, il y a même une zone réservée aux nudistes.
    Jonathan Dizdarevic, 33 ans, de nationalité française, travaille sur le développement d’une applcation VPN. Ici le 5 mars 2021, au Zen Hub, espace de coworking dans l’île de Koh Phangan, en Thaïlande.
    C’est un après-midi tranquille sur l’île de Koh Phangan, l’une des places fortes mondiales des « nomades numériques », expression désormais convenue pour désigner tous ces jeunes en errance sur la planète, ordinateurs portables en bandoulière, prêts à travailler n’importe où, au gré de leurs envies. Ils ont la trentaine, la quarantaine pour les plus âgés, et ce sont des gens du voyage d’un genre nouveau : les errants de l’univers éternellement mouvant des écrans sans frontières.
    La pandémie a précipité les choses : poussés par les vents mauvais du Covid-19, les digital nomads – l’expression anglaise que tous utilisent pour se désigner – ont vu leurs rangs s’épaissir. Certains, tels des naufragés, ont échoué à Koh Phangan. Ils ne sont toujours pas repartis ; ils y attendent des jours meilleurs, quand ils pourront de nouveau parcourir la planète. « Après avoir travaillé à Paris comme responsable technique dans une boîte de développement numérique, puis continué par la Californie, le Mexique, la Colombie, les Canaries, Hongkong et Singapour, j’ai réalisé que la liberté n’a pas de prix », témoigne Jonathan Dizdarevic. La route a été longue, mais il a fini par se « poser ». Même si ce refuge asiatique n’est pas sa destination finale, l’essentiel, à ses yeux, est d’avoir échappé à l’enfer urbain des grandes villes d’Occident et d’Extrême-Orient : « Je ne me sentais pas à ma place dans le monde du travail ordinaire, et je n’en pouvais plus de dépendre des idées des autres : j’ai terminé en burn-out et j’ai fui.
    Burn-out, dépression, lassitude de la vie dans le « monde d’avant » des sédentaires stressés… A Koh Phangan, certains de ces nomades reviennent de loin. Sophie Vaxelaire, par exemple : une brune de 30 ans au sourire rêveur, désormais professeure de yoga. En 2019, elle a quitté son emploi dans un cabinet de conseil en finance du quartier d’affaires de la Défense, près de Paris. « Depuis longtemps, je ne me sentais plus à l’aise », se souvient-elle devant une tasse de thé à la table du café Indigo, un antre numérique où, dans la grande pièce du premier étage, l’on s’assoit sur un coussin devant l’ordinateur dans le silence quasi sépulcral d’une sainte chapelle. « Un jour, j’ai réalisé que je me mettais à écrire des phrases qui n’avaient plus aucun sens, j’étais complètement déphasée. »
    Sophie Vaxelaire, marquée par son passé d’adolescente anorexique – « J’ai commencé à faire des régimes à partir de 12 ans » – s’emploie désormais à « casser la vision » négative que « certaines femmes ont de leur corps ». Pour ce faire, elle vient de créer son site, Jiva Moon Yoga (Jiva veut dire « âme vivante », en sanskrit), où elle va proposer à des femmes en souffrance une série de cours en ligne comprenant du yoga, de la méditation et des exercices de développement personnel. Il est loin, le temps des jours moroses de la Défense : « Si on m’avait dit, il y a un an et demi, que je travaillerais au calme dans cet endroit paradisiaque… » Et pour pas cher : même si elle vit encore sur ses économies d’ancienne cadre, elle habite un charmant bungalow avec piscine privée pour l’équivalent de 400 euros par mois…
    Une autre Française, la pétillante Marie-Laure Gallez, 27 ans, arrive elle aussi de l’autre côté du miroir, victime d’une modernité devenue étouffante. Ex-ingénieure en informatique et chef de projet à Toulouse pour un prestataire d’Airbus, elle avait déjà « craqué » avant le Covid-19, mais la pandémie l’a amenée, comme d’autres, à s’installer sur les rivages de Koh Phangan. « En France, j’ai passé des mois à me réveiller chaque matin la boule au ventre à la pensée d’aller au boulot, se souvient-elle. Je vivais éternellement insatisfaite, toujours tournée vers le futur. »A son arrivée dans ce pays bouddhiste, une retraite vipasana – l’une des plus anciennes techniques de méditation de l’Inde – lui a permis de se « refroidir », comme elle dit. « L’introspection m’a aidée à retrouver mon équilibre, à me réaligner par rapport aux valeurs qui sont les miennes. » Comme Sophie, elle a créé un site, baptisé « E-motion Coaching », où elle propose des vidéos de quinze minutes déclinées sur vingt-huit jours et consacrées à l’apprentissage du yoga, à la relaxation, à la « poursuite du bien-être ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#thailande#sante#digitalnomade#santementale#bienetre

  • La Thaïlande et la Birmanie séparées par une frontière à l’ambiance surréaliste, entre Covid-19 et coup d’Etat
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/16/entre-la-birmanie-et-la-thailande-une-frontiere-en-desherence_6076988_3210.h

    La Thaïlande et la Birmanie séparées par une frontière à l’ambiance surréaliste, entre Covid-19 et coup d’Etat. Coincée entre une troisième vague épidémique et les troubles politiques du voisin birman, la ville désertée de Mae Sot laisse apparaître une zone frontalière en plein délabrement.Tristesse, crasse, pauvreté, laideur : le long de la frontière commune qui court entre Birmanie et Thaïlande, le côté birman dévoile un paysage d’univers postapocalyptique, alternant bidonvilles et lieux de plaisirs ou de sorties désormais abandonnés, comme promis à la ruine et à la décrépitude. Vue de la rive thaïlandaise de la Moei, rivière faisant office de démarcation entre les deux pays, la Birmanie exhibe une série de rangées hideuses de casinos chinois désertés depuis l’irruption de la pandémie et pour lesquels le coup d’Etat militaire du 1er février fut sans doute le coup… de grâce.
    Salles de jeu à l’architecture pompeusement baroque, cafés-restaurants vidés de toute clientèle, bureau des douanes en jachère : le Myanmar (nom officiel de la Birmanie) a tiré le rideau. Devant un point de passage désormais fermé, gardé par une sentinelle solitaire de l’armée thaïlandaise, on distingue, sur la rive d’en face, une maison sur les vitres de laquelle un caractère chinois annonce « animaux sauvages ». La formule fait penser à la vente illicite de pattes d’ours, de pénis de tigre et autres spécialités chinoises, commerce très répandu dans le monde interlope des confins birmans.
    Nous sommes à Mae Sot, ville frontière thaïlandaise, où un pont dit « de l’amitié » enjambe la rivière, filant vers l’Etat karen, en Birmanie. Depuis l’irruption de la pandémie de Covid-19, plus aucun passager ne l’emprunte. Le trafic commercial reste cependant encore autorisé, la plupart du temps. Auparavant, le dynamisme de l’agglomération frontalière était stimulé par l’activité récente de la Birmanie. Les Chinois en profitaient : les bandits de l’empire du Milieu, faisant fructifier leurs juteuses affaires dans le pays d’en face, venaient aussi s’encanailler à Mae Sot, où ils menaient parfois grand train avec filles et vins fins, dans des établissements renommés de la ville.
    Partout, des chiens errants Une marche le long de la Moei, un peu plus au nord de Mae Sot, permet de se faire une idée plus précise de l’état de délabrement des zones frontalières birmanes, l’un des pays les plus pauvres d’Asie. La promenade en béton qui court le long du pays d’en face surplombe parfois directement les faubourgs de la ville birmane de Myawaddy : des masures croulantes y forment un bidonville baignant dans la sauce de sa misère.
    Un petit groupe de jeunes en longyi, le long pagne birman, échange sous nos yeux ce qui ressemble fort à du yaba, la « drogue qui rend fou », mélange de méthamphétamines et de café. Un homme au visage blanchi par la poudre de tanaka, cosmétique local que toutes les femmes utilisent, sort de sa baraque, regardant, non sans agressivité, le promeneur étranger. Un autre, crâne dégarni, vêtu de loques, picore des ordures qu’il enfourne dans un sac de toile. Partout, des chiens errants : des chiens jaunes, des chiens noirs, des chiens galeux, des chiens bâillant, des chiens déféquant, des chiens, encore des chiens. Des deux côtés de la rivière errent ces êtres mélancoliques grattant leurs corps pouilleux.
    Le calme inhabituel qui règne de part et d’autre de la frontière n’est pas seulement dû à la situation provoquée par le coup d’Etat, alors que plus de 700 personnes ont désormais été massacrées par l’armée des putschistes : c’est semaine de vacances en cette mi-avril, la période de la « fête de l’eau » (« songkran », en thaï, « shingyan » en birman) qui, dans toute la région, marque l’équivalent local du printemps et du « renouveau », période précédant les pluies attendues de la mousson.Normalement, la tradition consiste à se balancer, pour rire, de l’eau à la figure, dans le cadre de ce qui est devenu, ces dernières années, l’expression débridée, et parfois d’un délirant excès, de masses exaltées par l’arrivée prochaine des pluies. Plus rien de tout cela : la Thaïlande est, depuis la semaine dernière, sous le coup d’une troisième vague de Covid-19. Jusqu’à présent, le royaume avait géré avec efficacité la circulation du virus. Mais avec l’arrivée du variant anglais sur les terres siamoises, la période de la relative insouciance d’une population qui avait su suivre scrupuleusement l’adoption des gestes barrières est peut-être terminée.
    En ce 13 avril, ce qui devait être un jour de fête dans tout le pays ressemble à un jour de deuil. A Mae Sot comme ailleurs, la circulation automobile est quasi inexistante, presque tous les commerçants ont fermé boutique. Nulle musique, nul jet d’eau ne viennent troubler cette atmosphère de veille mortuaire.Côté birman, l’ambiance est à peu près la même. Si ce n’est, tout près d’un point de passage marqué par une simple barrière métallique, la présence d’une bande de jeunes se trémoussant sur une musique techno. Curieusement, pas un soldat, pas un policier à l’horizon birman. Etrange, quand même, pour ce pays redevenu l’un des plus tyranniques de la planète, l’un des plus violents, surtout. Au-delà de cette frontière hérissée de fils de fer barbelés – les Thaïlandais veulent se prémunir de toute « vague » de travailleurs migrants clandestins infectés –, on dirait qu’il n’y a plus que des chiens, ces mornes gardiens d’un monde crépusculaire.

    #Covid-19#migrant#migration#thailande#birmanie#sante#frontiere#travailleurmigrant#contamination#clandestin#circulation#politique

  • Canal de Suez : l’Egypte réclame 900 millions de dollars au propriétaire de l’« Ever-Given »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/14/canal-de-suez-l-egypte-reclame-900-millions-de-dollars-au-proprietaire-de-l-


    Le propriétaire japonais, Shoei Kisen, est en négociations avec l’Egypte sur la facture d’un montant de 900 millions de dollars (environ 750 millions d’euros). Le destin de l’« Ever-Given », actuellement dans le Grand Lac Amer, se joue « désormais sur le terrain juridique ».
    TOM WILLIAMS / AFP

    Selon l’Autorité du canal de Suez (SCA), l’Egypte a perdu entre 12 et 15 millions de dollars par jour lors du blocage du canal par ce porte-conteneurs.

    Le propriétaire japonais du porte-conteneurs qui avait bloqué le canal de Suez a confirmé, mercredi 14 avril, être en négociations avec les autorités égyptiennes, qui lui réclament 900 millions de dollars pour laisser repartir le bateau, qui a été saisi.

    L’Ever-Given, d’une capacité de 200 000 tonnes, s’était échoué le 23 mars, bloquant le trafic du canal, qui concentre plus de 10 % du commerce mondial, avant d’être renfloué, le 29 mars, avec l’aide d’experts internationaux. Lundi, le quotidien gouvernemental égyptien Al-Ahram révélait que l’Egypte réclame 900 millions de dollars de dédommagements (environ 750 millions d’euros). Le destin du bateau se joue « désormais sur le terrain juridique », a affirmé, mercredi, le porte-parole du propriétaire, Shoei Kisen.

    Selon l’Autorité du canal de Suez (SCA), l’Egypte a perdu entre 12 et 15 millions de dollars par jour de fermeture du canal, emprunté par 19 000 navires en 2020, soit une moyenne de 51,5 navires par jour. Figurant parmi ses principales sources de revenus, le passage a rapporté environ 5,7 milliards de dollars au Caire en 2019-2020.

    Compenser les pertes engendrées
    Lundi soir, le chef de la SCA avait fait état à la télévision publique de « négociations » en vue d’obtenir des dédommagements pour le préjudice subi. L’Egypte n’a commis « aucune erreur » dans cet incident, selon lui, faisant porter la seule responsabilité au navire. « Les négociations se poursuivent, il y a encore beaucoup de points [d’achoppement] avec l’entreprise et l’assurance », à commencer par la « somme », avait affirmé l’amiral Osama Rabie.

    « Le navire [battant pavillon] panaméen Ever-Given a été saisi en raison du non-paiement de la somme de 900 millions de dollars (…) en vertu d’un jugement rendu par le tribunal économique d’Ismaïlia », a-t-il dit. Le montant correspond, selon la même source, aux « pertes engendrées par le bateau à la SCA, outre son renflouement et les opérations de maintenance ».

    Plus de 400 navires avaient été bloqués au nord et au sud de l’isthme durant six jours, formant de gigantesques embouteillages qui ont mis plusieurs jours à se résorber.

    • (SCA), l’Egypte a perdu entre 12 et 15 millions de dollars par jour de fermeture du canal

      15 millions x 10 jours, ça fait 150 millions, pas 900 ; même en comptant qu’il y a 300 millions de frais pour la remise a flot - et encore, je sais pas qui a payé - on est loin du compte ; ils se mouchent pas du coude les Egyptiens. Mais belle prise, c’est sûr ; c’est un gros poisson :-p

    • Ever Given Updates from the Ship Manager - Ship Arrest ’Extremely Disappointing’ – gCaptain
      https://gcaptain.com/ever-given-grounding-the-latest-from-the-ship-manager

      April 14 Update: ABS Clears Ever Given for Passage to Port Said, Ship Arrested
      Bernhard Schulte Shipmanagement (BSM) as the technical managers of the containership EVER GIVEN (IMO: 9811000), can confirm that extensive inspections from the American Bureau of Shipping (ABS) as the vessel’s classification society, which included underwater inspections have been concluded.

      Based on these thorough inspections, the vessel has been declared suitable for onward passage to Port Said where she will be assessed again before departing for Rotterdam.

      However, BSM has been informed by the vessel’s owner that the Suez Canal Authority (SCA) began arrest procedures against the vessel. Currently, the vessel remains anchored in Great Bitter Lake until an agreement between the SCA and the vessel’s owner has been reached.

      The SCA’s decision to arrest the vessel is extremely disappointing. From the outset, BSM and the crew on board have cooperated fully with all authorities, including the SCA and their respective investigations into the grounding. This included granting access to the Voyage Data Recorder (VDR) and other materials and data requested by the SCA. BSM’s primary goal is a swift resolution to this matter that will allow the vessel and crew to depart the Suez Canal”, says Ian Beveridge, CEO of BSM.

      The crew on board remain in good health and good spirits, fulfilling their duties to the highest of standards. BSM is in regular contact with the crew and has offered support to the seafarers’ families. The crew’s continued professionalism and resilience during this period is greatly appreciated.

  • Nucléaire : l’Iran annonce un enrichissement de l’uranium « à 60 % »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/13/nucleaire-l-iran-annonce-un-enrichissement-de-l-uranium-a-60_6076664_3210.ht

    La République islamique enrichit actuellement de l’uranium à 20 % en isotope 235. Un enrichissement à 60 % le mettrait en mesure de passer rapidement aux 90 % et plus, nécessaires pour une utilisation de ce minerai à des fins militaires.

    Deux jours après un « sabotage » de son usine d’enrichissement de Natanz, que Téhéran impute à Israël, l’Iran a annoncé mardi 13 avril qu’il allait « commencer à enrichir l’uranium à 60 % », selon l’agence officielle IRNA. Abbas Araghchi, ministre des affaires étrangères adjoint, a fait cette annonce « dans une lettre à Rafael Grossi », le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

    La République islamique enrichit actuellement de l’uranium à 20 % en isotope 235, bien au-delà de la limite de 3,67 % fixée par l’accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015. Un enrichissement à 60 % le mettrait en mesure de passer rapidement aux 90 % et plus, nécessaires pour une utilisation de ce minerai à des fins militaires.

    IRNA ne précise pas à quelle date commenceraient ces activités, qui marqueraient un pas supplémentaire dans la violation des engagements pris par l’Iran vis-à-vis de la communauté internationale en 2015 pour limiter son programme nucléaire. Mais selon PressTV, chaîne d’information en anglais de la télévision d’Etat, cette mesure sera mise en œuvre dès mercredi.

    « Nous avons vu les informations de presse » à ce sujet, mais « nous n’avons pas de commentaire à ce stade », a déclaré un porte-parole de l’AIEA à Vienne.

    « Mille centrifugeuses supplémentaires »
    La République islamique a toujours nié vouloir se doter de l’arme nucléaire, arguant d’un interdit moral et religieux. Dans sa lettre à M. Grossi, M. Araghchi déclare également que « mille centrifugeuses supplémentaires d’une capacité 50 % supérieure seront ajoutées aux machines présentes à Natanz, en sus du remplacement des machines abîmées » par l’explosion survenue, dimanche, dans ce complexe nucléaire du centre de l’Iran, ajoute IRNA sans plus de précisions.

  • Ukraine : les alliés de l’OTAN mettent en garde Moscou, qui répond en prenant des mesures
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/13/ukraine-les-allies-de-l-otan-mettent-en-garde-moscou-qui-repond-en-prenant-d

    Les tensions s’avivent chaque jour un peu plus entre la Russie et l’Ukraine. Afin de tenter de désamorcer un nouveau conflit, les alliés ont envoyé des signaux de fermeté à Moscou, mardi 13 avril, en menant des consultations d’urgence au siège de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), avec Kiev, et avec l’annonce américaine de déploiement de troupes supplémentaires en Allemagne.

    Taïwan : incursion record de 25 avions militaires chinois
    https://www.lefigaro.fr/flash-actu/taiwan-incursion-record-de-25-avions-militaires-chinois-20210413

    Elle est survenue après que le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a dénoncé dimanche « des actions de plus en plus agressives de la part des autorités de Pékin en direction de Taïwan », ajoutant que « ce serait une erreur grave pour n’importe qui d’essayer de changer le statu quo actuel par la force ».

    Toi aussi, repère tous les articles qui te préparent à la prochaine guerre atomique.

  • Covid-19 : malgré une vaccination massive, l’épidémie est hors de contrôle au Chili
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/11/au-chili-l-epidemie-est-hors-de-controle-malgre-une-vaccination-massive_6076

    Selon une récente étude réalisée par l’université du Chili, la vaccination affiche, dans le pays, 56,5 % d’efficacité face aux nouvelles contaminations, deux semaines après l’administration de la seconde dose. Après l’injection de la première dose, l’efficacité se révèle quasiment nulle : 3 %. Or, moins d’un quart de la population a tendu le bras aux deux injections. La vaccination n’est, cependant, pas un mirage. « Les courbes de personnes âgées malades ont baissé, ce sont maintenant les 50-70 ans, qui n’ont pas encore complété leur schéma vaccinal, qui sont plus gravement malades », souligne Gabriel Cavada. La tendance est reflétée au sein des hospitalisations, et ces plus jeunes patients, davantage résistants, occupent plus longtemps les soins intensifs. Cette donnée démographique explique la tension vécue actuellement par les hôpitaux, mais aussi, peut-être en partie, le nombre de morts, réduits de moitié en moyenne durant la première semaine d’avril, en comparaison du pic du mois de juin 2020. Au Chili, près de 24 000 personnes sont mortes après avoir contracté le Covid-19.
    « On peut par ailleurs estimer qu’il existe une circulation du variant brésilien, beaucoup plus contagieux », déclare Gabriel Cavada, en l’absence d’un séquençage officiel qui permette d’établir précisément la prévalence de cette mutation. Certains experts ont émis l’hypothèse d’une mutation chilienne du virus, non établie pour l’instant. « Ce qui est certain, c’est que le pays a trop tardé à [suspendre ses vols] avec le Brésil », déplore l’épidémiologiste, relevant comment le désastre sanitaire brésilien devient un fardeau régional. Sans les restrictions nécessaires, le virus s’y réplique avec une plus grande rapidité, augmentant ses chances de muter, avant de s’immiscer dans les pays voisins.

    #Covid-19#migrant#migration#chili#bresil#vaccination#variant#restrictionsanitaire#crisesanitaire#circulation#frontiere

  • Nucléaire : l’Iran se dote de centrifugeuses nouvelle génération, dont l’utilisation lui est pourtant interdite
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/10/nucleaire-l-iran-annonce-la-mise-en-service-de-nouvelles-centrifugeuses-nouv


    Une capture d’écran de la visioconférence montrant des centrifugeuses et des appareils à l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz (Iran), le 10 avril 2021.
    – / AFP

    Ces nouvelles centrifugeuses permettent d’enrichir de l’uranium plus vite et en quantité plus abondante que les centrifugeuses de « première génération », les seules que l’accord de Vienne autorise l’Iran à utiliser.

    L’Iran a annoncé, samedi 10 avril, la mise en service de nouvelles cascades de centrifugeuses modernisées, permettant d’enrichir plus rapidement l’uranium. La République islamique a pourtant interdiction d’utiliser ce type de technologie depuis 2015 et l’entrée en vigueur de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien.

    Ces annonces surviennent alors que des discussions ont lieu à Vienne entre la République islamique et les autres Etats parties de l’accord de 2015 (Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni et Russie) sur la façon de réintégrer les Etats-Unis au sein de ce pacte conclu dans la capitale autrichienne.

    Vendredi, un responsable américain a déclaré sous couvert de l’anonymat que Washington avait fait, indirectement, des propositions « très sérieuses » à l’Iran pour relancer cet accord et que les Américains attendaient une certaine « réciprocité » de la part de la République islamique.

    194 centrifugeuses nouvelle génération
    Les mesures annoncées en fanfare samedi par l’exécutif iranien ne vont pas dans ce sens. Le président, Hassan Rohani, a inauguré officiellement une ligne de 164 centrifugeuses dites IR-6, et une autre de 30 IR-5, installées dans le complexe nucléaire de Natanz (centre de l’Iran), à l’occasion d’une cérémonie en visioconférence retransmise par la télévision d’Etat. 

    « Veuillez lancer l’opération d’alimentation en gaz [d’uranium] de la [cascade] de centrifugeuses de nouvelle génération au complexe d’enrichissement de Natanz », a déclaré M. Rohani. La télévision d’Etat n’a pas diffusé d’images de ces cascades, mais des ingénieurs en blouse blanche intervenant en duplex ont confirmé la mise en service de la ligne de centrifugeuses.

    • Les mesures annoncées en fanfare samedi par l’exécutif iranien ne vont pas dans ce sens.

      Euh ! j’y vois le signal contraire. Le truc que lance Hassan Rohani avec une telle mise en scène, c’est le meilleur candidat à abandonner pour fournir la « réciprocité » attendue.

      Alors que l’Iran a été mis face au fait unilatéral de la sortie de l’accord, pourquoi devrait-il renoncer à quelque chose qui était acquis du temps de l’accord pour pouvoir remettre ledit accord en vigueur ?

    • D’accord avec toi @simplicissimus , d’autant que :

      De son côté, l’Iran dit être prêt à revenir à l’application pleine et entière du texte, à condition que les Etats-Unis lèvent d’abord toutes les sanctions qu’ils ont réimposées ou instaurées contre Téhéran depuis 2018.

      Il parait donc normal que, dans la phase actuelle d’annonces des deux côtés, les iraniens se dotent d’une « monnaie d’échange » à la hauteur des préjudices qu’ils ont subi du fait des sanctions...

      Ce qui est confirmé par fait que :

      Jusque-là, les échanges qui ont eu lieu cette semaine à Vienne entre l’Iran et ses partenaires sur une relance de l’accord ont été jugés « productifs » par l’Union européenne, qui coordonne les discussions.

  • Le port de Sines au Portugal, porte d’entrée stratégique de l’Europe, pris dans le conflit entre Chine et Etats-Unis
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/09/le-port-portugais-de-sines-pris-dans-la-confrontation-chine-etats-unis_60761

    La décision attendue de confier à un investisseur étranger l’extension de ce port, première porte d’entrée de l’Europe sur la façade Atlantique, a été repoussée.

    Qui mettra la main sur le port de commerce de Sines, au Portugal ? Les autorités locales ont créé la surprise, mercredi 7 avril, en annonçant avoir repoussé la décision d’attribuer le marché d’un deuxième terminal à conteneurs dans ce port stratégique.
    Officiellement, l’appel d’offres international lancé en 2019, pour 642 millions d’euros, s’est conclu sans proposition en raison de la crise liée au Covid-19. « Compte tenu des fortes contraintes macroéconomiques actuelles, l’Autorité portuaire se propose d’adapter la procédure d’appel d’offres au contexte actuel, en assouplissant certains aspects », indique son communiqué. Selon José Luis Cacho, président du conseil d’administration du port cité par l’agence de presse Reuters, 52 entités (opérateurs, compagnies financières, etc.) ont consulté le dossier.

    L’affaire, pourtant, semblait avoir bien commencé. A Lisbonne, fin 2018, le président Xi Jinping signait un accord sur les « nouvelles routes de la soie », le vaste projet chinois d’infrastructures dans le monde, avec son homologue portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, qui lui avait déroulé le tapis rouge. La Chine, avec son géant Cosco, partait favorite pour investir à Sines, dont les quais ont vu s’élancer en 1497 la flotte de Vasco de Gama, le bâtisseur de l’empire portugais. Mais, depuis 2018, le vent, clairement, a tourné.

    A 100 km au sud de Lisbonne, Sines est la porte d’entrée de l’Europe sur la façade atlantique – le premier port en eaux profondes à distance de Panama et des Etats-Unis. Sa physionomie permet la manœuvre des porte-conteneurs géants. En forte croissance, il a traité 42 millions de tonnes de pétrole, gaz et produits en 2020, et plus de 2 millions de conteneurs. Depuis sa création en 1970, le « Complexe industriel de Sines » figure ainsi au cœur des projets de développement du Portugal. Si le port a connu des contre-performances en 2019, il affiche de grands projets d’expansion. Le premier investisseur de l’actuel terminal de conteneurs, le concessionnaire singapourien PSA, va engager 661 millions d’euros. Et 300 autres millions d’investissements publics sont prévus. Le nouveau terminal Vasco de Gama, sur 46 hectares, devra traiter 3,5 millions de conteneurs à terme.

    « Sines est un pôle industriel et énergétique important, il pourrait devenir un hub européen », explique Joao Pedro Matos Fernandes, le ministre de l’environnement. Le port assure déjà 30 % des importations du gaz naturel liquéfié américain, et le gouvernement ambitionne d’en faire un site de production d’hydrogène vert, à partir de l’énergie photovoltaïque. « Nous y avons six projets autour de cette production, pesant 7 milliards d’euros, ajoute M. Fernandes. Notre pays a toujours importé de l’énergie : nous pensons que, dans dix ans, nous pourrons en exporter depuis Sines, grâce à l’hydrogène vert. » Notamment vers les Pays-Bas et l’Allemagne.